07-09-2020, 11:30 AM
2eme ANNÉE Pâques : (93/127) (Afrique) (Jeudi) (Rencontre) (suite)
« Centre-ville »
- Mon cousin travaille ici, il reste pendant la pause et il sera content d’avoir une visite aussi inhabituelle.
- (Antoine) J’espère qu’il aura le renseignement que nous sommes venus chercher !!
- Si quelqu’un ici peut vous l’apporter, c’est bien mon cousin croyez-moi !!
- (Jonas) Cool !! C’est « Flo » qui sera content !!
Les cinq amis suivent alors le jeune homme et entrent dans le bâtiment où personne ne semble se poser la question de ce qu’ils viennent y faire, ils se retrouvent bientôt dans une pièce aux murs couverts de dossiers et où un homme encore jeune termine un sandwich confortablement installé dans un vieux fauteuil qui semble venir d’un autre siècle.
Un sourire amical lui vient quand il s’aperçoit de leur présence.
- Mamoud ?? Comment vas-tu cousin ?? Qui sont ces jeunes blancs ??
- Ils sont venus passer quelques jours dans notre pays avec des amis, ils travailleront dans l’hôpital qui se construit dans la jungle !!
- Bienvenue alors !! Cet hôpital sera bien utile dans cette région vous savez ? Beaucoup trop de gens manquent de soins et particulièrement les tribus encore sauvages, le père Antoine fait ce qu’il peut là-bas.
- (Antoine) Vous le connaissez ?
- Bien sûr !! Qui dans ma profession ne le connaît pas ?
- (Antoine) C’est un ami de mon cousin, il compte d’ailleurs nous emmener là-bas où il vit pour nous le présenter ainsi que son autre ami Taha le fils d’Okoumé.
- (Mamoud) Je leur ai dit que la tribu avait quitté son village à cause des troupes armées qui perturbent la région depuis quelques jours.
- (L’homme) Le père Antoine est ici le saviez-vous ? Quant à la tribu d’Okoumé, nous sommes sans nouvelle depuis maintenant presque deux jours et je crois que vos compatriotes se préoccupent justement de savoir si tout va bien pour eux.
- (Antoine) Pouvez-vous obtenir plus de renseignements s’il vous plaît ? Florian mon cousin serait content s’il savait Taha et sa tribu en sécurité.
L’homme sursaute à l’énoncé du prénom qu’il vient d’entendre, devenant subitement fébrile.
- Ton cousin aurait-il les mêmes cheveux roux que ton ami ?
- (Antoine surpris) Florian est roux en effet, vous avez entendu parler de lui ?
- Je connais l’histoire de ce bébé qu’a sauvé Okoumé il y a bien longtemps, le père Antoine m’en a reparlé à l’occasion depuis qu’il a eu de ses nouvelles et je suis surpris qu’il soit dans notre pays, il me semble me rappeler lors d’une conversation que ton cousin avait la phobie de notre pays.
- (Antoine) C’était le cas il n’y a encore pas bien longtemps, c’est seulement depuis qu’il s’est lancé dans l’idée de financer et de prendre la direction du futur centre de soins, qu’il a réussi à vaincre sa peur.
- Mamoud va vous amener à la paroisse chrétienne où le vieux père et ses ouailles ont trouvé refuge le temps que les militaires remettent de l’ordre dans la région, d’ailleurs je me demande bien ce qu’il se passe là-bas !!
- (Antoine) Cela semble lié à la venue de mon cousin, il semblerait que certaines personnes en veuillent à sa personne.
- C’est donc ça !! Il y a bien des bruits qui courent dans ce sens, mais jusqu’à maintenant rien de bien concret !!! Enfin !! Je m’occupe d’en savoir plus sur la tribu d’Okoumé, en attendant je suis certain que le brave vieux père sera content d’avoir des nouvelles de ton cousin.
- (Antoine) Je vous remercie de votre gentillesse, nous reviendrons très vite vous voir !!
- (Mamoud) Merci cousin !! Bon !! On y va les gars ?
Benjamin et ses deux sœurs n’ont rien raté de toute la conversation, ils sont restés sans rien dire jusqu’à maintenant tout simplement parce qu’ils découvrent avec un certain ahurissement que leur présence en Afrique n’est pas simplement due à la découverte du pays.
Vacances offertes généreusement par Florian à ses amis et aux amis de ceux-ci dont ils font partie, du moins pour Anne et Cindy, comme ils le croyaient jusque-là.
