07-09-2020, 11:54 AM
2eme ANNÉE Pâques : (125/127) (Afrique) (Dimanche) (La fin d’un rêve)
« Non loin du chantier »
Après une bonne nuit où personne n’a demandé son reste pour aller se coucher et prendre un repos mérité, précédé de quelques câlins en guise de somnifères.
Tous se sentent en forme pour s’imprégner des lieux, découvrant avec émerveillement cette vie loin de la civilisation et partent de bon matin sitôt le petit-déjeuner terminé, faire le tour du propriétaire avec l’ingénieur-en-chef s’occupant des travaux.
***/***
La visite guidée du chantier était vraiment très intéressante, chacun de mes amis se voyant déjà occupé qui un bureau, qui une salle de travail et ils ne s’imaginent pas le plaisir qu’ils me font tous à les entendre, comprenant qu’aucun d’eux n’a l’intention de rester en France.
Thomas s’approche de moi avec un petit sourire préoccupé qui me fait comprendre que ma barrière de protection mentale n’est pas si hermétique que j’aurais voulu qu’elle fût.
- Arrête ton cinéma « Flo » !! Dis-moi plutôt ce qui ne va pas !! Rappelle-toi que nous nous sommes juré de ne jamais plus rien nous cacher !!
- J’ai juste un mauvais pressentiment « Thom » !! Comme si un malheur était ou allait arriver.
- (Thomas) Tu vois bien que nous allons tous bien !! Les militaires sont catégoriques et plus aucune menace ne pèse désormais dans la région, même le froid semble avoir laissé place à la température normale en cette saison.
- Tu me trouves con de me mettre dans des états pareils, pas vrai ?
- (Thomas) Mais non !! Où tu vas chercher un truc pareil !! Je veux juste te montrer que tout va bien, profite plutôt que nous soyons si nombreux encore cette fois à partager ces vacances avec toi.
- Nous repartons déjà demain, j’aurais tant voulu que ça dure plus longtemps !! J’ai encore beaucoup de choses à faire avant ça et comme la journée commence à peine, j’aimerais que nous allions visiter le village de Taha et ensuite si le temps le permet, je voudrais me rendre dans cette clairière où mes parents ont perdu la vie et où se trouvent toutes les entités, je pense y trouver des pistes à toutes ces questions auxquelles je n’ai toujours pas de réponses.
- (Thomas) Et bien !! Qu’à cela ne tienne !!
Thomas met sa main en porte-voix et hurle à la cantonade.
- Ceux qui veulent nous suivre sont les bienvenus !! Nous allons jusqu’au village Massaï et ensuite faire un tour au lieu de l’accident où Florian a été retrouvé.
Le rappel est vite fait, le temps pour certains de mettre des vêtements et des chaussures plus adaptés pour la longue marche qui s’annonce.
C’est donc par petits groupes que tous suivent la marche rapide des trois frères Massaï restés avec eux après que leur père les ait quittés la veille, sitôt sorti du bus, pour retrouver son peuple.
Ils sont tous jeunes et/ou en bonne santé, les kilomètres les séparant du but sont vite engloutis quand ils arrivent enfin en vue des premières cases du village où la vie a repris son rythme normal.
Ils sont accueillis avec simplicité par ces gens peu ou pas habitués à voir autant d’étrangers, Naomée sort de la masse des villageois pour venir dans les bras de son homme et l’embrasser avec la passion d’un amour inconditionnel, mettant le pauvre Taha dans une situation qui fait sourire tous ses amis.
Naomée s’en rend compte en souriant à son tour devant la raideur du sexe de son chéri, sentant elle-même l’humidité caractéristique du sien quand l’excitation la prend comme en ce moment même dans les bras de son homme.
- Peut-être que tes amis t’excuseront quelques minutes, le temps que je te rende plus présentable Hi ! Hi !
La tête de Taha est si expressive qu’un fort éclat de rire part alors du groupe, regardant les deux amants s’éloigner rapidement vers une case visiblement plus récente que les autres pour s’y adonner aux retrouvailles après ces quelques heures passées loin l’un de l’autre.
***/***
J’aperçois deux silhouettes s’avançant vers nous qui m’amènent un sourire de joie quand je les reconnais, je m’élance alors vers eux en ralentissant au fur et à mesure que les traits de leurs visages montrent leur tristesse, sentant bien qu’ils seront les annonceurs de cette catastrophe que je ressens depuis un moment au plus profond de mes tripes.
