07-09-2020, 11:22 AM
2eme ANNÉE Pâques : (84/127) (Afrique) (Jeudi) (État de guerre) (suite)
« Dans la jungle, à une centaine de kilomètres de la ville »
Les trois groupes armés lèvent le camp après une nuit de bivouac sans problème, ne serait-ce l’absence inquiétante pour eux de communications avec le quatrième groupe qui ne répond plus depuis la veille.
Les officiers des trois autres groupes pensent à une panne de leur émetteur, prévoyant de les retrouver au moment du combat quand ils auront pris chacun leur position.
Chaque groupe comprend une cinquantaine d’hommes aguerris par des années d’entraînement et de missions comme celle-ci, plus ou (mais surtout) moins avouables.
La liaison avec le commandement central a été volontairement interrompue à cause en premier lieu des risques trop grands de se faire capter et révéler ainsi leurs positions maintenant qu’ils sont relativement à proximité du but réel de leur présence sur ce territoire.
Il en va de même pour les deux émissaires Russes qui de toute façon n’ont pas les moyens matériels d’entrer en communication avec les instances militaires de leur pays.
Si ça avait été le cas, ils seraient très certainement loin d’ici sur le chemin du retour et ignorent donc tout des tentatives d’Igor pour qu’ils mettent fin à leur mission, leur présence étant devenue bien trop dangereuse maintenant qu’une force militaire internationale cherche à contrecarrer leurs desseins et ce avec des moyens infiniment plus importants que les leurs, ne leur laissant quasiment aucune chance de réussite.
Bien sûr ils en ignorent tout et c’est donc avec une certaine suffisance qu’ils se préparent à mener au combat les troupes alliées mises à leur disposition et qui ne sont en fait destinées qu’à servir de leurre, en sachant très bien qu’eux seuls pourront se replier une fois le jeune garçon en leur possession.
***/***
« Groupe nord-coréen au sud-ouest de la ville »
Les deux éclaireurs partis en avant du gros de la troupe, taillent à coups de machettes dans la frondaison afin de dégager le chemin que suivront leurs compatriotes beaucoup plus lourdement chargés qu’eux.
Un bruit les fait stopper net, attentifs à ce qui se dirige vers eux visiblement intrigués par le bruit qu’ils faisaient à se frayer un passage hors des pistes toutes tracées depuis des lustres et les deux tout jeunes chasseurs Massaï ont cessé de vivre avant même de se rendre compte de ce qui leur tombait dessus.
Les deux éclaireurs repoussent les cadavres un peu plus loin et reprennent ensuite leur tâche sans se rendre un seul instant compte de ce que leur dernière action aura de conséquences pour eux et ceux qui les suivent.
Un cri d’oiseau suivit d’une envolée rapide leur font néanmoins lever les yeux vers la cime des arbres, une nuée noire et compacte leur masque alors le ciel quand elle s’abat sur eux pour les déchiqueter en quelques secondes, ne leur laissant pas le temps d’une quelconque riposte.
La nuée reprend son chemin au travers de la piste libérée par les deux cadavres, jusqu’à fondre avec une puissance extraordinaire sur la colonne qui ne voit rien venir et tombe en quelques secondes dans un bain de sang, ne laissant aucun survivant sur son passage avant de reprendre la direction d’où elle venait en quelques battements de ses milliers d’ailes puissantes.
Là où quelques instants plus tôt marchaient une cinquantaine d’hommes en arme prêts à en découdre pour réaliser leur mission, ne reste plus qu’un amas de corps sans vie et ce sans qu’aucun coup de feu ne soit donné.
Il n’aura suffi qu’une preuve d’agression sur des gens innocents pour que se déclenche la vengeance de celui qui ne pardonne pas ce genre d’actions et a mis toutes les protections en place pour qu’elles ne puissent plus se perpétrer.
2eme ANNÉE Pâques : (85/127) (Afrique) (Jeudi) (Sauvetage)
« Chambre où logent Florian, Thomas et Antonin »
Je m’étire en ouvrant les yeux, mon bras gauche avec surprise ne rencontre que du vide et il me faut quelques secondes pour comprendre que je suis au bord du lit et non au milieu comme j’en ai l’habitude.
Je me redresse sur un coude en regardant du côté de mes amis, ceux-ci sont enlacés l’un à l’autre et dorment encore comme des bienheureux.
J’ai un sourire tout en tendresse devant ce tableau d’Épinal, la blondeur envoûtante de leurs cheveux sur le blanc immaculé des draps et la lumière du soleil baignant l’ensemble, me laissent scotché sur la beauté de leur visage souriant et apaisé.
