CHAPITRE 73 (Aix en Provence) (suite)
Le trajet entre le petit aéroport et le lotissement où ils se dirigent est digne des meilleurs comiques, du moins pour la famille De Bierne parce que pour Franck il en va tout autrement.
Le fou rire de ses amis à chaque fois qu’ils tentent de fixer leurs regards sur lui est tellement incompréhensible pour lui qu’il se demande même s’ils n’auraient pas plongé dans la folie.
- Ce n’est pas bientôt fini vous deux !! Je ne vois pas ce qu’il y a de si drôle brusquement ?
Pierre entre deux spasmes.
- Ta tête Hi ! Hi ! Tu verrais ta tête Hi ! Hi !
Franck ne répond que par un haussement d’épaule devant la totale incompréhension de leur comportement à tous les trois, il surveille du coin de l’œil dans le rétroviseur depuis leur départ le rouquin assis derrière lui et ne voit que son sourire rêveur duquel il ne se départit pas depuis qu’il est monté dans la voiture.
- Bon !! Ok !! Si vous me disiez ce qu’il se passe à la fin ??
- (Hellènes) Tu n’as remarqué aucun changement ?
- Bien sûr que oui !! Mais si c’est encore une idée de ton fils pour se moquer de moi, je ne vois vraiment pas où il y a à en rire !!
Je comprends bien son ressentiment.
- Tu préfèrerais peut être que je t’envoie les noms d’oiseaux que l’autre ne se privait pas de te donner ?
- (Franck sidéré) L’autre ?? Qui ça l’autre ??
Pierre comprend qu’il est temps de passer aux choses sérieuses, son rire se calme presque immédiatement et c’est d’un ton amical qu’il s’adresse à son ami.
- L’autre Florian, celui qui emmerdait tout le monde et qui nous pourrissait la vie !!
Franck tourne la tête vers son ami, visiblement choqué par ses paroles.
- Depuis quand tu parles comme ça de ton fils, toi ??
- (Pierre) Depuis que ce n’est plus le même et aussi depuis que j’ai enfin compris ce qu’était l’autre ! Tu vas non seulement devoir écouter ce qu’il a à te dire, mais aussi le croire comme nous l’avons fait !! Je sais bien que ce ne sera pas évident, du moins au début tant qu’il ne t’aura pas apporté de preuves et j’en sais quelque chose puisque je suis passé par là moi aussi, tout comme Hellènes et quelques autres que nous avons eu l’occasion de voir depuis lors, promets-moi juste de ne pas interrompre Florian tant qu’il n’aura pas fini son histoire.
Franck voit bien le regard suppliant du rouquin dans le rétroviseur, il reste un moment axé sur sa conduite avant de prendre la parole avec un soupire démontrant bien qu’il ne fait ça que par amitié pour eux.
- Pfff !!! Vas-y, je t’écoute ??
***/***
« Une petite heure plus tard, à l’entrée d’Aix en Provence »
- Et vous croyez réellement que je vais gober ça ??
- (Pierre) Il le faudra bien parce que c’est l’exact vérité, je t’avais prévenu que ce que tu allais entendre te paraitrait incroyable !!
- Mais ce n’est pas incroyable, c’est juste… impossible allons !!
- (Hellènes) Qu’est-ce que tu voudrais de plus pour te convaincre ?
- Je ne sais pas moi !! Tiens !! Que le soleil disparaisse par exemple !!
- (Pierre) Je te comprends sois en sûr !! Je pense que dans pas longtemps tu changeras d’avis, en attendant tu n’as qu’à te dire que c’est une bonne journée où Florian n’en a pas après toi.
- Je m’excuse tonton « Francky » !! Pas de n’être pas arrivé à te convaincre, mais d’avoir été aussi détestable pour que tu m’en veuilles à ce point !!
Le ton de contrition que prend Florian pour lui faire ses excuses donne un long frisson à Franck qui surveille toujours le visage du jeune garçon, visage visiblement ému et contrarié qui pour la première fois depuis la sortie de l’aéroport lui laisserait à penser que peut-être il y a de la sincérité dans ses paroles.
- Détestables tu dis ? Ignobles !! Calomnieuses !! Blessantes !! Cruelles et j’en passe, alors permets moi de toujours douter que tu ne caches rien derrière cet air contrit. Je ne suis pas fou non plus, je vois bien qu’il s’est passé quelque chose et je serai même prêt à croire que ton coup sur la tête t’aurait changé, mais cette histoire de vie parallèle !! C’est de la pure démence !! Donne-moi au moins une preuve !! Quelque chose que tu sais sur moi alors que je serai certain que tu ne puisses pas l’avoir appris d’une manière quelconque, puisque soit disant tu me connaissais si bien ?
Je n’hésite qu’un bref instant.
- Comme quoi, ou plutôt comme qui par exemple ? Natacha ?
Le coup de frein qui suit mes paroles nous laisse tous collés au siège, Franck tremble en reprenant la route et son regard va directement vers son ami.
- Tu lui as parlé de ça ???
