07-09-2020, 11:16 AM
2eme ANNÉE Pâques : (76/127) (Afrique) (Mercredi) (État de guerre) (suite)
« Poste de surveillance militaire à l’ouest du dispensaire »
Le peloton s’accroupit au fond du poste de guet en fermant les yeux et en priant de tout son cœur, s’attendant à chaque instant à être submergé par la vague de fourmis qui dévore tout sur son passage.
Le crissement des mandibules devient très vite assourdissant, atteignant son paroxysme quand ils se retrouvent encerclés et à leur plus grande surprise dix minutes plus tard le son commence à s’atténuer petit à petit, leur faisant rouvrir les yeux heureux de constater qu’ils sont toujours de ce monde.
Leurs têtes se redressent alors avec curiosité et ils aperçoivent le dos de l’arrière-garde qui disparaît sous les frondaisons, se rendant comme à un appel.
- Vous avez compris quelque chose sergent ?
- À part que nous sommes vivants ? Pas grand-chose en fait !!
- Pas une seule de ces bestioles n’est venue sur nous sergent !! C’est quand même incroyable !! Alors que je pensais bien ma dernière heure arrivée !!
- Et moi donc !! Bah !! Ce n’était peut-être qu’une autre espèce de fourmis en migration et non pas cette fameuse Marabounta !! Les deux Massaïs ont dû faire erreur !! Heureusement d’ailleurs, comme ça, il y a eu plus de peur que de mal.
Un des deux autochtones relève la tête visiblement vexé des paroles du militaire blanc.
- Nous savoir reconnaître Marabounta homme blanc !!
- (Le sergent) Tiens !! Tu parles notre langue ??
- Moi parler un peu la langue des blancs !!
- (Le sergent) Bon admet que ce soit cette fameuse Marabounta qui vient de nous passer sous le nez !! Comment expliques-tu qu’elles ne nous aient rien faits ??
- Marabounta envoyé par le dieu des dieux pour défendre village et clairière sacrée !!
- (Le sergent) Pourtant tu crevais de peur autant que nous ??
- Moi juste comprendre maintenant homme blanc !! Sinon Marabounta dévorer nous à son passage.
- (Un des soldats) Vous comprenez quelque chose à ces paroles sergent ?
Le sergent réfléchit un moment avant de répondre, il se souvient d’une conversation récente avec un des policiers qui surveille le chantier et tout particulièrement une phrase dite avec amusement par Dorian le fameux policier avec qui il a sympathisé depuis.
- Ton dieu des dieux ne serait-il pas rouquin par hasard ?
Le Massaï visiblement ne comprend pas le terme et le sergent reprend la parole en tentant de trouver les mots simples qu’il comprendra.
- Un rouquin c’est un type qui a les cheveux rouges, tu comprends ?
- Rouge ?
- Oui enfin pas tout à fait quand même !! Disons plutôt comme les flammes sortant d’un grand feu de bois.
Les militaires observent avec surprise la réaction de l’homme quasiment nu qui d’un coup s’agenouille et se prosterne en psalmodiant une incantation, bientôt suivit par son compagnon visiblement pris lui aussi par une forte dévotion mystique.
- (Un soldat troublé) Qu’est-ce qu’il leur prend sergent ?
- (Le sergent) Le garçon que nous sommes venus protéger tu te rappelles ? Eh bien je pense que pour eux il est comme un dieu !! Va savoir pourquoi ?
- Pfttt !!! N’importe quoi !! Ces peuplades sont vraiment primitives pour croire en des choses pareilles sergent !!
- Comment expliques-tu cette histoire de Marabounta alors ?
- Un coup de chance sergent, rien de plus !! Ce n’est pas comme il semble le croire, l’arrivée du jeune De Bierne qui a rassemblé toutes ces fourmis quand même !!
Une ombre vient masquer soudainement le soleil, les hommes par réflexe lèvent les yeux au ciel et le sergent d’une voix bizarre reprend la parole en pointant un doigt vers ce qui leur masque un temps la lumière du jour.
- Il doit bien pourtant y avoir une explication à tout ceci tu ne crois pas ?
Des milliers d’oiseaux de toutes espèces suivent la même direction que celle qu’ont prise les fourmis quelques instants plus tôt, dans un silence absolu donnant brusquement un grand frisson d’appréhension aux hommes qui suivent leur passage du regard.
