CHAPITRE 85 (Paris) (fin)
Maurice descend du véhicule, rapidement rejoint par plusieurs hommes en armes qui attendent ses instructions.
- Rappelez-vous que nous ne sommes sûrs de rien !! Il va nous falloir rester très discret dans nos prochaines actions !!
Il prend par la manche un des hommes venus avec lui et qui lui est en civil.
- Tu vas aller sonner à la porte, invente n’importe quoi si quelqu’un te répond et reviens ensuite immédiatement ici !! C’est bien compris ?
- Oui patron !! Et s’il n’y a personne ?
- Nous entrerons alors dans cette maison pour l’inspecter de fond en comble !! Quelle heure est-il ?
- Bientôt dix heures patron !!
- Très bien !! Donc normalement il ne devrait pas être chez lui, il a cours jusqu’à midi et ça nous laisse largement le temps pour ce que nous avons à faire.
- J’y vais patron !!
Maurice le regarde s’éloigner, son visage montre combien il ronge son frein de ne pas traverser la rue avec lui pour défoncer cette porte tellement il est pressé de savoir si le renseignement est exact.
Auquel cas il pourra enfin faire cesser ces disparitions qui depuis maintenant neuf ans mettent sur les dents les hommes de son service.
Son collègue arrive devant la porte et appuie sur le bouton de sonnette, l’attente semble longue quand il se tourne vers lui d’un œil interrogateur.
Maurice lui fait signe de sonner de nouveau et quand il a enfin l’assurance que personne ne viendra pour ouvrir, il se dirige à son tour vers le porche suivit de ses hommes en ce faisant le plus discret possible.
Heureusement la rue est vide, le crochetage de la serrure ne prend que quelques secondes à son spécialiste et ils entrent tous rapidement dans la cour intérieure en refermant avec soins derrière eux.
L’ouverture de la porte principale de la demeure est aussi vite réalisée que pour celle donnant sur la rue, Maurice découvre alors un grand couloir d’une propreté méticuleuse montrant la maniaquerie de son locataire.
Il donne les ordres pour que ses hommes inspectent le rez-de-chaussée et l’étage pendant que lui et son collègue prennent la direction de la cave où il lui a été indiqué que les monstruosités se passaient.
L’escalier est vite descendu pour se retrouver devant une lourde porte au verrou d’un autre siècle, la clé étant dans la serrure il lui est donc facile de l’ouvrir et l’odeur qui leur arrive alors aux narines leur fait sortir rapidement un mouchoir pour l’appliquer sur leur nez avec une moue d’écœurement, mais aussi avec le front plissé d’appréhensions sur ce qu’ils vont découvrir.
Maurice tâtonne d’une main le long du mur jusqu’à ce qu’il trouve l’interrupteur, il appuie dessus et une lumière vive venant du plafond de la cave lui fait fermer un bref instant les yeux, c’est quand il les ouvre à nouveau que toute l’horreur lui est révélée.
Un très jeune homme nu ensanglanté est attaché sur une croix de saint André, le visage couvert de larmes et la bouche recouverte d’un bâillon qui ne lui permet que des sons rauques de détresse à la vue des deux hommes qui viennent d’entrer.
Maurice fait signe à son collègue de s’occuper du pauvre garçon pendant qu’il remonte rapidement en sortant son portable de sa poche.
- …..
- Maurice Désmaré !! Fais immédiatement venir une ambulance à l’adresse où nous nous sommes rendus !! Préviens le procureur de la république qu’il nous rejoigne là-bas le plus vite possible !!
- ….
- Elle disait vrai !! Tu préviens la scientifique et tu envoies immédiatement une équipe arrêter ce type au collège où il travaille, trouve quelque chose pour ne pas effrayer les élèves !!
- ….
- Ce serait étonnant qu’il ait une arme sur lui, mais prenez quand même toutes les précautions au cas où !!
- ….
- Un gamin salement amoché !! Mais nous n’avons encore rien vu et je m’attends au pire !!
- ….
- Pas encore, non !! Je t’avouerai que je ne tiens pas spécialement à l’ouvrir !!
- ….
- Entendu !! Je te tiens au courant !! Fais au plus vite !!
Maurice raccroche en serrant les dents, son collègue remontant justement en portant le jeune garçon dans ses bras et vu l’état dans lequel il se trouve, il ne fait aucun doute qu’il a dû en voir de toutes les couleurs depuis qu’il est enfermé dans cette cave.