Pierre aussi troublé que Franck.
- De ça quoi ?? Qui est cette Natacha ? C’est bien la première fois que j’en entends parler !!
- Tu la connais peut être mieux sous un autre prénom p’pa ? Le grand « amour » de ton meilleur ami !!
- (Pierre) Tatiana !!!
- Natacha Tatiana Sekovna Petrovitch pour être exact, pas vrai tonton ? Ou disons plutôt que c’est ce que tu as toujours cru jusqu’au jour où…
CHAPITRE 74 (Aix en Provence) (suite)
Franck sent la colère monter en lui, il croyait bien que cette vieille histoire était enterrée depuis longtemps et même depuis si longtemps qu’il n’y pensait plus, ce qui pour lui était une des meilleures choses qui pouvait lui arriver.
D’entendre Florian prononcer son nom en entier alors que lui ne l’avait présenté à ses quelques amis que par son prénom de Tatiana ou « Tatia » comme elle aimait à se faire appeler, le trouble plus qu’il ne voudrait le reconnaître et si son attitude semble entièrement axée sur sa conduite, son esprit travaille à chercher vainement comment le jeune rouquin aurait pu le savoir.
- Que sais-tu d’autre sur cette vieille histoire ?
- Rien d’autre que ce que je t’ai entendu dire à mon père le jour où tu es venu à la maison avec ta tête des mauvais jours et que tu lui as avoué l’avoir revue mais surtout sa vraie nature !!
- (Pierre) Pas dans cette vie alors !! Parce que je me suis souvent posé la question au sujet de votre soudaine séparation, alors qu’elle comptait plus que tout pour toi !!
- (Hellènes) Ce n’était qu’un amour de jeunesse !! Tu avais quel âge « Francky » ? Vingt !! Vingt et un ans tout au plus ? Je me rappelle très bien de cette magnifique blonde et surtout que tous les garçons étaient fous de jalousie qu’elle t’ait choisi, toi !!
- (Pierre amusé) Pas moi en tout cas !! J’avais déjà le béguin pour une autre jeune fille Hi ! Hi !
- C’est vrai ?? Qui ça p’pa ?
- (Pierre) Ta mère, qu’est-ce que tu crois !!
- Qui t’a donné un garçon ce qui n’aurait pas été le cas de ta copine, hein tonton ?
- (Franck gêné) On ne pourrait pas changer de sujet s’il vous plaît !! J’avais réussi à oublier cette histoire et je ne m’en portais pas plus mal, d’ailleurs je ne vois vraiment pas pourquoi elle est revenue sur le tapis depuis toutes ces années ?
- Ce n’est pas toi qui voulais que je te donne une preuve que mon histoire tient la route ? Avoue que ce n’est pas ici que j’aurais pu l’apprendre, puisque tu n’en avais même pas parlé à papa ? Du moins dans cette réalité !!
- (Pierre) Pourquoi tu ne me l’as pas dit ?
- (Franck) Je voulais le faire, rappelle-toi ? Seulement ton fils était là et il a commencé à faire ce qu’il faisait le mieux !! Faire chier son monde !! Du coup je suis reparti et ensuite je n’ai plus eu ni l’envie, ni le courage de t’en parler.
- (Pierre) Et maintenant ?
- (Franck) Ça n’a plus du tout d’importance, même s’il m’en reste un mauvais souvenir.
- (Pierre soupire) Alors t’attends quoi !! J’ai envie de savoir, moi !! Le secret de mon meilleur ami, ce n’est quand même pas rien !!
- (Franck) Et bien !! Demande à ton fils ? Puisqu’il a l’air de tout savoir !!
Il regarde dans le rétroviseur, surpris de voir le jeune rouquin tranquillement installé à regarder par la vitre de la portière et comprend alors qu’il n’est pas du genre à révéler le secret des gens, surtout quand il est comme celui-là marqué par une forte honte mais aussi d’une très grande peine de s’être fait berner à ce point.
Si Florian a abordé le sujet, c’est tout simplement pour démontrer qu’il est bien ce qu’il prétend être et maintenant que c’est il lui semble le cas pour lui, la discussion est close.
- Hum !! Bon !! Après tout pourquoi ne pas en rire depuis le temps !! Nous étions réellement amoureux, sauf que « Tatia » avait oublié un détail !!
Je ne peux m’empêcher de sourire.
- Un gros apparemment Hi ! Hi !
- (Franck) On peut dire ça comme ça en effet, surtout quand je me suis senti le courage d’aller plus loin avec elle et que j’ai voulu explorer ses… petits secrets !!
- (Hellènes) Oh !! Comme c’est romantique !!
- (Franck) Vas-y ma grande moque toi bien !! En fait de secret, il y en avait bien un !! Au bas mot du peu que j’ai pu le constater, je dirais d’une vingtaine de centimètres !!
Pierre éclate de rire.
- De quoi !! C’était un mec ?? Ta bombe comme tu l’appelais n’était qu’un travelo Hi ! Hi !