Quelle chance inouïe d’être aimé par ces deux magnifiques garçons, jamais sauf dans mes rêves les plus fous je n’aurais cru ça possible et pourtant je dois bien admettre de visu que c’est bien la réalité.
Je me lève doucement en faisant en sorte de ne pas les réveiller, je me dirige ensuite vers la salle de bains attenante pour satisfaire un besoin naturel et prendre ensuite une bonne douche, une fois chose faite et habillé, je sors toujours avec la même précaution pour rejoindre la salle des petits-déjeuners où j’ai l’agréable surprise d’y voir déjà attablé plusieurs de mes amis.
Les triplés me font signe de les rejoindre avec une mine qui de suite m’alerte et me fait me diriger vers eux le cœur battant à l’avance d’une annonce venant de leur part qui me semble être plutôt une mauvaise nouvelle.
- Vous en faites une tête les gars !!
- (Jonas) Coralie s’est fait enlever !!
- De quoi ???
- (Jordan) C’est P’pa qui vient de nous avertir, il paraît que Maurice est effondré depuis que c’est arrivé. Ça s’est passé hier dans l’après-midi, alors que sa femme était partie rechercher la petite à la garderie organisée par l’école.
L’annonce me fait un choc, je reste un instant bras ballants avant de retourner à toute vitesse dans ma chambre pour y prendre mon portable.
Mon entrée en trombe fait sursauter mes deux copains qui me regardent avec surprise en comprenant que quelque chose vient d’arriver devant l’air anxieux qu’ils me découvrent.
- (Thomas) Qu’est-ce qu’il se passe « Flo » ?
- (Antonin) Tu en fais une tête !!
- Coralie s’est fait enlever !! Il faut que j’appelle Maurice, je pense pouvoir l’aider !!
- (Thomas incrédule) D’ici ??
- Oui si vous me trouvez un ordi avec une connexion internet !!
Mes deux amis se lèvent sans chercher plus d’explications, le temps d’enfiler vite fait leurs vêtements et les voilà déjà dehors pour trouver ce que je leur ai demandé, c’est en entendant la sonnerie de l’appel que je me félicite d’avoir pris ce nouvel abonnement qui comprend maintenant l’international.
-…
- Maurice !! C’est Florian !!
-…
- Je viens d’apprendre la mauvaise nouvelle !! Vous en êtes où dans vos recherches ?
-…
J’écoute Maurice me raconter les dernières nouvelles, mon visage au fur et à mesure que j’apprends toute l’histoire se ferme de colère sourde.
2eme ANNÉE Pâques : (86/127) (Afrique) (Jeudi) (Sauvetage) (suite)
- J’espère que tu vas faire exactement ce qu’ils t’ont demandé ?
-…
- Il faut qu’ils le croient pour nous laisser du temps !!
-…
- Tu as bien entendu, j’ai bien dit nous !!
-…
- Bien sûr que non !! Ce serait trop long, j’ai une idée mais avant tu dois vérifier si Coralie avait avec elle « la boîte à pigeons » comme elle l’appelle.
-…
- OK !! Tu me rappelles dès que tu as la réponse !!
-…
- Je t’expliquerai t’inquiète !! À tout à l’heure !! Ah !! Maurice !! Ne te fais pas de bile, on va la retrouver je te le promets !!
Je raccroche en déposant le téléphone sur la petite table de travail, j’arpente ensuite de long en large la chambre en attendant que mes deux amis reviennent en espérant qu’ils auront trouvé ce que je leur ai demandé.
J’ai l’impression que le temps s’est arrêté tellement il me semble long, heureusement mes copains arrivent enfin et je suis soulagé de constater qu’ils ont trouvé ce que je leur ai demandé.
Il ne me faut que quelques minutes pour allumer l’ordi et me connecter sur le web, je recherche alors l’adresse IP de la puce que j’ai placée dans la petite boîte offerte à ma petite princesse et j’ouvre le mini-fichier où j’ai enregistré la série de sons qui appellent les oiseaux à venir vers la fillette en toute confiance, j’efface le fichier en faisant signe de faire silence à mes amis curieux.
J’enregistre alors une nouvelle série de sons que je répète plusieurs fois pour être certain qu’à la première émission, quand Coralie appuiera sur le bouton, il aura l’effet escompté.
Une fois chose faite, je valide le fichier et l’envoie dans la mini-mémoire de la puce, une fois terminé je referme le PC et le rends à Thomas pour qu’il le ramène à son propriétaire.
Je vais pour leur donner une explication car je vois bien qu’ils meurent d’envie de comprendre mes dernières actions, quand mon portable sonne et que je décroche aussitôt.
- Alors ??
