11-09-2020, 09:43 AM
Nous étions passés à table. Maman avait comme d’habitude préparé un excellent repas. Je m’estimais très heureux d’avoir des parents comme les miens et bien sur ma sœur Delphine ainsi que mon frère Olivier que je ne voyais pas beaucoup malheureusement. J’avais donné un coup de main pour débarrasser la table et ranger la cuisine avec maman.
Je pensais de moins en moins à Jacques et à Jean, mais ils étaient tous les deux dans mon cœur. J’avais décidé de rester avec mes parents pour la soirée, d’une, cela leur faisait plaisir et de deux, je ne restais pas seul dans ma chambre.
Une fois le film à la télévision terminé, j’étais monté dans ma chambre. J’avais mis un disque de Deep Purple « Child in Time » et j’avais pris un livre. J’avais difficile à lire, je n’étais plus concentré. Je pensais à Jacques et puis à Jean. Finalement je m’étais décidé, j’allais prendre une douche. J’étais sous la douche que je pensais encore à mes deux amis puis j’avais l’image de Julien, Julien avec qui j’avais pris une douche chez lui et avec qui je m’étais branlé mutuellement. Une fois séché, je m’étais couché sur mon lit. Je m’étais une nouvelle fois mis à réfléchir. Je ne savais pas si je devais encore avoir des contacts physiques avec Julien, j’aimais toujours Jacques, mais il était si loin. Je ne savais plus que penser. Finalement je m’étais endormi.
Le lendemain matin, je m’étais levé, il n’y avait plus que moi à la maison, mes parents m’avaient laissé dormir. Je m’étais douché et ensuite j’avais mangé un bout. Puis ne sachant plus quoi faire j’avais contacté Julien. Il m’avait dit que durant la matinée il n’était pas chez lui, il devait aller chez le dentiste et faire des courses avec sa maman. Il m’avait dit que je vienne début d’après-midi.
La matinée m’a semblé très longue. J’avais mis de la musique et je m’étais attelé à revoir le cours de chimie et de physique car nous aurions des interros début de semaine prochaine. Pour le repas de midi j’avais fait une omelette au jambon accompagnée de quelques pâtes. Tout en mangeant je repensais une nouvelle fois à Jacques, que faisait-il, m’aimait-il encore, et un tas de choses du même acabit ; puis c’était l’image de Jean, Jean qui n’étais plus là, Jean que je ne connaissais pas bien mais qui lui avait trouvé en moi un peu de réconfort. Des larmes coulaient sur mes joues, j’étais seul au milieu de la cuisine, les bras ballants, occupé à pleurer !
Après dix bonnes minutes, je m’étais calmé. Je n’avais pas terminé mon assiette, j’étais incapable d’avaler quoi que ce soit de plus. J’avais juste pris un verre d’eau fraîche.
Vers quatorze heures, j’avais enfourché mon vélo pour aller chez Julien. Mon ami m’attendait depuis quelques minutes. Il était content que je vienne car il m’avait dit qu’il avait le temps long. Cependant il me demandait :
Jul : " Phil, tu n’as pas l’air bien. Il y a quelque chose qui ne va pas ?
Moi : Tu sais Juju, j’ai repensé à Jacques, mais bon je ne me focalise pas sur lui, mais j’ai repensé à Jean. Je t’avais expliqué, c’est le gars de ma classe qui s’est, qui s’est…, pendu !
Jul : Phil, il faut que tu dépasses ça, tu te fais du mal. Tu n’aurais pas pu faire plus, combien te l’ont déjà dit !
Moi : Mais il comptait sur moi, il était venu me trouver et il s’était confié à moi, mais pourquoi a-t-il fait ça ? "
Des larmes coulaient à nouveau sur mes joues. Je m’en voulais de ne pas avoir fait plus pour lui, de ne pas avoir été déposé plainte à sa place etc. Mais je n’aurais peut-être pas su le faire. Y avait-il autre chose à faire, en parler moi-même à la psy de l’école. Je m’en voulais car je n’avais pas su le convaincre de se confier à quelqu’un qui aurait pu l’aider concrètement ! Julien essayait de me consoler, mais je n’arrêtais pas de pleurer. C’est Stéphanie qui était venue voir ce qui se passait, voyant dans quel état j’étais, elle avait appelé Delphine. Ils étaient à trois autour de moi à tenter de me consoler.
Finalement je m’étais calmé. J’avais dit à Julien que je ne savais pas si c’était la bonne idée que de sortir ensemble et de se fréquenter comme nous avions recommencé à le faire. Julien me disait qu’il n’y avait aucun mal, mais je n’étais pas bien dans ma tête, tout se bousculait, il y avait Jacques et puis Jean, ensuite Julien, bref j’étais perdu.