À peine sorti du bâtiment officiel, « Ben’j » prend Jonas par la manche pour l’interroger sur un point qu’il a retenu de toute cette affaire et qui le perturbe depuis.
- C’est quoi cette histoire avec Florian ? Quelqu’un cherche à lui faire du mal ?
- (Jonas) Je viens de l’apprendre comme toi figure toi !! Ça expliquerait la présence de l’armée alors ?
Jonas attrape à son tour son chéri pour avoir lui aussi des explications qui maintenant lui semblent primordiales à sa compréhension de la véritable raison de leur présence dans ce pays.
- Tu ne crois pas qu’il serait temps qu’on sache le fin mot de toute cette histoire ?
- Je suis aussi étonné que toi tu sais ? Juste que j’en sais suffisamment sur Florian pour faire certains rapprochements et ce que je viens d’apprendre me perturbe autant que vous tous !!
2eme ANNÉE Pâques : (94/127) (Afrique) (Jeudi) (Rencontre) (suite)
« Non loin de la ville, en fin d’après-midi »
Le dernier groupe armé nord-Coréen avance lentement, leurs pieds retrouvent le sol là où ils se posent et ils traversent avec précaution la distance recouverte de fourmis, commençant à apercevoir au loin la zone où se termine leur attroupement.
Les hommes suent de peur et suivent leurs officiers dans un silence total, à peine perturbé par leur respiration rapide causée par la terreur sourde qui les tenaille
Cela fait maintenant plusieurs heures qu’ils marchent précautionneusement dans cette marée d’insectes qui étrangement ne subissent aucune perte, disparaissant de sous leurs pas au moment où leurs souliers touchent le sol et leurs nerfs commencent à lâcher, leur instinct leur dictant de prendre la fuite alors qu’ils sont parfaitement conscients que ce serait la dernière chose à faire.
Un mouvement subit des fourmis les fait stopper le cœur battant brusquement la chamade d’une appréhension bien compréhensible, une espèce de corridor se forme en libérant un passage suffisant pour qu’un homme puisse l’utiliser sans risque d’écraser les insectes.
Une silhouette apparaît alors dans leur champ de vision, celle d’un jeune garçon roux qui s’avance vers eux sans sembler éprouver la moindre crainte.
***/***
« Plus tôt ce jour-là »
Antoine remet son portable dans sa poche en souriant d’un plaisir évident, il se tourne vers son chéri et ses amis qui attendent tout comme lui devant l’entrée de la petite église derrière laquelle on peut apercevoir les bâtiments d’habitation de la petite congrégation religieuse où se sont réfugiés le père Antoine et les sœurs travaillant au dispensaire.
- Florian arrive les gars !!
- (Jonas) Il doit être content de retrouver le vieux prêtre !!
- (Antoine) C’est rien de le dire Hi ! Hi ! Il m’a à moitié pété les tympans avec son cri de joie !!
- (Cindy) Qu’est-ce qu’on fait ? On l’attend ou il nous rejoindra ?
- (Antoine) Allons-y !! Je commence à me les geler dehors, pas vous ?
- (Anne) C’est quand même bizarre ce froid, vous ne trouvez pas ??
- (Benjamin) Qui aurait pu penser à une température aussi basse par ici ?
- (Jonas) Mon père me disait qu’à Paris il fait presque moins trente en ce moment !!
- (Antoine) Tout se dérègle partout et nous sommes loin du réchauffement climatique auquel les médias nous bassinent à longueur d’année.
- (Jonas) Ouaih, bon !! En attendant tu as raison, nous ferions mieux d’entrer dans cette paroisse !! De toute façon Florian nous y rejoindra bien.
Le groupe reprend sa marche jusqu’à l’énorme porte en bois massif qui s’ouvre sous leur poussée avec un grincement de gonds prouvant la vétusté de la bâtisse.
***/***
« Au même moment, non loin de là »
Les Berliet bâchés amènent la tribu d’Okoumé qui n’en mène pas large en se serrant craintivement à l’arrière des véhicules, l’arrivée au dispensaire ayant été suivie de peu par la prise en charge des militaires souhaitant les mettre au plus vite à l’abri.
Seul « Kinou » est resté avec eux sans toutefois les suivre jusque dans les énormes camions, les autres panthères étant reparties aussi rapidement qu’elles étaient venues une fois la tribu en sécurité.
Dans le premier véhicule, Taha assis près de son père à côté du conducteur, remarque bien les cinq jeunes blancs qui semblent aller dans la même direction qu’eux et son regard perçant s’arrête un instant sur la chevelure rousse de l’un d’eux, souriant malgré lui en repensant aussitôt à son ami Florian.
