07-09-2020, 11:24 AM
2eme ANNÉE Pâques : (89/127) (Paris) (Jeudi) (Sauvetage) (suite)
« Quelque part dans Paris »
La femme revient avec le plateau-repas maintenant froid, qu’elle pose nerveusement sur la table.
- Elle ne veut pas manger !! Elle réclame sa maman, je ne tiendrai pas longtemps si elle n’arrête pas de pleurer comme elle le fait !!
- C’est une enfant et elle a peur c’est tout !!
- Nous ferions mieux de nous en débarrasser maintenant, de toute façon c’est ce qui l’attend !!
- Ce ne sont pas les ordres que nous avons reçus !!
- Alors va la faire taire, sinon je l’étrangle de mes mains cette punaise !!
La deuxième femme soupire de lassitude, elle supporte de moins en moins sa compagne et se dit que s’il fallait qu’elle étrangle quelqu’un, ce serait d’elle qu’elle s’occuperait volontiers en premier.
La fillette est en panique et elle le conçoit bien, dès qu’elle a enfin compris que sa mère ne viendrait pas elle a commencé à pleurer et depuis elle n’arrête plus, surtout quand sa collègue lui a arraché sa boîte des mains.
Une boîte qui d’ailleurs l’intrigue fortement, elle n’a jamais vu une chose pareille et a regardé la gamine s’en servir en faisant venir vers elle tous les pigeons du quartier, pigeons qu’elle s’est mise à caresser sans qu’ils s’en effraient le moins du monde.
La boîte est posée sur le buffet du salon, un cube de quelques centimètres d’envergure avec juste un petit bouton encastré sur une face.
- Peut-être qu’en lui rendant son jouet, cela la calmera suffisamment pour ne plus l’entendre ?
- Alors tu attends quoi ?? Rends-la lui qu’elle se taise enfin !!!
La femme reprend l’assiette froide sur le plateau en soupirant, elle va la mettre quelques minutes dans le micro-ondes et la repose fumante sur le plateau, elle se dirige ensuite vers la chambre où est enfermée la fillette en prenant la boîte au passage.
Elle déverrouille la porte de la chambre et entre à l’intérieur, y trouvant l’enfant prostrée sur le lit à pleurer de tout son cœur.
Un petit pincement la prend à l’estomac de la voir dans une telle détresse et elle maudit un instant ce métier cruel qui l’oblige à ce genre d’agissements avec des petits, préférant de loin avoir affaire à des adultes qui ne lui amènent pas ces élans de pitié malvenus.
- Regarde ce que je t’ai apporté ?
Coralie lève les yeux qu’elle a rougis et cernés par les larmes et le manque de sommeil, elle reconnaît la boîte que Florian lui a offerte et se redresse en tendant la main vers elle.
- Je ne te la donnerai que si tu me promets de manger !!
Une petite voix fluette s’échappe de la bouche de la fillette après un fort reniflement.
- Snif !! Promis !!
- Très bien alors, je dépose le plateau sur la table et je veux que tu aies tout mangé quand je reviendrai le chercher, sinon je reprends ton jouet tu as compris ?
- Oui madame !! Je vais revoir quand ma maman ?
- Dès que ton papa aura fait ce que nous lui avons demandé !! Mange et tu la reverras en bonne santé, tu ne voudrais tout de même pas que ta maman soit triste de te voir toute maigre et malade ?
- Snif ! Non madame !!
La femme lui envoie un petit sourire, Coralie préfère celle-là à l’autre qui lui crie après et qui est méchante, elle attend que la porte se referme derrière elle pour se mettre debout et serrer sa boîte fortement contre sa poitrine, elle appuie alors sur le bouton et attend devant la fenêtre de voir les gentils pigeons venir à son appel, ses yeux redeviennent tristes quand elle se rend compte que rien ne se passe.
C’est du moins ce que Coralie croit, car elle n’a pas encore lâché le bouton que beaucoup de choses se passent dehors.
2eme ANNÉE Pâques : (90/127) (Paris) (Jeudi) (Sauvetage) (fin)
« Dans les rues autour de la maison »
***/***
L’homme emmitouflé dans plusieurs couches d’épais vêtements promène tranquillement ses chiens dans le froid glacial quand ceux-ci tirent brusquement sur la laisse et s’échappent en courant.
- Hé !!! Revenez ici tout de suite vous m’entendez !!