- (Hellènes) Elle s’est bien moquée de toi mais si j’ai bien compris, tu l’as revue par la suite ?
- (Franck) Oui et c’est aussi ce jour-là où j’étais passé chez vous dans l’intention de vous en parler !
- (Pierre) Qu’est-ce qu’elle ou plutôt qu’est-ce qu’il voulait ?
- (Franck) C’était ambigu, mais je crois bien qu’elle en pinçait toujours pour moi et que de me revoir ce jour-là, lui a redonné des idées que j’ai tout de suite stoppé vous vous en doutez bien !!
- (Hellènes) Pourtant tu as voulu nous en parler ? Pourquoi ?
- (Franck) Parce que j’étais en colère, peut-être aussi parce que je ne comprenais pas qu’elle soit revenue à la charge après toutes ces années.
- Peut-être aussi parce que tu étais toujours amoureux !!
La nuque de Franck se raidit, ses mains se resserrent nerveusement sur son volant et ses yeux se tournent une fois de plus vers moi par le biais du rétro, je réponds à son regard par un sourire amical qui le désarçonne.
Franck reste un petit moment silencieux avant de reprendre d’une voix marquée par un certain regret mais aussi par la surprise de ce que sa conscience lui révèle enfin.
- Peut-être, oui !! C’était quand même une très belle… « fille » !!
CHAPITRE 75 (Aix en Provence) (suite)
« Chloé »
Après toutes ses années, il serait donc revenu ? C’est la pensée de Chloé quand elle reconnaît le regard si spécial de celui auquel elle a cru un jour qu’il pourrait devenir son ami.
Elle maudit sa jambe qui l’empêche d’avancer suffisamment rapidement alors qu’elle ne souhaite que s’enfermer dans sa chambre au plus vite, tellement ses yeux retiennent de plus en plus vainement les larmes de haine mêlées de peur de se retrouver brutalement face à celui dont elle se rappellera toujours le rire cruel de cet après-midi où le destin a scellé deux vies pour toujours.
Bien sûr, elle est la moins à plaindre et son handicap quoique important, n’est rien à côté de celui de l’autre garçon qui ce jour-là a failli y laisser la vie.
Peut-être aurait-il mieux valu en fin de compte, pour ce qu’il est devenu ensuite et même si son corps ne garde par chance aucune marque, il n’en va pas de même de son esprit qui est depuis lors absent.
C’est du moins les seules nouvelles qu’elle en a depuis maintenant toutes ces années, les parents du garçon ne supportant plus ce quartier qui leur rappelaient trop ses rires tout comme sa joie de vivre et ne sont jamais revenus depuis lors, bientôt suivis par ceux d’Éric qui revendirent leur maison en la séparant ainsi de son meilleur ami au moment où elle en avait le plus besoin.
Une dernière côte à monter, celle qui pour elle a toujours été la plus dure et la voilà enfin chez elle, croisant sa mère dans l’entrée qui la regarde arriver avec inquiétude.
- Qu’est-ce qu’il y a ma chérie ? Tu t’es disputé avec quelqu’un ?
- Tu te rends compte maman !! Il a eu le culot de revenir ici après ce qu’il a fait et toutes ces années !!
- Mais de qui tu parles ??
- Du petit-fils de Michel et Maryse, j’ai reconnu son regard derrière une des fenêtres de l’étage !!
- Le rouquin ?
- Lui-même !!
- C’était à prévoir tu sais ma grande !! Mais ce sont ses grands-parents qui sont le plus à plaindre !!
- Pourtant il était presque mort !! Michel disait même que c’est juste parce que Maryse ne voulait pas qu’ils le débranchent, qu’ils continuaient à le maintenir en vie depuis son accident.
- Écoute ma chérie, je sais que ce qu’il vous a fait est impardonnable mais tu ne dois pas devenir comme lui et le fait qu’il s’en soit sorti ne doit pas te donner de mauvaises pensées, il te suffira de l’éviter le temps qu’il restera chez ses grands-parents. Je ne pense pas qu’il y reste bien longtemps d’ailleurs, Maryse m’en a suffisamment raconté pour que je sois même étonné qu’il soit venu chez eux !! C’est peut-être quelqu’un d’autre que tu as vu ?
- Allons maman !! Tu sais bien qu’ils n’ont jamais de visite à part leur fils, qui voudrais-tu que ce soit d’autre avec une telle ressemblance ?
- Je tâcherai d’aller y faire un tour, histoire de prendre des nouvelles !! En plus ça fait un bail que je n’y suis pas allé et tu sais combien je les aime beaucoup tous les deux.
- Moi aussi maman !! C’était justement pour leur faire un petit coucou que j’étais passé là-bas !! Pourtant ce n’est pas le quartier qui m’attire, je ressens toujours un malaise à m’y rendre.
- Je comprends !!
- Pourquoi a-t-il fait ça maman ??
- Nous en avons parlé très souvent et je n’ai toujours pas la réponse, certaines personnes ont de mauvais instincts qui se développent très tôt et ce garçon je dois bien le reconnaître, a été particulièrement précoce !! Pourtant quand on connaît ses parents et ses grands-parents, rien ne le prédisposait à ce qu’il est devenu !!
