07-09-2020, 11:09 AM
2eme ANNÉE Pâques : (64/127) (Afrique) (Mardi) (Conversation sérieuse)
« Dans le jet en approche de l’aéroport international »
La descente par paliers de l’avion réveille les passagers, d’abord surpris d’être déjà arrivés puis curieux d’admirer le paysage en plaquant leurs visages aux hublots.
La vue de cette frondaison luxuriante réveille en moi un stress qui me noue l’estomac, issu sans doute du traumatisme du crash, c’est d’ailleurs curieux en y pensant un tant soit peu avec un minimum de réflexion.
Comment pourrais-je me le rappeler alors que je n’avais que quelques mois et que j’étais sans doute couché dans un couffin.
Mon esprit se libère alors le temps d’une image fugace difficilement analysable, suffisamment toutefois pour en comprendre sinon la teneur, du moins le danger qu’elle augure.
Je sais maintenant que je ne repartirai pas de ce voyage, la raison m’échappe encore alors que la certitude n’est plus à remettre en question.
Thomas se lève pour aller aux toilettes, me laissant seul sur ma ligne de siège avec Antonin qui s’éveille à son tour et me sourit en voyant mes yeux braqués sur lui.
- Nous sommes arrivés ?
- Encore quelques minutes et tu pourras te dégourdir les jambes !
- Quelque chose ne va pas « Flo » ? Tu fais une drôle de tête !!
J’hésite un bref instant avant que mon esprit entre en communion avec le sien.
- Qu’est-ce qu’il m’arrive !!!
- Ne t’inquiète pas « Tonin » ce n’est que moi !!
- Comment tu fais ça ??
- Aucune idée, figure-toi !! J’ai envie de le faire et ça arrive, j’aimerais vérifier quelque chose d’important pour moi !! Enfin disons plutôt pour nous !! M’autorises-tu à chercher dans ton esprit ?
- J’ai confiance en toi Florian, je sais que tu ne feras rien que je ne souhaiterais pas que tu fasses alors vas-y !!
- Merci de ta confiance « Tonin », je te jure que ce que je cherche n’a rien à voir avec ton passé.
Je sonde alors délicatement son cerveau à la recherche d’une confirmation que je ne tarde pas à trouver, un sourire me vient alors en même temps qu’un énorme soulagement.
Je sais maintenant que mon Thomas ne sera jamais seul après que je ne serai plus là, l’amour d’Antonin est sincère envers lui tout comme celui qu’il éprouve pour moi et que je n’ai pu éviter de voir également, mais je n’en suis pas étonné.
Antonin sent son esprit être libéré et comprend que son ami en a terminé dans sa recherche.
- Alors ?
- J’ai eu ma réponse !!
- Tu ne veux rien me dire ?
- Je ne préfère pas, ça ne sert à rien et de toute façon cela ne changera rien si ce n’est à t’inquiéter inutilement pour une chose qui arrivera quoi qu’il advienne.
- Tu me fais peur Florian !! Est-ce encore en rapport avec ta crainte qu’il t’arrive quelque chose pendant ce voyage ?
Je comprends que de toute façon que je lui dise la vérité ou non, il va broyer du noir avec cette histoire et je me décide donc à lui en révéler un peu plus.
- Je voulais être sûr de ton attachement pour Thomas et que tu resteras avec lui au cas où, je dis bien « au cas où » il m’arriverait un truc de grave.
- J’aime Thomas aussi fort que toi Florian !!
- Je le sais « Tonin », mais je voulais en avoir la certitude !! Éric et Raphaël sont en couple tout comme Yuan et Patricia, seul Thomas risquait de se retrouver seul tu comprends ?
2eme ANNÉE Pâques : (65/127) (Afrique) (Mardi) (Conversation sérieuse) (fin)
Antonin pâlit, visiblement effrayé du ton assuré de mes paroles et c’est en balbutiant, sa voix prise d’une immense tristesse qu’il reprend la parole.
- Il ne t’arrivera rien de toute façon et Thomas ne sera jamais seul !! Raphaël, Éric et Yuan ne le laisseraient jamais tomber, même si je n’étais pas là pour lui.
- Je n’en doute pas, mais ça ne sera jamais pareil qu’avec moi ou toi !! Nous nous ressemblons beaucoup tu sais ? Thomas devra pouvoir continuer d’aimer !!
- Arrête avec ça Florian !! Pourquoi veux-tu qu’il t’arrive quoi que ce soit !!
J’essaie de le calmer maintenant que mes certitudes quant à eux deux m’ont rassuré sur le point le plus important pour moi.