Patrice voit bien que son ami s’est aperçu de leur préoccupation, il décide alors de ne pas tourner autour du pot et d’être direct, ce qui lui semble le mieux indiqué vu le début de compréhension qui peut se lire sur les traits de Florian quand il stoppe près d’eux blanc comme un linge.
- J’ai une mauvaise nouvelle à t’annoncer « Flo » !!
2eme ANNÉE Pâques : (126/127) (Afrique) (Dimanche) (La fin d’un rêve) (suite)
Je ravale ma salive avec difficulté, attendant la suite le ventre noué d’appréhension et comprenant qu’elle ne viendrait pas toute seule, c’est d’une voix blanche que je lui demande.
- Quelqu’un a eu un accident ?
Patrice va pour me révéler ce qui ne va pas, quand Camille lui prend le bras pour l’interrompre.
- Peut-être vaudrait-il mieux lui montrer !!
Patrice semble réfléchir à la proposition de son amie, finalement il se rallie à son idée et soupire fortement en prenant le jeune rouquin par les épaules.
- Te sens-tu capable de nous suivre jusqu’à la clairière où l’avion de tes parents s’est abattu ?
- Bien sûr !! Mais pourquoi tant de mystères ?
- (Camille) Nous ne savons pas quelle sera ta réaction Florian et il vaut mieux que tu sois près de ceux qui pourront t’aider, tu comprends ?
- Vous parlez des entités ? Sont-elles en rapport avec cette mauvaise nouvelle que vous ne voulez pas me révéler ?
- (Patrice) En quelque sorte, oui !! Sans elles nous n’en serions pas là ni les uns ni les autres !!
- Alors allons-y !! De toute façon j’avais prévu de m’y rendre aujourd’hui !!!
***/***
« Deux heures plus tard »
Le sentier menant au lieu de l’accident ne permet pas d’être plus de deux personnes l’un à côté de l’autre et c’est donc en file indienne dans un silence quasi-total que tous suivent Okoumé qui évite de se retourner sur eux tellement son cœur se serre d’appréhension au fur et à mesure qu’ils approchent de leur destination finale.
Plus une parole ne sort des lèvres de Camille et de Patrice et ce malgré les nombreuses interrogations venant de leurs amis qui s’inquiètent de l’atmosphère de morosité qui s’est installée depuis qu’ils les ont vus parler avec Florian et qui plombe cette journée pourtant bien commencée.
Antonin reste en retrait derrière Thomas et Florian, sentant bien que ses deux amis éprouvent le besoin de n’être que tous les deux.
Patricia s’en aperçoit et s’approche de lui pour le prendre doucement par la taille, son instinct féminin lui dictant ses gestes afin d’apporter un peu de réconfort à son ami.
- Quelque chose me dit que ce que nous allons découvrir là-bas n’apportera rien de bon !!
- J’ai peur « Pat » !! Tu ne peux pas savoir à quel point !!
- Moi aussi « Tonin » !! Même si je n’ai aucune idée sur ce qui me met dans un état pareil !!
- C’est la gravité de Florian qui nous fait ça, tu sais ce qu’il craint le plus depuis des années ?
- (Patricia) Non !! C’est quoi ??
- De mettre les pieds dans cet endroit justement et il pense que quelque chose lui arrivera, il semblerait bien qu’il ait eu raison sur ce point-là tu ne crois pas ?
- (Patricia) C’est juste de l’appréhension parce que ses parents sont morts ici et je le comprends bien, mais de là à croire qu’il lui arrivera quelque chose !!
- Pourquoi personne ne sourit alors ?
- (Patricia) C’est juste parce que nous nous laissons tous entraîner par ce qu’il ressent, nous n’avons jamais vu Florian comme ça et c’est sans doute ce qui nous pèse en ce moment.
- J’aimerais tellement que tu aies raison !!
***/***
- (Thomas) Peut-être que nous devrions faire demi-tour ? Je n’aime pas l’atmosphère qui règne parmi nous en ce moment tu sais !!
- Patrice voulait me dire quelque chose tout à l’heure et Camille l’en a empêché, j’ai un mauvais pressentiment qui conforte ce que j’ai toujours craint en venant ici.
