Récits érotiques - Slygame
Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 6) fin - Version imprimable

+- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr)
+-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3)
+--- Forum : Tout thème (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=7)
+--- Sujet : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 6) fin (/showthread.php?tid=59)

Pages : 1 2 3


Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 6) fin - laurentdu51100 - 05-09-2020

Suite de : https://forum.slygame.fr/index.php?topic=185.30#lastPost

2eme ANNÉE Pâques : (01/127) (Reims) (Chez les Viala)


« Une semaine plus tard, dimanche matin »

Je me réveille en m’étirant des quatre membres, le contact d’un autre corps près du mien me fait faire attention à mon geste pour ne pas réveiller Damien qui depuis une semaine partage mon lit en attendant que nous trouvions une solution d’hébergement pour Antonin qui a pris temporairement sa chambre.

C’était la meilleure solution pour qu’il ne se sente pas oppressé ni harcelé ou encore obligé à quoi que ce soit envers moi.

D’ailleurs « Dami » c’est de lui-même proposé à cette solution, trop content de partager notre chambre et ainsi de pouvoir resserrer encore plus les liens qui nous unissent, même si j’ai ma petite idée sur la deuxième raison plus « orbitale » celle-là qui l’a amené à déménager aussi vite.

Je me tourne vers lui en souriant, un autre coup d’œil rapide vers Guillaume qui dort toujours lui aussi et je pousse un petit soupir de satisfaction à les avoir retrouvés après une si longue absence.

Thomas est reparti en Australie jusqu’à la fin de la semaine, alors que Yuan passe la nuit chez sa copine et doit nous rejoindre dans l’après-midi avant de retourner sur Paris pour reprendre ses cours.

Je souris une nouvelle fois en me rendant compte que Thomas dort encore mais qu’il fait un rêve où il est allongé près de moi sur une plage exotique de sable fin en se faisant doré par le soleil.

Notre connexion est devenue maintenant tellement naturelle que bien souvent nous ne nous en rendant même plus compte, nous contentant d’un sourire quand l’un ou l’autre se trouve dans une situation cocasse comme la fois où il s’est fait ouvertement draguer par une femme couguar qui ne voulait manifestement pas comprendre qu’un si beau garçon ne soit pas intéressé par elle.

Le reste du temps, le simple fait de sentir notre présence nous suffit pour être heureux et évite ces moments pénibles que nous connaissions d’être si loin l’un de l’autre.

Nous avons découvert une particularité du lien qui nous unit tout à fait par hasard, un soir en semaine quand l’envie d’un câlin se faisait trop sentir et que nous étions prêts l’un comme l’autre à nous soulager à l’ancienne, comme le dit si bien Damien.

Nos esprits ont créé une pièce où nous nous sommes enlacés et avons fait l’amour, c’était si réel que nous avons joui dans un ensemble parfait et avons pu nous caresser à l’envi en retrouvant quasiment toutes les impressions d’une relation réelle.

Le seul imprévu ce jour-là a été quand nous nous sommes retrouvés plutôt mal à l’aise dans nos sous-vêtements gluants que nous avions tout simplement oublié d’ôter, ne nous doutant pas un instant que cela allait nous amener jusque-là.

De penser à ça me fait bander, l’envie du matin est trop forte pour que je songe une seconde à y résister et c’est tout naturellement que je repousse la couette vers Damien pour me retrouver à l’aise et que je commence à me caresser lentement d’abord pour faire monter la pression, puis de plus en plus rapidement au fur et à mesure que l’excitation ainsi que l’envie de jouir me prend.

La couette tombe hors du lit, le corps de Damien est lui aussi pris subitement de soubresauts qui me font comprendre que ma petite branlette matinale a fait des émules aussi je tourne ma tête vers lui en ouvrant les yeux pour constater que je ne me trompais pas et que lui aussi s’active sur son sexe bien dur.

Il ouvre les yeux à son tour et me sourit en continuant de plus bel, jusqu’à ce que comme la fois avec Aurélien, il se tourne vers moi pour m’asperger le pubis de son jus chaud qui déclenche aussi sec mon orgasme en m’inondant cette fois la poitrine sous son regard rieur et satisfait de notre complicité.

C’était à peu près certain que nos manipulations frénétiques feraient suffisamment de bruit pour réveiller l’autre habitant de la chambre qui nous regarde surpris de cet échange de bons procédés.

- On ne s’emmerde pas on dirait !! Vous auriez pu me réveiller quand même !! Bande de cochons !!

Il vire rapidement sa couette pour nous montrer son érection qui au contraire de nous, n’a pas encore reçu l’aide nécessaire pour qu’elle se calme.

- J’ai l’air de quoi maintenant ?
- (Damien) D’un autre cochon qui va se branler devant nous pardi !!

Guillaume sourit en se redressant sur les coudes et en observant son sexe tendu.

- Il y en a un qui se dévoue ?

Damien me regarde surpris.

- C’est l’hétéro qui vient de parler tu crois ?
- On dirait bien Hi ! Hi !
- Chiche on le prend au mot ?


2eme ANNÉE Pâques : (02/127) (Reims) (Chez les Viala) (suite)


Guillaume nous voit alors nous lever, son visage marque alors l’incrédulité la plus pure.

- Hé !! Je disais ça pour déconner !!

Un peu tard car nous sommes déjà sur lui, Damien à lui prendre les deux mains pendant que je m’allonge sur son frère en riant et surtout en étalant bien sur sa peau le sperme dont j’étais recouvert, recevant en retour des petits grognements offusqués de mon copain.

- Mais t’es dégueulasse !! J’en ai partout maintenant !! Bande de PD !!
- (Damien) C’est nous qu’il traite de PD ?
- On dirait bien, oui !!
- (Damien) On lui montre qui c’est le PD ?
- Chiche Hi ! Hi !
- (Guillaume) Hé !! C’est quoi l’embrouille ?
- (Damien) Vas-y « Flo » !! Je le tiens !!

Je regarde Guillaume pour m’assurer qu’il prend bien ça à la plaisanterie, ses joues enflammées et son regard faussement outragé me confortent que c’est bien le cas, aussi je m’assois sur ses genoux pour bien le bloquer à mon tour.

- Combien tu paries que tu ne tiens pas une minute ?
- (Guillaume) Dans tes rêves le rouquemoute Hi ! Hi ! Ce n’est certainement pas un mec qui va me faire cracher, sois en sûr !!

Damien vient s’asseoir sur le haut de sa poitrine pour lui bloquer les bras avec ses genoux, il ne se rend même pas compte qu’en faisant ça, il met quasiment son sexe devant les lèvres de son frère.

- Vas-y « Flo » !! Je tiens le pari !!

Malgré tout, force est de constater que le gaillard ne débande pas un instant et qu’au contraire il est même de plus en plus raide, sa queue faisant de légers battements d’avant en arrière sous l’excitation qui le tient en haleine.

Ça me fait tout drôle de lui attraper la hampe, c’est la première fois que j’ai un geste aussi intime avec lui, alors que jusque-là nous nous contentions de nous masturber l’un près de l’autre et que les seuls contacts que j’avais jusqu’à présent étaient ceux d’avec sa cuisse contre la mienne.

- (Guillaume) Déjà dix secondes, blaireaux !!
- Il m’en reste bien assez pour que tu arroses le cul de ton frère mon gars !!

Mon pouce vient recouvrir son gland en le frottant doucement, l’effet doit être suffisamment plaisant car il s’arrête aussitôt de gesticuler pour pousser un petit cri de gorge.

- Arhh !! Putainnnn !!!!
- (Damien) Il a l’air d’aimer ça en plus !! Et c’est nous qu’il traite de cochons ? J’y crois pas !!

Je presse de plus en plus fort en tournant légèrement pendant que mon autre main part à l’aventure et lui attrape les burnes qui remontent vite fait, preuve s’il en faut que mes caresses ne le laissent pas indifférent.

Je laisse mon pouce frotter doucement sur son gland décalotté pendant que le reste de ma main le masturbe avec de plus en plus de force et il ne me faut pas longtemps avant de comprendre qu’il arrive au point de non-retour, la couleur du gland devient cramoisie quand le premier jet s’échappe, vite suivi de plusieurs autres tout aussi puissant qui viennent atteindre les fesses de Damien visiblement étonné de la jouissance aussi rapide de son frère.

Il se penche en avant pour s’en assurer et regarde par-dessous son aisselle, ce geste amène son sexe à se poser sur la bouche de Guillaume qui crachote alors en tournant la tête.

- Pouah !! Vire ta queue de là si tu ne veux pas que je te la morde frangin !!

Damien ne se le fait pas dire deux fois et se lève d’un bond en mettant sa main à son cul pour constater qu’il y a bien reçu les giclées de Guillaume.

- Beurk !! C’est dégueu !!! Bon !! Je file sous la douche !!

Nous restons tous les deux Guillaume à nous regarder bizarrement, moi avec gêne maintenant que l’amusement est passé et lui avec une certaine honte mêlée encore du plaisir qu’il y a pris.

- (Guillaume) Je n’aurais jamais cru que ça me ferait un effet pareil !! Parole !!
- Tu ne m’en veux pas ?
- Bien sûr que non !! Je n’avais qu’à pas commencer !! Quand Léa va savoir ça, je n’ai pas fini de me faire charrier crois-moi Hi ! Hi ! Il n’y a pas à dire, tu es doué !! J’ai pris mon pied comme jamais !!
- Hé !! Tu ne vas pas virer homo ?
- Pas de risques t’inquiète !! Juste que je ne mourrai pas sans savoir ce que ça fait Hi ! Hi !


2eme ANNÉE Pâques : (03/127) (Reims) (Chez les Viala) (suite)


« Dans la chambre de Damien »

Les exclamations, les rires et le claquement de la porte de la chambre voisine quand Damien file à la douche, réveillent Antonin qui s’ébroue, toujours autant surpris de se retrouver dans un vrai lit.

La semaine qui vient de s’écouler a été pour lui comme un conte de fées, la découverte d’une quantité invraisemblable pour lui d’amis de Florian lui tourne encore la tête et il doit bien s’avouer qu’il n’en a pas retenu la moitié des noms, mise à part bien sûr la fratrie Viala avec qui il a tout de suite sympathisé.

L’accueil qu’ils lui ont fait n’a d’égal que la gentillesse de Florian depuis toute cette semaine auquel il se remémore les points essentiels pour sa nouvelle vie.

***/***

« Lundi »

Témoignage au bureau de la DST et demande de papiers d’identité, avec toutes les autorisations nécessaires pour qu’il puisse vivre sans soucis en France le temps qu’il le voudra.

« Mardi »

Rencontre avec la famille Viala ainsi qu’avec tous les amis de Florian vivant à Reims.

« Mercredi, jeudi et vendredi »

Explications de son futur travail et installation dans un bureau provisoire au secrétariat du CHU, où toutes les communications pour le docteur De Bierne transiteront à partir de la semaine suivante.

Antonin est resté avec la secrétaire d’André qui a passé les trois jours pour lui expliquer son tout nouveau travail ou du moins la partie médicale et administrative pendant les jours de présence de Florian à l’hôpital.

« Samedi »

Laboratoires Bohringer où comme pour le CHU, Antonin s’est vu attribuer un bureau près de celui que Florian s’est vu également mettre à disposition après une présentation au personnel qui marque encore Antonin par cette étrange atmosphère de respect et d’adulation qu’il a ressenti tout au long de cette journée.

***/***

Ça, c’était la journée, car les soirées ont été tout aussi remplies et Antonin s’est émerveillé de cette ambiance familiale si particulière chez les Viala où tous ont le même droit à s’exprimer et ne s’en privent pas, traitant de tous les sujets sans tabou ni faux semblant avec une sincérité désarmante pour qui comme lui y assiste pour la première fois.

Le vendredi soir est celui qu’il a le plus apprécié, y découvrant encore de nouveaux amis mais surtout s’émerveillant de cette musique tout autant que de la voix d’Anthony, le garçon aveugle qui a réussi l’exploit de lui amener les larmes aux yeux pendant toute la durée du concert.

Un petit ricanement amusé quand Antonin visualise mentalement Florian à la guitare, décidément son ami le surprendra toujours autant et cette soirée restera longtemps dans sa pensée.

Antonin décide de se lever pour satisfaire un besoin pressant qu’il retenait depuis un moment, voulant profiter le plus possible du confort douillet de ce lit ainsi que de cette chambre qui lui a été si gentiment mise à sa disposition.

Il tombe nez à nez avec Damien qui sort nu de sous la douche.

- (Antonin) Excuse-moi !! Je croyais qu’il n’y avait plus personne et la porte n’était pas fermée.
- (Damien) Tu sais ici nous ne sommes pas vraiment pudique et ça t’arrivera encore, alors tu ferais mieux de t’y faire.

La vue de Damien nu lui parlant comme si de rien n’était trouble plus que de raison Antonin qui se dit que ça aurait aussi bien pu être Florian et qu’il se serait encore une fois débrouillé pour ne rien laisser paraître alors qu’il ne souhaite qu’une chose, retrouver la même intimité avec lui que lors de leur première rencontre sous la douche où des choses ont été dites ce jour-là qu’il ressasse en boucle depuis.

- (Damien) Ça va ?


2eme ANNÉE Pâques : (04/127) (Reims) (Chez les Viala) (suite)


- Hein !! Heu !! Oui, pourquoi ?
- J’en sais rien en fait !! Je te trouve bizarre à me regarder sans me voir, perdu comme tu sembles l’être dans tes pensées. Si quelque chose ne va pas, tu peux nous en parler tu sais ?
- Non !! Tout va bien, merci !! Juste que je n’en reviens toujours pas de tout ce qu’il m’arrive.
- Et c’est de me reluquer la queue qui te fait penser à ton ancienne condition ?
- Bien sûr que non !! Ça n’a rien à voir !!
- Peut-être que tu en voyais une autre et que tu n’oses pas franchir le pas ? C’est si difficile pour toi de t’avouer que quelqu’un te plaît suffisamment pour avoir envie de le serrer dans tes bras ?

Antonin baisse les yeux en rougissant violemment, il ne pensait pas être aussi lisible pour les autres.

- Tu ne comprendrais pas de toute façon !
- Est-ce que tu me considères comme un ami ?

Antonin relève les yeux pour fixer Damien avec franchise.

- Bien sûr pourquoi cette question ?
- Parce qu’à un ami on peut tout dire.
- Mais !! Il n’y a rien à dire Damien, tout simplement !
- A d’autres !! Et puis arrête de te tortiller comme ça, va pisser si tu as envie !!

Damien voit la gêne sur le visage d’Antonin.

- Je vais me raser si ça ne te dérange pas, comme ça, je te tournerai le dos et tu pourras le faire tranquillement.

Il joint l’acte à la parole et ne fait plus cas d’Antonin qui après une longue hésitation, soupire un grand coup mais ne résiste plus à l’envie qui lui monte à la gorge.

Il descend le devant de son pantalon de pyjama une fois devant la lunette des toilettes et commence à se soulager en jetant néanmoins un regard inquiet vers son ami de peur qu’il se retourne.

Damien n’en a bien sûr pas la moindre intention et commence comme il le lui a dit à se raser le visage, seulement aucun des deux n’a pensé qu’une autre personne pourrait avoir la même envie et comme la porte n’est toujours pas fermée à clé, ce qui devait arriver arriva, celle-ci s’ouvrant une nouvelle fois pour laisser apparaître un petit rouquin qui d’abord étonner de les voir à deux dans la salle de bain alors qu’il croyait n’y voir que Damien, il ôte son slip sans aucune pudeur pour filer sous la douche se nettoyer des affres de leur réveil mouvementé.

Antonin se fait tout petit en essayant vaille que vaille de terminer ce qu’il était en train de faire malgré la honte qui le reprend une nouvelle fois à être découvert dans un moment pour lui aussi intime.

Malgré tout, il ne peut s’empêcher de tourner la tête vers le petit rouquin qui s’ébroue sous l’eau chaude de toute évidence ravi de s’y trouver et bien sûr ce qui devait ne surtout pas arriver ne manqua pas de le faire, Antonin sentant son sexe gonflé dans sa main pour bientôt se dresser fièrement à sa plus grande honte mais surtout sous l’œil amusé de Damien qui a pu observer tout ça depuis le miroir du lavabo.

Il passe son visage sous l’eau pour l’essuyer ensuite avec une serviette et s’apprête à les laisser seul, non sans lui glisser quelques mots au creux de l’oreille pour qu’Antonin seul l’entende.

- Elle se pose beaucoup moins de questions que toi on dirait Hi ! Hi ! Jette-toi à l’eau mon pote, ou plutôt va le rejoindre sous la douche ce qui reviendra au même Hi ! Hi !

Damien va pour sortir, il se reprend en rajoutant d’un air grivois.

- N’oublie pas de refermer derrière moi cette fois Hi ! Hi ! Manquerait plus que ce soit un des parents qui se pointe !!

Antonin remet tant bien que mal son sexe dans son pantalon qui de fait montre un joli chapiteau qui est encore plus explicite sur son état d’excitation avancée, il plaque une main dessus pour camoufler du mieux possible son érection et s’apprête à suivre le conseil éclairé de Damien, sauf qu’il reste hésitant en se tournant une fois de plus vers Florian qui lui tourne toujours le dos dévoilant ainsi ses petites fesses d’un blanc laiteux des plus attirantes et après un long soupir de regret Antonin préfère sortir à son tour, n’osant pas aller le rejoindre malgré les fortes pulsions qui l’y pousse.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 06-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (05/127) (Reims) (Chez les Viala) (fin)


***/***

Quand j’entends la porte se refermer, je me retourne pour vérifier que je suis bien seul et dévoile à mon tour l’érection qui m’a pris en suivant d’une oreille attentive la petite conversation entre mes deux amis, un sourire me vient aux lèvres quand Thomas qui a également tout suivi me susurre dans la tête.

- Tu as eu raison de ne pas le brusquer.
- Ce n’était pas dans mes intentions tu le sais bien ! J’ai bien cru pourtant qu’il suivrait les conseils de Damien.
- Il en meurt d’envie mais Il a juste peur des conséquences.
- Mets-toi à sa place aussi !!
- (Thomas) Il finira par comprendre que nous ne sommes pas comme ça et il viendra de lui-même le moment venu, quand il se sentira prêt et en confiance.

Je me caresse le sexe doucement en rêvassant.

- Il est trop craquant, je l’apprécie de plus en plus tu sais ?
- Sois juste patient avec lui « Flo ».
- Mouaihhh !! Enfin !! Nous verrons bien où tout ça va nous mener, tu fais quoi aujourd’hui ?
- Je vais rejoindre des amis que je me suis faits ici, nous avons prévu de passer la journée tous ensemble et ce sera certainement un restau/ciné, après ça je dois revoir mes cours pour quand je reprendrai le bahut.
- Et pour « Math » ?
- Ça va !!
- Vous ne vous faites pas la gueule quand même ?
- Bien sûr que non !! J’ai juste été surpris quand il m’a téléphoné pour m’avouer les paroles qu’il a eues contre moi, il s’est excusé et je sais que cette fois il a été sincère.
- J’étais déjà au courant qu’il était jaloux de toi, mais je n’aurais jamais pensé que ça irait aussi loin !
- Pourquoi tu ne m’en as jamais parlé ?
- Je ne voulais pas t’inquiéter avec ça c’est tout, en plus je croyais vraiment qu’il avait compris. Attends !! Je te repasse la scène !!

J’ouvre mes souvenirs au moment où j’étais menotté dans la roulotte et je fais défiler le moment entre son départ pour trouver les clés et son retour un peu plus tard.

Thomas ne dit rien pendant que je lui visualise toute notre conversation entre Mathis et moi, avec en arrière-plan les idées saugrenues de Damien.

- (Thomas) Pourquoi tu ne m’as jamais rien dit des sentiments que tu éprouves pour « Math » ?
- Parce que de toute façon ça n’aurait servi à rien puisque vous deux c’est impossible.
- Mais…
- C’est toi que j’aime « Thom » !! Crois-moi c’est un bien petit sacrifice par rapport à ce que j’éprouve pour toi, alors n’en parlons plus tu veux bien ? Ça ne sert à rien de se faire mal sans raison.
- Mais c’est à toi et à Mathis que tu fais mal !! Je peux comprendre tu sais ? Il avait l’air tellement malheureux quand il m’a parlé, je l’aime Florian !! Bien sûr pas de cette façon-là mais je l’aime vraiment et j’ai eu de la peine pour « Math » quand j’ai compris qu’il n’y pouvait rien et que c’était plus fort que lui.
- Nous pourrions peut-être lui faire un beau cadeau d’anniversaire et faire en sorte qu’ensuite lui et moi n’y pensions plus que comme un beau souvenir.
- Il faudrait que je ferme la « porte » alors ?
- Tu pourrais juste la pousser pour ne voir que ce que tu veux ?
- Tu l’aimes donc aussi ?
- Il te ressemble trop !
-… Je… comprends… mais il faudra que Damien soit d’accord lui aussi, c’est la seule condition que j’y mets !!
- Nous ferons ça tous les quatre ou pas du tout !!
- De quoi ????
- En couples je veux dire, toi et moi, Damien et Mathis, tous ensemble et peut-être qu’il se passera quelque chose entre moi et « Math » si je te sens avec moi.
- C’est peut-être le mieux en effet, après tous les frangins se branlent bien ensemble !! Pourquoi ne ferais-je pas un effort pour Mathis !!
- Je vois que tu as compris où je voulais en venir, maintenant rien n’est fait et nous verrons bien si l’occasion se présente un jour, ce n’est pas moi qui forcerai les choses et de toute façon « Dami » a son mot à dire lui aussi.

Je soupire en sortant de la douche, cette histoire ne doit en aucune façon m’obnubiler plus qu’avant et j’avais réussi à mettre mes sentiments pour Mathis dans un coin de ma mémoire, les faire ressortir n’est pas la meilleure chose à faire même si je suis parfaitement conscient que ma sexualité n’est pas dans la norme actuelle et bien qu’elle me convienne parfaitement, je ne souhaite pas l’imposer à qui que ce soit qui pourrait y trouver ombrage.


2eme ANNÉE Pâques : (06/127) (Afrique)


« Dispensaire »

Les machines imposantes pour ne pas dire énormes, arrivent de plus en plus nombreuses depuis quelques jours et des bungalows ont été installés en premier sur une vaste zone débroussaillée à cet effet.

La base vie qui va recevoir les centaines d’ouvriers a pris très rapidement de l’ampleur, au point de devenir un vrai camping.

Les énormes engins au sigle de la DBIFC arrachent les vieux arbres après que ceux plus jeunes aux racines moins profondes aient été replantés dans la longue trouée laissée encore visible comme une profonde cicatrice malgré un reboisement intensif.

Le père Antoine regarde tout ce grouillement d’ouvriers depuis le dispensaire qui deviendra à terme et après rénovation un centre vétérinaire réserver à Raphaël, l’ami de Florian que le brave ecclésiastique a appris à apprécier lors de son dernier passage à Aix en Provence.

Les travaux prévus pour trois ans permettront en fait d’ouvrir une partie du nouveau centre hospitalier bien plus tôt grâce aux plans fournis par Florian et qui ont beaucoup surpris les ingénieurs du projet, avant qu’ils n’y trouvent décidément rien à redire et en fassent en quelque sorte leur bible de construction.

Moins d’un an sera nécessaire pour qu’une des ailes du bâtiment soit mise en exploitation et le brave homme s’en réjouit à l’avance, ayant eu l’occasion d’admirer la maquette qui en a été faite avec les grandes salles blanches réservées aux opérations ainsi que la partie accueil comprenant une salle de jeux pour les enfants en attente de soins.

La logistique importante liée à tout ce monde ouvrier arrivant des quatre coins de la planète et qu’il faut loger, blanchir et nourrir, impressionne au plus haut point le père Antoine qui n’a jamais vu de sa vie autant de frets entreposés en un même endroit.

Bien sûr tout ceci est sous bonne garde policière, le pays n’étant pas et de loin réputé pour son altruisme et son honnêteté légendaire, il a donc accueilli avec plaisir des personnels spécialement venu de France à cet effet.

Qu’il y ait des amis de Florian dans l’encadrement policier démontre bien l’intérêt commun pour que tout se passe le mieux du monde, en se doutant bien également que le gouvernement prend lui aussi toutes les dispositions possibles pour la sécurité de celui qui compte à un point dont le père Antoine ne se rend sans doute pas compte mais que les sommes folles misent en jeu lui font chaque jour comprendre un peu mieux.

Un frottement de pattes et de pas sur le carrelage fait sourire le père Antoine qui n’est pas étonné en se retournant de voir venir vers lui le trio d’inséparable que forment « Kinou », Taha et Naomée qui lui est apparue la semaine précédente sous sa forme féminine qui l’a laissé dans un état d’ahurissement total.

Il en a maintenant pris son parti, conscient que pour les deux amoureux c’était sans doute le meilleur qui pouvait leur arriver et l’effet de surprise s’étant estompé, il est redevenu comme avant sans plus faire allusion à l’ancienne condition de Naomée qui d’ailleurs s’avère être devenue une jeune fille splendide même pour les canons de beauté Européens.

- Vous voilà enfin mes enfants !!
- (Taha) Nous avons dû aller rechercher « Kinou » au milieu des ouvriers mon père.
- (Naomée) Il est devenu très populaire depuis qu’ils ont appris à ne plus en avoir peur vous savez mon père !

Le père Antoine caresse l’énorme tête de la panthère qui ronronne de satisfaction, il observe aussi le jeune couple en revenant à des pensées beaucoup plus terre à terre les concernant.

- Je vous avais pourtant demandé de mettre des vêtements quand vous venez nous voir, les hommes qui travaillent ici n’ont pas l’habitude de rencontrer des gens quasiment nus et surtout de beaux jeunes gens comme vous l’êtes et je ne voudrais pas que cela finisse par créer des désordres.
- (Taha) Les femmes du village nous en ont promis pour dans quelques jours mon père et nous évitons de trop nous montrer devant les ouvriers.
- Pour l’instant je ne pense pas que le danger soit bien grand, mais dans quelques mois les choses ne seront plus pareilles et l’éloignement d’avec leurs familles commencera à se faire ressentir, vous comprenez bien j’espère à quoi vous risqueriez de vous exposer tous les deux.
- (Naomée) Et nous n’y tenons pas du tout père Antoine.
- Alors vous m’en voyez rassurer !! Je ne pensais pas vous voir aujourd’hui les enfants ? Où en est donc la construction de votre nouveau foyer ?
- (Taha) Ça avance bien mon père, toute la tribu nous aide beaucoup et nous pensons que nous pourrons y vivre d’ici quelques jours, la transformation de « Nao » a été prise par tous comme un don des dieux et du coup ils nous renvoient ici pour vous aider en s’occupant de notre futur foyer eux-mêmes.
- C’est très bien mes enfants, puisque c’est ainsi, allez donc aider la mère supérieure à préparer le repas.
- (Taha) J’ai appris mon père que de nouvelles sœurs allaient bientôt rejoindre votre communauté ?
- Monseigneur l’archevêque m’en a informé et je vous avoue en avoir été fortement surpris.
- (Taha) Il ne pouvait pas vraiment faire autrement je pense !! L’église aurait été alors la seule institution à ne pas tenter de mettre son nez dans les affaires de Florian Hi ! Hi !
- Allons mon enfant !! Il faut mieux y voir là la reconnaissance de l’évêché aux efforts que nous faisons ici depuis toutes ses longues années.
- (Taha) Votre église a une reconnaissance qui tombe bien à point il me semble !! Depuis le temps que vous lui demandez de l’aide, n’est-il pas vrai père Antoine ?
- Je préfère penser qu’elle a enfin pris l’importance que revêt cet endroit et qu’il était temps pour nos braves sœurs de prendre une retraite bien méritée, malgré qu’aux dernières nouvelles aucune d’elles n’avait l’intention de partir.
- (Taha) Tiens donc !! Pourquoi n’en suis-je donc pas étonné ?


2eme ANNÉE Pâques : (07/127) (Paris)


« Clinique privée »

La chambre est silencieuse, son seul occupant dort profondément et son visage ainsi que ses mains recouvertes de bandelettes, laissent à penser à un important traumatisme auquel aurait été sujet l’homme endormi.

***/***

« Une journée plus tôt »

Sacha sort de son rendez-vous où une importante somme d’argent lui a été remise par un collègue du FSB complètement inconnu pour lui.

Plusieurs contacts lui ont été donnés pour qu’il se refasse une identité et c’est d’un pas décidé qu’il traverse la capitale vers cette clinique où il doit rentrer sans tarder pour un acte de chirurgie esthétique qui devrait modifier pour un temps son visage et ses empreintes digitales.

Ne restera plus ensuite qu’à retrouver un autre contact pour la photo qui finalisera sa nouvelle identité provisoire, Sacha a été très clair pour ce qui est de son visage et ce n’est qu’en ayant la certitude que les produits qui lui seront injectés lors de l’opération disparaîtront rapidement, qu’il a accepté cette modification de ses traits pour pouvoir poursuivre plus sereinement sa mission.

Mission qui semble des plus délicates au vu des recommandations qu’il a reçues de sa hiérarchie ainsi que de toute cette intendance mise à sa disposition pour qu’il obtienne des résultats rapides.

***/***

« Retour au présent, appartement d’Eddy »

Eddy tourne depuis très tôt ce matin comme un lion en cage dans son appartement, après une nuit agitée où il tendait l’oreille à chaque bruit extérieur en priant pour que ce soit Sacha qui rentre.

Pourtant rien ne laissait présager qu’il découcherait, bien au contraire puisqu’ils venaient encore une fois de faire l’amour comme des fous et Sacha n’était redescendu que pour se réapprovisionner en cigarette au tabac du coin.

Eddy est en pleine confusion, d’un côté la disparition de celui qui pendant toute la semaine a été un amant comme jamais il n’en avait connu auparavant lui laisse comme une brûlure à l’estomac et de l’autre, confus de l’avoir perdu alors que sa capture était programmé dans les jours à venir.

Il a été tenté plusieurs fois de tout lui avouer car le lien affectif de plus en plus fort qu’il ressentait pour Sacha, lui donnait des scrupules à le trahir après s’être donné à lui avec autant de plaisirs.

Ce n’est qu’après mûres réflexions et serrements de cœurs, mais surtout d’avoir eu confirmation qu’il était bien le criminel notoire qu’il recherchait depuis plusieurs semaines, que sa décision a été prise de laisser les choses poursuivre leurs cours.

Eddy en est là dans ses pensées quand sa porte vole en éclats et que des hommes armés et casqués, en gilets pare-balles se ruent dans son appartement pour le coucher rudement au sol en hurlant à ses oreilles.

- Où est-il ??? Réponds !! Vous autres fouillez l’appartement et trouver le !!

Il ne leur faut pas bien longtemps pour constater qu’il n’y a personne d’autre et celui qui le maintient au sol reprend ses questions.

- Nous savons qui vous êtes et également qui est la personne qui loge avec vous !! Où est-il ??

Eddy a eu le temps pendant cette petite minute de répits pour se reprendre.

- Lâchez-moi !! Nous travaillons dans le même camp !!

Des pas lourds se font entendre près de lui alors qu’il a toujours la tête appuyée sur le parquet du salon et s’arrêtent à quelques centimètres de son visage, une voix plus posée s’adresse à lui.

- Dans le même camp vraiment ? Alors pourquoi n’avons-nous pas été avertis par vos services que vous aviez retrouvé ce criminel ?
- Nous voulions le faire juger chez nous !!
- Où est-il ?
- Je n’en sais rien !! Il a disparu depuis hier soir !!


2eme ANNÉE Pâques : (08/127) (Paris) (suite)


Le policier libère sa pression sur Eddy qui peut maintenant se redresser et voir à qui il a affaire, l’homme légèrement grisonnant à la forte stature qui le fixe toujours sans aménité lui amène un frisson d’appréhension car il reconnaît là l’assurance de ceux habitués à tuer.

- Je vous assure que je vous dis la vérité, nous devions nous emparer de lui d’ici un jour ou deux pour qu’il soit jugé chez nous pour ses crimes !!