Pour me changer les idées, nous avions décidé de faire un tour pour prendre l’air mais sans vélo. Nous avions été achetés de quoi gouter avec les deux filles. Ensuite nous étions rentrés et nous avions aussi joué au cambât naval. Finalement c’est Béatrice qui m’avait demandé si je voulais rester pour manger. J’avais accepté mais il fallait prévenir mes parents. J’avais téléphoné à maman pour l’avertir. Alors que j’étais en contact avec la maison, Julien m’avait susurré à l’oreille de demander si je pouvais aussi loger chez lui. Je n’étais pas dans les dispositions optimales pour ça, j’avais dit que je ne rentrerais pas trop tard.
J’avais vu à sa tête que Julien était déçu, mais il était trop tôt pour moi de dormir avec Julien pour le moment. J’avais alors dit :
Moi : « Tu sais Juju, la blessure qui se trouve à mon cœur est encore trop à vif pour que je puisse être ouvert aux autres, ouvert à toi. J’en suis désolé, mais c’est beaucoup trop tôt. Ce qui s’est passé hier, c’était comme si je n’étais pas moi, mais je t’assure que je ne regrette rien.
Jul : Je suis désolé de t’avoir brusqué à ce point. Tu sais Phil, j’ai fait des efforts, j’ai pesé le pour et le contre et je sais que je t’ai perdu il y a quelques mois. Alors, il faudra du temps et je vais donc laisser faire le temps au temps, mais sache que je t’aime Phil !
Moi : Mais Juju, tu me mets dans l’embarras ! Je ne peux pas te répondre comme ça ! Je suis tellement fragile pour le moment !
Jul : Je sais que tu es fragile, mais n’oublie pas que je suis là pour toi.
Moi : Merci Juju, mais essaye de me comprendre. »
J’avais été salué les parents de Julien avant de les quitter pour regagner la maison.
J’étais rentré à la maison et j’avais salué mes parents. J’étais monté à l’étage et j’avais pris ma douche avant d’aller au lit. Une fois couché je me remémorais cette journée bizarre et les discussions avec Julien. Je ne me sentais pas prêt à recommencer maintenant une liaison avec Julien ou un autre gars. J’avais encore trop mal, je n’étais pas bien, mon esprit n’était pas bien. Oui il fallait laisser le temps au temps. Finalement je m’étais retrouvé dans les bras de Morphée.
Au lever du jour j’avais décidé d’aller faire vérifier mon vélo, j’avais envie de faire un tour. Donc après avoir pris mon petit-déjeuner, j’étais allé chez le marchand et réparateur de vélos en vue de vérifier la roue avant. Il n’avait pas fallu cinq minutes pour redresser la roue qui n’avait pas grand-chose, c’était juste le fait de régler les rayons, car certains avaient subi une torsion. J’étais content de pouvoir à nouveau rouler.
Pour moi c’était plus facile d’aller à vélo quand j’étais en congé. Puis dans quelques semaines j’allais avoir mes dix-huit ans et donc je pourrais passer mon permis de conduire théorique avant de commencer la pratique via auto-école, papa m’avait dit qu’il m’offrait mon permis.
J’avais une nouvelle fois pris la direction de la forêt de Soignes. Je déambulais sur les drèves que commençais à très bien connaitre vu le nombre de fois que j’y allais m’y balader.
Finalement le reste de la semaine je n’avais pas revu Julien. J’allais souvent ma balader à vélo et le reste du temps je révisais mes cours car nous arrivions tout doucement à la fin de l’année scolaire. Puis je devais préparer un exposé sous forme de montage audio-visuel, soit des diapositives couplées à de la musique et bien entendu avec des textes enregistrés. Donc j’avais du pain sur la planche.
Le retour à l’école s’était bien passé. J’étais moins sur les nerfs car j’avais pu évacuer le surplus durant mes promenades à vélo. J’avais revu Amandine et Joseph. Amandine avait passé la semaine chez sa cousine et elle aussi en avait profité pour réviser les cours.
Les deux semaines après les congés de carnaval se passaient bien. J’étais à niveau dans tous les cours et puis j’avais l’occasion de revoir avec Amandine qui passait parfois à la maison. Julien m’avait contacté deux ou trois fois et ont discutaient de tout et de rien. Je sentais que Julien se retenait de trop parler de son envie de me revoir. Bon il avait la délicatesse d’attendre et ça je devais au moins le reconnaitre, il avait pu comprendre ce que je ressentais et que le temps qui passe allait faire en sorte que ce soit plus facile pour peut-être envisager une nouvelle relation !