Les camions tournent pour se diriger vers l’arrière du petit groupe de bâtiments bas où ils stoppent en se rangeant dans un espace dégagé où des hommes s’affairent à monter des huttes de toile qui sont destinées à accueillir la tribu sous le contrôle d’un vieil homme qui fait pousser un cri de joie à Taha en le reconnaissant.
- C’est le père Antoine là-bas !!
Okoumé tourne la tête vers l’endroit que la main de son fils lui indique et sourit à son tour en reconnaissant celui qui a toujours été comme un second père pour lui, démontrant une fois de plus par sa présence qu’il se soucie toujours autant du bien-être de sa tribu.
- Cet homme serait parfait s’il ne croyait pas qu’il n’existe qu’un seul Dieu Hi ! Hi !
2eme ANNÉE Pâques : (95/127) (Afrique) (Jeudi) (Rencontre) (suite)
« Quelque part dans la ville »
Tout semble normal dans les rues, les populations ne semblant pas s’étonner des troubles qui pourtant sont des plus inhabituels et vaquent à leur quotidien, seulement ahuris par la vision des deux félins d’une beauté sans pareille juchés sur les épaules du jeune garçon souriant qui accompagné de quelques amis, marche d’un bon pas dans la rue menant au lieu de culte des pères blancs.
- Tu es sûr que c’est par là Florian ?
- Certain, pourquoi ?
- Comme ça, tu as l’air tellement sûr de l’endroit où tu vas !
- (Antonin) C’est toi qui devrais plutôt être devant pourtant !!
- (Thomas) Et pourquoi donc ?
- (Antonin amusé) C’est toi le GPS, pas vrai ?
- (Thomas) Voilà que tu choppes l’humour à deux balles de l’autre rouquin maintenant Hi ! Hi ! Me voilà bien avec vous deux !!
Antonin lui tire la langue, les yeux brillants du plaisir de n’être qu’avec ses deux amis.
- Il doit être sympa votre père Antoine pour que vous soyez aussi contents d’aller le rejoindre ?
- Il m’a recueilli à la mort de mes parents, quand un jeune Massaï m’a ramené chez lui depuis la jungle où il m’avait trouvé.
- (Antonin) Tu as eu une sacrée chance on dirait ?
- Le destin fait parfois de drôles de choses en effet !!
- (Thomas) J’ai hâte de voir à quoi ressemble le père de Taha !! (Pour Antonin) C’est lui qui a trouvé « Flo » et l’a porté jusqu’au dispensaire là où le centre hospitalier sera construit.
- (Antonin) C’est pour cette raison que tu veux qu’on s’installe là-bas Florian ?
- Principalement oui !! Rends-toi compte que cette région du monde est sans doute celle où il y meurt le plus d’enfants en bas âge !!
- (Antonin) Pourtant personne ne semblait s’en inquiéter avant toi Florian ?
- La misère n’a jamais amené les vocations tu sais, à part quelques rares personnes comme le père Antoine qui y ont passé la quasi-totalité de leur vie dans un dénuement scandaleux.
- (Thomas) Tout ceci devrait très vite changer maintenant !!
***/***
L’atmosphère à l’intérieur de l’église semble étrangement rassurante aux cinq jeunes qui la traversent d’un pas lent, leurs yeux ne sachant plus où se porter tellement l’architecture leur semble merveilleuse dans un pays pourtant peu propice à sa construction.
- (Cindy) Vous ressentez comme moi la paix qu’il règne ici ?
- (Jonas) On se croirait à une autre époque, cet endroit mérite qu’on s’y arrête pour le contempler.
- (Benjamin) Que ne faisait-on pas à l’époque pour convertir les gens à nos croyances !!
- (Anne) Il ne faut pas voir ça comme ça, tu sais « Ben’j », mais plutôt comme une façon d’amener la civilisation à ces gens qui sinon seraient encore dans l’obscurantisme.
- (Benjamin narquois) Tu parles d’une civilisation !!! Dis plutôt qu’ils voulaient leur prendre leurs richesses en se donnant bonne conscience.
- (Antoine) C’était il y a bien longtemps, maintenant ceux qui sont là œuvrent pour le bien et c’est le principal, combien de ces pauvres gens sont encore en vie grâce aux soins que leur donnent les prêtres qui vivent ici ?
- (Benjamin amusé) En voilà une drôle de conversation Hi ! Hi ! Nous ferions mieux de sortir d’ici avant d’être convertis Hi ! Hi !