Victor recule de plusieurs pas en fixant toujours l’agent américain dans les yeux, ses paroles résonnent comme la vérité et ne serait-ce le pourquoi du comment de la présence volontaire de Sacha chez cet Eddy qu’il n’arrive pas à comprendre, il serait prêt à croire à cette histoire.

- Vous allez devoir nous suivre, beaucoup de choses demandent des explications et je ne saurais que vous conseiller d’y répondre sans ne rien omettre, dans le cas contraire vous le regretteriez soyez en certains.
- Des menaces ? Nos pays sont alliés je vous rappelle !!
- Tiens donc !! C’est bizarre mais ce n’était pas ce que j’avais cru comprendre quant à la résolution de cette affaire ? Les enjeux vous dépassent et je ne saurais encore une fois vous conseiller d’être des plus coopératifs avec nos services.
- Sinon ?
- Sacha Voltok aurait encore un cadavre sur les mains que nous aurions retrouvé dans un appartement où il a passé quelques jours et nous serions désolés d’en avertir vos services une fois votre identité découverte.
- Vous ne feriez pas une chose pareille ??
- Il ne tient qu’à vous de m’en dissuader.
- Vous n’oseriez jamais faire ça !!

Victor fait signe à un de ses hommes d’approcher en lui tendant la main vers son arme munie d’un silencieux.

- Faites appeler une ambulance, dites que nous avons trouvé un homme blessé par balle dans l’appartement et qu’ils se pressent d’arriver !!
- Bien monsieur !!

Eddy voit l’homme pointer sur lui le pistolet en le fixant froidement sans aucune lueur d’humanité dans le regard, un long frisson de peur primale lui couvre l’échine et la sueur perle soudainement sur son front ainsi qu’à ses tempes quand il comprend ses intentions.

- (Victor) Comprenez qu’il n’y a rien de personnel mais que les enjeux sont trop importants pour perdre notre temps en palabres, votre rapprochement d’avec ce criminel vous rend coupable tout comme lui des actions qu’il mènera à partir d’aujourd’hui.

Un bruit feutré comme un souffle résonne dans la pièce, une auréole de sang commence à se répandre sur le haut de la manche d’Eddy en même temps qu’il ressent l’atroce brûlure de la balle qui lui traverse le muscle et lui fait perdre connaissance.

Un des hommes resté dans la pièce s’approche de Victor.

- Vous étiez obligé d’en arriver à cette extrémité monsieur ?
- C’était pour son bien croyez-le !! Il sera hors service pour un moment et il aura droit au rapatriement sanitaire vers son pays.
- Je ne comprends pas monsieur !!
- C’est parce que vous n’êtes pas au fait de tout ce qui concerne l’homme que nous recherchons, il ne laisse jamais de traces derrière lui et en agissant ainsi, j’ai sans aucun doute sauvé la vie de ce garçon tout en lui faisant suffisamment peur pour qu’il nous révèle tout ce qu’il sait.

***/***

« Quelques jours plus tard, bureaux du directeur de la DST »

Maurice laisse entrer son visiteur et referme la porte de son bureau avant de se retourner vers lui le visage curieux d’apprendre ce qu’il sait.

- Assieds-toi Victor, qu’as-tu appris qui pourrait faire avancer nos recherches ?
- Rien du tout hélas, si ce n’est que ce Sacha a une chance de cocu !! Une journée plus tôt et nous l’aurions cueilli au lit en train de copuler avec l’Amerloque !!
- Ils étaient donc amants ?
- Soi-disant pour qu’il ne se doute de rien en attendant qu’ils soient prêts à l’arrêter !!
- Drôle d’histoire quand même !! Il aurait pu facilement se brûler les ailes en jouant un jeu pareil !!
- Je pense qu’il y avait des sentiments très forts entre eux patron !!



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 06-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (09/127) (Paris) (fin)


- Vraiment ?? C’est encore plus incroyable alors qu’il connaissait son identité !! Comment va-t-il ?
- Il s’en remettra patron, rien de bien grave !!
- Tu étais obligé de lui tirer dessus ?
- Il fallait qu’il craigne pour sa vie sinon il n’aurait jamais déballé son histoire comme il l’a fait patron.
- Nous allons avoir du mal à expliquer ton geste aux autorités de son pays, tu t’en rends compte j’espère ?
- Pas forcément patron !! Il m’a révélé certaines choses qui si ses services l’apprenaient, lui porteraient certainement préjudice et je pense qu’il en est conscient, d’ailleurs nous avons eu une petite conversation dans ce sens !!
- De quoi s’agit-il ?
- De ses sentiments pour Sacha par exemple tout comme le fait qu’il s’est longtemps posé la question de le prévenir pour qu’il leur échappe, je ne pense pas que ce serait vu d’un bon œil pour la suite de sa carrière alors qu’avoir reçu une balle malheureuse lors de notre intervention lui amènera sans doute une médaille.

Maurice ne peut laisser échapper un petit sourire devant l’habileté de Victor à ce que son geste n’amène aucune réclamation.

- Je t’avouerai que j’avais une autre idée en tête mais que cette solution me va aussi bien.
- Florian ??
- Pourquoi penses-tu à lui ?
- À cause de Jonas, il nous a raconté comment l’oncle de Florian a guéri miraculeusement et après ce que j’ai vu au Japon, rien ne m’étonnera plus venant de ce garçon.
- J’avais en effet envisagé de demander à Florian de s’occuper de cet Eddy, une fois les traces de sa blessure effacées il lui aurait été difficile de porter des accusations contre toi sans passer pour un fou ou un mytho de la pire espèce. Maintenant je préfère ta solution même s’il y a un risque qu’il finisse par révéler la vérité un jour ou l’autre, Florian n’est ainsi pas impliqué et donc son nom ne risque pas encore d’attirer l’attention.
- Qu’est-ce qu’il devient au fait ?
- Aux dernières nouvelles il travaille beaucoup, le plus ahurissant dans l’histoire c’est que très peu de monde vient l’ennuyer et qu’il continue sa vie presque comme avant son voyage au Japon.
- Presque patron ?
- Il a son propre service au CHU et depuis que ça se sait, son carnet de rendez-vous explose.
- Fallait s’y attendre !! Maintenant que sa renommée s’est rependue au grand public.
- Il ne prend que les cas qui lui semblent les plus urgents, les appels viennent de très loin et certains malades sont prêts à faire des milliers de kilomètres pour que ce soit le docteur De Bierne qui s’occupe d’eux.
- Sa fortune est faite alors ?
- Elle l’était déjà sans ça et détrompe-toi Victor, il ne demande pas de rétributions aux actes qu’il pratique depuis qu’il est rentré !! Juste l’hôpital qui facture ses frais de personnels et ses nuitées quand il est nécessaire que le patient reste plusieurs jours.
- Brave gosse !!

Maurice sourit en se disant que d’appeler Florian un « gosse » n’était vraiment pas le mieux pour le dépeindre, quoique des fois il se demande si son comportement ne mérite pas cette appellation.

- Revenons à nos préoccupations tu veux bien ? Il faut dénicher à tout prix notre espion russe avant qu’il ait le temps de revenir au-devant de la scène et nous créer de nouveaux problèmes, j’ai une autre mission pour toi comme tu le sais aussi j’aimerais que nous terminions au plus vite celle-ci.
- J’ai bien peur que ce ne soit pas aussi facile patron !! C’est une vraie anguille ce type !! Je me demande bien pour quelle raison il est parti aussi vite ? Ce serait étonnant qu’il se soit méfié d’Eddy, je pense plutôt qu’il a reçu de nouveaux ordres et qu’en ce moment il fasse en sorte qu’on ne le reconnaisse pas, il faut s’attendre à ce que son portrait ne soit plus d’actualité d’ici pas longtemps.
- Tu as raison !! Nous devons mettre nos meilleurs spécialistes sur le coup, qu’ils nous concoctent quelques portraits de lui modifiés. Il pourrait se laisser pousser la barbe ou la moustache, voire teinter ses cheveux ou encore se faire faire des injections de botox ou un autre produit similaire lui changeant la forme de son visage.
- Vous pensez à la chirurgie esthétique patron ?
- C’est quasiment une certitude s’il veut pouvoir circuler sur notre territoire avec une nouvelle identité !!
- Il est trop imbu de son physique pour risquer de l’enlaidir patron, c’est une chose que j’ai apprise d’Eddy qui le surprenait souvent à s’admirer dans la glace dès que l’occasion lui était donnée !!
- Des injections ou des implants faciles à enlever après coup alors ? Ça se tient !! Je vais faire surveiller les entrées récentes dans les cliniques privées, avec un peu de chance nous retrouverons sa trace !! De toute façon, il faut bien commencer nos recherches quelque part !!
- Je m’en occupe patron !!


2eme ANNÉE Pâques : (10/127) (Reims)


La vie a repris son rythme d’avant toute cette histoire de voyage au Japon, les Viala sont heureux d’avoir leur petite famille réunit et ont accepté Antonin comme ils l’avaient fait précédemment pour Florian, la vie à la maison est redevenue trépidante et pleine de gaîté, le temps passant à toute vitesse sans qu’ils ne s’en rendent compte.

Il n’est bien sûr plus question de trouver un logement à Antonin qui fait maintenant partie intégrante de la famille, le garçon les ayant tous conquis par sa douceur et sa gentillesse, oubliant petit à petit la triste vie qu’il avait connue jusque-là.

Annie ayant souvent les larmes aux yeux d’émotions aux câlins qu’il lui réclame avec de moins en moins de gêne, au fur et à mesure qu’il comprend que ceux-ci sont également un vrai plaisir pour cette femme qui au fil des jours devient pour lui comme une seconde mère.

Les soirées où tous se retrouvent étant un vrai moment de plaisir pour toute la famille, la fratrie se partageant entre leurs amis tant communs que particuliers en se réservant des moments privilégiés où ils s’enferment dans une des chambres pour discuter de tout et de rien en refaisant souvent le monde dans des fous rires particulièrement bruyants qui amènent la sérénité aux deux « parents » qui les entendent aussi heureux d’être ensemble.

C’est un samedi soir au lendemain du retour de la grange où ils s’éclatent à jouer ou écouter la musique en se retrouvant avec tous leurs amis vivant dans la région, qu’un événement arriva qui chamboula quelque peu l’ordre établi depuis plusieurs semaines.

Tout commença lors d’une discussion au hangar survenant une semaine plus tôt, pendant la soirée où Marc entouré de ses colocataires et du couple que forme Sylvain avec Sébastien, s’étonna amicalement et à haute voix pour se faire entendre d’eux malgré la musique de la façon dont Antonin dévore continuellement du regard le jeune rouquin qui se déhanche comme un fou avec sa guitare comme à son habitude et ce à la plus grande joie de son public complètement fanatique.

- Qu’est-ce qu’il attend pour se décider ?
- (Flavien) De qui tu parles ?
- D’Antonin pardi !! Regardez-le !! Il ne quitte pas « Flo » des yeux dès qu’il se croit invisible !!
- (Carole) Il est trop timide je pense.
- (Marc) Et comme ce n’est pas Florian qui fera le premier pas, il n’est pas près de conclure le pauvre !!
- (Sylvain) Je crois plutôt qu’il meurt de trouille oui !!
- (Sébastien) N’importe quoi !! Pffttt !! Pourquoi veux-tu qu’il ait peur ?
- (Sylvain) De se faire jeter et de perdre la confiance et l’amitié de Florian, tiens donc !!
- (Carole) Il est complètement à côté de la plaque Antonin !! Florian n’attend que ça qu’il se déclare !!
- (Son jumeau) Et comment tu sais ça toi ?
- (Carole) Parce qu’il me l’a dit !!
- (Flavien) Florian ??
- (Marc) Je ne sais pas ce que vous en pensez tous, mais il serait grand temps de mettre les pieds dans le plat !! Antonin est un petit mec qui manque visiblement d’affection, je ne parle pas de l’amitié que nous avons pour lui entendez le bien mais d’un sentiment plus intime et dont il manque désespérément, ça se lit sur son visage que ce garçon ne demande qu’à être aimé !!
- (Sébastien) Je vais être jaloux si tu continues Hi ! Hi !

Marc tire la langue à son chéri.

- Tu sais combien je kiffe les beaux blonds pourtant ? Antonin est je dois bien l’avouer un petit mec super-canon, mais ne t’inquiète pas mon grand, je te préfère toi et rien ne me fera changer d’avis.
- (Carole) J’ai peut-être une idée les mecs !!

Mickael qui jusque-là se contentait d’écouter sans participer.

- Houlà !! Depuis quand ça arrive ces choses-là ?

Carole regarde Catherine qui lui fait un clin d’œil.

- C’est à toi ce macho ?
- Hélas oui !! Pour lui les filles ce ne sont que des poupées pour jouer avec son kiki.
- Ah !! Je me disais aussi Hi ! Hi !

Mickael pique un bol devant l’adversité féminine qui semble en plus bien s’entendre depuis qu’elles se connaissent.

- Si vous vous y mettez à deux ce n’est plus du jeu, aidez-moi les gars !! Montrons-nous solidaires entre mecs !!
- (Marc) Dis-nous plutôt à quoi tu penses ma belle ?
- (Carole) Damien pourrait nous aider, c’est lui qui dort avec Florian pendant qu’Antonin a pris sa chambre pas vrai ?
- (Marc) Développe !!
- S’il demandait à Mathis de venir passer le prochain week-end par exemple ? Il serait bien obligé de reprendre sa chambre et Antonin n’aurait pas d’autres choix que de dormir avec un garçon !!
- (Marc) Cool !! Imagine si Léa et Chloé viennent aussi ?
- (Carole) Florian et Antonin n’auraient plus que la solution du canapé.

Marc regarde autour de lui et capte Damien qui discute avec Grégory et Julien, il se lève pour aller les rejoindre et discute quelques minutes avec eux, il revient ensuite s’asseoir à sa place comme si de rien n’était.

- C’est bon !! Damien s’en occupe !! Il va téléphoner à Mathis qui se chargera de prévenir les filles !!


2eme ANNÉE Pâques : (11/127) (Reims) (Une semaine plus tard, samedi matin)


« Chez les Viala »

- Il va falloir envisager de revendre l’appartement pour en prendre un plus grand, il nous faudrait une chambre de plus tu t’en rends bien compte j’espère ?
- (Frédéric) Maintenant qu’Antonin fait partie de la famille, cela va de soi et Damien ne va pas pouvoir continuer comme ça à partager le même lit que Florian, même si pour l’instant ils se sont tous très bien fait à cette solution.
- (Annie) Nous pourrions en parler aux garçons pour savoir ce qu’ils en pensent ?
- Laissons passer le week-end, ils seront plus réceptifs après que deux d’entre eux auront passé une nuit dans le canapé.
- Tu as raison chéri !! Mais je ne sais pas pour toi, mais pour ma part j’ai eu comme l’impression que cette visite surprise de leurs amis ne soit qu’un coup monté pour rapprocher Antonin d’avec Florian.

Frédéric sourit à sa femme car lui aussi a pensé la même chose en apprenant au petit-déjeuner l’arrivée des trois Aixois.

- Explique-moi pourquoi nous sommes prêts à trouver ça normal ?
- Sans doute parce que nous avons accepté la sexualité très particulière de Florian et que nous n’y voyant rien de malsain.
- (Frédéric) Crois-tu qu’Antonin va se décider enfin pour avouer à « Flo » ce qu’il ressent pour lui ?
- Je pense que les garçons ont monté ce coup-là justement pour les rapprocher suffisamment pour qu’il le fasse, tu sais bien que ce n’est pas Florian qui fera le premier pas dans ce sens.
- C’est très bien de sa part je trouve, Antonin connaît la particularité de Florian quant à ses relations avec ses amis et c’est à lui d’intégrer ou non ce petit groupe en connaissance de cause, le fait que « Flo » ne lui mette pas la pression montre bien ses sentiments envers lui et surtout qu’il ne veut pas lui laisser entendre qu’il ne serait rien d’autre qu’un… Comment disent les jeunes au fait ??? Ah oui !! Un plan cul !!
- (Annie) Il doit déjà bien s’en douter tu sais !!
- Alors laissons faire les choses et ce qui doit arriver, arrivera !! En attendant nous devrions vraiment envisager de prendre un appartement plus grand et ce quelle que soit la décision qu’ils prendront, car de toute façon le problème de la cohabitation dans les chambres se fera pour l’un ou l’autre des garçons.
- Laissons passer le week-end et nous prendrons cette décision tous ensemble !!

***/***

« Quelque part dans Reims »

- Très bien jeune homme !! Si vous êtes prêt, nous pouvons y aller !! Démarrez le véhicule et insérez-vous dans la circulation !!
- Je suis prêt monsieur !!

L’homme feuillette le dossier du jeune rouquin assis à la place du conducteur et qui démarre sa journée d’examinateur de la plus belle des façons pour lui, c’est-à-dire sans paraître stressé le moins du monde et avec une politesse tout comme une gentillesse de plus en plus rare.

Pendant que le jeune homme démarre, met son clignotant et passe la première pour s’engager dans la circulation, il lit machinalement son dossier en s’étonnant vivement d’avoir affaire à un candidat libre qui n’a pas choisi l’option auto-école ne serait-ce que pour le minimum de leçons de conduite requises par la réglementation et qu’il a passé en deux jours de temps seulement, ce qui n’est pas et de loin dans ce qu’il est habitué à rencontrer comme cas d’école.

Malgré tout, la fluidité de conduite du garçon et sa façon naturelle de tenir le volant, le laissent suffisamment perplexe pour qu’il ne prête pas attention à son patronyme qui sinon n’aurait pas manqué de l’étonner encore plus et c’est donc comme pour monsieur tout le monde qu’il juge la conduite du jeune De Bierne.

- C’est très bien jeune homme, à la prochaine intersection vous tournerez à gauche et vous entrerez dans le parking pour y effectuer une manœuvre.
- Bien monsieur !!

***/***

« Gare de Reims »

La fratrie attend avec nervosité la venue du train amenant leurs chéris, heureux de ce petit coup monté qui joindra l’utile à l’agréable.

Quelle n’est pas leur surprise quand ils ne voient pas trois mais quatre visages bien connus se diriger vers eux avec un immense sourire aux lèvres et les deux grands blonds se tenant côte à côte ne manquant pas une fois encore de faire forte impression auprès des personnes présentes en gare ce matin-là.

- (Guillaume) Si je m’attendais à celle-là !!!


2eme ANNÉE Pâques : (12/127) (Reims) (Samedi matin) (fin)


- (Damien) Thomas !!! Waouh !!! Quelle surprise !!!
- (Aurélien) En fait c’est plutôt logique qu’il soit venu !!
- (Guillaume) Tu as raison et je pense que ça sent bon pour Antonin qu’il soit là !!

Damien observe attentivement la façon dont se tiennent les deux cousins, sacs à dos en bandoulière et serrer l’un contre l’autre avec un visage épanoui, plus aucune tension ne semble régner entre eux deux et Damien pousse un ouf de soulagement de les voir redevenus comme avant.

Mathis voit bien lui aussi le soulagement de Damien et son sourire devient encore plus resplendissant, dépassant un bref instant l’intensité de celui de Thomas qui se remémore mentalement la conversation qu’ils ont eue dans le train avec son cousin et qui a ôté toute équivoque entre eux, faisant comprendre à Mathis qu’il ne s’opposerait pas à un rapprochement avec Florian si celui-ci en éprouvait l’envie.

C’est donc avec un plaisir manifeste qu’ils se retrouvent tous en cette matinée ensoleillée mais froide et qu’ils prennent le chemin les menant à l’appartement où ils sont encore une fois accueillis par Frédéric et Annie cette fois encore avec un plaisir si évident qu’ils en sont tous les quatre émus.

Annie serre Thomas et Mathis dans ses bras tandis que Frédéric en fait autant avec Chloé et Léa.

- (Annie) Portez vos affaires dans les chambres les enfants !! Nous verrons plus tard comment nous nous organiserons pour cette nuit.
- (Chloé) Florian n’est pas là ?
- (Annie) C’est ce matin qu’il passe son permis, il ne devrait plus tarder maintenant.
- (Thomas) Et Antonin ?
- (Annie) Il travaille au CHU ce matin, il devait mettre à jour les rendez-vous de Florian pour la semaine prochaine.
- (Thomas) Il a l’air de prendre son nouveau travail à cœur on dirait ?
- (Annie) Il nous étonne chaque jour davantage figure toi, ce garçon méritait que quelqu’un s’occupe de lui pour lui mettre le pied à l’étrier et son « patron » est ravi de l’avoir avec lui, il dit qu’il n’a jamais été aussi tranquille depuis qu’Antonin a pris son poste de secrétaire particulier.
- (Mathis) Ça y est alors !! Florian joue les grands patrons maintenant ? Il s’est enfin décidé à se prendre en mains ?

Damien regarde ses deux frères qui comme lui se retiennent d’éclater de rire, ils n’ont pas vraiment trouvé de différence depuis le retour de leur ami du Japon et la déconnade est toujours menée avec la même constance des premiers jours, alors dire que Florian s’est enfin pris au sérieux lui semble un d’euphémisme des plus amusant.

***/***

« CHU, secrétariat »

Antonin termine de cacheter le courrier pour aller ensuite à la machine à timbrer sous les regards amicaux mais surtout intéressés des autres secrétaires, toutes féminines celles-ci et qui apprécient d’avoir ce magnifique petit blond comme collègue, une petite pointe de convoitises dans les yeux démontre à quel point elles sont devenues fans d’Antonin qui égaie leurs journées de bureau par sa gentillesse constante et son charme enjôleur teinté d’une pointe de timidité qui le rend si craquant pour toutes ces femmes mariées ou non qui travaillent avec lui.

Qu’il soit le secrétaire exclusif du docteur De Bierne et qu’il soit de sexe masculin, n’a étonné personne car toutes elles connaissent la sexualité de Florian et ont rencontré au moins une fois celui qui est son petit ami, un garçon merveilleux qui revient d’ailleurs souvent dans leurs conversations quand elles sortent "quelque peu" de leur "professionnalisme" habituel pour des échanges d’idées plus égrillardes.

Antonin termine ses dernières pesées, colle ses derniers timbres et va mettre le tas d’enveloppe dans la bannette prévue à cet effet, il regarde l’horloge avec la satisfaction du travail accompli et s’apprête à dire au revoir à ses amies quand son tout nouveau téléphone portable sonne et qu’il sursaute en cherchant nerveusement dans sa poche, pas encore habitué à manipuler cet engin qui pour lui est encore une vraie gageure de l’utiliser.

- Allô !!
-…

Les filles voient son visage devenir rouge brique, comme à chaque fois que c’est son « patron » qui l’appelle et s’en amusent au détriment d’Antonin qui sent ses oreilles devenir brûlantes.

- J’ai fini à l’instant !
-…
- D’accord, je t’attends en bas, bisou !!
-…

Antonin se rend enfin compte de ses dernières paroles et des sourires amusés qu’ils ont déclenchés sur les visages rieurs et il faut bien le reconnaître gentiment moqueurs de ses collègues, il baisse la tête en attrapant son manteau et quitte le bureau comme si sa vie en dépendait, déclenchant cette fois-ci les fous rires féminins.

C’est rouge de honte qu’il arrive dans la cour du CHU et qu’il tombe nez à nez devant Florian qui le dévisage avec attention, comprenant bien que le « bisou » lui a échappé bien que ça lui ait fait un extrême plaisir de l’entendre.

***/***

- (Antonin) Excuse-moi !!

Je lui tends ma joue avec un petit sourire en coin.

- Alors !!! Il vient ce bisou ?



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 06-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (13/127) (Paris)


« Clinique privé »

Sacha regarde avec attention son nouveau visage, la transformation le laisse un instant songeur car ce qu’il voit est a des années-lumière du beau mec qu’il était avant aussi un rictus dégoûté lui vient alors aux lèvres, comprenant que malgré tout cette transformation est nécessaire pour la poursuite de sa mission.

Un coup bref à sa porte le fait se retourner pour voir entrer les deux hommes envoyés par le Kremlin et qui vont l’aider dans sa nouvelle identité, d’ailleurs l’un d’entre eux tient un appareil photo professionnel alors que l’autre pose une valise qui une fois ouverte dévoilera un ordinateur avec son imprimante ainsi que tout le matériel nécessaire pour qu’il puisse sans tarder être muni de tous les papiers dont il aura besoin.

***/***

« Fin d’après-midi »

C’est un Sacha entièrement relooké qui sort de la clinique accompagné de ses deux « spécialistes », ils montent directement dans un véhicule stationné non loin et font le tour du bâtiment jusqu’à un second parking où Sacha les quitte après une forte poignée de mains et monte à son tour dans un autre véhicule qui démarre à peine la portière refermée.

Sacha reste un instant sans voix en reconnaissant la « jeune femme » qui tient le volant, l’instant de stupeur passé un étrange ricanement lui vient qui fait tourner la tête de la conductrice vers lui.

- De quoi te moques-tu encore ?
- Tu es enfin arrivé à tes fins Tino !!
- Maintenant et pour la durée de la mission c’est Tina si tu veux bien !!
- (Sacha) Je dois bien reconnaître que la transformation est plutôt convaincante !!
- Je n’en dirai pas autant pour ta part, où est donc passé le magnifique garçon qui aimait tellement se vider les couilles dans mon petit cul de salope quand nous étions à l’école ?
- (Sacha) Mon visage redeviendra comme avant très vite, juste le temps d’accomplir ce que j’ai à faire dans ce pays.

Sacha curieux pose une main sur l’entrejambe de son ami (e).

- Tu n’as pas été jusque-là je vois ?
- J’aime être ambivalent que veux-tu ?
- Ta poitrine ?
- Fausse bien sûre !!
- Honnêtement j’aime mieux ça !! Je ne me voyais pas vivre ses prochains jours avec un transsexuel.

Tino sourit en ramenant son attention sur la route.

- J’étais au Brésil avant d’être rappelé par Igor, j’ai quelques renseignements pour toi et certains ne te feront certainement pas plaisir à entendre.
- Vas-y je t’écoute ?
- Antoine Massery est toujours vivant et qui plus est, en France actuellement.

Sacha sent comme un pincement dans son estomac.

- Je m’en doutais un peu !! Sais-tu où il est exactement ?
- Pas loin d’ici, il semblerait que la DST le garde pour te confondre en cas où ils te mettraient la main dessus.
- Où ça ??
- A Begin, c’est un hôpital militaire !!
- Bien !! Je m’occuperai de lui en temps voulu, maintenant que je sais où il est !! Quoi d’autre ?
- Maxence a disparu et nos recherches ne donnent rien !! Il n’a pas repris contact avec le centre depuis son interrogatoire.
- La DST l’a sûrement mis en sûreté pour le faire parler !! Fais chier merde !!
- Tu crois qu’il va tout déballer ?
- Tu connais leurs méthodes, non ? Elles sont étrangement semblables aux nôtres même s’ils se disent plus civilisés, connerie !! Quoi d’autre ?
- Le type qui t’hébergeait !!
- Eddy ??
- Oui Eddy !! Il a été touché par les gars de la DST quand ils ont investi l’appartement où ils croyaient te trouver.
- Merde !! C’est grave ??
- Je ne crois pas, non !! Mais il ne devait pas s’attendre à ça Hi ! Hi !
- S’il te plaît !! C’est un ami alors respecte le, tu veux bien ?
- Houlà !! Depuis quand tu t’attaches aux gens toi ?
- Depuis qu’il y en a qui sont différents !! Quoi d’autre ?
- Vladimir a été menacé de mort s’il arrivait quelque chose à ta « cible » !!
- Je suis au courant !!
- Les instructions sont claires !! Connaître tous les secrets de ce garçon mais ne pas toucher à un de ses cheveux, sauf avis contraire.

Sacha serre les poings de rage, il lui aurait bien fait la peau à ce gars rien que pour se venger de tout ce qui arrive à cause de lui depuis qu’il est en France.

- Je trouverai bien un moyen pour lui faire regretter d’être né !!
- Les ordres sont les ordres et tu devras t’y tenir, tu le sais aussi bien que moi !!
- Ils ne concernent pas ses parents ou ses amis pas vrais ? Les voir disparaître un par un devrait le faire réfléchir et accepter de tout nous révéler sur lui, tu ne crois pas ?
- C’est ta mission Sacha, je ne suis là que pour l’intendance et te donner une crédibilité dans ta nouvelle identité.
- Nous sommes mariés d’après mes nouveaux papiers ?
- Exact !! Et si on te pose des questions, nous vivons ensemble depuis deux ans.

Sacha regarde Tino avec une étincelle d’intérêt dans les yeux.

- Hum !! Au moins une chose de positive dans toute cette affaire !!
- Comment ça ?
- Je vais retrouver ton petit cul de salope, toujours aussi gourmand à ce qu’il semblerait Hi ! Hi !


2eme ANNÉE Pâques : (14/127) (Reims) (Samedi après-midi)


« Piscine olympique »

Les cris que pousse la bande de jeunes garçons et filles mélangés, amènent un regard sévère vers eux de la part des maîtres-nageurs.

C’est pourtant peine perdue tellement ils sont déchaînés, s’éclaboussant en riant très haut dans les décibels jusqu’à ce qu’ils soient vertement réprimandés et qu’ils finissent par se calmer suffisamment pour détourner l’attention des hommes chargés de veiller à la sécurité.

Ils sont tous là, ou du moins ceux vivants à proximité et ils savourent comme il se doit ce moment de retrouvailles, l’absence de Florian pendant ses longues semaines commençant à peser lourd pour plusieurs d’entre eux.

Antonin reste figé devant tous ses couples semblant liés par une très forte amitié, il en connaissait déjà beaucoup mais l’arrivée imprévue des Aixois ainsi que des Orléanais lui donnent une vision tout autre de ce que Damien appelle « ses quelques amis »

Le plus touchant d’entre eux est pour Antonin celui que forme le petit « Ludo » avec la petite Mélanie dite « Mél », les deux enfants ne se quittant pas un instant tout en participant activement aux conversations des grands qui ne s’en offusquent pas, bien au contraire et s’amusent même à les houspiller à la moindre occasion.

Antonin est le seul « célibataire » du groupe, qui pourtant se retrouve en nombre pair à cause du trio que forment Julien, Grégory et Émilie.

Maintenant que couples ou trio soient homos hétéros ou bis, il doit bien reconnaître qu’ils sont tous sympathiques et d’une gentillesse rare envers lui.

- Tu rêvasses on dirait ?

Antonin sursaute en tournant la tête vers celui qui l’a surpris dans ses pensées.

- Hein !! Ah !! Oui !! Je regardais tous ses couples et je me disais qu’ils avaient de la chance d’être aussi amoureux.
- Il ne tient qu’à toi de te déclarer, tu le sais bien !!

Antonin pâlit brusquement, son interlocuteur plisse les yeux de surprise devant sa réaction.

- De quoi as-tu donc peur ?

Après un moment d’hésitation le petit blond fixe bravement l’armoire à glace qui fait presque deux fois sa taille et qui le regarde avec un sourire amical, c’est d’une voix hésitante et timide qu’il lui répond.

- Son cœur est déjà pris.

Flavien reste un moment lui aussi à le fixer dans les yeux, cherchant quoi lui dire pour le rassurer en concevant très bien ce qui le retient.

- Tu as raison et je comprends ce que tu ressens, mais il y a aussi une place pour toi et je pense qu’il t’en donne la preuve chaque jour depuis qu’il te connaît.
- J’aimerais avoir ton assurance !! Pourquoi alors ne m’en parle-t-il pas ?
- Parce qu’il te laisse libre de tes choix et qu’il veut que ça vienne de toi !! Tu comprends Antonin !! Florian n’est pas comme nous, c’est un garçon spécial qui est capable de beaucoup de choses et en particulier de pouvoir vraiment aimer plusieurs personnes en même temps.
- Pas autant que Thomas !!
- Tu as raison, mais eux deux sont sur une autre longueur d’onde et personne n’arrivera à leur niveau d’intimité, il faut les voir comme une seule personne et c’est d’ailleurs ce qu’ils sont dans un certain sens tellement ils sont en symbiose. Tu remarqueras qu’ils aiment les mêmes garçons et que ceux-ci les aiment autant tous les deux, je suis certain qu’aucun de leurs petits amis ne pourrait faire un choix si on le leur demandait.