2eme ANNÉE Pâques : (77/127) (Afrique) (Mercredi) (État de guerre) (suite)
« Camp nord-coréen camouflé quelque part dans la jungle »
Les hommes s’apprêtent à repartir une nouvelle fois au combat, leurs officiers ayant mis au point une nouvelle stratégie qui devrait leur permettre d’arriver aux abords du centre hospitalier où se trouve celui qu’ils sont venus capturer.
Les ordres sont clairs, il ne doit rien arriver au jeune garçon mais ne stipulent pas qu’il en va de même pour ceux qui le protègent ou qui l’accompagnent.
La dernière communication radio a été très précise à ce sujet et les deux émissaires Russes qui les guident depuis le début de cette opération militaire, seront particulièrement attentifs à ce que tout se déroule comme prévu.
C’est donc en formant quatre groupes distincts, qu’ils se séparent et se perdent rapidement de vue dans cet environnement particulièrement dense, chaque formation devant parvenir au même but sans plus se préoccuper des autres.
***/***
« Clairière des arbres tourmentés »
Okoumé redresse la tête car soudainement ses sens viennent de se mettre en alerte, il observe la faune sauvage encerclant sa tribu qui dans un même élan commence à se mettre en mouvement comme si un ordre venait soudainement de leur parvenir.
Seul le groupe de panthères autour de « Kinou » ne suit pas le mouvement et reste auprès des villageois, qui depuis plusieurs heures restent prostrés à se resserrer les uns contre les autres pour s’apporter autant que faire se peut un minimum de chaleur devant la température anormalement basse qui sévit actuellement et à laquelle ils ne sont pas habitués.
- Rrrrrr !!!!
Okoumé reporte son regard vers celle qui vient de pousser ce feulement puissant.
- Rrrrrr !!!
Akim s’approche de son père le visage grave.
- Elle veut que nous aussi nous nous mettions en route père !!
- Comment peux-tu connaître ses intentions ?
- Je ne saurais l’expliquer père !! C’est comme si je l’avais ressenti au fond de moi !!
Les panthères se regroupent à l’orée de la clairière, semblant attendre que les marche-debouts en fassent autant et celle qui de toute évidence dirige le groupe tourne à nouveau la tête vers le chef Massaï.
- Rrrrr !!!
- (Akim) Le temps presse père !! Il faut la suivre avec toute la tribu, un danger approche !!
Okoumé comprend alors que son plus jeune fils porte en lui la voix des dieux, dieux qui pourtant n’ont laissé aucun signe de vie depuis qu’ils sont venus se réfugier ici et il donne les ordres en conséquence pour que la tribu lève rapidement le camp, quittant bientôt la clairière où ils viennent de passer ces derniers jours pour suivre les félins qui adaptent leur marche à celle des plus faibles.
***/***
« Centre de commandement des armées, quelque part en France »
Ils sont plusieurs dizaines à suivre avec attention les images satellites qui leur parviennent en direct depuis cette région d’Afrique où des choses pour le moins inhabituelles semblent se passer.
La transmission est relayée vers chaque pays allié qui suive eux aussi avec le même intérêt manifeste, ces zones où des groupes suffisamment importants pour laisser une empreinte thermique visible par les appareils sophistiqués du satellite, semblent converger vers un but qui leur est propre.
Ces manœuvres ont très certainement un sens, quoique encore incompris par la plupart d’entre eux mais qui sont certainement en rapport direct avec soit le refroidissement temporaire de la planète, soit les mouvements militaires de ces derniers jours qui ont lieu également dans cette zone.
Un officier de transmissions s’approche du personnage imposant tant par sa fonction que par son physique, il le salue avant de prendre la parole.
- Nous avons des nouvelles du jeune De Bierne monsieur !!
- (Le président) Je vous écoute !!
- Il semblerait qu’il dorme monsieur.
Le président ne peut masquer le sourire mi-amusé, mi-ironique qui lui vient à l’annonce de la nouvelle.
- C’est bien le seul !!
2eme ANNÉE Pâques : (78/127) (Afrique) (Mercredi) (Ça s’appelle faire le mur)
« Chambre de Florian, centre hospitalier »
J’ouvre les yeux satisfaits que tout soit en place, les choses maintenant peuvent continuer sans intervention de ma part et toute tentative agressive de la part de qui que ce soit à l’encontre d’une personne innocente, se verra irrémédiablement réprimer avant même d’avoir pu occasionner un quelconque autre dommage.