***/***
Dans une maison pas loin, une vieille femme caresse ses chats qui à leur tour s’enfuient brusquement par la chatière de la porte en laissant passer un fort vent froid qui la fait frissonner en se serrant encore plus sous sa couverture.
- Mitsou !! Perle !!! Où allez-vous !! Revenez !!
***/***
Dans le bar d’en face, le patron ouvre sa porte de cave, un bruit étrange se fait entendre dans l’escalier le faisant s’écarter juste à temps pour voir passer avec horreur plusieurs énormes rats qui s’échappent vers la rue en passant entre les jambes de plusieurs de ses clients atterrés et frigorifiés par l’air glacial arrivant brusquement de l’extérieur.
***/***
Le toit de la maison où est enfermée Coralie se couvre d’oiseaux en tout genre qui bientôt cachent presque entièrement les tuiles gelées, les rares passants s’écartent des trottoirs devant tous ces animaux qui semblent comme attirés par la même bâtisse et s’attroupent en silence alors qu’en temps normal ils seraient à se pourchasser, voire à s’entre-tuer.
« Poste de police »
L’agent raccroche pour la énième fois, visiblement surpris de tous ces appels de personnes s’inquiétant du même phénomène assez peu naturel pour qu’ils se sentent obligés de prévenir la police.
***/***
« Bâtiment de la DST »
L’homme de faction se lève brusquement, il entre sans frapper dans le bureau du directeur-adjoint qui sursaute à l’ouverture brutale de sa porte.
- Excusez-moi monsieur, mais ce que nous attendions vient d’arriver !!
- Vous êtes sûr ??
L’homme relate le rapport qu’il vient de recevoir, Alain prend son combiné téléphonique si brusquement qu’il lui échappe presque des mains et donne ses instructions en composant le numéro.
- Faites boucler la zone !! Envoyez nos hommes là-bas et surtout passez les instructions pour que la discrétion soit de mise si possible !! Allô !! Maurice !! Je crois qu’on a retrouvé ta gamine !!
-…
- Si j’en suis certain ? Et bien qu’en penserais-tu si je te disais que tous les animaux de Paris semblent s’être attroupés au même endroit.
« Clic »
Alain raccroche en souriant, il n’attend pas longtemps avant que son téléphone retentisse à nouveau.
- Tu voudrais peut-être savoir où c’est Hi ! Hi !
-…
***/***
Les deux femmes somnolent emmitouflées tout près du radiateur depuis un moment déjà, trop heureuses de ne plus entendre pleurer la gamine qui mettait leurs nerfs à bout, quand un craquement sinistre les fait lever les yeux et qu’elles se retrouvent devant plusieurs hommes en tenue de combat qui aussitôt s’emparent d’elles avant même qu’elles n’aient eu le temps d’un mouvement.
Un homme de forte stature entre à son tour, il les regarde avec une telle haine dans les yeux qu’elles en frissonnent d’effroi cette fois.
- Où est-elle ?
Les yeux des deux femmes vont dans la même direction et indiquent sans s’y méprendre une porte dans le couloir devant elles, Maurice s’y dirige alors en tremblant d’appréhension de savoir dans quel état il va retrouver sa petite Coralie.
La clé étant dans la serrure, il la tourne en parlant doucement d’une voix si empreinte d’émotion qu’elle en donne le frisson aux quelques personnes se trouvant près de lui dans la pièce.
- Ma puce, n’aie pas peur c’est papa !!
Il ouvre alors d’une main tremblante et ce qu’il voit alors le laisse un moment sans réaction, le froid qui lui arrive au visage lui pique les joues et la fenêtre grande ouverte en est certainement la cause, seulement ce n’est pas ce qui abasourdi le plus Maurice qui n’aperçoit sur le lit que la chevelure de la fillette.
La chambre est pleine d’animaux en tout genre qui tous ont les yeux braqués sur sa personne, prêts à fondre sur lui au moindre geste agressif de sa part et c’est une voix heureuse et fluette qui les retient, découvrant enfin son petit visage angélique et rieur.
- Tu as vu papa ? C’est tonton Florian qui les a envoyés pour que les méchantes dames ne me fassent pas de mal !!
2eme ANNÉE Pâques : (91/127) (Afrique) (jeudi) (Rencontre)
« Dans le parc près de l’hôtel, fin de matinée »
La température semble remonter quelque peu, ce n’est pas encore celle habituelle en cette saison loin de là mais elle est suffisante pour la petite bande qui en profite pour se changer les idées.