Flavien lui laisse le temps de digérer ces paroles avant de reprendre quand il s’aperçoit que le visage d’Antonin vient de passer du blanc au rouge carmin en quelques secondes.

- Pourrais-tu en faire un toi-même ? Réponds-moi honnêtement ?


2eme ANNÉE Pâques : (15/127) (Paris)


« Centre de recherches avancées, Sydney »

Toutes les personnes en blouses blanches ont le nez collé aux hublots de la chambre de haute protection et assistent médusées à la première expérience sur l’enzyme née des fichiers informatiques offerts à l’humanité tout entière par le jeune De Bierne.

Au début rien ne semblait se passer, la molécule créée en laboratoire semblant inerte et ce n’est qu’après avoir injecté dans la chambre divers polluants, tant atmosphériques (gaz à effet de serre) qu’industriels (désherbants et autres produits reconnus nocifs pour la planète) que les choses se sont précipitées.

Tout d’abord s’est formée comme une brume opaque qui petit à petit s’est mise à grossir de manière exponentielle jusqu’à créer une boule duveteuse qui s’est mise à son tour à grossir et se séparer pour en former une deuxième qui a son tour s’est reproduite et ainsi de suite jusqu’à couvrir entièrement la pièce et s’attaquer enfin aux divers polluants comme le ferait un lymphocyte T face à une cellule infectée, sauf que là il n’y a pas combat mais absorption direct des matières nocives.

Au bout de quelques minutes, il ne reste plus qu’une fine couche grisâtre sur le sol de la chambre et n’ayant plus rien à digérer, les « boules duveteuses » (faute pour les savants de lui avoir donné un nom) se décomposent rapidement pour totalement disparaître devant leurs yeux ébahis.

Le responsable de l’expérience prend des notes d’une main fébrile avant de revenir à ses collègues qui visiblement ne se sont pas encore remis du phénomène auquel ils viennent d’assister.

- Que disent les sondes ?
- Plus aucune trace monsieur !!
- Et la molécule ?
- Disparue monsieur !! C’est comme si elle était morte après avoir fait son action !! Incroyable !!
- Faites une analyse sur les résidus !! Je veux un rapport avant ce soir sur mon bureau !!
- Bien monsieur !!

***/***

« Fin d’après-midi »

L’homme feuillette nerveusement le rapport qui vient de lui parvenir et qui corrobore en tout point avec ceux de ses confrères qui ont tenté la même expérience aux quatre coins du monde, le résidu après analyse s’avère n’être rien d’autre que de l’humus comme on en trouve dans n’importe quelle forêt après le long travail de la nature pour se renouveler.

Incroyable !!

Il décroche son téléphone.

-…
- Nous passons à la phase deux des essais !!
-…
- Je vous rejoins au labo !!

L’homme raccroche, le visage marqué par la réussite de ce premier test et avide d’assister aux résultats du suivant, c’est au pas de charge qu’il quitte son bureau pour rejoindre le laboratoire où déjà de nombreux chercheurs s’affairent à recréer une faune et une flore dans la chambre de confinement.

Une grande variété tant animale que végétale y est disposée, fleurs, arbustes, herbes, mare d’eau croupie pour la partie végétale et grenouilles, insectes, souris pour la partie animale.

Une fois tout en place, les mêmes polluants y sont intégrés à la limite du respirable et l’expérience est de nouveau lancée avec encore une fois l’envoi de l’enzyme sortie des bacs du laboratoire de biologie appliquée.

Le même phénomène se reproduit et les petites « boules opaques » de plus en plus nombreuses, investissent une nouvelle fois la salle pour s’attaquer aux produits nocifs sans perturber le moins du monde les animaux et végétaux mis spécialement en place pour le test.

Comme pour la première expérience, celui-ci se termine par la disparition complète des « boules opaques » une fois la zone redevenue d’une pureté sans pareille.

L’homme donne une nouvelle fois ses ordres afin que soient analysés et disséqués les plantes, l’eau ainsi que les organismes vivants pour y rechercher une quelconque altération biologique due au phénomène et retourne dans son bureau pour avertir les instances supérieures des premiers résultats qui semblent plus que prometteurs.

***/***

« Mexique »

La brume permanente recouvrant la capitale, forme comme une coupole au-dessus de la ville dont certaines zones sont devenues difficilement respirables à cause principalement des fumées d’échappements et industrielles dues à la surpopulation humaine.

L’homme se glisse subrepticement en dehors d’un bâtiment de recherche gouvernemental en tenant une petite mallette, ces pas se font de plus en plus rapides pour finir par courir jusqu’à un véhicule moteur tournant qui démarre aussitôt l’homme à l’intérieur.

- Tu l’as ??
- Oui mais accélère !! Ils vont vite s’apercevoir de sa disparition !!


2eme ANNÉE Pâques : (16/127) (Reims) (Samedi soir)


« Chez les Viala »

Annie est aux anges d’avoir une tablée aussi nombreuse pour un samedi soir, les discutions partent en tous sens comme à l’accoutumée et les éclats de rires fusent régulièrement montrant ainsi la bonne humeur ambiante.

Elle observe Thomas et Mathis qui quand ils sont comme en ce moment détendu et joyeux, se ressemblent si fortement qu’il est difficile de croire qu’ils ne soient pas jumeaux.

Plus aucune ombre ne semble régner entre les deux cousins, malgré tout Annie capte bien les coups d’œil fréquents que porte Mathis sur Florian et se demande s’il arrivera un jour à ne plus penser à lui que comme un ami très cher, mais un ami et rien d’autre.

La conversation détourne son attention car la question qui est posée est l’une de celles qui lui trituraient l’esprit depuis l’arrivée des Aixois.

C’est Aurélien qui la pose, semblant curieux d’entendre l’explication qui ne devrait pas manquer.

- Dis-moi Thomas ? Je te croyais en Australie ? C’est marrant de te voir avec nous ce week-end !!
- J’y étais encore hier matin figure toi, Franck m’a fait appeler dans son bureau et m’a donné un congé exceptionnel pour toute la durée des fêtes de Pâques.
- (Aurélien) Il est sympa ton patron !! C’est cool alors puisque tu vas certainement rester avec nous ses deux prochaines semaines !
- (Frédéric) Il y a une raison particulière à ces congés ?

Je vois mon Thomas commencer à rougir, aussi c’est moi qui prends la parole à sa place connaissant sa propension à ne jamais se vanter de quoi que ce soit et cela même quand c’est comme pour ce cas précis, entièrement mérité.

- C’est comme une prime ou plutôt un remerciement de la part de l’entreprise, les commandes venant du Japon affluent sans discontinuer depuis la semaine où il est arrivé là-bas et je peux vous annoncer officiellement que nous venons de doubler notre chiffre d’affaires pour cette année alors que nous ne sommes qu’au premier trimestre comptable. Un courrier va être envoyé à chaque collaborateur de l’entreprise, expliquant la participation active à cet état de fait de leur futur patron et j’ai donné les instructions pour qu’une participation exceptionnelle soit versée en même temps que l’envoi de ce courrier, nul doute que derrière tout ça notre Thomas sera reconnu par tous.
- (Annie) En voilà de bonnes nouvelles !!
- J’en ai d’autres !! Et d’une les nouveaux médicaments seront prêts à être mis sur le marché bien plus tôt que prévu !! De deux !! Le cabinet chirurgical que j’ai ouvert au CHU marche du feu de dieu !! Et enfin !! Le chantier Africain a posé sa première pierre hier, le démarrage des travaux est donc officiel et nous pourrons inaugurer l’ouverture de la première phase d’ici la fin de l’année.

Un étrange malaise rend soudainement la pièce pesante, je comprends bien leurs ressentiments aussi je m’empresse de poursuivre.

- Je n’ai pas prévu de m’installer là-bas tant que tous les travaux ne seront pas terminés, tout au plus j’irai y passer quelques semaines de temps en temps alors ne faites pas cette tête d’enterrement !! D’ailleurs j’ai une bonne nouvelle pour vous tous, j’ai réservé le jet de l’entreprise et je vous emmène tous là-bas le week-end prochain, j’avais prévu d’y accompagner Thomas de toute façon !! Alors autant joindre l’utile à l’agréable.
- (Damien excité) Tu nous emmènes en Afrique !!! Waouh !! Les potes ne vont jamais me croire !!
- Vous passerez tous dans la semaine au CHU pour que je vous fasse vos vaccins, vérifiez quand même que vos passeports sont à jour.
- (Frédéric) J’irai à la sous-préfecture lundi dès l’ouverture, je connais quelqu’un qui nous fera passer en priorité et ça devrait aller !!

Antonin pâlit, sa voix remplie de la crainte d’être laissé en arrière est à peine audible quand il prend la parole.

- Je n’en ai pas moi !

Je comprends son trouble.

- T’inquiète je m’occupe de ce détail !! Comment pourrais-je aller où que ce soit et surtout à l’étranger sans mon secrétaire, maintenant je ne saurai plus rien faire sans toi « Tonin » ! Tu le sais bien !!

Damien ne peut s’empêcher de lancer sa connerie.

- Putain !! Tu vas devenir grave musclé de la main droite à force de lui tenir « Jumbo » pendant les pauses pipi !!



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 06-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (17/127) (Arabie Saoudite) (Joseph)


« Palais de son altesse l’émir Hassan Al Malouf, Arabie Saoudite »

Joseph est conduit directement dès son arrivée dans le bureau de l’émir, le majordome le priant de s’installer confortablement le temps qu’il prévienne son altesse de sa présence.

C’est donc avec décontraction que Joseph s’assoit dans le canapé ; Qui lui aurait dit quelques mois plus tôt, qu’il aurait ses entrées au palais et qu’il deviendrait l’ami de l’émir, bien sûr il était déjà bien considéré avant cette histoire mais juste comme une personne aux compétences reconnues pour ce pour quoi on le paie.

L’attente n’est pas très longue avant que la porte ne s’ouvre de nouveau et laisse apparaître Omar tout souriant, venant directement s’asseoir près de lui après lui avoir serré chaleureusement la main.

- Comment vas-tu Joseph ? Alors ? Cette ballade au Japon, ça t’a plu ?
- C’était une vraie villégiature Hi ! Hi !
- Florian n’a pas été menacé cette fois ?
- Pas aux dernières nouvelles !! J’étais à la surveillance de Thomas et je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de suivre « Flo », l’émir n’est pas là ?
- Il arrive !! Au fait !! Je pense que pour ta nouvelle mission, tu ne partiras pas seul !!
- Le petit prince n’aurait-il pas respecté mon enseignement ?
- On peut dire ça comme ça, mais Hassan t’en dira plus sur ses intentions vis-à-vis d’eux !! Attends-toi tout de même à ce qu’il te demande de leur en remettre une couche.
- (Joseph hoche la tête) Je vois !!
- Bah !! Nous étions pareils quand nous étions plus jeunes, sauf que les responsabilités n’ont pas laissé le temps à Hassan aux plaisanteries qui amusent nos tourtereaux. Mais il t’en dira certainement plus lui-même, raconte-moi plutôt ce séjour avec Florian et Thomas.

***/***

« À l’étage du palais, dans une pièce transformée en salle de sport pour le jeune Prince »

Amid admire son corps dans la grande glace installée à cet effet derrière la barre de gymnastique, il a déjà perdu une grande partie de sa masse graisseuse et les séances lui sont maintenant de moins en moins pénibles au fur et à mesure que son corps prend du muscle et de l’endurance.

Il n’en est pas encore à avoir les plaques de chocolat qu’a Christophe, mais semaine après semaine ses muscles apparaissent là où il n’y a pas si longtemps encore ils étaient recouverts d’une bonne couche de graisse.

Christophe en véritable coach ne le laisse pas tranquille tant qu’il n’a pas réalisé tous les exercices qu’il lui demande de faire et ce n’est pas sans protestation tonitruante de sa part, juste pour le plaisir de se faire pardonner ensuite sous la couette.

Ce sont justement ses esclandres qui ont amené la décision qu’a prise son père de les éloigner un temps du palais, le personnel étant de moins en moins dupe du rapport plus que professionnel qui existe entre les deux garçons et c’est la crainte qu’un jour leur relation éclate au grand jour avec toutes les conséquences qui s’ensuivraient, qui a fait prendre cette décision à Hassan pour le bien des deux amoureux.

L’idée de les envoyer avec Joseph en Afrique lui est venue suite à une conversation où les deux jeunes se sont plaints de ne plus voir leurs amis Français et ils se sont jetés sur lui de plaisir quand il en a abordé avec eux la possibilité d’aller aider à la mise en place du centre de soins en précisant que c’était là que Florian et sa bande comptaient y passer le plus clair de leurs temps.

Pour Christophe l’idée étant qu’il reprenne son ancien emploi afin d’avoir une vie à lui qui permettra au garçon de n’être plus collé vingt-quatre heures sur vingt-quatre à son prince et à Amid de développer ses futures fonctions en étant l’ambassadeur de l’émirat auprès des autorités locales.

Bien sûr il reste à Hassan de convaincre Joseph à bien vouloir les chaperonner, mais il ne se fait pas trop de soucis à ce sujet étant donné l’amitié que porte Joseph pour son fils et qui il n’en doute pas un instant se reportera sur Christophe qui a bien su se faire accepter de lui, grâce à une gentillesse jamais prise en défaut.

***/***

« Bureau d’Hassan »

Joseph termine tout juste de raconter ses péripéties Japonaises, quand l’émir entre à son tour dans la pièce et après un signe de la main pour qu’ils restent assis, vient les rejoindre en s’asseyant dans son fauteuil favori.

- J’ai lu ton rapport et j’ai aussi suivi les informations, notre jeune ami est maintenant reconnu internationalement et j’en suis à la fois heureux et inquiet !!
- Inquiet votre altesse ?
- Je ne devrais pas l’être ?
- Pas plus qu’avant votre altesse !! Florian est loin d’être aussi vulnérable qu’il veut bien le laisser paraître, il a quelques ennemis ou plutôt pour être exact, quelques envieux qui aimeraient se l’octroyer pour eux seuls, c’est vrai !! Mais que sont-ils par rapport à tous ses amis ? Il a laissé une forte impression sur tous les chefs d’États qui ont été présents pendant le congrès et je peux vous assurer qu’il ne serait bon pour personne d’être aujourd’hui accusé de vouloir lui nuire.


2eme ANNÉE Pâques : (18/127) (Arabie Saoudite) (Hassan)


- (Hassan) Heureux de l’apprendre, quoique je m’en doutais déjà bien avant qu’il parte là-bas.
- (Joseph) Vous êtes donc rassuré sur ce point excellence, quand devrais-je partir pour ma prochaine mission ?
- (Hassan) Prends quelques vacances, tu dois avoir envie de retrouver ta famille et de passer un peu de temps avec eux.
- (Joseph) Et pour le petit prince ? Ça pourra attendre ?

Hassan jette un bref coup d’œil à Omar qui joue parfaitement les innocents, ce qui bien sûr l’amuse et c’est en souriant qu’il reprend la parole.

- Je vois que quelques langues bien pendues t’ont déjà mis au courant ?
- (Joseph) Omar n’est pas entré dans les détails, juste qu’il m’a déclaré que je n’irai certainement pas seul en Afrique et j’en ai déduit le reste, ne voyant pas qui d’autre que le petit prince et son ami cela aurait pu être.
- (Hassan) Tu m’étonneras chaque jour davantage Joseph, ton esprit est particulièrement affûté.
- (Joseph) Si votre altesse voulait bien m’en dire plus sur ses intentions ?

***/***

Pendant qu’Hassan expose ses projets pour son fils ainsi que pour Christophe, ce dernier retrouve son chéri dans la salle de sport où Amid termine ses derniers exercices.

Christophe admire un instant le jeune prince à la peau hâlée couverte de sueur et qui lui amène l’envie irrésistible de le prendre dans ses bras, il capte le regard d’Amid qui vient de s’apercevoir de son arrivée et reconnaît la même lueur dans ses yeux, brillants du plaisir de sa présence.

Sans détourner son regard du sien, Christophe referme la porte derrière lui en y mettant deux tours de clé. Ce simple geste crée une révolution immédiate dans le short du jeune prince qui se déforme sur le devant de la plus appétissante des façons.

Amid sait très bien ce que ces deux tours de clé annoncent sur les intentions de son ami, lui aussi surveille de près la remontée du bas-ventre de Christophe et lui sourit en poussant un faux soupir exaspéré.

- Pffttt !! Tu n’en as donc jamais assez ?
- De quoi donc parle son altesse ? J’étais juste venu pour préparer la table de massage car je pense que son altesse en aura bien besoin après ses longues heures d’exercices et dès qu’elle aura terminé de prendre sa douche.
- Humm !! Pourquoi tu bandes alors ?
- C’est la vue de son altesse qui me fait cet effet et je crois bien que c’est réciproque, le short de son altesse ne laisse aucun doute là-dessus.

Amid baisse les yeux pour faire le constat que son ami a vu juste, mais en est-il vraiment étonné puisque la raideur qui le tient depuis sa venue lui remontait déjà des pulsions de plaisir.

Il tire à deux mains vers le bas pour le descendre jusqu’aux chevilles et se retrouver nu sous le regard rond d’envie du beau Christophe, le corps maintenant dessiné d’Amid n’ayant de cesse de l’exciter chaque jour davantage.

- Tu m’attends ? Je n’en ai pas pour longtemps !!

Amid n’attend pas de réponse que déjà il se précipite vers la salle de douche attenante d’où Christophe entend bientôt l’eau couler, il décide alors de faire comme il l’a dit et prépare la table de massage avec une idée en tête facile à comprendre.

La douche est étrangement écourtée, Amid étant bien trop pressé du contact des mains de son ami sur son corps pour s’y attarder, il est encore tout mouillé quand il entoure ses hanches d’un drap de bain et qu’il revient en hâte dans la salle pour s’arrêter un moment à la vue du corps quasiment nu de son copain, qui n’a gardé sur lui qu’un de ses petits slips blancs et moulants qui lui vont à ravir en aiguisant encore plus l’envie du jeune prince de se jeter dans ses bras.

Il refrène ses pulsions, comprenant que c’est encore un jeu entre eux qui se prépare et qu’ils vont encore pousser loin l’excitation avant de faire l’amour, c’est donc en rongeant son frein qu’Amid va s’allonger sur la table le corps frémissant à l’avance de ce qui l’attend.

Christophe sourit en le voyant s’allonger sur le ventre, les cuisses semi-écartées et les fesses saillantes dans une position qui lui ôte toute volonté de jeu, mais lui amène l’envie de le prendre sans plus tarder.

La bouteille d’huile de massage qu’il tient en mains, lui donne une idée qui le fait sourire de joindre l’utile à l’agréable et profitant qu’Amid lui tourne le dos, il enlève rapidement son slip et s’approche de lui tout en enduisant son sexe copieusement d’huile parfumée, il monte lestement sur la table pour s’asseoir sur les cuisses du jeune prince qui frémit à son contact mais ne bouge pas d’un poil.

Il verse quelques gouttes sur les épaules d’Amid, commence à le masser tranquillement en pointant son sexe vers sa cible et c’est en lui malaxant beaucoup plus fermement les muscles dorsaux qu’il le pénètre d’un coup alors qu’il ne s’y attendait pas.

Le râle de plaisir et de jouissance d’Amid, ainsi que les tremblements de son corps font comprendre à Christophe à quel point son geste l’a surpris au point de le faire jouir et il ne lui faut guère plus de temps, à peine quelques allers retours nerveux pour que lui aussi sente l’orgasme lui prendre les reins et le fruit de sa jouissance emplir la gaine souple qu’il vient pourtant tout juste d’investir.

Il se laisse aller en s’allongeant de tout son long sur le corps encore palpitant à la respiration haletante, ils restent ainsi un long moment à reprendre leurs esprits avant que le bassin de Christophe reprenne un rythme d’abord souple et langoureux, puis de plus en plus viril qui les mènera une nouvelle fois vers un plaisir toujours plus intense.


2eme ANNÉE Pâques : (19/127) (Reims) (Samedi soir) (suite)


« Retour chez les Viala, fin de soirée »

Les petits coups d’œil aguicheurs que se jette chaque couple après cette longue soirée en famille et entre amis, déclenchent rapidement les envies de s’isoler dans les chambres et personne n’est dupe des bâillements qui viennent d’ici et là, de plus en plus fréquents.

- (Annie) Il va falloir qu’ils y en aient qui se dévouent pour le canapé.
- (Guillaume) Je peux laisser ma chambre aux trois garçons, c’est la seule où il y a deux lits et si ça ne dérange pas Léa, il n’y a pas de problèmes pour moi.
- (Léa) Ça me va !!
- (Annie) C’est très bien alors !! Je vous amène des draps et une couverture, vous autres prenez vos précautions pour ne pas avoir à venir les embêter dans la nuit !! Alors si quelqu’un a besoin d’eau ou de quoi que ce soit d’autre, servez-vous dans la cuisine avant d’aller dans vos chambres.
- (Damien joueur) Pfftt !! Dommage !! Je ne pourrai pas voir ses gros nibards alors ?
- (Guillaume) Qu’est-ce que tu en ferais de toute façon !!
- (Frédéric) Ne commencez pas vous deux, ce n’est plus l’heure !!

***/***

« Dix minutes plus tard, dans la chambre de Florian »

Thomas et Antonin sont seuls dans la chambre, Florian étant aux toilettes pour soulager une envie pressante et les deux garçons se dévisagent un peu gênés de ne se retrouver que tous les deux.

- (Thomas) Qu’est-ce que tu attends « Tonin » ?
- De savoir quel lit vous prenez !!
- (Thomas) N’importe lequel, de toute façon ce sont les deux mêmes ! Je peux te poser une question indiscrète pendant que Florian n’est pas là ?
- Bien sûr !! À quel sujet ?
- (Thomas) C’est à propos de nous !! Enfin quand je dis nous, je pense à toi et à nous deux avec Florian, je me demande si tu vas te décider un jour, à moins que tu n’en aies pas envie ?

Thomas voit bien que son ami se bloque aussitôt, la rougeur caractéristique de ses joues le fait malgré tout sourire et il se doute bien que la première barrière à vaincre sera celle de la timidité maladive du petit blond quant à dévoiler ses sentiments et Thomas comprend bien pourquoi après tout ce qu’Antonin a vécu.

- (Thomas) Je ne veux pas te mettre la pression tu sais ? Mais je connais Florian et je sais bien qu’il attendra que la décision vienne de toi. Maintenant je n’en reviens pas moi-même de discuter de ça avec toi comme je le fais Hi ! Hi ! Crois-moi sur parole, ce n’est vraiment pas dans mes habitudes et j’en suis le premier étonné, c’est sûrement de vous voir vous tourner autour qui m’a décidé à t’en parler.
- Et toi dans tout ça ?

Thomas fixe Antonin dans les yeux en lui envoyant son plus beau sourire, ce qui ne manque pas d’attiser encore plus les rougeurs sur le visage du petit blond.

- J’éprouve les mêmes sentiments envers toi que Florian si c’est là ta question, je sais bien que notre façon de voir ses choses là n’est pas et c’est peu dire dans les mœurs habituelles, d’autant plus que tu n’avais jamais envisagé pouvoir un jour tomber amoureux d’un garçon si je ne me trompe pas ? Alors j’imagine bien ce que ça peut te faire te poser comme questions !! Un c’est déjà pas évident alors deux Hi ! Hi !

N’obtenant pas de réponses, Thomas pose la dernière question qui lui tient à cœur et son visage change du tout au tout de crainte que sa réponse le rejette une bonne fois pour toutes alors que lui craque réellement et ce depuis la première minute où il l’a vu, pour ce petit gars si sensible.

- Je parle mais je m’avance peut-être un peu trop vite à mon sujet !! Tu n’aimes peut-être que « Flo » ?


2eme ANNÉE Pâques : (20/127) (Reims) (Samedi soir) (suite)


Antonin voit bien le changement d’expression de Thomas et il ne contrôle pas son geste quand sa main part lui prendre la sienne pour la serrer très fort.

- Ne redis jamais une chose pareille « Thom », je… Heu !! Je… Arhh !! Pourquoi est-ce si difficile à dire !!
- (Thomas) Sans doute parce que tu as peur que ça finisse comme à chaque fois pour toi ?
- Tous les gens que j’ai aimés ne sont plus là aujourd’hui, comprends moi aussi !!
- Ta vie a changé Antonin, tu t’en rends compte j’espère ?
- Bien sûr qu’est-ce que tu crois ? Je serais aveugle si je te disais que non !!
- Alors ose dire les choses que tu penses !! Nous sommes tous tes amis et quelle que soit ta décision nous le resterons, c’est juste que nous saurons au moins à quoi nous en tenir au lieu de peut-être nous faire juste des films.

Antonin commence à apprécier la conversation et sent bien qu’il est moins oppressé que quelques minutes plus tôt.

- Quel genre de films ?
- Du genre interdit aux moins de dix-huit ans si tu veux tout savoir Hi ! Hi !
- Je présume que les acteurs sont tous de beaux mecs ?
- Hum !! On peut dire ça, oui !! Surtout un petit rouquin et un petit blond !!
- Pour le petit rouquin, je vois bien de qui on parle mais je voyais plutôt un grand blond sur ce coup-là moi !!
- Je m’aperçois que nous regardons les mêmes programmes, mais pas forcément les mêmes acteurs Hi ! Hi ! Alors comme ça toi aussi tu fantasmes sur nous ?

Thomas le voit aussitôt sa phrase prononcée détourner les yeux et se remettre à piquer son bol.

- Décidément !! Tu es indécrottable ma parole !!

La porte s’ouvre.

- Qui est indécrottable ? Pas moi en tous les cas, parce que je ne vous conseille pas d’aller tout de suite aux toilettes Hi ! Hi !

Bien sûr je fais l’innocent alors que j’ai tout suivi de leur conversation, je prends un slip propre dans la commode et je l’enfile non sans avoir au préalable manqué d’ôter la serviette de bain que j’avais autour des reins suite à la douche rapide que j’ai prise après être sorti des toilettes.

Je me retourne vers mes amis et si le visage de mon Thomas est visiblement amusé, celui d’Antonin est particulièrement expressif et ses yeux ronds fixés sur mon corps déclenchent en moi une réaction qui me presse à me glisser rapidement sous la couette pour ne pas l’effaroucher plus qu’il n’y est déjà.

- Eh bien quoi !! Vous ne vous couchez pas ?
- (Thomas) Il faut que je prenne aussi une douche vite fait.
- (Antonin) J’irai après toi, en attendant je file aux toilettes et tant pis si je meurs asphyxié, mais je ne tiens plus Hi ! Hi !

Je me retrouve donc seul quelques instants, pris entre l’envie d’un gros câlin à trois et la retenue que j’ai toujours eu envers Antonin pour ne pas le brusquer, je ne voudrais surtout pas qu’il pense que faire l’amour avec nous est une contrepartie à tout ce que nous avons fait pour lui.

C’est Thomas qui rentre le premier et comme moi juste avant, il fouille dans son sac pour prendre un sous-vêtement propre tout en se débarrassant de sa serviette humide et va pour me rejoindre quand je lui fais signe de prendre l’autre lit et d’éteindre la lumière.

« Conversation mentale »

- (Thomas) A quoi tu joues là ?
- C’est juste pour voir sa réaction Hi ! Hi !
- (Thomas) Pas sûr que l’idée soit bonne.
- Bah !! Je n’en sais trop rien en fait !! Tu as sans doute raison !!
- (Thomas) Il est assez perturbé comme ça sans qu’il faille en rajouter, tu l’as dit toi-même assez souvent que le choix devait venir de lui et je ne pense pas que la plaisanterie sera à son goût.
- Il me rend dingue tu comprends ? Et puis merde !! T’as raison !! Éteints et viens me rejoindre.

Thomas vient s’allonger contre moi et me prend dans ses bras.

- Dis-moi ce qui ne va pas, je ne t’ai jamais vu comme ça avant !!
- Si seulement je le savais moi-même.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 06-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (21/127) (Reims) (Samedi soir) (suite)


Un petit cri attire notre attention.

- (Thomas) Il y en a qui se posent moins de questions on dirait !
- Ça venait de la chambre de « Dami ».
- (Thomas) La discrétion n’a jamais été son fort et « Math » ne vaut pas mieux.

« À voix haute »

- Alors que nous, on va devoir se serrer la ceinture.
- De quoi tu parles ?

Nous étions tellement pris dans nos pensées que nous n’avons pas entendu Antonin rentrer dans la chambre et celui-ci s’étonne de la phrase que j’ai prononcée à voix haute, sans doute de dépit à l’idée de rester soft alors que tous mes amis vont s’en donner à cœur joie pendant une partie de la nuit.

Un nouveau petit cri nous arrive aux oreilles, suffisamment explicite pour que nous comprenions bien qu’elle en est la cause.

- De ça justement !

Antonin comprend que ses deux amis ne veulent pas se donner en spectacle devant lui et regrettent déjà de rester chastes alors qu’ils sont ensemble, tout ça parce qu’il partage leur chambre.

- Ah !! Je comprends !! Je peux vous laisser si vous voulez ? Je trouverais bien un coin pour dormir.
- (Thomas excédé) Tu pourrais aussi nous rejoindre et arrêter de jouer avec nos nerfs !!

Un long moment de silence suit les paroles de Thomas, paroles qui m’ont surpris tout comme de toute évidence Antonin qui reste figé, debout entre les deux lits.

Une petite voix hésitante nous parvient enfin.

- C’est ce que vous voulez ?

Je me redresse sur les coudes pour mieux le voir dans la pénombre de la pièce, au début mon regard ne se porte que sur son visage pour tenter d’y lire ses expressions.

Je remarque les hésitations qu’il a à prendre sa décision, ce n’est que quand ma vue s’est complètement adaptée au peu de lumière ambiante, que j’ai un petit sursaut en m’apercevant qu’il bande comme un fou et que le bout de son sexe est sorti de la ceinture de son slip.

- Viens « Tonin », tu en meurs d’envie autant que nous.

Voyant qu’il ne répond pas et que son corps est pris de tremblements, l’envie qu’il éprouve de nous rejoindre étant bloqué par une peur panique de franchir le pas pour une raison qui lui est propre ; je me lève d’un bond pour venir à quelques centimètres de lui et d’une main douce mais ferme je l’attire contre moi en posant mes lèvres sur les siennes, le relâchement soudain de tout son corps me conforte dans l’idée qu’il n’attendait que ça que l’un d’entre nous fasse le premier pas.

Je me détache de lui en le poussant doucement vers le lit.

- Allez !! Viens te coucher et arrête de te poser des questions !! Laisse tes sentiments prendre le pas sur ton passé.

Antonin vibre au son de cette voix qui le rassure, quelque chose en lui s’ouvre enfin et le libère de ses craintes, se rendant compte enfin qu’il est avec les deux personnes qu’il aime de tout son cœur et qu’il a failli passer à côté de cet amour qu’il ressent au point d’en avoir le cœur tout retourné, à cause d’un passé qui l’avait renfermé sur lui-même pour se protéger de l’indifférence et de la misère du quotidien.

Le plus surpris du changement est sans aucun doute Thomas qui ne s’attendait pas à ce qu’Antonin s’allonge sur lui et vienne plaquer ses lèvres sur les siennes avec une avidité dévorante.

Je souris en m’allongeant à mon tour et en venant me serrer contre eux deux, mes mains explorent enfin le corps finement dessiné d’Antonin qui se cambre à mon contact en poussant des petits grognements de plaisirs.

Le temps semble figé alors que nos corps se mêlent et que nous apprenons au petit blond à découvrir de nouvelles sensations, sans nous être concerté le moins du monde nous nous contentons avec Thomas de l’agacer avec des baisers et des attouchements restant dans les limites de la bienséance.

C’est Antonin qui nous surprend en empoignant nos virilités après avoir passé ses mains à l’intérieur de nos slips, il nous caresse lentement en faisant monter la pression.

Bien sûr cette caresse manuelle ne lui suffit bientôt plus, trop pris maintenant dans ses découvertes du sexe des garçons et sa bouche vient très vite prendre le relais, alternant d’un sexe à l’autre d’abord timidement puis avec passion et la ferme intention évidente de bien faire, ce qui d’ailleurs est le cas au point de nous amener au bord de l’éjaculation.


