05-09-2020, 11:40 AM
2eme ANNÉE avant Pâques (Dernière partie) : (113/150) (Samedi matin) (Le temps est compté) (suite)
- (Wanek) Comment est-ce possible ? Je croyais que le flic m’avait suivi par hasard ?
- C’est ce qu’il m’a affirmé et crois-moi il disait la vérité !
Wanek devient livide, il sait très bien qu’il n’y a aucune issue pour eux et sa décision se prend dans la foulée en s’approchant de Sacha les yeux remplis de tristesse, son poing part alors sans prévenir avec une force telle que le coup assomme le garçon qui s’effondre sur le sol en poussant un cri de surprise et de douleur.
- C’est pour te sauver que je fais ça, j’espère que tu le comprendras et que tu me pardonneras un jour !
Wanek ne perd pas plus de temps, il déshabille entièrement son neveu et trouve la force nécessaire pour l’attacher dos à dos au jeune blondinet qui n’est toujours pas revenu à lui.
Un baiser appuyé sur les lèvres de celui qui a toujours eu une place particulière dans son cœur et il quitte la cave en refermant à double tour derrière lui, courant pour remonter l’escalier au risque de se casser le cou.
Il ouvre alors une armoire pour en sortir un fusil de chasse ainsi qu’une boîte neuve contenant les cartouches, il connaît l’effet dévastateur de l’arme et la charge avec une étrange sensation de calme, comme s’il avait toujours su que ce jour arriverait.
Wanek monte à l’étage jusqu’à la pièce d’où il peut voir l’étrange attroupement, il ouvre la fenêtre et pointe son arme dans la direction des policiers, le premier coup en couche un sur le sol alors que les autres s’éparpillent en se glissant sous les voitures après avoir sorti leurs armes.
***/***
Maurice entend le coup et voit un de ses hommes s’effondrer au sol la poitrine couverte de sang, la panique gagne la foule qui reflue vers les rues adjacentes alors que lui et ses hommes cherchent la protection des véhicules garés le long des deux trottoirs.
La fusillade prend alors l’ampleur d’un film policier, les pare-brise explosent sous les coups du fusil pointé sur eux et ils répliquent avec leurs pistolets de service vers la fenêtre où la silhouette d’un homme leur sert de cible.
Plusieurs coups l’atteignent en pleine poitrine, l’homme tire encore plusieurs fois avant de partir en avant et de passer à travers la fenêtre pour venir atterrir dans un bruit sourd sur le pavé de la terrasse séparant la maison du porche menant sur la rue.
Les coups cessent alors, les hommes se relèvent encore hébétés de la brusquerie avec laquelle tout s’est déroulé et deux d’entre eux accourent alors vers leur collègue baignant dans son sang et geignant d’une voix sourde.
- (Maurice) Appelez une ambulance vite !
Les deux hommes qui entourent l’homme à terre voient arriver sur eux les yeux brillants soudainement d’espoirs, le petit rouquin qui prend de suite les mesures qui lui semblent les plus appropriées.
- Emmenez-le à l’intérieur ! Je vais m’en occuper mais il y a trop de monde ici vous comprenez ?
- Tout de suite « Flo » ! Tu crois pouvoir le sauver ?
- Je ferai tout mon possible en tous les cas, ne perdez pas plus de temps ! Vous voyez bien qu’il perd beaucoup de sang !
***/***
« Dans la cave »
Sacha revient à lui, sa mâchoire le fait atrocement souffrir et il est atterré de se retrouver nu, attaché pieds et poings sur le même chevalet que le jeune blondinet inconscient, dont l’odeur forte lui fait plisser le nez.
Son esprit tourne à toute allure en cherchant à comprendre ce qu’il lui est arrivé, les coups de feu lui parviennent alors fortement atténués par l’épaisseur des murs et il serre les dents en connaissant à l’avance ce qu’il va en résulter pour son oncle qui de toute évidence a préféré se sacrifier seul en lui laissant une chance de s’en sortir.
Ses yeux s’embuent alors de larmes, il se maudit d’être venu chercher la tranquillité ici et d’avoir mis ainsi son oncle en danger, mais ne s’y était-il pas déjà mis tout seul ?
Les coups de feu cessent aussi rapidement qu’ils avaient commencé, signant ainsi l’inéluctable et le faisant s’écrouler en larmes, les poignets sanguinolents fortement entaillés par le poids de son corps.
