07-09-2020, 11:13 AM
2eme ANNÉE Pâques : (72/127) (Afrique) (Mercredi matin) (État de guerre) (suite)
« Centre hospitalier, bureau des affaires militaires alliées »
Le commandant reste un instant dans ses pensées avant de s’incliner légèrement devant Amid qui lui fait comprendre d’un signe de la main que c’est bon et qu’il serait bien de passer aux raisons de sa venue.
- Je viens aux nouvelles de mon ami Florian !! J’ai appris qu’il était hospitalisé dans cet établissement et ensuite que d’importants mouvements de troupes se déployaient dans la région, de là à ce que les deux événements soient liés il n’y a qu’un pas à faire.
- (Joseph) Je me garderai bien de le faire votre altesse !! Si les événements militaires sont dus à la présence de Florian, son état soudain de faiblesse n’a rien à voir je peux vous l’assurer !!
- (Amid) Très bien !! Comment va-t-il ?
- (Joseph) Tout est redevenu normal ce matin votre altesse, ses amis pourront vous rassurer et vous confirmer qu’il en va bien ainsi pour Florian.
Amid se tourne vers Raphaël.
- C’est vrai ?
- (Raphaël) Oui !! Thomas et Antonin sont avec lui, tu devrais aller lui faire un petit coucou et tu verras par toi-même !!
- (Amid) J’aimerais connaître avant le pourquoi de ce déploiement militaire, si ce n’est pas trop indiscret de ma part bien sûr !! Au fait !! Qui est cet Antonin ? Je ne me souviens pas de lui ?
Yuan sourit en faisant un clin d’œil à Christophe.
- C’est le secrétaire particulier de Florian Hi ! Hi ! Sans doute était-il jaloux de ton père et voulait-il avoir le sien Hi ! Hi !
Amid ne semble pas plus curieux que ça, sans doute parce que pour lui la polygamie est dans l’ordre des choses, il se contente de sourire à son tour pour répondre à son ami.
- Je vais finir par devenir jaloux s’il continue !!
Le jeune prince redevient sérieux en refaisant face à Joseph.
- Quel genre de danger court Florian pour avoir droit à un tel déploiement de troupes en protection de sa personne ?
- (Joseph) C’est justement la question que nous nous posons votre altesse, les Coréens du nord ne s’étaient jamais intéressés à lui jusqu’à maintenant et nous ignorons leurs intentions, bien que nous ayons déjà subi une attaque en règle de leur part.
- (Amid) Florian est-il au courant ?
- (Joseph) Je ne le pense pas votre altesse !!
- (Amid) Peut-être serait-il bon de l’y mettre rapidement alors !! C’est le premier concerné et il voudra sans doute repartir en France.
- (Le commandant) Sauf le respect que je vous dois jeune homme, cette affaire n’est absolument pas de votre ressort et je vous demanderai de rester en dehors de tout ceci.
Il se tourne alors vers Yuan.
- Et la recommandation vaut aussi pour vous !! Je suis certain que vos pères iraient dans mon sens, aussi je vous prierai de ne plus vous mêler des affaires de l’armée et de nous laisser gérer les opérations entre personnes formées pour le faire, me suis-je bien fait comprendre ??
***/***
« Dans la chambre de Florian, après la visite de Christophe et Amid »
La conversation entre les trois amis ressemble étrangement à celle qui s’est déroulée dans le bureau où siègent les officiers, sauf peut-être en ce qui est des conclusions qui si les militaires les entendaient, leur amèneraient très certainement des sueurs froides quant à la sécurité du jeune De Bierne et de ses amis.
- (Thomas) Tu ne devrais pas faire ça Florian, c’est bien trop dangereux !!
- Je dois rejoindre le dispensaire, il y a des hommes qui sont blessés là-bas et qui souffrent à cause de moi.
- (Antonin) Il y a des médecins militaires qui sont partis pour leur donner les soins que réclame leur état, tu n’as pas à prendre autant de risques « Flo » !! Tu n’es pas formé comme eux le sont pour ce genre de situations !!
