CHAPITRE 47 (Chez les Tsu, Shanghai) (suite)
Il écarte deux des doigts de sa main gauche, là où le couteau lui a laissé la petite cicatrice et il revoit alors ce moment où avec Pierre, ils ont joué à ce jeu stupide qui consiste à planter la lame d’un couteau de plus en plus vite entre les doigts jusqu’à ce que l’un des deux s’arrête et perde la partie.
Il a voulu gagner à tout prix ce jour-là et ce qui devait arriver arriva, le couteau entra profondément dans sa chair au point qu’il lui fallut aller se faire faire quelques points de suture et garder cette marque depuis toutes ces années en souvenir d’une adolescence studieuse mais parfois turbulente.
La petite marque blanchâtre le fait sourire en se rappelant le moment de panique qui les a pris quand le sang s’est répandu sur la table, Pierre étant devenu blanc comme un linge en constatant les dégâts.
Ming ouvre le pot d’onguent, son doigt nettoie les traces laissées sur le couvercle et dépose la pommade sur la minuscule cicatrice, massant doucement pour bien la faire pénétrer.
Son sourire amusé se transforme très rapidement en ahurissement total quand après quelques secondes, la cicatrice disparaît comme par miracle.
- Mais qu’est-ce…
Ming referme le pot nerveusement, attrape la fiole et fonce directement vers la chambre de son fils, l’espoir immense qu’il éprouve alors lui fait battre le cœur à une vitesse folle l’obligeant à s’arrêter un instant pour tenter de le calmer.
***/***
« Chambre de Yuan »
Quelqu’un qui se tiendrait devant la porte, ne verrait qu’un jeune homme aux cheveux mi-longs d’un noir de jais au physique magnifiquement dessiné et il lui faudrait s’approcher d’un peu plus près pour remarquer ce qui fait qu’un garçon de cet âge reste cloîtrer dans sa chambre.
Yuan est en pleine crise de cet eczéma qui le ronge depuis toujours, la tristesse de son regard n’est que le reflet de celle de son cœur à se savoir affligé d’une telle maladie incurable et il ne profite vraiment de la vie que les rares semaines de rémissions, où il sort alors de sa coquille pour visiter le monde avec son père.
Bien sûr il est facile de comprendre pourquoi ce garçon n’a aucun ami et encore moins d’amie, les seules personnes qu’il côtoie n’étant pour l’essentiel que de sa famille et les quelques garçons qu’il connaît vraiment, ne sont que des cousins qui pour la plupart ne cherchent pas, tant s’en faut, sa compagnie.
Le seul avec qui il s’entend vraiment c’est Chan, seulement il vit en France depuis plusieurs années maintenant et les deux garçons ne se voient pas autant qu’ils le voudraient, seulement deux ou trois fois par an lors des brèves visites de son père à son ami de fac et seulement quand son état lui permet de le suivre.
De penser à Pierre l’ami de son père lui amène une grimace de colère, pas contre lui bien sûr car Pierre tout comme Hellènes sa femme sont parmi les rares personnes qu’il aime vraiment et ne serait-ce leur fils Florian, Yuan serait le plus heureux des garçons à leurs rendre visite.
Mais il y a cet être immonde qui le traite comme un pestiféré à chacune de leurs rencontres, s’amusant à le rabaisser plus bas que terre dès que l’occasion se présente et les yeux de Yuan deviennent noirs de haine envers ce démon qui pourrit la vie de tous ceux qu’il croise.
La dernière fois qu’ils se sont vus revient en mémoire de Yuan, qui en serre les poings de fureur sourde.
***/***
« L’année précédente chez les De Bierne »
Yuan était tranquillement assis dans un des fauteuils du salon à lire une revue en attendant que son cousin Chan ne vienne le chercher pour passer la soirée ensemble, quand la porte de l’appartement s’ouvre et qu’un rire désagréable le fasse sursauter.
- Tiens !! Le chinetoque est de retour Hé ! Hé ! T’as pas mis ton maquillage de face de rat ? Va falloir qu’on désinfecte derrière toi pour ne pas attraper ta maladie le lépreux !! Tu devrais plutôt te cacher que de montrer ta gueule de monstre Hé ! Hé !
- Fous-moi la paix connard !!
- Qui ça ? Moi ? Connard ? Tu ne t’es pas regardé du con !! J’aurais ta tronche de purulent j’irais me foutre à l’eau direct !! Allez-le bridé !! Ripe ta viande avariée de chez moi !! Tu empestes la mort !!
- Pourquoi tu me cherches tout le temps ?
- Qui ça ? Moi !! Je te cherche !! Tu rêves l’infecté !! T’es pourri jusqu’à la moelle !! Rien que de penser que je pourrais te toucher, ça me donne envie de gerber !!