2eme ANNÉE Pâques : (22/127) (Reims) (Samedi soir) (suite)


Nous le lui faisons comprendre en mettant nos mains sur nos glands pour qu’il cesse sur nous ses succions démentes, nous le faisons ensuite se retourner pour pouvoir à notre tour découvrir ses trésors cachés et nous le laissons reprendre ses caresses quand nous sentons que nous avons repris les commandes de nos corps, nous nous occupons à notre tour de son côté pile pour Thomas et face pour moi.

J’écarte doucement ses petites fesses pour glisser ma langue à l’intérieur pendant que Thomas lui rend la politesse en le suçant avec fougue tout en lui malaxant les boules d’une main experte.

Antonin assurément n’avait encore jamais ressenti un plaisir aussi intense, il délaisse nos sexes pour ne plus penser qu’aux remontées de plaisirs dues à nos manipulations et se cambre pour encore mieux les ressentir, sa gorge émettant bientôt des petits « Han ! Han ! » de plus en plus excitant.

Ma langue est très vite rejointe par un puis deux de mes doigts qui s’enfoncent lentement jusqu’à lui masser la prostate à le rendre fou et c’est d’une petite voix plaintive qui nous chauffe encore plus les sens, qu’il nous prévient ne plus pouvoir se retenir.

- Ahrr !! Je vais jouir !! C’est trop bon !! Arhh !!

Je sens le resserrement de ses muscles anaux sur mes doigts enfoncés en lui et Thomas reçoit la primeur de notre petite collaboration à l’orgasme de notre copain qui se déverse dans sa bouche en jets saccadés jusqu’à épuisement d’un stock vieux sans doute de plusieurs jours de réserve.

Nous le laissons reprendre ses esprits pendant que nous libérons notre libido tous les deux Thomas et le mouvement de ses genoux qui se replient sur sa poitrine dans un geste sans équivoque, me fait basculer sur lui pour le prendre avec frénésie.

Ses lèvres gonflées de désirs viennent au-devant des miennes pendant que mes reins donnent de puissants coups et que mon pubis claque en cadence sur ses fesses quand mon sexe entre au plus profond de son intimité.

Quelque chose d’humide vient se plaquer à mon anus et m’envoie un long frisson, un râle de plaisir sort de mes lèvres qui fait monter de plusieurs crans l’intensité de notre union et je deviens complètement déchaîné quand deux mains me bloquent fermement les reins et qu’un sexe bien raide me pénètre à mon tour.

Une vague d’orgasme me prend alors qui déclenche une frénésie sexuelle sur mes deux compagnons, je me sens investi de plus en plus fermement et profondément alors que les reins de Thomas s’activent à se faire prendre bien à fond.

Pendant un bref instant sous l’effet de l’excitation, je ne sais plus où je suis et mon corps libère des ondes de plaisirs tellement puissantes qu’une énorme suée me recouvre le corps quand j’explose à mon tour et que Thomas pousse un grognement d’orgasme à sentir ma queue décupler de volume dans ses intestins.

Une chaleur me prend le ventre qui m’amène une deuxième fois au grand frisson quand Antonin se cale au plus profond de mon ventre pour jouir à son tour, mes crispations musculaires internes dues à ma première jouissance lui ayant été fatale.

Quelques minutes à reprendre notre souffle que déjà l’envie nous reprend, moins violente et plus en sentiments, mais néanmoins tout aussi passionné qui nous mène une nouvelle fois dans un plaisir et des sensations extrêmes.

Le corps d’Antonin se donne sans plus aucune restriction, appréciant nos baisers et nos caresses avec les yeux brillants du plaisir et des sentiments qu’il éprouve pour nous et que nous lui rendons au centuple par des marques d’affections permanentes.

***/***

« Quatre heures du matin »

Thomas et Antonin complètement exténués par nos turpitudes de la nuit, dorment enlacés l’un à l’autre alors que mon envie est encore présente et que mon corps réclame de nouvelles caresses, au point de m’empêcher de dormir tellement mon sexe tendu à outrance envoie de vibrations révélatrices de son besoin de jouir encore.

Ma main caresse les corps nus de mes amis qui ne réagissent pas, trop profondément endormis pour ça et c’est après avoir compris qu’il n’y a rien à faire que je décide de me lever pour tenter de calmer mes ardeurs.

C’est donc nu et bandant que je me dirige vers la salle de bains, m’assois sur la corbeille à linge et commence à me manipuler le sexe en douceur pour laisser monter la pression tout en revivant les moments intenses remplis de découvertes de la nuit.

***/***

La porte de la salle de bains s’ouvre sans que son occupant ne s’en rende compte tellement il est pris dans ses activités manuelles et la personne qui venait y prendre un verre d’eau pour éviter d’avoir à traverser le salon pour se rendre à la cuisine, se fige devant le spectacle qui se déroule sous ses yeux.


2eme ANNÉE Pâques : (23/127) (Reims) (Samedi soir) (suite)


Voir son meilleur copain se branler n’est pas ce qui choque le plus Damien qui en a vu d’autres avec lui, ce serait plutôt le fait de le trouver à faire ses petites affaires seul, alors qu’il les a excités pendant la plus grande partie de la nuit avec ses sons de gorge si spéciaux et qui étaient suffisamment explicites aux plaisirs qu’ils se donnaient tous les trois.

- Ne me dis pas que tu n’en as pas encore eu assez ?

Je sursaute en entendant sa voix.

- Hein !! Bah si comme tu peux le voir Hi ! Hi !

Je tapote sur le bac à linge.

- Il reste une petite place si tu as envie !!
- On ne serait pas mieux dans ma chambre ?

Je le regarde avec surprise.

- Il y a déjà Mathis !!
- (Damien) Justement !! Tu sais Florian ? J’ai eu l’occasion de discuter avec Thomas après les paroles de « Math » et quel moment serait le mieux choisi que cette occasion pour crever l’abcès entre vous deux ?
- Tu ne sais certainement pas tout alors, sinon tu ne me proposerais pas ça !!
- (Damien) Ah !! Tu crois ça ? Détrompe-toi « Flo », je connais très bien les sentiments que tu éprouves pour Mathis !!

Cette conversation bizarrement ne me fait pas débander, bien au contraire je dirais même et Damien s’en aperçoit lui aussi, il continue donc en montrant mon sexe du doigt.

- Il ne dit pas le contraire lui au moins !!
- Il réfléchit moins que moi faut dire aussi Hi ! Hi !
- (Damien) Alors ?? On y va ??
- Juste une branlette alors !!
- (Damien) Mais oui t’inquiète !! En plus je ne me vois pas faire autre chose avec toi mec !!

Je préfère ne pas répondre que pour lui c‘est peut-être le cas mais que ça risque d’être une autre paire de manches avec le sosie de mon « Thom Thom » et je me contente de lui faire un clin d’œil en me remettant debout, m’entourant les reins de ma serviette-éponge.

- Allez go !! Sale pervers !!

Damien se contente de regarder d’un air grivois la déformation manifeste du drap de bain au niveau de mon sexe, me faisant ainsi bien comprendre celui qui pour lui est sans doute le plus pervers des deux et je lui passe sous le nez sans daigner même un bref instant à lui donner satisfaction en évitant toute expression de culpabilité.

- (Damien) Pftt !! C’est ça, fais ton fier Hi ! Hi !

La traversée du couloir se fait rapidement mais surtout sans bruit, la chambre est dans la pénombre totale quand nous y entrons et ce n’est que grâce à ma vue spéciale que je perçois distinctement une chevelure blonde et bouclée qui me donne une l’impression étrange de rejoindre mon chéri alors que je sais pertinemment que ce n’est pas lui.

Damien va pour actionner l’interrupteur quand je l’en empêche d’une main, je lui parle à l’oreille avant qu’il réagisse.

- Faisons lui la surprise tu veux bien ?
- Comment ça ??
- Tu n’auras qu’à faire comme moi c’est tout, mais chut !! Ce n’est pas encore le moment pour qu’il se réveille !!

J’entraîne mon copain jusqu’au lit, je fais tomber ma serviette sur le sol et je tire doucement sur son caleçon pour lui faire comprendre de se mettre nu à son tour.

Une fois chose faite, je lui fais signe d’aller se coucher de l’autre côté du lit afin que Mathis se retrouve entre nous deux, Damien qui maintenant s’est habitué au manque de lumière sourit et s’exécute en faisant le moins de gestes brusques possible.

Une fois tous les deux installés, je reprends mon sexe en main et poursuis la manipulation interrompue dans la salle de bains sous le regard grivois de Damien qui comprend où je veux en venir, mes gestes du poignet n’étant plus aussi discrets donnent un rythme très saccadé au matelas qui ne prête à aucune erreur d’interprétation.

Damien sourit en prenant à son tour son sexe à pleine main, s’adaptant tout naturellement à ma cadence et de ce fait donnant un étrange effet de mouvement au matelas.

***/***

Mathis ressent les vibrations qui finissent par le réveiller suffisamment pour qu’il commence à se poser la question de ce qui ou quoi peut bien engendrer ses tremblements.

Il en est là dans ses réflexions quand un nouveau fait encore plus troublant arrive jusqu’à son cerveau, la présence de deux personnes dans son lit.


2eme ANNÉE Pâques : (24/127) (Reims) (Samedi soir) (suite)


Une odeur douce lui arrive aux narines, une odeur qui l’électrise en le mettant aussitôt dans tous ses états car elle a tellement baigné ses rêves les plus érotiques qu’il ne peut s’y tromper et son cœur s’affole soudainement sans qu’il puisse le contrôler, lui donnant la gorge sèche et les yeux humides des sentiments très forts qui remontent d’un coup.

***/***

Je ressens son trouble qui d’ailleurs est étrangement semblable au mien, au point de me poser la question si c’est une bonne idée de continuer et s’il ne vaudrait pas mieux que s’arrête là notre petit jeu, qui pour moi comme pour Mathis n’en est certainement déjà plus un.

Ses pensées me font stopper mes manipulations, rendant soudainement le lit beaucoup plus calme et Damien s’en apercevant forcément cesse lui aussi de s’astiquer le manche pour se tourner vers moi en relevant la tête par-dessus le corps de Mathis.

- (Mathis) A quoi vous jouez tous les deux ?
- (Damien) Nous avons eu envie d’une petite branlette entre pote et comme je savais que tu ne serais pas contre !!

Mathis se redresse pour s’asseoir en nous regardant tour à tour, visiblement perplexe.

- Ça vous prend souvent ??
- (Damien) De temps en temps, mais je ne te l’ai jamais caché il me semble ? Pourquoi tu fais ton étonné ?

Le grand blond devient soudainement triste, il se rallonge en mettant un de ses bras devant ses yeux et répond d’une voix empreinte d’émotions.

- Tu ferais mieux de retourner dans ta chambre Florian !! Tu me fais plus de mal que de bien en étant là et tu sais très bien pourquoi en plus !!
- Tu es sûr que c’est ce que tu veux ? Nous ne faisons rien de mal tu sais ?
- J’en suis certain, oui !! Rien que pour Thomas !!
- (Damien) Mais !! Il est d’accord !!

Un étrange malaise me prend soudainement, celui de jouer avec les sentiments d’une personne qui m’est très chère et je ne supporte pas de le voir dans cet état de tristesse affective, je m’apprête donc à les laisser tous les deux pour retourner dans ma chambre quand la porte de la chambre s’ouvre doucement et que Thomas apparaît dans l’ouverture, nous fixant chacun notre tour avant de reporter son regard sur son cousin.

- Je peux entrer ?

Damien ne peut détourner son regard du nouvel arrivant vêtu seulement de son boxer d’un blanc immaculé qui avive encore plus la beauté naturelle de son corps.

- Wouah !! Mais bien sûr !! Entre !!
- Merci !!

Thomas entre et referme derrière lui, il vient ensuite nous rejoindre et s’assoit sur le bord du lit.

- Vous faisiez quoi ?

Bien sûr il est parfaitement au courant puisqu’il a tout suivi depuis l’esprit de Florian, s’il joue les curieux c’est simplement pour ne pas révéler cette particularité qui le relie à son chéri.

Il fait mine de ne s’apercevoir que maintenant que Damien et Florian ont la queue à l’air toujours aussi raide d’ailleurs, pour avoir un petit sourire complice envers eux

- Ah !! Je vois !! Je peux me joindre à vous ? Depuis le temps que « Flo » me raconte ses lancers de fusées Hi ! Hi !
- (Mathis) C’est un coup monté ou quoi ? Si vous faites ça à cause de mes paroles envers Thomas, ce n’est pas la peine de vous donner tout ce mal vous savez ? Je pensais pourtant avoir été très clair avec toi cousin et je n’ai pas besoin de votre pitié.
- (Thomas) Qui te parle de pitié ? Damien connaît tout comme moi l’attirance que vous avez l’un pour l’autre et nous sommes convaincus que ça vous rendra malheureux tant que vous vous éviterez comme vous le faites depuis des années.

Mathis tourne la tête vers son chéri qui hoche la sienne gravement en signe d’accord avec les paroles de Thomas.

- (Damien) Thomas à raison tu le sais aussi bien que moi !!
- (Mathis) Ah oui, vraiment !! Et même si c’est le cas, nous sommes censés faire quoi ?
- (Damien) Je ne serai jamais jaloux de Florian, je sais très bien comment il fonctionne avec ses autres copains et surtout que rien ni personne ne le fera s’éloigner de Thomas, maintenant je connais aussi tes sentiments envers lui qui ne datent pas d’hier et je ne suis pas contre que vous puissiez vous les exprimer de temps en temps.
- (Mathis) Mais !!!
- (Damien) Si Thomas ni voit rien de mal bien sûr !! Après tout c’est bien comme ça que fonctionne Yuan et sa copine elle aussi accepte bien de vous savoir ensemble, alors pourquoi pas moi ?

Je sonde le visage de Damien pendant toute la durée de cette conversation, rien ne laisse à penser que ses paroles sont forcées et l’amitié que j’éprouve pour lui en sort encore plus renforcé d’un fort sentiment de respect pour ce garçon qui comprend que le bonheur de celui qu’il aime est plus important pour lui que les tabous d’une société rigide et intolérante.

Mathis le comprend lui aussi, une lueur d’espoir brille dans ses yeux quand il me fixe un instant avant de reporter son attention sur son cousin.

- Et toi !! Tu ne dis rien ?



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 06-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (25/127) (Reims) (Samedi soir) (suite)


- (Thomas) Tout a été dit je pense !!
- (Mathis) Tu sais bien que nous deux c’est impossible pourtant ?
- (Thomas) Bien sûr !! Mais tu vois Mathis !! Il y a une chose que je supporte encore moins que l’idée d’une relation d’ordre sexuelle entre nous deux !!
- (Mathis) Et c’est ??
- (Thomas) Que Florian et toi vous soyez malheureux et crois-moi, même si je n’en suis persuadé que depuis peu de temps, « Flo » l’est depuis des années lui aussi et s’il n’a jamais rien dit, c’est tout simplement parce qu’il connaissait l’impossibilité que nous avons à avoir une relation d’ordre sexuelle.

Mathis se tourne vers moi.

- C’est vrai ??
- On ne peut plus vrai « Mat » !!
- (Mathis) Mais alors pourquoi maintenant ??
- Parce que certaines choses dans notre relation ont changé, disons sans trop compliquer les explications que nous sommes reliés mentalement et que la présence de l’autre n’est plus aussi nécessaire qu’avant.
- (Thomas) C’est comme une fenêtre dans ma tête où je vois tout ce que Florian voit et réciproquement.
- (Damien incrédule) De la télépathie ??
- (Thomas) En mieux, beaucoup mieux !!
- (Mathis) Ça ne change rien alors, puisque tu seras en quelque sorte présent avec nous si quelque chose arrive entre moi et Florian ?
- (Thomas) Disons que je pourrais tirer les rideaux quelques heures, je serai avec « Flo » mais je ferai en sorte de ne pas jouer les voyeurs.
- (Mathis) Ah !!!

Un étrange silence suit ces explications, c’est Thomas qui le rompt en se levant.

- Très bien !! Je vais vous laisser, il reste quelques heures avant le lever du jour et j’aimerais dormir un peu quand même.
- (Damien) Tu ne veux vraiment pas rester ?
- (Thomas sourit) Je ne serais pas seul tu sais ? Il y a un petit blondinet en manque de câlin qui doit être tout chaud sous la couette, tu devrais venir avec moi Damien et aller t’allonger dans l’autre lit, à moins que tu préfères rester là ? Mais je sais très bien qu’entre toi et « Flo » c’est un peu comme nous deux Mathis et que rien n’est envisageable entre vous à part la forte amitié qui vous lie comme deux frères.

Damien jette un œil vers la crevette rousse qui le regarde avec ses yeux magnétiques où il peut lire toute la réalité des paroles de Thomas.

- Pffttt !! Si on m’avait dit dans quelle galère ça m’entraînerait le jour où mes parents nous ont annoncé l’arrivée d’un colocataire !!
- Tu regrettes ??
- (Damien) Non Florian !! S’il y a une chose que je ne regretterai jamais, c’est bien le jour où tu es arrivé dans notre vie. Si j’ai dit ça, c’est à cause des deux jumeaux que nous aimons tous les deux.

***/***

« Conversation mentale »

- Tu crois que…
- Ça me paraît évident si on y réfléchit un tant soit peu, tu ne crois pas ?
- Je suis trop semblable à Mathis ?
- Tout comme lui l’est de toi !! Alors il fallait s’y attendre !!
- Et bien !! Si je m’attendais à celle-là !!
- Tu oublies juste une chose « Thom » ?
- Ah oui !! Quoi donc ?
- Que je lis dans tes pensées les plus secrètes et mêmes dans celles dont tu n’es pas encore forcément conscient !!
- Ça veut dire quoi ?
- Regarde « Dami » et dis-moi ce que tu ressens devant sa bouille ? Toi et Mathis êtes trop semblables pour que ça s’arrête au physique, je m’y suis fait prendre moi aussi et c’était d’ailleurs l’objet principal de cette réunion nocturne je te rappelle.
- (Thomas)…


2eme ANNÉE Pâques : (26/127) (Reims) (Samedi soir) (suite)


- (Ironique) Mais ??
- (Thomas) Ce n’est pas tant son physique que sa façon d’être qui me plaît, j’avoue que j’aime bien quand il est là Hi ! Hi ! Le pauvre, c’est toujours sur lui que les catas arrivent !! Je dois bien reconnaître que j’ai souvent envie de lui venir en aide quand vous lui envoyez des piques Hi ! Hi !
- Tu le trouves moche ???
- Bien sûr que non !! C’est juste que ce n’est pas ce qui me plaît le plus en lui, je vois bien qu’il est à croquer lui aussi et Mathis ne serait pas avec lui si ce n’était pas le cas.
- Alors ? Comment t’appelles ça toi ?
- Je n’en sais rien mais ce qui est sûr c’est que c’est autre chose qu’avec nos autres amis.
- Peut-être parce que je ne le considère pas comme eux ? Comme toi tu fais avec Mathis ?
- (Thomas) Wouah !!! Je viens juste de comprendre où tu veux en venir !! Tu crois que ça va marcher ??
- Tu y auras mis le temps beau blond !! Ça va dépendre de Mathis !! Maintenant jouons le jeu et nous verrons bien ce qu’il en ressortira, au pire je passerai une nuit avec « Math » ce qui tu avoueras est loin d’être déplaisant.
- (Thomas) Surtout avec les sentiments que tu éprouves pour lui, pas vrai ?
- Je préfère les laisser dans un coin de mon cerveau tu vois, je pense surtout à Damien qui m’en voudra sans doute un jour si je lui faisais une chose pareille et ça, tu le sais très bien « Thom » !! Je ne le supporterai pas !!

***/***

La voix de Damien nous fait revenir à la réalité.

- Ouhouh !! Les gars !! Vous n’êtes plus avec nous là ? Qu’est ce qui se passe ? Vous buguez à la fenêtre Hi ! Hi ! Peut-être que les carreaux sont sales !!

Je me tourne vers lui avec le sourire, il est temps de mettre mon plan en action et je fais signe à Thomas pour qu’il se prépare à enchaîner sur mes paroles quand le moment sera venu.

- Ne t’occupe pas de la fenêtre Hi ! Hi ! Elle est grande ouverte maintenant et tu ferais mieux de suivre Thomas dans notre chambre, il me disait juste avec raison d’ailleurs que lui aussi t’appréciait beaucoup et tout comme moi avec Mathis, il aime mieux que vous ne soyez pas dans la même pièce pour vous faire un câlin.

Damien en a les yeux qui s’exorbitent en comprenant l’implication de mes paroles, il reste un moment sans réaction et Thomas en profite pour le faire sortir de la chambre en lui mettant une main sur la bouche dès qu’il n’est plus à la vue de son chéri et ce pour le faire taire.

- Chut !! Suis moi et ne dis rien, je t’expliquerai !!

***/***

« Dans la chambre, seul avec Mathis »

Je dois faire un réel effort pour ne pas revenir sur ma décision en me retrouvant seul en tête à tête avec Mathis, je sais très bien même si c’est difficile à tenir que mes sentiments pour lui ne doivent pas prendre le pas sur la raison et l’amitié que je voue à la famille Viala, amitié qui est pour moi beaucoup plus importante en soi que ma libido tout comme mes émotions exacerbées comme à chaque fois quand je suis en présence de « Math ».

Seulement celui-ci est le petit ami de Damien et je connais suffisamment le loustic pour savoir qu’au plus profond de lui, il n’est pas prêt à partager son petit ami et ce même avec moi bien qu’il laisse paraître une mine réjouie qui ne me trompe pas, tout comme Thomas d’ailleurs quand j’ai perçu une pointe de tristesse dans son esprit alors que lui-même n’en est pas encore conscient.

C’est donc avec cette envie dévorante de le prendre dans mes bras et de lui faire l’amour, que je viens m’asseoir à côté de mon ami en bandant toute ma volonté pour rester dans mon plan sans y faillir.

Mes lèvres s’approchent des siennes pendant que je le fixe dans les yeux et que je peux y lire son trouble, une petite flamme dans son regard toutefois me fait sourire et libère quelque peu mon stress en me disant que j’avais peut être vu juste.

Nos lèvres se posent les unes contre les autres un bref instant avant que Mathis ne se recule doucement, le visage visiblement empreint de questionnements.

- Un problème « Math » ? Je croyais pourtant que c’était ce que tu voulais ?


2eme ANNÉE Pâques : (27/127) (Reims) (Samedi soir) (fin)


Mathis hésite, se mordille la lèvre inférieure de nervosité avant de prendre la parole d’une petite voix mal assurée.

- Tu crois que « Dami » et « Thom ».
- Quoi Damien et Thomas ???
- Qu’ils vont…
- Faire l’amour comme nous allons le faire ? Tu en penses quoi, toi ?
- Ça me fait mal « Flo » !! Damien est tout pour moi tu sais ?
- Comme Thomas est tout pour moi !!

Les yeux de Mathis s’embuent quand d’un élan inattendu, il vient me serrer dans ses bras.

- Je ne peux pas « Flo » !!

Je l’enserre à mon tour dans mes bras.

- Damien non plus rassure-toi, !!

Mathis se recule et me fixe intensément.

- Mais alors ?
- Il fallait que tu comprennes vraiment et que ça vienne de toi « Math », je sais ce que tu éprouves pour moi et je peux t’assurer que j’éprouve les mêmes sentiments pour toi, mais nous sommes trop proches de nos petits amis respectifs pour nous laisser aller à assouvir nos envies. Tu seras toujours pour moi le garçon que j’ai aimé pendant longtemps en secret, seulement c’est un amour impossible tu l’as enfin compris toi aussi et nous ne pourrions plus nous regarder dans les yeux tous les quatre si nous nous y laissions aller.

***/***

« Dans l’autre chambre, au même moment »

Thomas libère la bouche de Damien en fermant la porte de la chambre, Antonin se redresse visiblement surpris de les voir debout tous les deux.

- Qu’est-ce qu’il se passe ? Où est Florian ?
- (Thomas) Dans l’autre chambre avec Mathis !!

Antonin fixe Damien avec tristesse, visiblement peiné pour lui de ce que les paroles de Thomas laissent entendre.

- (Antonin) Ils ne vont quand même pas…
- (Thomas) Florian sait ce qu’il fait, il prendra sur lui j’en suis certain !! Mathis doit être mis au pied du mur s’il veut faire la part de ses véritables sentiments.

Damien comprend alors les intentions de son ami qui n’étaient pas du tout celles qu’il croyait et un énorme soupir de soulagement s’échappe alors de ses lèvres, vite suivit d’un intense moment d’émotions qui lui font verser des larmes à la fois de joie mais aussi d’apaisement du stress énorme dont il était pris depuis le début de cette histoire.

Ce qui était pour lui au début qu’un énième jeu entre garçons avait pris un tour qui lui laissait un goût amer dans la bouche sans en saisir la véritable raison.

Il comprend maintenant que c’était l’idée de suivre Thomas en laissant son chéri dans les bras de son meilleur ami, il va pour demander plus d’explications quand la porte s’ouvre à nouveau et laisse apparaître Florian suivi de près par Mathis qui vient directement vers lui pour l’enserrer dans ses bras avec une petite mine honteuse.

- Excuse-moi « Dami » si je t’ai fait du mal, je te promets que ça n’arrivera plus désormais !!

Mathis n’attend pas de réponse que déjà il le libère et se dirige vers son cousin, ses lèvres viennent se coller aux siennes dans un bref baiser avant de se détacher de lui en souriant.

- Je t’aime « Thom » !! Excuse-moi de t’en avoir fait douter !!

Il reprend ensuite Damien par la main et s’apprête à quitter la chambre quand son regard plonge une nouvelle fois dans le mien, Mathis n’hésite qu’un bref instant avant de venir déposer ses lèvres à son tour brièvement sur les miennes.

- À toi je n’ai pas besoin de le dire « Flo » !
- (Ému) Ce n’est pas la peine en effet !!

Damien imite son chéri en venant m’embrasser à son tour.

- Je t’aime mon… Frère… !!

Me voilà à mon tour pris dans mes émotions.

- Moi aussi « Dami » !! Moi aussi !!

Il n’est plus besoin de paroles et nous les regardons repartir vers leur chambre, Thomas se rapproche de moi pour me prendre par la taille et poser sa tête sur mon épaule, Antonin se sent subitement de trop et son visage devient d’un seul coup livide quand il se lève pour quitter la chambre à son tour.

Ce n’est qu’en passant la tête basse devant nous qu’il se sent happer par deux mains fermes qui le retiennent, il entend alors deux voix s’exclamer dans un parfait ensemble.

- Hep ! Hep ! Toi, tu restes avec nous !! Non mais !!


2eme ANNÉE Pâques : (28/127) (Paris) (Dimanche matin, une clinique privée dans Paris)


« Bureau du directeur de la DST, Paris »

Maurice termine de donner ses dernières instructions, s’il manque au repos dominical c’est à cause d’un appel de Victor qui a du nouveau sur l’affaire qui les tient en haleine depuis trop longtemps.

- Je veux une fouille complète de cette clinique et vous me convoquez tous les employés quels qu’ils soient !! Médecin, secrétaire ou femme de ménage !! Je les veux tous là-bas avant midi !!

Alain Durieux, l’adjoint de Maurice opine de la tête en faisant signe à ces hommes qu’il est temps de se mettre au travail pour suivre les ordres de leur patron.

Il attend de se retrouver seul avec Maurice pour reprendre la parole.

- J’espère que tu es conscient des ennuis que nous risquons sans mandat ?
- Nous l’aurons d’ici peu !!
- Ah !! D’accord !! En priant pour que nous trouvions quelque chose une fois là-bas !! Victor est sûr de ses sources ?
- D’après lui c’est le seul endroit possible pour subir ce genre d’intervention sans poser trop de questions, de toute façon nos recherches dans les autres cliniques continuent même si pour l’instant ça ne donne rien de concret à se mettre sous la dent !!
- Tu as prévu de rester au bureau ?
- (Maurice) Maintenant que j’y suis !! Tu peux rentrer chez toi si tu veux, de toute façon il n’y a pas besoin de nous deux ici !!
- Tu es sûr ??
- Puisque je te le dis !! Allez file !!

***/***

« Hall d’accueil de la clinique en question »

Le ceinturage policier dans la rue est impressionnant, au point qu’un attroupement de passants commence à se former devant la clinique qui jusqu’alors n’avait jamais connu autant de remue-ménage et avait plutôt la réputation d’être discrète.

Maurice qui vient d’arriver avec deux de ses assistants est dans le hall avec la direction, visiblement en colère pendant qu’une douzaine d’hommes de la DST commencent une fouille scrupuleuse du bâtiment.

- Vous feriez mieux de coopérer, si je vous dis ça, c’est dans l’intérêt de votre établissement !!
- Dites-nous au moins ce que vous recherchez !! Votre comportement est pour le moins scandaleux et vous faites peur à notre personnel avec tout ce déploiement policier !!

Maurice sort le croquis fait par Florian et le lui met sous le nez.

- Voilà la personne que nous cherchons !! Du moins il ressemblait à ça avant d’être pris en charge par vos services !!

L’homme qui de toute évidence représente la direction, jette un bref coup d’œil sur le dessin et fait un geste sans équivoque de la tête.

- Je n’ai jamais vu cette personne, désolé !!
- (Maurice) Nous verrons bien si vous tiendrez toujours le même propos une fois que nous aurons interrogé tout le personnel !!
- Qu’a donc fait cet individu pour avoir droit à… (Il montre d’un geste du bras le cordon de police dans la rue)… Tout ce déploiement policier ?
- C’est un espion très dangereux recherché par nos services depuis quelques mois !! Il cherche à nuire à une personne très importante pour notre pays, je pense que du fait de votre profession vous avez entendu parler du jeune Florian De Bierne ?

Les personnes présentes dans le hall deviennent soudainement attentives aux paroles de Maurice qui voyant ça sourit intérieurement, certain à l’avance de l’effet que ferait sur elles le nom de Florian une fois qu’il l’aurait prononcé et poursuit donc en accentuant l’urgence de retrouver au plus vite l’individu qu’ils recherchent.

- Je vois à vos expressions que c’est bien le cas !! Sachez donc que cet homme a pour mission de s’emparer du jeune De Bierne et que toute tentative quelle qu’elle soit pour nous cacher le moindre renseignement sur lui vaudra l’arrestation immédiate des personnes qui par ce fait entrave nos recherches et deviennent en conséquence complices avec ce sinistre individu.
- Vos menaces ne servent à rien puisque je vous dis que nous n’avons jamais vu cet homme !!

Maurice fixe attentivement le personnel assistant à la conversation, il remarque aussitôt parmi eux une femme qui le fixe bizarrement comme si elle hésitait à prendre la parole.

- Bon !! Puisque vous le prenez comme ça, vous allez tous suivre mes hommes qui vous interrogeront chacun votre tour et vous signerez ensuite vos dépositions qui engageront votre responsabilité en cas de tromperies reconnues !!

Maurice fait signe à ses hommes qui emmènent un par un chaque intervenant, une fois seul dans le hall il s’arrange pour suivre celui de ses collaborateurs s’occupant de la femme qui en quittant la pièce s’est retournée une dernière fois pour le fixer à nouveau.

Une fois entré à sa suite dans un petit bureau dont il referme la porte derrière lui après en avoir congédié d’un geste son collègue, il va s’asseoir à la place qu’occupe habituellement celui ou celle qui y travaille et d’une voix beaucoup plus douce que celle employée jusqu’alors, il pose la question que sans aucun doute la femme attend.

- Je vous écoute !!! Qu’avez-vous à me dire ??



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 06-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (29/127) (Paris) (Dimanche matin, une clinique privée dans Paris) (fin)


- Cet homme cherche réellement à faire du mal au docteur De Bierne ?
- Vous le connaissez ?
- Qui donc ??
- Le docteur De Bierne ? J’ai eu cette impression au timbre de votre voix quand vous avez prononcé son nom !!
- Pas directement mais j’ai de la famille en province, à Reims plus exactement et un de mes neveux fait partie de ses amis.

Maurice ne peut s’empêcher de sourire en pensant que décidément le monde est petit.