Mes deux amis font front commun pour me dissuader de prendre part à ce qui ressemble bien être un état de guerre, j’apprécie à sa juste valeur leurs avis tout en souriant intérieurement sur la façon qu’ils ont d’être proches l’un de l’autre.
2eme ANNÉE Pâques : (73/127) (Afrique) (Mercredi matin) (État de guerre) (suite)
Quelque chose me pousse pourtant à ne pas tenir compte de leur avis, sans doute un savoir profondément enfoui dans mon inconscient et qui me fait relativiser le danger potentiel encouru à vouloir me rendre sur place.
- Vous ne me faites plus confiance ?
- (Thomas) Ne dis pas n’importe quoi « Flo » !! C’est moins une histoire de confiance que le fait que cela concerne l’armée et jusqu’à preuve du contraire, je serai le premier étonné de l’apprendre si ce n’était pas le cas. Nous n’en faisons pas partie !!
- (Antonin) Thomas a entièrement raison !! Nous irons visiter le dispensaire quand nous en aurons l’autorisation, comment réagirais-tu si l’un d’entre nous venait à être blessé ou tué ?
- Cela ne sera pas !!
- (Antonin surpris) Comment peux-tu en être aussi sûr ??
- Tout simplement parce que je ne le veux pas !!
Un moment de silence suit mes dernières paroles, étonné moi-même de les avoir prononcées et le désarroi peut se lire également sur le visage de mes deux amis.
- (Thomas) Tu es sûr que tu te sens bien « Flo » ?
- (Antonin) Tu te rends compte de ce que tu viens de dire ??
- Je n’ai pas réfléchi et ça m’est venu comme ça !! J’avoue que je ne comprends pas plus que vous, ce qu’il m’a pris de dire ça !!
- (Thomas) Nous allons te laisser te reposer, c’est sans doute la fatigue et n’oublie pas que si tu es ici, c’est justement parce que tu ne vas pas bien !! Essaie de dormir un peu, nous reviendrons te voir dans l’après-midi et j’espère que cette fois tu ne diras plus des choses aussi insensées.
- Tu crois que je deviens fou ?
- (Thomas) Jamais je ne penserai une chose pareille !! Je crois plutôt que c’est le fait d’être ici qui te perturbe, rappelle-toi ta hantise depuis toutes ces années à chaque fois que nous avons parlé de l’Afrique ? L’accident de tes parents t’a fortement marqué et tu te retrouves là à quelques centaines de kilomètres à peine d’où ça s’est produit, je comprends que beaucoup de choses doivent se bousculer dans ta tête en ce moment.
- (Antonin) Thomas a raison « Flo » !! Repose-toi et nous reparlerons de tout ça quand tu iras mieux !!
Je préfère ne pas insister, peut-être ont-ils raison en fin de compte et ce même si je ressens au plus profond de mon esprit que le temps est un facteur clé, aussi je décide de m’allonger afin de réfléchir.
- Je vais essayer de dormir, vous feriez bien d’en faire autant !!
- (Thomas) Bonne idée, je suis crevé !! Tu viens « Tonin » ? Laissons le tranquille !!
J’ai déjà fermé les yeux depuis plusieurs secondes quand je sens une douceur humide suivit d’une autre sur mes lèvres quand mes deux chéris viennent m’embrasser avant de quitter la chambre.
J’attends quelques minutes sans rien faire avant qu’un sourire ne vienne plisser ma bouche, un son puissant sort alors de ma gorge parfaitement inaudible pour l’oreille humaine.
***/***
« Poste de surveillance à l’ouest du dispensaire, une heure plus tard »
Ils sont six soldats avec un sergent postés dans un endroit dégagé non loin du chantier momentanément abandonné, de là où ils sont ils peuvent surveiller une vaste zone de jungle et aussi les deux postes identiques au leur de chaque côté d’eux se trouvant à une cinquantaine de mètres chacun de leur propre position.
Le sergent fait son rapport en utilisant son téléphone satellite, quand une drôle de sensation lui fait lever les yeux et tendre l’oreille.
- Vous entendez les gars !!
- Quoi donc sergent ?
- C’était bizarre !!
- Bizarre comment sergent ?