Les groupes se forment suivant les affinités ou l’envie de faire plus ample connaissance, c’est le cas de « Ben’j » qui avec ses deux sœurs suivent Jonas et Antoine pour qu’ils les présentent à ceux qu’ils voient pour la seconde fois, la première étant à l’intérieur de l’avion où chacun était assis à sa place sans éprouver l’envie d’en bouger.
Ils ont presque terminé le tour des présentations quand un fait nouveau qui normalement ne prêterait pas à conséquences survient alors et par lequel s’enclenchera une série d’actions qui changeront la vie de Benjamin sans que le garçon le perçoive de suite.
Ça commence par l’arrivée dans le parc d’un groupe de jeunes Africains qui découvrent avec stupeur, que le parc où ils ont l’habitude de se rendre est squatté par un nombre impressionnant pour eux de jeunes blancs.
Intrigués, ils s’en approchent sans mauvaise intention, seulement poussés par une forte curiosité d’en connaître un peu plus sur ces personnes étrangères pour eux, qu’ils ne sont pas habitués à rencontrer et voire pour certains, qu’ils n’en avaient jamais vus avant ce jour.
Bien sûr l’accueil qu’ils reçoivent est suffisamment chaleureux pour que très vite les deux groupes se mêlent et que les rires commencent à s’entendre çà et là, prouvant par là même que la barrière des races et des cultures n’est qu’un mot sans réelle valeur quand il s’agit comme maintenant de jeunes gens sans a priori envers la différence des autres.
C’est une conversation anodine à première vue entre Antoine et un de ces garçons qui met le destin de « Ben’j » en route alors que la question d’Antoine n’était posée que par pure curiosité.
- Tu connais le village d’Okoumé ? Un de ses fils est devenu un ami très proche de mon cousin !!
- Il vit normalement très loin d’ici si je me rappelle bien.
- Comment ça normalement ?
- Mon père travaille pour le nouveau chantier qui se construit près du vieux dispensaire chrétien non loin de son village, il est revenu hier avec les autres ouvriers. Il y a eu des combats là-bas et d’après lui le village Massaï a été abandonné le temps que l’armée de votre pays rétablisse l’ordre.
- Sais-tu où ils sont ? Cette information devrait intéresser mon cousin qui voulait justement rendre visite à son ami Taha.
- Je n’en sais rien, mais je peux vous amener à quelqu’un qui saura vous répondre. C’est un cousin qui travaille justement à la protection de ces tribus reculées, c’est très réglementé vous savez.
- (Jonas curieux) Pourquoi donc ?
- Pour les préserver sans doute !! Ils vivent encore comme nos ancêtres.
- (Antoine) Je comprends, quoiqu’à notre époque cela ne ressemble à rien de les laisser dans l’ignorance des progrès technologiques qui nous facilitent la vie.
- (Jonas) Je ne suis pas d’accord avec toi, si c’est leur choix de vie !! Nous devons le respecter, Taha d’après « Flo » n’a pas hésité à rentrer chez lui quand sa mission a été terminée et toujours d’après lui, il était content et pressé de le faire.
Antoine sourit à son chéri, n’ayant aucunement l’intention de polémiquer avec lui sur un sujet qui au fond n’a aucun réel intérêt pour lui, si ce n’est pour une discussion philosophique pas vraiment d’actualité pour le moment.
- Si tu nous emmenais voir ton cousin ?
***/***
« Dans la jungle, retour en arrière en début de matinée »
Les deux pisteurs qu’Okoumé a envoyés en avant-garde de la tribu, reviennent au pas de course pour lui indiquer ce qu’ils viennent de découvrir et qui pourrait se révéler un danger pour la tribu.
Okoumé est surpris de les voir revenir si tôt alors que leur retour n’était prévu qu’à la tombée de la nuit, les signes qu’ils laissaient derrière eux étant indispensable pour la sécurité lors du déplacement de la tribu.
- J’écoute !!
- Des hommes blancs avec des bâtons de feu entre nous et la maison de pierre du père Antoine.
- Dans quelle direction vont-ils ?
- Ils suivent la piste où nous sommes !!
- Loin d’ici ?
- Pas très loin, ils n’avancent pas vite mais devraient arriver sur nous quand le soleil sera visible.