Un point positif malgré tout qui amène un léger sourire sur les lèvres de Maurice, c’est qu’il soit arrivé à temps pour sauver celui-là tout du moins.
CHAPITRE 86 (Aix en Provence) (suite)
« Dans le bureau de Philippe »
Je le regarde avec stupeur.
- Tu es certain de tes sources ?
- (Philippe) Disons que de là où elles viennent, je ne vois pas comment il pourrait y avoir une erreur.
- Pourtant je suis certain qu’il existe !!
- (Philippe) Si c’est le cas nous le retrouverons !!
- Tu as demandé à qui ?
- Un ami qui travaille à la mairie, il a regardé sur les registres d’habitation et celui des naissances, les seuls Louvain qu’il a trouvé ayant habité dans le lotissement de tes grands-parents ont eu deux enfants, un garçon et une fille prénommés Mathis et Léa.
- Ce sont les cousins germains de Thomas !!
- (Philippe) Tout n’est donc pas perdu !! Peut-être qu’ils n’habitent pas Aix ? Tu m’as bien dit qu’il y avait des différences avec tes souvenirs et ce que tu vis ici ?
- Ça doit être ça alors !!
Philippe voit bien le trouble qui marque le visage de celui qui est devenu son ami, ce Thomas doit être quelqu’un de vraiment important pour Florian pour qu’il se mette dans tous ses états dès qu’il s’agit de ce garçon.
- Il est si important pour toi ?
- Plus que tu peux l’imaginer !! C’est celui que j’aime tu comprends ?
- (Philippe) J’espère qu’il existe dans cette réalité.
- Et pourquoi non ? Il était bien dans mes précédents souvenirs ?
- (Philippe) Alors c’est qu’il doit être quelque part !! Il ne nous reste plus qu’à savoir où !! Il va me falloir contacter quelques autres amis qui pourront certainement nous aider.
- Je ferai pareil de mon côté, j’ai d’ailleurs commencé à me mettre en relation avec celui qui aura tout pouvoir pour le rechercher !!
- (Philippe curieux) Ah, oui ?? Qui donc ?? Je le connais ??
- Maurice Désmaré !! Le directeur de la DST !!
Philippe le regarde avec ahurissement et un léger sifflement montre combien ce nom le surprend.
- Pffitt !! Eh bien mon gaillard !! Tu n’as pas froid aux yeux !!
- Et pourquoi ça ??
- (Philippe) Après toutes tes « frasques » ??
- Ce n’était pas moi rappelle-toi !!
- (Philippe) Sans doute, mais lui, il ne le sait pas !! Tu t’y es pris comment pour le contacter ?
- Je lui ai révélé quelque chose qui devrait le faire venir rapidement par ici.
- (Philippe) Du genre ?
J’hésite un instant à lui raconter ce qui ailleurs est resté sans être révélé au public, maintenant le Philippe de cette autre réalité était au courant et je ne vois pas ce que ça changerait si ici aussi il le savait, je lui donne alors l’information qui lui amène les yeux ronds de stupeur.
- Eh bien dis donc !! S’il s’avère qu’ici aussi ton client en soit à autant d’actes criminels, c’est certain que nous n’allons pas tarder à le voir débouler ton Maurice !! J’espère juste qu’il ne croira pas que tu sois impliqué dans cette affaire !!!
- N’importe quoi !!! Pourquoi voudrais-tu qu’il pense une chose pareille ?
- (Philippe) Tout simplement parce qu’il va se renseigner sur toi et ton passé est loin d’être blanc comme neige mon garçon !!
- Je saurai lui faire comprendre comme à toi que je ne suis pas celui qu’il pense !!
- (Philippe) C’est à souhaiter !! En espérant qu’il viendra lui-même et non qu’il te fasse arrêter par les flics du coin !!
- Et bien, nous verrons bien !! Je crois qu’il est temps que je rentre à la maison, on se revoit demain ?
Philippe se lève pour accompagner son jeune ami jusqu’à la porte, ils s’embrassent en riant car Philippe est conscient que l’humidité qu’il ressent sur ses joues est donnée volontairement par Florian et c’est avec un grand sourire qu’il referme la porte derrière lui en prenant bien garde de ne pas avoir le réflexe de s’essuyer le visage.