Sacha vient de perdre la seule personne qui l’aimait réellement, sa détresse est sincère tout comme l’est son besoin de vengeance envers ceux qui viennent de l’abattre.
Des pas précipités descendent les marches, la porte vole en éclat d’un coup d’épaule puissant et plusieurs hommes pistolets au poing entrent dans la cave en se bouchant le nez sous l’odeur infecte qui leur arrive en plein visage.
- Pouah ! Ça put la mort là-dedans !
- Regarde ! Il y a deux jeunes types nus attachés à cette croix ?
2eme ANNÉE avant Pâques (Dernière partie) : (114/150) (Samedi matin) (Le temps est compté) (fin)
« Au rez-de-chaussée dans le salon »
La trousse de secours dans un des véhicules de police m’aide beaucoup pour ôter les plombs de chasse de gros calibre fortement entrés dans la poitrine de l’agent de la DST et j’arrive tant bien que mal à l’en débarrasser en injectant ensuite un jet de salive dans chaque trou sanguinolent, aucun organe vital n’ayant été touché la cicatrisation se fait dans la foulée devant ses collègues ahuris observant la scène.
L’homme déjà se sent beaucoup mieux et suit de près mes faits et gestes avec un sourire de reconnaissance qui me va droit au cœur.
- Comme quoi j’avais raison de vouloir venir, pas vrai ?
- C’est sûr !! Merci Florian !!
- Bah !! Chacun son boulot, repose-toi encore quelques heures et il n’y paraîtra plus, tu te sentiras tout neuf !!
Des bruits venant de la cave nous font redresser la tête, les hommes de Maurice remontent deux par deux en tenant deux jeunes hommes nus et je reconnais aussitôt le clochard que j’ai fait suivre par les deux matous, l’autre étant pour moi un parfait inconnu sûrement victime innocente lui aussi de ce détraqué sexuel.
Maurice arrive dans ces entrefaites et donne immédiatement ses ordres.
- Les ambulances ne vont plus tarder !! Menez-les dans les chambres de l’étage en attendant !! Le plus jeune semble déshydrater, faites-lui boire un peu d’eau dès qu’il reprendra connaissance.
- Il repartira avec moi !!
Maurice se retourne vers moi surpris.
- Comment ça ?
- Crois-tu qu’il serait entre de meilleures mains ailleurs ?
- Non bien sûr !! Mais pourquoi veux-tu l’emmener ? Tu ne le connais même pas !!
- Je n’en ai aucune idée !! C’est peut-être parce que je n’ai juste pas envie de le voir retourner dans la rue, ça te pose un problème ?
Maurice cille sous les yeux qui le fixent avec une intensité peu commune, il comprend alors que l’empathie de Florian envers le jeune SDF est déjà très forte et que son destin devrait vite s’améliorer s’il le laisse l’emmener comme il le lui a demandé.
- Très bien !! Mais il devra venir aux convocations pour répondre à nos questions.
- Pas de soucis !!
Maurice revient alors vers son agent blessé, surpris de le voir dormir avec le sourire aux lèvres et sa pensée va alors vers son autre agent dont personne ne parle, alors qu’il devrait se trouver quelque part dans la maison.
Il s’adresse alors à plusieurs de ses hommes restés dans le salon avec eux.
- Vous n’avez toujours pas retrouvé Henry ?
- Les collègues fouillent partout patron, pour l’instant nous n’avons trouvé aucune trace de lui.
Quelque chose attire mon attention, une impression bizarre dans mon cerveau qui l’a mis en alerte.
- Taisez-vous tous !!! Laissez-moi me concentrer !!
Un geignement ténu me parvient alors venant de la cave, si faible que personne d’autre que moi n’aurait pu le percevoir et je me redresse d’un bond, dévalant l’escalier y menant suivit aussitôt par Maurice et le reste de ses hommes, alertés par ma précipitation soudaine.
***/***
L’homme sent la bouillie infecte dans laquelle il s’enfonce doucement lui arrive maintenant au menton, ses dernières forces vont à ses bras dont il sent ses coudes en sang s’accrocher désespérément à la paroi du puits.