- Comment s’appelle-t-il si ce n’est pas indiscret ? Je connais personnellement beaucoup des amis de Florian et vous avez aiguisé ma curiosité !!
- Mon neveu s’appelle Grégory !! Grégory Ménissier, il est pompier à Reims et connaît très bien le docteur De Bierne qui m’a-t-il dit est un de ses meilleurs amis.
- C’est bien le cas en effet, votre neveu est très proche de Florian. Est-ce ce fait qui vous a décidée à vouloir me parler ?
- J’ai entendu beaucoup de choses sur ce jeune garçon et je ne voudrais en aucune façon à ce qu’il lui arrive quoi que ce soit, c’est ce qui m’a décidé à transgresser les consignes de silence sur nos patients.
- Cet homme est donc bien venu se faire opérer ici ?
- Oui monsieur !! Il n’en est d’ailleurs sorti qu’hier dans la journée avec deux hommes venus tout spécialement le chercher, ça faisait plusieurs jours qu’il était hospitalisé dans cette clinique pour une chirurgie esthétique il me semble.
- Existe-t-il des photos de sa nouvelle apparence ?
- Non monsieur !! Du moins pas à ma connaissance !!
- Mais vous !! Pourriez-vous le décrire ?
- Je ne l’ai vu qu’un bref instant quand il a quitté la clinique avec ces deux hommes et je n’en ai qu’un très vague souvenir, je suis désolé de ne pas pouvoir plus vous aider.
- Votre témoignage nous aidera beaucoup maintenant que nous avons la preuve qu’il a bien séjourné ici, je me targue de faire parler ceux qui sont intervenus sur son visage. Quelque chose d’autre vous revient-il à son sujet ? Prenez votre temps, peut être une pensée que vous avez eu ou encore un fait qui vous reviendrait en mémoire ?
- Je ne vois pas, non !!…. À moins que…
- Oui ??
- Ça n’a sans doute pas d’importance mais quand ils sont sortis, les deux hommes l’ont reconduit jusqu’au parking plutôt réserver au personnel à l’arrière de la clinique et ensuite votre homme en est descendu pour monter dans un autre véhicule dont le chauffeur s’était déguisé en femme.
- Êtes-vous certaine que c’était un homme ??

La femme sourit en repensant à la brève vision qu’elle en a eue.

- Je dois dire que c’était très bien fait il faut bien le reconnaître, seulement si ça peut tromper un homme il en va tout autrement d’une femme surtout de profil comme je l’ai vu !!
- Expliquez-vous !!

La femme porte la main sur son cou juste au-dessous du menton.

- Sa glotte était trop saillante pour qu’il puisse en être autrement.
- Pourriez-vous aider un de nos spécialistes pour en faire un portrait-robot ?
- Je pense que oui, vous savez j’ai été suffisamment surprise pour bien le détailler alors que celui que vous recherchez ne m’a laissé aucun souvenir et d’ailleurs je n’avais aucune raison de me rappeler de lui avant votre arrivée.

Maurice se lève.

- Très bien, je vous remercie de votre aide et vous serez rapidement convoquée dans nos services !! Laissez vos coordonnées à un de mes hommes et un conseil pour garder votre emploi, n’ébruitez pas notre conversation qui je vous le promets restera entre nous.
- Merci beaucoup monsieur, j’espère que j’aurai pu vous être utile !!

Maurice la raccompagne jusqu’à un de ses hommes à qui il la confie après lui avoir glissé quelques instructions à l’oreille.

- Votre témoignage nous sera très utile madame, n’en doutez pas un instant !! Au revoir et encore une fois merci de nous avoir aidé.

Maurice s’en retourne sans attendre, il marche d’un pas rapide jusqu’au bureau du directeur de la clinique qui termine justement de signer sa déposition.

Maurice prend la feuille et la lit rapidement, il fixe ensuite l’homme avec un regard qui lui glace le sang.

- Vous êtes en état d’arrestation pour complicité d’espionnage sur le territoire national, vous n’aurez droit à aucun avocat du fait de cette accusation.

Maurice le voit blêmir avec satisfaction, il se tourne alors vers son collègue.

- Embarquez-moi cet individu !! Nous poursuivrons son interrogatoire au bureau !!


2eme ANNÉE Pâques : (30/127) (Paris) (Tino ou Tina) (Mardi matin)


Tino ouvre les yeux et scrute avec attention la chambre que la nuit torride qu’ils viennent une fois encore de connaître a transformé en véritable champ de bataille, la couette gisant au sol avec les vêtements éparpillés tout comme le sont également les faux seins qui lui servent à modifier son apparence.

Sacha est étendu nu à côté de lui, son visage actuel nettement moins avantageux que dans ses souvenirs lui amène une moue contrariée et c’est l’assurance justement de savoir qu’il redeviendra très vite le beau jeune homme de ses souvenirs, qui lui permet de prendre du plaisir en sa compagnie.

Malgré tout la virilité insatiable de Sacha lui redonne une plénitude qu’il avait fini par oublier avec les quelques hommes ayant partagé son lit depuis ces quelques années où ils ont été séparés.

Tino sait que sa féminité n’attire pas plus que ça son ami qui préfère et de loin avoir un garçon dans ses bras pendant leurs moments d’intimité, alors que ses autres amants tout au contraire apprécient tout particulièrement quand il se travestit pour son plaisir et le leur.

Maintenant il doit bien reconnaître que seul Sacha arrive à lui faire ressentir des orgasmes fulgurants qui le laissent exsangue étendu sur le lit et rien que pour ses moments où il éprouve un plaisir extrême entre ses bras, il accepte volontiers de redevenir le garçon qu’il s’évertue à renier depuis déjà de longues années.

La mission ne fait que commencer à son plus grand plaisir car au plus profond de lui, il sait qu’il a toujours été amoureux de ce garçon et qu’il a enfin une chance avec le temps de le rendre tout aussi fou de lui qu’il l’est de Sacha et ce depuis le premier jour où Tino l’a aperçu dans la cour de l’école d’espionnage, quand ils n’étaient encore que des gamins difficiles.

Un rayon de soleil éclaire soudainement ce visage enlaidi par les modifications chirurgicales et il préfère se lever plutôt que de rester devant ce spectacle pas vraiment à son goût quoiqu’il en convienne au vu de ce qu’il a appris, nécessaire pour la sécurité de Sacha.

Il ramasse ses vêtements ainsi que sa fausse poitrine au passage et va se refaire une « beauté » dans la salle de bains, retrouvant rapidement le sourire devant la glace où Tina refait petit à petit son apparition.

C’est une bonne demi-heure plus tard, après avoir jeté un dernier coup d’œil sur son « homme » toujours endormi et qu’il quitte l’appartement le sac à mains en bandoulière, que « Tina » respire l’air frais du petit matin en se dirigeant d’un pas chaloupé des plus aguicheurs vers la bouche de métro pour se rendre jusqu’à l’hôpital militaire commencer sa mission de repérage pour le compte de Sacha qui semble bien décider à retrouver au plus vite son ancien amant avant de poursuivre sa mission en province.

« Tina » n’a rien contre cet Antoine qui en tout état de cause n’a fait que se venger de celui qui a trahi sa confiance en voulant le faire supprimer, n’en ferait « elle » pas autant « elle » aussi si ça avait été son cas ? Certainement que si !! C’est donc sans réelle motivation « qu’elle » va mener cette enquête pour le compte de son ami.

Maintenant l’entraînement « qu’elle » a subi depuis de nombreuses années prend vite le dessus sur son manque d’intérêt pour retrouver ce garçon et les heures suivantes « la » surprennent aux plaisirs d’être de nouveau en chasse, prenant des renseignements là où « elle » pense pouvoir les trouver et ou mieux le pourrait « elle » qu’à Begin où « elle » s’approche du poste de garde sous l’œil visiblement intéressé du planton, un jeune homme très appétissant somme toute qui voit venir vers lui cette grande jeune fille souriante.

- Vous cherchez quelque chose mademoiselle ?
- Un de mes amis m’a dit qu’on pouvait le joindre ici au cas où j’aurais besoin de lui parler !!
- Puis-je connaître son nom s’il vous plaît ?
- Antoine Massery !!
- J’ai bien peur qu’il ne vous soit pas possible de lui parler ici mademoiselle.
- Et pourquoi donc ?
- Seule sa famille est autorisée à lui rendre visite, mais peut-être en faites-vous partie ?


2eme ANNÉE Pâques : (31/127) (Paris) (Mardi matin) (Le piège)


- Pas exactement !! C’est juste un ami vous comprenez ? Mais peut-être pourrais-je le voir en dehors de cette enceinte, si vous me disiez où il a l’habitude de se rendre ? Vous seriez un chou ?

« Tina » le voit hésiter en pensant que c’est sans doute parce qu’il craint d’enfreindre les ordres qui lui ont été demandés de suivre, son sourire s’accentue alors pour tenter d’utiliser son charme à ses fins et cela semble fonctionner car le jeune soldat lui rend son sourire en ayant l’air d’avoir pris sa décision.

- Je pourrais peut-être le prévenir et lui demander de vous rejoindre quelque part ? Vous voyez le bar un peu plus bas ? Si vous voulez bien l’y attendre, je vais le faire prévenir !! Seulement il vous faudra patienter un peu car je pense qu’il est de service à l’heure actuelle.
- C’est très gentil de votre part, comment pourrais-je vous remercier ?
- Mais ce n’est rien mademoiselle, je suis heureux de vous rendre service.
- Je vous revaudrais ça si vous acceptiez vous aussi de venir prendre un verre avec moi dans ce bar un de ces quatre ?
- Ce sera avec plaisir mademoiselle !!
- Eh bien c’est entendu alors !! Dites à Antoine que je l’attendrai pour le déjeuner, je pense qu’il ne sera plus de service à cette heure-là.
- Je lui passerai le message mademoiselle, il a de la chance d’avoir une amie aussi jolie l’Antoine !! Pourtant ça ne fait pas longtemps qu’il est en France, le veinard !!

« Tina » sourit de plus bel en lui envoyant une œillade coquine qui fait rougir le garçon.

- Mais ce n’est qu’un ami, rien de plus !!

« Elle » n’attend aucune réponse de sa part « qu’elle » s’en retourne déjà de son pas chaloupé, « consciente » de l’effet « qu’elle » produit sur le jeune militaire.

Une fois « certaine » de ne plus être à sa vue, « Tina » s’arrête pour sortir son portable de son sac à main et « elle » appelle Sacha qui doit être levé maintenant.

À la deuxième sonnerie celui-ci décroche.

-…
- C’est moi !!
-…
- Encore mieux que ça !! J’ai un rendez-vous avec lui à midi dans un bar pas loin d’où il se cache !!
-…
- Je t’envoie l’adresse en texto, (« Tina » regarde sa montre) tu as largement le temps, je n’ai pas mis une demi-heure pour venir !!
-…
- Oui bien sûr !! Il est dans mon sac !! Tu ne comptes quand même pas le supprimer en pleine journée ?
-…
- Je connais un moyen tout aussi efficace et beaucoup moins dangereux pour notre sécurité, j’ai toujours la capsule de cyanure au cas où !!
-…
- Bah !! Dans un bar ce sera facile !! Ils croiront à une rupture d’anévrisme et le temps qu’ils se rendent compte que ce n’est pas ça, nous serons loin !! Prépare les valises et prends la voiture, nous quitterons Paris un peu plus tôt que prévu c’est tout !!
-…
- Je peux m’en occuper seule si tu veux ? Tu n’auras qu’à m’attendre dans la rue !!
-…
- Je te comprends bien, mais est-ce bien raisonnable ? Pense à la mission !!
-…
- Comme tu veux !! Mais je ne crois vraiment pas que ce soit une bonne idée qu’il te voit et puis il y a toujours le risque que les flics interviennent plus rapidement que prévu !!
-…

« Tina » raccroche et range son portable dans son sac en soupirant, le visage visiblement inquiet de la tournure que pourrait prendre cette affaire.

Sacha semble résolu d’en finir lui-même avec son ancien amant et « Tina » le connaît depuis suffisamment longtemps pour savoir combien il est superflu de chercher à le raisonner quand il est dans cet état d’esprit.

« Elle » reprend son chemin en soupirant, se dirigeant droit vers le bar en repérage avant d’y mettre les pieds d’ici une heure ou deux.

Un bar semblant sympathique pense-t-"elle" en passant devant, mais où dans quelques heures à peine la terrible vengeance de son ami verra la fin tragique d’un jeune homme qui n’a eu qu’un tort dans sa vie, celui de croiser le chemin d’un garçon pour qui donner la mort est un véritable plaisir.


2eme ANNÉE Pâques : (32/127) (Paris) (Mardi matin) (Le piège) (suite)


Sacha a un étrange sourire aux lèvres en refermant la dernière valise qu’il descend pour rejoindre les précédentes dans le coffre de la voiture.

C’est l’idée de revoir Antoine et de terminer le travail que Youssef pour des raisons purement affectives n’avait pas cru bon d’exécuter quand il lui en avait donné l’ordre.

Cette fois-ci, il ne ressent plus rien à part une haine féroce envers ce garçon qui pourtant à une époque pas si lointaine lui a donné beaucoup de plaisirs et même pendant un temps, lui a fait connaître des sentiments qu’il croyait jusqu’alors impossible.

Depuis il y a eu Eddy, un autre garçon dont il est tombé amoureux et Sacha doit bien reconnaître qu’il n’est pas aussi fermé aux sentiments humains, que sa formation pourtant sévère à l’école avait fait en sorte pour lui faire oublier qu’ils pouvaient exister.

Tino avait vu juste et le trajet lui semble très court jusqu’au moment où il se gare discrètement dans une petite rue non loin du bar où l’attend son comparse.

La pensée de son ami le fait sourire, il a toujours été pour lui un bon coup et même si ses manières l’agacent par moments, il doit bien s’avouer qu’il a toujours pris son pied avec lui et ce depuis qu’ils se sont connus alors qu’ils étaient encore très jeunes.

Un garçon très efficace professionnellement et qui a su encore une fois le lui prouver en retrouvant aussi rapidement Antoine, jusqu’à organiser cette rencontre dans un temps record alors que le temps justement lui était compté.

Avec un peu de chance se dit-il, ils seront à Reims suffisamment tôt dans la journée pour trouver un pied à terre et commencer les recherches sur ce fameux Florian qui jusqu’alors lui échappe comme une anguille.

Sacha ne doute pas un instant terminer rapidement sa mission pour reprendre le cours de sa vie et pourquoi pas repartir comme conseiller militaire dans un pays où il pourra reprendre à nouveau et en toute liberté ses penchants naturels pour la torture et le meurtre.

***/***

« À l’intérieur du bar »

« Tina » fait signe au barman de lui resservir un autre grand crème, « elle » observe la pendule avec de plus en plus de nervosité car il va bientôt être midi et Sacha n’est toujours pas arrivé, Antoine risquant maintenant de faire son apparition d’une minute à l’autre.

« Elle » observe les quelques clients, tous des hommes comme de bien entendu et qui ne se privent pas de « la » dévisager avec attention, se demandant ce que peut bien attendre une si jolie fille depuis tout ce temps.

« Elle » reste souriante en les détaillant avec attention du coin de l’œil, tout comme le barman à la carrure impressionnante qui s’active à nettoyer son comptoir quand personne ne fait appel à lui.

La porte s’ouvre dans un tintement caractéristique, « elle » tourne la tête et reconnaît Sacha, lui faisant aussitôt un signe de la main pour qu’il vienne « la » rejoindre.

« Tina » se lève pour l’embrasser et ainsi tenir son rôle devant les clients qui comprennent enfin que cette attente n’était en fait qu’un rendez-vous galant avec un jeune homme pas si terrible que ça physiquement au demeurant.

- Qu’est-ce que tu veux prendre mon chéri ?
- Un demi !!

« Tina » lève la main vers le barman.

- S’il vous plaît !! Un demi pour mon ami !!

L’homme hoche la tête en prenant un verre derrière lui.

- Tout de suite mademoiselle !!!
- Merci !!

Une fois Sacha assis près d’elle à sa table, « Tina » approche son visage et lui parle à voix basse.

- Tu en as mis du temps !!
- J’ai fait aussi vite que j’ai pu !!

Sacha regarde autour de lui avant de reprendre.

- Il n’est pas encore là !!
- Non, mais il ne devrait plus tarder et j’ignore à quoi il ressemble tu le sais bien !!!



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 06-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (33/127) (Paris) (Mardi matin) (Le piège) (fin)


Sacha fait face à la porte quand son visage se fige soudainement, dans la rue à quelques mètres du bar deux garçons arrivent en marchant rapidement.

Il reconnaît aussitôt Antoine accompagné d’un grand rouquin très mignon au demeurant et semblant plus jeune que lui, « Tina » voit bien son regard se durcir et se tourne à son tour pour apercevoir « elle » aussi les deux garçons qui sans avoir conscience du risque se dirigent droit vers eux.

« Elle » ne peut s’empêcher de les trouver trop craquants, un pincement lui vient alors au cœur en pensant à la fin brutale qui va s’en suivre pour au moins l’un d’entre eux.

- C’est lui ?

Sacha d’une voix sourde montrant toute la détermination qui le tien à en finir une bonne fois pour toutes.

- Oui !! C’est le brun !!
- Il est bien jeune !! Nous pouvons encore partir tu sais ? De toute façon ça ne changera plus rien maintenant que ton vrai visage est connu des services de police.
- Il faut qu’il paie !! Ce salaud m’a donné aux flics tu comprends ? Il est venu dans ce pays pour ça alors qu’il aurait pu tranquillement rentrer chez lui !!

« Tina » soupire, quel gâchis pense- « t-elle » de supprimer un si beau garçon et « elle » en est là dans ses pensées quand la porte du bar s’ouvre en laissant entrer le jeune couple car c’est évident à leurs façons de se tenir l’un près de l’autre que c’en est un.

Antoine ne voyant qu’une jeune femme dans le bar se dirige naturellement vers elle accompagnée toujours de Jonas qui semble fort mal à l’aise, voire effrayé même si rien en soit ne devrait logiquement lui amener une telle frayeur.

Sacha pendant cette dernière minute a rapproché du pied le sac à main de Tino, il l’ouvre discrètement pour y prendre l’arme à l’intérieur et reste ainsi alors qu’Antoine et son copain s’approchent d’eux, ne semblant pas l’avoir reconnu ce qui n’étonne pas vraiment son ancien amant qui est conscient des modifications conséquentes apportées à son visage.

C’est avec un plaisir indicible qu’il perçoit enfin le moment où celui-ci le reconnaît, un sourire cruel apparaît sur son visage alors que sa main se resserre sur le revolver lui donnant un frisson par avance de ce qu’il s’apprête à faire.

- Bonjour Antoine !! J’ai été surpris d’apprendre que tu étais encore en vie !!
- Ce n’est pas grâce à toi en tous les cas !!
- C’est pour cette raison que je suis là tu vois !! Je viens terminer le travail !!

Tout alors va très vite, Sacha sort l’arme du sac à main et le pointe sur son ex-amant, un coup de feu retentit alors rompant le semi-silence de la salle.

Une auréole de sang apparaît soudainement en plein milieu du front de la victime qui s’écroule à terre morte pour le coup.

« Tina » se lève d’un bond !! L’horreur peut se lire sur son visage décomposé quand « elle » regarde consternée le corps s’affaler sur le carrelage.

Une voix de commandement dure et sèche derrière « elle », la fait sursauter.

- Je ne te conseille pas de bouger ne serait-ce qu’un cheveu ma « belle » !! Ou alors tu vas rejoindre ton copain là où il est maintenant !!

Antoine prend Jonas tout tremblant dans ses bras en regardant Victor qui se tient debout juste derrière la « fille » qui n’est en fait qu’un garçon déguisé, tenant pointé sur lui son arme encore fumante.

- C’est fini « Jo » !! Il a eu sa chance de s’en sortir, sa haine a été la plus forte !!

Antoine entraîne alors son chéri encore sous le choc de toute cette violence loin de la flaque de sang qui s’étend à leurs pieds, laissant Victor et ses hommes qui maintenant ne sont plus les simples clients qu’ils paraissaient être faire leur travail.

Deux d’entre eux s’emparent de Tino toujours sous le coup de la surprise de s’être fait prendre alors que rien ne le laissait présager il n’y a pas encore cinq minutes, un autre ferme le bar et baisse le store pendant que Victor range son arme et prévient le service du procureur sur la mort d’un espion lors de son arrestation.

Il lève les yeux vers le jeune couple, visiblement ému de les voir toujours enlacés serrés l’un contre l’autre.

- Emmène mon fils loin de cet endroit Antoine, nous verrons plus tard pour faire le rapport qui clôturera cette sinistre affaire !! Et toi « Jo » !! Tu aurais dû m’écouter au lieu de vouloir à tout prix rester avec ton ami, regarde maintenant dans quel état tu te trouves !!
- Je ne pouvais pas laisser « Toinou » y aller seul p’pa !! Tu le sais bien !!

Victor sourit et son visage exprime toute la compréhension et la fierté qu’il éprouve pour son fiston, qui n’a pas voulu laisser celui qu’il aime vivre seul cette épreuve.

- Allez les enfants !! Je vous retrouve tout à l’heure à la maison, Henry ? Tu veux bien les raccompagner chez moi s’il te plaît ?


2eme ANNÉE Pâques : (34/127) (Paris) (Mardi matin) (Petit retour de quelques heures en arrière)


« Poste de garde, Begin »

Le planton observe attentivement la jeune fille qui maintenant lui tourne le dos en remuant lascivement du popotin, il attend qu’elle ait disparu de son champ de vision pour rentrer dans sa guérite où il prend en mains le portrait-robot amené la veille par les services de police.

La ressemblance est frappante, le soldat fronce les sourcils tout en souriant de satisfaction de ne pas avoir eu de réactions face à « elle » pendant leur bref entretien et repose le portrait en décrochant le téléphone relié directement au responsable de la sécurité de l’hôpital.

-…
- Mes respects mon capitaine !! Une jeune femme correspondant au portrait vient de se présenter à l’entrée, elle cherchait l’américain !!

Le planton répète alors à son supérieur la conversation qu’il vient d’avoir avec la suspecte.

-…
- Bien mon capitaine !!
-…
- Merci mon capitaine !!

***/***

« Bureau du directeur de la DST »

Maurice raccroche vivement, il n’y a pas de temps à perdre et le temps justement lui est compté, il convoque dans l’urgence les quelques hommes disponibles pour un bref briefing.

- Vous avez bien tout compris messieurs ?
- (Henry) N’est-ce pas dangereux pour le cousin de Florian d’aller à ce rendez-vous ?
- Nous devons être certains qu’il s’agit bien de ce fameux Sacha et seul Antoine le connaît suffisamment pour le reconnaître et ce même s’il a transformé son physique.
- (Henry) Victor sera-t-il de la partie patron ?
- Bien sûr !! Je m’en occupe tout de suite, vous allez vous mettre à sa disposition et en attendant allez donc sécuriser la zone à l’intérieur de ce bar !!

Maurice les congédie d’un geste de la main, il appelle aussitôt Victor qui est certainement chez lui pour profiter de sa journée de repos.

Une brève mais très constructive conversation le fait raccrocher au bout d’un petit quart d’heure et venir s’asseoir confortablement en soupirant sur son fauteuil préféré.

Les dés sont jetés !! Il ne reste plus qu’à attendre !!

***/***

« Chez les Novak »

- Qui a-t-il chéri ? Tu parais préoccupé ?
- Il semblerait que nous ayons retrouvé ce fameux Sacha dont je t’ai parlé, tu sais l’espion qui cherche à nuire à Florian ?
- Que vas-tu faire ?
- Nous allons lui tendre un piège, il faut que j’aille à Begin et avoir une conversation avec Antoine à ce sujet !!!

Une voix remplie d’émotions les fait se retourner tous les deux.

- Je vais avec toi p’pa !!
- Hors de questions « Jo » !! C’est bien trop dangereux !!
- Et ça ne l’est pas pour Antoine ? J’ai tout entendu tu sais !!
- Je serai là pour protéger ton ami !!
- Je veux être avec Antoine p’pa !! Je l’aime tu comprends ? Comment pourrais-je me regarder dans une glace s’il lui arrive quelque chose alors que je le sais en danger et que je reste bien tranquillement à la maison ? Tu peux me le dire ?
Je n’ai pas le temps de discuter avec toi !! Tu restes là un point c’est tout !!

Catherine regarde ses deux hommes qui se fixent sans baisser les yeux, chacun campant sur ses positions.

- « Jo » à raison tu sais chéri !! Je suis certaine que tu ne mettrais pas Antoine en danger !! Alors si « Jo » est avec lui où est la différence ?
- (Victor) Mais enfin !! Ce n’est pas sa place !!
- Sa place est avec celui qu’il aime si c’est ce qu’il juge bon pour lui !!

Victor n’est pas vraiment habitué à entrer en conflit avec sa famille, de les voir aussi remonter contre lui le fait réfléchir et c’est avec réticence qu’il acquiesce et se remet à la décision du plus grand nombre.

- Bon !! D’accord !! Mais je te préviens !! Tu feras exactement ce que je te demanderai, c’est bien compris ?
- Oui p’pa !! Merci m’man !!


2eme ANNÉE Pâques : (35/127) (Paris) (Mardi matin) (Petit retour de quelques heures en arrière) (fin)


***/***

« À l’intérieur du bar, moins d’une heure plus tard »

Victor est enfin satisfait, ses hommes s’installent un par un comme n’importe quels clients lambda et lui-même a pris la place du serveur qui s’est vu sans réellement tout comprendre de ce qui lui arrive, remiser à la cave où il lui a été demandé de se faire oublier, son bar étant réquisitionné pour une enquête de police

L’homme ayant pris l’apparence d’une jeune femme en est à sa troisième consommation, quand la porte s’ouvre sur un inconnu qui se dirige directement vers « elle » pour s’asseoir à sa table après un baiser appuyé digne d’un film de série B et Victor comprend alors qu’il vient de rencontrer enfin le fameux Sacha qui jusqu’à maintenant s’est joué d’eux avec une aisance frôlant la perfection.

Tout semble respirer la normalité dans le bar, les clients discutant en dégustant tranquillement leurs boissons, le couple qui jusque-là discutait tranquillement à voix basse à un moment semble se figer et Victor suit leurs regards portés vers la rue, il aperçoit lui aussi le jeune couple d’amoureux qui s’approche rapidement.

Son attention se reporte sur Sacha et son complice, il capte le geste de celui-ci vers le sac à main placé entre eux deux et la suite est alors vécue pour Victor comme dans un rêve tellement les faits s’enclenchent ensuite avec rapidité, il voit d’abord entrer Jonas et Antoine qui se dirigent presque aussitôt avec à peine un instant d’hésitation vers le couple d’espions.

Victor a un œil sur la main de Sacha toujours à l’intérieur du sac à main et l’autre sur le visage d’Antoine devenu blanc comme un linge en reconnaissant son ex-amant, ensuite tout va trop vite pour que Victor réfléchisse plus en avant sur les décisions qu’il doit prendre.

Il sort son arme dans le même réflexe qu’a Sacha pour sortir la sienne, sauf qu’au lieu de prendre le temps d’une dernière phrase avant d’appuyer sur la détente, il tire à bout portant en pleine tête de ce monstre qui s’apprêtait encore une fois à tuer de sang-froid dans un lieu public qui plus est et ce sans aucune hésitation apparente.

***/***

« Bureau du directeur de la DST »

Maurice surveille la pendule qui égrène les minutes avec une régularité de métronome, il est maintenant midi passé et tout doit être en cours de se jouer alors que lui trépigne d’impatience de recevoir des informations sur ce qu’il s’y passe.

Enfin le téléphone retentit, la deuxième sonnerie n’a pas le temps de résonner dans le bureau qu’il a déjà décroché et plaqué le combiné à son oreille.

- Oui allô !!
-…
- Ah !! Il fallait s’y attendre !! Comment va Antoine ?
-…
- Très bien !! Le voilà tranquille maintenant, nous aussi par la même occasion !!
-…
- Tu as vérifié qu’il n’avait rien sur lui pour attenter à sa vie ?
-…
- Je l’interrogerai moi-même, mettez-le en lieu sûr !! Il ne doit rien lui arriver tu m’as bien compris ?
-…
- Je veux savoir combien ils sont sortis de cette école !! Je n’ai pas envie d’avoir à les débusquer tous un par un tu comprends ?
-…
- Ils l’auront peut-être interprété comme ça, mais j’en doute !! En tous les cas tu as fait du bon travail, retourne chez toi profiter de ta famille !! Nous ferons le point demain sur les suites à donner à toute cette affaire.
-…
- Pas de soucis, il peut rester chez toi pour cette nuit !! Je ne pense pas qu’il craigne quelque chose maintenant que cette histoire a trouvé sa triste fin !! Je vais faire prévenir le consulat américain, je pense qu’ils seront eux aussi content d’apprendre que tout est terminé et que ce sinistre individu aura cessé de nuire une bonne fois pour toutes.
-…
- Rassure-le à ce sujet, nous venons de recevoir les papiers qu’il attendait et tu peux lui annoncer qu’il ne fait plus partie de l’armée des États Unis depuis hier soir.
-…
- Si c’est toujours ce qu’il veut, je ne vois vraiment pas ce qui pourrait l’en empêcher !! Le général l’a à la bonne il me semble et nul doute qu’il signera les documents nécessaires pour régulariser sa situation au plus tôt.

***/***

Jonas est dans sa chambre entouré de l’affection de ses frères qui le réconfortent comme ils peuvent de la scène d’horreur dont il a été témoin et qui le marque profondément étant donné son extrême émotivité naturelle, quand Victor rentre chez lui.

Il remarque aussitôt le silence inhabituel de la maison et se dirige dans le salon où une scène particulièrement attendrissante se dévoile sous ses yeux.

Catherine sa femme est assise dans le canapé en tenant enserré dans ses bras Antoine pleurant à chaudes larmes et cherchant à le réconforter en le berçant tendrement, fortement émue elle aussi de l’état de choc du jeune homme.

Ses yeux le piquent à son tour, il comprend alors l’importance qu’a prise ce garçon depuis le premier jour où il leur est apparu pour lui et sa famille tout entière.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (36/127) (Reims) (Mercredi) (CHU) (L’inconnu)


Antonin comme il en a pris maintenant l’habitude, reçoit les premiers rendez-vous de la journée et les fait patienter dans la petite salle d’attente attenante au bureau alloué à Florian depuis son retour du Japon.

- Le docteur a été appelé sur une urgence en salle d’opération, il s’occupera de vous avec un peu de retard.

Les quelques personnes assises dans la pièce lèvent les yeux sur lui, surprises comme beaucoup d’autres avant elles de la jeunesse apparente de ce petit blond si sympathique et mignon au demeurant, que nul ne pense un seul instant à lui faire un quelconque reproche sur le retard annoncé de l’éminent spécialiste qu’ils sont venus consulter en parcourant pour certains un bon nombre de kilomètres.

La réputation du docteur De Bierne est telle qu’il faut maintenant plusieurs mois pour obtenir un rendez-vous et ils ne sont plus à quelques heures près maintenant qu’ils sont là et qu’ils ont eu la chance d’être parmi les premiers.

Antonin retourne à sa place, il prépare les documents concernant chaque patient qu’il range dans une pochette individuelle que Florian prendra en passant à l’énoncé de leurs noms.

Un homme d’une trentaine d’années ne le quitte pas du regard, Antonin en éprouve une certaine gêne et n’ose plus lever les yeux sur lui, trouvant pourtant en cet homme des qualités physiques indéniables tout comme son regard pénétrant qui le trouble plus que de raison.

L’homme sourit en s’apercevant du manège du jeune homme, il connaît bien l’attirance qu’il dégage naturellement et s’en amuse toujours quand comme c’est le cas en ce moment, il passe le temps en ne trouvant rien de mieux à faire qu’à tester une fois encore son charme naturel sur ce jeune assistant visiblement troublé.

Que ce soit fille ou garçon, le jeu de séduction l’amuse toujours autant et il lui suffit de fixer intensément la personne pour que celle-ci finisse par se laisser prendre à ses filets, tout comme le petit blondinet qui n’échappe pas encore cette fois-ci à la règle.