- C’est comme un testament « Tonin », je donne mes dernières volontés au cas où !! Maintenant je souhaite vivre le plus longtemps possible sois en assuré !!
- Tu es sûr ?
- Bien sûr !! Imagine si les testaments n’étaient écrits qu’une fois mort Hi ! Hi !
- Pffttt !! Imbécile Hi ! Hi ! Si tu en as fini avec tes bêtises, nous pourrions parler d’autre chose ?
- Encore une petite chose et je te jure que nous n’aurons plus jamais ce genre de conversation !!
- Eh bien vas-y !!
- Pour ça je dois retourner dans ton esprit !! Plus pour y chercher quelque chose rassure-toi,, mais au contraire pour m’aider au cas où j’aurais besoin d’une clé.
- Une clé ?? De quoi tu parles ??
- Une clé, oui !! Dont Thomas en serait la serrure !! Une clé qui pourra le jour venu le libérer et retrouver la mémoire de ce que nous avons vécu ensemble, comme pour le testament c’est juste au cas où.
- Comme une sauvegarde pour un ordinateur ?
Je souris car l’image reflète parfaitement ce que j’ai l’intention d’implanter en lui.
- C’est un peu ça en effet !! Mais ne soit pas inquiet, tu ne sentiras rien et ce sera comme si je n’avais rien fait, j’effacerais ensuite ces quelques minutes de ta mémoire.
- Tu peux faire ça ??
- Bien sûr mais je ne voulais pas le faire sans ton accord.
Antonin reste un moment pensif, ne détachant pas son regard du mien.
- Et bien tu l’as !!
- Merci « Tonin ».
Je me concentre alors, libérant en moi toute la puissance que j’ai accumulée depuis toutes ces années et dans mon esprit une myriade d’Antonin existant ou à venir, reçoivent les données compressées de ma mémoire en incluant tout ce que l’entité m’a transmis avant de me libérer.
Mon énergie faiblit soudainement, la lassitude me prend et je n’ai que le temps d’effacer dans l’esprit d’Antonin cette conversation qui sinon le traumatiserait le restant de sa vie, avant de sombrer dans un sommeil profond.
***/***
« Clairière »
- Pourquoi a-t-il fait ça ??
- Il a sans doute ses raisons !!
- Nous manquerons désormais de puissance le moment venu pour ce qui doit être, en es-tu conscient mon frère ?
- Nous ferons ce pour quoi il nous a créés, que pouvons-nous faire d’autres ?
- Il va nous falloir pallier sa perte d’énergie, comment ferons-nous ?
- Nous nous servirons de ses amis s’il le faut, ils sont venus nombreux !!
- Allons mon frère, tu sais bien que ce sera insuffisant.
- Il faudra faire avec !!
- Nous mourrons !!
- Un de nous doit garder son énergie pour l’accueillir à son retour.
- Ce sera toi !!
- Cela ne se peut !! Je suis un catalyseur et ma force devra s’allier à la vôtre mes frères !!
- Nous voterons !!
- Non mon frère !! Ce sera toi qui devras rester !! Tu es celui après moi qui a les meilleures capacités d’être un et multiple à la fois, rien ne dit que c’est ici qu’il reviendra !! S’il revient !! En attendant que le temps soit venu, il nous faut économiser notre énergie car la moindre parcelle nous sera nécessaire.
2eme ANNÉE Pâques : (66/127) (Afrique) (Mardi) (Inquiétude)
Thomas livide arpente le couloir du centre hospitalier où Florian a été conduit suite à son malaise, ses amis les plus proches le regardent avec inquiétude en comprenant parfaitement son anxiété.
Antonin les yeux rougis par les larmes ne comprend rien à ce qu’il s’est passé, il s’est réveillé en trouvant Florian évanoui et le cri qu’il a poussé alors a créé la panique à bord, faisant revenir Thomas à toutes jambes des toilettes.
Il n’a bien sûr pas pu expliquer quoi que ce soit puisque comme il leur répète depuis lors, il dormait profondément en faisant un rêve étrange qu’il n’arrive plus à se souvenir depuis.
Raphaël passe son bras autour de ses épaules pour le réconforter.
- Ce n’est pas la première fois que ça lui arrive tu sais ?? Il y a parfois trop de choses qui se bousculent dans sa tête, alors il disjoncte pour sans doute se protéger !! Tu verras !! - - Il n’y paraîtra bientôt plus rien.
- Alors pourquoi Thomas est-il dans un état pareil ?