Son corps tout entier le démange fortement, sans doute dû à la chaux vive qui commence sur lui son œuvre destructrice et lui brûle la peau avant de s’attaquer à ses chairs puis à ses os pour le transformer lui aussi en cette pâtée infecte d’ici quelques jours.
Toute sa vie lui passe alors comme un long film en avance rapide, ses joies, ses peines, ses regrets et la peur cesse alors soudainement, son esprit acceptant de toute évidence l’inéluctable qui ne saurait plus tarder.
Ses cris étouffés par le bandeau, se transforment en longs sanglots qui lui brûlent les yeux en se mélangeant aux émanations nocives imprégnant la fosse.
Son corps va pour abandonner la lutte quand un rayon de lumière lui fait relever le regard et qu’il aperçoive comme dans un rêve le visage angélique d’un jeune garçon qu’il ne connaît que trop bien depuis les quelques mois qu’il consacre à sa protection.
Son cœur s’affole alors et un regain de force l’aide à garder la tête hors de cette gadoue putride, le temps d’entendre une voix lui semblant céleste prononcer des paroles qu’il n’oubliera jamais le reste de sa vie durant.
- Eh bien Henry !! Tu parles d’un endroit pour se faire une thalasso !!
2eme ANNÉE avant Pâques (Dernière partie) : (115/150) (Samedi matin) (Antonin)
« A l’étage, dans les chambres »
Sacha entend les voix dans le couloir qui interpellent les deux agents en faction.
- Hé les gars !! Henry est vivant !! « Flo » l’a retrouvé dans la cave !!
Une cavalcade dans l’escalier suivit d’un silence total à l’étage laisse à penser que les deux hommes sont redescendus pour aller rejoindre leurs collègues et Sacha comprend immédiatement que c’est sans doute la seule chance qu’il aura de s’échapper, le fait que sa victime soit toujours en vie ne laisse plus de place au plan qu’il avait en tête à continuer de jouer les victimes encore quelque temps.
Il se lève d’un bond, traverse le couloir pour se rendre dans sa chambre et s’habille rapidement en cherchant un moyen de sortir sans se faire repérer, il se rappelle soudainement la descente de gouttière qui longe la fenêtre de la chambre de son oncle et c’est à pas de loup qu’il s’y glisse, ouvre celle-ci pour se laisser descendre le long du tuyau de zinc jusqu’au jardin quelques mètres plus bas.
Facile ensuite pour lui de mettre en place le long du mur mitoyen l’échelle double qui servait à Wanek pour tailler deux fois par an, les deux arbres fruitiers se trouvant au milieu du jardin.
C’est donc par les toits qu’il s’échappe et disparaît très vite du quartier pour se retrouver une bonne centaine de mètres plus loin dans une ruelle sombre où personne ne remarque sa présence.
***/***
« Une bonne heure plus tard »
- Il a disparu patron !! Nous avons retrouvé une échelle donnant sur le toit d’un voisin, je pense qu’il est parti par-là !!
- Fouillez le quartier !! Il ne doit pas s’échapper !!
- Pourquoi a-t-il fait une chose pareille patron ?
- Ce n’est pourtant pas compliqué à comprendre !! C’était très malin de sa part de se faire passer pour une victime !! Nous sommes tombés dans le panneau comme des débutants voilà tout !!
- Il était pourtant enchaîné comme l’autre garçon ?
- Un des deux s’est sacrifié pour une raison que nous ne connaîtrons sans doute jamais !! Relevez les empreintes et faites les analyser par la scientifique, nous en saurons plus sur lui avec un peu de chance. Que donnent les fouilles de la cave ?
- La fosse dans laquelle nous avons retrouvé Henry est un vrai charnier patron, il y a plusieurs dizaines de corps en putréfactions à l’intérieur et c’est une vraie chance qu’il s’en soit sortie vivant, ce n’est pas humain ce qu’ils lui ont fait patron !!
- Je veux un rapport détaillé sur mon bureau dès que les experts auront rendu leurs constats.
- Bien patron !!
- Où est Florian ? Ça va faire une heure que je n’ai plus de ses nouvelles ?
- il a passé presque tout ce temps à soigner Henry patron, maintenant Il s’occupe de l’autre jeune gars retrouvé dans la cave et il lui fait prendre un bain je crois !!
Maurice revoit le corps crasseux qui a été remonté de la cave et soupire.