-…
- Ouf !! C’est bien ce que j’espérais !!
-…
- J’ai simplement modifié le son que la boîte émettra la prochaine fois que quelqu’un voudra s’en servir, en espérant que Coralie ou un de ses kidnappeurs le fera !!
-…
- Il faut les mettre en confiance, tu acceptes tout ce qu’ils te demandent et il y a des chances comme ça qu’ils ne fassent rien pour l’instant à la petite.
-…
- Préviens tous les services de police de surveiller toutes choses inhabituelles qui leur seraient signalées, surtout qu’ils s’y rendent de toute urgence sinon je ne garantis pas qu’il n’y ait pas de victimes.
-…
- La petite ne risque rien ne t’en fait pas, je pensais plutôt à ceux qui la détiennent prisonnière !!
-…
- Tu as raison !! Croisons les doigts pour que quelqu’un appuie sur le bouton !!
-…
- Il ne faut surtout pas que tu cesses tes recherches, on ne sait jamais !!
-…
- Tu m’excuseras mais c’est tout ce que je peux faire d’ici !!
-…
- Tout ira bien Maurice !! Garde le moral surtout, elle a besoin de vous deux.
-…
- Appelle-moi dès que tu auras du nouveau !! Je préviendrai moi-même Erwan, mais pas maintenant !! Ça ne sert à rien qu’il broie du noir avec cette histoire avant qu’on en sache plus !!
Je raccroche en pensant soudainement à un truc.
- Il faut prévenir les triplés qu’ils se taisent pour l’instant !!
- (Antonin) J’y vais !!
Je n’ai pas le temps de rajouter quoi que ce soit qu’il est déjà sorti en claquant la porte derrière lui, Thomas vient me prendre par les épaules en m’apportant toute sa délicatesse pour tenter de me réconforter.
- Tu as fait tout ce que tu pouvais « Flo » !! Il faut attendre en croisant les doigts que tout se passe bien maintenant.
Je tremble d’une colère mal contenue quand je lui réponds.
- Celui qui a commandité ça me le paiera très cher, crois-moi !!
2eme ANNÉE Pâques : (87/127) (Afrique) (Jeudi) (État de guerre) (suite)
« Dans la jungle »
L’homme tenant la radio en bandoulière s’approche de son commandant, visiblement perturbé par ce qu’il a à lui annoncer.
- Nous venons également de perdre le contact avec un autre groupe commandant !!
- Comment ça ?
- Ça a coupé brusquement en pleine communication et depuis je n’arrive plus à les avoir, ils venaient de quitter les canoës et commençaient à se tracer une piste dans la jungle !!
- Essayez toutes les cinq minutes et je veux un rapport dans une heure !!
- Bien mon commandant !!
L’officier fronce les sourcils, la perte de liaison radio avec deux des quatre groupes ne lui dit rien qui vaille et il n’est pas loin de penser que quelque chose de grave leur est arrivé, il en est là dans ses pensées quand la colonne devant lui s’arrête brusquement.
- Qu’est-ce que c’est encore !!
Les deux hommes partis en éclaireurs arrivent vers lui au pas de course, suivis de près par les deux envoyés Russes qui viennent à leur tour aux nouvelles.
- (Un des éclaireurs) Nous ne pouvons plus avancer mon commandant !!
- Qu’est-ce qui vous en empêche ?
- Le sol est recouvert de fourmis mon commandant !! Je n’en ai jamais vu autant, elles couvrent tout notre champ de vision sur plusieurs centaines de mètres devant nous.
- Vers où se dirigent-elles ?
- Elles ne bougent pas mon commandant !!
- Prenez les hommes avec les lance-flammes et grillez-moi toute cette saloperie !!
- A vos ordres mon commandant !!
Les éclaireurs vont pour exécuter les ordres de leur chef quand un des émissaires Russes les retient.
- Attendez un instant !!
L’officier se tourne vers lui visiblement contrarié qu’il donne des instructions contraires aux siennes.
- Vous n’êtes pas autorisés à donner des ordres à mes hommes !!
- C’est juste par prudence commandant !! Ces bestioles ne semblent pas nous barrer la route par hasard !! Il serait peut-être plus judicieux de les contourner.
Le deuxième émissaire prend la parole à son tour.
- Demandez aux autres groupes s’ils rencontrent le même phénomène !!
L’officier explique alors qu’il a perdu le contact avec un autre de ses groupes.
- (L’émissaire) Hum !! Tout ceci ne me semble pas naturel, contactez le dernier groupe pour savoir s’ils rencontrent les mêmes difficultés.
L’officier réfléchit un instant et fait appeler l’opérateur radio, celui-ci pense que son commandant veut savoir s’il a eu des nouvelles depuis tout à l’heure.