Maintenant ce n’est qu’un amusement sans méchanceté, destiné uniquement à le conforter sur son charme et il ne lui viendrait pas à l’idée d’en abuser en concluant ses petites joutes par des actes sexuels envers ceux qui s’y laissent prendre, trop respectueux des sentiments de chacun et surtout du fait que lui n’en ressentirait pas les mêmes effets.

***/***

« Pendant ce temps-là dans l’enceinte du CHU »

- Putain !! Je me suis mis grave à la bourre !!

Une voix moqueuse derrière mon dos

- Tu parles tout seul Hi ! Hi !

Je me retourne curieux de savoir qui m’adresse ainsi la parole.

- Gauthier ?? Qu’est-ce que tu fais ici ?

Nous nous embrassons, heureux de cette rencontre.

- C’est mon grand-père qui a été rappelé pour un problème avec un de ses malades, nous allions à la pêche et du coup nous voilà à passer la matinée ici !! Tu fais quoi toi ?
- J’allais justement à mon cabinet, tu n’as qu’à venir avec moi et tu me raconteras tes aventures en Afrique Hi ! Hi !
- Si tu veux, mais je préférerais te parler de mes nouvelles compositions.
- J’espère que celles-là seront plus gaies que l’autre fois Hi ! Hi ! Tu as fait pleurer tout le monde, tu te rappelles ?
- Pas vraiment, non !! J’étais encore dans mon monde à cette époque !!
- Allez !! Suis-moi !! Je vais te présenter un nouveau copain !!
- OK, cool !!

Nous traversons l’ancien hôpital pour prendre ensuite la direction d’une partie nouvellement créée où j’ai mon cabinet et j’écoute Gauthier me raconter comment il a connu Taha et son ami Naomé, la surprise d’apprendre la relation de Taha avec Naomé n’a d’égal que celle de comprendre le chagrin d’amour de Gauthier pour le même Naomé.

- Eh bien dis donc !! Si je m’attendais à ce que toi aussi tu préfères les garçons !! Tu étais vraiment amoureux alors ?
- Disons plutôt que je me sentais attiré par « Nao », seulement il est raide dingue de Taha alors je n’avais aucune chance tu comprends ?
- Je comprends surtout que plus rien ne devrait m’étonner, Taha homo !! Tu parles d’un scoop !!
- C’est plus compliqué que ça, je pense.
- Ah oui !! Vraiment ?

Il m’explique alors l’ambiguïté de la relation entre mon ami d’Afrique et son copain d’enfance, je me dis que je verrai bien par moi-même étant donné que je vais le retrouver d’ici quelques jours si tout va bien.


2eme ANNÉE Pâques : (37/127) (Reims) (Mercredi) (CHU) (Discussion philosophique entre ami)


- (Gauthier) Ils seront tous contents de te voir tu sais ? Même le père Antoine ne sait pas rester une journée sans parler de toi !!
- Un bien brave homme qui a été récompensé de tous ses bienfaits.
- Comment ça ?

Je regarde Gauthier un instant avant de lui répondre un sourire entendu aux lèvres.

- Comme toi tu l’as été pardi !!
- Non !! Tu veux dire ??

Je hoche la tête en signe d’acquiescement.

- Quel âge tu lui donnes au père Antoine ?
- Je n’en sais rien en fait !! Je dirais une soixantaine d’années, au moins !!
- Tu n’y es pas du tout mon gars !! Tu peux largement en rajouter une vingtaine facile !!
- Waouh !! Ils ont fait fort ceux de la clairière !! Mais dis-moi « Flo » ? Qui sont-ils exactement ?
- De ce que j’en sais, c’est une race très ancienne venue de l’espace qui s’est retrouvée bien contre leurs volontés sur Terre !!

Gauthier sourit, puis ricane gentiment.

- Des cailloux intelligents ? Avoue que ce n’est pas banal !!
- Les cailloux comme tu dis, sont ce qu’il reste de leur planète après sa destruction et ils n’ont rien trouvé de mieux pour survivre qu’à transférer leurs essences à l’intérieur.
- J’avoue que tout ça me dépasse, force est de constater en tous les cas qu’ils sont bien tombés en venant sur notre planète et j’ai cru comprendre qu’ils t’avaient sauvé la vie ?
- C’est exact !! Il y a bien longtemps de ça et j’en ai même eu un dans ma tête pendant toutes ces années sans même m’en rendre compte.
- C’est de ma faute s’il en est parti ?
- Bien sûr que non voyons !! Il a juste saisi l’opportunité que ton esprit était enfoui très loin dans ton cerveau pour rentrer auprès des siens.
- (Gauthier curieux) Tu te sens comment depuis ?
- Bizarre, je dirais !! Il m’a transmis beaucoup de choses que je découvre petit à petit, tu sais Gauthier !! Je vais te dire une pensée que je n’ai jamais révélée à personne, pas même à Thomas !!
- Tu m’intrigues là !! Qu’est-ce que c’est ?
- Je pense sincèrement que ma survie n’avait qu’un but et que celui-ci arrive à terme.
- Ça changera quoi pour toi quand ce sera le cas ?
- C’est justement la question que je me pose, j’ai le pressentiment que ça mettra un dénouement à ce que je suis.

Gauthier s’arrête en plein milieu du couloir, il attrape son ami par la manche pour le faire se tourner vers lui et son visage grave marque combien les dernières paroles de Florian l’ont marqué.

- Tu penses à quoi en disant ça ?

Dois-je lui avouer le fond de ma pensée ? D’ailleurs ce n’est qu’une impression et rien ne dit que c’est ce qui arrivera, je soupire un grand coup en retrouvant le sourire pour ne pas l’inquiéter plus qu’il ne l’est déjà.

- Bah !! Ce n’est sans doute que des conneries !! Pour l’instant tout baigne alors il ne sert à rien d’imaginer des choses qui n’arriveront sans doute jamais.
- Si tu le dis !! Nous sommes encore loin de ton cabinet ?
- C’est au bout du prochain couloir !!

Gauthier ne dit rien de plus et reprend sa marche dans la direction indiquée par le petit rouquin qui en quelques semaines s’est mis à compter beaucoup pour lui.

Il reste songeur malgré tout sur leur conversation, comprenant bien que les dernières paroles de Florian n’ont été dites que pour le rassurer et non parce qu’elles sont le fond de ses pensées.


2eme ANNÉE Pâques : (38/127) (Reims) (Mercredi) (CHU) (L’inconnu) (suite)


Ce n’est qu’une fois arrivé à destination, quand les deux amis entrent dans la petite salle d’attente maintenant pleine à craquer, que Gauthier cesse de se poser toutes ces questions et qu’il regarde ébahi toutes ces personnes jeunes ou âgées qui attendent pour la plupart en restant debout à cause du manque de sièges.

Il reste un instant bloqué, ce n’est que quand Florian le pousse gentiment vers l’autre porte à l’opposé de la salle qu’il reprend sa marche en faisant attention de ne rentrer dans personne.

***/***

L’homme est maintenant debout au fond de la salle, il a cédé volontiers sa place à une femme ayant visiblement de grandes difficultés à se maintenir sur ses jambes.

Il s’appelle Redwan, il a trente et un ans et voyage aux quatre coins du pays comme représentant Multicartes, sa venue ici étant due à l’anxiété qu’il éprouve depuis quelques mois à faire du sang régulièrement quand il va aux toilettes.

Cet homme attirant au physique viril qui pourtant est loin d’être timide, a dû se faire violence pour venir consulter et quitte à franchir le pas, autant s’est-il dit aller vers le meilleur.

Le docteur De Bierne étant d’après le bouche-à-oreille, celui qui excelle le plus dans sa profession et c’est pour cette raison qu’il se retrouve dans cette salle d’attente ce matin-là, n’ayant aucune idée de ce à quoi ressemble cet éminent spécialiste.

Il voit donc entrer les deux garçons en se disant que la salle devient décidément bien trop exiguë si de nouveaux patients arrivent encore en consultations comme ça a l’air d’être le cas avec ces deux jeunes au demeurant très craquants.

Redwan va pour tester une nouvelle fois son charme sur ceux-ci quand l’un des deux capte son regard et qu’il sente son cœur battre soudainement la chamade, comprenant que pour la première fois depuis bien longtemps il vient de se faire prendre à son propre jeu.

***/***

Gauthier marche derrière Florian en observant avec curiosité les personnes autour de lui, cherchant à connaître les raisons de leur présence qui pour certaines semblent évidentes au vu des atèles ou autres instruments d’aides médicales auxquels ils sont appareillés, alors que d’autres lui paraissent en bonne santé.

Son regard scille quand il croise celui d’un vert profond d’un homme encore jeune se tenant debout dans un coin de la salle d’attente, il sent sa bouche s’assécher soudainement devant ce visage viril et d’une beauté peu commune, du moins pour ses propres critères de choix quoiqu’il se rende bien compte malgré tout qu’il en irait de même pour beaucoup d’autres que lui.

- Aïe !! Fais attention !!

Gauthier subjugué par la vision du beau brun qui semble lui aussi ne pouvoir détacher son regard du sien, vient de percuter Florian qui avait stoppé pour saluer une femme et son enfant qui viennent régulièrement le voir en consultation.

- Excuse-moi !!

***/***

Je capte immédiatement la raison pour laquelle Gauthier m’est rentré dedans, un sourire me vient alors quand je le prends à mon tour par le bras pour le faire entrer dans mon cabinet et refermer la porte derrière nous.

Antonin nous regarde surpris depuis son bureau, le jeune garçon propulsé par Florian lui amenant un regard appréciateur devant sa bouille ronde craquante sous sa coupe afro au volume impressionnant.

L’air hébété du jeune garçon qui semble soudainement remettre les pieds sur terre le fait s’esclaffer bien malgré lui.

- Hi ! Hi ! C’est un copain à toi Florian ?


2eme ANNÉE Pâques : (39/127) (Reims) (Mercredi) (CHU) (L’inconnu) (suite)


- Oui c’est Gauthier !! Excuse-le Hi ! Hi ! Je crois bien qu’il y a quelqu’un dans la salle qui lui fait de l’effet !!
- (Antonin) La trentaine, grand brun aux yeux verts ?
- Ah, d’accord !! Je vois qu’il n’y a pas que lui qui l’a repéré !!

Antonin rougit sans baisser pour autant les yeux.

- Quand on te fixe aussi intensément qu’il l’a fait avec moi, tu ne peux pas ne pas t’en apercevoir et d’ailleurs je ne savais plus où me mettre tellement je me sentais gêné.
- Eh bien on dirait bien que ce n’est pas le cas pour tout le monde, pas vrai Gauthier ?
- Hein !! Quoi !! Ah oui, tu disais ?
- Que le type dans la salle d’attente ne t’a pas laissé indifférent !!

Gauthier troublé.

- Je ne comprends pas moi non plus ce qu’il m’est arrivé figure toi !!
- Tu as déjà entendu parler du coup de foudre ? Oui ? Eh bien c’est exactement ce qui semble t’être arrivé mon grand Hi ! Hi !
- Pffttt !!! Je n’ai vraiment pas de chance !!
- Explique-toi ??
- Moi aussi je dois avoir un don tu sais « Flo » !! Celui de m’intéresser aux gens inaccessibles pour moi, déjà avec « Nao » alors qu’il était évident qu’il était épris de Taha et maintenant avec ce type qui doit me prendre pour un gamin !!
- (Antonin) Il a l’air de plutôt apprécier les mecs plus jeunes que lui, si tu avais vu comment il me matait !!
- (Gauthier) C’est encore pire que je le pensais alors !! Je dois être maudit Hi ! Hi !

Je le regarde amusé.

- Tu as l’air de plutôt bien le prendre, c’est déjà ça !! Bon !! Et bien déjà les présentations, le petit blond c’est Antonin mon secrétaire particulier et aussi un de mes amis intimes pour tout te dire.

Gauthier curieux.

- Intime à quel point ?

Je m’approche d’Antonin pour l’embrasser longuement sur les lèvres en guise de bonjour.

- À ce point-là comme tu peux le voir Hi ! Hi !

Les yeux de Gauthier brillent quand il me répond d’une voix exprimant une certaine envie.

- Tu en as de la chance !! Tu ne peux pas savoir comme j’aimerais vous ressembler !!
- Comment ça nous ressembler ?
- Eh bien oui quoi !! Être aussi beau que vous !!

Antonin et moi nous nous regardons sans comprendre, s’il y a une chose qui ne nous viendrait pas à l’idée en regardant Gauthier c’est certainement de le trouver laid bien au contraire et ses paroles nous laissent entendre que ce n’est de toute évidence pas son cas, je m’empresse donc de le détromper.

- Mais de quoi tu parles là ?? Tu nous charries hein !! Avoue !!
- (Gauthier) Vous êtes sympas les gars mais je sais très bien comment je suis.
- C’est sûr qu’avec cette vision de toi, tu n’es pas près de te trouver quelqu’un !!
- (Antonin) Je pense plutôt qu’il dit ça exprès pour voir notre réaction.
- Ou alors il veut qu’on lui prouve le contraire Hi ! Hi !

Gauthier voit bien l’amusement des deux garçons qui s’approchent de lui, il recule en mettant ses mains devant lui pour les arrêter.

- Bon d’accord les gars !! Je reconnais que je disais ça pour rire, maintenant j’ai quand même des questions à me poser Hi ! Hi !
- Avec ce type, tu veux dire ?
- Entre autre oui !!
- Qui te dit qu’il n’est pas intéressé d’ailleurs !! Un coup de foudre est rarement à sens unique et nous allons bientôt savoir si j’ai raison ou si je suis dans l’erreur !!
- (Antonin) A quoi tu penses ?

Je rentre dans la pièce d’auscultation, prends deux blouses blanches en en tendant une à Gauthier.

- Tu vas me servir d’assistant et rester à mes côtés pendant qu’Antonin le fait entrer.

Gauthier en a les yeux qui s’arrondissent d’ébahissement, il part ensuite dans un énorme éclat de rire en prenant Antonin à témoin.

- Ce mec est complètement barge Hi ! Hi !




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (40/127) (Afrique) (Mercredi)


« Sur la route, direction le dispensaire »

Joseph n’en revient pas du changement depuis sa dernière visite, la piste praticable qu’avec des véhicules tout-terrain, s’est transformée en autoroute bitumée où circulent dans les deux sens un nombre de camions quasiment en file continue.

Les deux garçons tranquillement installés à l’arrière de la voiture semblent subjugués par la vision qu’ils ont de cette Afrique sauvage qui défile de chaque côté de la route, seule trace apparente de la civilisation.

Joseph sourit en les observant de temps en temps depuis le rétroviseur, ils ont le front collé chacun à sa vitre et sont devenus soudainement muets depuis qu’ils ont quitté la ville.

- C’est beau pas vrai ?
- (Amid) Magnifique tu veux dire !! Je n’ai jamais vu des arbres pareils de toute ma vie !!
- (Christophe sarcastique) Ça change de ton désert et de tes cactus c’est sûr !!
- (Amid) Oh lui !! Je suis sûr qu’à part les platanes dans ta rue, tu n’avais jamais vu autant de luxuriance végétale toi non plus !!
- (Christophe amusé) Tu entends ça « Jo » ? Mon prince voit de la « luxuriance » là où je ne vois qu’une forêt tropicale Hi ! Hi !
- (Joseph) Vous aimez vraiment beaucoup vous chicaner vous deux !! J’aurais dû me taire, j’étais bien tranquille jusque-là !! Pour l’instant vous n’avez encore rien vu, attendez que nous arrivions là où la civilisation n’a pas encore marqué la nature et vous aurez vraiment de quoi vous en mettre plein les mirettes.

Le calme revient pendant quelques kilomètres, juste entrecoupé par les clignotants de la voiture alors que Joseph double un convoi de semi-remorques visiblement chargés jusqu’à la limite des essieux.

- (Amid) C’est pour la construction de l’hôpital de Florian toute cette circulation ?
- (Joseph) Il semblerait bien en effet !! Ils mettent les bouchées doubles on dirait bien, il faut dire aussi qu’il y en a pour plusieurs milliards de dollars et j’ai entendu dire qu’il y aurait une prime non négligeable si les travaux ne prenaient pas de retard.
- (Christophe) Tu es au courant que Florian doit venir d’ici quelques jours ?
- (Joseph étonné) Comment tu sais ça toi ?

Christophe jette un regard vite fait vers son chéri.

- Nous avons nos sources nous aussi Hi ! Hi !
- (Amid) C’est mon père qui nous a prévenus, il a souvent Florian en vidéo pour les affaires qu’ils ont ensemble.
- (Christophe) J’ai hâte de le revoir depuis le temps !!
- (Joseph) De les revoir tu veux dire ? Il a affrété le jet de son entreprise, une bonne partie de ses amis vont le suivre pour ces quelques jours.
- (Amid surpris) Je croyais qu’ils étaient encore tous en études ?
- (Christophe) En France c’est les vacances de Pâques, ignare !!
- (Amid) Joseph s’il vous plaît !! Rappelez-moi de punir ce jeune effronté qui insulte son prince sans vergogne ni retenue !!

Les yeux brillants d’amusement de Joseph font sourire Christophe qui en rajoute une couche.

- Ah oui vraiment ?? Et que me réserve mon « ignare » de prince pour me punir ?
- (Amid) Je pourrais entre autres te changer de fonction au sein du palais !!
- (Christophe) Vraiment ?? Comme par exemple ??
- (Amid) Ils cherchent un eunuque pour le harem de mon père !!
- (Christophe) Et mon prince pourra-t-il m’expliquer avec quoi le petit cul de mon prince se satisfera, s’il me les coupe ?

Joseph fait une embardée, la réponse de Christophe étant des plus inattendues l’ayant pris par surprise et il ne peut s’empêcher de jeter un regard curieux vers le petit prince qui est devenu rouge pivoine à l’allusion des plus directes de son copain.

- Voilà qui est bien envoyé Hi ! Hi ! Mais ce n’est pas parce que nous ne sommes plus au palais qu’il vous faut perdre vos habitudes de langage déjà assez peu protocolaires.

Amid met un coup de coude vengeur dans les côtes de son ami qui se tourne alors vers lui les yeux brillants de tout ce qu’il éprouve pour lui et qui du coup laisse le petit prince tout chose, avec une forte envie difficilement réfrénée de le prendre dans ses bras.

Joseph soupire d’exaspération, comprenant bien que l’attachement des deux garçons risque un jour de leur poser des problèmes s’ils ne prennent pas son enseignement rapidement au sérieux.


2eme ANNÉE Pâques : (41/127) (Afrique) (Mercredi) (fin)


« Dispensaire »

Le bruit du chantier omniprésent depuis maintenant plusieurs semaines se répercute sur l’humeur des habitants du petit dispensaire, le père Antoine s’en rend bien compte bien qu’il ne puisse pas y faire grand-chose et il lui semble même que l’afflux d’ouvriers a encore augmenté ses derniers jours, rendant la zone si paisible d’habitude en un véritable capharnaüm de sons aussi bien de machines que d’humains.

Les animaux habituellement présents autour du dispensaire, ont fui toute cette agitation et l’endroit jadis si magnifique, s’est transformé en champ de poussières de ciment qui recouvrent tout sur des kilomètres.

Le père Antoine en est là dans ses pensées moroses quand Okoumé apparaît à l’horizon accompagné de plusieurs de ses chasseurs armés jusqu’aux dents, ce qui ne manque pas d’interpeller le vieil homme sur les raisons de sa venue.

Il l’attend donc avec une certaine anxiété lui marquant le visage, ce n’est qu’une fois son « fils » de cœur à quelques pas de lui qu’il lui demande la raison de sa venue avec ses hommes en armes.

- Pourquoi ces peintures sur vos visages Okoumé ?
- Les dieux sont inquiets mon père !! Ils m’envoient vous prévenir qu’un danger menace !!!
- Un danger !!! Quel danger ??
- Les dieux parlent d’hommes oiseaux qui descendent du ciel de l’autre côté de la rivière !!
- Des hommes oiseaux ??
- Oui mon père !! Ils tombent depuis les oiseaux de métal qui sont très hauts dans le ciel !!
- Des parachutistes ??
- Je ne connais pas ce mot mon père mais j’en ai vu un avec une aile de tissu au-dessus de sa tête, ils avaient des armes comme les chasseurs blancs qui détruisaient notre forêt.
- Ce sont bien des parachutistes alors !! Que viennent-ils faire par ici ?
- Les dieux de la clairière disent qu’ils ressentent une menace venant d’eux sans pouvoir dire laquelle, ils m’envoient juste vous prévenir pour que vous puissiez avertir ceux qui sont venus construire la grande hutte de pierre.
- Tu en as vu un m’as-tu dit ? L’as-tu vu d’assez près pour pouvoir me le décrire ?

Okoumé fait un signe derrière lui à un de ses chasseurs, celui-ci s’avance en tenant un ballot de vêtements qu’il tend au père Antoine.

Celui-ci ne peut manquer de voir les traces de sang sur les vêtements, il reporte son regard sur Okoumé.

- Il semblerait que tu l’aies vu de plus près que j’aurais pu le penser !!
- Nous traquions des antilopes quand l’homme-oiseau s’est posé au sol mon père, dès qu’il nous a vus il a pointé son bâton de feu sur nous et nous a menacés, un de mes chasseurs en retrait lui a alors envoyé la flèche destinée à l’antilope qu’il visait et n’a rien fait d’autre que de nous protéger.
- L’homme est-il mort ?
- La flèche était destinée à tuer mon père !! Tout comme le bâton de feu que pointait l’homme-oiseau sur nous !!

Le père Antoine soupire de lassitude, décidément ces dernières semaines ne lui apportent que des tourments dont il se serait bien passé.

- Rentre dans le dispensaire Okoumé et demande à tes hommes de rester à l’écart des ouvriers, je ne voudrais pas que leur aspect les effraie plus que nécessaire tu comprends ?

Pendant qu’Okoumé parle à ses chasseurs, le père Antoine déballe le ballot sur une des tables et son visage se crispe soudainement en reconnaissant les sigles sur les épaulettes de la vareuse.

Il attend qu’Okoumé le rejoigne pour s’excuser de le laisser seul le temps qu’il parte à la recherche de Dorian et Gérôme qui ne doivent pas être bien loin.

Une fois ceux-ci prévenus des derniers événements, ils se dirigent immédiatement vers la table pour prendre l’uniforme en mains non sans avoir jeté un œil inquiet sur le chef Massaï toujours aussi impressionnant pour ceux qui le rencontrent pour la première fois.

- (Dorian) Manquait plus que ça !!


2eme ANNÉE Pâques : (42/127) (Reims) (Mercredi) (CHU) (L’inconnu) (suite)


« Cabinet médical du docteur De Bierne »

Redwan s’avance vers la porte à l’annonce de son nom, il s’arrête devant le bureau où le jeune blondinet l’interroge sur ses mensurations « âge, taille, poids, et ainsi de suite. » Ainsi que des motifs de sa venue qu’il note d’une main assurée sur sa feuille de suivi médical.

Bizarrement Antonin se rend compte que les yeux de ce bel homme ne cherchent plus à le mettre mal à l’aise, bien au contraire car son sourire avenant lui amène naturellement le sien en retour et participe grandement à créer une ambiance positive qui finit par mettre suffisamment Redwan à l’aise pour qu’il parle franchement de ses problèmes de santé.

Une femme sort d’auscultation accompagnée de sa petite fille qui lèche avec un plaisir évident la grosse sucette offerte par le gentil médecin, en guise de récompense au fait qu’elle n’a pas pleuré lorsqu’il lui a fait sa piqûre.

Antonin tend alors à Redwan la chemise cartonnée contenant tous les renseignements nécessaires au médecin et termine par un petit sourire en lui montrant la porte du cabinet restée ouverte.

- Vous pouvez entrer, le docteur De Bierne vous attend !!
- Merci !! Ah oui, une dernière chose !! Je m’excuse sincèrement pour tout à l’heure, ce n’était qu’un jeu pour tromper l’ennui ?
- Il y a d’autres façons de passer le temps vous savez ?
- Ce n’était pas bien méchant !!

Antonin sourit une nouvelle fois en montrant la porte béante.

- Le docteur vous attend !! Parfois on peut se faire prendre à son propre jeu ou trouver quelqu’un qui le pratique mieux que vous !!

Redwan revoit le magnifique garçon qui l’a tant troublé tout à l’heure, il ne se fait pas d’illusion car l’écart d’âge entre eux doit être rédhibitoire pour que quelqu’un d’aussi jeune ait envie de s’intéresser d’une façon quelconque à un homme fait, comme lui avec ses trente ans passés.

- C’est exact !! Je viens de m’en apercevoir !!
- (Antonin ironique) Alors c’est très bien !!

Redwan hoche la tête et se dirige vers la pièce où se trouve le médecin, il entre en jetant un regard curieux à l’intérieur et reste un moment figé par l’étonnement quand il comprend que le jeune rouquin qu’il prenait pour un patient lambda n’était en fait rien de moins que le fameux toubib avec qui il a son rendez-vous.

Le deuxième bug et pas le moindre des deux intervient quand il reconnaît la deuxième personne présente dans la pièce, une nouvelle fois ses yeux sont pris dans ceux de cet ange au visage poupin visiblement aussi pris dans ses émotions que lui l’est.

***/***

La scène qui se passe sous mes yeux me conforte dans mon idée de coup de foudre réciproque, je leur laisse quelques secondes pour bien le comprendre avant de prendre la parole et redevenir le professionnel qu’il est venu consulter.

- Veuillez vous asseoir je vous prie !!

Redwan réagit au son de cette voix jeune qui s’adresse à lui, il détache avec difficulté son regard de sur son « ange » pour faire ce qu’on lui demande et donne son dossier à la main tendue vers lui qui le lui réclame.

Je prends connaissance de la raison de sa venue, je souris intérieurement en me disant que décidément le hasard encore une fois fait bien les choses et je me lève en lui indiquant la table d’auscultation placée dans un coin de la pièce.

- Veuillez vous déshabiller s’il vous plaît !! Ensuite vous irez vous allonger sur cette table pour que je puisse faire mon diagnostic.

Redwan se sent soudainement pris d’une forte gêne à l’idée de se dévêtir sous les yeux de celui qui ne peut être que l’assistant du médecin, même s’il paraît beaucoup trop jeune pour ça et rien que cette idée suffit à le déstabiliser en lui amenant une chaleur aux joues des plus évocatrices de son trouble du moment.


2eme ANNÉE Pâques : (43/127) (Reims) (Mercredi) (CHU) (L’inconnu) (suite)


Gauthier tourne la tête vers son copain qui lui fait un clin d’œil complice manquant de le faire éclater de rire, alors que le comportement de celui dont il ignore encore tout mais qui déjà lui donne envie de mieux le connaître, lui démontre tout l’inconfort de sa position actuelle.

Malgré tout Redwan prend sur lui et s’exécute non sans prendre le soin de tourner le dos aux deux garçons, s’allongeant vite fait ensuite face à la table en ne se rendant pas compte de l’effet que son corps presque nu fait remonter comme sensations au jeune Gauthier qui en a les yeux qui brillent et la bouche soudainement pâteuse de cette vision de rêve que sont ses belles fesses pommelées sous le petit sous vêtement d’un blanc immaculé.

Je m’approche de la table vers ce qui est je dois bien l’avouer un très bel homme, même s’il ne me fait pas le même effet qu’à mon ami et je passe ma main sous son ventre pour le faire prendre la position la plus pratique à l’auscultation que je m’apprête à faire sur lui.

- Je vais devoir vous baisser votre slip pour voir de quoi vous souffrez, il y a longtemps que ces saignements ont commencé ?
- Plusieurs mois docteur !!
- Et c’est seulement maintenant que vous vous décidez à consulter ?
- C’est que j’ai longtemps hésité vous comprenez ? C’est tellement gênant comme situation !!
- Je comprends !! Le sang est-il mélangé aux selles ou n’arrive-t-il qu’ensuite ?
- A la fin je crois !!
- C’est déjà plus rassurant !! Ne bougez plus s’il vous plaît !!

J’enfile une paire de gants chirurgicaux, je me penche ensuite pour lui descendre son slip et découvrir une paire de fesses légèrement poilues que j’écarte doucement pour découvrir immédiatement de quoi souffre cet homme.

Une pression légère sur l’hémorroïde saillante laisse immédiatement apparaître un minuscule filet de sang qui me rassure sur le diagnostic à donner et va me permettre de mettre mon petit plan en œuvre, pour ainsi vérifier si l’attirance qu’ils éprouvent tous les deux l’un pour l’autre n’est que passagère ou le début de quelque chose de plus sérieux.

- Gauthier ?
- Oui !!
- Tu peux venir m’aider ?
- Bien sûr !!

Mon ami s’approche de moi sans pouvoir détacher un instant du regard la nuque de l’homme toujours allongé les fesses relevées, rien que le fait que son regard ne s’accroche pas à ses parties intimes pourtant bien exposées à la vue du fait de sa position, mais plutôt à un endroit beaucoup plus sensuel me renseigne sur l’intérêt sincère que mon copain éprouve déjà envers celui qui n’est encore pour lui qu’un inconnu.

- Enfile une paire de gants et garde ses globes fessiers bien écartés pendant que je vais chercher ce dont j’ai besoin pour cautériser cette hémorroïde.

Gauthier fait comme je lui ai demandé, il place ses mains à côté des miennes et maintient les fesses de l’homme bien écartées comme je le lui ai demandé, Redwan frémit subrepticement au contact

Je quitte ensuite la pièce pour donner mes instructions à Antonin qui file alors vers la pharmacie de l’hôpital chercher les produits que je lui ai demandés.

Je m’installe tranquillement à sa place en attendant son retour, mais surtout pour laisser les deux tourtereaux roucouler tranquillement.

Bien sûr la situation équivoque dans laquelle ils se trouvent risque de ne pas faciliter le rapprochement, mais du moins pourra éventuellement leur permettre d’engager la conversation en attendant une autre occasion pour eux de mieux s’apprécier.

***/***

Redwan tourne lentement la tête en faisant bien attention de ne pas bouger le reste de son corps, il capte immédiatement le regard braqué sur son visage et sourit encore gêné de cette situation pour le moins peu propice à dévoiler ce qu’il ressent.

- Ça ne doit pas être beau à voir pas vrai ?
- Au contraire !!
- (Redwan surpris) Comment ça ??

Gauthier se mord la lèvre pour avoir parlé trop vite sans réfléchir, il comprend après coup que ce n’est pas de son visage qu’il dévisageait depuis le début mais bien du mal dont il est affecté qui a amené sa question.

- Vous parliez de cette hémorroïde sans doute ??
- Bien sûr !! Pas vous ??



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (44/127) (Reims) (Mercredi) (CHU) (L’inconnu) (fin)


Gauthier rougit, ce qui le rend encore plus craquant aux yeux de Redwan qui lui envoie un de ses plus beaux sourires.

- (Gauthier) Pas vraiment non !!
- De quoi parliez-vous alors ?

Gauthier replonge courageusement ses yeux dans les siens, sa voix résonne alors pleine des émotions qu’il éprouve en ce moment même devant ce sourire plus qu’amical que l’homme lui envoie en guise d’encouragement.

- De votre visage !!
- C’est ce que j’ai cru comprendre, pour te renvoyer le compliment sache que le tien me fait penser à un ange !!
- (Gauthier troublé) C’est vrai ??
- Si je te le dis !! J’ai été comme subjugué dès que je t’ai vu tout à l’heure, j’espère que mes paroles ne te mettent pas mal à l’aise ?
- Non t’inquiète !! Ça m’a fait pareil !!

Les deux garçons se regardent un moment avant d’éclater de rire, la situation dans laquelle ils se trouvent n’étant pas la meilleure qui soit pour s’avouer leurs sentiments alors que l’un des deux est nu sur une table d’auscultation et que l’autre lui tient les fesses écartées avec ses deux mains gantées.

***/***

J’entends les éclats de rire, mes yeux se plissent d’amusement et c’est ce moment que choisit Antonin pour revenir avec la petite mallette contenant le nécessaire pour faire disparaître cette veine apparente, fragile et disgracieuse qui pourrit la vie d’un grand nombre de personnes.

Un nouvel éclat de rire fait sourire Antonin qui tourne la tête vers l’endroit d’où il provient.