J’espère que le simple fait de se retrouver en face de ceux que j’ai appelés à l’aide, fera comprendre à ces gens qu’il est vain de poursuivre les ordres qu’ils ont reçus sans en payer le prix fort.
C’est donc avec une tout autre idée en tête que j’envoie voler la couette du lit pour rejoindre mes amis maintenant que je me sens comme neuf.
- Miaou !!
Je baisse les yeux justes à temps, avant de poser les pieds par terre.
- Vous faites bien de prévenir vous deux Hi ! Hi ! Sinon je vous marchais dessus !! Bon !! Où sont mes fringues ? Je ne vais quand même pas me balader dans les couloirs le cul à l’air Hi ! Hi ! Quoi que ça donnerait des idées à certains Hi ! Hi !
- Miaou !!
- Bon !! D’accord !! À moi aussi Hi ! Hi !
Heureusement ils sont dans le placard avec mon sac à dos, je m’habille donc chaudement parce que j’ai l’intention de sortir en sachant très bien à quoi m’attendre dehors.
Je regarde un instant avec les yeux de Thomas pour voir où il est actuellement, un sourire me vient à constater qu’ils sont tous attablés dans ce qu’il semble être le restaurant d’un hôtel et que comme à leurs habitudes, l’ambiance est plutôt à la déconne encore une fois.
C’est en passant dans la salle de bains de la chambre pour me passer un coup vite fait sur le visage, que ma tignasse rousse me rappelle à l’ordre et qu’il serait bon de dissimuler si je ne veux pas être intercepté par le service de sécurité qui risquerait au mieux de me coller aux basques alors que je n’ai qu’une envie, rejoindre tranquillement mes amis pour passer la soirée avec eux.
J’ouvre la porte de la chambre en jetant un coup d’œil dans le couloir.
- Passez devant vous deux et trouvez-moi un passage libre vers le vestiaire des toubibs !!
- Miaou !!
Pendant que « Tic » et « Tac » partent à toutes pattes en exploration, je repousse la porte pour ne pas attirer l’attention et j’attends tranquillement leur retour qui d’ailleurs ne tarde pas.
Le museau de « Tic » apparaît en premier et ses grands yeux se fixent dans les miens avec l’intensité de tout l’amour qu’il me porte.
Le temps d’une brève caresse et nous voilà empruntant les couloirs comme des voleurs jusqu’à une porte où ils s’arrêtent, me laissant l’ouvrir pour entrer à l’intérieur de la pièce avec eux.
- C’est parfait les gars !! Juste ce qu’il me fallait !!
- Miaou !!
Une fois revêtu d’une blouse blanche de chirurgie à peu près à ma taille, d’un masque me cachant le visage et en dernier lieu d’une charlotte qui cache ma tignasse rousse, je ressors beaucoup moins discrètement en envoyant mes deux chats en avant pour pas que cette fois si ce soit eux qui me fassent repérer.
Je traverse ainsi plusieurs couloirs sans que personne ne fasse plus que ça attention à moi, c’est l’arrivée d’une ambulance qui me donne le prétexte pour sortir et passer sous le nez de plusieurs soldats qui gardent la porte de sortie.
Ensuite rien de plus facile que de me débarrasser de mon accoutrement dans un coin tranquille, pour repartir d’un bon pas dans la rue étrangement déserte quoique la température approchant les zéros degrés y soit très certainement pour beaucoup.
Il me suffit de plonger dans les souvenirs de Thomas pour trouver le chemin menant à l’hôtel où ils se trouvent, ces quelques kilomètres à pieds me font du bien et c’est en grande forme que j’y arrive enfin, sauf qu’eux ne sont plus dans la salle du restaurant quand j’y pénètre à mon tour.
Je vais cette fois pour contacter Thomas quand je me rends compte de l’état de panique dans lequel il se trouve, de vouloir lui faire une surprise je lui ai sans le vouloir fermé mon esprit et ma disparition de la chambre d’hôpital qui lui a sans doute été rapporté entre-temps, l’a mis dans une angoisse telle que je me retrouve tout honteux de lui avoir joué ce tour même s’il n’était pas voulu de ma part.
- Thomas !!!
La reprise soudaine du contact mental avec mon chéri me revient comme un boomerang et je prends en pleine poire l’immense soulagement qui relâche sa tension, m’attendant maintenant à l’engueulade méritée qui ne va pas manquer de suivre.