- Pff !!! Il en avait bien besoin !! Je ne sais pas d’où sort ce gars, mais il a dû en voir des dures pour en arriver là.
***/***
Je n’entends plus un bruit du côté de la salle de bains, j’en conclus donc qu’il a terminé de se nettoyer et je m’approche de la porte en frappant doucement.
- Tout va bien ? Je peux entrer ?
Une voix douce et timide me répond alors.
- Oui, si tu veux !
J’entre alors dans la pièce, il est debout avec une serviette-éponge lui ceignant les reins et se retourne vers moi avec un sourire hésitant en entendant la porte s’ouvrir, sa voix quand il reprend la parole est d’une douceur remplie de sensualité qui me donne le frisson.
- Qui est tu ? Pourquoi suis-je ici ?
- Moi c’est Florian !! Tu ne te souviens de rien ?
- Juste qu’un homme voulait me venir en aide, je l’ai suivi jusque chez lui et je me suis sans doute évanoui ensuite, parce que je ne me rappelle rien d’autre. (Il sourit en me fixant dans les yeux) J’aime bien ton prénom !! Moi c’est Antonin !!
2eme ANNÉE avant Pâques (Dernière partie) : (116/150) (Samedi matin) (Antonin) (fin)
Je lui rends son sourire, encore plus accentué par une pensée intérieure en rapport avec mes autres amis, qui ne vont certainement pas manquer une fois de plus de me charrier en découvrant ce garçon au physique plus qu’avenant quand je le leur présenterai.
Maintenant il a plus que ça qui m’interpelle en lui, peut être son air perdu ou encore sa douceur naturelle qui m’apostrophe et me donne envie de mieux le connaître, j’avais déjà eu cette impression à sa vue lors de notre première rencontre quand j’ai signalé la façon louche dont l’homme au pardessus semblait le surveiller.
- J’aime bien aussi, c’est un très beau prénom qui te va très bien en plus !!
- Comment ça ?
- Il sonne tout en douceur comme l’impression que tu me donnes.
- Merci, c’est gentil ! Maintenant si tu m’expliquais ce que je fais là ?
Je m’approche doucement de lui pour ne pas le brusquer, le fais asseoir sur le rebord de la baignoire où je prends place près de lui et ma main ne peut s’empêcher de lui caresser lentement le bras en appréciant son grain de peau à la douceur me rappelant celle de mon Thomas.
Je lui explique alors toute l’histoire en y prenant les formes pour ne pas qu’il s’effraie, il m’écoute sans m’interrompre un seul instant et ses yeux d’un bleu très pâle ne lâchent pas les miens, laissant passer un énorme courant de sympathie entre nous.
Ce n’est qu’une fois que j’en ai terminé de mes explications, qu’il reprend la parole, la voix cette fois-ci nouée par l’émotion.
- Je te dois la vie si je comprends bien ?
- On dirait bien en effet !!
- Peut-être aurait-il mieux valu que tu me laisses à mon triste sort, tu sais ?
Je sens que mon estomac se serre à ces paroles dites avec tristesse et mélancolie.
- Ne dis pas ça ! Tu as toute ta vie devant toi !!
- Pour ce qu’elle vaut !! Je suis seul, sans le sou dans un pays où je me sens perdu.
- Tu n’es plus seul maintenant, nous sommes là pour toi et tu verras que tout ira mieux, je ne te laisserai pas tomber.
Antonin écoute le petit rouquin semblant si jeune, il a pourtant l’air sincère dans ses paroles et il a envie de le croire, mais que peut-il pour lui venir en aide ?
- C’est gentil, j’aimerais moi aussi être ton ami mais tu dois savoir quelque chose sur moi qui pourrait te faire changer d’avis.
Ma curiosité monte d’un cran quand je lui réponds.
- Dis-moi !!
Je le sens hésiter, ma main accentue sa caresse sur son bras pour le rassurer et le mettre en confiance, cela semble fonctionner car ses yeux s’embuent alors de larmes quand il reprend la parole d’une voix chevrotante qui encore une fois me remue au plus profond de mon âme.
- Je n’ai pas de papiers et je ne peux pas retourner dans mon pays sans y être arrêté, mon père s’est enfui avec ma mère en m’emmenant avec eux pour rester libre et ils sont morts depuis plusieurs mois sans avoir eu une sépulture digne de ce nom, depuis je ne sais plus où aller. Je suis dangereux tu comprends !! Un paria apatride qui a failli mourir de faim, qu’est-ce que tu ferais avec un ami tel que moi ? Je me le demande un peu.