- Parce que c’est Thomas !! Tout ce qui touche à Florian lui est insupportable, les toubibs n’ont pas voulu qu’il reste près de lui et c’est ça qui l’affecte le plus car il sait très bien que Florian irait très vite beaucoup mieux s’il était avec lui.
Le silence revient dans le couloir, seuls les soupirs du grand blond devant la porte de la chambre où Florian est enfermé se font entendre de temps à autre.
Les minutes puis les heures passent jusqu’à ce qu’enfin des nouvelles leur soient apportées par un homme d’âge mûr parlant le français avec un très fort accent Africain.
Ses phrases font sourire les amis de Florian car entièrement dépourvues de la lettre « R » et qui donne un sens parfois amusant à ses paroles, malgré le lieu et surtout la raison de leurs présences.
- « Vote ami va se emette, il a eu un moment de faiblesse que nous ne compenons pas !! Des examens plus pointus sont en cous et devaient tès vite nous pemette un diagnostic séieux su les causes de sa pete de connaissance »
- (Thomas) Va-t-il mieux docteur ?
- « Il vient juste de se éveiller, nous le gadeons vingt-quate heues pou nous assuer qu’il n’y a plus ien à cainde pou sa santé !! Vous deviez aller vous eposer »
***/***
Joseph conduit à toute allure, secoué comme un prunier sur cette route cabossée mais il n’en a rien à faire et il est trop pressé de se rendre au chevet de Florian.
Il était parti chercher des renseignements sur ces troupes Coréennes étrangement introuvables, soupçonnant une quelconque coalition avec le gouvernement en place toujours avide d’argent facile quand il a appris la triste nouvelle.
Le temps pour lui d’envoyer un rapport succinct à Hassan et le voilà depuis lors, roulant le pied à fond sur la pédale d’accélérateur pour rejoindre l’hôpital où a été emmené Florian.
***/***
Les deux camions militaires bâchés freinent brusquement dans un nuage de poussière devant l’entrée du centre de soins et libèrent leurs contingents de bérets verts qui aussitôt prennent position, armés jusqu’aux dents avec la ferme intention d’en découdre au cas où quiconque représenterait une menace.
Les ordres claquent comme des balles, faisant fuir les quelques curieux attirés par tout ce remue-ménage et un capitaine suivi de deux soldats entrent dans l’hôpital en conquérant, faisant fi des regards furieux du personnel ne comprenant pas cette intrusion.
***/***
« En mer »
Là aussi les ordres partent sèchement, démontrant l’urgence de la situation et les pales tournent déjà à toute allure que des soldats montent encore à l’intérieur des hélicoptères de combat.
Trois porte-avions de nationalités différentes voient s’échapper de leurs bords ces insectes aux couleurs camouflages et se dirigent tous vers le même but, avec à leurs bords les éléments les plus aguerris aux combats.
***/***
« Une heure plus tard »
C’est maintenant un véritable camp retranché qui apparaît aux yeux des autochtones là où le matin même régnait un silence presque total.
Un bureau a été rapidement libéré pour qu’une dizaine d’officiers de toutes nationalités y trouve un endroit pour pouvoir coordonner leurs mouvements et y recevoir les rapports venant des troupes basées sur l’autre terrain d’opérations, là où ils soupçonnent l’ennemi de s’y être retranché.
« Traduit de l’anglais utilisé par l’alliance des nations intervenantes »
- (Colonel Américain) Mais où sont-ils donc passés !!!
- (Colonel Français) La jungle mérite bien son nom !! Tant qu’ils ne se manifesteront pas, c’est comme chercher une aiguille dans une meule de foin !!
- (Capitaine Australien) Nous tenons la zone et ils ont déjà subi un très fort revers lors de leur première attaque !!
- (Commandant Chinois) Le principal est que notre protégé soit en sécurité !! Comment va-t-il ?
- (Commandant Français) Il se remet lentement, les médecins ne comprennent toujours pas la raison du malaise qui l’a pris soudainement.
2eme ANNÉE Pâques : (67/127) (Sur terre, dérèglement climatique)
« Quelques heures plus tard, Washington »
Comme dans toutes les autres régions du pays, la Maison Blanche subit l’effet de l’énorme vague de froid qui vient de prendre brusquement l’ensemble de l’État de Californie.
Le chauffage monté à fond arrive à peine à garder hors gel l’intérieur des bâtiments, les personnels engoncés dans des vêtements chauds continuent néanmoins leur travail et tous regardent d’un œil apeuré la nuée cotonneuse qui recouvre maintenant l’horizon, masquant entièrement le soleil en déclenchant ce froid mordant qui recouvre tout à l’extérieur de givre et de glace.