L’homme ne répond pas, il s’enfonce un doigt dans chaque oreille en secouant vivement pour ensuite redevenir attentif aux choses qui l’entourent.
2eme ANNÉE Pâques : (74/127) (Afrique) (Mercredi matin) (État de guerre) (suite)
Un bruissement reprend alors, deux des soldats tendent l’oreille à leur tour.
- (Le sergent) Vous entendez cette fois les gars ?
- Oui sergent !! Qu’est-ce que c’est d’après vous ?
- Comment pourrais-je en avoir la moindre idée !!!
Les hommes se taisent pour mieux écouter ce qui semble se rapprocher rapidement de leur position, plusieurs centaines de mètres plus loin. Sortant en courant de la jungle apparaissent alors deux chasseurs Massaï.
- (Le sergent) Ne tirez pas !! Ce ne sont que des indigènes !!
- Ils semblent terrorisés sergent !!
Les deux chasseurs arrivent maintenant sur eux le visage couvert de transpiration, ils enjambent les sacs de sable formant le poste de guet et s’affalent au sol tout tremblants.
L’un des deux s’adresse aux militaires dans sa langue, les mots sortent à une vitesse si rapide que la section se regarde sans comprendre mais surtout en commençant à ressentir la peur qui émane des deux hommes.
Le sergent en prend un par les épaules, il le secoue suffisamment fort pour qu’il se calme un tant soit peu et finisse par le regarder dans les yeux, des yeux sombres fortement marqués par une peur viscérale.
- Du calme mon gars !! Dis-nous plutôt pourquoi tu meurs de trouille !!
Un mot sort enfin des lèvres de l’indigène, un simple mot, mais prononcé de telle façon et avec un tel effroi dans la voix, qu’il en donne le frisson aux militaires qui l’entendent.
- Marabounta !!!!
***/***
« Dans la clairière »
La tribu est maintenant complètement encerclée par les animaux sauvages venant de partout sans discontinuer depuis que la panthère est apparue avec ses petits.
Toute la faune de la région semble s’être donnée rendez-vous en ce lieu et pourtant une étrange paix règne, qui rend encore plus étrange ce rassemblement.
Okoumé a donné l’ordre à ses chasseurs de ne plus sortir de la clairière et de rester près des femmes, des vieillards et des enfants afin de les rassurer du mieux qu’ils le peuvent.
Prédateurs et gibiers se côtoient sans que cela semble les perturber, le chef Masaï comprend bien qu’il n’y a rien de naturel dans cette étrange situation et son regard se porte fréquemment vers les pierres semblant pourtant toujours inertes.
Un grondement lui fait dresser l’oreille, un grondement comme il n’en a plus entendu depuis son enfance et qui lui amène immédiatement un long frisson qui n’est pas dû à la baisse de température pourtant sensible de ces dernières heures, mais venant du plus profond de son atavisme ancestral.
Il se souvient alors des récits du père de son père qui racontait l’histoire de ces fourmis soldats dévoreuses de tout ce qui entravait leurs migrations et qui faisaient trembler les plus valeureux, détruisant tout sur leur passage en ne laissant que la terre dénudée derrière eux.
***/***
« Poste de surveillance militaire à l’ouest du dispensaire »
C’est comme un tapis vivant se répandant sur le sol en l’épousant à la perfection, le recouvrant à une vitesse phénoménale et bientôt toute l’étendue de végétation à perte de vue disparaît de leur vue, remplacer par la grisaille des carapaces chitineuses se dirigeant droit vers le chantier dans un grondement assourdissant.
Les militaires comprennent que cela va bientôt leur tomber dessus sans qu’ils ne puissent rien y faire, ils sont tellement tétanisés par la peur que leurs muscles refusent de leur obéir et qu’ils voient la mort se diriger vers eux constituée de centaines de millions de fourmis carnivores.
- Mon Dieu !! Nous sommes perdus !!
2eme ANNÉE Pâques : (75/127) (Afrique) (Mercredi) (État de guerre) (suite)
« Palais de l’Élysée, bureau du président »
Toc ! Toc !
- Oui !! Qu’est-ce que c’est ??