***/***
Yuan sent ses larmes lui couler sur les joues, des larmes de fureur et de honte de n’avoir jamais osé lui casser sa petite gueule et pourtant ce n’est pas l’envie qui lui a manqué de le faire durant toutes ces années, seulement il n’a jamais pu s’y résoudre ne voulant pas se mettre à son niveau.
CHAPITRE 48 (Chez les Tsu, Shanghai) (fin)
« Toc ! Toc ! »
Yuan reconnaît les deux coups brefs de son père, il s’essuie le visage avec une lingette qu’il jette ensuite sans la regarder dans la poubelle près de son lit.
- Entre p’pa !!
Ming ouvre la porte, il remarque aussitôt les yeux rougis et soupire de tristesse en comprenant que son fils ne va pas bien.
- Tu as mal ?
- Non, pourquoi ?
- Je vois bien à tes yeux que ça ne va pas !!
- Ce n’est rien p’pa !! Juste un coup de cafard.
Ming garde ses mains derrière son dos, dans l’une d’elles il tient le pot ouvert et de l’autre y trempe deux doigts en s’approchant de son fils, il les lui passe doucement sous ses yeux cernés en faisant mine de vouloir le consoler.
- Allons !! Ça va passer, tu ne veux pas descendre manger quelque chose ?
- J’ai pas faim p’pa !!
Yuan prend une nouvelle lingette pour s’essuyer là où son père à poser ses doigts.
- Tu aurais pu te laver les mains, elles sont toutes grasses !!
Ming n’en revient pas, le passage de la lingette découvre une peau saine qui tranche sur le reste de son visage couvert d’eczéma.
- Non !! Ne la jette pas !! Regarde plutôt à l’intérieur !!
Yuan observe son père sans comprendre.
- Je sais bien ce qu’il y a dedans et ce n’est pas ragoûtant, tu le sais aussi bien que moi !!
- Regarde je te dis !! Écoute ton père pour une fois !!
Yuan plisse les yeux de surprise, c’est bien la première fois qu’il lui fait une telle demande alors qu’il sait très bien que la vue du pus mêlé au sang de ses chairs à vif lui donne envie de vomir.
Quelque chose pourtant lui dit qu’il devrait l’écouter, ses yeux se baissent alors jusqu’à la lingette qu’il tient toujours en main et ce qu’il voit le laisse un bref instant dans l’incompréhension, au lieu des taches rougeâtres et verdâtres, il n’y a que des plaques de croûtes sèches comme il n’en a qu’en fin de crise.
Mais là c’est beaucoup trop tôt et Yuan relève les yeux vers son père, ceux-ci marquant l’incrédulité la plus totale.
- Mais… Je ne comprends pas !! Je suis juste en début de crise !!
Ming sourit à son fils en lui tendant la main, de l’autre il lui montre le pot de pommade.
- Viens avec moi dans la salle de bains, je t’expliquerai pendant que nous allons badigeonner ton corps avec ce produit miracle !!
- Qu’est-ce que c’est ?
- Je n’en sais absolument rien, mais ça m’a l’air sacrément efficace !! C’est Pierre qui vient de me l’envoyer pour toi !!
- Pfffttt !!
- Passe ta main sous tes yeux si tu ne me crois pas !!
Yuan va pour prendre une nouvelle lingette quand son père l’arrête.
- Non !! Juste tes doigts !!
- Mais…
- Fais ce que je te demande fiston.
Yuan approche alors ses mains de son visage en tremblant, Ming les lui prend avant qu’il ne les pose au mauvais endroit et guide ensuite ses doigts sur la zone où lui-même a posé les siens enduits du produit quelques minutes plus tôt.
Au début Yuan ne comprend pas vraiment où il veut en venir, le contact pourtant lui fait tout bizarre et il se fige de stupeur en saisissant enfin le pourquoi de toute cette mise en scène.
Il se lève d’un bond et court tout seul dans la salle de bains pour faire face au miroir, découvrant avec stupeur la disparition totale de son mal là où il n’y a pas cinq minutes ça le démangeait encore.
- Comment est-ce possible !!
- Ce n’est pas le temps des explications mon grand !! Déshabille-toi que je t’en mette partout, Pierre a bien spécifié qu’il fallait que tu t’en recouvres tout le corps.
***/***
« Une bonne heure plus tard »
Ming regarde son fils sortir de la douche, ses yeux rougis par l’émotion de voir le corps de Yuan enfin débarrasser de cette plaie qui le rongeait depuis sa naissance.
La beauté de son garçon lui saute alors aux yeux, il retrouve en lui la grâce de sa mère qui était une des plus belles femmes qu’il n’avait jamais vues.
Yuan s’aperçoit du trouble de son père et vient le prendre dans ses bras, l’instant est particulier tant par l’amour qu’il dégage que par le bonheur qu’amène cette guérison miraculeuse.
Ming sort de sa poche la petite fiole et la tend à son fils.