- Toujours rien mon commandant, la radio semble muette !!
- Contactez le dernier groupe et passez le moi sergent !!
- Bien mon commandant !!
La communication se fait rapidement et l’opérateur tend le micro à son chef.
- Passez-moi votre capitaine !!
- Bien commandant !!
Bref moment d’attente où l’officier triture nerveusement le micro sous les yeux inquiets des deux Russes.
- Commandant ??
- Tout va bien pour vous ?
- Pas exactement commandant !! Nous sommes bloqués par des millions d’insectes, des fourmis qui recouvrent tout devant nous !!
- Chiotte !!! Mais c’est quoi cette merde !!!
2eme ANNÉE Pâques : (88/127) (Afrique) (Jeudi) (État de guerre) (suite)
Le capitaine semble troublé par les paroles crues de son supérieur, c’est d’une voix blanche qu’il reprend la parole.
- J’allais justement vous prévenir quand vous m’avez fait demander, quels sont les ordres ?
L’officier se tourne vers les deux Russes, il ne fait aucun doute pour eux qu’il ne sait plus sur quel pied danser et l’un d’eux prend la parole après s’être concerté brièvement dans sa langue avec son collègue.
- Donnez l’ordre au capitaine d’utiliser les lance-flammes !!
- (Le commandant) Vous avez entendu capitaine ?
- Oui commandant !!
- Alors allez !! Restez en communication pendant l’opération et tenez-moi informé des résultats !!
- Bien commandant !!
Ils entendent alors les ordres du capitaine, un certain temps se passe bientôt suivi de hurlements de terreur et de douleur, la voix terrorisée du capitaine se fait une nouvelle fois entendre.
- Elles nous attaquent !! C’est horrible !! Les hommes sont dévorés vivants commandant !! Elles viennent sur nous !! Elles sont trop nombreuses et les lance-flammes n’arrivent pas à les contenir !! Ahhhhhhhh !!!
De la radio ne parvient plus qu’un étrange grondement mêlé à un crissement suffisamment aigu pour qu’ils se couvrent les oreilles en se regardant avec effroi.
Le silence revient brutalement, l’officier rend le micro au sergent qui tremble sur ses jambes comme tous ceux qui étaient suffisamment près pour suivre l’horrible destin de leurs compatriotes.
Les éclaireurs repartent en courant pour revenir tout aussi vite quelques brèves minutes plus tard.
- Elles n’ont pas bougé mon commandant !!
Un des deux Russes reprend la parole, encore horrifié par les événements.
- Nous devons faire demi-tour !! Elles ne semblent réagir que si on les attaque !!
- (Le commandant) Pour aller où ? Non !! Nous allons plutôt avancer, ne faites aucun geste agressif et prévenez les hommes de marcher doucement !!
- Vous êtes fous !!
- Vous croyez ?? Alors expliquez-moi pourquoi elles ne nous attaquent pas ?
- Votre théorie ne tient pas debout !! Vous vous rendez compte des implications d’un tel comportement de leur part ? Il n’y a rien de naturel dans une telle attitude !!
- Parce que pour vous se geler les burnes en pleine jungle c’est naturel ? Tout est lié il me semble et je ne suis pas loin de penser que quelque chose ou quelqu’un a un lien fondamental avec ce que nous vivons actuellement.
Les deux Russes reprennent leurs chuchotements dans leur langue, ce qui agace encore plus l’officier qui commence à se demander s’ils n’en savent pas plus qu’ils ne le disent.
- Nous étions plus de deux cent cinquante hommes largués dans cette région pour nous emparer d’un seul, nous ne sommes plus qu’une cinquantaine car je ne me fais plus d’illusion sur ce qu’il a bien pu arriver aux deux autres groupes. Tout ça sans un coup de feu à part la première attaque qui nous a surpris par le nombre d’hommes en armes en face de nous, comme s’ils avaient été avertis de notre présence. Dites-moi ce que vous savez exactement !! Votre vie est tout autant en danger que la nôtre, alors si vous avez des informations dont je ne dispose pas il serait temps de mettre cartes sur table.
- Hélas nous n’en savons pas beaucoup plus !! Juste quelques soupçons sur le garçon qui nous a amenés à cette mission, il semblerait qu’il ait quelques particularités pour le moins spéciales et nous nous confortons dans ce sens au vu des derniers événements.
- À quelles particularités faites-vous allusion ?
- Et bien… rien de sûr en soi !! Mais il semblerait qu’il ait un « don » avec les animaux entre autres et ce que nous vivons en ce moment va dans ce sens, ça ne fait plus aucun doute !!