Benjamin accélère son pas pour arriver devant une porte donnant sur l’extérieur à l’arrière de l’église et sort en courant devant ses sœurs et ses amis surpris, il échappe un instant à leur vue quand ils entendent un cri de douleur qui les fait courir à leur tour pour voir de quoi il retourne et aperçoivent « Ben’j » affalé sur le sol avec un jeune autochtone nu ou presque, le corps tout comme le visage recouvert de peintures tribales.
2eme ANNÉE Pâques : (96/127) (Afrique) (Jeudi) (Rencontre) (suite)
La tribu se rassemble autour du père Antoine qui se veut rassurant et explique de façon simple qu’ils devront vivre sous les tentes jusqu’à ce qu’ils puissent retrouver leur village.
Aomé tout comme les autres chasseurs, aide les familles à s’installer pour ensuite faire le tour du camp afin de s’assurer qu’il ne manquera rien et ce n’est qu’une fois toutes craintes effacées de son esprit, qu’il se dirige vers la haute maison de pierre du dieu des hommes blancs avec une curiosité bien naturelle devant cette construction massive comme il n’en avait encore jamais vu.
Le dispensaire du vieux père Antoine étant loin de l’impressionnant édifice qu’il a sous les yeux, son visage est levé vers le clocher alors qu’il continue à avancer quand il est percuté violemment et se retrouve au sol sous le choc, poussant lui aussi un cri de surprise et de douleur tout comme celui qui est maintenant affalé sur lui.
Le cri de douleur poussé par les deux garçons alerte aussi bien les compagnons de l’un que ceux de l’autre qui accourent vers eux pour les aider à se relever.
La douleur encore vive d’Aomé, le met dans une colère qui lui fait se remettre lestement debout en pointant sa lance vers le jeune blanc qui le fixe avec effroi en tremblant de peur.
***/***
Benjamin encore au sol se recule vivement en rampant sur le dos, poussé par la seule force de ses jambes et il ne peut détacher ses yeux de ceux de ce guerrier farouche prêt à le trucider, la lance levée sur lui ne permettant aucune erreur d’interprétation sur les intentions de celui qui la tient serrée fermement.
Une étrange alchimie se produit alors entre les deux garçons, Aomé en est le premier surpris et son arme de chasse vient se planter à quelques centimètres du jeune blanc qui stoppe alors sa reptation en gardant son regard rivé dans le sien.
Aomé tend la main à Benjamin qui pousse un profond soupir de soulagement en l’acceptant, il se sent alors soulevé du sol avec une force impressionnante et se retrouve sur ses jambes sans avoir pu un seul instant détacher ses yeux de ceux de celui qui l’hypnotise.
Anne et sa sœur se regardent visiblement soulagées de ce qui au départ les avait crispées de panique, elles reportent leur attention sur leur frère et le jeune Massaï qui quelques secondes plus tôt voulait lui ôter la vie, troublées par la virilité sauvage qu’il dégage ainsi que par la soudaine compréhension qu’elles en ont de questions qui depuis quelques années les ont laissées sans réponse.
Sa nudité d’un noir profond à part l’espèce de morceau de bambou creux qui lui cache le pénis, le rend encore plus effrayant à leurs yeux et un frisson les glace d’effroi de se retrouver face à cette vision d’un autre âge.
Okoumé s’approche suivi de près par Taha et Akim, il pose sa main sur l’épaule de son fils en guise d’apaisement et scrute attentivement les étrangers aux visages toujours effrayés par les instants qu’ils viennent de vivre.
Taha en est au même point quand ses yeux se fixent dans ceux d’un des jeunes blancs, celui-ci s’en aperçoit et la stupeur qu’il marque alors amène un grand éclat de rire de la part de Taha.
- Tu as le même regard de grenouille que mon ami Florian Hi ! Hi !
- (Antoine) Taha ?
- Je vois qu’il t’a parlé de moi !!
Une voix se fait alors entendre à l’encoignure de la porte arrière de l’église.
- Comment ne pas parler à mes amis de celui qui m’a sauvé la vie !!
Taha sursaute en reconnaissant la voix qui vient de s’adresser à eux, il lâche sa lance et fonce dans les bras du petit gars aux cheveux roux hérissés en pétard qui l’enserre contre lui les yeux brillants d’un plaisir sincère.
La tribu se rassemble alors derrière son chef qui revoit pour la première fois depuis bientôt dix-neuf étés, celui par qui tout a commencé.
Un ancien s’approche de lui en tremblant.
- Le dieu des dieux est maintenant parmi nous grand chef Okoumé !! Sa venue est un signe du destin !!