Dans une salle de réunion attenante au bureau ovale, où politiques et scientifiques du pays sont réunis pour analyser l’ampleur de la situation.
- (Le président) Combien de temps avez-vous dit ?
- (Un scientifique) D’après nos estimations, il faudra compter que le phénomène actuel perdurera encore soixante-douze heures environ.
- Comment réagit la population ?
- (Un secrétaire d’État) Nous l’avions bien préparée, les médias ont été très efficaces dans leurs annonces et ils sont conscients que nous devons en passer par là, reconnaissons que c’est très peu cher payé au vu des résultats qui en ressortiront pour le bien-être de tous.
- (Le président) Des nouvelles de Mexico ?
- (Un second secrétaire d’État) Les images satellites montrent qu’ils sont en passe de régression du phénomène monsieur, nos experts sur place n’ont que le mot miracle à la bouche et les relevés qu’ils nous envoient vont bien dans ce sens, l’atmosphère environnante a déjà perdu plus de quatre-vingts pour cent de ses polluants.
- (Le président) Quel effet sur les populations ?
- Positive monsieur !! Malgré le froid intense qu’ils subissent tout comme nous actuellement, ils sont tous grisés par l’air pur qu’ils respirent et le dôme de pollution se concentrant au-dessus de la mégapole depuis de nombreuses années à presque entièrement disparu, ne laissant plus que la nuée dévorante qui continue son œuvre.
- (Le président) Vous comprendrez tous qu’après tout ceci, nous devrons mettre toute notre énergie à honorer le pacte respectueux signé dernièrement et ne plus nous laisser aller dans la facilité de la période écoulée, nous devons entreprendre les recherches nécessaires dans les plus brefs délais afin de ne pas recommencer le cycle infernal. Dix ans vous entendez !! Nous avons dix ans pour mettre en place et exploiter les pistes données par le jeune De Bierne.
- (Un scientifique) Les formules qu’il a inscrites au tableau lors de son exposé nous seront précieuses monsieur et nous feront gagner un temps fou !! Déjà nos experts développent avec succès la voilure spatiale devant servir au captage de l’énergie solaire qui nous semble le plus appropriée pour pouvoir nous libérer rapidement de nos besoins en matières fossiles. Il sera temps ensuite de poursuivre sur les autres pistes qui nous ont été si généreusement données !!
- (Le président) Ne serait-ce ce froid qui nous touche durement, je serrerais bien ce garçon dans mes bras au nom de notre pays tout entier.
- Nul doute que d’autres que vous en feraient volontiers tout autant monsieur, la mini-glaciation qui enveloppe maintenant une bonne partie de la terre est très certainement sa façon à lui de nous « punir » et de nous faire réfléchir pour que nous mettions très vite en application ses recommandations.
- (Le président) Insinueriez-vous qu’il l’ait fait exprès ? Qu’il aurait pu nous éviter ce froid cinglant ?
- Et vous ? Qu’en pensez-vous monsieur ?
Le président prend son temps avant de reprendre la parole, le front plissé par la réflexion.
- Je pense que l’intelligence de ce garçon est encore beaucoup plus pointue que je ne l’imaginais !! La psychologie humaine doit très certainement être également un de ses points forts !!
- Je le pense aussi monsieur.
Un long silence où chacun réfléchit aux implications des dernières phrases prononcées et le front du président redevient soudainement soucieux quand il se tourne cette fois vers son attaché militaire.
- Avons-nous fait assez pour sa protection ?
L’homme ouvre la chemise cartonnée qu’il tient sous son bras depuis le début des discussions, il l’ouvre et la pose devant le chef d’État.
- D’après ces rapports parvenus récemment, il semblerait que sa protection concerne un grand nombre de pays disposant d’une puissance militaire et nous venons juste d’apprendre que la Chine vient d’envoyer ses dernières heures de nombreuses troupes combattre sur le terrain le régime totalitaire de son ancien allié.
- (Le président sourcils froncés) Comment réagissent les Russes ?
- Le président Poutine assure mordicus qu’il n’a rien à voir dans cette ingérence militaire de la Corée du Nord en Afrique et qu’il restera neutre, ne souhaitant pas prendre parti.
- (Le président sarcastique) Et bien !! Je serais curieux de savoir ce qui a bien pu lui mettre la pétoche au point d’en arriver à fermer pour une fois sa grande gueule !! Mais comme ma confiance en ses paroles a des limites, mettez-moi les « grandes oreilles » sous écoutes de tout ce qui se dit en Russie au cas où ses résolutions ne seraient que de la poudre aux yeux.