Le temps passait, puis un soir, un vendredi soir, Julien avait téléphoné à la maison. Il voulait me parler. J’avais pris le combiné et j’entendais à sa voix qu’il n’était pas dans son assiette. Il avait parfois des trémolos dans la voix. Il me demandait si je ne voulais pas un jour aller à la piscine avec lui ou alors faire du vélo et même ce que je voulais. En moi-même je m’étais fait la réflexion qu’il avait besoin d’être écouté, d’être avec moi, d’être juste avec un jeune de son âge. Je m’étais laissé convaincre et je lui avais demandé s’il voulait que je vienne le soir même. Le son de sa voix avait changé, j’ai cru percevoir un sanglot. Avant de lui répondre, j’avais demandé à mes parents si je pouvais aller loger chez Julien car j’avais perçu qu’il n’était pas bien et qu’il avait besoin d’être un peu réconforté. Maman avait accepté sans problème. J’avais alors confirmé que dans le quart d’heure je serai chez lui.
J’allais donc passer la nuit chez Julien. J’avais pris un sac avec quelques effets et j’avais enfourché mon vélo. C’était juste avant la tombée de la nuit.
En arrivant, j’avais vu que Julien avait le sourire aux lèvres, on voyait qu’il était pâle et que ses yeux étaient rouges. J’avais salué ses parents ainsi que Stéphanie. Julien m’avait demandé de monter dans sa chambre. Une fois assis sur son lit, j’avais à peine eu le temps de m’asseoir que j’avais pu remarquer que Julien avait des larmes qui coulaient sur ses joues.
Moi : « Dis Juju, tu ne vas pas bien. Que ce passe-t-il ?
Jul : Oui Phil je ne vais pas bien. Il faut que je te dise que depuis des semaines je ne suis pas bien, je pense tout le temps à … à toi !
Moi : Mais Juju, pourquoi tu ne disais rien. J’aurais pu venir te voir, nous aurions parlé, nous aurions fait des choses ensemble. Puis pour le reste, ça aurait évolué.
Jul : Phil, je t’aime, tu me manques !
Moi : Oh Juju, je m’en doute, je l’ai entendu dans ta voix ce soir au téléphone. Allez, viens dans mes bras ! »
Nous nous étions enlacés, nous nous étions fait un énorme câlin. Julien pleurait encore mais je pensais que c’était à la suite du câlin. Puis j’avais pris les mains de Julien dans les miennes, je l’avais regardé dans les yeux, il avait le regard d’un chien égaré. J’avais avancé mon visage vers le sien et j’avais déposé mes lèvres sur les siennes. Sans rien dire Julien s’était agrippé à moi en me serrant très fort, il m’enlaçait et j’entendais son cœur battre la chamade. Une fois l’étreinte desserrée, nous nous étions embrassés, nos bouches s’étaient ouvertes pour laisser nos langues entrer en contact et enfin danser entre elles.
Une fois les larmes de Julien séchées, nous étions redescendus pour prendre le repas qui avait été préparé par Béatrice. Nous étions à table et Béatrice nous regardait Julien et moi, tour à tour. Elle ne disait rien. Pierre, le papa de Julien, parlait de choses et d’autres, mais beaucoup de football. Il rageait car le club d’Anderlecht avait une nouvelle fois fait match nul ! Stéphanie avait vu que sa maman nous regardait. Elle avait fait un signe de la tête pour qu’elle arrête de nous regarder de la sorte. Finalement l’atmosphère s’était détendue.
Durant la vaisselle Stéphanie avait parlé à sa maman en lui disant qu’elle m’avait mis très mal à l’aise. Stéphanie avait expliqué que Julien n’était pas bien depuis quelques jours et que moi aussi, je n’étais pas bien à la suite du décès d’un copain de classe. Béatrice avait alors compris pourquoi nous étions un peu taciturnes, l’un et l’autre.
Nous nous étions installés dans le salon pour la soirée. Ma sœur Delphine venait d’arriver. Elle avait salué tout le monde. J’ignorais qu’elle devait venir chez Stéphanie, mais c’était habituel avec elle, on ne savait jamais quand elle restait à la maison ou si elle allait chez son amie Stéphanie. Une fois le film de la télévision terminé, nous avions, Julien et moi, souhaité une bonne nuit aux parents de Juju. Nous étions montés à l’étage pour la nuit. C’était la première nuit que je passais chez lui. Les fois avant, c’était, chez moi, à la maison, qu’il avait logé et cela remontait aux vacances d’été. Julien avait un lit simple, d’une personne. Julien avait pris un lit d’appoint qui était rangé dans un placard du hall de nuit. Il l’avait placé à côté de son lit. Je ne savais que penser, je ne savais pas si j’allais passer toute la nuit dans ce lit d’appoint ou alors si j’allais me retrouver dans le lit de Julien pour passer la nuit.