- (Thomas) Il parlait de quoi ?
- D’une mauvaise nouvelle à m’annoncer, rien que ça !!
- (Thomas) Et c’est tout ?
- J’ai cru comprendre que c’était en rapport avec l’entité que j’ai eu si longtemps dans la tête, mais rien ne dit que ce soit ça !! Juste que les paroles de Patrice me l’ont laissé penser.
- (Thomas) Peut-être s’agit-il d’un truc tout bête !! Je ne sais pas moi !! Quelqu’un est peut-être passé ici pour tout foutre en l’air !!
- Comme quoi par exemple ? Nous sommes au milieu de la jungle et il n’y a rien par ici, à part l’épave de l’avion et les fameuses pierres.
- (Thomas) C’est peut-être ça la mauvaise nouvelle, quelqu’un qui aurait détruit l’épave ou barboter les pierres !! J’ai cru comprendre que les Nord-Coréens sont passés par ici !! Ils ont sans doute profané ce lieu que les Massaïs croient sacrés, de toute façon tu l’as dit toi-même, il n’y a rien d’autre !!
J’ai comme un déclic dans ma tête.
- Tu oublies les arbres ?
2eme ANNÉE Pâques : (127/127) (Afrique) (Dimanche) (La fin d’un rêve) (fin)
- (Thomas) Quoi les arbres ??
- Tu te rappelles ce que nous avons appris sur mon « Don » ?
- (Thomas) Merde !! Tu veux dire…
- Exactement !! Imagine s’ils sont venus passer la nuit ici avec ce froid ?
- (Thomas) Tu penses réellement que ceux que tu as soignés dépendent encore après tout ce temps de ces arbres qui auraient reçu leurs blessures ou leurs maladies ?
- Ça se tient, non ?
- Mais alors ça signifierait que l’un ou plusieurs d’entre nous redeviendraient comme avant, c’est bien ce que tu veux me faire entendre par là ?
- C’est à ça que je pense en effet !!
- (Thomas) Regarde nos amis « Flo » !! Ils sont tous en bonne santé !! Tu vois bien que tu te fais de la bile pour rien.
- Tu oublies juste un truc « Thom » !! Ils ne sont pas tous avec nous en ce moment !!
- (Thomas) Quelqu’un nous aurait prévenus s’il était arrivé quoi que ce soit à l’un d’entre eux, tu ne crois pas ?
- C’est justement ce que voulait faire Patrice figure toi.
***/***
« Un peu en arrière sur la piste »
Aurélien et Guillaume soutiennent leur mère à tour de rôle pour l’aider à progresser sur cette piste taillée au coupe-coupe au milieu de la jungle, Frédéric souffre également de ces longues heures de marche et regrette de ne pas faire plus de sport, ce qui lui aurait été bien utile aujourd’hui.
Il sourit à Flavien qui l’aide en lui tendant la main lors des passages difficiles, impressionné par la carrure de ce jeune homme qui ne semble pas affecté le moins du monde par la fatigue.
Damien du moment qu’il est auprès de son Mathis ne réclame rien d’autre et apprécie l’aide qu’ils s’apportent mutuellement alors que leurs mollets commencent à se faire sentir douloureusement, peu habitués à marcher ailleurs que sur le bitume des trottoirs.
Tout ça pour dire que tous n’attendent plus que d’être enfin arrivés, en grimaçant déjà à l’idée de refaire le même chemin pour le retour.
Ils sont loin derrière Florian pour se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond et si leurs traits marquent également la crispation, c’est surtout à cause de la fatigue qui commence à se faire sentir.
C’est donc avec un énorme ouf de soulagement qu’ils entrent à leur tour dans cette clairière qui semble être l’endroit où ils se rendaient.
Un cri venant du fond du cœur leur glace alors le sang.
***/***
« Quelques minutes plus tôt, au-devant de la colonne »
Okoumé aperçoit enfin l’orée de la clairière, quelques dizaines de mètres encore et il pénètre le premier dans ce lieu devenu pour lui sacré, suivi de près par la colonne humaine qui découvre l’endroit pour la première fois avec des yeux ronds devant l’aspect étrange des arbres qui ceinturent l’espace libre où ils se tiennent.
***/***
Mon regard se porte autour de moi, je repère l’amas de pierre et son aura qui trouble l’air ambiant, je capte également les vestiges du fuselage de l’appareil que le temps ronge inexorablement.