2eme ANNÉE Pâques : (79/127) (Afrique) (Mercredi) (Soulagement)
« Poste de sécurité du centre hospitalier, quelque temps plus tôt »
- Comment ça, il a disparu !!!
- Il n’est plus dans sa chambre mon commandant, personne ne l’a vu sortir.
- Mettez tout le monde en alerte !! Il faut absolument le retrouver !!
- C’est déjà fait mon commandant et des patrouilles fouillent systématiquement chaque véhicule qui sort de la ville.
- Ce n’est pas suffisant !! Ratissez-moi chaque maison, nous devons le retrouver vous m’entendez !!
- Je vais faire demander des renforts mon commandant !!
- Tenez-moi informé dès que possible, je vais voir quelles actions je peux mener de mon côté auprès des autorités locales.
- À vos ordres mon commandant !!
Le commandant attend que l’officier soit sorti pour appeler d’une voix de stentor son ordonnance.
- Lieutenant !!!
Le jeune officier entre visiblement surpris.
- Mon commandant ??
- Faites appeler les deux officiers de police responsables de la sécurité du chantier.
- Bien mon commandant !!
***/***
« Thomas »
Quand il entend la voix de Florian l’appeler, Thomas en a le cœur qui fait un bond douloureux dans sa poitrine.
- Florian ?? Tu vas bien ?? Tout le monde te cherche partout !!
- Tu ne vas pas me crier dessus hein ?
Thomas bien que ce ne soit pas l’envie qui lui en manque, ne peut s’empêcher de sourire tendrement à la petite voix pas rassurée qu’a prise son chéri.
- Mais non allons !! Juste que tu mérites une bonne claque sur les fesses pour t’être amusé à nous faire une telle frayeur !!
- Tu vas vraiment me taper dessus ?
C’en est trop pour Thomas qui éclate de rire, surprenant ainsi ceux qui sont avec lui.
- Arrête de faire ça, tu veux bien Hi ! Hi ! Dis-moi plutôt où tu es et pourquoi je n’étais plus en contact avec toi ?
- Je voulais juste te faire une surprise en vous rejoignant à l’hôtel, c’est d’ailleurs là où je me trouve.
Antonin tout comme les quelques amis de Florian qui étaient à sa recherche avec Thomas, le regarde bizarrement tout du moins au début avant qu’ils ne comprennent enfin l’origine de son changement radical d’expression.
- C’est « Flo » ? Il va bien ?
Thomas lui envoie un clin d’œil accompagné d’un signe de tête affirmatif, ses pensées toujours liées à celle de son petit rouquin.
- Tout va bien les gars, il voulait juste nous faire une surprise et il ne s’attendait pas à ce que ça tourne en mode panique, nous allons prévenir pour qu’on arrête les recherches et nous le rejoindrons là-bas.
- (Raphaël) Il va prendre cher l’autre zigoto !! Paroles de Raphaël !! On n’a pas idée de nous foutre une trouille pareille !!
Les paroles de Raphaël n’étant pas dénuées d’une certaine pointe de chaleur que tous comprennent bien, Patricia qui était tournée vers lui, voit bien le visage d’Antonin s’assombrir un bref instant et comprend qu’il a plus de mal qu’elle à accepter ces moments de « partages » entre Florian et ses quelques amis très proches.
Elle le prend doucement par la taille en l’entraînant un peu plus loin pour lui parler.
- Moi aussi j’ai trouvé ça bizarre au début tu sais ?
- Quoi donc ?
- Les relations qu’ils ont entre eux bien sûr !!
- C’est comme ça, je n’y peux rien !!
- Pourquoi tu te forces alors ?
- Comment ça je me force ? Je n’ai jamais rien fait avec personne d’autre que Florian et Thomas !!
Patricia le regarde, surprise de sa réponse.
- Ah !! Je croyais !!
- Ce sont mes amis rien de plus et je n’ai aucune envie que ça aille plus loin, maintenant je le savais au départ et j’accepte la situation tout comme toi d’ailleurs, ça ne te fait rien que Yuan…
- Yuan les aime vraiment !! Il m’aime aussi et il a tout autant besoin d’eux que de moi, je l’ai bien compris et je sais qu’il serait malheureux s’il devait faire un choix.
Antonin relève la tête pour fixer son amie dans les yeux, Patricia y voit tellement de douceur qu’elle s’en émeut et une larme de tendresse envers ce jeune garçon si sensible lui coule lentement sur la joue.