Ses paroles me marquent plus que je ne l’aurai cru possible, sa détresse évidente m’amène une boule d’émotion incontrôlable qui fait perler mes larmes alors que les siennes coulent maintenant intarissables le long de ses joues.
***/***
Une voix bien connue et toute aussi émue que je le suis, résonne dans ma tête, je me rends compte alors que ma connexion avec Thomas mise en place lors de nos précédents ébats est restée tout ce temps sans faiblir.
- Pourquoi ne lui dis-tu pas la vérité sur ce que tu ressens pour lui ?
- Comment ça ?
- Allons « Flo » !! Tu crois que je ne m’en suis pas rendu compte ? Ton esprit est obnubilé par les sentiments que tu éprouves déjà pour Antonin, tu es comme ça et tu n’y peux rien, nous le savons bien tous les deux.
- Mais !!
- Il me plaît bien aussi ton SDF, j’ai déjà deux rouquins et deux bruns comme amis, il me manquait un blond Hi ! Hi ! Voilà chose faite maintenant !!
- Qui te dit qu’il est comme nous d’ailleurs ?
- Il n’y a qu’à observer comment il te regarde déjà.
- Tu le kiffes aussi alors ? Incroyable !!
- Qu’est-ce que tu veux !! Ton truc dans la tête a dû déteindre sur moi depuis le temps Hi ! Hi !
***/***
Une voix inquiète me fait revenir à la réalité.
- Oh !! Florian ?? Ça va ??
- (Wanek) Comment est-ce possible ? Je croyais que le flic m’avait suivi par hasard ?
- C’est ce qu’il m’a affirmé et crois-moi il disait la vérité !
Wanek devient livide, il sait très bien qu’il n’y a aucune issue pour eux et sa décision se prend dans la foulée en s’approchant de Sacha les yeux remplis de tristesse, son poing part alors sans prévenir avec une force telle que le coup assomme le garçon qui s’effondre sur le sol en poussant un cri de surprise et de douleur.
- C’est pour te sauver que je fais ça, j’espère que tu le comprendras et que tu me pardonneras un jour !
Wanek ne perd pas plus de temps, il déshabille entièrement son neveu et trouve la force nécessaire pour l’attacher dos à dos au jeune blondinet qui n’est toujours pas revenu à lui.
Un baiser appuyé sur les lèvres de celui qui a toujours eu une place particulière dans son cœur et il quitte la cave en refermant à double tour derrière lui, courant pour remonter l’escalier au risque de se casser le cou.
Il ouvre alors une armoire pour en sortir un fusil de chasse ainsi qu’une boîte neuve contenant les cartouches, il connaît l’effet dévastateur de l’arme et la charge avec une étrange sensation de calme, comme s’il avait toujours su que ce jour arriverait.
Wanek monte à l’étage jusqu’à la pièce d’où il peut voir l’étrange attroupement, il ouvre la fenêtre et pointe son arme dans la direction des policiers, le premier coup en couche un sur le sol alors que les autres s’éparpillent en se glissant sous les voitures après avoir sorti leurs armes.
***/***
Maurice entend le coup et voit un de ses hommes s’effondrer au sol la poitrine couverte de sang, la panique gagne la foule qui reflue vers les rues adjacentes alors que lui et ses hommes cherchent la protection des véhicules garés le long des deux trottoirs.
La fusillade prend alors l’ampleur d’un film policier, les pare-brise explosent sous les coups du fusil pointé sur eux et ils répliquent avec leurs pistolets de service vers la fenêtre où la silhouette d’un homme leur sert de cible.
Plusieurs coups l’atteignent en pleine poitrine, l’homme tire encore plusieurs fois avant de partir en avant et de passer à travers la fenêtre pour venir atterrir dans un bruit sourd sur le pavé de la terrasse séparant la maison du porche menant sur la rue.
Les coups cessent alors, les hommes se relèvent encore hébétés de la brusquerie avec laquelle tout s’est déroulé et deux d’entre eux accourent alors vers leur collègue baignant dans son sang et geignant d’une voix sourde.
- (Maurice) Appelez une ambulance vite !