Sa secrétaire entre en faisant signe à quelqu’un derrière elle de patienter.
- C’est le directeur du centre de météorologie qui voudrait vous parler monsieur, il dit que c’est important.
- Faites-le entrer je vous prie.
- Bien monsieur !!
La femme s’écarte pour laisser pénétrer dans le bureau un homme couvert de fourrures jusqu’aux oreilles.
- (Le président) La température extérieure a encore baissé ?
- Nous avons relevé moins vingt-cinq intra-muros monsieur, nous pensons que nous devrions atteindre les moins trente-deux dans les prochaines heures.
- Vous auriez aussi bien pu me donner ce renseignement au téléphone plutôt que de vous déplacer en personne par ce froid de canard !!
- Ce n’était pas le but de ma visite monsieur !!
- Et quel est-il ?
L’homme s’approche du bureau pour y déposer un dossier contenant des vues satellites prises ses dernières heures, il l’ouvre et les étale devant les yeux du président qui se penche aussitôt dessus pour mieux voir.
- Et bien !! Le froid couvre presque toute la surface de la terre je vois !!
- Presque en effet monsieur et c’est justement ce « presque » qui m’a fait venir jusqu’ici.
L’homme prend un cliché en particulier et y pose son doigt pour montrer une région non encore recouverte par la molécule qui s’est maintenant étendue sur l’ensemble de la planète.
- C’est une région d’Afrique en particulier qui semble ne pas subir le refroidissement généralisé.
- Ne serait-ce pas situé par hasard sur un territoire nous appartenant ?
L’homme regarde le chef d’État la mine déconfite.
- C’est exact monsieur !! Vous étiez déjà au courant ?
- Bien sûr que non !! Mais j’ai ma petite idée quant à la cause de ce phénomène étrange, poursuivez donc car je présume que ce n’est pas tout !!
- C’est exact monsieur !! Nous avons zoomé sur cette zone avec des appareils spécialement adaptés pour y relever les sources de chaleur !! Tenez, regardez cet autre cliché !!
Le président observe attentivement ce qui bientôt lui amène un sursaut de surprise.
- Qu’est-ce donc cette zone rouge sur la photo ?
- Il semblerait que toute la vie animale de cette région se soit concentrée en ce point précis monsieur, nous n’en avons pas l’explication mais regardez cette photo-là !!
Il pose un nouveau cliché sur la pile en mettant son doigt sur une deuxième tache rouge beaucoup plus petite mais qui au vu de l’échelle du cliché représente une zone non négligeable.
- Cette tache de chaleur s’est formé en quelques heures elle aussi et elle progresse pour rejoindre la tâche principale, regardez ces différentes photos prisent à une dizaine de minutes d’intervalle !!
L’homme empile alors comme un jeu de carte plusieurs autres photographies prises depuis le satellite en montrant ainsi la progression de l’aura thermique qu’elle représente.
- (Le président troublé) Savez-vous ce que c’est ?
- Des fourmis monsieur !!
- De quoi !!!!
- Vous avez bien entendu, nous avons pris soin d’appeler les autorités de cette zone qui nous ont certifié qu’une importante migration était en cours et ce que vous voyez là, ce sont des centaines de millions voire plus de fourmis qui recouvrent entièrement le sol et se dirigent vers cette autre zone ou une majeure partie de la faune africaine semble s’être regroupée sans que nous en comprenions la raison. Quelques scientifiques toutefois amènent une hypothèse qui pourrait expliquer cela.
- Et quelle est-elle ?
- Qu’une source de chaleur les y a attirés alors que la vague de froid commençait à les atteindre.
- C’est absurde !!
- Pardon monsieur ??
- Je dis que c’est une hypothèse absurde, si c’était la raison de ce regroupement il en serait de même partout sur la planète ou une telle source de chaleur existe.
- Alors je ne vois pas ce qui a amené un tel rassemblement monsieur, c’est complètement incompréhensible !!
- Une armée !!! Voilà ce que c’est !!
- Monsieur ??
- Veuillez me laisser à présent et dites à ma secrétaire qu’elle convoque d’urgence le conseil militaire qui planifie nos actions actuelles menées dans cette zone !!