Un pincement au cœur de me retrouver là où mes parents sont morts, seuls ces débris restent les témoins de ce cauchemar qui a brisé le destin de plusieurs familles dont la mienne et je sens les larmes couler sur mon visage à la pensée de tout l’amour que je n’aurai jamais connu ni donné.
L’image de mes grands-parents me vient alors, sans eux que serais-je devenu ? Eux qui ont pris une place immense dans ma vie et que j’aime par-dessus tout.
J’essuie mes larmes d’un geste de la main, reprenant ensuite celle de mon Thomas qui tourne son visage vers moi marqué lui aussi par ma peine et ses larmes montrent à quel point il comprend ce que je ressens en ce lieu qui pour moi est comme un tombeau où reposent ceux à qui je dois la vie.
Patrice et Camille rejoints par Dorian et Gérôme s’approchent de nous, bouleversés eux aussi en me fixant avec une telle intensité que j’en frissonne d’appréhension.
Du coin de l’œil j’aperçois mes amis qui arrivent encore, je souris un bref instant en voyant Damien et Mathis clopiner en se tenant l’un à l’autre, bientôt suivi par le reste de la fratrie et de ceux qui ont par leur gentillesse de chaque instant tenté et très certainement réussi à ce que je me sente chez eux comme dans mon foyer, prenant la place de ceux qui gisent ici et que je n’ai jamais connus.
Patrice me prend le bras, ce qui me renvoie tristement au présent et d’un geste tremblant il me montre un point précis où j’aperçois les restes d’un feu de camp devant deux troncs aux entailles récentes que les mousses n’ont pas encore colonisées et qui de suite m’interpellent au point où mon cœur devient douloureux.
Quelque chose dans ma tête se débloque enfin, me faisant comprendre que la boucle se referme pour revenir à la même sinistre réalité de ce que je suis et d’avoir perdu à nouveau même dans ce rêve ceux qui étaient le seul vrai lien avec cette vie qui n’en était pas une.
Un cri de détresse s’échappe alors de mes lèvres quand tout devient noir et que mon ouïe entende de nouveau ce son qui depuis des années fait partie intégrante de ma vie.
Bip… Bip… Bip…
« Non loin du chantier »
Après une bonne nuit où personne n’a demandé son reste pour aller se coucher et prendre un repos mérité, précédé de quelques câlins en guise de somnifères.
Tous se sentent en forme pour s’imprégner des lieux, découvrant avec émerveillement cette vie loin de la civilisation et partent de bon matin sitôt le petit-déjeuner terminé, faire le tour du propriétaire avec l’ingénieur-en-chef s’occupant des travaux.
***/***
La visite guidée du chantier était vraiment très intéressante, chacun de mes amis se voyant déjà occupé qui un bureau, qui une salle de travail et ils ne s’imaginent pas le plaisir qu’ils me font tous à les entendre, comprenant qu’aucun d’eux n’a l’intention de rester en France.
Thomas s’approche de moi avec un petit sourire préoccupé qui me fait comprendre que ma barrière de protection mentale n’est pas si hermétique que j’aurais voulu qu’elle fût.
- Arrête ton cinéma « Flo » !! Dis-moi plutôt ce qui ne va pas !! Rappelle-toi que nous nous sommes juré de ne jamais plus rien nous cacher !!
- J’ai juste un mauvais pressentiment « Thom » !! Comme si un malheur était ou allait arriver.
- (Thomas) Tu vois bien que nous allons tous bien !! Les militaires sont catégoriques et plus aucune menace ne pèse désormais dans la région, même le froid semble avoir laissé place à la température normale en cette saison.
- Tu me trouves con de me mettre dans des états pareils, pas vrai ?
- (Thomas) Mais non !! Où tu vas chercher un truc pareil !! Je veux juste te montrer que tout va bien, profite plutôt que nous soyons si nombreux encore cette fois à partager ces vacances avec toi.
- Nous repartons déjà demain, j’aurais tant voulu que ça dure plus longtemps !! J’ai encore beaucoup de choses à faire avant ça et comme la journée commence à peine, j’aimerais que nous allions visiter le village de Taha et ensuite si le temps le permet, je voudrais me rendre dans cette clairière où mes parents ont perdu la vie et où se trouvent toutes les entités, je pense y trouver des pistes à toutes ces questions auxquelles je n’ai toujours pas de réponses.