Okoumé lève les yeux vers l’astre du jour qui atteint déjà presque le sommet des plus petits arbres, il ne reste que très peu de temps pour mettre tout le monde à l’abri. Quelque chose malgré tout le retient de déclencher l’alerte et chercher un endroit sûr pour y emmener son peuple, les panthères en effet ne donnent aucun signe d’inquiétude et Okoumé fait comprendre d’un geste de la main à ses hommes de repartir surveiller l’avancée des hommes blancs, pendant que lui rejoint ses fils à l’avant-garde de la tribu.
2eme ANNÉE Pâques : (92/127) (Afrique) (Jeudi) (Rencontre) (suite)
Taha voit venir son père vers lui et s’arrête pour l’attendre.
- Qui a-t-il père ?
- Des hommes blancs arrivent sur nous !!
Taha se retourne vers le groupe de félins qui attendent tranquillement que les marche-debouts reprennent la piste.
- Elles ne semblent pas inquiètes pourtant ? Que faisons-nous ?
- Nous allons continuer plus lentement, les chasseurs vont prendre la tête de la colonne et au moindre signe alarmant venant de leur part nous mettrons les femmes, les vieillards et les enfants en sécurité dans la jungle.
- Rrrrr !!!
Okoumé fixe la panthère qui semble s’impatienter, celle-ci reprend la route sur plusieurs mètres avant de stopper de nouveaux en repoussant son feulement puissant mais étrangement dénué d’agressivité.
- Rrrrrr !!!
Il donne alors le signal pour reprendre la marche, sentant bien au plus profond de son être que c’est un signe des dieux pour qu’il poursuive son chemin vers le dispensaire du père Antoine qui n’est maintenant plus très loin.
***/***
« Sur la piste à moins d’un kilomètre de la tribu »
Les soldats du peloton avancent lentement en surveillant attentivement autour d’eux pour ne pas tomber dans un éventuel guet-apens nord-Coréen, l’officier de tête a pour instruction de retrouver la tribu Massaï du chef Okoumé pour les ramener en lieu sûr dans l’enceinte du chantier avant de les transporter jusqu’à la ville la plus proche où ils seront en sécurité.
Un des drones envoyé en patrouille est revenu très tôt dans la matinée, leur signalant un charnier humain le long d’une piste tracée récemment.
La mort étrange du commando nord-Coréen a été l’élément déclencheur pour que le commandant les envoie au-devant de la tribu Massaï, déjà pour savoir si tout va bien pour eux et ensuite pour les convaincre de venir se mettre en sécurité loin des troubles actuels, même si ceux-ci semblent maintenant s’être éloignés d’eux significativement.
***/***
« Un quart d’heure plus tard environ »
Les panthères s’arrêtent et s’assoient en plein milieu de la piste, obligeant les hommes d’Okoumé à stopper eux aussi et celui-ci s’avance vers elles en tendant l’oreille, des craquements se rapprochant rapidement lui font comprendre que l’arrivée des hommes blancs n’est maintenant plus qu’une question de minutes.
Par signe il fait comprendre à ses hommes de protéger le reste de la tribu pendant que lui s’avance seul sur la piste à la rencontre de la petite troupe armée.
***/***
Le lieutenant en tête du peloton aperçoit le chef Massaï qu’il reconnaît, celui-ci les ayant aidés au tout début de leur arrivée au dispensaire.
Il fait signe à ses hommes de s’arrêter alors que lui-même continue seul d’avancer vers cet homme impressionnant dans tous les sens du terme.
***/***
Okoumé respire enfin, soulagé de reconnaître l’homme blanc comme un ami et son visage devient amical quand ils se serrent la main, chacun semblant heureux de cette rencontre.
- (L’officier) Nous vous cherchions pour vous apporter notre protection et voir si vous accepteriez de nous suivre jusqu’à une zone sécurisée pour que votre tribu ne soit pas en danger.
- (Okoumé) Des événements étranges perturbent la jungle, j’amenais mon peuple jusqu’au dispensaire où je comptais demander la protection du grand chef blanc.
- Lui aussi s’inquiétait pour ta tribu Okoumé !
- Cet homme est brave, Okoumé sera fier de devenir son ami !!
- Je ne doute pas un instant qu’il en sera de même pour lui Okoumé, allons rejoindre les tiens avant qu’ils ne s’inquiètent de ton absence.
- Tes guerriers ne devront pas craindre les guides que nos dieux nous ont envoyés, les bâtons de feu devront rester muets.
- De quels guides parles-tu ?
Okoumé sourit.
- Je préfère que tu les découvres par toi-même !! Te le dire maintenant pourrait te faire penser que je ne suis pas sain d’esprit.