- Et c’est maintenant que vous le dites ?? Comment est-ce possible ??
« Dans la jungle, à une centaine de kilomètres de la ville »
Les trois groupes armés lèvent le camp après une nuit de bivouac sans problème, ne serait-ce l’absence inquiétante pour eux de communications avec le quatrième groupe qui ne répond plus depuis la veille.
Les officiers des trois autres groupes pensent à une panne de leur émetteur, prévoyant de les retrouver au moment du combat quand ils auront pris chacun leur position.
Chaque groupe comprend une cinquantaine d’hommes aguerris par des années d’entraînement et de missions comme celle-ci, plus ou (mais surtout) moins avouables.
La liaison avec le commandement central a été volontairement interrompue à cause en premier lieu des risques trop grands de se faire capter et révéler ainsi leurs positions maintenant qu’ils sont relativement à proximité du but réel de leur présence sur ce territoire.
Il en va de même pour les deux émissaires Russes qui de toute façon n’ont pas les moyens matériels d’entrer en communication avec les instances militaires de leur pays.
Si ça avait été le cas, ils seraient très certainement loin d’ici sur le chemin du retour et ignorent donc tout des tentatives d’Igor pour qu’ils mettent fin à leur mission, leur présence étant devenue bien trop dangereuse maintenant qu’une force militaire internationale cherche à contrecarrer leurs desseins et ce avec des moyens infiniment plus importants que les leurs, ne leur laissant quasiment aucune chance de réussite.
Bien sûr ils en ignorent tout et c’est donc avec une certaine suffisance qu’ils se préparent à mener au combat les troupes alliées mises à leur disposition et qui ne sont en fait destinées qu’à servir de leurre, en sachant très bien qu’eux seuls pourront se replier une fois le jeune garçon en leur possession.
***/***
« Groupe nord-coréen au sud-ouest de la ville »
Les deux éclaireurs partis en avant du gros de la troupe, taillent à coups de machettes dans la frondaison afin de dégager le chemin que suivront leurs compatriotes beaucoup plus lourdement chargés qu’eux.
Un bruit les fait stopper net, attentifs à ce qui se dirige vers eux visiblement intrigués par le bruit qu’ils faisaient à se frayer un passage hors des pistes toutes tracées depuis des lustres et les deux tout jeunes chasseurs Massaï ont cessé de vivre avant même de se rendre compte de ce qui leur tombait dessus.
Les deux éclaireurs repoussent les cadavres un peu plus loin et reprennent ensuite leur tâche sans se rendre un seul instant compte de ce que leur dernière action aura de conséquences pour eux et ceux qui les suivent.
Un cri d’oiseau suivit d’une envolée rapide leur font néanmoins lever les yeux vers la cime des arbres, une nuée noire et compacte leur masque alors le ciel quand elle s’abat sur eux pour les déchiqueter en quelques secondes, ne leur laissant pas le temps d’une quelconque riposte.
La nuée reprend son chemin au travers de la piste libérée par les deux cadavres, jusqu’à fondre avec une puissance extraordinaire sur la colonne qui ne voit rien venir et tombe en quelques secondes dans un bain de sang, ne laissant aucun survivant sur son passage avant de reprendre la direction d’où elle venait en quelques battements de ses milliers d’ailes puissantes.
Là où quelques instants plus tôt marchaient une cinquantaine d’hommes en arme prêts à en découdre pour réaliser leur mission, ne reste plus qu’un amas de corps sans vie et ce sans qu’aucun coup de feu ne soit donné.
Il n’aura suffi qu’une preuve d’agression sur des gens innocents pour que se déclenche la vengeance de celui qui ne pardonne pas ce genre d’actions et a mis toutes les protections en place pour qu’elles ne puissent plus se perpétrer.
2eme ANNÉE Pâques : (85/127) (Afrique) (Jeudi) (Sauvetage)
« Chambre où logent Florian, Thomas et Antonin »
Je m’étire en ouvrant les yeux, mon bras gauche avec surprise ne rencontre que du vide et il me faut quelques secondes pour comprendre que je suis au bord du lit et non au milieu comme j’en ai l’habitude.
Je me redresse sur un coude en regardant du côté de mes amis, ceux-ci sont enlacés l’un à l’autre et dorment encore comme des bienheureux.
J’ai un sourire tout en tendresse devant ce tableau d’Épinal, la blondeur envoûtante de leurs cheveux sur le blanc immaculé des draps et la lumière du soleil baignant l’ensemble, me laissent scotché sur la beauté de leur visage souriant et apaisé.
Quelle chance inouïe d’être aimé par ces deux magnifiques garçons, jamais sauf dans mes rêves les plus fous je n’aurais cru ça possible et pourtant je dois bien admettre de visu que c’est bien la réalité.