Nous étions allés prendre une douche, chacun à son tour, c’est ce que Juju m’avait dit. J’avais été en premier et lui avait suivi par la suite. J’avais pris un pyjama et j’avais donc bien fait car j’avais croisé Pierre à la sortie de la salle de bain. Julien lui aussi avait revêtu son pyjama.
Une fois réunis dans sa chambre, nous nous sommes embrassés. Julien avait un peu peur. Il me disait qu’il fallait faire attention, car il avait vu sa maman nous regarder lors du repas et puis il y avait eu cette fois où elle nous avait surpris nus, ensemble, dans la salle de bain. C’était la douche à la suite de ma chute dans l’étang.
J’avais pris place dans le lit d’appoint et Julien dans son lit. Nous avions discuté une bonne heure. Nous avions parlé de nos vies, du suicide (en pensant à Jean), des études, de la fin de nos humanités. Puis nous avions aussi parlé de nous. J’avais confié à Julien que :
Moi : « Tu sais Juju, tu m’as fait beaucoup de mal quand j’ai vu que tu fréquentais d’autres gars ! J’en ai été malade.
Jul : Oui, je sais Phil, je me suis conduit comme un con. Tu avais été mon premier amant et je ne sais pas pourquoi, j’ai voulu rencontrer d’autre gars. Je ne savais pas que tu l’avais remarqué !
Moi : Mais Juju, moi je commençais à t’aimer !
Jul : Je sais, je ne l’ai réalisé que trop tard !
Moi : Juju, je ne peux aimer qu’une personne à la fois ! Je pensais que ce serait toi, mon premier amour !
Jul : Si tu savais combien je m’en veux.
Moi : Puis il y a eu Jacques pour moi. Je l’aime ! Mais il est si loin, si loin !
Je m’étais une nouvelle fois remis à pleurer. J’étais une nouvelle fois mal à l’aise. J’étais perdu. Bien sûr que Jacques me manquait, mais il y avait Julien, qui lui était bien là en chair et en os ! J’étais perturbé, mal à l’aise. Je ne me sentais pas en état de faire le point. Je ne savais pas si je pouvais faire une croix sur ma relation avec Jacques et si je pouvais reconstruire quelque chose avec Julien.
Jul : Mais je sais que ça te fait du mal. Mais, je t’aime Phil !
Moi : Tu me l’as dit Juju, mais je ne suis pas prêt, je ne sais même pas où j’en suis. Tu me troubles, je ne sais plus quoi penser. Je suis perdu Julien, je ne sais que faire !
Jul : Je ne vais te dire qu’une chose, laisse parler ton cœur et puis tu verras ce que ça donne.
Moi : Merci Juju, mais ça ne m’arrange pas, je ne sais plus quoi faire.
Jul : La nuit porte conseil, je ne veux pas te forcer, cela ne servirait à rien, ça doit venir de toi, venir de nous ! Allez Phil, on va dormir. Bonne nuit mon ami.
Moi : Bonne nuit ! »
Nous nous étions endormis. La nuit avait été calme. J’avais entendu souvent Julien se retourner, dormait-il ou pas, je n’en savais rien. Finalement nous nous étions réveillés vers les huit heures.
Nous nous étions levés et nous avions pris d’assaut la salle de bain. Nous nous étions déshabillés pour prendre une bonne douche. Le fait de voir le corps de Julien m’avait fait de l’effet, mon sexe avait pris un peu d’ampleur. Je regardais Julien et j’avais vu que lui aussi commençait à bander. Je l’avais regardé dans les yeux et je lui avais dit :
Moi : « C’est moi qui te fait de l’effet comme ça !
Jul : Oui, c’est ça, tu ne t’es pas regardé ?
Moi : Mais non, c’est toi !
Jul : Tu t’es bien vu !
Moi : Juju, j’y ai pensé toute la nuit, et …bon…, je ne sais pas, mais je pense que, si tu veux, on peut… »
J’avais approché mon visage de celui de mon ami Julien. J’avais déposé mes lèvres sur le siennes. Puis je m’étais reculé pour regarder Julien dans les yeux. Je voyais des étoiles briller, des éclats de bonheur, son visage avait changé. J’avais pris ma décision, je n’allais pas tergiverser des jours et des jours. Julien avait été mon premier amant et lui voulait, rêvait, attendait que je lui revienne. Mon cœur avait donc choisi. Je ne savais pas ce qui allait se passer mais j’étais prêt à tout !