« Dans le jet en approche de l’aéroport international »
La descente par paliers de l’avion réveille les passagers, d’abord surpris d’être déjà arrivés puis curieux d’admirer le paysage en plaquant leurs visages aux hublots.
La vue de cette frondaison luxuriante réveille en moi un stress qui me noue l’estomac, issu sans doute du traumatisme du crash, c’est d’ailleurs curieux en y pensant un tant soit peu avec un minimum de réflexion.
Comment pourrais-je me le rappeler alors que je n’avais que quelques mois et que j’étais sans doute couché dans un couffin.
Mon esprit se libère alors le temps d’une image fugace difficilement analysable, suffisamment toutefois pour en comprendre sinon la teneur, du moins le danger qu’elle augure.
Je sais maintenant que je ne repartirai pas de ce voyage, la raison m’échappe encore alors que la certitude n’est plus à remettre en question.
Thomas se lève pour aller aux toilettes, me laissant seul sur ma ligne de siège avec Antonin qui s’éveille à son tour et me sourit en voyant mes yeux braqués sur lui.
- Nous sommes arrivés ?
- Encore quelques minutes et tu pourras te dégourdir les jambes !
- Quelque chose ne va pas « Flo » ? Tu fais une drôle de tête !!
J’hésite un bref instant avant que mon esprit entre en communion avec le sien.
- Qu’est-ce qu’il m’arrive !!!
- Ne t’inquiète pas « Tonin » ce n’est que moi !!
- Comment tu fais ça ??
- Aucune idée, figure-toi !! J’ai envie de le faire et ça arrive, j’aimerais vérifier quelque chose d’important pour moi !! Enfin disons plutôt pour nous !! M’autorises-tu à chercher dans ton esprit ?
- J’ai confiance en toi Florian, je sais que tu ne feras rien que je ne souhaiterais pas que tu fasses alors vas-y !!
- Merci de ta confiance « Tonin », je te jure que ce que je cherche n’a rien à voir avec ton passé.
Je sonde alors délicatement son cerveau à la recherche d’une confirmation que je ne tarde pas à trouver, un sourire me vient alors en même temps qu’un énorme soulagement.
Je sais maintenant que mon Thomas ne sera jamais seul après que je ne serai plus là, l’amour d’Antonin est sincère envers lui tout comme celui qu’il éprouve pour moi et que je n’ai pu éviter de voir également, mais je n’en suis pas étonné.
Antonin sent son esprit être libéré et comprend que son ami en a terminé dans sa recherche.
- Alors ?
- J’ai eu ma réponse !!
- Tu ne veux rien me dire ?
- Je ne préfère pas, ça ne sert à rien et de toute façon cela ne changera rien si ce n’est à t’inquiéter inutilement pour une chose qui arrivera quoi qu’il advienne.
- Tu me fais peur Florian !! Est-ce encore en rapport avec ta crainte qu’il t’arrive quelque chose pendant ce voyage ?
Je comprends que de toute façon que je lui dise la vérité ou non, il va broyer du noir avec cette histoire et je me décide donc à lui en révéler un peu plus.
- Je voulais être sûr de ton attachement pour Thomas et que tu resteras avec lui au cas où, je dis bien « au cas où » il m’arriverait un truc de grave.
- J’aime Thomas aussi fort que toi Florian !!
- Je le sais « Tonin », mais je voulais en avoir la certitude !! Éric et Raphaël sont en couple tout comme Yuan et Patricia, seul Thomas risquait de se retrouver seul tu comprends ?
2eme ANNÉE Pâques : (65/127) (Afrique) (Mardi) (Conversation sérieuse) (fin)
Antonin pâlit, visiblement effrayé du ton assuré de mes paroles et c’est en balbutiant, sa voix prise d’une immense tristesse qu’il reprend la parole.
- Il ne t’arrivera rien de toute façon et Thomas ne sera jamais seul !! Raphaël, Éric et Yuan ne le laisseraient jamais tomber, même si je n’étais pas là pour lui.
- Je n’en doute pas, mais ça ne sera jamais pareil qu’avec moi ou toi !! Nous nous ressemblons beaucoup tu sais ? Thomas devra pouvoir continuer d’aimer !!
- Arrête avec ça Florian !! Pourquoi veux-tu qu’il t’arrive quoi que ce soit !!
J’essaie de le calmer maintenant que mes certitudes quant à eux deux m’ont rassuré sur le point le plus important pour moi.