Les deux hommes qui entourent l’homme à terre voient arriver sur eux les yeux brillants soudainement d’espoirs, le petit rouquin qui prend de suite les mesures qui lui semblent les plus appropriées.
- Emmenez-le à l’intérieur ! Je vais m’en occuper mais il y a trop de monde ici vous comprenez ?
- Tout de suite « Flo » ! Tu crois pouvoir le sauver ?
- Je ferai tout mon possible en tous les cas, ne perdez pas plus de temps ! Vous voyez bien qu’il perd beaucoup de sang !
***/***
« Dans la cave »
Sacha revient à lui, sa mâchoire le fait atrocement souffrir et il est atterré de se retrouver nu, attaché pieds et poings sur le même chevalet que le jeune blondinet inconscient, dont l’odeur forte lui fait plisser le nez.
Son esprit tourne à toute allure en cherchant à comprendre ce qu’il lui est arrivé, les coups de feu lui parviennent alors fortement atténués par l’épaisseur des murs et il serre les dents en connaissant à l’avance ce qu’il va en résulter pour son oncle qui de toute évidence a préféré se sacrifier seul en lui laissant une chance de s’en sortir.
Ses yeux s’embuent alors de larmes, il se maudit d’être venu chercher la tranquillité ici et d’avoir mis ainsi son oncle en danger, mais ne s’y était-il pas déjà mis tout seul ?
Les coups de feu cessent aussi rapidement qu’ils avaient commencé, signant ainsi l’inéluctable et le faisant s’écrouler en larmes, les poignets sanguinolents fortement entaillés par le poids de son corps.
Sacha vient de perdre la seule personne qui l’aimait réellement, sa détresse est sincère tout comme l’est son besoin de vengeance envers ceux qui viennent de l’abattre.
Des pas précipités descendent les marches, la porte vole en éclat d’un coup d’épaule puissant et plusieurs hommes pistolets au poing entrent dans la cave en se bouchant le nez sous l’odeur infecte qui leur arrive en plein visage.
- Pouah ! Ça put la mort là-dedans !
- Regarde ! Il y a deux jeunes types nus attachés à cette croix ?
2eme ANNÉE avant Pâques (Dernière partie) : (114/150) (Samedi matin) (Le temps est compté) (fin)
« Au rez-de-chaussée dans le salon »
La trousse de secours dans un des véhicules de police m’aide beaucoup pour ôter les plombs de chasse de gros calibre fortement entrés dans la poitrine de l’agent de la DST et j’arrive tant bien que mal à l’en débarrasser en injectant ensuite un jet de salive dans chaque trou sanguinolent, aucun organe vital n’ayant été touché la cicatrisation se fait dans la foulée devant ses collègues ahuris observant la scène.
L’homme déjà se sent beaucoup mieux et suit de près mes faits et gestes avec un sourire de reconnaissance qui me va droit au cœur.
- Comme quoi j’avais raison de vouloir venir, pas vrai ?
- C’est sûr !! Merci Florian !!
- Bah !! Chacun son boulot, repose-toi encore quelques heures et il n’y paraîtra plus, tu te sentiras tout neuf !!
Des bruits venant de la cave nous font redresser la tête, les hommes de Maurice remontent deux par deux en tenant deux jeunes hommes nus et je reconnais aussitôt le clochard que j’ai fait suivre par les deux matous, l’autre étant pour moi un parfait inconnu sûrement victime innocente lui aussi de ce détraqué sexuel.
Maurice arrive dans ces entrefaites et donne immédiatement ses ordres.
- Les ambulances ne vont plus tarder !! Menez-les dans les chambres de l’étage en attendant !! Le plus jeune semble déshydrater, faites-lui boire un peu d’eau dès qu’il reprendra connaissance.
- Il repartira avec moi !!
Maurice se retourne vers moi surpris.
- Comment ça ?
- Crois-tu qu’il serait entre de meilleures mains ailleurs ?
- Non bien sûr !! Mais pourquoi veux-tu l’emmener ? Tu ne le connais même pas !!
- Je n’en ai aucune idée !! C’est peut-être parce que je n’ai juste pas envie de le voir retourner dans la rue, ça te pose un problème ?