- Ah !! D’accord !! Allons voir ces fameux guides alors !!
« Quelque part dans Paris »
La femme revient avec le plateau-repas maintenant froid, qu’elle pose nerveusement sur la table.
- Elle ne veut pas manger !! Elle réclame sa maman, je ne tiendrai pas longtemps si elle n’arrête pas de pleurer comme elle le fait !!
- C’est une enfant et elle a peur c’est tout !!
- Nous ferions mieux de nous en débarrasser maintenant, de toute façon c’est ce qui l’attend !!
- Ce ne sont pas les ordres que nous avons reçus !!
- Alors va la faire taire, sinon je l’étrangle de mes mains cette punaise !!
La deuxième femme soupire de lassitude, elle supporte de moins en moins sa compagne et se dit que s’il fallait qu’elle étrangle quelqu’un, ce serait d’elle qu’elle s’occuperait volontiers en premier.
La fillette est en panique et elle le conçoit bien, dès qu’elle a enfin compris que sa mère ne viendrait pas elle a commencé à pleurer et depuis elle n’arrête plus, surtout quand sa collègue lui a arraché sa boîte des mains.
Une boîte qui d’ailleurs l’intrigue fortement, elle n’a jamais vu une chose pareille et a regardé la gamine s’en servir en faisant venir vers elle tous les pigeons du quartier, pigeons qu’elle s’est mise à caresser sans qu’ils s’en effraient le moins du monde.
La boîte est posée sur le buffet du salon, un cube de quelques centimètres d’envergure avec juste un petit bouton encastré sur une face.
- Peut-être qu’en lui rendant son jouet, cela la calmera suffisamment pour ne plus l’entendre ?
- Alors tu attends quoi ?? Rends-la lui qu’elle se taise enfin !!!
La femme reprend l’assiette froide sur le plateau en soupirant, elle va la mettre quelques minutes dans le micro-ondes et la repose fumante sur le plateau, elle se dirige ensuite vers la chambre où est enfermée la fillette en prenant la boîte au passage.
Elle déverrouille la porte de la chambre et entre à l’intérieur, y trouvant l’enfant prostrée sur le lit à pleurer de tout son cœur.
Un petit pincement la prend à l’estomac de la voir dans une telle détresse et elle maudit un instant ce métier cruel qui l’oblige à ce genre d’agissements avec des petits, préférant de loin avoir affaire à des adultes qui ne lui amènent pas ces élans de pitié malvenus.
- Regarde ce que je t’ai apporté ?
Coralie lève les yeux qu’elle a rougis et cernés par les larmes et le manque de sommeil, elle reconnaît la boîte que Florian lui a offerte et se redresse en tendant la main vers elle.
- Je ne te la donnerai que si tu me promets de manger !!
Une petite voix fluette s’échappe de la bouche de la fillette après un fort reniflement.
- Snif !! Promis !!
- Très bien alors, je dépose le plateau sur la table et je veux que tu aies tout mangé quand je reviendrai le chercher, sinon je reprends ton jouet tu as compris ?
- Oui madame !! Je vais revoir quand ma maman ?
- Dès que ton papa aura fait ce que nous lui avons demandé !! Mange et tu la reverras en bonne santé, tu ne voudrais tout de même pas que ta maman soit triste de te voir toute maigre et malade ?
- Snif ! Non madame !!
La femme lui envoie un petit sourire, Coralie préfère celle-là à l’autre qui lui crie après et qui est méchante, elle attend que la porte se referme derrière elle pour se mettre debout et serrer sa boîte fortement contre sa poitrine, elle appuie alors sur le bouton et attend devant la fenêtre de voir les gentils pigeons venir à son appel, ses yeux redeviennent tristes quand elle se rend compte que rien ne se passe.
C’est du moins ce que Coralie croit, car elle n’a pas encore lâché le bouton que beaucoup de choses se passent dehors.
2eme ANNÉE Pâques : (90/127) (Paris) (Jeudi) (Sauvetage) (fin)
« Dans les rues autour de la maison »
***/***
L’homme emmitouflé dans plusieurs couches d’épais vêtements promène tranquillement ses chiens dans le froid glacial quand ceux-ci tirent brusquement sur la laisse et s’échappent en courant.
- Hé !!! Revenez ici tout de suite vous m’entendez !!
***/***
Dans une maison pas loin, une vieille femme caresse ses chats qui à leur tour s’enfuient brusquement par la chatière de la porte en laissant passer un fort vent froid qui la fait frissonner en se serrant encore plus sous sa couverture.