Je pensais de moins en moins à Jacques et à Jean, mais ils étaient tous les deux dans mon cœur. J’avais décidé de rester avec mes parents pour la soirée, d’une, cela leur faisait plaisir et de deux, je ne restais pas seul dans ma chambre.
Une fois le film à la télévision terminé, j’étais monté dans ma chambre. J’avais mis un disque de Deep Purple « Child in Time » et j’avais pris un livre. J’avais difficile à lire, je n’étais plus concentré. Je pensais à Jacques et puis à Jean. Finalement je m’étais décidé, j’allais prendre une douche. J’étais sous la douche que je pensais encore à mes deux amis puis j’avais l’image de Julien, Julien avec qui j’avais pris une douche chez lui et avec qui je m’étais branlé mutuellement. Une fois séché, je m’étais couché sur mon lit. Je m’étais une nouvelle fois mis à réfléchir. Je ne savais pas si je devais encore avoir des contacts physiques avec Julien, j’aimais toujours Jacques, mais il était si loin. Je ne savais plus que penser. Finalement je m’étais endormi.
Le lendemain matin, je m’étais levé, il n’y avait plus que moi à la maison, mes parents m’avaient laissé dormir. Je m’étais douché et ensuite j’avais mangé un bout. Puis ne sachant plus quoi faire j’avais contacté Julien. Il m’avait dit que durant la matinée il n’était pas chez lui, il devait aller chez le dentiste et faire des courses avec sa maman. Il m’avait dit que je vienne début d’après-midi.
La matinée m’a semblé très longue. J’avais mis de la musique et je m’étais attelé à revoir le cours de chimie et de physique car nous aurions des interros début de semaine prochaine. Pour le repas de midi j’avais fait une omelette au jambon accompagnée de quelques pâtes. Tout en mangeant je repensais une nouvelle fois à Jacques, que faisait-il, m’aimait-il encore, et un tas de choses du même acabit ; puis c’était l’image de Jean, Jean qui n’étais plus là, Jean que je ne connaissais pas bien mais qui lui avait trouvé en moi un peu de réconfort. Des larmes coulaient sur mes joues, j’étais seul au milieu de la cuisine, les bras ballants, occupé à pleurer !
Après dix bonnes minutes, je m’étais calmé. Je n’avais pas terminé mon assiette, j’étais incapable d’avaler quoi que ce soit de plus. J’avais juste pris un verre d’eau fraîche.
Vers quatorze heures, j’avais enfourché mon vélo pour aller chez Julien. Mon ami m’attendait depuis quelques minutes. Il était content que je vienne car il m’avait dit qu’il avait le temps long. Cependant il me demandait :
Jul : " Phil, tu n’as pas l’air bien. Il y a quelque chose qui ne va pas ?
Moi : Tu sais Juju, j’ai repensé à Jacques, mais bon je ne me focalise pas sur lui, mais j’ai repensé à Jean. Je t’avais expliqué, c’est le gars de ma classe qui s’est, qui s’est…, pendu !
Jul : Phil, il faut que tu dépasses ça, tu te fais du mal. Tu n’aurais pas pu faire plus, combien te l’ont déjà dit !
Moi : Mais il comptait sur moi, il était venu me trouver et il s’était confié à moi, mais pourquoi a-t-il fait ça ? "
Des larmes coulaient à nouveau sur mes joues. Je m’en voulais de ne pas avoir fait plus pour lui, de ne pas avoir été déposé plainte à sa place etc. Mais je n’aurais peut-être pas su le faire. Y avait-il autre chose à faire, en parler moi-même à la psy de l’école. Je m’en voulais car je n’avais pas su le convaincre de se confier à quelqu’un qui aurait pu l’aider concrètement ! Julien essayait de me consoler, mais je n’arrêtais pas de pleurer. C’est Stéphanie qui était venue voir ce qui se passait, voyant dans quel état j’étais, elle avait appelé Delphine. Ils étaient à trois autour de moi à tenter de me consoler.
Finalement je m’étais calmé. J’avais dit à Julien que je ne savais pas si c’était la bonne idée que de sortir ensemble et de se fréquenter comme nous avions recommencé à le faire. Julien me disait qu’il n’y avait aucun mal, mais je n’étais pas bien dans ma tête, tout se bousculait, il y avait Jacques et puis Jean, ensuite Julien, bref j’étais perdu.