- Puissent nos dieux être assez puissants alors, pour que sa destinée s’accomplisse.
« Centre-ville »
- Mon cousin travaille ici, il reste pendant la pause et il sera content d’avoir une visite aussi inhabituelle.
- (Antoine) J’espère qu’il aura le renseignement que nous sommes venus chercher !!
- Si quelqu’un ici peut vous l’apporter, c’est bien mon cousin croyez-moi !!
- (Jonas) Cool !! C’est « Flo » qui sera content !!
Les cinq amis suivent alors le jeune homme et entrent dans le bâtiment où personne ne semble se poser la question de ce qu’ils viennent y faire, ils se retrouvent bientôt dans une pièce aux murs couverts de dossiers et où un homme encore jeune termine un sandwich confortablement installé dans un vieux fauteuil qui semble venir d’un autre siècle.
Un sourire amical lui vient quand il s’aperçoit de leur présence.
- Mamoud ?? Comment vas-tu cousin ?? Qui sont ces jeunes blancs ??
- Ils sont venus passer quelques jours dans notre pays avec des amis, ils travailleront dans l’hôpital qui se construit dans la jungle !!
- Bienvenue alors !! Cet hôpital sera bien utile dans cette région vous savez ? Beaucoup trop de gens manquent de soins et particulièrement les tribus encore sauvages, le père Antoine fait ce qu’il peut là-bas.
- (Antoine) Vous le connaissez ?
- Bien sûr !! Qui dans ma profession ne le connaît pas ?
- (Antoine) C’est un ami de mon cousin, il compte d’ailleurs nous emmener là-bas où il vit pour nous le présenter ainsi que son autre ami Taha le fils d’Okoumé.
- (Mamoud) Je leur ai dit que la tribu avait quitté son village à cause des troupes armées qui perturbent la région depuis quelques jours.
- (L’homme) Le père Antoine est ici le saviez-vous ? Quant à la tribu d’Okoumé, nous sommes sans nouvelle depuis maintenant presque deux jours et je crois que vos compatriotes se préoccupent justement de savoir si tout va bien pour eux.
- (Antoine) Pouvez-vous obtenir plus de renseignements s’il vous plaît ? Florian mon cousin serait content s’il savait Taha et sa tribu en sécurité.
L’homme sursaute à l’énoncé du prénom qu’il vient d’entendre, devenant subitement fébrile.
- Ton cousin aurait-il les mêmes cheveux roux que ton ami ?
- (Antoine surpris) Florian est roux en effet, vous avez entendu parler de lui ?
- Je connais l’histoire de ce bébé qu’a sauvé Okoumé il y a bien longtemps, le père Antoine m’en a reparlé à l’occasion depuis qu’il a eu de ses nouvelles et je suis surpris qu’il soit dans notre pays, il me semble me rappeler lors d’une conversation que ton cousin avait la phobie de notre pays.
- (Antoine) C’était le cas il n’y a encore pas bien longtemps, c’est seulement depuis qu’il s’est lancé dans l’idée de financer et de prendre la direction du futur centre de soins, qu’il a réussi à vaincre sa peur.
- Mamoud va vous amener à la paroisse chrétienne où le vieux père et ses ouailles ont trouvé refuge le temps que les militaires remettent de l’ordre dans la région, d’ailleurs je me demande bien ce qu’il se passe là-bas !!
- (Antoine) Cela semble lié à la venue de mon cousin, il semblerait que certaines personnes en veuillent à sa personne.
- C’est donc ça !! Il y a bien des bruits qui courent dans ce sens, mais jusqu’à maintenant rien de bien concret !!! Enfin !! Je m’occupe d’en savoir plus sur la tribu d’Okoumé, en attendant je suis certain que le brave vieux père sera content d’avoir des nouvelles de ton cousin.
- (Antoine) Je vous remercie de votre gentillesse, nous reviendrons très vite vous voir !!
- (Mamoud) Merci cousin !! Bon !! On y va les gars ?
Benjamin et ses deux sœurs n’ont rien raté de toute la conversation, ils sont restés sans rien dire jusqu’à maintenant tout simplement parce qu’ils découvrent avec un certain ahurissement que leur présence en Afrique n’est pas simplement due à la découverte du pays.
Vacances offertes généreusement par Florian à ses amis et aux amis de ceux-ci dont ils font partie, du moins pour Anne et Cindy, comme ils le croyaient jusque-là.
À peine sorti du bâtiment officiel, « Ben’j » prend Jonas par la manche pour l’interroger sur un point qu’il a retenu de toute cette affaire et qui le perturbe depuis.