- Mais quand même !! Il a joué aux cartes avec nous en s’amusant comme un fou alors qu’il savait pertinemment ce qu’il faisait en vidant la piscine !!
- Tu ne devrais plus y penser autant ma chérie, non seulement ça te fait du mal mais ça ne changera rien à ce qui est arrivé. Évite juste d’aller là-bas le temps que j’en sache un peu plus, en attendant va donc prendre un bon bain !! Ça te détendra et ensuite il sera temps de passer à table, ton père ne devrait plus tarder à rentrer !!
Chloé va pour se retourner et prendre le chemin de la salle de bains, quand sa mère la rappelle.
- Ma puce !! Évite de parler de ça à ton père quand il rentrera, tu connais sa position sur ce sujet et je ne voudrais pas qu’il fasse quelque chose qu’il regretterait sûrement après coup!!
CHAPITRE 76 (Aix en Provence) (suite)
L’Audi A8 s’arrête près de chez les De Bierne, Antoine regarde par la fenêtre de la chambre et reconnaît la tignasse rousse à travers la vitre de l’auto, il pousse alors un cri de joie en descendant l’escalier quatre à quatre.
- Youpiiiii !!!!!
Franck qui reconnaît le garçon, est d’abord surpris de son débordement tonitruant mais quand il comprend vers qui est destinée cette joie manifeste, son expression change une fois encore et l’incompréhension remplace la surprise quand il se tourne vers Pierre.
- C’est bien ton neveu Antoine là ? Je ne me trompe pas ?
- (Pierre) C’est bien mon neveu en effet, mais pourquoi cette question ? Tu le connais très bien toi aussi ?
Franck observe les deux jeunes garçons qui s’étreignent comme les meilleurs amis du monde.
- Ce n’est pas toi qui m’as dit plusieurs fois qu’ils se détestaient ses deux là ? Et que ça créait un climat tendu entre vos deux familles ?
- As-tu seulement écouté l’histoire que t’a racontée Florian ? Ah !! Je vois !! Tu doutes encore, c’est ça ? Eh bien comme tu peux le constater, ce n’est pas le cas de mon neveu et ils sont très vite devenus copains comme cochon ses deux là, attends de voir comment ça va être avec mes parents et tu devras bien finir par avoir conscience que tout ce que t’a dit « Flo » n’est que l’exacte vérité.
Franck ne répond pas, car justement ce sont Michel et Maryse qu’il voit sortir sur le perron de la maison, un grand sourire aux lèvres en tendant les bras vers leur petit-fils qui en les voyant pousse un cri de joie indiscutable en se jetant sur eux pour les prendre dans ses bras.
La scène est suffisamment forte pour que plusieurs réactions simultanées prennent Franck sous le regard amusé et ému de son meilleur ami, en effet Pierre voit bien les yeux d’où perlent quelques larmes dans le regard troublé de Franck et au pincement de ses lèvres, il comprend également qu’il se retient pour ne pas laisser cours à toutes les émotions qui l’envahissent.
- Commencerais-tu enfin à nous croire ?
- (Franck) C’est tellement…
- (Pierre) Incroyable ?
- (Franck sourit) Qui aurait pensé voir ça un jour ? Pas moi en tous les cas et pourtant !! Sauf si c’est le meilleur acteur de tous les temps, je dois bien admettre que ce n’est plus du tout le même Florian que celui que j’ai toujours connu.
- (Pierre amical) Ah quand même !! Tu y auras mis le temps Hi ! Hi !
***/***
Le moment de retrouvailles étant passé, je prends Antoine par le bras pour l’attirer un peu à l’écart.
- J’ai un service à te demander !!
- Vas-y je t’écoute !!
Je sors un papier que j’avais pris le temps d’écrire dans l’avion et le lui tends.
- Tu peux foncer dans un magasin me chercher ce qui est écrit là-dessus ? Ensuite il faudrait aller à la poste pour y chercher un emballage du genre colissimo.
- (Antoine) Pourquoi tu ne viens pas avec moi ?
- Je n’ai pas trop envie qu’on me remarque pour l’instant.
Antoine se souvient de la conversation qu’il a eue avec son grand-oncle.
- C’est vrai que tu n’étais pas vraiment en odeur de sainteté par ici !!
- Justement !! C’est trop urgent pour que je prenne le risque de tomber sur quelqu’un avec qui j’aurais eu des embrouilles, tu comprends ?
- Qu’est-ce que tu vas faire avec tous ces trucs ?
- Je t’expliquerai quand tu reviendras, ne perds pas de temps car il faudra encore que tu ailles poster le colis une fois que j’en aurai fini de ce que j’ai à faire !!
- (Antoine) Ok « Flo » !!
Je le vois qui s’apprête à partir.
- Hé !! T’as des tunes au moins ?
- Bien sûr, pourquoi ?
Je retourne mes poches en souriant.