- Tu es un garçon comme on n’en rencontre que très peu dans une vie tout entière Antonin.
« Poste de surveillance militaire à l’ouest du dispensaire »
Le peloton s’accroupit au fond du poste de guet en fermant les yeux et en priant de tout son cœur, s’attendant à chaque instant à être submergé par la vague de fourmis qui dévore tout sur son passage.
Le crissement des mandibules devient très vite assourdissant, atteignant son paroxysme quand ils se retrouvent encerclés et à leur plus grande surprise dix minutes plus tard le son commence à s’atténuer petit à petit, leur faisant rouvrir les yeux heureux de constater qu’ils sont toujours de ce monde.
Leurs têtes se redressent alors avec curiosité et ils aperçoivent le dos de l’arrière-garde qui disparaît sous les frondaisons, se rendant comme à un appel.
- Vous avez compris quelque chose sergent ?
- À part que nous sommes vivants ? Pas grand-chose en fait !!
- Pas une seule de ces bestioles n’est venue sur nous sergent !! C’est quand même incroyable !! Alors que je pensais bien ma dernière heure arrivée !!
- Et moi donc !! Bah !! Ce n’était peut-être qu’une autre espèce de fourmis en migration et non pas cette fameuse Marabounta !! Les deux Massaïs ont dû faire erreur !! Heureusement d’ailleurs, comme ça, il y a eu plus de peur que de mal.
Un des deux autochtones relève la tête visiblement vexé des paroles du militaire blanc.
- Nous savoir reconnaître Marabounta homme blanc !!
- (Le sergent) Tiens !! Tu parles notre langue ??
- Moi parler un peu la langue des blancs !!
- (Le sergent) Bon admet que ce soit cette fameuse Marabounta qui vient de nous passer sous le nez !! Comment expliques-tu qu’elles ne nous aient rien faits ??
- Marabounta envoyé par le dieu des dieux pour défendre village et clairière sacrée !!
- (Le sergent) Pourtant tu crevais de peur autant que nous ??
- Moi juste comprendre maintenant homme blanc !! Sinon Marabounta dévorer nous à son passage.
- (Un des soldats) Vous comprenez quelque chose à ces paroles sergent ?
Le sergent réfléchit un moment avant de répondre, il se souvient d’une conversation récente avec un des policiers qui surveille le chantier et tout particulièrement une phrase dite avec amusement par Dorian le fameux policier avec qui il a sympathisé depuis.
- Ton dieu des dieux ne serait-il pas rouquin par hasard ?
Le Massaï visiblement ne comprend pas le terme et le sergent reprend la parole en tentant de trouver les mots simples qu’il comprendra.
- Un rouquin c’est un type qui a les cheveux rouges, tu comprends ?
- Rouge ?
- Oui enfin pas tout à fait quand même !! Disons plutôt comme les flammes sortant d’un grand feu de bois.
Les militaires observent avec surprise la réaction de l’homme quasiment nu qui d’un coup s’agenouille et se prosterne en psalmodiant une incantation, bientôt suivit par son compagnon visiblement pris lui aussi par une forte dévotion mystique.
- (Un soldat troublé) Qu’est-ce qu’il leur prend sergent ?
- (Le sergent) Le garçon que nous sommes venus protéger tu te rappelles ? Eh bien je pense que pour eux il est comme un dieu !! Va savoir pourquoi ?
- Pfttt !!! N’importe quoi !! Ces peuplades sont vraiment primitives pour croire en des choses pareilles sergent !!
- Comment expliques-tu cette histoire de Marabounta alors ?
- Un coup de chance sergent, rien de plus !! Ce n’est pas comme il semble le croire, l’arrivée du jeune De Bierne qui a rassemblé toutes ces fourmis quand même !!
Une ombre vient masquer soudainement le soleil, les hommes par réflexe lèvent les yeux au ciel et le sergent d’une voix bizarre reprend la parole en pointant un doigt vers ce qui leur masque un temps la lumière du jour.
- Il doit bien pourtant y avoir une explication à tout ceci tu ne crois pas ?
Des milliers d’oiseaux de toutes espèces suivent la même direction que celle qu’ont prise les fourmis quelques instants plus tôt, dans un silence absolu donnant brusquement un grand frisson d’appréhension aux hommes qui suivent leur passage du regard.