« Centre hospitalier, bureau des affaires militaires alliées »
Le commandant reste un instant dans ses pensées avant de s’incliner légèrement devant Amid qui lui fait comprendre d’un signe de la main que c’est bon et qu’il serait bien de passer aux raisons de sa venue.
- Je viens aux nouvelles de mon ami Florian !! J’ai appris qu’il était hospitalisé dans cet établissement et ensuite que d’importants mouvements de troupes se déployaient dans la région, de là à ce que les deux événements soient liés il n’y a qu’un pas à faire.
- (Joseph) Je me garderai bien de le faire votre altesse !! Si les événements militaires sont dus à la présence de Florian, son état soudain de faiblesse n’a rien à voir je peux vous l’assurer !!
- (Amid) Très bien !! Comment va-t-il ?
- (Joseph) Tout est redevenu normal ce matin votre altesse, ses amis pourront vous rassurer et vous confirmer qu’il en va bien ainsi pour Florian.
Amid se tourne vers Raphaël.
- C’est vrai ?
- (Raphaël) Oui !! Thomas et Antonin sont avec lui, tu devrais aller lui faire un petit coucou et tu verras par toi-même !!
- (Amid) J’aimerais connaître avant le pourquoi de ce déploiement militaire, si ce n’est pas trop indiscret de ma part bien sûr !! Au fait !! Qui est cet Antonin ? Je ne me souviens pas de lui ?
Yuan sourit en faisant un clin d’œil à Christophe.
- C’est le secrétaire particulier de Florian Hi ! Hi ! Sans doute était-il jaloux de ton père et voulait-il avoir le sien Hi ! Hi !
Amid ne semble pas plus curieux que ça, sans doute parce que pour lui la polygamie est dans l’ordre des choses, il se contente de sourire à son tour pour répondre à son ami.
- Je vais finir par devenir jaloux s’il continue !!
Le jeune prince redevient sérieux en refaisant face à Joseph.
- Quel genre de danger court Florian pour avoir droit à un tel déploiement de troupes en protection de sa personne ?
- (Joseph) C’est justement la question que nous nous posons votre altesse, les Coréens du nord ne s’étaient jamais intéressés à lui jusqu’à maintenant et nous ignorons leurs intentions, bien que nous ayons déjà subi une attaque en règle de leur part.
- (Amid) Florian est-il au courant ?
- (Joseph) Je ne le pense pas votre altesse !!
- (Amid) Peut-être serait-il bon de l’y mettre rapidement alors !! C’est le premier concerné et il voudra sans doute repartir en France.
- (Le commandant) Sauf le respect que je vous dois jeune homme, cette affaire n’est absolument pas de votre ressort et je vous demanderai de rester en dehors de tout ceci.
Il se tourne alors vers Yuan.
- Et la recommandation vaut aussi pour vous !! Je suis certain que vos pères iraient dans mon sens, aussi je vous prierai de ne plus vous mêler des affaires de l’armée et de nous laisser gérer les opérations entre personnes formées pour le faire, me suis-je bien fait comprendre ??
***/***
« Dans la chambre de Florian, après la visite de Christophe et Amid »
La conversation entre les trois amis ressemble étrangement à celle qui s’est déroulée dans le bureau où siègent les officiers, sauf peut-être en ce qui est des conclusions qui si les militaires les entendaient, leur amèneraient très certainement des sueurs froides quant à la sécurité du jeune De Bierne et de ses amis.
- (Thomas) Tu ne devrais pas faire ça Florian, c’est bien trop dangereux !!
- Je dois rejoindre le dispensaire, il y a des hommes qui sont blessés là-bas et qui souffrent à cause de moi.
- (Antonin) Il y a des médecins militaires qui sont partis pour leur donner les soins que réclame leur état, tu n’as pas à prendre autant de risques « Flo » !! Tu n’es pas formé comme eux le sont pour ce genre de situations !!
Mes deux amis font front commun pour me dissuader de prendre part à ce qui ressemble bien être un état de guerre, j’apprécie à sa juste valeur leurs avis tout en souriant intérieurement sur la façon qu’ils ont d’être proches l’un de l’autre.