- Parce que moi « nada » Hi ! Hi !
Le trajet entre le petit aéroport et le lotissement où ils se dirigent est digne des meilleurs comiques, du moins pour la famille De Bierne parce que pour Franck il en va tout autrement.
Le fou rire de ses amis à chaque fois qu’ils tentent de fixer leurs regards sur lui est tellement incompréhensible pour lui qu’il se demande même s’ils n’auraient pas plongé dans la folie.
- Ce n’est pas bientôt fini vous deux !! Je ne vois pas ce qu’il y a de si drôle brusquement ?
Pierre entre deux spasmes.
- Ta tête Hi ! Hi ! Tu verrais ta tête Hi ! Hi !
Franck ne répond que par un haussement d’épaule devant la totale incompréhension de leur comportement à tous les trois, il surveille du coin de l’œil dans le rétroviseur depuis leur départ le rouquin assis derrière lui et ne voit que son sourire rêveur duquel il ne se départit pas depuis qu’il est monté dans la voiture.
- Bon !! Ok !! Si vous me disiez ce qu’il se passe à la fin ??
- (Hellènes) Tu n’as remarqué aucun changement ?
- Bien sûr que oui !! Mais si c’est encore une idée de ton fils pour se moquer de moi, je ne vois vraiment pas où il y a à en rire !!
Je comprends bien son ressentiment.
- Tu préfèrerais peut être que je t’envoie les noms d’oiseaux que l’autre ne se privait pas de te donner ?
- (Franck sidéré) L’autre ?? Qui ça l’autre ??
Pierre comprend qu’il est temps de passer aux choses sérieuses, son rire se calme presque immédiatement et c’est d’un ton amical qu’il s’adresse à son ami.
- L’autre Florian, celui qui emmerdait tout le monde et qui nous pourrissait la vie !!
Franck tourne la tête vers son ami, visiblement choqué par ses paroles.
- Depuis quand tu parles comme ça de ton fils, toi ??
- (Pierre) Depuis que ce n’est plus le même et aussi depuis que j’ai enfin compris ce qu’était l’autre ! Tu vas non seulement devoir écouter ce qu’il a à te dire, mais aussi le croire comme nous l’avons fait !! Je sais bien que ce ne sera pas évident, du moins au début tant qu’il ne t’aura pas apporté de preuves et j’en sais quelque chose puisque je suis passé par là moi aussi, tout comme Hellènes et quelques autres que nous avons eu l’occasion de voir depuis lors, promets-moi juste de ne pas interrompre Florian tant qu’il n’aura pas fini son histoire.
Franck voit bien le regard suppliant du rouquin dans le rétroviseur, il reste un moment axé sur sa conduite avant de prendre la parole avec un soupire démontrant bien qu’il ne fait ça que par amitié pour eux.
- Pfff !!! Vas-y, je t’écoute ??
***/***
« Une petite heure plus tard, à l’entrée d’Aix en Provence »
- Et vous croyez réellement que je vais gober ça ??
- (Pierre) Il le faudra bien parce que c’est l’exact vérité, je t’avais prévenu que ce que tu allais entendre te paraitrait incroyable !!
- Mais ce n’est pas incroyable, c’est juste… impossible allons !!
- (Hellènes) Qu’est-ce que tu voudrais de plus pour te convaincre ?
- Je ne sais pas moi !! Tiens !! Que le soleil disparaisse par exemple !!
- (Pierre) Je te comprends sois en sûr !! Je pense que dans pas longtemps tu changeras d’avis, en attendant tu n’as qu’à te dire que c’est une bonne journée où Florian n’en a pas après toi.
- Je m’excuse tonton « Francky » !! Pas de n’être pas arrivé à te convaincre, mais d’avoir été aussi détestable pour que tu m’en veuilles à ce point !!
Le ton de contrition que prend Florian pour lui faire ses excuses donne un long frisson à Franck qui surveille toujours le visage du jeune garçon, visage visiblement ému et contrarié qui pour la première fois depuis la sortie de l’aéroport lui laisserait à penser que peut-être il y a de la sincérité dans ses paroles.
- Détestables tu dis ? Ignobles !! Calomnieuses !! Blessantes !! Cruelles et j’en passe, alors permets moi de toujours douter que tu ne caches rien derrière cet air contrit. Je ne suis pas fou non plus, je vois bien qu’il s’est passé quelque chose et je serai même prêt à croire que ton coup sur la tête t’aurait changé, mais cette histoire de vie parallèle !! C’est de la pure démence !! Donne-moi au moins une preuve !! Quelque chose que tu sais sur moi alors que je serai certain que tu ne puisses pas l’avoir appris d’une manière quelconque, puisque soit disant tu me connaissais si bien ?
Je n’hésite qu’un bref instant.
- Comme quoi, ou plutôt comme qui par exemple ? Natacha ?
Le coup de frein qui suit mes paroles nous laisse tous collés au siège, Franck tremble en reprenant la route et son regard va directement vers son ami.
- Tu lui as parlé de ça ???
Pierre aussi troublé que Franck.