Maurice cille sous les yeux qui le fixent avec une intensité peu commune, il comprend alors que l’empathie de Florian envers le jeune SDF est déjà très forte et que son destin devrait vite s’améliorer s’il le laisse l’emmener comme il le lui a demandé.
- Très bien !! Mais il devra venir aux convocations pour répondre à nos questions.
- Pas de soucis !!
Maurice revient alors vers son agent blessé, surpris de le voir dormir avec le sourire aux lèvres et sa pensée va alors vers son autre agent dont personne ne parle, alors qu’il devrait se trouver quelque part dans la maison.
Il s’adresse alors à plusieurs de ses hommes restés dans le salon avec eux.
- Vous n’avez toujours pas retrouvé Henry ?
- Les collègues fouillent partout patron, pour l’instant nous n’avons trouvé aucune trace de lui.
Quelque chose attire mon attention, une impression bizarre dans mon cerveau qui l’a mis en alerte.
- Taisez-vous tous !!! Laissez-moi me concentrer !!
Un geignement ténu me parvient alors venant de la cave, si faible que personne d’autre que moi n’aurait pu le percevoir et je me redresse d’un bond, dévalant l’escalier y menant suivit aussitôt par Maurice et le reste de ses hommes, alertés par ma précipitation soudaine.
***/***
L’homme sent la bouillie infecte dans laquelle il s’enfonce doucement lui arrive maintenant au menton, ses dernières forces vont à ses bras dont il sent ses coudes en sang s’accrocher désespérément à la paroi du puits.
Son corps tout entier le démange fortement, sans doute dû à la chaux vive qui commence sur lui son œuvre destructrice et lui brûle la peau avant de s’attaquer à ses chairs puis à ses os pour le transformer lui aussi en cette pâtée infecte d’ici quelques jours.
Toute sa vie lui passe alors comme un long film en avance rapide, ses joies, ses peines, ses regrets et la peur cesse alors soudainement, son esprit acceptant de toute évidence l’inéluctable qui ne saurait plus tarder.
Ses cris étouffés par le bandeau, se transforment en longs sanglots qui lui brûlent les yeux en se mélangeant aux émanations nocives imprégnant la fosse.
Son corps va pour abandonner la lutte quand un rayon de lumière lui fait relever le regard et qu’il aperçoive comme dans un rêve le visage angélique d’un jeune garçon qu’il ne connaît que trop bien depuis les quelques mois qu’il consacre à sa protection.
Son cœur s’affole alors et un regain de force l’aide à garder la tête hors de cette gadoue putride, le temps d’entendre une voix lui semblant céleste prononcer des paroles qu’il n’oubliera jamais le reste de sa vie durant.
- Eh bien Henry !! Tu parles d’un endroit pour se faire une thalasso !!
2eme ANNÉE avant Pâques (Dernière partie) : (115/150) (Samedi matin) (Antonin)
« A l’étage, dans les chambres »
Sacha entend les voix dans le couloir qui interpellent les deux agents en faction.
- Hé les gars !! Henry est vivant !! « Flo » l’a retrouvé dans la cave !!
Une cavalcade dans l’escalier suivit d’un silence total à l’étage laisse à penser que les deux hommes sont redescendus pour aller rejoindre leurs collègues et Sacha comprend immédiatement que c’est sans doute la seule chance qu’il aura de s’échapper, le fait que sa victime soit toujours en vie ne laisse plus de place au plan qu’il avait en tête à continuer de jouer les victimes encore quelque temps.
Il se lève d’un bond, traverse le couloir pour se rendre dans sa chambre et s’habille rapidement en cherchant un moyen de sortir sans se faire repérer, il se rappelle soudainement la descente de gouttière qui longe la fenêtre de la chambre de son oncle et c’est à pas de loup qu’il s’y glisse, ouvre celle-ci pour se laisser descendre le long du tuyau de zinc jusqu’au jardin quelques mètres plus bas.
Facile ensuite pour lui de mettre en place le long du mur mitoyen l’échelle double qui servait à Wanek pour tailler deux fois par an, les deux arbres fruitiers se trouvant au milieu du jardin.
C’est donc par les toits qu’il s’échappe et disparaît très vite du quartier pour se retrouver une bonne centaine de mètres plus loin dans une ruelle sombre où personne ne remarque sa présence.
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« Une bonne heure plus tard »
- Il a disparu patron !! Nous avons retrouvé une échelle donnant sur le toit d’un voisin, je pense qu’il est parti par-là !!