- C’est comme un testament « Tonin », je donne mes dernières volontés au cas où !! Maintenant je souhaite vivre le plus longtemps possible sois en assuré !!
- Tu es sûr ?
- Bien sûr !! Imagine si les testaments n’étaient écrits qu’une fois mort Hi ! Hi !
- Pffttt !! Imbécile Hi ! Hi ! Si tu en as fini avec tes bêtises, nous pourrions parler d’autre chose ?
- Encore une petite chose et je te jure que nous n’aurons plus jamais ce genre de conversation !!
- Eh bien vas-y !!
- Pour ça je dois retourner dans ton esprit !! Plus pour y chercher quelque chose rassure-toi,, mais au contraire pour m’aider au cas où j’aurais besoin d’une clé.
- Une clé ?? De quoi tu parles ??
- Une clé, oui !! Dont Thomas en serait la serrure !! Une clé qui pourra le jour venu le libérer et retrouver la mémoire de ce que nous avons vécu ensemble, comme pour le testament c’est juste au cas où.
- Comme une sauvegarde pour un ordinateur ?
Je souris car l’image reflète parfaitement ce que j’ai l’intention d’implanter en lui.
- C’est un peu ça en effet !! Mais ne soit pas inquiet, tu ne sentiras rien et ce sera comme si je n’avais rien fait, j’effacerais ensuite ces quelques minutes de ta mémoire.
- Tu peux faire ça ??
- Bien sûr mais je ne voulais pas le faire sans ton accord.
Antonin reste un moment pensif, ne détachant pas son regard du mien.
- Et bien tu l’as !!
- Merci « Tonin ».
Je me concentre alors, libérant en moi toute la puissance que j’ai accumulée depuis toutes ces années et dans mon esprit une myriade d’Antonin existant ou à venir, reçoivent les données compressées de ma mémoire en incluant tout ce que l’entité m’a transmis avant de me libérer.
Mon énergie faiblit soudainement, la lassitude me prend et je n’ai que le temps d’effacer dans l’esprit d’Antonin cette conversation qui sinon le traumatiserait le restant de sa vie, avant de sombrer dans un sommeil profond.
***/***
« Clairière »
- Pourquoi a-t-il fait ça ??
- Il a sans doute ses raisons !!
- Nous manquerons désormais de puissance le moment venu pour ce qui doit être, en es-tu conscient mon frère ?
- Nous ferons ce pour quoi il nous a créés, que pouvons-nous faire d’autres ?
- Il va nous falloir pallier sa perte d’énergie, comment ferons-nous ?
- Nous nous servirons de ses amis s’il le faut, ils sont venus nombreux !!
- Allons mon frère, tu sais bien que ce sera insuffisant.
- Il faudra faire avec !!
- Nous mourrons !!
- Un de nous doit garder son énergie pour l’accueillir à son retour.
- Ce sera toi !!
- Cela ne se peut !! Je suis un catalyseur et ma force devra s’allier à la vôtre mes frères !!
- Nous voterons !!
- Non mon frère !! Ce sera toi qui devras rester !! Tu es celui après moi qui a les meilleures capacités d’être un et multiple à la fois, rien ne dit que c’est ici qu’il reviendra !! S’il revient !! En attendant que le temps soit venu, il nous faut économiser notre énergie car la moindre parcelle nous sera nécessaire.
2eme ANNÉE Pâques : (66/127) (Afrique) (Mardi) (Inquiétude)
Thomas livide arpente le couloir du centre hospitalier où Florian a été conduit suite à son malaise, ses amis les plus proches le regardent avec inquiétude en comprenant parfaitement son anxiété.
Antonin les yeux rougis par les larmes ne comprend rien à ce qu’il s’est passé, il s’est réveillé en trouvant Florian évanoui et le cri qu’il a poussé alors a créé la panique à bord, faisant revenir Thomas à toutes jambes des toilettes.
Il n’a bien sûr pas pu expliquer quoi que ce soit puisque comme il leur répète depuis lors, il dormait profondément en faisant un rêve étrange qu’il n’arrive plus à se souvenir depuis.
Raphaël passe son bras autour de ses épaules pour le réconforter.
- Ce n’est pas la première fois que ça lui arrive tu sais ?? Il y a parfois trop de choses qui se bousculent dans sa tête, alors il disjoncte pour sans doute se protéger !! Tu verras !! - - Il n’y paraîtra bientôt plus rien.
- Alors pourquoi Thomas est-il dans un état pareil ?