- De ça quoi ?? Qui est cette Natacha ? C’est bien la première fois que j’en entends parler !!
- Tu la connais peut être mieux sous un autre prénom p’pa ? Le grand « amour » de ton meilleur ami !!
- (Pierre) Tatiana !!!
- Natacha Tatiana Sekovna Petrovitch pour être exact, pas vrai tonton ? Ou disons plutôt que c’est ce que tu as toujours cru jusqu’au jour où…
CHAPITRE 74 (Aix en Provence) (suite)
Franck sent la colère monter en lui, il croyait bien que cette vieille histoire était enterrée depuis longtemps et même depuis si longtemps qu’il n’y pensait plus, ce qui pour lui était une des meilleures choses qui pouvait lui arriver.
D’entendre Florian prononcer son nom en entier alors que lui ne l’avait présenté à ses quelques amis que par son prénom de Tatiana ou « Tatia » comme elle aimait à se faire appeler, le trouble plus qu’il ne voudrait le reconnaître et si son attitude semble entièrement axée sur sa conduite, son esprit travaille à chercher vainement comment le jeune rouquin aurait pu le savoir.
- Que sais-tu d’autre sur cette vieille histoire ?
- Rien d’autre que ce que je t’ai entendu dire à mon père le jour où tu es venu à la maison avec ta tête des mauvais jours et que tu lui as avoué l’avoir revue mais surtout sa vraie nature !!
- (Pierre) Pas dans cette vie alors !! Parce que je me suis souvent posé la question au sujet de votre soudaine séparation, alors qu’elle comptait plus que tout pour toi !!
- (Hellènes) Ce n’était qu’un amour de jeunesse !! Tu avais quel âge « Francky » ? Vingt !! Vingt et un ans tout au plus ? Je me rappelle très bien de cette magnifique blonde et surtout que tous les garçons étaient fous de jalousie qu’elle t’ait choisi, toi !!
- (Pierre amusé) Pas moi en tout cas !! J’avais déjà le béguin pour une autre jeune fille Hi ! Hi !
- C’est vrai ?? Qui ça p’pa ?
- (Pierre) Ta mère, qu’est-ce que tu crois !!
- Qui t’a donné un garçon ce qui n’aurait pas été le cas de ta copine, hein tonton ?
- (Franck gêné) On ne pourrait pas changer de sujet s’il vous plaît !! J’avais réussi à oublier cette histoire et je ne m’en portais pas plus mal, d’ailleurs je ne vois vraiment pas pourquoi elle est revenue sur le tapis depuis toutes ces années ?
- Ce n’est pas toi qui voulais que je te donne une preuve que mon histoire tient la route ? Avoue que ce n’est pas ici que j’aurais pu l’apprendre, puisque tu n’en avais même pas parlé à papa ? Du moins dans cette réalité !!
- (Pierre) Pourquoi tu ne me l’as pas dit ?
- (Franck) Je voulais le faire, rappelle-toi ? Seulement ton fils était là et il a commencé à faire ce qu’il faisait le mieux !! Faire chier son monde !! Du coup je suis reparti et ensuite je n’ai plus eu ni l’envie, ni le courage de t’en parler.
- (Pierre) Et maintenant ?
- (Franck) Ça n’a plus du tout d’importance, même s’il m’en reste un mauvais souvenir.
- (Pierre soupire) Alors t’attends quoi !! J’ai envie de savoir, moi !! Le secret de mon meilleur ami, ce n’est quand même pas rien !!
- (Franck) Et bien !! Demande à ton fils ? Puisqu’il a l’air de tout savoir !!
Il regarde dans le rétroviseur, surpris de voir le jeune rouquin tranquillement installé à regarder par la vitre de la portière et comprend alors qu’il n’est pas du genre à révéler le secret des gens, surtout quand il est comme celui-là marqué par une forte honte mais aussi d’une très grande peine de s’être fait berner à ce point.
Si Florian a abordé le sujet, c’est tout simplement pour démontrer qu’il est bien ce qu’il prétend être et maintenant que c’est il lui semble le cas pour lui, la discussion est close.
- Hum !! Bon !! Après tout pourquoi ne pas en rire depuis le temps !! Nous étions réellement amoureux, sauf que « Tatia » avait oublié un détail !!
Je ne peux m’empêcher de sourire.
- Un gros apparemment Hi ! Hi !
- (Franck) On peut dire ça comme ça en effet, surtout quand je me suis senti le courage d’aller plus loin avec elle et que j’ai voulu explorer ses… petits secrets !!
- (Hellènes) Oh !! Comme c’est romantique !!
- (Franck) Vas-y ma grande moque toi bien !! En fait de secret, il y en avait bien un !! Au bas mot du peu que j’ai pu le constater, je dirais d’une vingtaine de centimètres !!
Pierre éclate de rire.
- De quoi !! C’était un mec ?? Ta bombe comme tu l’appelais n’était qu’un travelo Hi ! Hi !
- (Hellènes) Elle s’est bien moquée de toi mais si j’ai bien compris, tu l’as revue par la suite ?