- (Thomas) Et bien !! Qu’à cela ne tienne !!
Thomas met sa main en porte-voix et hurle à la cantonade.
- Ceux qui veulent nous suivre sont les bienvenus !! Nous allons jusqu’au village Massaï et ensuite faire un tour au lieu de l’accident où Florian a été retrouvé.
Le rappel est vite fait, le temps pour certains de mettre des vêtements et des chaussures plus adaptés pour la longue marche qui s’annonce.
C’est donc par petits groupes que tous suivent la marche rapide des trois frères Massaï restés avec eux après que leur père les ait quittés la veille, sitôt sorti du bus, pour retrouver son peuple.
Ils sont tous jeunes et/ou en bonne santé, les kilomètres les séparant du but sont vite engloutis quand ils arrivent enfin en vue des premières cases du village où la vie a repris son rythme normal.
Ils sont accueillis avec simplicité par ces gens peu ou pas habitués à voir autant d’étrangers, Naomée sort de la masse des villageois pour venir dans les bras de son homme et l’embrasser avec la passion d’un amour inconditionnel, mettant le pauvre Taha dans une situation qui fait sourire tous ses amis.
Naomée s’en rend compte en souriant à son tour devant la raideur du sexe de son chéri, sentant elle-même l’humidité caractéristique du sien quand l’excitation la prend comme en ce moment même dans les bras de son homme.
- Peut-être que tes amis t’excuseront quelques minutes, le temps que je te rende plus présentable Hi ! Hi !
La tête de Taha est si expressive qu’un fort éclat de rire part alors du groupe, regardant les deux amants s’éloigner rapidement vers une case visiblement plus récente que les autres pour s’y adonner aux retrouvailles après ces quelques heures passées loin l’un de l’autre.
***/***
J’aperçois deux silhouettes s’avançant vers nous qui m’amènent un sourire de joie quand je les reconnais, je m’élance alors vers eux en ralentissant au fur et à mesure que les traits de leurs visages montrent leur tristesse, sentant bien qu’ils seront les annonceurs de cette catastrophe que je ressens depuis un moment au plus profond de mes tripes.
Patrice voit bien que son ami s’est aperçu de leur préoccupation, il décide alors de ne pas tourner autour du pot et d’être direct, ce qui lui semble le mieux indiqué vu le début de compréhension qui peut se lire sur les traits de Florian quand il stoppe près d’eux blanc comme un linge.
- J’ai une mauvaise nouvelle à t’annoncer « Flo » !!
2eme ANNÉE Pâques : (126/127) (Afrique) (Dimanche) (La fin d’un rêve) (suite)
Je ravale ma salive avec difficulté, attendant la suite le ventre noué d’appréhension et comprenant qu’elle ne viendrait pas toute seule, c’est d’une voix blanche que je lui demande.
- Quelqu’un a eu un accident ?
Patrice va pour me révéler ce qui ne va pas, quand Camille lui prend le bras pour l’interrompre.
- Peut-être vaudrait-il mieux lui montrer !!
Patrice semble réfléchir à la proposition de son amie, finalement il se rallie à son idée et soupire fortement en prenant le jeune rouquin par les épaules.
- Te sens-tu capable de nous suivre jusqu’à la clairière où l’avion de tes parents s’est abattu ?
- Bien sûr !! Mais pourquoi tant de mystères ?
- (Camille) Nous ne savons pas quelle sera ta réaction Florian et il vaut mieux que tu sois près de ceux qui pourront t’aider, tu comprends ?
- Vous parlez des entités ? Sont-elles en rapport avec cette mauvaise nouvelle que vous ne voulez pas me révéler ?
- (Patrice) En quelque sorte, oui !! Sans elles nous n’en serions pas là ni les uns ni les autres !!
- Alors allons-y !! De toute façon j’avais prévu de m’y rendre aujourd’hui !!!
***/***
« Deux heures plus tard »
Le sentier menant au lieu de l’accident ne permet pas d’être plus de deux personnes l’un à côté de l’autre et c’est donc en file indienne dans un silence quasi-total que tous suivent Okoumé qui évite de se retourner sur eux tellement son cœur se serre d’appréhension au fur et à mesure qu’ils approchent de leur destination finale.