- Il faut que tu boives son contenu, c’est la dernière recommandation de Pierre pour que tout soit enfin terminé !!
Yuan n’hésite pas une seconde, il porte la fiole à sa bouche et avale d’un trait le liquide visqueux à l’intérieur avec une moue dégoûtée.
- Beurk !! Ça a un goût de salive !!
CHAPITRE 49 (Chez les De Bierne, Paris)
« Début de soirée, deux jours plus tard »
Hellènes entend la clé dans la serrure et sourit à son mari qui apparaît dans le couloir, lui laissant le temps d’ôter ses chaussures et son manteau avant de venir lui sauter au cou.
- Ta journée s’est bien passé mon chéri ?
- Plutôt bien, oui !! Et pour vous ?
- Florian m’inquiète, tu sais ? Il n’est pas sorti de sa chambre de la journée !!
- Il t’en a pourtant expliqué les raisons ??
- Oui !! Peut-être !! Mais c’est à croire qu’il veut tout apprendre avant de partir !! En plus il dévore un livre de plusieurs centaines de pages en un rien de temps.
- Il a une mémoire photographique rappelle-toi !!
- Tu peux dire ce que tu veux, ça m’inquiète quand même !!
Pierre embrasse sa femme.
- Sinon à part ça ?
- Pas grand-chose en fait, juste que je suis passé au secrétariat du lycée pour prendre des dossiers d’inscriptions pour Florian.
- Ils ne t’ont pas fait trop de réflexions sur lui ?
- Bah non !! Pourquoi ils auraient dû m’en faire ?
- Allons ma chérie !! Combien de fois avons-nous été convoqués rien que cette année sur le travail désastreux de ton fils ?
Hellènes sourit, c’est vrai que depuis quelque temps elle oublie facilement ce qui concernait l’ancien Florian et ma foi, elle ne s’en porte pas plus mal pour autant.
- Et bien, non tu vois !! Aussi étrange que ça puisse paraître, je n’ai pas eu de commentaires de leurs parts !
- Tant mieux !! De mon côté j’ai un peu avancé et j’ai pris contact avec quelques relations assez bien placées, suffisamment en tout cas pour que la fac de Reims reçoive d’un bon œil la demande de Florian quand elle arrivera.
- Ils sont d’accord pour l’intégrer parmi leurs étudiants à la rentrée ?
- Disons qu’ils ne sont pas contre lui faire passer quelques tests de connaissances à la condition bien sûr qu’il obtienne son bac, ensuite seulement ils prendront leurs décisions. Je n’en espérais déjà pas tant, crois-moi !!
Hellène hoche la tête en accord avec les dernières paroles de son mari, elle retourne ensuite à sa cuisine pour terminer de préparer le repas du soir quand la sonnerie de l’entrée se fait entendre.
« Ding ! Dong ! »
- Tu vas ouvrir chéri ? Je me demande bien qui peut venir à cette heure !!
- J’y vais !!
Pierre repose le dossier qu’il comptait étudier avant le dîner sur la table basse du salon, se lève pour aller ouvrir et reste un instant figé de surprises puis d’une joie sincère quand il reconnaît son visiteur.
Ming sourit à son tour devant la mine ébahie de son meilleur ami.
- Tu devais pourtant bien t’attendre à me voir arriver dans les plus brefs délais après tout ce qu’il vient de se passer ?
- Ming ??? Hein !! Quoi !! Ah, oui bien sûr !! J’imaginais plutôt que tu nous rejoindrais à Aix comme je te l’avais écrit dans ma lettre.
- Et attendre encore deux jours pour avoir les explications sur la guérison de mon fils !! Tu n’y pensais quand même pas sérieusement !!
Pierre regarde son ami avec les yeux brillants du plaisir sans cesse renouvelé, comme à chacune de leurs rencontres.
- J’aurais dû m’y attendre c’est vrai !! Mais entre donc !! Hellènes ??? Devine qui est là ????
Hellènes sort de sa cuisine en s’essuyant les mains avec son torchon.
- Comment veux-tu que je le… !! Ming !! Quelle surprise !!
Elle regarde vers la porte.
- Tu es venu seul ?
- Bien sûr que non, seulement Yuan voulait passer à l’appartement avant de me rejoindre chez vous. Il… comment dire !! Craint… un peu de se retrouver face à votre fils.
CHAPITRE 50 (Chez les De Bierne, Paris) (suite)
- (Pierre) Je comprends !! Florian est dans sa chambre si tu veux lui parler, juste qu’il faut que tu saches avant que c’est lui qui a conçu la pommade tout comme le contenu de la fiole que je t’ai fait parvenir, ce n’est plus le Florian que tu as connu. Essaie de te rappeler mes paroles quand tu seras face à lui, je sais très bien que tu ne l’as jamais porté dans ton cœur et qu’il a toujours été odieux avec toi et encore plus particulièrement avec ton fils.