CHAPITRE 87 (Paris) (Résultat d’examen)
« Centre académique de Paris, bureau de collecte et d’analyse des résultats du bac »
La femme soupire de lassitude devant le tas de copies qui lui reste à classer, elle entre en informatique le nom et prénom de chaque élève ainsi que ses notes aux différents examens, les résultats ne sont pas meilleurs et de loin à ceux des années précédentes, démontrant s’il en était besoin combien le niveau encore cette fois-ci est tombé bien bas.
Elle prend un nouveau dossier sur la pile et recommence pour la énième fois les mêmes gestes qui consistent à lire au bas de chaque folio la note et éventuellement les remarques du correcteur quand il y en a, s’amusant néanmoins de certaines perles soulignées en rouge qu’elle note sur son carnet pour les mettre sur les réseaux sociaux.
C’est presque machinalement au début qu’elle entre les résultats par matière d’un bachelier parmi tant d’autres, jusqu’au moment où elle reste figée les doigts à quelques centimètres du clavier devant ce qu’elle tape depuis le début de son dossier.
Elle reprend fébrilement depuis le premier exercice et ses yeux s’arrondissent devant les notes qu’elle y lit, se levant brusquement de son bureau pour aller au pas de charge dans celui de son supérieur hiérarchique tout en relisant encore et encore ce qu’elle a du mal à prendre pour autre chose qu’une gageure ou du moins une tricherie manifeste.
« Toc ! Toc ! »
L’homme relève la tête surpris d’être ainsi dérangé.
- Oui !! Entrez !! Ah !! C’est vous Nadège !! Mais entrez donc, vous me semblez bien perturbée ?
- Il y a de quoi monsieur !! Pouvez-vous jeter un œil sur ce dossier s’il vous plaît ?
L’homme tend la main pour s’en saisir.
- Encore un zéro pointé Hi ! Hi !
- Tout au contraire monsieur !!
L’homme ouvre le dossier et commence à en prendre connaissance, ses gestes d’abord calmes deviennent de plus en plus rapides au fur et à mesure qu’il se rend compte à quoi il a à faire.
- Il doit y avoir une erreur !!
- C’est également ce que j’en ai retenu monsieur.
- Laissez-moi seul s’il vous plaît, je vais reprendre les corrections d’exercices un par un pour comprendre ces notes.
- Bien monsieur.
Il voit bien qu’elle est déçue de s’être fait mettre à la porte, comprenant la curiosité qui la tient tout comme la sienne d’ailleurs et attend qu’elle ait refermé derrière elle pour reprendre à tête reposée la lecture des réponses aux divers exercices.
« Une heure plus tard »
L’homme repose son stylo après avoir une nouvelle fois comptabilisé les points attribués par lui à chaque matière et le résultat corrobore en tout point les notations à l’aveugle des collègues qui ont eu le dossier en mains.
Moyenne générale de vingt-cinq sur vingt s’il tient compte des options prisent ainsi que des surnotations préconisées par l’académie afin d’éviter la dégradation annoncée des moyennes d’obtention de l’examen dans les matières les plus sensibles.
Chaque matière ayant un résultat optimum avec la mention excellence inscrite en rouge en dessous de chaque notation.
Il reprend alors les indications sur l’étudiant et prend son téléphone pour appeler le directeur du lycée mentionné comme étant celui où le garçon était inscrit.
- ….
- Oui bonjour, Alain Mareséche du centre de contrôle académique !! Pourrais-je avoir le responsable de l’établissement s’il vous plaît ?
- ….
- Merci beaucoup !!
Plusieurs longues secondes passent.
- ….
- Lui-même !! J’ai sous les yeux la correction du bac d’un de vos étudiants, j’aimerais en discuter avec vous !!
- ….
- Plutôt le contraire je dirais !! Il vient d’obtenir la note la plus haute qu’il est possible d’avoir !!
- ….
- Oui bien sûr, attendez !! Il s’agit de… Florian De Bierne!!
CHAPITRE 88 (Aix en Provence) (Yuan)
« Devant la maison des De Bierne, le lendemain en début d’après-midi »
La limousine s’arrête en silence devant le portail, le chauffeur descend pour ouvrir à son patron ainsi qu’à son fils qui poursuivent une conversation qui semble fortement les intéresser.