- Parce que c’est Thomas !! Tout ce qui touche à Florian lui est insupportable, les toubibs n’ont pas voulu qu’il reste près de lui et c’est ça qui l’affecte le plus car il sait très bien que Florian irait très vite beaucoup mieux s’il était avec lui.
Le silence revient dans le couloir, seuls les soupirs du grand blond devant la porte de la chambre où Florian est enfermé se font entendre de temps à autre.
Les minutes puis les heures passent jusqu’à ce qu’enfin des nouvelles leur soient apportées par un homme d’âge mûr parlant le français avec un très fort accent Africain.
Ses phrases font sourire les amis de Florian car entièrement dépourvues de la lettre « R » et qui donne un sens parfois amusant à ses paroles, malgré le lieu et surtout la raison de leurs présences.
- « Vote ami va se emette, il a eu un moment de faiblesse que nous ne compenons pas !! Des examens plus pointus sont en cous et devaient tès vite nous pemette un diagnostic séieux su les causes de sa pete de connaissance »
- (Thomas) Va-t-il mieux docteur ?
- « Il vient juste de se éveiller, nous le gadeons vingt-quate heues pou nous assuer qu’il n’y a plus ien à cainde pou sa santé !! Vous deviez aller vous eposer »
***/***
Joseph conduit à toute allure, secoué comme un prunier sur cette route cabossée mais il n’en a rien à faire et il est trop pressé de se rendre au chevet de Florian.
Il était parti chercher des renseignements sur ces troupes Coréennes étrangement introuvables, soupçonnant une quelconque coalition avec le gouvernement en place toujours avide d’argent facile quand il a appris la triste nouvelle.
Le temps pour lui d’envoyer un rapport succinct à Hassan et le voilà depuis lors, roulant le pied à fond sur la pédale d’accélérateur pour rejoindre l’hôpital où a été emmené Florian.
***/***
Les deux camions militaires bâchés freinent brusquement dans un nuage de poussière devant l’entrée du centre de soins et libèrent leurs contingents de bérets verts qui aussitôt prennent position, armés jusqu’aux dents avec la ferme intention d’en découdre au cas où quiconque représenterait une menace.
Les ordres claquent comme des balles, faisant fuir les quelques curieux attirés par tout ce remue-ménage et un capitaine suivi de deux soldats entrent dans l’hôpital en conquérant, faisant fi des regards furieux du personnel ne comprenant pas cette intrusion.
***/***
« En mer »
Là aussi les ordres partent sèchement, démontrant l’urgence de la situation et les pales tournent déjà à toute allure que des soldats montent encore à l’intérieur des hélicoptères de combat.
Trois porte-avions de nationalités différentes voient s’échapper de leurs bords ces insectes aux couleurs camouflages et se dirigent tous vers le même but, avec à leurs bords les éléments les plus aguerris aux combats.
***/***
« Une heure plus tard »
C’est maintenant un véritable camp retranché qui apparaît aux yeux des autochtones là où le matin même régnait un silence presque total.
Un bureau a été rapidement libéré pour qu’une dizaine d’officiers de toutes nationalités y trouve un endroit pour pouvoir coordonner leurs mouvements et y recevoir les rapports venant des troupes basées sur l’autre terrain d’opérations, là où ils soupçonnent l’ennemi de s’y être retranché.
« Traduit de l’anglais utilisé par l’alliance des nations intervenantes »
- (Colonel Américain) Mais où sont-ils donc passés !!!
- (Colonel Français) La jungle mérite bien son nom !! Tant qu’ils ne se manifesteront pas, c’est comme chercher une aiguille dans une meule de foin !!
- (Capitaine Australien) Nous tenons la zone et ils ont déjà subi un très fort revers lors de leur première attaque !!
- (Commandant Chinois) Le principal est que notre protégé soit en sécurité !! Comment va-t-il ?
- (Commandant Français) Il se remet lentement, les médecins ne comprennent toujours pas la raison du malaise qui l’a pris soudainement.
2eme ANNÉE Pâques : (67/127) (Sur terre, dérèglement climatique)
« Quelques heures plus tard, Washington »
Comme dans toutes les autres régions du pays, la Maison Blanche subit l’effet de l’énorme vague de froid qui vient de prendre brusquement l’ensemble de l’État de Californie.
Le chauffage monté à fond arrive à peine à garder hors gel l’intérieur des bâtiments, les personnels engoncés dans des vêtements chauds continuent néanmoins leur travail et tous regardent d’un œil apeuré la nuée cotonneuse qui recouvre maintenant l’horizon, masquant entièrement le soleil en déclenchant ce froid mordant qui recouvre tout à l’extérieur de givre et de glace.