- Mitsou !! Perle !!! Où allez-vous !! Revenez !!
***/***
Dans le bar d’en face, le patron ouvre sa porte de cave, un bruit étrange se fait entendre dans l’escalier le faisant s’écarter juste à temps pour voir passer avec horreur plusieurs énormes rats qui s’échappent vers la rue en passant entre les jambes de plusieurs de ses clients atterrés et frigorifiés par l’air glacial arrivant brusquement de l’extérieur.
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Le toit de la maison où est enfermée Coralie se couvre d’oiseaux en tout genre qui bientôt cachent presque entièrement les tuiles gelées, les rares passants s’écartent des trottoirs devant tous ces animaux qui semblent comme attirés par la même bâtisse et s’attroupent en silence alors qu’en temps normal ils seraient à se pourchasser, voire à s’entre-tuer.
« Poste de police »
L’agent raccroche pour la énième fois, visiblement surpris de tous ces appels de personnes s’inquiétant du même phénomène assez peu naturel pour qu’ils se sentent obligés de prévenir la police.
***/***
« Bâtiment de la DST »
L’homme de faction se lève brusquement, il entre sans frapper dans le bureau du directeur-adjoint qui sursaute à l’ouverture brutale de sa porte.
- Excusez-moi monsieur, mais ce que nous attendions vient d’arriver !!
- Vous êtes sûr ??
L’homme relate le rapport qu’il vient de recevoir, Alain prend son combiné téléphonique si brusquement qu’il lui échappe presque des mains et donne ses instructions en composant le numéro.
- Faites boucler la zone !! Envoyez nos hommes là-bas et surtout passez les instructions pour que la discrétion soit de mise si possible !! Allô !! Maurice !! Je crois qu’on a retrouvé ta gamine !!
-…
- Si j’en suis certain ? Et bien qu’en penserais-tu si je te disais que tous les animaux de Paris semblent s’être attroupés au même endroit.
« Clic »
Alain raccroche en souriant, il n’attend pas longtemps avant que son téléphone retentisse à nouveau.
- Tu voudrais peut-être savoir où c’est Hi ! Hi !
-…
***/***
Les deux femmes somnolent emmitouflées tout près du radiateur depuis un moment déjà, trop heureuses de ne plus entendre pleurer la gamine qui mettait leurs nerfs à bout, quand un craquement sinistre les fait lever les yeux et qu’elles se retrouvent devant plusieurs hommes en tenue de combat qui aussitôt s’emparent d’elles avant même qu’elles n’aient eu le temps d’un mouvement.
Un homme de forte stature entre à son tour, il les regarde avec une telle haine dans les yeux qu’elles en frissonnent d’effroi cette fois.
- Où est-elle ?
Les yeux des deux femmes vont dans la même direction et indiquent sans s’y méprendre une porte dans le couloir devant elles, Maurice s’y dirige alors en tremblant d’appréhension de savoir dans quel état il va retrouver sa petite Coralie.
La clé étant dans la serrure, il la tourne en parlant doucement d’une voix si empreinte d’émotion qu’elle en donne le frisson aux quelques personnes se trouvant près de lui dans la pièce.
- Ma puce, n’aie pas peur c’est papa !!
Il ouvre alors d’une main tremblante et ce qu’il voit alors le laisse un moment sans réaction, le froid qui lui arrive au visage lui pique les joues et la fenêtre grande ouverte en est certainement la cause, seulement ce n’est pas ce qui abasourdi le plus Maurice qui n’aperçoit sur le lit que la chevelure de la fillette.
La chambre est pleine d’animaux en tout genre qui tous ont les yeux braqués sur sa personne, prêts à fondre sur lui au moindre geste agressif de sa part et c’est une voix heureuse et fluette qui les retient, découvrant enfin son petit visage angélique et rieur.
- Tu as vu papa ? C’est tonton Florian qui les a envoyés pour que les méchantes dames ne me fassent pas de mal !!
2eme ANNÉE Pâques : (91/127) (Afrique) (jeudi) (Rencontre)
« Dans le parc près de l’hôtel, fin de matinée »
La température semble remonter quelque peu, ce n’est pas encore celle habituelle en cette saison loin de là mais elle est suffisante pour la petite bande qui en profite pour se changer les idées.