- (Ming) Tu es certain de ne pas revenir sur ta décision alors ?
- (Yuan) Certain p’pa !!
Ming soupire en souriant, fier malgré tout de le voir bien décidé à se prendre en mains.
- Alors soit !! Je vais faire les démarches nécessaires pour que tu puisses poursuivre tes études à Paris, tu ne veux vraiment pas accepter la proposition d’Hellènes à ce que tu ailles vivre chez eux ? J’avoue que ça me rassurerait de ne pas te savoir seul à l’appartement.
- (Yuan) Oui mais je préfère quand même cette solution, je me sentirai plus chez moi et si j’invite des amis, je suis certain de ne gêner personne.
Ming n’est pas dupe de l’excuse.
- Surtout quand tu voudras être seul avec Florian pas vrai ?
- Aussi, oui !!
Il va pour expliquer encore une fois à son père que cette solution lui évitera de se sentir mal à l’aise avec les parents de Florian, même si ceux-ci semblent accepter leur début de liaison avec le sourire.
Quand une voix venant du jardin lui coupe la parole.
- Ah quand même !! Nous vous attendions plus tôt !!
Ming se tourne, amusé vers celui qui les interpelle.
- C’est qui, nous ?
- Tu le demandes ?
Yuan sourit au vieil homme qu’il considère un peu comme son grand-père et qui vient de les interpeller depuis la barrière de son petit potager.
- Florian est là ?
- (Michel) Dans la piscine avec Antoine, tu n’as qu’à les rejoindre !! Si tu veux mettre un maillot, tu n’as qu’à monter tes affaires dans ta chambre !!
- (Yuan) Laquelle je prends ?
- (Michel) Celle de « Flo » !!
- (Yuan) Et c’est laquelle ?
- (Michel) Suis-je bête Hi ! Hi ! Celle de gauche en haut de l’escalier Hi ! Hi !
Ming observe son fils devenu soudainement fébrile d’impatience pour ouvrir le coffre, en sortir un sac à dos ainsi qu’une valise et pour entrer ensuite en trombe dans la maison.
Il fait signe à son chauffeur de descendre le reste des bagages et rejoint Michel dans le jardin pour le serrer dans ses bras.
- Excuse l’impolitesse de mon fils, mais il ne tient plus en place depuis que nous sommes partis de chez nous !!
- (Michel) Qui aurait dit ça un jour pas vrai ? Enfin, bon !! Je préfère ça même si la surprise a été de taille.
- (Ming) A qui le dis-tu Hi ! Hi !
- (Michel) Tu restes un peu avec nous j’espère ? Tu te faisais rare depuis quelque temps !!
***/***
« A l’étage »
Yuan découvre la pièce ensoleillée relookée par Antoine avec un bon goût évident, il ne se rappelle que trop de l’ancienne décoration des chambres datant d’une époque dépassée.
Le grand lit l’interpelle aussitôt en lui amenant une bouffée de chaleur à l’estomac qui en dit long sur la pensée qui vient de lui traverser l’esprit.
Yuan entre avec ses affaires qu’il amène jusqu’à la grande armoire, celle-ci une fois ouverte lui montre qu’il y a déjà deux personnes qui l’utilisent tout en ayant pris soin de laisser la place suffisante pour qu’un autre y range les siennes et c’est sans trop se poser de questions qu’il y dispose ses vêtements, gardant juste un maillot de bain qu’il enfile à la volée.
Ce n’est qu’à ce moment-là que le problème se pose à lui, son sexe n’ayant pas débandé depuis son entrée dans la chambre et la gêne qu’il ressent lui amène une rougeur aux joues caractéristique.
Il préfère attendre le temps qu’il faudra que tout se soit calmé avant d’aller rejoindre ses amis, la fenêtre attire son attention ne serait-ce déjà que part les bruits de plongeons qui lui parviennent aux oreilles et il vient s’y accouder pour les regarder s’amuser.
Il ne voit qu’Antoine qui remonte pour retourner sur le plongeoir et s’élancer une nouvelle fois dans l’eau accompagner d’un gros « plouf » qui fait sourire Yuan.
Sa main part dans son slip pour vérifier l’état de tension qui apparemment est toujours au maximum et c’est avec un petit soupire agacé, qu’il commence à se manipuler la tige en écartant bien les jambes pour avoir tout loisir à se caresser l’entrejambe de l’autre main.