- C’est quoi cette histoire avec Florian ? Quelqu’un cherche à lui faire du mal ?
- (Jonas) Je viens de l’apprendre comme toi figure toi !! Ça expliquerait la présence de l’armée alors ?
Jonas attrape à son tour son chéri pour avoir lui aussi des explications qui maintenant lui semblent primordiales à sa compréhension de la véritable raison de leur présence dans ce pays.
- Tu ne crois pas qu’il serait temps qu’on sache le fin mot de toute cette histoire ?
- Je suis aussi étonné que toi tu sais ? Juste que j’en sais suffisamment sur Florian pour faire certains rapprochements et ce que je viens d’apprendre me perturbe autant que vous tous !!
2eme ANNÉE Pâques : (94/127) (Afrique) (Jeudi) (Rencontre) (suite)
« Non loin de la ville, en fin d’après-midi »
Le dernier groupe armé nord-Coréen avance lentement, leurs pieds retrouvent le sol là où ils se posent et ils traversent avec précaution la distance recouverte de fourmis, commençant à apercevoir au loin la zone où se termine leur attroupement.
Les hommes suent de peur et suivent leurs officiers dans un silence total, à peine perturbé par leur respiration rapide causée par la terreur sourde qui les tenaille
Cela fait maintenant plusieurs heures qu’ils marchent précautionneusement dans cette marée d’insectes qui étrangement ne subissent aucune perte, disparaissant de sous leurs pas au moment où leurs souliers touchent le sol et leurs nerfs commencent à lâcher, leur instinct leur dictant de prendre la fuite alors qu’ils sont parfaitement conscients que ce serait la dernière chose à faire.
Un mouvement subit des fourmis les fait stopper le cœur battant brusquement la chamade d’une appréhension bien compréhensible, une espèce de corridor se forme en libérant un passage suffisant pour qu’un homme puisse l’utiliser sans risque d’écraser les insectes.
Une silhouette apparaît alors dans leur champ de vision, celle d’un jeune garçon roux qui s’avance vers eux sans sembler éprouver la moindre crainte.
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« Plus tôt ce jour-là »
Antoine remet son portable dans sa poche en souriant d’un plaisir évident, il se tourne vers son chéri et ses amis qui attendent tout comme lui devant l’entrée de la petite église derrière laquelle on peut apercevoir les bâtiments d’habitation de la petite congrégation religieuse où se sont réfugiés le père Antoine et les sœurs travaillant au dispensaire.
- Florian arrive les gars !!
- (Jonas) Il doit être content de retrouver le vieux prêtre !!
- (Antoine) C’est rien de le dire Hi ! Hi ! Il m’a à moitié pété les tympans avec son cri de joie !!
- (Cindy) Qu’est-ce qu’on fait ? On l’attend ou il nous rejoindra ?
- (Antoine) Allons-y !! Je commence à me les geler dehors, pas vous ?
- (Anne) C’est quand même bizarre ce froid, vous ne trouvez pas ??
- (Benjamin) Qui aurait pu penser à une température aussi basse par ici ?
- (Jonas) Mon père me disait qu’à Paris il fait presque moins trente en ce moment !!
- (Antoine) Tout se dérègle partout et nous sommes loin du réchauffement climatique auquel les médias nous bassinent à longueur d’année.
- (Jonas) Ouaih, bon !! En attendant tu as raison, nous ferions mieux d’entrer dans cette paroisse !! De toute façon Florian nous y rejoindra bien.
Le groupe reprend sa marche jusqu’à l’énorme porte en bois massif qui s’ouvre sous leur poussée avec un grincement de gonds prouvant la vétusté de la bâtisse.
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« Au même moment, non loin de là »
Les Berliet bâchés amènent la tribu d’Okoumé qui n’en mène pas large en se serrant craintivement à l’arrière des véhicules, l’arrivée au dispensaire ayant été suivie de peu par la prise en charge des militaires souhaitant les mettre au plus vite à l’abri.
Seul « Kinou » est resté avec eux sans toutefois les suivre jusque dans les énormes camions, les autres panthères étant reparties aussi rapidement qu’elles étaient venues une fois la tribu en sécurité.
Dans le premier véhicule, Taha assis près de son père à côté du conducteur, remarque bien les cinq jeunes blancs qui semblent aller dans la même direction qu’eux et son regard perçant s’arrête un instant sur la chevelure rousse de l’un d’eux, souriant malgré lui en repensant aussitôt à son ami Florian.