- Tu as encore vu juste on dirait !! Ils n’ont pas mis longtemps à faire connaissance ces deux-là !!

Je lui prends la mallette des mains, le récompense par un baiser appuyé et retourne dans mon cabinet pour terminer ce pourquoi cet homme est venu me voir, le fait que d’autres attendent leur tour est aussi un des facteurs qui m’oblige à interrompre leur idylle naissante.

- Et bien !! Qu’est-ce qu’il se passe ici ? On vous entend jusque dans le couloir !!

Un autre éclat de rire me vient en réponse, leurs visages tournés vers moi et j’avoue que la situation dans laquelle je les trouve me donne à moi aussi l’envie de me joindre à eux et ce n’est que par pur professionnalisme que j’arrive à me retenir.

Il ne me faut guère de temps pour pratiquer les incisions nécessaires à la résorption de la veine incriminée, terminant par une cautérisation à l’azote liquide qui brûlera définitivement l’hémorroïde afin qu’elle ne l’ennuie plus dans l’avenir.

Je souris intérieurement en me disant que le contraire serait dommage pour leurs futures relations.

- Voilà !! C’est terminé !! Vous pouvez rhabiller et ne vous inquiétez plus avec ça, vous êtes maintenant tranquille avec ce « petit » souci qui n’y paraîtra plus d’ici un jour ou deux.

Bien qu’il tente par tous les moyens de me tourner le dos, j’aperçois l’énorme érection qui le tient et qui n’échappe pas non plus à Gauthier qui s’empresse de se mettre en paravent pour protéger son intimité.

- J’en ai vu d’autres tu sais ?

Redwan se retourne pour terminer d’enfiler son sweat-shirt, la bosse dans son pantalon toujours révélatrice de son trouble.

- De quoi vous parlez ?
- Je constate que mon « assistant » ne vous laisse pas indifférent Hi ! Hi !
- (Gauthier) Florian s’il te plaît !! Ce n’est pas la peine de rendre Redwan mal à l’aise !!
- Laisse Gauthier, tu ne vois pas que ton ami s’amuse comme un fou !!
- Et bien !! Je vois que les présentations sont faites !! Bon !! Ce n’est pas que je m’ennuie avec vous deux, mais j’ai d’autres patients qui attendent alors si vous voulez bien continuer ailleurs vos fous rires, ça m’arrangerait bien.

Gauthier ne se le fait pas dire deux fois, il enlève sa blouse qu’il me tend.

- Tiens !! Et merci pour tout « Flo » !!
- (Redwan sidéré) Hé !! Qu’est-ce que tu fais ?
- Je t’accompagne !!
- Et ton travail ?
- Mon travail ?? Quel travail ??
- Tu n’es pas l’assistant du docteur ?
- Bien sûr que non Hi ! Hi ! C’est mon ami c’est tout !!
- Mais alors ?
- J’étais curieux de faire ta connaissance et je pense que c’était une bonne idée, maintenant que je t’ai vu tout nu nous pourrions aller prendre un verre pour faire les présentations !! Comme ça la boucle sera bouclée Hi ! Hi !
- (Redwan amusé) Je faisais erreur en te prenant pour un ange, tu es un véritable petit démon ma parole !!


2eme ANNÉE Pâques : (45/127) (Afrique) (Mercredi) (Un nouveau problème)


- (Gérôme sidéré) Des Coréens du nord ?? Qu’est-ce qu’ils viennent foutre par ici ??
- (Dorian) Pas difficile à deviner !!
- (Gérôme) Il faut avertir tout de suite Paris !!
- (Dorian) Tu t’en occupes pendant que j’interroge le chef Massaï !!
- (Gérôme) D’accord !!

Dorian regarde son ami sortir rapidement pour se diriger vers la station radio installée depuis peu, il se retourne ensuite vers le père Antoine toujours aussi médusé voire atterré des implications qui ne vont pas manquer.

- Nous sommes sur le territoire Français mon père, ce serait assimilé à une déclaration de guerre s’ils venaient à se présenter armés jusqu’ici !!
- Pourquoi sont-ils venus ??
- C’est la question à laquelle il nous faudra trouver rapidement une réponse mon père, quoique j’en aie une petite idée et si elle s’avère exacte, nul doute que nous allons tout droit vers de gros ennuis.
- Que pouvons-nous faire alors ?
- Pour l’instant faire comme si nous n’étions pas au courant de leur présence !! Peut-être que votre ami pourrait les surveiller sans se découvrir ?
- (Okoumé) Les dieux sentent une menace venant de ces hommes oiseaux !!

Dorian surpris se tourne vers le père Antoine.

- Des hommes oiseaux ?? De quoi parle-t-il donc ?
- De parachutistes !! C’est pour ce peuple quelque chose d’extraordinaire qu’ils n’ont jamais encore eu à rencontrer, Okoumé les nomme ainsi faute de mots pour les appeler.
- Ha !! Je comprends !!
- (Le père Antoine) Accepterais-tu de surveiller ces hommes pour nous Okoumé ? Mais attention !! Tu ne dois pas te montrer à eux, ce serait trop dangereux pour toi et ta tribu s’ils vous découvraient !!

Okoumé en se redressant fièrement.

- Sont-ils plus méfiants que les antilopes mon père ? Non ? Alors mes chasseurs seront invisibles pour eux !!
- (Dorian) Nous devons connaître leur nombre et aussi leurs mouvements !!
- (Okoumé) Nous serons tes yeux homme blanc !

Le père Antoine prend en mains l’uniforme couvert de sang.

- Qu’avez-vous fait du soldat mort ?
- (Okoumé sarcastique) Il ne doit plus rien en rester là où nous l’avons laissé mon père, les lions doivent digérer leur repas maintenant.
- (Dorian) Surtout restez à l’écart d’eux !! Déjà que l’un des leurs ait disparu doit les avoir mis en alerte, sans doute penseront-ils finalement à un accident !! Ce n’est pas la peine d’en rajouter !

Okoumé montre d’un geste fier de la tête qu’il a parfaitement compris, il quitte la pièce rejoindre ses chasseurs et quelques secondes plus tard ils disparaissent derrière les arbres, échappant aux yeux des deux hommes.

Dorian reste un moment dans ses pensées, cette affaire lui laisse un fort arrière-goût de danger et il quitte la salle à son tour pour rejoindre son collègue et ami.

Gérôme le voit rentrer dans la cabane au-dessus de laquelle une antenne satellite pointée vers le ciel démontre s’il en était besoin sa raison d’être au sein de toutes ces nouvelles constructions provisoires.

- Alors ?
- Le chef Massaï, Okoumé c’est son nom !! Il va surveiller pour nous les mouvements de troupes des Coréens.
- Tu lui as bien dit d’être prudent ??
- Ça va de soi !! Et toi quoi de neuf ?
- Maurice va être rapidement averti, il ne devrait pas être trop long à nous rappeler !! En attendant nous ne pouvons qu’espérer qu’ils se tiendront tranquilles.


2eme ANNÉE Pâques : (46/127) (Paris) (Mercredi en fin d’après-midi) (Un nouveau problème) (fin)


« Siège de la DST Parisienne »

Tous s’écartent avec empressement devant les pas rapides de leur patron qui sort dans la cour en courant presque et monte aussitôt dans un véhicule moteur ronronnant, qui démarre aussitôt que la portière se referme sur lui.

L’inquiétude peut se lire sur son visage et ce depuis qu’il a reçu la nouvelle venant d’Afrique, il se doute bien que ça a un rapport direct avec le voyage de Florian prévu d’ici quelques jours.

- Plus vite !! Je dois voir le président sans tarder !!
- Bien patron !!

L’homme sort le gyrophare de la boîte à gants, ouvre la vitre de sa portière et le pose sur le toit, le branchant ensuite sur l’allume-cigare.

Le son strident fait sursauter Maurice qui bougonne alors des paroles inintelligibles dans ses dents, il finit néanmoins par se détendre devant l’accélération du véhicule.

***/***

« Salle de réunion, palais de l’Élysée »

Depuis maintenant presque une heure, des hommes en uniforme visiblement hauts grades s’installent dans la salle au fur et à mesure de leur arrivée.

Un brouhaha de voix résonne dans la pièce, chacun cherchant auprès des autres à en savoir plus sur cette convocation qu’ils ont tous reçu dans l’après-midi et qui bien sûr ne manque pas de les surprendre fortement.

Tout ce qu’ils savent de façon certaine sans toutefois en saisir la raison, c’est que plusieurs corps d’armée ont reçu l’ordre de sonner le rappel de leurs troupes d’élites en vue d’une opération militaire hors des frontières du pays.

L’arrivée soudaine de plusieurs hauts dignitaires, ambassadeurs étrangers résidant à Paris les interpellent encore davantage si cela se pouvait ; leur faisant comprendre qu’une aide ou tout du moins une forte implication de ces grandes puissances qu’ils représentent, sera à l’ordre du jour de cette réunion extraordinaire.

Ceux-ci n’ont pas l’air d’en savoir plus qu’eux, à voir leurs visages marquant l’interrogation et la surprise en se retrouvant parmi tous ces généraux.

***/***

Maurice est aussitôt conduit vers le lieu de la réunion, il a un mouvement d’arrêt quand il met un pied dans la salle et découvre qu’elle est déjà pleine de monde qui tous se retournent vers lui avec la même expression de curiosité.

Le président qui jusque-là s’était contenté d’observer sans prendre la parole si ce n’est que pour répondre aux politesses des personnes se retrouvant en sa présence, se lève et sa voix forte amène aussitôt le silence général.

- Messieurs !! Voilà celui que nous attendions avant d’aller à l’essentiel de ce pour quoi vous vous trouvez tous réunis ici ce soir !! Je vous présente pour ceux nombreux qui ne le connaissent que de nom, monsieur Maurice Désmaré !! Actuellement directeur du département de la sécurité du territoire et qui nous a amené la raison de cette convocation, monsieur Désmaré !! Si vous voulez bien répéter ce que vous m’avez dit au téléphone dans l’après-midi ?

***/***

« Deux heures plus tard, après les débats suite aux révélations de Maurice »

Chacun quitte la salle dans le plus grand silence, ce qu’ils viennent d’apprendre les laissant dans une extrême expectative et surtout la résolution finale qui en a découlé.

***/***

Maurice se retrouve seul avec le président qu’il a suivi à sa demande jusqu’à son bureau.

- Qu’en pensez-vous de tout ça mon cher Maurice ?
- Je dois bien reconnaître que la réaction positive sans contrepartie de toutes les représentations étrangères que vous avez convoquées, m’a très fortement bouleversé monsieur !!
- Vraiment ??
- Vraiment, oui !!
- Et bien pas moi figurez-vous !! Depuis le congrès de Kyoto, beaucoup de choses ont changé que vous n’avez peut-être pas mesuré à leur juste valeur !! Ou alors vous étiez trop occupés dans vos fonctions pour y prêter attention !!
- De quelles choses faites-vous allusions monsieur ?
- De l’importance qu’a prise pour une grande partie des grands de ce monde, un certain petit rouquin à l’intelligence remarquable que vous n’avez eu cesse de protéger depuis de nombreuses années.
- Florian ????


2eme ANNÉE Pâques : (47/127) (Reims) (Dimanche) (Lumière)


« Chez les Enroth »

Ding ! Dong !

Béatrice lève la tête de sa couture, surprise que quelqu’un sonne à une heure pareille de si bon matin et c’est avec empressement qu’elle pose son ouvrage pour aller ouvrir, se retrouvant nez à nez avec celui auquel elle se serait le moins du monde attendue à avoir en face d’elle.

- Florian ??

Je vois bien sa surprise et m’en amuse, même si la raison de ma venue n’est pas de celle qui me plaît le plus.

- Meuh non allons !! Moi c’est poil de carotte !! T’as pas lu le livre ?

Béatrice peu pour ne pas dire pas du tout habituée aux plaisanteries de Florian, le regarde bizarrement.

- Tu n’aurais pas abusé de l’alcool cette nuit par hasard ?

Redevenant sérieux.

- J’aurais préféré figure toi !! Je peux entrer ?
- Mais bien sûr !! Les garçons dorment encore, si c’est pour eux que tu es venu ?
- En fait je voulais vous parler avant d’avoir ou pas une discussion avec « Antho », Frédéric et Annie m’ont rapporté votre visite chez eux quand j’étais au Japon et je tenais à avoir cette conversation avec vous, pour ne pas que vous pensiez une seule seconde que je ne porte aucun intérêt au handicap de votre fils.

Béatrice met sa main devant sa bouche de surprise, elle sent son cœur battre plus vite et c’est en tremblant qu’elle va s’asseoir sur une chaise dans la cuisine.

Je lui prends doucement l’autre main pour la réconforter, comprenant bien que la seule pensée d’un espoir pour Anthony puisse la mettre dans tous ses états.

- Tu te posais la question de savoir si je pourrais ou non guérir la cécité de ton fils ? Ma réponse est oui !!

Béatrice éclate soudainement en sanglots, son corps pris dans les soubresauts saccadés d’une respiration devenue haletante et je me dois de préciser mes paroles pour ne pas lui laisser plus longtemps cet espoir qui je le vois bien commence à lui traverser l’esprit.

- Mais je ne le ferai pas !! Du moins pas avant que toi et tes enfants connaissent l’importance des risques encourus et qui seraient supérieurs à l’état actuel d’Anthony qui il me semble vit très bien comme ça.

Une voix derrière mon dos, qui comme souvent m’amène le frisson me fait sursauter.

- Alors explique-nous ??

Je me retourne vivement pour voir les deux frères debout devant la porte qui me regardent avec étonnement, pour Baptiste tout au moins car le regard d’Anthony ne reflète absolument rien comme à son habitude et pour cause.

J’explique alors du mieux que je peux la différence entre une cécité de naissance avec celle venant après coup, une fois que le cerveau a appris à reconnaître les couleurs et les formes, expliquant les risques encourus ainsi que le rejet probable de son esprit devant ce qu’il prendrait alors pour une agression.

- Tu devrais rester enfermé dans le noir absolu et pendant des années apprendre à reconnaître petit à petit ce que tes yeux ne comprendraient pas.
- (Anthony) Combien de temps ?
- C’est impossible à dire, mais je pense qu’il te faudrait au moins trois à quatre ans avant de pouvoir envisager de revivre normalement.
- (Anthony) Tu as raison Florian !! Je suis très heureux comme ça et je ne vois pas l’utilité de prendre un tel risque alors que j’ignore complètement ce que ça m’apportera de plus, si ce n’est le sacrifice des meilleures années de ma vie pour une chose dont je n’ai aucune idée et qui donc ne me manque absolument pas.

Le silence devient soudain pesant, à peine entrecoupé des pleurs de Béatrice qui a écouté les paroles de son fils avec le cœur brisé.

Baptiste a lui aussi tout comme moi je dois bien l’admettre, les yeux humides de larmes et il me fixe suppliant, s’adressant enfin à moi devant ma visible incompréhension de ce qu’il me demandait muettement.

- Tu ne pourrais pas utiliser ton… enfin tu sais quoi, pour mon frère ??



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (48/127) (Afrique) (Dimanche)


« Dans la jungle, hors des limites du territoire Français »

Les avions ont continué toute la nuit et encore une bonne partie de la matinée à larguer troupes et matériels qui maintenant forment un camp assez impressionnant, suffisamment pour qu’Okoumé et ses hommes prennent du recul par rapport à la position prise jusqu’alors pour surveiller tout ce remue-ménage militaire.

Plusieurs centaines d’hommes s’activent autour du campement, ils s’entraînent de toute évidence à un acte de guerre ou du moins à une frappe ciblée contre un objectif qui ne peut être que le chantier situé à quelques kilomètres de leurs positions.

Okoumé entend des pas derrière son dos, il se retourne pour apercevoir le plus jeune des deux policiers blancs arriver avec un de ses chasseurs depuis le dispensaire.

Dorian vient prendre position près de l’imposant chef Massaï, il tient dans sa main une paire de jumelles qu’il met à ses yeux pour visualiser le camp ennemi sous l’œil curieux d’Okoumé qui ne comprend pas à quoi peut bien servir cet objet complètement inconnu pour lui.

- Qu’est cette chose que tu mets devant ton visage homme blanc ?
- C’est un appareil pour mieux voir les choses qui sont trop éloignées pour notre vue, tu veux essayer ?

Okoumé lui prend les jumelles et les met devant ses yeux comme il le lui a vu faire, il a alors un mouvement brusque de recul qui le fait s’affaler les quatre fers en l’air sur le sol.

Dorian malgré l’endroit peu propice à l’amusement, ne peut s’empêcher de sourire devant la réaction d’Okoumé qui regarde maintenant les jumelles avec une frayeur non feinte et il les lui reprend avec douceur en prenant bien soin de ne pas le brusquer, sentant bien combien l’émotion du chef Massaï pourrait très vite devenir dangereuse sous la peur qui le tenaille.

- Ce n’est qu’un appareil inventé par l’homme tu sais ? Avec un peu de pratique, tu souriras en te rappelant ta première impression.

Dorian le laisse se reprendre pendant qu’il inspecte le camp, essayant de dénombrer avec le plus d’exactitude possible le nombre d’hommes qu’il contient et l’armement dont ils disposent, il a à son tour un sursaut de stupeur cette fois en apercevant deux hommes dans une tenue différente qui lui amène une grimace mêlant le dégoût à la colère.

- Je me disais aussi !! Ça aurait été étonnant qu’ils ne soient pas dans le coup ceux-là !!

Okoumé remis de ses surprises s’approche de lui.

- De qui parles-tu homme blanc ?
- De ceux qui cherchent des noises à Florian depuis le début, pardi !! Tu vois ces deux hommes là-bas ?
- Ceux qui ont des vêtements différents ?

Dorian se tourne vers lui sidéré qu’il puisse voir cette différence de si loin.

- Heu !! Oui !! Eh bien ce sont des Russes !!
- Ils sont ennemis avec le garçon aux cheveux de feu ?
- Leur dirigeant seulement, il ne faut pas mettre tout le pays dans le même sac quand même !!
- Ces deux hommes sont les chefs de ce pays ?

Dorian retient un soupir d’exaspération, comprenant que la culture du chef Massaï est très éloignée de la sienne et ce qui lui paraît à lui une évidence, reste bien mystérieux pour cet homme fruste.

***/***

« Washington »

L’homme assis devant le bureau ovale reste un long moment pensif avant de prendre en main le combiné de téléphone placé à sa droite et compose un numéro qui va le mettre en relation avec son attaché aux affaires extérieures.

Il lui explique la situation et lui donne ses directives avant de raccrocher et de faire de même avec plusieurs hauts responsables de divers corps d’armée.


2eme ANNÉE Pâques : (49/127) (Dimanche) (Le monde s’agite)


***/***

« Pékin »

Xi Jinping est lui aussi en communication avec cette fois Kim Jong-il le président du comité, dirigeant suprême de la république populaire de Corée du Nord.

- Votre régime ne tient que parce que vous avez avec d’autres nations comme la nôtre, des arrangements qui font que votre existence va dans le sens de nos politiques actuelles et vous savez très bien que sans nous, vous tomberiez en très peu de temps.
-…
- Je crains mon cher « Kim », que vous n’ayez pas d’autres choix que celui que je viens de vous donner !!
-…
- Une menace ? Mais bien sûr que c’est une menace !! Je peux envoyer dix millions d’hommes détruire votre pays sur une simple parole de ma part et vous vous apercevrez très vite que personne !! Vous m’entendez !! Personne !! N’y verra quoi que ce soit à y redire, bien au contraire !!
-…
- Tout simplement parce que vous êtes trop imbu de votre personne pour comprendre qu’il y a des choses qui vous dépassent !! Des choses bien plus importantes aux yeux du monde que votre petite dictature !!
-…
- Je vous aurais prévenu !! Vous avez quarante-huit heures et pas une de plus, pour prendre la bonne décision et rapatrier vos troupes, faute de quoi je vous écraserais comme le cafard que vous êtes !!
-…
- Ah oui !! Et pourquoi n’agit-il pas lui-même dans ce cas ?
-…
- Pffttt !!! Vladimir n’est pas idiot !! Il n’a pas envie d’avoir le monde contre lui et il a trouvé en vous le parfait imbécile pour mener à bien ses desseins en toute impunité !!
-…
- C’est vous l’imbécile mon cher « Kim » !!! Rappelez-vous, quarante-huit heures et pas une de plus !!

Xi Jinping raccroche sèchement, le visage ravagé par une fureur noire comme jamais il n’en a ressenti quand il reçoit un rapport privé venant de ses services d’espionnages.

Sa lecture lui amène rapidement une sérénité d’un contraste frappant avec les précédents événements, au point qu’il éclate de rire en pensant à ce « pauvre Kim » qui doit commencer à mouiller son pantalon devant toutes ces menaces venant de partout et qui doivent commencer sérieusement à lui faire regretter d’avoir fait cause commune avec son principal fournisseur d’armement sur ce qui devait lui sembler n’être qu’une affaire sans réelle importance.

***/***

« République populaire de Corée du Nord »

Kim Jong-il ne sait plus à quel saint se vouer, tous ses principaux alliés le lâchent un par un ; avec pour la plupart une menace d’embargo sous-jacente ou plus rarement de représailles militaires comme pour la Chine, alors que tout allait pour le mieux et qu’il avait déjà quasiment oublié cette affaire où il avait dû engager quelques troupes contre la promesse d’un renforcement des aides nécessaires à la survie de son régime.

Kim Jong-il n’est pas un homme habitué à céder aux exigences des autres nations qui depuis sa prise de pouvoir tentent par tous les moyens de le faire destituer afin que la population puisse vivre en dehors de son joug totalitaire.

Les menaces quand menaces il y a, viennent toujours de lui afin d’obtenir toujours plus pour sa fortune personnelle et son ego est tellement développé qu’il ne réfléchit pas aux conséquences du maintien de ses hommes dans leurs missions.

Trop imbu de sa personne ainsi que de son importance politique pour prendre tous ces avertissements au sérieux, aussi c’est en tapant du poing sur sa table de bureau qu’il efface d’un trait de sa mémoire les menaces prononcées à son égard et qu’il compte bien poursuivre jusqu’au bout, quitte à entrer une nouvelle fois en guerre contre ceux qui voudraient se frotter à lui et à sa puissance militaire, protégée comme à son habitude derrière le paravent humain de sa population prise en otage.

***/***

« Aéroport militaire, quelque part en France »

Les énormes transports de frets aériens envoyés par leurs alliés, se posent un par un dans un impressionnant rapport de force et de puissance, les troupes d’élite aux bérets rouges ou verts arrivées depuis peu par transports routiers depuis leurs différentes casernes les regardent se poser admiratifs.

Ils leur semblent que pour une fois les rouages de l’intendance fonctionnent au top et les énormes Berliet remplis de matériels entrent dans les gros-porteurs avec la fluidité d’une organisation sans anicroche.

***/***

Ailleurs sur les divers océans de la planète, porte-avions, croiseurs, cuirassés et autres navires de guerre de toutes tailles se détournent de leurs missions et convergent vers la même destination en arborant des drapeaux différents, ravitaillés en cours de route par des super tankers les attendant dans des points stratégiques croisant leurs itinéraires afin que des heures précieuses ne soient pas perdues pour rien.

Les satellites espions sont tous braqués vers ce petit morceau d’Afrique de souveraineté Française qui inquiète tant les gouvernements de nombreux pays du fait des rumeurs alarmistes de ce qui s’y prépare.


2eme ANNÉE Pâques : (50/127) (Dimanche) (Moscou)


« Kremlin, dimanche début de soirée »

Igor arpente le couloir en hésitant visiblement à franchir le pas qui le conduira dans le bureau de son patron, les nouvelles qu’il amène ne sont pas et de loin, de celles que Vladimir sera heureux d’entendre.

Il finit néanmoins par se décider et frapper un coup bref sur la porte de chêne avant d’en actionner la clenche pour entrer, trouvant comme à son habitude son patron assis à son bureau devant une bouteille de vodka presque vide.

Vladimir aperçoit son chef des services secrets, il lui fait signe de venir s’asseoir devant lui et lui sort un verre d’un tiroir pour lui verser une copieuse rasade d’alcool, la bouteille terminant sa vie avec fracas contre un mur du bureau.

- (Vladimir) Alors !! Quelles sont les nouvelles du front ?

Igor prend le temps d’avaler son breuvage, sans doute pour trouver le courage nécessaire à ce qu’il va devoir annoncer comme mauvaises nouvelles.

- Rien de bien positif excellence !!
- Je t’écoute !!
- Le projet Afrique est très mal engagé et je crains qu’il nous faille rapidement quitter le terrain, les hommes de « Kim » se sont fait repérer sitôt leur arrivée sur place.
- Comment est-ce possible !! Nous avions pris toutes les mesures pour que le secret soit bien gardé, tout du moins jusqu’au moment d’entrer en action !!
- (Igor) La cause n’est pas encore très claire excellence, par contre la région va devenir vite dangereuse pour nos hommes et j’aimerais avoir votre accord pour leur rapatriement rapide, pour l’instant ce ne sont que les Coréens du nord qui sont concernés !! Découvrir des émissaires Russes parmi eux ferait vite tache.
- Ce serait abandonner notre seul allié !! Je vais y réfléchir !! Quoi d’autre ?
- Mes agents mis en place à Paris pour la mission que vous savez ont été découverts une nouvelle fois excellence et j’ai eu confirmation que l’un d’entre eux a été supprimé par la DST alors qu’il avait l’intention de régler une bonne fois pour toutes son compte au GI Américain qui a révélé sa présence.
- (Vladimir cramoisi) Ôte-moi d’un doute Igor !!!
- Oui Excellence ?
- Te sens-tu réellement compétent à ce poste, ou dois-je le reprendre à mon compte !! Depuis que je t’ai nommé, il n’y a eu que des catastrophes et je suis certain que nous allons très vite devenir la risée du monde entier à ce rythme !!
- Pourtant Excellence tous les moyens sont mis pour que nos actions soient le plus efficace possible, c’est juste que tout semble aller de travers dès qu’il s’agit de ce garçon en particulier.
- (Vladimir) Il va te falloir être plus imaginatif si tu veux garder ta place !! Je te donne jusqu’à la fin du mois pour m’amener des nouvelles satisfaisantes, le secret de ce gamin doit bien transpirer quelque part !! Tu as carte blanche tu m’entends ?? Mets tous les moyens nécessaires, mais je veux du concret !!

Vladimir regarde son homme de « confiance » qui s’apprête à sortir de son bureau et le rappelle juste au moment où il va franchir la porte.

- Si tu veux un conseil, occupe-toi d’abord de celui qui supervise depuis toutes ces années la surveillance du gamin !! Ça devrait suffisamment les désorganiser pour nous permettre d’infiltrer leurs services.

Igor regarde son patron avec admiration, l’idée maintenant qu’elle est lâchée lui paraît être d’une évidence enfantine.

- Vous voulez que je fasse abattre Désmaré ?

Vladimir incrédule se lève d’un bond.

- Ce n’était pas mon propos espèce d’idiot !! Il faut juste le neutraliser, puisque le gamin semble intouchable !! Empare-toi d’un proche de cet homme, qu’il sache que sa vie dépendra à l’avenir de sa collaboration ou du moins de sa neutralité pour ce que nous envisageons de faire !!

Igor préfère acquiescer sans plus poser de questions, il s’éloigne alors en cherchant à comprendre ce que signifie exactement ce « pour ce que nous envisageons de faire » qui pour lui est un parfait mystère, n’en ayant pas la moindre idée.

Vladimir parlait-il de l’action militaire Coréenne ou de la poursuite des actions à mener en France pour découvrir le secret du jeune De Bierne.

La détermination de Vladimir s’il persiste dans cette voie comme dans l’autre, finira certainement par mettre le pays à feu et à sang et n’apportera certainement rien de bon pour lui dans les prochains mois, la pâleur soudaine de ses traits grossiers montre la peur qui commence insidieusement à s’installer en lui de ne plus vivre assez longtemps pour profiter de ses richesses.


2eme ANNÉE Pâques : (51/127) (Reims) (Dimanche) (Lumière) (suite)


« Chez les Enroth »

Le silence qui suit les dernières paroles de Baptiste ainsi que les yeux de sa mère braqués sur moi, me mettent soudainement mal à l’aise et c’est d’une voix mal assurée que je lui réponds, ne voulant pas lui laisser à penser que je serais capable de refuser de mettre tous les moyens dont je dispose pour aider Anthony.

- Quand j’ai dit tout à l’heure que je pouvais guérir « Antho », c’était en utilisant le « don » que j’ai à le faire !! La médecine actuelle étant impuissante pour réparer cette malformation de son nerf optique, ce « don » a des limites. Tu sais Baptiste !! Il guérit mais ne peux rien faire contre les conséquences de cette guérison sur ton frère, je suis désolé de dire ça croyez moi. Si je connaissais un moyen avec une chance si mince soit elle de réussir à éviter que son esprit ne sombre dans la folie, je tenterais l’impossible pour qu’Anthony devienne comme tout le monde soyez en certains !!

La voix de Thomas résonne doucement dans ma tête, mes pensées vont aussitôt vers lui et je me retrouve dans la cuisine des Viala à prendre un copieux petit-déjeuner, comprenant que cette vision provient des yeux de mon ami.

- Tu peux peut-être lui montrer des images en projetant son esprit dans le tien ? Il devrait être protégé par ton cerveau qui lui servira d’amortisseur ou un truc comme ça, tu ne crois pas ?

Une main me secoue gentiment le bras et ma conscience revient vers la réalité qui m’entoure.

- (Baptiste) Ça va Florian ? Tu es devenu bizarre tout d’un coup !!
- J’étais avec Thomas !

Je vois bien que mon explication les trouble et je crois bon de préciser.

- C’est un autre « don » que je me suis découvert dernièrement de pouvoir projeter mon esprit dans celui de « Thom », enfin !! Ce n’est pas tout à fait ça, disons plutôt que nous pouvons voir par les yeux de l’autre quand nous sommes connectés.

- (Anthony amusé) Tu ne verrais pas grand-chose dans le mien Hi ! Hi !

Les paroles de mon copain ne font qu’un tour dans mon cerveau, comme d’ailleurs dans celui de sa mère et de son frère, nous nous regardons alors fixement, avec très certainement la même idée en tête.

J’attrape « Antho » par le bras et je lui demande d’une voix pressante.

- Tu serais d’accord pour que j’essaie ?
- Si tu penses que c’est sans danger pour toi !!
- Comment ça sans danger ?
- Peut-être que ton esprit ne comprendra pas ce que le mien perçoit, ce que tu disais craindre pour moi peut aussi bien t’arriver.

- Je suis prêt à prendre le risque si tu es d’accord !!
- Tu seras vraiment dans ma tête ?
- Oui !!
- Oups !!

Je souris en comprenant pourquoi ce « oups ».

- Va falloir rester discret après ça Hi ! Hi !
- Tu connaîtras vraiment toutes mes pensées ?
- Autant que toi les miennes !!

Anthony avec un grand sourire.

- Ça risque de nous faire bizarre Hi ! Hi !
- Dis-toi que c’est pour la bonne cause.
- Tu es sûr que tu ne risques rien ?
- J’ai ma petite idée pour ce qui est de la façon de procéder, tu es prêt ?
- Pas plus qu’il y a cinq minutes mais bon !! Allons-y puisque tu y tiens !!

Comme je le tiens toujours par le bras, je l’entraîne vers le salon pour le faire asseoir en face de moi et je lui prends l’autre main en me concentrant vers lui, revenant un bref instant à la réalité en prévenant Baptiste et sa mère.

- N’intervenez qu’au cas où il se passerait quelque chose de vraiment pas normal, d’accord ?



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (52/127) (Reims) (Dimanche) (Lumière) (suite)


Un signe d’assentiment venant d’eux me suffit pour reprendre là où j’en étais arrêté, reprenant ma concentration vers l’esprit d’« Antho ».

***/***

- Pense tes paroles sans les prononcer !!
- Comme ça ?
- Oui, c’est très bien !! Nos esprits sont connectés maintenant !!
- Ça me fait tout bizarre « Flo » !! Qu’est-ce que je dois faire ?
- Tu me montres ce qui pour ton esprit représente une porte.
- Comme ça ?