Maurice descend du véhicule, rapidement rejoint par plusieurs hommes en armes qui attendent ses instructions.
- Rappelez-vous que nous ne sommes sûrs de rien !! Il va nous falloir rester très discret dans nos prochaines actions !!
Il prend par la manche un des hommes venus avec lui et qui lui est en civil.
- Tu vas aller sonner à la porte, invente n’importe quoi si quelqu’un te répond et reviens ensuite immédiatement ici !! C’est bien compris ?
- Oui patron !! Et s’il n’y a personne ?
- Nous entrerons alors dans cette maison pour l’inspecter de fond en comble !! Quelle heure est-il ?
- Bientôt dix heures patron !!
- Très bien !! Donc normalement il ne devrait pas être chez lui, il a cours jusqu’à midi et ça nous laisse largement le temps pour ce que nous avons à faire.
- J’y vais patron !!
Maurice le regarde s’éloigner, son visage montre combien il ronge son frein de ne pas traverser la rue avec lui pour défoncer cette porte tellement il est pressé de savoir si le renseignement est exact.
Auquel cas il pourra enfin faire cesser ces disparitions qui depuis maintenant neuf ans mettent sur les dents les hommes de son service.
Son collègue arrive devant la porte et appuie sur le bouton de sonnette, l’attente semble longue quand il se tourne vers lui d’un œil interrogateur.
Maurice lui fait signe de sonner de nouveau et quand il a enfin l’assurance que personne ne viendra pour ouvrir, il se dirige à son tour vers le porche suivit de ses hommes en ce faisant le plus discret possible.
Heureusement la rue est vide, le crochetage de la serrure ne prend que quelques secondes à son spécialiste et ils entrent tous rapidement dans la cour intérieure en refermant avec soins derrière eux.
L’ouverture de la porte principale de la demeure est aussi vite réalisée que pour celle donnant sur la rue, Maurice découvre alors un grand couloir d’une propreté méticuleuse montrant la maniaquerie de son locataire.
Il donne les ordres pour que ses hommes inspectent le rez-de-chaussée et l’étage pendant que lui et son collègue prennent la direction de la cave où il lui a été indiqué que les monstruosités se passaient.
L’escalier est vite descendu pour se retrouver devant une lourde porte au verrou d’un autre siècle, la clé étant dans la serrure il lui est donc facile de l’ouvrir et l’odeur qui leur arrive alors aux narines leur fait sortir rapidement un mouchoir pour l’appliquer sur leur nez avec une moue d’écœurement, mais aussi avec le front plissé d’appréhensions sur ce qu’ils vont découvrir.
Maurice tâtonne d’une main le long du mur jusqu’à ce qu’il trouve l’interrupteur, il appuie dessus et une lumière vive venant du plafond de la cave lui fait fermer un bref instant les yeux, c’est quand il les ouvre à nouveau que toute l’horreur lui est révélée.
Un très jeune homme nu ensanglanté est attaché sur une croix de saint André, le visage couvert de larmes et la bouche recouverte d’un bâillon qui ne lui permet que des sons rauques de détresse à la vue des deux hommes qui viennent d’entrer.
Maurice fait signe à son collègue de s’occuper du pauvre garçon pendant qu’il remonte rapidement en sortant son portable de sa poche.
- …..
- Maurice Désmaré !! Fais immédiatement venir une ambulance à l’adresse où nous nous sommes rendus !! Préviens le procureur de la république qu’il nous rejoigne là-bas le plus vite possible !!
- ….
- Elle disait vrai !! Tu préviens la scientifique et tu envoies immédiatement une équipe arrêter ce type au collège où il travaille, trouve quelque chose pour ne pas effrayer les élèves !!
- ….
- Ce serait étonnant qu’il ait une arme sur lui, mais prenez quand même toutes les précautions au cas où !!
- ….
- Un gamin salement amoché !! Mais nous n’avons encore rien vu et je m’attends au pire !!
- ….
- Pas encore, non !! Je t’avouerai que je ne tiens pas spécialement à l’ouvrir !!
- ….
- Entendu !! Je te tiens au courant !! Fais au plus vite !!
Maurice raccroche en serrant les dents, son collègue remontant justement en portant le jeune garçon dans ses bras et vu l’état dans lequel il se trouve, il ne fait aucun doute qu’il a dû en voir de toutes les couleurs depuis qu’il est enfermé dans cette cave.