- (Ming) Odieux est un mot bien faible pour toutes les paroles qui pouvaient sortir de sa bouche, ce n’est que par amitié pour vous deux que je n’ai jamais voulu réagir et ce n’est pas vous qui ramassiez mon fils à la petite cuillère après chacune de nos visites.
- (Pierre surpris) Comment ça à la petite cuillère ?? Pourquoi ne m’en as-tu jamais parlé ?
- (Ming) Ouvre les yeux mon grand !! Tu ne voulais rien voir à l’époque et si je t’en parle maintenant c’est juste parce que j’ai le sentiment qu’il s’est réellement passé quelque chose, tes paroles après la guérison miraculeuse de mon fils ont un accent de vérité qui ne me trompe pas.
- (Hellènes) Et tu as raison de le croire, je voudrais juste que tu ne te braques pas contre Florian quand tu vas le voir. Il risque de te perturber fortement dans sa nouvelle façon d’être.
- (Pierre) Il faut juste que tu saches une dernière chose, pour lui tu es un de ses meilleurs amis et pour Yuan c’est… heu… disons… encore plus fort, c’est d’ailleurs pour ça qu’il a tenu absolument à ce qu’il prenne au plus vite les potions qu’il a préparées spécialement pour lui.
- (Ming) Tes propos au lieu de répondre à mes questions me font m’en poser encore davantage, j’espère que tu t’en rends compte ?
- (Pierre) Et ce n’est rien à côté de toutes celles que nous nous posons et que tu te poseras encore, crois-moi sur parole !! Ces derniers mois ont été pour nous la découverte de choses que nous n’aurions jamais pensé être possibles ni imaginables sans nous poser de sérieuses questions sur notre santé mentale.
- (Ming sourit) Ça a l’air d’aller pourtant ?
- (Pierre) Aussi étrange que ça puisse paraître, ça va très bien en effet et ne me demande pas pourquoi, ma seule réponse serait que c’est sans doute à cause du bonheur que nous vivons quotidiennement depuis que tout a commencé.
***/***
« Yuan »
Beaucoup dans la rue se retournent sur ce magnifique garçon brun et souriant d’origine asiatique au corps ciselé par le sport, déambulant en chemisette les bras chargés des courses qu’il vient de faire pour réapprovisionner le frigo.
Yuan bien sûr ne peut manquer de remarquer ces regards sur sa personne et son plaisir n’en est que décuplé de pouvoir enfin ne plus se cacher derrière des vêtements le couvrant de la tête aux pieds et ce en n’importe quelle saison, sa guérison semblant définitive quoiqu’il n’en comprenne encore pas comment ça a pu être possible en si peu de temps.
Il compte bien en savoir plus très rapidement, c’est le but d’ailleurs de ce déplacement non programmé et sa curiosité tout comme celle de son père les ont rendus fébriles pendant toute la durée du voyage, à peine entaché par l’idée d’avoir une nouvelle fois à être mis en présence du rouquin.
D’après son père et de ce qu’il en a retenu de sa conversation téléphonique avec Pierre, ce remède serait en rapport plus ou moins direct avec Florian et sa sortie récente du coma, sans qu’ils puissent s’en expliquer ni la raison ni même ne serait-ce qu’un début d’explication sur la provenance de cette médication miracle.
En attendant le résultat est là, jamais de toutes ces longues années son corps n’a été débarrassé entièrement comme c’est le cas aujourd’hui des plaques qui lui pourrissaient la vie ; comme celles qu’il avait en permanence entre les jambes et qui le faisaient souffrir le martyre lors de ces moindres efforts un peu trop poussés.
Le fait de ne plus rien ressentir le rend euphorique, les escaliers de marbre menant à l’appartement sont gravis quatre par quatre et sitôt les sacs déposés dans la cuisine, il se rend dans la salle de bains pour se mettre nu comme à chaque occasion depuis sa guérison pour se regarder sous toutes les coutures.
Yuan passe sa main lentement entre ses jambes pour en ressentir la douceur de sa peau, rien que ce geste lui fait dresser fièrement son sexe long et fin jusqu’alors reposant tranquillement au-dessous de son pubis à la chevelure noir corbeau.
Un petit sourire malicieux suit de peu une manipulation qui n’a pour toute raison d’être, que de se donner un plaisir qui d’ailleurs ne tarde pas à venir et ce sont plusieurs longs jets d’un liquide opaque, qui viennent terminer leurs courses dans le lavabo.
Encore cette fois-ci il ne lui aura pas fallu beaucoup de temps pour arriver au résultat final, Yuan malgré tout en a éprouvé comme à chaque fois un orgasme puissant et comme encore à chaque fois, il se maudit ensuite de l’image qui hante sa libido dans ses moments les plus intimes et qui lui a permis comme bien souvent pour ne pas dire à tous les coups, de jouir aussi fort au point de le rendre haletant et tremblant de tous ses membres.