Pour me changer les idées, nous avions décidé de faire un tour pour prendre l’air mais sans vélo. Nous avions été achetés de quoi gouter avec les deux filles. Ensuite nous étions rentrés et nous avions aussi joué au cambât naval. Finalement c’est Béatrice qui m’avait demandé si je voulais rester pour manger. J’avais accepté mais il fallait prévenir mes parents. J’avais téléphoné à maman pour l’avertir. Alors que j’étais en contact avec la maison, Julien m’avait susurré à l’oreille de demander si je pouvais aussi loger chez lui. Je n’étais pas dans les dispositions optimales pour ça, j’avais dit que je ne rentrerais pas trop tard.
J’avais vu à sa tête que Julien était déçu, mais il était trop tôt pour moi de dormir avec Julien pour le moment. J’avais alors dit :
Moi : « Tu sais Juju, la blessure qui se trouve à mon cœur est encore trop à vif pour que je puisse être ouvert aux autres, ouvert à toi. J’en suis désolé, mais c’est beaucoup trop tôt. Ce qui s’est passé hier, c’était comme si je n’étais pas moi, mais je t’assure que je ne regrette rien.
Jul : Je suis désolé de t’avoir brusqué à ce point. Tu sais Phil, j’ai fait des efforts, j’ai pesé le pour et le contre et je sais que je t’ai perdu il y a quelques mois. Alors, il faudra du temps et je vais donc laisser faire le temps au temps, mais sache que je t’aime Phil !
Moi : Mais Juju, tu me mets dans l’embarras ! Je ne peux pas te répondre comme ça ! Je suis tellement fragile pour le moment !
Jul : Je sais que tu es fragile, mais n’oublie pas que je suis là pour toi.
Moi : Merci Juju, mais essaye de me comprendre. »
J’avais été salué les parents de Julien avant de les quitter pour regagner la maison.
J’étais rentré à la maison et j’avais salué mes parents. J’étais monté à l’étage et j’avais pris ma douche avant d’aller au lit. Une fois couché je me remémorais cette journée bizarre et les discussions avec Julien. Je ne me sentais pas prêt à recommencer maintenant une liaison avec Julien ou un autre gars. J’avais encore trop mal, je n’étais pas bien, mon esprit n’était pas bien. Oui il fallait laisser le temps au temps. Finalement je m’étais retrouvé dans les bras de Morphée.
Au lever du jour j’avais décidé d’aller faire vérifier mon vélo, j’avais envie de faire un tour. Donc après avoir pris mon petit-déjeuner, j’étais allé chez le marchand et réparateur de vélos en vue de vérifier la roue avant. Il n’avait pas fallu cinq minutes pour redresser la roue qui n’avait pas grand-chose, c’était juste le fait de régler les rayons, car certains avaient subi une torsion. J’étais content de pouvoir à nouveau rouler.
Pour moi c’était plus facile d’aller à vélo quand j’étais en congé. Puis dans quelques semaines j’allais avoir mes dix-huit ans et donc je pourrais passer mon permis de conduire théorique avant de commencer la pratique via auto-école, papa m’avait dit qu’il m’offrait mon permis.
J’avais une nouvelle fois pris la direction de la forêt de Soignes. Je déambulais sur les drèves que commençais à très bien connaitre vu le nombre de fois que j’y allais m’y balader.
Finalement le reste de la semaine je n’avais pas revu Julien. J’allais souvent ma balader à vélo et le reste du temps je révisais mes cours car nous arrivions tout doucement à la fin de l’année scolaire. Puis je devais préparer un exposé sous forme de montage audio-visuel, soit des diapositives couplées à de la musique et bien entendu avec des textes enregistrés. Donc j’avais du pain sur la planche.
Le retour à l’école s’était bien passé. J’étais moins sur les nerfs car j’avais pu évacuer le surplus durant mes promenades à vélo. J’avais revu Amandine et Joseph. Amandine avait passé la semaine chez sa cousine et elle aussi en avait profité pour réviser les cours.
Les deux semaines après les congés de carnaval se passaient bien. J’étais à niveau dans tous les cours et puis j’avais l’occasion de revoir avec Amandine qui passait parfois à la maison. Julien m’avait contacté deux ou trois fois et ont discutaient de tout et de rien. Je sentais que Julien se retenait de trop parler de son envie de me revoir. Bon il avait la délicatesse d’attendre et ça je devais au moins le reconnaitre, il avait pu comprendre ce que je ressentais et que le temps qui passe allait faire en sorte que ce soit plus facile pour peut-être envisager une nouvelle relation !