Je me lève doucement en faisant en sorte de ne pas les réveiller, je me dirige ensuite vers la salle de bains attenante pour satisfaire un besoin naturel et prendre ensuite une bonne douche, une fois chose faite et habillé, je sors toujours avec la même précaution pour rejoindre la salle des petits-déjeuners où j’ai l’agréable surprise d’y voir déjà attablé plusieurs de mes amis.
Les triplés me font signe de les rejoindre avec une mine qui de suite m’alerte et me fait me diriger vers eux le cœur battant à l’avance d’une annonce venant de leur part qui me semble être plutôt une mauvaise nouvelle.
- Vous en faites une tête les gars !!
- (Jonas) Coralie s’est fait enlever !!
- De quoi ???
- (Jordan) C’est P’pa qui vient de nous avertir, il paraît que Maurice est effondré depuis que c’est arrivé. Ça s’est passé hier dans l’après-midi, alors que sa femme était partie rechercher la petite à la garderie organisée par l’école.
L’annonce me fait un choc, je reste un instant bras ballants avant de retourner à toute vitesse dans ma chambre pour y prendre mon portable.
Mon entrée en trombe fait sursauter mes deux copains qui me regardent avec surprise en comprenant que quelque chose vient d’arriver devant l’air anxieux qu’ils me découvrent.
- (Thomas) Qu’est-ce qu’il se passe « Flo » ?
- (Antonin) Tu en fais une tête !!
- Coralie s’est fait enlever !! Il faut que j’appelle Maurice, je pense pouvoir l’aider !!
- (Thomas incrédule) D’ici ??
- Oui si vous me trouvez un ordi avec une connexion internet !!
Mes deux amis se lèvent sans chercher plus d’explications, le temps d’enfiler vite fait leurs vêtements et les voilà déjà dehors pour trouver ce que je leur ai demandé, c’est en entendant la sonnerie de l’appel que je me félicite d’avoir pris ce nouvel abonnement qui comprend maintenant l’international.
-…
- Maurice !! C’est Florian !!
-…
- Je viens d’apprendre la mauvaise nouvelle !! Vous en êtes où dans vos recherches ?
-…
J’écoute Maurice me raconter les dernières nouvelles, mon visage au fur et à mesure que j’apprends toute l’histoire se ferme de colère sourde.
2eme ANNÉE Pâques : (86/127) (Afrique) (Jeudi) (Sauvetage) (suite)
- J’espère que tu vas faire exactement ce qu’ils t’ont demandé ?
-…
- Il faut qu’ils le croient pour nous laisser du temps !!
-…
- Tu as bien entendu, j’ai bien dit nous !!
-…
- Bien sûr que non !! Ce serait trop long, j’ai une idée mais avant tu dois vérifier si Coralie avait avec elle « la boîte à pigeons » comme elle l’appelle.
-…
- OK !! Tu me rappelles dès que tu as la réponse !!
-…
- Je t’expliquerai t’inquiète !! À tout à l’heure !! Ah !! Maurice !! Ne te fais pas de bile, on va la retrouver je te le promets !!
Je raccroche en déposant le téléphone sur la petite table de travail, j’arpente ensuite de long en large la chambre en attendant que mes deux amis reviennent en espérant qu’ils auront trouvé ce que je leur ai demandé.
J’ai l’impression que le temps s’est arrêté tellement il me semble long, heureusement mes copains arrivent enfin et je suis soulagé de constater qu’ils ont trouvé ce que je leur ai demandé.
Il ne me faut que quelques minutes pour allumer l’ordi et me connecter sur le web, je recherche alors l’adresse IP de la puce que j’ai placée dans la petite boîte offerte à ma petite princesse et j’ouvre le mini-fichier où j’ai enregistré la série de sons qui appellent les oiseaux à venir vers la fillette en toute confiance, j’efface le fichier en faisant signe de faire silence à mes amis curieux.
J’enregistre alors une nouvelle série de sons que je répète plusieurs fois pour être certain qu’à la première émission, quand Coralie appuiera sur le bouton, il aura l’effet escompté.
Une fois chose faite, je valide le fichier et l’envoie dans la mini-mémoire de la puce, une fois terminé je referme le PC et le rends à Thomas pour qu’il le ramène à son propriétaire.
Je vais pour leur donner une explication car je vois bien qu’ils meurent d’envie de comprendre mes dernières actions, quand mon portable sonne et que je décroche aussitôt.
- Alors ??
-…
- Ouf !! C’est bien ce que j’espérais !!