Il écarte deux des doigts de sa main gauche, là où le couteau lui a laissé la petite cicatrice et il revoit alors ce moment où avec Pierre, ils ont joué à ce jeu stupide qui consiste à planter la lame d’un couteau de plus en plus vite entre les doigts jusqu’à ce que l’un des deux s’arrête et perde la partie.
Il a voulu gagner à tout prix ce jour-là et ce qui devait arriver arriva, le couteau entra profondément dans sa chair au point qu’il lui fallut aller se faire faire quelques points de suture et garder cette marque depuis toutes ces années en souvenir d’une adolescence studieuse mais parfois turbulente.
La petite marque blanchâtre le fait sourire en se rappelant le moment de panique qui les a pris quand le sang s’est répandu sur la table, Pierre étant devenu blanc comme un linge en constatant les dégâts.
Ming ouvre le pot d’onguent, son doigt nettoie les traces laissées sur le couvercle et dépose la pommade sur la minuscule cicatrice, massant doucement pour bien la faire pénétrer.
Son sourire amusé se transforme très rapidement en ahurissement total quand après quelques secondes, la cicatrice disparaît comme par miracle.
- Mais qu’est-ce…
Ming referme le pot nerveusement, attrape la fiole et fonce directement vers la chambre de son fils, l’espoir immense qu’il éprouve alors lui fait battre le cœur à une vitesse folle l’obligeant à s’arrêter un instant pour tenter de le calmer.
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« Chambre de Yuan »
Quelqu’un qui se tiendrait devant la porte, ne verrait qu’un jeune homme aux cheveux mi-longs d’un noir de jais au physique magnifiquement dessiné et il lui faudrait s’approcher d’un peu plus près pour remarquer ce qui fait qu’un garçon de cet âge reste cloîtrer dans sa chambre.
Yuan est en pleine crise de cet eczéma qui le ronge depuis toujours, la tristesse de son regard n’est que le reflet de celle de son cœur à se savoir affligé d’une telle maladie incurable et il ne profite vraiment de la vie que les rares semaines de rémissions, où il sort alors de sa coquille pour visiter le monde avec son père.
Bien sûr il est facile de comprendre pourquoi ce garçon n’a aucun ami et encore moins d’amie, les seules personnes qu’il côtoie n’étant pour l’essentiel que de sa famille et les quelques garçons qu’il connaît vraiment, ne sont que des cousins qui pour la plupart ne cherchent pas, tant s’en faut, sa compagnie.
Le seul avec qui il s’entend vraiment c’est Chan, seulement il vit en France depuis plusieurs années maintenant et les deux garçons ne se voient pas autant qu’ils le voudraient, seulement deux ou trois fois par an lors des brèves visites de son père à son ami de fac et seulement quand son état lui permet de le suivre.
De penser à Pierre l’ami de son père lui amène une grimace de colère, pas contre lui bien sûr car Pierre tout comme Hellènes sa femme sont parmi les rares personnes qu’il aime vraiment et ne serait-ce leur fils Florian, Yuan serait le plus heureux des garçons à leurs rendre visite.
Mais il y a cet être immonde qui le traite comme un pestiféré à chacune de leurs rencontres, s’amusant à le rabaisser plus bas que terre dès que l’occasion se présente et les yeux de Yuan deviennent noirs de haine envers ce démon qui pourrit la vie de tous ceux qu’il croise.
La dernière fois qu’ils se sont vus revient en mémoire de Yuan, qui en serre les poings de fureur sourde.
***/***
« L’année précédente chez les De Bierne »
Yuan était tranquillement assis dans un des fauteuils du salon à lire une revue en attendant que son cousin Chan ne vienne le chercher pour passer la soirée ensemble, quand la porte de l’appartement s’ouvre et qu’un rire désagréable le fasse sursauter.
- Tiens !! Le chinetoque est de retour Hé ! Hé ! T’as pas mis ton maquillage de face de rat ? Va falloir qu’on désinfecte derrière toi pour ne pas attraper ta maladie le lépreux !! Tu devrais plutôt te cacher que de montrer ta gueule de monstre Hé ! Hé !
- Fous-moi la paix connard !!
- Qui ça ? Moi ? Connard ? Tu ne t’es pas regardé du con !! J’aurais ta tronche de purulent j’irais me foutre à l’eau direct !! Allez-le bridé !! Ripe ta viande avariée de chez moi !! Tu empestes la mort !!
- Pourquoi tu me cherches tout le temps ?
- Qui ça ? Moi !! Je te cherche !! Tu rêves l’infecté !! T’es pourri jusqu’à la moelle !! Rien que de penser que je pourrais te toucher, ça me donne envie de gerber !!