Le temps passait, puis un soir, un vendredi soir, Julien avait téléphoné à la maison. Il voulait me parler. J’avais pris le combiné et j’entendais à sa voix qu’il n’était pas dans son assiette. Il avait parfois des trémolos dans la voix. Il me demandait si je ne voulais pas un jour aller à la piscine avec lui ou alors faire du vélo et même ce que je voulais. En moi-même je m’étais fait la réflexion qu’il avait besoin d’être écouté, d’être avec moi, d’être juste avec un jeune de son âge. Je m’étais laissé convaincre et je lui avais demandé s’il voulait que je vienne le soir même. Le son de sa voix avait changé, j’ai cru percevoir un sanglot. Avant de lui répondre, j’avais demandé à mes parents si je pouvais aller loger chez Julien car j’avais perçu qu’il n’était pas bien et qu’il avait besoin d’être un peu réconforté. Maman avait accepté sans problème. J’avais alors confirmé que dans le quart d’heure je serai chez lui.
J’allais donc passer la nuit chez Julien. J’avais pris un sac avec quelques effets et j’avais enfourché mon vélo. C’était juste avant la tombée de la nuit.
En arrivant, j’avais vu que Julien avait le sourire aux lèvres, on voyait qu’il était pâle et que ses yeux étaient rouges. J’avais salué ses parents ainsi que Stéphanie. Julien m’avait demandé de monter dans sa chambre. Une fois assis sur son lit, j’avais à peine eu le temps de m’asseoir que j’avais pu remarquer que Julien avait des larmes qui coulaient sur ses joues.
Moi : « Dis Juju, tu ne vas pas bien. Que ce passe-t-il ?
Jul : Oui Phil je ne vais pas bien. Il faut que je te dise que depuis des semaines je ne suis pas bien, je pense tout le temps à … à toi !
Moi : Mais Juju, pourquoi tu ne disais rien. J’aurais pu venir te voir, nous aurions parlé, nous aurions fait des choses ensemble. Puis pour le reste, ça aurait évolué.
Jul : Phil, je t’aime, tu me manques !
Moi : Oh Juju, je m’en doute, je l’ai entendu dans ta voix ce soir au téléphone. Allez, viens dans mes bras ! »
Nous nous étions enlacés, nous nous étions fait un énorme câlin. Julien pleurait encore mais je pensais que c’était à la suite du câlin. Puis j’avais pris les mains de Julien dans les miennes, je l’avais regardé dans les yeux, il avait le regard d’un chien égaré. J’avais avancé mon visage vers le sien et j’avais déposé mes lèvres sur les siennes. Sans rien dire Julien s’était agrippé à moi en me serrant très fort, il m’enlaçait et j’entendais son cœur battre la chamade. Une fois l’étreinte desserrée, nous nous étions embrassés, nos bouches s’étaient ouvertes pour laisser nos langues entrer en contact et enfin danser entre elles.
Une fois les larmes de Julien séchées, nous étions redescendus pour prendre le repas qui avait été préparé par Béatrice. Nous étions à table et Béatrice nous regardait Julien et moi, tour à tour. Elle ne disait rien. Pierre, le papa de Julien, parlait de choses et d’autres, mais beaucoup de football. Il rageait car le club d’Anderlecht avait une nouvelle fois fait match nul ! Stéphanie avait vu que sa maman nous regardait. Elle avait fait un signe de la tête pour qu’elle arrête de nous regarder de la sorte. Finalement l’atmosphère s’était détendue.
Durant la vaisselle Stéphanie avait parlé à sa maman en lui disant qu’elle m’avait mis très mal à l’aise. Stéphanie avait expliqué que Julien n’était pas bien depuis quelques jours et que moi aussi, je n’étais pas bien à la suite du décès d’un copain de classe. Béatrice avait alors compris pourquoi nous étions un peu taciturnes, l’un et l’autre.
Nous nous étions installés dans le salon pour la soirée. Ma sœur Delphine venait d’arriver. Elle avait salué tout le monde. J’ignorais qu’elle devait venir chez Stéphanie, mais c’était habituel avec elle, on ne savait jamais quand elle restait à la maison ou si elle allait chez son amie Stéphanie. Une fois le film de la télévision terminé, nous avions, Julien et moi, souhaité une bonne nuit aux parents de Juju. Nous étions montés à l’étage pour la nuit. C’était la première nuit que je passais chez lui. Les fois avant, c’était, chez moi, à la maison, qu’il avait logé et cela remontait aux vacances d’été. Julien avait un lit simple, d’une personne. Julien avait pris un lit d’appoint qui était rangé dans un placard du hall de nuit. Il l’avait placé à côté de son lit. Je ne savais que penser, je ne savais pas si j’allais passer toute la nuit dans ce lit d’appoint ou alors si j’allais me retrouver dans le lit de Julien pour passer la nuit.