Un point positif malgré tout qui amène un léger sourire sur les lèvres de Maurice, c’est qu’il soit arrivé à temps pour sauver celui-là tout du moins.
CHAPITRE 86 (Aix en Provence) (suite)
« Dans le bureau de Philippe »
Je le regarde avec stupeur.
- Tu es certain de tes sources ?
- (Philippe) Disons que de là où elles viennent, je ne vois pas comment il pourrait y avoir une erreur.
- Pourtant je suis certain qu’il existe !!
- (Philippe) Si c’est le cas nous le retrouverons !!
- Tu as demandé à qui ?
- Un ami qui travaille à la mairie, il a regardé sur les registres d’habitation et celui des naissances, les seuls Louvain qu’il a trouvé ayant habité dans le lotissement de tes grands-parents ont eu deux enfants, un garçon et une fille prénommés Mathis et Léa.
- Ce sont les cousins germains de Thomas !!
- (Philippe) Tout n’est donc pas perdu !! Peut-être qu’ils n’habitent pas Aix ? Tu m’as bien dit qu’il y avait des différences avec tes souvenirs et ce que tu vis ici ?
- Ça doit être ça alors !!
Philippe voit bien le trouble qui marque le visage de celui qui est devenu son ami, ce Thomas doit être quelqu’un de vraiment important pour Florian pour qu’il se mette dans tous ses états dès qu’il s’agit de ce garçon.
- Il est si important pour toi ?
- Plus que tu peux l’imaginer !! C’est celui que j’aime tu comprends ?
- (Philippe) J’espère qu’il existe dans cette réalité.
- Et pourquoi non ? Il était bien dans mes précédents souvenirs ?
- (Philippe) Alors c’est qu’il doit être quelque part !! Il ne nous reste plus qu’à savoir où !! Il va me falloir contacter quelques autres amis qui pourront certainement nous aider.
- Je ferai pareil de mon côté, j’ai d’ailleurs commencé à me mettre en relation avec celui qui aura tout pouvoir pour le rechercher !!
- (Philippe curieux) Ah, oui ?? Qui donc ?? Je le connais ??
- Maurice Désmaré !! Le directeur de la DST !!
Philippe le regarde avec ahurissement et un léger sifflement montre combien ce nom le surprend.
- Pffitt !! Eh bien mon gaillard !! Tu n’as pas froid aux yeux !!
- Et pourquoi ça ??
- (Philippe) Après toutes tes « frasques » ??
- Ce n’était pas moi rappelle-toi !!
- (Philippe) Sans doute, mais lui, il ne le sait pas !! Tu t’y es pris comment pour le contacter ?
- Je lui ai révélé quelque chose qui devrait le faire venir rapidement par ici.
- (Philippe) Du genre ?
J’hésite un instant à lui raconter ce qui ailleurs est resté sans être révélé au public, maintenant le Philippe de cette autre réalité était au courant et je ne vois pas ce que ça changerait si ici aussi il le savait, je lui donne alors l’information qui lui amène les yeux ronds de stupeur.
- Eh bien dis donc !! S’il s’avère qu’ici aussi ton client en soit à autant d’actes criminels, c’est certain que nous n’allons pas tarder à le voir débouler ton Maurice !! J’espère juste qu’il ne croira pas que tu sois impliqué dans cette affaire !!!
- N’importe quoi !!! Pourquoi voudrais-tu qu’il pense une chose pareille ?
- (Philippe) Tout simplement parce qu’il va se renseigner sur toi et ton passé est loin d’être blanc comme neige mon garçon !!
- Je saurai lui faire comprendre comme à toi que je ne suis pas celui qu’il pense !!
- (Philippe) C’est à souhaiter !! En espérant qu’il viendra lui-même et non qu’il te fasse arrêter par les flics du coin !!
- Et bien, nous verrons bien !! Je crois qu’il est temps que je rentre à la maison, on se revoit demain ?
Philippe se lève pour accompagner son jeune ami jusqu’à la porte, ils s’embrassent en riant car Philippe est conscient que l’humidité qu’il ressent sur ses joues est donnée volontairement par Florian et c’est avec un grand sourire qu’il referme la porte derrière lui en prenant bien garde de ne pas avoir le réflexe de s’essuyer le visage.