2eme ANNÉE Pâques : (73/127) (Afrique) (Mercredi matin) (État de guerre) (suite)
Quelque chose me pousse pourtant à ne pas tenir compte de leur avis, sans doute un savoir profondément enfoui dans mon inconscient et qui me fait relativiser le danger potentiel encouru à vouloir me rendre sur place.
- Vous ne me faites plus confiance ?
- (Thomas) Ne dis pas n’importe quoi « Flo » !! C’est moins une histoire de confiance que le fait que cela concerne l’armée et jusqu’à preuve du contraire, je serai le premier étonné de l’apprendre si ce n’était pas le cas. Nous n’en faisons pas partie !!
- (Antonin) Thomas a entièrement raison !! Nous irons visiter le dispensaire quand nous en aurons l’autorisation, comment réagirais-tu si l’un d’entre nous venait à être blessé ou tué ?
- Cela ne sera pas !!
- (Antonin surpris) Comment peux-tu en être aussi sûr ??
- Tout simplement parce que je ne le veux pas !!
Un moment de silence suit mes dernières paroles, étonné moi-même de les avoir prononcées et le désarroi peut se lire également sur le visage de mes deux amis.
- (Thomas) Tu es sûr que tu te sens bien « Flo » ?
- (Antonin) Tu te rends compte de ce que tu viens de dire ??
- Je n’ai pas réfléchi et ça m’est venu comme ça !! J’avoue que je ne comprends pas plus que vous, ce qu’il m’a pris de dire ça !!
- (Thomas) Nous allons te laisser te reposer, c’est sans doute la fatigue et n’oublie pas que si tu es ici, c’est justement parce que tu ne vas pas bien !! Essaie de dormir un peu, nous reviendrons te voir dans l’après-midi et j’espère que cette fois tu ne diras plus des choses aussi insensées.
- Tu crois que je deviens fou ?
- (Thomas) Jamais je ne penserai une chose pareille !! Je crois plutôt que c’est le fait d’être ici qui te perturbe, rappelle-toi ta hantise depuis toutes ces années à chaque fois que nous avons parlé de l’Afrique ? L’accident de tes parents t’a fortement marqué et tu te retrouves là à quelques centaines de kilomètres à peine d’où ça s’est produit, je comprends que beaucoup de choses doivent se bousculer dans ta tête en ce moment.
- (Antonin) Thomas a raison « Flo » !! Repose-toi et nous reparlerons de tout ça quand tu iras mieux !!
Je préfère ne pas insister, peut-être ont-ils raison en fin de compte et ce même si je ressens au plus profond de mon esprit que le temps est un facteur clé, aussi je décide de m’allonger afin de réfléchir.
- Je vais essayer de dormir, vous feriez bien d’en faire autant !!
- (Thomas) Bonne idée, je suis crevé !! Tu viens « Tonin » ? Laissons le tranquille !!
J’ai déjà fermé les yeux depuis plusieurs secondes quand je sens une douceur humide suivit d’une autre sur mes lèvres quand mes deux chéris viennent m’embrasser avant de quitter la chambre.
J’attends quelques minutes sans rien faire avant qu’un sourire ne vienne plisser ma bouche, un son puissant sort alors de ma gorge parfaitement inaudible pour l’oreille humaine.
***/***
« Poste de surveillance à l’ouest du dispensaire, une heure plus tard »
Ils sont six soldats avec un sergent postés dans un endroit dégagé non loin du chantier momentanément abandonné, de là où ils sont ils peuvent surveiller une vaste zone de jungle et aussi les deux postes identiques au leur de chaque côté d’eux se trouvant à une cinquantaine de mètres chacun de leur propre position.
Le sergent fait son rapport en utilisant son téléphone satellite, quand une drôle de sensation lui fait lever les yeux et tendre l’oreille.
- Vous entendez les gars !!
- Quoi donc sergent ?
- C’était bizarre !!
- Bizarre comment sergent ?
L’homme ne répond pas, il s’enfonce un doigt dans chaque oreille en secouant vivement pour ensuite redevenir attentif aux choses qui l’entourent.