***/***
Yuan sent ses larmes lui couler sur les joues, des larmes de fureur et de honte de n’avoir jamais osé lui casser sa petite gueule et pourtant ce n’est pas l’envie qui lui a manqué de le faire durant toutes ces années, seulement il n’a jamais pu s’y résoudre ne voulant pas se mettre à son niveau.
CHAPITRE 48 (Chez les Tsu, Shanghai) (fin)
« Toc ! Toc ! »
Yuan reconnaît les deux coups brefs de son père, il s’essuie le visage avec une lingette qu’il jette ensuite sans la regarder dans la poubelle près de son lit.
- Entre p’pa !!
Ming ouvre la porte, il remarque aussitôt les yeux rougis et soupire de tristesse en comprenant que son fils ne va pas bien.
- Tu as mal ?
- Non, pourquoi ?
- Je vois bien à tes yeux que ça ne va pas !!
- Ce n’est rien p’pa !! Juste un coup de cafard.
Ming garde ses mains derrière son dos, dans l’une d’elles il tient le pot ouvert et de l’autre y trempe deux doigts en s’approchant de son fils, il les lui passe doucement sous ses yeux cernés en faisant mine de vouloir le consoler.
- Allons !! Ça va passer, tu ne veux pas descendre manger quelque chose ?
- J’ai pas faim p’pa !!
Yuan prend une nouvelle lingette pour s’essuyer là où son père à poser ses doigts.
- Tu aurais pu te laver les mains, elles sont toutes grasses !!
Ming n’en revient pas, le passage de la lingette découvre une peau saine qui tranche sur le reste de son visage couvert d’eczéma.
- Non !! Ne la jette pas !! Regarde plutôt à l’intérieur !!
Yuan observe son père sans comprendre.
- Je sais bien ce qu’il y a dedans et ce n’est pas ragoûtant, tu le sais aussi bien que moi !!
- Regarde je te dis !! Écoute ton père pour une fois !!
Yuan plisse les yeux de surprise, c’est bien la première fois qu’il lui fait une telle demande alors qu’il sait très bien que la vue du pus mêlé au sang de ses chairs à vif lui donne envie de vomir.
Quelque chose pourtant lui dit qu’il devrait l’écouter, ses yeux se baissent alors jusqu’à la lingette qu’il tient toujours en main et ce qu’il voit le laisse un bref instant dans l’incompréhension, au lieu des taches rougeâtres et verdâtres, il n’y a que des plaques de croûtes sèches comme il n’en a qu’en fin de crise.
Mais là c’est beaucoup trop tôt et Yuan relève les yeux vers son père, ceux-ci marquant l’incrédulité la plus totale.
- Mais… Je ne comprends pas !! Je suis juste en début de crise !!
Ming sourit à son fils en lui tendant la main, de l’autre il lui montre le pot de pommade.
- Viens avec moi dans la salle de bains, je t’expliquerai pendant que nous allons badigeonner ton corps avec ce produit miracle !!
- Qu’est-ce que c’est ?
- Je n’en sais absolument rien, mais ça m’a l’air sacrément efficace !! C’est Pierre qui vient de me l’envoyer pour toi !!
- Pfffttt !!
- Passe ta main sous tes yeux si tu ne me crois pas !!
Yuan va pour prendre une nouvelle lingette quand son père l’arrête.
- Non !! Juste tes doigts !!
- Mais…
- Fais ce que je te demande fiston.
Yuan approche alors ses mains de son visage en tremblant, Ming les lui prend avant qu’il ne les pose au mauvais endroit et guide ensuite ses doigts sur la zone où lui-même a posé les siens enduits du produit quelques minutes plus tôt.
Au début Yuan ne comprend pas vraiment où il veut en venir, le contact pourtant lui fait tout bizarre et il se fige de stupeur en saisissant enfin le pourquoi de toute cette mise en scène.
Il se lève d’un bond et court tout seul dans la salle de bains pour faire face au miroir, découvrant avec stupeur la disparition totale de son mal là où il n’y a pas cinq minutes ça le démangeait encore.
- Comment est-ce possible !!
- Ce n’est pas le temps des explications mon grand !! Déshabille-toi que je t’en mette partout, Pierre a bien spécifié qu’il fallait que tu t’en recouvres tout le corps.
***/***
« Une bonne heure plus tard »
Ming regarde son fils sortir de la douche, ses yeux rougis par l’émotion de voir le corps de Yuan enfin débarrasser de cette plaie qui le rongeait depuis sa naissance.
La beauté de son garçon lui saute alors aux yeux, il retrouve en lui la grâce de sa mère qui était une des plus belles femmes qu’il n’avait jamais vues.
Yuan s’aperçoit du trouble de son père et vient le prendre dans ses bras, l’instant est particulier tant par l’amour qu’il dégage que par le bonheur qu’amène cette guérison miraculeuse.
Ming sort de sa poche la petite fiole et la tend à son fils.
- Il faut que tu boives son contenu, c’est la dernière recommandation de Pierre pour que tout soit enfin terminé !!