CHAPITRE 87 (Paris) (Résultat d’examen)
« Centre académique de Paris, bureau de collecte et d’analyse des résultats du bac »
La femme soupire de lassitude devant le tas de copies qui lui reste à classer, elle entre en informatique le nom et prénom de chaque élève ainsi que ses notes aux différents examens, les résultats ne sont pas meilleurs et de loin à ceux des années précédentes, démontrant s’il en était besoin combien le niveau encore cette fois-ci est tombé bien bas.
Elle prend un nouveau dossier sur la pile et recommence pour la énième fois les mêmes gestes qui consistent à lire au bas de chaque folio la note et éventuellement les remarques du correcteur quand il y en a, s’amusant néanmoins de certaines perles soulignées en rouge qu’elle note sur son carnet pour les mettre sur les réseaux sociaux.
C’est presque machinalement au début qu’elle entre les résultats par matière d’un bachelier parmi tant d’autres, jusqu’au moment où elle reste figée les doigts à quelques centimètres du clavier devant ce qu’elle tape depuis le début de son dossier.
Elle reprend fébrilement depuis le premier exercice et ses yeux s’arrondissent devant les notes qu’elle y lit, se levant brusquement de son bureau pour aller au pas de charge dans celui de son supérieur hiérarchique tout en relisant encore et encore ce qu’elle a du mal à prendre pour autre chose qu’une gageure ou du moins une tricherie manifeste.
« Toc ! Toc ! »
L’homme relève la tête surpris d’être ainsi dérangé.
- Oui !! Entrez !! Ah !! C’est vous Nadège !! Mais entrez donc, vous me semblez bien perturbée ?
- Il y a de quoi monsieur !! Pouvez-vous jeter un œil sur ce dossier s’il vous plaît ?
L’homme tend la main pour s’en saisir.
- Encore un zéro pointé Hi ! Hi !
- Tout au contraire monsieur !!
L’homme ouvre le dossier et commence à en prendre connaissance, ses gestes d’abord calmes deviennent de plus en plus rapides au fur et à mesure qu’il se rend compte à quoi il a à faire.
- Il doit y avoir une erreur !!
- C’est également ce que j’en ai retenu monsieur.
- Laissez-moi seul s’il vous plaît, je vais reprendre les corrections d’exercices un par un pour comprendre ces notes.
- Bien monsieur.
Il voit bien qu’elle est déçue de s’être fait mettre à la porte, comprenant la curiosité qui la tient tout comme la sienne d’ailleurs et attend qu’elle ait refermé derrière elle pour reprendre à tête reposée la lecture des réponses aux divers exercices.
« Une heure plus tard »
L’homme repose son stylo après avoir une nouvelle fois comptabilisé les points attribués par lui à chaque matière et le résultat corrobore en tout point les notations à l’aveugle des collègues qui ont eu le dossier en mains.
Moyenne générale de vingt-cinq sur vingt s’il tient compte des options prisent ainsi que des surnotations préconisées par l’académie afin d’éviter la dégradation annoncée des moyennes d’obtention de l’examen dans les matières les plus sensibles.
Chaque matière ayant un résultat optimum avec la mention excellence inscrite en rouge en dessous de chaque notation.
Il reprend alors les indications sur l’étudiant et prend son téléphone pour appeler le directeur du lycée mentionné comme étant celui où le garçon était inscrit.
- ….
- Oui bonjour, Alain Mareséche du centre de contrôle académique !! Pourrais-je avoir le responsable de l’établissement s’il vous plaît ?
- ….
- Merci beaucoup !!
Plusieurs longues secondes passent.
- ….
- Lui-même !! J’ai sous les yeux la correction du bac d’un de vos étudiants, j’aimerais en discuter avec vous !!
- ….
- Plutôt le contraire je dirais !! Il vient d’obtenir la note la plus haute qu’il est possible d’avoir !!
- ….
- Oui bien sûr, attendez !! Il s’agit de… Florian De Bierne!!
CHAPITRE 88 (Aix en Provence) (Yuan)
« Devant la maison des De Bierne, le lendemain en début d’après-midi »
La limousine s’arrête en silence devant le portail, le chauffeur descend pour ouvrir à son patron ainsi qu’à son fils qui poursuivent une conversation qui semble fortement les intéresser.
- (Ming) Tu es certain de ne pas revenir sur ta décision alors ?