Plus une parole ne sort des lèvres de Camille et de Patrice et ce malgré les nombreuses interrogations venant de leurs amis qui s’inquiètent de l’atmosphère de morosité qui s’est installée depuis qu’ils les ont vus parler avec Florian et qui plombe cette journée pourtant bien commencée.
Antonin reste en retrait derrière Thomas et Florian, sentant bien que ses deux amis éprouvent le besoin de n’être que tous les deux.
Patricia s’en aperçoit et s’approche de lui pour le prendre doucement par la taille, son instinct féminin lui dictant ses gestes afin d’apporter un peu de réconfort à son ami.
- Quelque chose me dit que ce que nous allons découvrir là-bas n’apportera rien de bon !!
- J’ai peur « Pat » !! Tu ne peux pas savoir à quel point !!
- Moi aussi « Tonin » !! Même si je n’ai aucune idée sur ce qui me met dans un état pareil !!
- C’est la gravité de Florian qui nous fait ça, tu sais ce qu’il craint le plus depuis des années ?
- (Patricia) Non !! C’est quoi ??
- De mettre les pieds dans cet endroit justement et il pense que quelque chose lui arrivera, il semblerait bien qu’il ait eu raison sur ce point-là tu ne crois pas ?
- (Patricia) C’est juste de l’appréhension parce que ses parents sont morts ici et je le comprends bien, mais de là à croire qu’il lui arrivera quelque chose !!
- Pourquoi personne ne sourit alors ?
- (Patricia) C’est juste parce que nous nous laissons tous entraîner par ce qu’il ressent, nous n’avons jamais vu Florian comme ça et c’est sans doute ce qui nous pèse en ce moment.
- J’aimerais tellement que tu aies raison !!
***/***
- (Thomas) Peut-être que nous devrions faire demi-tour ? Je n’aime pas l’atmosphère qui règne parmi nous en ce moment tu sais !!
- Patrice voulait me dire quelque chose tout à l’heure et Camille l’en a empêché, j’ai un mauvais pressentiment qui conforte ce que j’ai toujours craint en venant ici.
- (Thomas) Il parlait de quoi ?
- D’une mauvaise nouvelle à m’annoncer, rien que ça !!
- (Thomas) Et c’est tout ?
- J’ai cru comprendre que c’était en rapport avec l’entité que j’ai eu si longtemps dans la tête, mais rien ne dit que ce soit ça !! Juste que les paroles de Patrice me l’ont laissé penser.
- (Thomas) Peut-être s’agit-il d’un truc tout bête !! Je ne sais pas moi !! Quelqu’un est peut-être passé ici pour tout foutre en l’air !!
- Comme quoi par exemple ? Nous sommes au milieu de la jungle et il n’y a rien par ici, à part l’épave de l’avion et les fameuses pierres.
- (Thomas) C’est peut-être ça la mauvaise nouvelle, quelqu’un qui aurait détruit l’épave ou barboter les pierres !! J’ai cru comprendre que les Nord-Coréens sont passés par ici !! Ils ont sans doute profané ce lieu que les Massaïs croient sacrés, de toute façon tu l’as dit toi-même, il n’y a rien d’autre !!
J’ai comme un déclic dans ma tête.
- Tu oublies les arbres ?
2eme ANNÉE Pâques : (127/127) (Afrique) (Dimanche) (La fin d’un rêve) (fin)
- (Thomas) Quoi les arbres ??
- Tu te rappelles ce que nous avons appris sur mon « Don » ?
- (Thomas) Merde !! Tu veux dire…
- Exactement !! Imagine s’ils sont venus passer la nuit ici avec ce froid ?
- (Thomas) Tu penses réellement que ceux que tu as soignés dépendent encore après tout ce temps de ces arbres qui auraient reçu leurs blessures ou leurs maladies ?
- Ça se tient, non ?
- Mais alors ça signifierait que l’un ou plusieurs d’entre nous redeviendraient comme avant, c’est bien ce que tu veux me faire entendre par là ?
- C’est à ça que je pense en effet !!
- (Thomas) Regarde nos amis « Flo » !! Ils sont tous en bonne santé !! Tu vois bien que tu te fais de la bile pour rien.
- Tu oublies juste un truc « Thom » !! Ils ne sont pas tous avec nous en ce moment !!