2eme ANNÉE Pâques : (77/127) (Afrique) (Mercredi) (État de guerre) (suite)
« Camp nord-coréen camouflé quelque part dans la jungle »
Les hommes s’apprêtent à repartir une nouvelle fois au combat, leurs officiers ayant mis au point une nouvelle stratégie qui devrait leur permettre d’arriver aux abords du centre hospitalier où se trouve celui qu’ils sont venus capturer.
Les ordres sont clairs, il ne doit rien arriver au jeune garçon mais ne stipulent pas qu’il en va de même pour ceux qui le protègent ou qui l’accompagnent.
La dernière communication radio a été très précise à ce sujet et les deux émissaires Russes qui les guident depuis le début de cette opération militaire, seront particulièrement attentifs à ce que tout se déroule comme prévu.
C’est donc en formant quatre groupes distincts, qu’ils se séparent et se perdent rapidement de vue dans cet environnement particulièrement dense, chaque formation devant parvenir au même but sans plus se préoccuper des autres.
***/***
« Clairière des arbres tourmentés »
Okoumé redresse la tête car soudainement ses sens viennent de se mettre en alerte, il observe la faune sauvage encerclant sa tribu qui dans un même élan commence à se mettre en mouvement comme si un ordre venait soudainement de leur parvenir.
Seul le groupe de panthères autour de « Kinou » ne suit pas le mouvement et reste auprès des villageois, qui depuis plusieurs heures restent prostrés à se resserrer les uns contre les autres pour s’apporter autant que faire se peut un minimum de chaleur devant la température anormalement basse qui sévit actuellement et à laquelle ils ne sont pas habitués.
- Rrrrrr !!!!
Okoumé reporte son regard vers celle qui vient de pousser ce feulement puissant.
- Rrrrrr !!!
Akim s’approche de son père le visage grave.
- Elle veut que nous aussi nous nous mettions en route père !!
- Comment peux-tu connaître ses intentions ?
- Je ne saurais l’expliquer père !! C’est comme si je l’avais ressenti au fond de moi !!
Les panthères se regroupent à l’orée de la clairière, semblant attendre que les marche-debouts en fassent autant et celle qui de toute évidence dirige le groupe tourne à nouveau la tête vers le chef Massaï.
- Rrrrr !!!
- (Akim) Le temps presse père !! Il faut la suivre avec toute la tribu, un danger approche !!
Okoumé comprend alors que son plus jeune fils porte en lui la voix des dieux, dieux qui pourtant n’ont laissé aucun signe de vie depuis qu’ils sont venus se réfugier ici et il donne les ordres en conséquence pour que la tribu lève rapidement le camp, quittant bientôt la clairière où ils viennent de passer ces derniers jours pour suivre les félins qui adaptent leur marche à celle des plus faibles.
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« Centre de commandement des armées, quelque part en France »
Ils sont plusieurs dizaines à suivre avec attention les images satellites qui leur parviennent en direct depuis cette région d’Afrique où des choses pour le moins inhabituelles semblent se passer.
La transmission est relayée vers chaque pays allié qui suive eux aussi avec le même intérêt manifeste, ces zones où des groupes suffisamment importants pour laisser une empreinte thermique visible par les appareils sophistiqués du satellite, semblent converger vers un but qui leur est propre.
Ces manœuvres ont très certainement un sens, quoique encore incompris par la plupart d’entre eux mais qui sont certainement en rapport direct avec soit le refroidissement temporaire de la planète, soit les mouvements militaires de ces derniers jours qui ont lieu également dans cette zone.
Un officier de transmissions s’approche du personnage imposant tant par sa fonction que par son physique, il le salue avant de prendre la parole.
- Nous avons des nouvelles du jeune De Bierne monsieur !!
- (Le président) Je vous écoute !!
- Il semblerait qu’il dorme monsieur.
Le président ne peut masquer le sourire mi-amusé, mi-ironique qui lui vient à l’annonce de la nouvelle.
- C’est bien le seul !!
2eme ANNÉE Pâques : (78/127) (Afrique) (Mercredi) (Ça s’appelle faire le mur)
« Chambre de Florian, centre hospitalier »
J’ouvre les yeux satisfaits que tout soit en place, les choses maintenant peuvent continuer sans intervention de ma part et toute tentative agressive de la part de qui que ce soit à l’encontre d’une personne innocente, se verra irrémédiablement réprimer avant même d’avoir pu occasionner un quelconque autre dommage.