Dans une salle de réunion attenante au bureau ovale, où politiques et scientifiques du pays sont réunis pour analyser l’ampleur de la situation.
- (Le président) Combien de temps avez-vous dit ?
- (Un scientifique) D’après nos estimations, il faudra compter que le phénomène actuel perdurera encore soixante-douze heures environ.
- Comment réagit la population ?
- (Un secrétaire d’État) Nous l’avions bien préparée, les médias ont été très efficaces dans leurs annonces et ils sont conscients que nous devons en passer par là, reconnaissons que c’est très peu cher payé au vu des résultats qui en ressortiront pour le bien-être de tous.
- (Le président) Des nouvelles de Mexico ?
- (Un second secrétaire d’État) Les images satellites montrent qu’ils sont en passe de régression du phénomène monsieur, nos experts sur place n’ont que le mot miracle à la bouche et les relevés qu’ils nous envoient vont bien dans ce sens, l’atmosphère environnante a déjà perdu plus de quatre-vingts pour cent de ses polluants.
- (Le président) Quel effet sur les populations ?
- Positive monsieur !! Malgré le froid intense qu’ils subissent tout comme nous actuellement, ils sont tous grisés par l’air pur qu’ils respirent et le dôme de pollution se concentrant au-dessus de la mégapole depuis de nombreuses années à presque entièrement disparu, ne laissant plus que la nuée dévorante qui continue son œuvre.
- (Le président) Vous comprendrez tous qu’après tout ceci, nous devrons mettre toute notre énergie à honorer le pacte respectueux signé dernièrement et ne plus nous laisser aller dans la facilité de la période écoulée, nous devons entreprendre les recherches nécessaires dans les plus brefs délais afin de ne pas recommencer le cycle infernal. Dix ans vous entendez !! Nous avons dix ans pour mettre en place et exploiter les pistes données par le jeune De Bierne.
- (Un scientifique) Les formules qu’il a inscrites au tableau lors de son exposé nous seront précieuses monsieur et nous feront gagner un temps fou !! Déjà nos experts développent avec succès la voilure spatiale devant servir au captage de l’énergie solaire qui nous semble le plus appropriée pour pouvoir nous libérer rapidement de nos besoins en matières fossiles. Il sera temps ensuite de poursuivre sur les autres pistes qui nous ont été si généreusement données !!
- (Le président) Ne serait-ce ce froid qui nous touche durement, je serrerais bien ce garçon dans mes bras au nom de notre pays tout entier.
- Nul doute que d’autres que vous en feraient volontiers tout autant monsieur, la mini-glaciation qui enveloppe maintenant une bonne partie de la terre est très certainement sa façon à lui de nous « punir » et de nous faire réfléchir pour que nous mettions très vite en application ses recommandations.
- (Le président) Insinueriez-vous qu’il l’ait fait exprès ? Qu’il aurait pu nous éviter ce froid cinglant ?
- Et vous ? Qu’en pensez-vous monsieur ?
Le président prend son temps avant de reprendre la parole, le front plissé par la réflexion.
- Je pense que l’intelligence de ce garçon est encore beaucoup plus pointue que je ne l’imaginais !! La psychologie humaine doit très certainement être également un de ses points forts !!
- Je le pense aussi monsieur.
Un long silence où chacun réfléchit aux implications des dernières phrases prononcées et le front du président redevient soudainement soucieux quand il se tourne cette fois vers son attaché militaire.
- Avons-nous fait assez pour sa protection ?
L’homme ouvre la chemise cartonnée qu’il tient sous son bras depuis le début des discussions, il l’ouvre et la pose devant le chef d’État.
- D’après ces rapports parvenus récemment, il semblerait que sa protection concerne un grand nombre de pays disposant d’une puissance militaire et nous venons juste d’apprendre que la Chine vient d’envoyer ses dernières heures de nombreuses troupes combattre sur le terrain le régime totalitaire de son ancien allié.
- (Le président sourcils froncés) Comment réagissent les Russes ?
- Le président Poutine assure mordicus qu’il n’a rien à voir dans cette ingérence militaire de la Corée du Nord en Afrique et qu’il restera neutre, ne souhaitant pas prendre parti.
- (Le président sarcastique) Et bien !! Je serais curieux de savoir ce qui a bien pu lui mettre la pétoche au point d’en arriver à fermer pour une fois sa grande gueule !! Mais comme ma confiance en ses paroles a des limites, mettez-moi les « grandes oreilles » sous écoutes de tout ce qui se dit en Russie au cas où ses résolutions ne seraient que de la poudre aux yeux.
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