Yuan n’hésite pas une seconde, il porte la fiole à sa bouche et avale d’un trait le liquide visqueux à l’intérieur avec une moue dégoûtée.
- Beurk !! Ça a un goût de salive !!
CHAPITRE 49 (Chez les De Bierne, Paris)
« Début de soirée, deux jours plus tard »
Hellènes entend la clé dans la serrure et sourit à son mari qui apparaît dans le couloir, lui laissant le temps d’ôter ses chaussures et son manteau avant de venir lui sauter au cou.
- Ta journée s’est bien passé mon chéri ?
- Plutôt bien, oui !! Et pour vous ?
- Florian m’inquiète, tu sais ? Il n’est pas sorti de sa chambre de la journée !!
- Il t’en a pourtant expliqué les raisons ??
- Oui !! Peut-être !! Mais c’est à croire qu’il veut tout apprendre avant de partir !! En plus il dévore un livre de plusieurs centaines de pages en un rien de temps.
- Il a une mémoire photographique rappelle-toi !!
- Tu peux dire ce que tu veux, ça m’inquiète quand même !!
Pierre embrasse sa femme.
- Sinon à part ça ?
- Pas grand-chose en fait, juste que je suis passé au secrétariat du lycée pour prendre des dossiers d’inscriptions pour Florian.
- Ils ne t’ont pas fait trop de réflexions sur lui ?
- Bah non !! Pourquoi ils auraient dû m’en faire ?
- Allons ma chérie !! Combien de fois avons-nous été convoqués rien que cette année sur le travail désastreux de ton fils ?
Hellènes sourit, c’est vrai que depuis quelque temps elle oublie facilement ce qui concernait l’ancien Florian et ma foi, elle ne s’en porte pas plus mal pour autant.
- Et bien, non tu vois !! Aussi étrange que ça puisse paraître, je n’ai pas eu de commentaires de leurs parts !
- Tant mieux !! De mon côté j’ai un peu avancé et j’ai pris contact avec quelques relations assez bien placées, suffisamment en tout cas pour que la fac de Reims reçoive d’un bon œil la demande de Florian quand elle arrivera.
- Ils sont d’accord pour l’intégrer parmi leurs étudiants à la rentrée ?
- Disons qu’ils ne sont pas contre lui faire passer quelques tests de connaissances à la condition bien sûr qu’il obtienne son bac, ensuite seulement ils prendront leurs décisions. Je n’en espérais déjà pas tant, crois-moi !!
Hellène hoche la tête en accord avec les dernières paroles de son mari, elle retourne ensuite à sa cuisine pour terminer de préparer le repas du soir quand la sonnerie de l’entrée se fait entendre.
« Ding ! Dong ! »
- Tu vas ouvrir chéri ? Je me demande bien qui peut venir à cette heure !!
- J’y vais !!
Pierre repose le dossier qu’il comptait étudier avant le dîner sur la table basse du salon, se lève pour aller ouvrir et reste un instant figé de surprises puis d’une joie sincère quand il reconnaît son visiteur.
Ming sourit à son tour devant la mine ébahie de son meilleur ami.
- Tu devais pourtant bien t’attendre à me voir arriver dans les plus brefs délais après tout ce qu’il vient de se passer ?
- Ming ??? Hein !! Quoi !! Ah, oui bien sûr !! J’imaginais plutôt que tu nous rejoindrais à Aix comme je te l’avais écrit dans ma lettre.
- Et attendre encore deux jours pour avoir les explications sur la guérison de mon fils !! Tu n’y pensais quand même pas sérieusement !!
Pierre regarde son ami avec les yeux brillants du plaisir sans cesse renouvelé, comme à chacune de leurs rencontres.
- J’aurais dû m’y attendre c’est vrai !! Mais entre donc !! Hellènes ??? Devine qui est là ????
Hellènes sort de sa cuisine en s’essuyant les mains avec son torchon.
- Comment veux-tu que je le… !! Ming !! Quelle surprise !!
Elle regarde vers la porte.
- Tu es venu seul ?
- Bien sûr que non, seulement Yuan voulait passer à l’appartement avant de me rejoindre chez vous. Il… comment dire !! Craint… un peu de se retrouver face à votre fils.
CHAPITRE 50 (Chez les De Bierne, Paris) (suite)
- (Pierre) Je comprends !! Florian est dans sa chambre si tu veux lui parler, juste qu’il faut que tu saches avant que c’est lui qui a conçu la pommade tout comme le contenu de la fiole que je t’ai fait parvenir, ce n’est plus le Florian que tu as connu. Essaie de te rappeler mes paroles quand tu seras face à lui, je sais très bien que tu ne l’as jamais porté dans ton cœur et qu’il a toujours été odieux avec toi et encore plus particulièrement avec ton fils.