Les camions tournent pour se diriger vers l’arrière du petit groupe de bâtiments bas où ils stoppent en se rangeant dans un espace dégagé où des hommes s’affairent à monter des huttes de toile qui sont destinées à accueillir la tribu sous le contrôle d’un vieil homme qui fait pousser un cri de joie à Taha en le reconnaissant.
- C’est le père Antoine là-bas !!
Okoumé tourne la tête vers l’endroit que la main de son fils lui indique et sourit à son tour en reconnaissant celui qui a toujours été comme un second père pour lui, démontrant une fois de plus par sa présence qu’il se soucie toujours autant du bien-être de sa tribu.
- Cet homme serait parfait s’il ne croyait pas qu’il n’existe qu’un seul Dieu Hi ! Hi !
2eme ANNÉE Pâques : (95/127) (Afrique) (Jeudi) (Rencontre) (suite)
« Quelque part dans la ville »
Tout semble normal dans les rues, les populations ne semblant pas s’étonner des troubles qui pourtant sont des plus inhabituels et vaquent à leur quotidien, seulement ahuris par la vision des deux félins d’une beauté sans pareille juchés sur les épaules du jeune garçon souriant qui accompagné de quelques amis, marche d’un bon pas dans la rue menant au lieu de culte des pères blancs.
- Tu es sûr que c’est par là Florian ?
- Certain, pourquoi ?
- Comme ça, tu as l’air tellement sûr de l’endroit où tu vas !
- (Antonin) C’est toi qui devrais plutôt être devant pourtant !!
- (Thomas) Et pourquoi donc ?
- (Antonin amusé) C’est toi le GPS, pas vrai ?
- (Thomas) Voilà que tu choppes l’humour à deux balles de l’autre rouquin maintenant Hi ! Hi ! Me voilà bien avec vous deux !!
Antonin lui tire la langue, les yeux brillants du plaisir de n’être qu’avec ses deux amis.
- Il doit être sympa votre père Antoine pour que vous soyez aussi contents d’aller le rejoindre ?
- Il m’a recueilli à la mort de mes parents, quand un jeune Massaï m’a ramené chez lui depuis la jungle où il m’avait trouvé.
- (Antonin) Tu as eu une sacrée chance on dirait ?
- Le destin fait parfois de drôles de choses en effet !!
- (Thomas) J’ai hâte de voir à quoi ressemble le père de Taha !! (Pour Antonin) C’est lui qui a trouvé « Flo » et l’a porté jusqu’au dispensaire là où le centre hospitalier sera construit.
- (Antonin) C’est pour cette raison que tu veux qu’on s’installe là-bas Florian ?
- Principalement oui !! Rends-toi compte que cette région du monde est sans doute celle où il y meurt le plus d’enfants en bas âge !!
- (Antonin) Pourtant personne ne semblait s’en inquiéter avant toi Florian ?
- La misère n’a jamais amené les vocations tu sais, à part quelques rares personnes comme le père Antoine qui y ont passé la quasi-totalité de leur vie dans un dénuement scandaleux.
- (Thomas) Tout ceci devrait très vite changer maintenant !!
***/***
L’atmosphère à l’intérieur de l’église semble étrangement rassurante aux cinq jeunes qui la traversent d’un pas lent, leurs yeux ne sachant plus où se porter tellement l’architecture leur semble merveilleuse dans un pays pourtant peu propice à sa construction.
- (Cindy) Vous ressentez comme moi la paix qu’il règne ici ?
- (Jonas) On se croirait à une autre époque, cet endroit mérite qu’on s’y arrête pour le contempler.
- (Benjamin) Que ne faisait-on pas à l’époque pour convertir les gens à nos croyances !!
- (Anne) Il ne faut pas voir ça comme ça, tu sais « Ben’j », mais plutôt comme une façon d’amener la civilisation à ces gens qui sinon seraient encore dans l’obscurantisme.
- (Benjamin narquois) Tu parles d’une civilisation !!! Dis plutôt qu’ils voulaient leur prendre leurs richesses en se donnant bonne conscience.
- (Antoine) C’était il y a bien longtemps, maintenant ceux qui sont là œuvrent pour le bien et c’est le principal, combien de ces pauvres gens sont encore en vie grâce aux soins que leur donnent les prêtres qui vivent ici ?
- (Benjamin amusé) En voilà une drôle de conversation Hi ! Hi ! Nous ferions mieux de sortir d’ici avant d’être convertis Hi ! Hi !