2eme ANNÉE Pâques : (74/127) (Afrique) (Mercredi matin) (État de guerre) (suite)
Un bruissement reprend alors, deux des soldats tendent l’oreille à leur tour.
- (Le sergent) Vous entendez cette fois les gars ?
- Oui sergent !! Qu’est-ce que c’est d’après vous ?
- Comment pourrais-je en avoir la moindre idée !!!
Les hommes se taisent pour mieux écouter ce qui semble se rapprocher rapidement de leur position, plusieurs centaines de mètres plus loin. Sortant en courant de la jungle apparaissent alors deux chasseurs Massaï.
- (Le sergent) Ne tirez pas !! Ce ne sont que des indigènes !!
- Ils semblent terrorisés sergent !!
Les deux chasseurs arrivent maintenant sur eux le visage couvert de transpiration, ils enjambent les sacs de sable formant le poste de guet et s’affalent au sol tout tremblants.
L’un des deux s’adresse aux militaires dans sa langue, les mots sortent à une vitesse si rapide que la section se regarde sans comprendre mais surtout en commençant à ressentir la peur qui émane des deux hommes.
Le sergent en prend un par les épaules, il le secoue suffisamment fort pour qu’il se calme un tant soit peu et finisse par le regarder dans les yeux, des yeux sombres fortement marqués par une peur viscérale.
- Du calme mon gars !! Dis-nous plutôt pourquoi tu meurs de trouille !!
Un mot sort enfin des lèvres de l’indigène, un simple mot, mais prononcé de telle façon et avec un tel effroi dans la voix, qu’il en donne le frisson aux militaires qui l’entendent.
- Marabounta !!!!
***/***
« Dans la clairière »
La tribu est maintenant complètement encerclée par les animaux sauvages venant de partout sans discontinuer depuis que la panthère est apparue avec ses petits.
Toute la faune de la région semble s’être donnée rendez-vous en ce lieu et pourtant une étrange paix règne, qui rend encore plus étrange ce rassemblement.
Okoumé a donné l’ordre à ses chasseurs de ne plus sortir de la clairière et de rester près des femmes, des vieillards et des enfants afin de les rassurer du mieux qu’ils le peuvent.
Prédateurs et gibiers se côtoient sans que cela semble les perturber, le chef Masaï comprend bien qu’il n’y a rien de naturel dans cette étrange situation et son regard se porte fréquemment vers les pierres semblant pourtant toujours inertes.
Un grondement lui fait dresser l’oreille, un grondement comme il n’en a plus entendu depuis son enfance et qui lui amène immédiatement un long frisson qui n’est pas dû à la baisse de température pourtant sensible de ces dernières heures, mais venant du plus profond de son atavisme ancestral.
Il se souvient alors des récits du père de son père qui racontait l’histoire de ces fourmis soldats dévoreuses de tout ce qui entravait leurs migrations et qui faisaient trembler les plus valeureux, détruisant tout sur leur passage en ne laissant que la terre dénudée derrière eux.
***/***
« Poste de surveillance militaire à l’ouest du dispensaire »
C’est comme un tapis vivant se répandant sur le sol en l’épousant à la perfection, le recouvrant à une vitesse phénoménale et bientôt toute l’étendue de végétation à perte de vue disparaît de leur vue, remplacer par la grisaille des carapaces chitineuses se dirigeant droit vers le chantier dans un grondement assourdissant.
Les militaires comprennent que cela va bientôt leur tomber dessus sans qu’ils ne puissent rien y faire, ils sont tellement tétanisés par la peur que leurs muscles refusent de leur obéir et qu’ils voient la mort se diriger vers eux constituée de centaines de millions de fourmis carnivores.
- Mon Dieu !! Nous sommes perdus !!
2eme ANNÉE Pâques : (75/127) (Afrique) (Mercredi) (État de guerre) (suite)
« Palais de l’Élysée, bureau du président »
Toc ! Toc !
- Oui !! Qu’est-ce que c’est ??
Sa secrétaire entre en faisant signe à quelqu’un derrière elle de patienter.