J’espère que le simple fait de se retrouver en face de ceux que j’ai appelés à l’aide, fera comprendre à ces gens qu’il est vain de poursuivre les ordres qu’ils ont reçus sans en payer le prix fort.
C’est donc avec une tout autre idée en tête que j’envoie voler la couette du lit pour rejoindre mes amis maintenant que je me sens comme neuf.
- Miaou !!
Je baisse les yeux justes à temps, avant de poser les pieds par terre.
- Vous faites bien de prévenir vous deux Hi ! Hi ! Sinon je vous marchais dessus !! Bon !! Où sont mes fringues ? Je ne vais quand même pas me balader dans les couloirs le cul à l’air Hi ! Hi ! Quoi que ça donnerait des idées à certains Hi ! Hi !
- Miaou !!
- Bon !! D’accord !! À moi aussi Hi ! Hi !
Heureusement ils sont dans le placard avec mon sac à dos, je m’habille donc chaudement parce que j’ai l’intention de sortir en sachant très bien à quoi m’attendre dehors.
Je regarde un instant avec les yeux de Thomas pour voir où il est actuellement, un sourire me vient à constater qu’ils sont tous attablés dans ce qu’il semble être le restaurant d’un hôtel et que comme à leurs habitudes, l’ambiance est plutôt à la déconne encore une fois.
C’est en passant dans la salle de bains de la chambre pour me passer un coup vite fait sur le visage, que ma tignasse rousse me rappelle à l’ordre et qu’il serait bon de dissimuler si je ne veux pas être intercepté par le service de sécurité qui risquerait au mieux de me coller aux basques alors que je n’ai qu’une envie, rejoindre tranquillement mes amis pour passer la soirée avec eux.
J’ouvre la porte de la chambre en jetant un coup d’œil dans le couloir.
- Passez devant vous deux et trouvez-moi un passage libre vers le vestiaire des toubibs !!
- Miaou !!
Pendant que « Tic » et « Tac » partent à toutes pattes en exploration, je repousse la porte pour ne pas attirer l’attention et j’attends tranquillement leur retour qui d’ailleurs ne tarde pas.
Le museau de « Tic » apparaît en premier et ses grands yeux se fixent dans les miens avec l’intensité de tout l’amour qu’il me porte.
Le temps d’une brève caresse et nous voilà empruntant les couloirs comme des voleurs jusqu’à une porte où ils s’arrêtent, me laissant l’ouvrir pour entrer à l’intérieur de la pièce avec eux.
- C’est parfait les gars !! Juste ce qu’il me fallait !!
- Miaou !!
Une fois revêtu d’une blouse blanche de chirurgie à peu près à ma taille, d’un masque me cachant le visage et en dernier lieu d’une charlotte qui cache ma tignasse rousse, je ressors beaucoup moins discrètement en envoyant mes deux chats en avant pour pas que cette fois si ce soit eux qui me fassent repérer.
Je traverse ainsi plusieurs couloirs sans que personne ne fasse plus que ça attention à moi, c’est l’arrivée d’une ambulance qui me donne le prétexte pour sortir et passer sous le nez de plusieurs soldats qui gardent la porte de sortie.
Ensuite rien de plus facile que de me débarrasser de mon accoutrement dans un coin tranquille, pour repartir d’un bon pas dans la rue étrangement déserte quoique la température approchant les zéros degrés y soit très certainement pour beaucoup.
Il me suffit de plonger dans les souvenirs de Thomas pour trouver le chemin menant à l’hôtel où ils se trouvent, ces quelques kilomètres à pieds me font du bien et c’est en grande forme que j’y arrive enfin, sauf qu’eux ne sont plus dans la salle du restaurant quand j’y pénètre à mon tour.
Je vais cette fois pour contacter Thomas quand je me rends compte de l’état de panique dans lequel il se trouve, de vouloir lui faire une surprise je lui ai sans le vouloir fermé mon esprit et ma disparition de la chambre d’hôpital qui lui a sans doute été rapporté entre-temps, l’a mis dans une angoisse telle que je me retrouve tout honteux de lui avoir joué ce tour même s’il n’était pas voulu de ma part.
- Thomas !!!
La reprise soudaine du contact mental avec mon chéri me revient comme un boomerang et je prends en pleine poire l’immense soulagement qui relâche sa tension, m’attendant maintenant à l’engueulade méritée qui ne va pas manquer de suivre.
2eme ANNÉE Pâques : (79/127) (Afrique) (Mercredi) (Soulagement)
« Poste de sécurité du centre hospitalier, quelque temps plus tôt »
- Comment ça, il a disparu !!!