- (Franck) Oui et c’est aussi ce jour-là où j’étais passé chez vous dans l’intention de vous en parler !
- (Pierre) Qu’est-ce qu’elle ou plutôt qu’est-ce qu’il voulait ?
- (Franck) C’était ambigu, mais je crois bien qu’elle en pinçait toujours pour moi et que de me revoir ce jour-là, lui a redonné des idées que j’ai tout de suite stoppé vous vous en doutez bien !!
- (Hellènes) Pourtant tu as voulu nous en parler ? Pourquoi ?
- (Franck) Parce que j’étais en colère, peut-être aussi parce que je ne comprenais pas qu’elle soit revenue à la charge après toutes ces années.
- Peut-être aussi parce que tu étais toujours amoureux !!
La nuque de Franck se raidit, ses mains se resserrent nerveusement sur son volant et ses yeux se tournent une fois de plus vers moi par le biais du rétro, je réponds à son regard par un sourire amical qui le désarçonne.
Franck reste un petit moment silencieux avant de reprendre d’une voix marquée par un certain regret mais aussi par la surprise de ce que sa conscience lui révèle enfin.
- Peut-être, oui !! C’était quand même une très belle… « fille » !!
CHAPITRE 75 (Aix en Provence) (suite)
« Chloé »
Après toutes ses années, il serait donc revenu ? C’est la pensée de Chloé quand elle reconnaît le regard si spécial de celui auquel elle a cru un jour qu’il pourrait devenir son ami.
Elle maudit sa jambe qui l’empêche d’avancer suffisamment rapidement alors qu’elle ne souhaite que s’enfermer dans sa chambre au plus vite, tellement ses yeux retiennent de plus en plus vainement les larmes de haine mêlées de peur de se retrouver brutalement face à celui dont elle se rappellera toujours le rire cruel de cet après-midi où le destin a scellé deux vies pour toujours.
Bien sûr, elle est la moins à plaindre et son handicap quoique important, n’est rien à côté de celui de l’autre garçon qui ce jour-là a failli y laisser la vie.
Peut-être aurait-il mieux valu en fin de compte, pour ce qu’il est devenu ensuite et même si son corps ne garde par chance aucune marque, il n’en va pas de même de son esprit qui est depuis lors absent.
C’est du moins les seules nouvelles qu’elle en a depuis maintenant toutes ces années, les parents du garçon ne supportant plus ce quartier qui leur rappelaient trop ses rires tout comme sa joie de vivre et ne sont jamais revenus depuis lors, bientôt suivis par ceux d’Éric qui revendirent leur maison en la séparant ainsi de son meilleur ami au moment où elle en avait le plus besoin.
Une dernière côte à monter, celle qui pour elle a toujours été la plus dure et la voilà enfin chez elle, croisant sa mère dans l’entrée qui la regarde arriver avec inquiétude.
- Qu’est-ce qu’il y a ma chérie ? Tu t’es disputé avec quelqu’un ?
- Tu te rends compte maman !! Il a eu le culot de revenir ici après ce qu’il a fait et toutes ces années !!
- Mais de qui tu parles ??
- Du petit-fils de Michel et Maryse, j’ai reconnu son regard derrière une des fenêtres de l’étage !!
- Le rouquin ?
- Lui-même !!
- C’était à prévoir tu sais ma grande !! Mais ce sont ses grands-parents qui sont le plus à plaindre !!
- Pourtant il était presque mort !! Michel disait même que c’est juste parce que Maryse ne voulait pas qu’ils le débranchent, qu’ils continuaient à le maintenir en vie depuis son accident.
- Écoute ma chérie, je sais que ce qu’il vous a fait est impardonnable mais tu ne dois pas devenir comme lui et le fait qu’il s’en soit sorti ne doit pas te donner de mauvaises pensées, il te suffira de l’éviter le temps qu’il restera chez ses grands-parents. Je ne pense pas qu’il y reste bien longtemps d’ailleurs, Maryse m’en a suffisamment raconté pour que je sois même étonné qu’il soit venu chez eux !! C’est peut-être quelqu’un d’autre que tu as vu ?
- Allons maman !! Tu sais bien qu’ils n’ont jamais de visite à part leur fils, qui voudrais-tu que ce soit d’autre avec une telle ressemblance ?
- Je tâcherai d’aller y faire un tour, histoire de prendre des nouvelles !! En plus ça fait un bail que je n’y suis pas allé et tu sais combien je les aime beaucoup tous les deux.
- Moi aussi maman !! C’était justement pour leur faire un petit coucou que j’étais passé là-bas !! Pourtant ce n’est pas le quartier qui m’attire, je ressens toujours un malaise à m’y rendre.
- Je comprends !!
- Pourquoi a-t-il fait ça maman ??
- Nous en avons parlé très souvent et je n’ai toujours pas la réponse, certaines personnes ont de mauvais instincts qui se développent très tôt et ce garçon je dois bien le reconnaître, a été particulièrement précoce !! Pourtant quand on connaît ses parents et ses grands-parents, rien ne le prédisposait à ce qu’il est devenu !!