Benjamin accélère son pas pour arriver devant une porte donnant sur l’extérieur à l’arrière de l’église et sort en courant devant ses sœurs et ses amis surpris, il échappe un instant à leur vue quand ils entendent un cri de douleur qui les fait courir à leur tour pour voir de quoi il retourne et aperçoivent « Ben’j » affalé sur le sol avec un jeune autochtone nu ou presque, le corps tout comme le visage recouvert de peintures tribales.
2eme ANNÉE Pâques : (96/127) (Afrique) (Jeudi) (Rencontre) (suite)
La tribu se rassemble autour du père Antoine qui se veut rassurant et explique de façon simple qu’ils devront vivre sous les tentes jusqu’à ce qu’ils puissent retrouver leur village.
Aomé tout comme les autres chasseurs, aide les familles à s’installer pour ensuite faire le tour du camp afin de s’assurer qu’il ne manquera rien et ce n’est qu’une fois toutes craintes effacées de son esprit, qu’il se dirige vers la haute maison de pierre du dieu des hommes blancs avec une curiosité bien naturelle devant cette construction massive comme il n’en avait encore jamais vu.
Le dispensaire du vieux père Antoine étant loin de l’impressionnant édifice qu’il a sous les yeux, son visage est levé vers le clocher alors qu’il continue à avancer quand il est percuté violemment et se retrouve au sol sous le choc, poussant lui aussi un cri de surprise et de douleur tout comme celui qui est maintenant affalé sur lui.
Le cri de douleur poussé par les deux garçons alerte aussi bien les compagnons de l’un que ceux de l’autre qui accourent vers eux pour les aider à se relever.
La douleur encore vive d’Aomé, le met dans une colère qui lui fait se remettre lestement debout en pointant sa lance vers le jeune blanc qui le fixe avec effroi en tremblant de peur.
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Benjamin encore au sol se recule vivement en rampant sur le dos, poussé par la seule force de ses jambes et il ne peut détacher ses yeux de ceux de ce guerrier farouche prêt à le trucider, la lance levée sur lui ne permettant aucune erreur d’interprétation sur les intentions de celui qui la tient serrée fermement.
Une étrange alchimie se produit alors entre les deux garçons, Aomé en est le premier surpris et son arme de chasse vient se planter à quelques centimètres du jeune blanc qui stoppe alors sa reptation en gardant son regard rivé dans le sien.
Aomé tend la main à Benjamin qui pousse un profond soupir de soulagement en l’acceptant, il se sent alors soulevé du sol avec une force impressionnante et se retrouve sur ses jambes sans avoir pu un seul instant détacher ses yeux de ceux de celui qui l’hypnotise.
Anne et sa sœur se regardent visiblement soulagées de ce qui au départ les avait crispées de panique, elles reportent leur attention sur leur frère et le jeune Massaï qui quelques secondes plus tôt voulait lui ôter la vie, troublées par la virilité sauvage qu’il dégage ainsi que par la soudaine compréhension qu’elles en ont de questions qui depuis quelques années les ont laissées sans réponse.
Sa nudité d’un noir profond à part l’espèce de morceau de bambou creux qui lui cache le pénis, le rend encore plus effrayant à leurs yeux et un frisson les glace d’effroi de se retrouver face à cette vision d’un autre âge.
Okoumé s’approche suivi de près par Taha et Akim, il pose sa main sur l’épaule de son fils en guise d’apaisement et scrute attentivement les étrangers aux visages toujours effrayés par les instants qu’ils viennent de vivre.
Taha en est au même point quand ses yeux se fixent dans ceux d’un des jeunes blancs, celui-ci s’en aperçoit et la stupeur qu’il marque alors amène un grand éclat de rire de la part de Taha.
- Tu as le même regard de grenouille que mon ami Florian Hi ! Hi !
- (Antoine) Taha ?
- Je vois qu’il t’a parlé de moi !!
Une voix se fait alors entendre à l’encoignure de la porte arrière de l’église.
- Comment ne pas parler à mes amis de celui qui m’a sauvé la vie !!
Taha sursaute en reconnaissant la voix qui vient de s’adresser à eux, il lâche sa lance et fonce dans les bras du petit gars aux cheveux roux hérissés en pétard qui l’enserre contre lui les yeux brillants d’un plaisir sincère.
La tribu se rassemble alors derrière son chef qui revoit pour la première fois depuis bientôt dix-neuf étés, celui par qui tout a commencé.
Un ancien s’approche de lui en tremblant.
- Le dieu des dieux est maintenant parmi nous grand chef Okoumé !! Sa venue est un signe du destin !!
- Puissent nos dieux être assez puissants alors, pour que sa destinée s’accomplisse.
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