- Il n’est plus dans sa chambre mon commandant, personne ne l’a vu sortir.
- Mettez tout le monde en alerte !! Il faut absolument le retrouver !!
- C’est déjà fait mon commandant et des patrouilles fouillent systématiquement chaque véhicule qui sort de la ville.
- Ce n’est pas suffisant !! Ratissez-moi chaque maison, nous devons le retrouver vous m’entendez !!
- Je vais faire demander des renforts mon commandant !!
- Tenez-moi informé dès que possible, je vais voir quelles actions je peux mener de mon côté auprès des autorités locales.
- À vos ordres mon commandant !!
Le commandant attend que l’officier soit sorti pour appeler d’une voix de stentor son ordonnance.
- Lieutenant !!!
Le jeune officier entre visiblement surpris.
- Mon commandant ??
- Faites appeler les deux officiers de police responsables de la sécurité du chantier.
- Bien mon commandant !!
***/***
« Thomas »
Quand il entend la voix de Florian l’appeler, Thomas en a le cœur qui fait un bond douloureux dans sa poitrine.
- Florian ?? Tu vas bien ?? Tout le monde te cherche partout !!
- Tu ne vas pas me crier dessus hein ?
Thomas bien que ce ne soit pas l’envie qui lui en manque, ne peut s’empêcher de sourire tendrement à la petite voix pas rassurée qu’a prise son chéri.
- Mais non allons !! Juste que tu mérites une bonne claque sur les fesses pour t’être amusé à nous faire une telle frayeur !!
- Tu vas vraiment me taper dessus ?
C’en est trop pour Thomas qui éclate de rire, surprenant ainsi ceux qui sont avec lui.
- Arrête de faire ça, tu veux bien Hi ! Hi ! Dis-moi plutôt où tu es et pourquoi je n’étais plus en contact avec toi ?
- Je voulais juste te faire une surprise en vous rejoignant à l’hôtel, c’est d’ailleurs là où je me trouve.
Antonin tout comme les quelques amis de Florian qui étaient à sa recherche avec Thomas, le regarde bizarrement tout du moins au début avant qu’ils ne comprennent enfin l’origine de son changement radical d’expression.
- C’est « Flo » ? Il va bien ?
Thomas lui envoie un clin d’œil accompagné d’un signe de tête affirmatif, ses pensées toujours liées à celle de son petit rouquin.
- Tout va bien les gars, il voulait juste nous faire une surprise et il ne s’attendait pas à ce que ça tourne en mode panique, nous allons prévenir pour qu’on arrête les recherches et nous le rejoindrons là-bas.
- (Raphaël) Il va prendre cher l’autre zigoto !! Paroles de Raphaël !! On n’a pas idée de nous foutre une trouille pareille !!
Les paroles de Raphaël n’étant pas dénuées d’une certaine pointe de chaleur que tous comprennent bien, Patricia qui était tournée vers lui, voit bien le visage d’Antonin s’assombrir un bref instant et comprend qu’il a plus de mal qu’elle à accepter ces moments de « partages » entre Florian et ses quelques amis très proches.
Elle le prend doucement par la taille en l’entraînant un peu plus loin pour lui parler.
- Moi aussi j’ai trouvé ça bizarre au début tu sais ?
- Quoi donc ?
- Les relations qu’ils ont entre eux bien sûr !!
- C’est comme ça, je n’y peux rien !!
- Pourquoi tu te forces alors ?
- Comment ça je me force ? Je n’ai jamais rien fait avec personne d’autre que Florian et Thomas !!
Patricia le regarde, surprise de sa réponse.
- Ah !! Je croyais !!
- Ce sont mes amis rien de plus et je n’ai aucune envie que ça aille plus loin, maintenant je le savais au départ et j’accepte la situation tout comme toi d’ailleurs, ça ne te fait rien que Yuan…
- Yuan les aime vraiment !! Il m’aime aussi et il a tout autant besoin d’eux que de moi, je l’ai bien compris et je sais qu’il serait malheureux s’il devait faire un choix.
Antonin relève la tête pour fixer son amie dans les yeux, Patricia y voit tellement de douceur qu’elle s’en émeut et une larme de tendresse envers ce jeune garçon si sensible lui coule lentement sur la joue.
- Tu es un garçon comme on n’en rencontre que très peu dans une vie tout entière Antonin.
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