- (Ming) Odieux est un mot bien faible pour toutes les paroles qui pouvaient sortir de sa bouche, ce n’est que par amitié pour vous deux que je n’ai jamais voulu réagir et ce n’est pas vous qui ramassiez mon fils à la petite cuillère après chacune de nos visites.
- (Pierre surpris) Comment ça à la petite cuillère ?? Pourquoi ne m’en as-tu jamais parlé ?
- (Ming) Ouvre les yeux mon grand !! Tu ne voulais rien voir à l’époque et si je t’en parle maintenant c’est juste parce que j’ai le sentiment qu’il s’est réellement passé quelque chose, tes paroles après la guérison miraculeuse de mon fils ont un accent de vérité qui ne me trompe pas.
- (Hellènes) Et tu as raison de le croire, je voudrais juste que tu ne te braques pas contre Florian quand tu vas le voir. Il risque de te perturber fortement dans sa nouvelle façon d’être.
- (Pierre) Il faut juste que tu saches une dernière chose, pour lui tu es un de ses meilleurs amis et pour Yuan c’est… heu… disons… encore plus fort, c’est d’ailleurs pour ça qu’il a tenu absolument à ce qu’il prenne au plus vite les potions qu’il a préparées spécialement pour lui.
- (Ming) Tes propos au lieu de répondre à mes questions me font m’en poser encore davantage, j’espère que tu t’en rends compte ?
- (Pierre) Et ce n’est rien à côté de toutes celles que nous nous posons et que tu te poseras encore, crois-moi sur parole !! Ces derniers mois ont été pour nous la découverte de choses que nous n’aurions jamais pensé être possibles ni imaginables sans nous poser de sérieuses questions sur notre santé mentale.
- (Ming sourit) Ça a l’air d’aller pourtant ?
- (Pierre) Aussi étrange que ça puisse paraître, ça va très bien en effet et ne me demande pas pourquoi, ma seule réponse serait que c’est sans doute à cause du bonheur que nous vivons quotidiennement depuis que tout a commencé.
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« Yuan »
Beaucoup dans la rue se retournent sur ce magnifique garçon brun et souriant d’origine asiatique au corps ciselé par le sport, déambulant en chemisette les bras chargés des courses qu’il vient de faire pour réapprovisionner le frigo.
Yuan bien sûr ne peut manquer de remarquer ces regards sur sa personne et son plaisir n’en est que décuplé de pouvoir enfin ne plus se cacher derrière des vêtements le couvrant de la tête aux pieds et ce en n’importe quelle saison, sa guérison semblant définitive quoiqu’il n’en comprenne encore pas comment ça a pu être possible en si peu de temps.
Il compte bien en savoir plus très rapidement, c’est le but d’ailleurs de ce déplacement non programmé et sa curiosité tout comme celle de son père les ont rendus fébriles pendant toute la durée du voyage, à peine entaché par l’idée d’avoir une nouvelle fois à être mis en présence du rouquin.
D’après son père et de ce qu’il en a retenu de sa conversation téléphonique avec Pierre, ce remède serait en rapport plus ou moins direct avec Florian et sa sortie récente du coma, sans qu’ils puissent s’en expliquer ni la raison ni même ne serait-ce qu’un début d’explication sur la provenance de cette médication miracle.
En attendant le résultat est là, jamais de toutes ces longues années son corps n’a été débarrassé entièrement comme c’est le cas aujourd’hui des plaques qui lui pourrissaient la vie ; comme celles qu’il avait en permanence entre les jambes et qui le faisaient souffrir le martyre lors de ces moindres efforts un peu trop poussés.
Le fait de ne plus rien ressentir le rend euphorique, les escaliers de marbre menant à l’appartement sont gravis quatre par quatre et sitôt les sacs déposés dans la cuisine, il se rend dans la salle de bains pour se mettre nu comme à chaque occasion depuis sa guérison pour se regarder sous toutes les coutures.
Yuan passe sa main lentement entre ses jambes pour en ressentir la douceur de sa peau, rien que ce geste lui fait dresser fièrement son sexe long et fin jusqu’alors reposant tranquillement au-dessous de son pubis à la chevelure noir corbeau.
Un petit sourire malicieux suit de peu une manipulation qui n’a pour toute raison d’être, que de se donner un plaisir qui d’ailleurs ne tarde pas à venir et ce sont plusieurs longs jets d’un liquide opaque, qui viennent terminer leurs courses dans le lavabo.
Encore cette fois-ci il ne lui aura pas fallu beaucoup de temps pour arriver au résultat final, Yuan malgré tout en a éprouvé comme à chaque fois un orgasme puissant et comme encore à chaque fois, il se maudit ensuite de l’image qui hante sa libido dans ses moments les plus intimes et qui lui a permis comme bien souvent pour ne pas dire à tous les coups, de jouir aussi fort au point de le rendre haletant et tremblant de tous ses membres.