-…
- J’ai simplement modifié le son que la boîte émettra la prochaine fois que quelqu’un voudra s’en servir, en espérant que Coralie ou un de ses kidnappeurs le fera !!
-…
- Il faut les mettre en confiance, tu acceptes tout ce qu’ils te demandent et il y a des chances comme ça qu’ils ne fassent rien pour l’instant à la petite.
-…
- Préviens tous les services de police de surveiller toutes choses inhabituelles qui leur seraient signalées, surtout qu’ils s’y rendent de toute urgence sinon je ne garantis pas qu’il n’y ait pas de victimes.
-…
- La petite ne risque rien ne t’en fait pas, je pensais plutôt à ceux qui la détiennent prisonnière !!
-…
- Tu as raison !! Croisons les doigts pour que quelqu’un appuie sur le bouton !!
-…
- Il ne faut surtout pas que tu cesses tes recherches, on ne sait jamais !!
-…
- Tu m’excuseras mais c’est tout ce que je peux faire d’ici !!
-…
- Tout ira bien Maurice !! Garde le moral surtout, elle a besoin de vous deux.
-…
- Appelle-moi dès que tu auras du nouveau !! Je préviendrai moi-même Erwan, mais pas maintenant !! Ça ne sert à rien qu’il broie du noir avec cette histoire avant qu’on en sache plus !!
Je raccroche en pensant soudainement à un truc.
- Il faut prévenir les triplés qu’ils se taisent pour l’instant !!
- (Antonin) J’y vais !!
Je n’ai pas le temps de rajouter quoi que ce soit qu’il est déjà sorti en claquant la porte derrière lui, Thomas vient me prendre par les épaules en m’apportant toute sa délicatesse pour tenter de me réconforter.
- Tu as fait tout ce que tu pouvais « Flo » !! Il faut attendre en croisant les doigts que tout se passe bien maintenant.
Je tremble d’une colère mal contenue quand je lui réponds.
- Celui qui a commandité ça me le paiera très cher, crois-moi !!
2eme ANNÉE Pâques : (87/127) (Afrique) (Jeudi) (État de guerre) (suite)
« Dans la jungle »
L’homme tenant la radio en bandoulière s’approche de son commandant, visiblement perturbé par ce qu’il a à lui annoncer.
- Nous venons également de perdre le contact avec un autre groupe commandant !!
- Comment ça ?
- Ça a coupé brusquement en pleine communication et depuis je n’arrive plus à les avoir, ils venaient de quitter les canoës et commençaient à se tracer une piste dans la jungle !!
- Essayez toutes les cinq minutes et je veux un rapport dans une heure !!
- Bien mon commandant !!
L’officier fronce les sourcils, la perte de liaison radio avec deux des quatre groupes ne lui dit rien qui vaille et il n’est pas loin de penser que quelque chose de grave leur est arrivé, il en est là dans ses pensées quand la colonne devant lui s’arrête brusquement.
- Qu’est-ce que c’est encore !!
Les deux hommes partis en éclaireurs arrivent vers lui au pas de course, suivis de près par les deux envoyés Russes qui viennent à leur tour aux nouvelles.
- (Un des éclaireurs) Nous ne pouvons plus avancer mon commandant !!
- Qu’est-ce qui vous en empêche ?
- Le sol est recouvert de fourmis mon commandant !! Je n’en ai jamais vu autant, elles couvrent tout notre champ de vision sur plusieurs centaines de mètres devant nous.
- Vers où se dirigent-elles ?
- Elles ne bougent pas mon commandant !!
- Prenez les hommes avec les lance-flammes et grillez-moi toute cette saloperie !!
- A vos ordres mon commandant !!
Les éclaireurs vont pour exécuter les ordres de leur chef quand un des émissaires Russes les retient.
- Attendez un instant !!
L’officier se tourne vers lui visiblement contrarié qu’il donne des instructions contraires aux siennes.
- Vous n’êtes pas autorisés à donner des ordres à mes hommes !!
- C’est juste par prudence commandant !! Ces bestioles ne semblent pas nous barrer la route par hasard !! Il serait peut-être plus judicieux de les contourner.
Le deuxième émissaire prend la parole à son tour.
- Demandez aux autres groupes s’ils rencontrent le même phénomène !!
L’officier explique alors qu’il a perdu le contact avec un autre de ses groupes.
- (L’émissaire) Hum !! Tout ceci ne me semble pas naturel, contactez le dernier groupe pour savoir s’ils rencontrent les mêmes difficultés.
L’officier réfléchit un instant et fait appeler l’opérateur radio, celui-ci pense que son commandant veut savoir s’il a eu des nouvelles depuis tout à l’heure.