La sensation est étrange, faisant appel à mes autres perceptions.

- C’est celle de ta chambre ?
- (Anthony surpris) Oui, comment peux-tu savoir ça ?
- Ce n’est pas si éloigné que ça de ma façon de la voir tu sais !! Ton cerveau a créé une image qui te permet de savoir ce qu’elle représente pour toi.
- Il n’a surtout plus envie de ressentir la douleur quand je me cogne dedans Hi ! Hi !
- Je vois !! Je vois !! hi ! hi ! Maintenant je vais revenir loin en arrière au moment de ma naissance, laisse ton esprit s’abreuver sans contrainte des perceptions que le mien a alors découvertes.
- Je comprends tes intentions, tu crois que ça peut marcher ?
- C’est de cette façon que la conscience mûrit Anthony, à la naissance nous commençons tous l’apprentissage de ce qui sera notre perception des choses. Les tiennes ont justes été différentes, ton cerveau devrait pouvoir intégrer facilement de nouvelles informations si elles lui viennent de façon naturelle comme un nouveau-né les perçoit la première fois.
- Ça risque d’être long alors Hi ! Hi !
- Pas si je passe en mode rapide !! Tu es prêt ?
- Areu !!!
- Quoi ?
- Je plaisantais Florian Hi ! Hi !
- Alors, c’est parti !!

Je laisse défiler le cours de mes souvenirs, redécouvrant toutes mes premières fois et l’éducation qui va avec venant de mes parents, puis plus tard de mes grands-parents, donnant des noms aux choses que mon cerveau d’alors assimile pour me faire devenir ce que je suis devenu.

***/***

« Flashs »

Une couleur, un cercle, un visage, un sourire, un son qui forme un mot pour définir une forme ou une couleur, une odeur s’associant à une forme, brûlure, le feu, rouge et bleu, la douleur, un baiser, humide, plaisir.

***/***

Je reste conscient pendant que mon esprit délivre toutes ces découvertes de la vie, je change quelque peu la réalité en mettant des images lui appartenant comme la photo de son père, « papa », de sa mère, « maman », de son frère, « Baptiste » et je continue ainsi avec tous les visages que je connais ou que je vais chercher dans les souvenirs de son frère et de sa mère rester près de nous et ce sans qu’ils s’en rendent compte une seule seconde.

De temps en temps, je sonde son inconscient pour voir s’il assimile correctement toutes ces nouvelles données et je commence à espérer devant la surbrillance des synapses apparaissant dans les nouvelles zones de son cerveau mises à contribution.

Le « film » ralentit jusqu’au moment où le présent nous rejoint, j’envoie alors une onde de repos pour laisser à son esprit le temps d’assimiler toutes ces nouvelles données.

La tête d’Anthony s’affaisse quand il entre dans un sommeil profond et je refais le parcours en sens inverse, dans ses pensées cette fois-ci pour vérifier la cohérence entre son ancien vécu et toutes ces choses nouvelles pour lui, supprimant au passage ce qui n’a aucun intérêt pour lui venant de mes propres expériences.


2eme ANNÉE Pâques : (53/127) (Reims) (Dimanche soir) (Lumière) (fin)


J’ouvre enfin les yeux, Baptiste et sa mère sont assis de chaque côté d’Anthony à le tenir serré entre eux deux avec un amour qui me fait briller les yeux d’une émotion qui me noue les tripes.

Un sourire de ma part les rassure, leurs yeux brillent à leur tour et l’instant restera toujours gravé dans mon esprit de cette famille soudée par un immense espoir.

Une main me masse doucement le cou, je me retourne curieux et souris à mon tour en apercevant Thomas et Antonin accompagnés de toute la famille Viala assise sur des chaises ou à même le sol dans un silence quasi-total.

- Il y a longtemps que vous êtes là ?
- (Thomas) Regarde par la fenêtre Florian et tu verras qu’il fait nuit, vous êtes restés toute la journée sans bouger.
- (Annie) Comment va Anthony ?

Je souris en les voyant tous les yeux rivés à mes lèvres, attendant avec anxiété ma réponse.

- Bien je crois !!
- (Thomas) Et maintenant ?
- Je pense que je vais pouvoir le guérir !!

Baptiste et sa mère éclatent en sanglots, amenant ceux de leurs amis qui ne résistent pas à ce déferlement d’émotions trop longtemps retenues.

Je me lève pour laisser la place à mon Thomas et pouvoir ensuite m’asseoir sur ses genoux, position que nous apprécions tant tous les deux en faisant un petit signe à Antonin pour qu’il nous rejoigne.

- C’est grâce à toi si c’est devenu possible tu sais ?
- (Thomas) J’ai tout suivi de ce que tu as fait Florian !! Tu es un génie, jamais je n’aurais pensé à ça !!

Je tourne la tête pour apercevoir Frédéric assis par terre avec ses trois fils et leurs chéris à ses côtés, les yeux rougis par l’émotion.

- « P’pa » !! Tu peux faire venir une ambulance ? Autant en finir rapidement pendant qu’il dort profondément.

Frédéric se redresse et me répond d’une voix enrouée.

- Bien sûr fiston !!

***/***

« Lundi matin, huit heures »

Anthony se réveille avec un mal de crâne carabiné, il s’assoit sur son lit en se frottant les tempes pour tenter de l’apaiser et comprenant que ce sera insuffisant, il se lève pour aller jusqu’à la cuisine où il sait trouver de l’aspirine.

Béatrice est assise à côté de Baptiste, leurs yeux cernés démontrent la nuit sans sommeil qu’ils viennent de passer après la journée de la veille ainsi que la longue attente dans le couloir de l’hôpital avant de rentrer chez eux avec Anthony toujours dans un profond sommeil que Thomas et Frédéric ont aidé à porter jusqu’à son lit.

***/***

Leurs amis sont repartis depuis plusieurs heures maintenant pour essayer de prendre un peu de repos, chose qui bien sûr leur a été également impossible, étant donné l’état de nervosité qu’ils ressentent tous et passent donc eux aussi ces quelques heures dans leur cuisine à attendre le coup de téléphone promis annonçant le réveil d’Anthony.

Dans la chambre de Florian on peut entendre un léger ronflement venant du petit rouquin allongé entre ses deux amis et qui lui dort comme un bienheureux, sous les regards affectueux d’Antonin et de Thomas.

***/***

Anthony entre dans la cuisine, il va directement dans le placard où il sait trouver ce qui va le soulager de cette douleur lancinante en souriant au passage à sa mère et à son frère qui le fixent lui semble-t-il bizarrement.

Un verre d’eau en main, il prend le comprimé qu’il avale avec en grimaçant pendant qu’il se dirige vers la fenêtre.

De sa main libre, il écarte légèrement le rideau avant de se tourner une nouvelle fois vers ses proches en souriant.

- Il y a du soleil ce matin et le ciel est d’un bleu magnifique, belle journée en perspective !!

Il voit alors les larmes s’écouler sur les joues de son frère et de sa mère, surpris de les voir dans un tel état.

- Eh bien quoi ?? Qu’est-ce que j’ai dit !! Pourquoi vous pleurez ?


2eme ANNÉE Pâques : (54/127) (Reims) (Lundi matin) (Préparation au voyage)


« Chez les Viala, onze heures »

La famille Viala rentre enfin de chez leurs amis, convaincus de la complète guérison d’Anthony et tenant autant par discrétion que par pudeur, à les laisser se remettre eux aussi des fortes émotions du week-end qui les ont marqués profondément.

Ils retrouvent donc Thomas et Antonin tranquillement installés devant une boisson chaude dans la cuisine et bien sûr la première question va vers Florian qui n’est pas avec eux.

- (Guillaume) « Flo » roupille encore ?
- (Thomas) Je ne sais pas comment il fait mais aussi extraordinaire que ça puisse paraître, oui !!
- (Annie) Je n’ai pas tout saisi quant à savoir ce qu’il a fait exactement à Anthony, mais je comprends bien qu’il doit être épuisé derrière cet exploit.
- (Damien amusé) Je crois plutôt qu’il en profite pour rester dans sa « pounasse » et faire la grasse matinée Hi ! Hi !
- (Antonin sourit) Qu’il en profite bien alors, j’ai dû passer plus d’une heure à décaler ses rendez-vous de la journée.

Annie sourit à son tour, un regard vers son mari qui semble perdu dans ses pensées lui fait lui poser la question.

- Quelque chose te préoccupe chéri ?
- (Frédéric) Ce n’est pas le bon terme, je dirai plutôt que ce qui vient d’arriver me laisse perplexe !! Rends-toi compte qu’Anthony se comporte comme s’il voyait depuis toujours, je me demande même s’il se souvient d’avoir passé toutes ses années comme non voyant ??

Une voix bien connue les fait tous se retourner vers la porte où Florian les yeux étrangement luisant les regarde fixement.

- Ça lui reviendra quand ce sera le moment, il fallait qu’il l’oublie le temps de s’adapter à la situation vous comprenez ? Sinon il y aurait eu un conflit entre sa nouvelle mémoire et l’ancienne, ses souvenirs de sa vie réelle vont très vite reprendre le dessus et s’intégrer dans ses nouvelles perceptions.
- (Frédéric admiratif) Tu as pensé à tout on dirait !!
- Du moins c’est ce que je me suis efforcé de faire !! Maintenant il y aura peut-être besoin de revoir certains points avec lui, s’il éprouve des difficultés d’adaptation.
- (Annie) Comment allons-nous expliquer ça à ceux qui le connaissent ?
- (Aurélien) Une opération miracle du « grand » docteur De Bierne ?? Avec tout ce qui se dit déjà sur Florian, ça devrait passer vous ne croyez pas ?
- (Frédéric) Sur un délai plus long je ne dis pas !! Mais en vingt-quatre heures !!
- (Thomas) Nous l’emmenons avec nous en Afrique de toute façon !! Il suffira qu’il y reste un mois ou deux de plus et l’affaire sera jouée, pas vrai « Flo » ?
- C’est une idée !! Il faut juste qu’il évite de sortir d’ici là !!
- (Frédéric) Je préviens tout de suite sa mère !!
- (Annie) Quelqu’un a pensé à avertir Alice ?

Vu la tête qu’ils font tous, il semblerait que ce ne soit pas le cas et qu’avec tous les chamboulements de ces dernières vingt-quatre heures, personne n’y ait pensé.

- (Annie) Chéri !! Pose la question à Béatrice, tu veux bien ?
- (Frédéric) D’accord !!

Pendant l’appel de Frédéric, Annie revient à des sujets plus terre à terre.

- Nous partons quand ?

Damien regarde sa mère avec amusement.

- Nous ?? Qui ça nous ??

Annie ne s’en laisse pas conter et le menace du doigt avec le sourire, ôtant ainsi toute la portée de ses paroles.

- Ah !! Parce que tu croyais te débarrasser de ton père et moi aussi facilement ? Méfie-toi que ce ne soit pas toi qui restes ici !!

Elle se tourne vers moi.

- Tu as prévu ce voyage pour quand ?
- Le plus tôt possible !! Franck doit me confirmer avant midi si le nouveau jet que je lui ai fait commander pour Thomas et moi est disponible, normalement l’appareil devrait nous attendre avec l’équipage dans la soirée à Orly.
- (Annie affolée) Et c’est seulement maintenant que tu nous le dis ??


2eme ANNÉE Pâques : (55/127) (Reims) (Lundi matin) (Préparation au voyage) (suite)


- J’avais prévu de partir plus tard, mais avec Anthony le plus tôt sera le mieux !!
- (Antonin affolé) Mais !! Je n’aurai jamais mes papiers à temps ??
- Tu t’inquiètes pour rien !! Je vais passer un coup de fil à Maurice et ils t’attendront à l’aéroport, je vous attends tous cet après-midi au CHU pour vos vaccins !! De toute façon c’est juste pour la forme, vous savez tous très bien que vous êtes immunisés depuis le temps !!
- Miaou !!

Je baisse les yeux pour regarder « Tic » et « Tac » sagement assis à mes pieds.

- Bien sûr que vous êtes du voyage Hi ! Hi ! Je ne vais quand même pas vous laisser tout seul ici pendant une semaine !!
- Miaou !!

Du coup c’est comme une envolée de moineaux dans l’appartement, chacun s’en retournant dans sa chambre pour préparer sa valise.

Je prends mes deux blondinets à part.

- Vous venez avec moi ? Il faut que je m’organise et vous me donnerez un coup de mains, toi « Tonin » en reportant tous mes rendez-vous d’une semaine et toi « Thom » en prévenant ceux de Paris ou de Reims qui prennent l’avion avec nous, que l’heure du départ est avancée.

Je vais prendre une douche, amusé par l’excitation générale et je les retrouve un peu plus tard dans le salon, une fois habillé pour sortir.

Nous prenons alors tranquillement la direction du CHU, bras dessus bras dessous en appréciant l’air vivifiant de ce mois de mars.

***/***

« Bureau de Maurice »

S’il y a quelqu’un qui ne se réjouit pas de ce départ anticipé, c’est bien Maurice qui fulmine au téléphone en l’apprenant de la bouche même de Florian et la voix amusée du jeune rouquin ne l’aide en rien pour qu’il se calme.

Il fait pourtant le choix de ne rien dire sur les opérations militaires en cours, préférant ne pas alarmer plus que nécessaire son protégé qui de toute façon n’en fera qu’à sa tête au risque de se mettre lui-même en danger.

Maurice accélère donc le plan mis en place, en souhaitant que tout soit réglé avant l’arrivée imminente de ceux pour qui ce voyage conjugue le pratique à l’agréable.

Passer de belles vacances dans un endroit pour eux idyllique tout en faisant la connaissance de leurs futurs lieux de vie.

***/***

« Afrique, village Massaï »

Taha est avec Naomée à faire visiter leur village à Amid et Christophe quand la nouvelle lui parvient par son père de l’arrivée imminente et anticipée de toute la bande d’amis, par contre le visage grave d’Okoumé quand il le prévient lui fait froid dans le dos.

- Qu’y a-t-il père ? Cette nouvelle ne semble pas te réjouir ?
- Un grave danger menace tes amis mon fils !! Il serait peut-être bon de les en avertir !!
- De quel danger parles-tu père ?
- Des hommes qui se regroupent dans la jungle depuis la nouvelle lune !!
- Qui as-tu mis au courant père ?
- Le père Antoine et les deux hommes venus pour la sécurité du nouveau dispensaire.
- Dorian et Gérôme ?

Okoumé hoche la tête en guise d’acquiescement.

- (Taha) Ne pouvons-nous pas les chasser père ?
- Nous ne sommes pas assez nombreux pour le faire et ils ont des bâtons qui tonnent, l’homme blanc Dorian a prévenu le chef de sa tribu qui lui envoie des guerriers. La venue de cheveux de feu n’était pas prévue aussi rapidement, j’ai bien peur qu’il n’arrive trop tôt et qu’il se retrouve en danger, nos dieux l’ont ressenti eux aussi !!

Christophe et Amid se regardent sans comprendre, les paroles du chef Massaï bien qu’elles soient prononcées en Français leur semblent tenir d’une autre langue et les laissent dans un profond abasourdissement d’incompréhension.

- (Amid) C’est quoi cette histoire de dieux ?
- (Christophe) C’est qui ce « cheveux de feu » ?



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (56/127) (Reims) (Lundi après-midi) (Préparation au voyage) (fin)


« Chez les Viala »

Annie enjambe le tas de valises en soupirant, elle ne pensait pas en venir à bout aussi rapidement et décide d’aller faire une petite visite aux Enroth pour voir si tout va bien pour eux.

Elle retrouve avec amusement le même amoncellement de valises dans l’entrée, Béatrice visiblement autant soulagée qu’elle d’en être venue à bout.

- (Béatrice) Rassure toi, il n’y a pas que celles des garçons !! Alice et son frère ont déjà apporté les leurs, dès qu’ils ont su que le voyage était avancé !!
- Tu ne viens pas avec nous ?
- Hélas non !! Je ne peux pas m’absenter aussi longtemps de mon travail, ce sont les seuls revenus que nous avons tu comprends ?

Annie lui proposerait bien de l’aider financièrement, mais elle se doute bien de la gêne qu’une telle proposition amènerait à cette femme courageuse et préfère s’en abstenir en se promettant toutefois d’en toucher deux mots à Florian.

- Comment va Anthony ?
- Très bien !! Il commence à se souvenir de son ancienne condition et tu comprends bien combien ça le trouble.
- J’imagine sans peine, oui !! Il n’est pas là ?
- Il est sorti avec Alice et les garçons !

Béatrice voit bien son amie devenir toute pâle et comprend pourquoi, elle la rassure donc aussitôt.

- Il a mis ses lunettes et il a pris sa canne pour donner le change ! C’est juste qu’il voulait annoncer la bonne nouvelle à ses "beaux-parents".
- (Annie) J’espère qu’il sera prudent, si on apprenait ce qu’il s’est passé hier !! Tu imagines les retombées que ça aurait sur Florian ?
- Il en est conscient ne t’inquiète pas, Anthony est un garçon très mature et il ne ferait rien qui pourrait nuire à son ami.
- (Annie) Et Alice ? Comment a-t-elle réagi en apprenant la bonne nouvelle ?
- La pauvre !! Elle en tremblait de tous ses membres, j’ai bien cru qu’elle allait s’évanouir !!
- J’imagine sans peine sa surprise !! Anthony a pu enfin voir sa chérie du coup ??
- (Béatrice) C’était comme s’il l’avait toujours vue comme elle est réellement !! Tu ne peux pas savoir l’effet étrange que ça peut faire, alors que nous savons tous très bien qu’il n’avait jamais vu son visage.
- (Annie en souriant) Je me demande parfois ce qu’est en réalité Florian pour pouvoir faire de telles choses, bien sûr j’en ai eu quelques explications et je t’assure que j’ai mis du temps avant d’y croire sérieusement, ce garçon est partout le meilleur en tout et reste malgré tout un jeune homme simple, attachant et sensible aux personnes quelles qu’elles puissent être.

***/***

« Au dispensaire »

Le père Antoine lève la tête vers le ciel, intrigué de plus en plus par le bruit sourd s’amplifiant au fur et à mesure qu’il se rapproche et finit par apercevoir les points noirs à l’horizon, qui très vite se transforment en avions comme il n’en a encore jamais vu auparavant tellement ils lui semblent démesurés même de si haut.

Une myriade de points noirs s’en échappent alors, sortant par chapelets compacts de tous les appareils et bientôt ce sont comme des champignons qui éclosent dans le ciel, vite suivis par d’autres encore plus impressionnant reliés entre eux par groupes de quatre unités sous lesquels le père Antoine croit reconnaître des véhicules militaires.

Au bout de quelques minutes, le doute n’est plus d’actualité pour lui quand il reconnaît les uniformes et les sigles sur les jeeps qui maintenant dodelinent au gré des vents et finissent par atterrir çà et là dans un vaste secteur, parfois même en s’écrasant dans les immenses arbres de la forêt vierge toute proche.

Malgré tout, la discipline de cette troupe lui fait écarquiller les yeux de stupeur, les militaires se regroupant autour du matériel avec la célérité d’un entraînement particulièrement efficace.

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, les parachutes sont repliés et les hommes se sont retrouvés en ordre devant les officiers qui vérifient que personne ne se retrouve manquant.

Un des pelotons reste en arrière pour récupérer les matériels restés accrochés aux arbres alors que le gros de la troupe se met en marche vers le dispensaire.

Les ordres fusent, de plus en plus audibles pour le père Antoine qui comprend alors qu’ils sont pour la plupart donnés dans le seul but de sécuriser la zone et le déploiement qui s’ensuit, ne fait que le conforter dans ce sens.


2eme ANNÉE Pâques : (57/127) (Reims) (Lundi après-midi) (Chez les Durieux)


Sarah et Émile sont exceptionnellement chez eux ce jour-là quand la porte d’entrée s’ouvre sur leurs enfants et ceux qu’ils considèrent déjà comme leurs beaux-fils.

La raison en est ce voyage précipité en Afrique d’Alice et Rémi qui les a pris au dépourvu, le député tout comme son épouse tenant à être là pour leur départ.

C’est Émile qui le premier remarque quelque chose d’anormal dans le comportement des quatre jeunes gens, sans toutefois en cerner exactement la cause.

Les yeux rougis d’Alice malgré son visage rayonnant de bonheur prouveraient qu’elle aurait beaucoup pleuré, celui de Rémi ne valant guère mieux alerte en premier le brave député qui cherche alors à en déceler les raisons.

Baptiste lui semble comme à son habitude et vient embrasser Sarah avant d’en faire autant pour lui, visiblement content de les voir.

Anthony reste en retrait, sa canne repliée sous le bras et ce n’est que quand il ôte ses lunettes qu’Émile remarque la différence, comprenant alors ce qui lui a semblé bizarre à leur arrivée.

La surprise est telle qu’il se laisse choir brusquement dans son fauteuil duquel il s’était levé pour les accueillir, le regard soudainement devenu inquiet d’Anthony le conforte dans la réalité de son pressentiment et c’est d’une voix mal maîtrisée qu’il pose la question qui quelques secondes plus tôt lui aurait paru démente.

- « Antho » !!! Tes yeux !!! Mon Dieu, que t’est-il arrivé ??
- (Sarah étonnée) Ses yeux ? Qu’est-ce qu’ils ont de si bizarre ?? Allons chéri !! Tu sais bien qu’Anthony est av… oh !!! Mon Dieu !!!

Sarah les yeux exorbités reste figée devant Anthony.

- Mais qu’est-ce qu’il t’est arrivé mon chéri !!!
- (Baptiste) Admirez l’œuvre du docteur « Flo » !! Mon frère a retrouvé la vue depuis ce matin grâce à lui !!

Sarah accourt vers Anthony pour le prendre dans ses bras, trop bouleversée pour en dire davantage et les soubresauts entrecoupés de son corps démontrent combien l’émotion est trop forte pour elle en cet instant magique, pleurant de bonheur dans les bras de celui qui dès le premier jour a su la conquérir sans combat.

Les explications prennent un long moment avant qu’Émile et son épouse reprennent suffisamment possession de leurs moyens pour admettre l’impossible.

- (Émile) Il va falloir être très discret Anthony, l’idéal serait même que vous alliez vivre ailleurs avec ta famille loin de tous ceux qui te connaissent.

Le cri du cœur poussé par ses enfants le fait sourire malgré le bon sens et la gravité de ses paroles.

- Oh, non p’pa !!
- (Émile) Allons !! Ne faites pas les enfants !! Vous savez bien que c’est la raison qui dicte mes paroles, rien ne nous empêche d’en faire autant pour que vous restiez proches les uns des autres et puis je ne lui demande pas d’émigrer à l’étranger non plus, un village autour de Reims fera aussi bien l’affaire dès l’instant qu’il n’y connaît personne. Dans quelque temps cela aura beaucoup moins d’importance et Anthony pourra prétendre avoir subi une opération avec succès, alors que là en à peine une journée ça tiendrait pour beaucoup du miracle.
- (Sarah) Mais c’en est un !!!
- Je le sais bien chérie, mais ça mettrait une nouvelle fois Florian au-devant de la scène avec cette fois beaucoup plus de difficultés à faire admettre qu’il est comme tout le monde.

Sarah médusée par les paroles de son mari.

- Pourquoi ? Il ne l’est pas ? C’est juste que ce garçon est exceptionnellement intelligent et doué voilà tout !!

Émile soupire, soudainement agacé.

- Allons maman !! Soit un peu objective tu veux bien ? « Antho » était aveugle de naissance !! C’est déjà impossible qu’il retrouve la vue en vingt-quatre heures, alors qu’en plus il n’en soit pas affecté plus que ça tient de la gageure la plus pure conviens-en toi-même !!
- Mais alors, comment est-ce possible ?? Qui est votre Florian dont vous me rebattez les oreilles depuis plusieurs mois ?? Un extra-terrestre ??

Sarah voit bien que ses paroles n’affectent pas plus que ça ceux qui les écoutent, semblant même d’accord avec elle malgré l’énormité de sa dernière question.

- C’est une plaisanterie !! Dites-moi que c’en est une ??


2eme ANNÉE Pâques : (58/127) (Reims) (Lundi après-midi) (CHU)


« Secrétariat de l’hôpital »

Pendant que Florian reçoit ses rendez-vous de l’après-midi, Antonin et Thomas se retrouvent en dehors du cabinet médical de leur ami pour retrouver le secrétariat où Antonin a fait ses premières armes sous les yeux brillants d’intérêts à peine contenus de la gent féminine qui s’efforce par maintes tentatives de séductions, d’intéresser un tant soit peu les deux magnifiques garçons qui les troublent plus qu’elles n’auraient pu le penser.

Bien sûr rien n’y fait et autant Antonin que Thomas n’en font aucun cas, semblant même ne pas s’en apercevoir au grand dam de ces dames.

Antonin s’occupe de reporter les rendez-vous de Florian, sa façon de faire toute en finesse ne manque pas d’interpeller celles qui sont dans la même pièce que lui et qui reconnaissent là un savoir-faire qu’elles sont loin de posséder elles-mêmes, malgré toutes les années passées dans leur profession.

Thomas quant à lui est plus discret, quoique ses rires fréquents et son visage très souvent épanoui de plaisir les affectent tout autant mais pour une tout autre raison, beaucoup moins avouable celles-là.

***/***

« Chez Yuan, en fin d’après-midi »

Là aussi les valises jonchent le sol de l’appartement, au fur et à mesure que ses amis arrivent chez lui qui est le lieu de rendez-vous avant de se rendre à l’aéroport

Patricia est arrivée en début d’après-midi et aide son chéri à faire le tri dans ses affaires, bien décidée à ce qu’il n’emporte que ce qu’elle sait lui être utile alors que lui s’apprêtait à un vrai déménagement.

- Florian t’a dit combien nous serons en tout, chéri ?
- Tu plaisantes là Hi ! Hi ! Comme s’il en avait la moindre idée !!
- (Patricia amusée) Celui-là, je te jure Hi ! hi ! L’avion que nous devons prendre est bien celui de sa boîte ?
- Oui pourquoi ?
- Il doit bien avoir une limite niveau passagers ?
- Sûrement oui !! Tu n’as qu’à regarder sur internet !!
- On fait comment s’il n’y a pas assez de place ?
- (Yuan) Celui de mon père peut prendre une soixantaine de passagers pour le moins !! Je ne pense pas que nous serons aussi nombreux quand même !!

Patricia compte mentalement, le chiffre auquel elle arrive est quand même bien inférieur à soixante personnes et elle soupire de soulagement.

- J’imagine qu’ils seront une bonne vingtaine venant de Reims !!
- (Yuan) Nous une douzaine tout au plus !! Tu vois bien que tu n’as pas à t’inquiéter ?
- Au fait ?? Les triplés viennent ou pas ?
- Oups !!! J’attends toujours leur réponse !! Mince !! Je les avais oubliés Hi ! Hi !
- (Patricia) Tu m’as bien dit que leurs copines ont aussi un frangin ?
- Oui pourquoi ? C’est un gars sympa, je ne l’ai vu qu’une fois mais il a l’air super-cool !!
- C’est Jonas et Antoine qui le connaissent le mieux.
- Il est copain avec « Flo » ?
- En fait ils ne se connaissent pas !! Du moins pas encore !!
- Tu pourrais l’inviter si ses sœurs viennent avec les triplés ?
- Faut voir !! J’attends déjà leur réponse à ceux-là !! Paraît que leur père n’est pas chaud pour qu’ils viennent, c’est Johan qui me l’a dit !!
- Vraiment ? Il t’a dit pourquoi ?
- En fait, non !! Victor est resté vague quant à ses raisons, Johan et ses frères vont user de la force de persuasion des triplés qu’il m’a dit Hi ! Hi ! Je n’aimerais pas être à la place de Victor, seul contre la coalition des rouquemoutes Hi ! Hi !
- Thomas avait une voix bizarre tout à l’heure ?
- (Yuan sérieux) Il ne voit pas d’un bon jour ce voyage depuis quelque temps, il m’en a parlé plusieurs fois tu sais ?
- (Patricia curieuse) Pourquoi donc ?
- Pour lui il va arriver quelque chose là-bas, ce sont les paroles en sous-entendus de Florian depuis toutes ces années qui lui ont mis ces idées morbides en tête.
- N’importe quoi !! Il devrait pourtant savoir depuis le temps que « Flo » est capable de se sortir de n’importe quelles situations !!
- C’est aussi ce que je lui ai répondu à chaque fois !!


2eme ANNÉE Pâques : (59/127) (Paris) (Lundi soir) (Aéroport du Bourget)


« Plusieurs heures plus tard, en fin de journée »

L’appareil flambant neuf au sigle de la DBIFC attend sur le tarmac, l’équipage terminant de vérifier que tout est OK quand les premières voitures amènent leurs lots de passagers.

La jeunesse tout comme la beauté frappante de toutes celles et ceux qui vont s’installer dans l’avion, ne manque pas de les interpeller et c’est avec des regards d’intérêt difficilement réprimés qu’ils les scrutent en prenant à leur tour leur place dans le jet privé.

Les deux hôtesses veillent à ce que tout aille pour le mieux, en offrant leurs services aux passagers pour qu’ils soient le mieux installés possible pour la durée de ce long voyage nocturne.

L’équipage cherche des yeux celui qui parmi toutes ces personnes serait leur grand patron, la seule description qu’ils en ont est celle d’un jeune rouquin les yeux rieurs et très mignon que quelques collègues ont pu apercevoir lors des fêtes de fin d’année.

Le hic pour eux, c’est que des jeunes rouquins souriants et mignons, il n’y en a pas qu’un déjà installés dans l’avion quoique les triplés ne soient certainement pas parmi eux celui qu’ils cherchent et même s’ils se posent un peu là, questions yeux rieurs, mignons et souriants.

C’est l’interpellation d’un des deux rouquins restants par l’un de ses amis qui lève le voile sur lequel des deux est leur patron.

- (Maxime) Hé !! Florian !! On attend encore quelqu’un tu crois ?
- Qu’est-ce que j’en sais moi !! Demande à Thomas, c’est lui qui s’est chargé de prévenir tout le monde !!
- (Maxime) Ah d’accord !! Alors « Thom » ?? Ça dit quoi ?? On est tous là ou pas ??

Thomas se lève pour regarder tous les passagers, il se rassoit ensuite en souriant.

- C’est tout bon pour moi !!

Je m’adresse alors à une des hôtesses.

- C’est bien mademoiselle, vous pouvez dire aux pilotes que c’est quand ils veulent !!

Je pousse un grand cri qui la fait sursauter et fait rire tout le monde.

- Waouhhh !!! Afrique nous voilà, Waouhhhhhh !!!

**/***

« Autour du dispensaire »

Un officier court à toutes jambes vers son supérieur supervisant l’opération, il stoppe net devant lui et le salue réglementairement.

- Repos capitaine !! Qu’ont donné les recherches ?
- Nous avons bien trouvé le camp des Coréens mon commandant !! Seulement il était vide et les traces s’effacent au passage de la rivière !!

Le commandant regarde sa montre, visiblement nerveux.

- Le temps presse !! Nous devons les retrouver et les mettre hors d’état de nuire dans les prochaines heures, les ordres sont sans appel !!
- Je vais redéployer les troupes en conséquence mon commandant, le gros souci est que nous ne connaissons pas suffisamment le terrain !!
- Faites-vous aider par des éclaireurs autochtones, Okoumé le chef de la tribu la plus proche, ne refusera pas de vous adjoindre quelques-uns de ses chasseurs.
- Bien mon commandant !!
- Cet endroit doit être entièrement sécurisé avant douze heures !! Je vais voir avec nos alliés en mer pour qu’ils nous envoient un hélicoptère ou un drone, nos bâtiments ne sont pas encore arrivés. Mettez des brassards fluorescents, il ne manquerait plus que ça qu’ils vous prennent pour les Coréens !!
- Bien mon commandant !! À vos ordres !!

Des coups de feu pas très éloignés de leur position les font se jeter au sol, bientôt le staccato des tirs de mitrailleuses se fait entendre et le commandant regarde son subalterne le visage crispé.

- Plus besoin de chercher je pense !! Faites de votre mieux pour évacuer les civils avant qu’ils n’arrivent sur nous capitaine !!
- À vos ordres mon commandant !!