- Mais quand même !! Il a joué aux cartes avec nous en s’amusant comme un fou alors qu’il savait pertinemment ce qu’il faisait en vidant la piscine !!
- Tu ne devrais plus y penser autant ma chérie, non seulement ça te fait du mal mais ça ne changera rien à ce qui est arrivé. Évite juste d’aller là-bas le temps que j’en sache un peu plus, en attendant va donc prendre un bon bain !! Ça te détendra et ensuite il sera temps de passer à table, ton père ne devrait plus tarder à rentrer !!
Chloé va pour se retourner et prendre le chemin de la salle de bains, quand sa mère la rappelle.
- Ma puce !! Évite de parler de ça à ton père quand il rentrera, tu connais sa position sur ce sujet et je ne voudrais pas qu’il fasse quelque chose qu’il regretterait sûrement après coup!!
CHAPITRE 76 (Aix en Provence) (suite)
L’Audi A8 s’arrête près de chez les De Bierne, Antoine regarde par la fenêtre de la chambre et reconnaît la tignasse rousse à travers la vitre de l’auto, il pousse alors un cri de joie en descendant l’escalier quatre à quatre.
- Youpiiiii !!!!!
Franck qui reconnaît le garçon, est d’abord surpris de son débordement tonitruant mais quand il comprend vers qui est destinée cette joie manifeste, son expression change une fois encore et l’incompréhension remplace la surprise quand il se tourne vers Pierre.
- C’est bien ton neveu Antoine là ? Je ne me trompe pas ?
- (Pierre) C’est bien mon neveu en effet, mais pourquoi cette question ? Tu le connais très bien toi aussi ?
Franck observe les deux jeunes garçons qui s’étreignent comme les meilleurs amis du monde.
- Ce n’est pas toi qui m’as dit plusieurs fois qu’ils se détestaient ses deux là ? Et que ça créait un climat tendu entre vos deux familles ?
- As-tu seulement écouté l’histoire que t’a racontée Florian ? Ah !! Je vois !! Tu doutes encore, c’est ça ? Eh bien comme tu peux le constater, ce n’est pas le cas de mon neveu et ils sont très vite devenus copains comme cochon ses deux là, attends de voir comment ça va être avec mes parents et tu devras bien finir par avoir conscience que tout ce que t’a dit « Flo » n’est que l’exacte vérité.
Franck ne répond pas, car justement ce sont Michel et Maryse qu’il voit sortir sur le perron de la maison, un grand sourire aux lèvres en tendant les bras vers leur petit-fils qui en les voyant pousse un cri de joie indiscutable en se jetant sur eux pour les prendre dans ses bras.
La scène est suffisamment forte pour que plusieurs réactions simultanées prennent Franck sous le regard amusé et ému de son meilleur ami, en effet Pierre voit bien les yeux d’où perlent quelques larmes dans le regard troublé de Franck et au pincement de ses lèvres, il comprend également qu’il se retient pour ne pas laisser cours à toutes les émotions qui l’envahissent.
- Commencerais-tu enfin à nous croire ?
- (Franck) C’est tellement…
- (Pierre) Incroyable ?
- (Franck sourit) Qui aurait pensé voir ça un jour ? Pas moi en tous les cas et pourtant !! Sauf si c’est le meilleur acteur de tous les temps, je dois bien admettre que ce n’est plus du tout le même Florian que celui que j’ai toujours connu.
- (Pierre amical) Ah quand même !! Tu y auras mis le temps Hi ! Hi !
***/***
Le moment de retrouvailles étant passé, je prends Antoine par le bras pour l’attirer un peu à l’écart.
- J’ai un service à te demander !!
- Vas-y je t’écoute !!
Je sors un papier que j’avais pris le temps d’écrire dans l’avion et le lui tends.
- Tu peux foncer dans un magasin me chercher ce qui est écrit là-dessus ? Ensuite il faudrait aller à la poste pour y chercher un emballage du genre colissimo.
- (Antoine) Pourquoi tu ne viens pas avec moi ?
- Je n’ai pas trop envie qu’on me remarque pour l’instant.
Antoine se souvient de la conversation qu’il a eue avec son grand-oncle.
- C’est vrai que tu n’étais pas vraiment en odeur de sainteté par ici !!
- Justement !! C’est trop urgent pour que je prenne le risque de tomber sur quelqu’un avec qui j’aurais eu des embrouilles, tu comprends ?
- Qu’est-ce que tu vas faire avec tous ces trucs ?
- Je t’expliquerai quand tu reviendras, ne perds pas de temps car il faudra encore que tu ailles poster le colis une fois que j’en aurai fini de ce que j’ai à faire !!
- (Antoine) Ok « Flo » !!
Je le vois qui s’apprête à partir.
- Hé !! T’as des tunes au moins ?
- Bien sûr, pourquoi ?
Je retourne mes poches en souriant.
- Parce que moi « nada » Hi ! Hi !