- Toujours rien mon commandant, la radio semble muette !!
- Contactez le dernier groupe et passez le moi sergent !!
- Bien mon commandant !!
La communication se fait rapidement et l’opérateur tend le micro à son chef.
- Passez-moi votre capitaine !!
- Bien commandant !!
Bref moment d’attente où l’officier triture nerveusement le micro sous les yeux inquiets des deux Russes.
- Commandant ??
- Tout va bien pour vous ?
- Pas exactement commandant !! Nous sommes bloqués par des millions d’insectes, des fourmis qui recouvrent tout devant nous !!
- Chiotte !!! Mais c’est quoi cette merde !!!
2eme ANNÉE Pâques : (88/127) (Afrique) (Jeudi) (État de guerre) (suite)
Le capitaine semble troublé par les paroles crues de son supérieur, c’est d’une voix blanche qu’il reprend la parole.
- J’allais justement vous prévenir quand vous m’avez fait demander, quels sont les ordres ?
L’officier se tourne vers les deux Russes, il ne fait aucun doute pour eux qu’il ne sait plus sur quel pied danser et l’un d’eux prend la parole après s’être concerté brièvement dans sa langue avec son collègue.
- Donnez l’ordre au capitaine d’utiliser les lance-flammes !!
- (Le commandant) Vous avez entendu capitaine ?
- Oui commandant !!
- Alors allez !! Restez en communication pendant l’opération et tenez-moi informé des résultats !!
- Bien commandant !!
Ils entendent alors les ordres du capitaine, un certain temps se passe bientôt suivi de hurlements de terreur et de douleur, la voix terrorisée du capitaine se fait une nouvelle fois entendre.
- Elles nous attaquent !! C’est horrible !! Les hommes sont dévorés vivants commandant !! Elles viennent sur nous !! Elles sont trop nombreuses et les lance-flammes n’arrivent pas à les contenir !! Ahhhhhhhh !!!
De la radio ne parvient plus qu’un étrange grondement mêlé à un crissement suffisamment aigu pour qu’ils se couvrent les oreilles en se regardant avec effroi.
Le silence revient brutalement, l’officier rend le micro au sergent qui tremble sur ses jambes comme tous ceux qui étaient suffisamment près pour suivre l’horrible destin de leurs compatriotes.
Les éclaireurs repartent en courant pour revenir tout aussi vite quelques brèves minutes plus tard.
- Elles n’ont pas bougé mon commandant !!
Un des deux Russes reprend la parole, encore horrifié par les événements.
- Nous devons faire demi-tour !! Elles ne semblent réagir que si on les attaque !!
- (Le commandant) Pour aller où ? Non !! Nous allons plutôt avancer, ne faites aucun geste agressif et prévenez les hommes de marcher doucement !!
- Vous êtes fous !!
- Vous croyez ?? Alors expliquez-moi pourquoi elles ne nous attaquent pas ?
- Votre théorie ne tient pas debout !! Vous vous rendez compte des implications d’un tel comportement de leur part ? Il n’y a rien de naturel dans une telle attitude !!
- Parce que pour vous se geler les burnes en pleine jungle c’est naturel ? Tout est lié il me semble et je ne suis pas loin de penser que quelque chose ou quelqu’un a un lien fondamental avec ce que nous vivons actuellement.
Les deux Russes reprennent leurs chuchotements dans leur langue, ce qui agace encore plus l’officier qui commence à se demander s’ils n’en savent pas plus qu’ils ne le disent.
- Nous étions plus de deux cent cinquante hommes largués dans cette région pour nous emparer d’un seul, nous ne sommes plus qu’une cinquantaine car je ne me fais plus d’illusion sur ce qu’il a bien pu arriver aux deux autres groupes. Tout ça sans un coup de feu à part la première attaque qui nous a surpris par le nombre d’hommes en armes en face de nous, comme s’ils avaient été avertis de notre présence. Dites-moi ce que vous savez exactement !! Votre vie est tout autant en danger que la nôtre, alors si vous avez des informations dont je ne dispose pas il serait temps de mettre cartes sur table.
- Hélas nous n’en savons pas beaucoup plus !! Juste quelques soupçons sur le garçon qui nous a amenés à cette mission, il semblerait qu’il ait quelques particularités pour le moins spéciales et nous nous confortons dans ce sens au vu des derniers événements.
- À quelles particularités faites-vous allusion ?
- Et bien… rien de sûr en soi !! Mais il semblerait qu’il ait un « don » avec les animaux entre autres et ce que nous vivons en ce moment va dans ce sens, ça ne fait plus aucun doute !!
- Et c’est maintenant que vous le dites ?? Comment est-ce possible ??
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