Les groupes se forment suivant les affinités ou l’envie de faire plus ample connaissance, c’est le cas de « Ben’j » qui avec ses deux sœurs suivent Jonas et Antoine pour qu’ils les présentent à ceux qu’ils voient pour la seconde fois, la première étant à l’intérieur de l’avion où chacun était assis à sa place sans éprouver l’envie d’en bouger.
Ils ont presque terminé le tour des présentations quand un fait nouveau qui normalement ne prêterait pas à conséquences survient alors et par lequel s’enclenchera une série d’actions qui changeront la vie de Benjamin sans que le garçon le perçoive de suite.
Ça commence par l’arrivée dans le parc d’un groupe de jeunes Africains qui découvrent avec stupeur, que le parc où ils ont l’habitude de se rendre est squatté par un nombre impressionnant pour eux de jeunes blancs.
Intrigués, ils s’en approchent sans mauvaise intention, seulement poussés par une forte curiosité d’en connaître un peu plus sur ces personnes étrangères pour eux, qu’ils ne sont pas habitués à rencontrer et voire pour certains, qu’ils n’en avaient jamais vus avant ce jour.
Bien sûr l’accueil qu’ils reçoivent est suffisamment chaleureux pour que très vite les deux groupes se mêlent et que les rires commencent à s’entendre çà et là, prouvant par là même que la barrière des races et des cultures n’est qu’un mot sans réelle valeur quand il s’agit comme maintenant de jeunes gens sans a priori envers la différence des autres.
C’est une conversation anodine à première vue entre Antoine et un de ces garçons qui met le destin de « Ben’j » en route alors que la question d’Antoine n’était posée que par pure curiosité.
- Tu connais le village d’Okoumé ? Un de ses fils est devenu un ami très proche de mon cousin !!
- Il vit normalement très loin d’ici si je me rappelle bien.
- Comment ça normalement ?
- Mon père travaille pour le nouveau chantier qui se construit près du vieux dispensaire chrétien non loin de son village, il est revenu hier avec les autres ouvriers. Il y a eu des combats là-bas et d’après lui le village Massaï a été abandonné le temps que l’armée de votre pays rétablisse l’ordre.
- Sais-tu où ils sont ? Cette information devrait intéresser mon cousin qui voulait justement rendre visite à son ami Taha.
- Je n’en sais rien, mais je peux vous amener à quelqu’un qui saura vous répondre. C’est un cousin qui travaille justement à la protection de ces tribus reculées, c’est très réglementé vous savez.
- (Jonas curieux) Pourquoi donc ?
- Pour les préserver sans doute !! Ils vivent encore comme nos ancêtres.
- (Antoine) Je comprends, quoiqu’à notre époque cela ne ressemble à rien de les laisser dans l’ignorance des progrès technologiques qui nous facilitent la vie.
- (Jonas) Je ne suis pas d’accord avec toi, si c’est leur choix de vie !! Nous devons le respecter, Taha d’après « Flo » n’a pas hésité à rentrer chez lui quand sa mission a été terminée et toujours d’après lui, il était content et pressé de le faire.
Antoine sourit à son chéri, n’ayant aucunement l’intention de polémiquer avec lui sur un sujet qui au fond n’a aucun réel intérêt pour lui, si ce n’est pour une discussion philosophique pas vraiment d’actualité pour le moment.
- Si tu nous emmenais voir ton cousin ?
***/***
« Dans la jungle, retour en arrière en début de matinée »
Les deux pisteurs qu’Okoumé a envoyés en avant-garde de la tribu, reviennent au pas de course pour lui indiquer ce qu’ils viennent de découvrir et qui pourrait se révéler un danger pour la tribu.
Okoumé est surpris de les voir revenir si tôt alors que leur retour n’était prévu qu’à la tombée de la nuit, les signes qu’ils laissaient derrière eux étant indispensable pour la sécurité lors du déplacement de la tribu.
- J’écoute !!
- Des hommes blancs avec des bâtons de feu entre nous et la maison de pierre du père Antoine.
- Dans quelle direction vont-ils ?
- Ils suivent la piste où nous sommes !!
- Loin d’ici ?
- Pas très loin, ils n’avancent pas vite mais devraient arriver sur nous quand le soleil sera visible.
Okoumé lève les yeux vers l’astre du jour qui atteint déjà presque le sommet des plus petits arbres, il ne reste que très peu de temps pour mettre tout le monde à l’abri. Quelque chose malgré tout le retient de déclencher l’alerte et chercher un endroit sûr pour y emmener son peuple, les panthères en effet ne donnent aucun signe d’inquiétude et Okoumé fait comprendre d’un geste de la main à ses hommes de repartir surveiller l’avancée des hommes blancs, pendant que lui rejoint ses fils à l’avant-garde de la tribu.