- C’est le directeur du centre de météorologie qui voudrait vous parler monsieur, il dit que c’est important.
- Faites-le entrer je vous prie.
- Bien monsieur !!
La femme s’écarte pour laisser pénétrer dans le bureau un homme couvert de fourrures jusqu’aux oreilles.
- (Le président) La température extérieure a encore baissé ?
- Nous avons relevé moins vingt-cinq intra-muros monsieur, nous pensons que nous devrions atteindre les moins trente-deux dans les prochaines heures.
- Vous auriez aussi bien pu me donner ce renseignement au téléphone plutôt que de vous déplacer en personne par ce froid de canard !!
- Ce n’était pas le but de ma visite monsieur !!
- Et quel est-il ?
L’homme s’approche du bureau pour y déposer un dossier contenant des vues satellites prises ses dernières heures, il l’ouvre et les étale devant les yeux du président qui se penche aussitôt dessus pour mieux voir.
- Et bien !! Le froid couvre presque toute la surface de la terre je vois !!
- Presque en effet monsieur et c’est justement ce « presque » qui m’a fait venir jusqu’ici.
L’homme prend un cliché en particulier et y pose son doigt pour montrer une région non encore recouverte par la molécule qui s’est maintenant étendue sur l’ensemble de la planète.
- C’est une région d’Afrique en particulier qui semble ne pas subir le refroidissement généralisé.
- Ne serait-ce pas situé par hasard sur un territoire nous appartenant ?
L’homme regarde le chef d’État la mine déconfite.
- C’est exact monsieur !! Vous étiez déjà au courant ?
- Bien sûr que non !! Mais j’ai ma petite idée quant à la cause de ce phénomène étrange, poursuivez donc car je présume que ce n’est pas tout !!
- C’est exact monsieur !! Nous avons zoomé sur cette zone avec des appareils spécialement adaptés pour y relever les sources de chaleur !! Tenez, regardez cet autre cliché !!
Le président observe attentivement ce qui bientôt lui amène un sursaut de surprise.
- Qu’est-ce donc cette zone rouge sur la photo ?
- Il semblerait que toute la vie animale de cette région se soit concentrée en ce point précis monsieur, nous n’en avons pas l’explication mais regardez cette photo-là !!
Il pose un nouveau cliché sur la pile en mettant son doigt sur une deuxième tache rouge beaucoup plus petite mais qui au vu de l’échelle du cliché représente une zone non négligeable.
- Cette tache de chaleur s’est formé en quelques heures elle aussi et elle progresse pour rejoindre la tâche principale, regardez ces différentes photos prisent à une dizaine de minutes d’intervalle !!
L’homme empile alors comme un jeu de carte plusieurs autres photographies prises depuis le satellite en montrant ainsi la progression de l’aura thermique qu’elle représente.
- (Le président troublé) Savez-vous ce que c’est ?
- Des fourmis monsieur !!
- De quoi !!!!
- Vous avez bien entendu, nous avons pris soin d’appeler les autorités de cette zone qui nous ont certifié qu’une importante migration était en cours et ce que vous voyez là, ce sont des centaines de millions voire plus de fourmis qui recouvrent entièrement le sol et se dirigent vers cette autre zone ou une majeure partie de la faune africaine semble s’être regroupée sans que nous en comprenions la raison. Quelques scientifiques toutefois amènent une hypothèse qui pourrait expliquer cela.
- Et quelle est-elle ?
- Qu’une source de chaleur les y a attirés alors que la vague de froid commençait à les atteindre.
- C’est absurde !!
- Pardon monsieur ??
- Je dis que c’est une hypothèse absurde, si c’était la raison de ce regroupement il en serait de même partout sur la planète ou une telle source de chaleur existe.
- Alors je ne vois pas ce qui a amené un tel rassemblement monsieur, c’est complètement incompréhensible !!
- Une armée !!! Voilà ce que c’est !!
- Monsieur ??
- Veuillez me laisser à présent et dites à ma secrétaire qu’elle convoque d’urgence le conseil militaire qui planifie nos actions actuelles menées dans cette zone !!
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li