Nous étions allés prendre une douche, chacun à son tour, c’est ce que Juju m’avait dit. J’avais été en premier et lui avait suivi par la suite. J’avais pris un pyjama et j’avais donc bien fait car j’avais croisé Pierre à la sortie de la salle de bain. Julien lui aussi avait revêtu son pyjama.
Une fois réunis dans sa chambre, nous nous sommes embrassés. Julien avait un peu peur. Il me disait qu’il fallait faire attention, car il avait vu sa maman nous regarder lors du repas et puis il y avait eu cette fois où elle nous avait surpris nus, ensemble, dans la salle de bain. C’était la douche à la suite de ma chute dans l’étang.
J’avais pris place dans le lit d’appoint et Julien dans son lit. Nous avions discuté une bonne heure. Nous avions parlé de nos vies, du suicide (en pensant à Jean), des études, de la fin de nos humanités. Puis nous avions aussi parlé de nous. J’avais confié à Julien que :
Moi : « Tu sais Juju, tu m’as fait beaucoup de mal quand j’ai vu que tu fréquentais d’autres gars ! J’en ai été malade.
Jul : Oui, je sais Phil, je me suis conduit comme un con. Tu avais été mon premier amant et je ne sais pas pourquoi, j’ai voulu rencontrer d’autre gars. Je ne savais pas que tu l’avais remarqué !
Moi : Mais Juju, moi je commençais à t’aimer !
Jul : Je sais, je ne l’ai réalisé que trop tard !
Moi : Juju, je ne peux aimer qu’une personne à la fois ! Je pensais que ce serait toi, mon premier amour !
Jul : Si tu savais combien je m’en veux.
Moi : Puis il y a eu Jacques pour moi. Je l’aime ! Mais il est si loin, si loin !
Je m’étais une nouvelle fois remis à pleurer. J’étais une nouvelle fois mal à l’aise. J’étais perdu. Bien sûr que Jacques me manquait, mais il y avait Julien, qui lui était bien là en chair et en os ! J’étais perturbé, mal à l’aise. Je ne me sentais pas en état de faire le point. Je ne savais pas si je pouvais faire une croix sur ma relation avec Jacques et si je pouvais reconstruire quelque chose avec Julien.
Jul : Mais je sais que ça te fait du mal. Mais, je t’aime Phil !
Moi : Tu me l’as dit Juju, mais je ne suis pas prêt, je ne sais même pas où j’en suis. Tu me troubles, je ne sais plus quoi penser. Je suis perdu Julien, je ne sais que faire !
Jul : Je ne vais te dire qu’une chose, laisse parler ton cœur et puis tu verras ce que ça donne.
Moi : Merci Juju, mais ça ne m’arrange pas, je ne sais plus quoi faire.
Jul : La nuit porte conseil, je ne veux pas te forcer, cela ne servirait à rien, ça doit venir de toi, venir de nous ! Allez Phil, on va dormir. Bonne nuit mon ami.
Moi : Bonne nuit ! »
Nous nous étions endormis. La nuit avait été calme. J’avais entendu souvent Julien se retourner, dormait-il ou pas, je n’en savais rien. Finalement nous nous étions réveillés vers les huit heures.
Nous nous étions levés et nous avions pris d’assaut la salle de bain. Nous nous étions déshabillés pour prendre une bonne douche. Le fait de voir le corps de Julien m’avait fait de l’effet, mon sexe avait pris un peu d’ampleur. Je regardais Julien et j’avais vu que lui aussi commençait à bander. Je l’avais regardé dans les yeux et je lui avais dit :
Moi : « C’est moi qui te fait de l’effet comme ça !
Jul : Oui, c’est ça, tu ne t’es pas regardé ?
Moi : Mais non, c’est toi !
Jul : Tu t’es bien vu !
Moi : Juju, j’y ai pensé toute la nuit, et …bon…, je ne sais pas, mais je pense que, si tu veux, on peut… »
J’avais approché mon visage de celui de mon ami Julien. J’avais déposé mes lèvres sur le siennes. Puis je m’étais reculé pour regarder Julien dans les yeux. Je voyais des étoiles briller, des éclats de bonheur, son visage avait changé. J’avais pris ma décision, je n’allais pas tergiverser des jours et des jours. Julien avait été mon premier amant et lui voulait, rêvait, attendait que je lui revienne. Mon cœur avait donc choisi. Je ne savais pas ce qui allait se passer mais j’étais prêt à tout !