- (Yuan) Certain p’pa !!
Ming soupire en souriant, fier malgré tout de le voir bien décidé à se prendre en mains.
- Alors soit !! Je vais faire les démarches nécessaires pour que tu puisses poursuivre tes études à Paris, tu ne veux vraiment pas accepter la proposition d’Hellènes à ce que tu ailles vivre chez eux ? J’avoue que ça me rassurerait de ne pas te savoir seul à l’appartement.
- (Yuan) Oui mais je préfère quand même cette solution, je me sentirai plus chez moi et si j’invite des amis, je suis certain de ne gêner personne.
Ming n’est pas dupe de l’excuse.
- Surtout quand tu voudras être seul avec Florian pas vrai ?
- Aussi, oui !!
Il va pour expliquer encore une fois à son père que cette solution lui évitera de se sentir mal à l’aise avec les parents de Florian, même si ceux-ci semblent accepter leur début de liaison avec le sourire.
Quand une voix venant du jardin lui coupe la parole.
- Ah quand même !! Nous vous attendions plus tôt !!
Ming se tourne, amusé vers celui qui les interpelle.
- C’est qui, nous ?
- Tu le demandes ?
Yuan sourit au vieil homme qu’il considère un peu comme son grand-père et qui vient de les interpeller depuis la barrière de son petit potager.
- Florian est là ?
- (Michel) Dans la piscine avec Antoine, tu n’as qu’à les rejoindre !! Si tu veux mettre un maillot, tu n’as qu’à monter tes affaires dans ta chambre !!
- (Yuan) Laquelle je prends ?
- (Michel) Celle de « Flo » !!
- (Yuan) Et c’est laquelle ?
- (Michel) Suis-je bête Hi ! Hi ! Celle de gauche en haut de l’escalier Hi ! Hi !
Ming observe son fils devenu soudainement fébrile d’impatience pour ouvrir le coffre, en sortir un sac à dos ainsi qu’une valise et pour entrer ensuite en trombe dans la maison.
Il fait signe à son chauffeur de descendre le reste des bagages et rejoint Michel dans le jardin pour le serrer dans ses bras.
- Excuse l’impolitesse de mon fils, mais il ne tient plus en place depuis que nous sommes partis de chez nous !!
- (Michel) Qui aurait dit ça un jour pas vrai ? Enfin, bon !! Je préfère ça même si la surprise a été de taille.
- (Ming) A qui le dis-tu Hi ! Hi !
- (Michel) Tu restes un peu avec nous j’espère ? Tu te faisais rare depuis quelque temps !!
***/***
« A l’étage »
Yuan découvre la pièce ensoleillée relookée par Antoine avec un bon goût évident, il ne se rappelle que trop de l’ancienne décoration des chambres datant d’une époque dépassée.
Le grand lit l’interpelle aussitôt en lui amenant une bouffée de chaleur à l’estomac qui en dit long sur la pensée qui vient de lui traverser l’esprit.
Yuan entre avec ses affaires qu’il amène jusqu’à la grande armoire, celle-ci une fois ouverte lui montre qu’il y a déjà deux personnes qui l’utilisent tout en ayant pris soin de laisser la place suffisante pour qu’un autre y range les siennes et c’est sans trop se poser de questions qu’il y dispose ses vêtements, gardant juste un maillot de bain qu’il enfile à la volée.
Ce n’est qu’à ce moment-là que le problème se pose à lui, son sexe n’ayant pas débandé depuis son entrée dans la chambre et la gêne qu’il ressent lui amène une rougeur aux joues caractéristique.
Il préfère attendre le temps qu’il faudra que tout se soit calmé avant d’aller rejoindre ses amis, la fenêtre attire son attention ne serait-ce déjà que part les bruits de plongeons qui lui parviennent aux oreilles et il vient s’y accouder pour les regarder s’amuser.
Il ne voit qu’Antoine qui remonte pour retourner sur le plongeoir et s’élancer une nouvelle fois dans l’eau accompagner d’un gros « plouf » qui fait sourire Yuan.
Sa main part dans son slip pour vérifier l’état de tension qui apparemment est toujours au maximum et c’est avec un petit soupire agacé, qu’il commence à se manipuler la tige en écartant bien les jambes pour avoir tout loisir à se caresser l’entrejambe de l’autre main.