- (Thomas) Quelqu’un nous aurait prévenus s’il était arrivé quoi que ce soit à l’un d’entre eux, tu ne crois pas ?
- C’est justement ce que voulait faire Patrice figure toi.
***/***
« Un peu en arrière sur la piste »
Aurélien et Guillaume soutiennent leur mère à tour de rôle pour l’aider à progresser sur cette piste taillée au coupe-coupe au milieu de la jungle, Frédéric souffre également de ces longues heures de marche et regrette de ne pas faire plus de sport, ce qui lui aurait été bien utile aujourd’hui.
Il sourit à Flavien qui l’aide en lui tendant la main lors des passages difficiles, impressionné par la carrure de ce jeune homme qui ne semble pas affecté le moins du monde par la fatigue.
Damien du moment qu’il est auprès de son Mathis ne réclame rien d’autre et apprécie l’aide qu’ils s’apportent mutuellement alors que leurs mollets commencent à se faire sentir douloureusement, peu habitués à marcher ailleurs que sur le bitume des trottoirs.
Tout ça pour dire que tous n’attendent plus que d’être enfin arrivés, en grimaçant déjà à l’idée de refaire le même chemin pour le retour.
Ils sont loin derrière Florian pour se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond et si leurs traits marquent également la crispation, c’est surtout à cause de la fatigue qui commence à se faire sentir.
C’est donc avec un énorme ouf de soulagement qu’ils entrent à leur tour dans cette clairière qui semble être l’endroit où ils se rendaient.
Un cri venant du fond du cœur leur glace alors le sang.
***/***
« Quelques minutes plus tôt, au-devant de la colonne »
Okoumé aperçoit enfin l’orée de la clairière, quelques dizaines de mètres encore et il pénètre le premier dans ce lieu devenu pour lui sacré, suivi de près par la colonne humaine qui découvre l’endroit pour la première fois avec des yeux ronds devant l’aspect étrange des arbres qui ceinturent l’espace libre où ils se tiennent.
***/***
Mon regard se porte autour de moi, je repère l’amas de pierre et son aura qui trouble l’air ambiant, je capte également les vestiges du fuselage de l’appareil que le temps ronge inexorablement.
Un pincement au cœur de me retrouver là où mes parents sont morts, seuls ces débris restent les témoins de ce cauchemar qui a brisé le destin de plusieurs familles dont la mienne et je sens les larmes couler sur mon visage à la pensée de tout l’amour que je n’aurai jamais connu ni donné.
L’image de mes grands-parents me vient alors, sans eux que serais-je devenu ? Eux qui ont pris une place immense dans ma vie et que j’aime par-dessus tout.
J’essuie mes larmes d’un geste de la main, reprenant ensuite celle de mon Thomas qui tourne son visage vers moi marqué lui aussi par ma peine et ses larmes montrent à quel point il comprend ce que je ressens en ce lieu qui pour moi est comme un tombeau où reposent ceux à qui je dois la vie.
Patrice et Camille rejoints par Dorian et Gérôme s’approchent de nous, bouleversés eux aussi en me fixant avec une telle intensité que j’en frissonne d’appréhension.
Du coin de l’œil j’aperçois mes amis qui arrivent encore, je souris un bref instant en voyant Damien et Mathis clopiner en se tenant l’un à l’autre, bientôt suivi par le reste de la fratrie et de ceux qui ont par leur gentillesse de chaque instant tenté et très certainement réussi à ce que je me sente chez eux comme dans mon foyer, prenant la place de ceux qui gisent ici et que je n’ai jamais connus.
Patrice me prend le bras, ce qui me renvoie tristement au présent et d’un geste tremblant il me montre un point précis où j’aperçois les restes d’un feu de camp devant deux troncs aux entailles récentes que les mousses n’ont pas encore colonisées et qui de suite m’interpellent au point où mon cœur devient douloureux.
Quelque chose dans ma tête se débloque enfin, me faisant comprendre que la boucle se referme pour revenir à la même sinistre réalité de ce que je suis et d’avoir perdu à nouveau même dans ce rêve ceux qui étaient le seul vrai lien avec cette vie qui n’en était pas une.
Un cri de détresse s’échappe alors de mes lèvres quand tout devient noir et que mon ouïe entende de nouveau ce son qui depuis des années fait partie intégrante de ma vie.
Bip… Bip… Bip…
FIN
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li