2eme ANNÉE Pâques : (92/127) (Afrique) (Jeudi) (Rencontre) (suite)
Taha voit venir son père vers lui et s’arrête pour l’attendre.
- Qui a-t-il père ?
- Des hommes blancs arrivent sur nous !!
Taha se retourne vers le groupe de félins qui attendent tranquillement que les marche-debouts reprennent la piste.
- Elles ne semblent pas inquiètes pourtant ? Que faisons-nous ?
- Nous allons continuer plus lentement, les chasseurs vont prendre la tête de la colonne et au moindre signe alarmant venant de leur part nous mettrons les femmes, les vieillards et les enfants en sécurité dans la jungle.
- Rrrrr !!!
Okoumé fixe la panthère qui semble s’impatienter, celle-ci reprend la route sur plusieurs mètres avant de stopper de nouveaux en repoussant son feulement puissant mais étrangement dénué d’agressivité.
- Rrrrrr !!!
Il donne alors le signal pour reprendre la marche, sentant bien au plus profond de son être que c’est un signe des dieux pour qu’il poursuive son chemin vers le dispensaire du père Antoine qui n’est maintenant plus très loin.
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« Sur la piste à moins d’un kilomètre de la tribu »
Les soldats du peloton avancent lentement en surveillant attentivement autour d’eux pour ne pas tomber dans un éventuel guet-apens nord-Coréen, l’officier de tête a pour instruction de retrouver la tribu Massaï du chef Okoumé pour les ramener en lieu sûr dans l’enceinte du chantier avant de les transporter jusqu’à la ville la plus proche où ils seront en sécurité.
Un des drones envoyé en patrouille est revenu très tôt dans la matinée, leur signalant un charnier humain le long d’une piste tracée récemment.
La mort étrange du commando nord-Coréen a été l’élément déclencheur pour que le commandant les envoie au-devant de la tribu Massaï, déjà pour savoir si tout va bien pour eux et ensuite pour les convaincre de venir se mettre en sécurité loin des troubles actuels, même si ceux-ci semblent maintenant s’être éloignés d’eux significativement.
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« Un quart d’heure plus tard environ »
Les panthères s’arrêtent et s’assoient en plein milieu de la piste, obligeant les hommes d’Okoumé à stopper eux aussi et celui-ci s’avance vers elles en tendant l’oreille, des craquements se rapprochant rapidement lui font comprendre que l’arrivée des hommes blancs n’est maintenant plus qu’une question de minutes.
Par signe il fait comprendre à ses hommes de protéger le reste de la tribu pendant que lui s’avance seul sur la piste à la rencontre de la petite troupe armée.
***/***
Le lieutenant en tête du peloton aperçoit le chef Massaï qu’il reconnaît, celui-ci les ayant aidés au tout début de leur arrivée au dispensaire.
Il fait signe à ses hommes de s’arrêter alors que lui-même continue seul d’avancer vers cet homme impressionnant dans tous les sens du terme.
***/***
Okoumé respire enfin, soulagé de reconnaître l’homme blanc comme un ami et son visage devient amical quand ils se serrent la main, chacun semblant heureux de cette rencontre.
- (L’officier) Nous vous cherchions pour vous apporter notre protection et voir si vous accepteriez de nous suivre jusqu’à une zone sécurisée pour que votre tribu ne soit pas en danger.
- (Okoumé) Des événements étranges perturbent la jungle, j’amenais mon peuple jusqu’au dispensaire où je comptais demander la protection du grand chef blanc.
- Lui aussi s’inquiétait pour ta tribu Okoumé !
- Cet homme est brave, Okoumé sera fier de devenir son ami !!
- Je ne doute pas un instant qu’il en sera de même pour lui Okoumé, allons rejoindre les tiens avant qu’ils ne s’inquiètent de ton absence.
- Tes guerriers ne devront pas craindre les guides que nos dieux nous ont envoyés, les bâtons de feu devront rester muets.
- De quels guides parles-tu ?
Okoumé sourit.
- Je préfère que tu les découvres par toi-même !! Te le dire maintenant pourrait te faire penser que je ne suis pas sain d’esprit.
- Ah !! D’accord !! Allons voir ces fameux guides alors !!
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