- Fouillez le quartier !! Il ne doit pas s’échapper !!
- Pourquoi a-t-il fait une chose pareille patron ?
- Ce n’est pourtant pas compliqué à comprendre !! C’était très malin de sa part de se faire passer pour une victime !! Nous sommes tombés dans le panneau comme des débutants voilà tout !!
- Il était pourtant enchaîné comme l’autre garçon ?
- Un des deux s’est sacrifié pour une raison que nous ne connaîtrons sans doute jamais !! Relevez les empreintes et faites les analyser par la scientifique, nous en saurons plus sur lui avec un peu de chance. Que donnent les fouilles de la cave ?
- La fosse dans laquelle nous avons retrouvé Henry est un vrai charnier patron, il y a plusieurs dizaines de corps en putréfactions à l’intérieur et c’est une vraie chance qu’il s’en soit sortie vivant, ce n’est pas humain ce qu’ils lui ont fait patron !!
- Je veux un rapport détaillé sur mon bureau dès que les experts auront rendu leurs constats.
- Bien patron !!
- Où est Florian ? Ça va faire une heure que je n’ai plus de ses nouvelles ?
- il a passé presque tout ce temps à soigner Henry patron, maintenant Il s’occupe de l’autre jeune gars retrouvé dans la cave et il lui fait prendre un bain je crois !!
Maurice revoit le corps crasseux qui a été remonté de la cave et soupire.
- Pff !!! Il en avait bien besoin !! Je ne sais pas d’où sort ce gars, mais il a dû en voir des dures pour en arriver là.
***/***
Je n’entends plus un bruit du côté de la salle de bains, j’en conclus donc qu’il a terminé de se nettoyer et je m’approche de la porte en frappant doucement.
- Tout va bien ? Je peux entrer ?
Une voix douce et timide me répond alors.
- Oui, si tu veux !
J’entre alors dans la pièce, il est debout avec une serviette-éponge lui ceignant les reins et se retourne vers moi avec un sourire hésitant en entendant la porte s’ouvrir, sa voix quand il reprend la parole est d’une douceur remplie de sensualité qui me donne le frisson.
- Qui est tu ? Pourquoi suis-je ici ?
- Moi c’est Florian !! Tu ne te souviens de rien ?
- Juste qu’un homme voulait me venir en aide, je l’ai suivi jusque chez lui et je me suis sans doute évanoui ensuite, parce que je ne me rappelle rien d’autre. (Il sourit en me fixant dans les yeux) J’aime bien ton prénom !! Moi c’est Antonin !!
2eme ANNÉE avant Pâques (Dernière partie) : (116/150) (Samedi matin) (Antonin) (fin)
Je lui rends son sourire, encore plus accentué par une pensée intérieure en rapport avec mes autres amis, qui ne vont certainement pas manquer une fois de plus de me charrier en découvrant ce garçon au physique plus qu’avenant quand je le leur présenterai.
Maintenant il a plus que ça qui m’interpelle en lui, peut être son air perdu ou encore sa douceur naturelle qui m’apostrophe et me donne envie de mieux le connaître, j’avais déjà eu cette impression à sa vue lors de notre première rencontre quand j’ai signalé la façon louche dont l’homme au pardessus semblait le surveiller.
- J’aime bien aussi, c’est un très beau prénom qui te va très bien en plus !!
- Comment ça ?
- Il sonne tout en douceur comme l’impression que tu me donnes.
- Merci, c’est gentil ! Maintenant si tu m’expliquais ce que je fais là ?
Je m’approche doucement de lui pour ne pas le brusquer, le fais asseoir sur le rebord de la baignoire où je prends place près de lui et ma main ne peut s’empêcher de lui caresser lentement le bras en appréciant son grain de peau à la douceur me rappelant celle de mon Thomas.
Je lui explique alors toute l’histoire en y prenant les formes pour ne pas qu’il s’effraie, il m’écoute sans m’interrompre un seul instant et ses yeux d’un bleu très pâle ne lâchent pas les miens, laissant passer un énorme courant de sympathie entre nous.
Ce n’est qu’une fois que j’en ai terminé de mes explications, qu’il reprend la parole, la voix cette fois-ci nouée par l’émotion.
- Je te dois la vie si je comprends bien ?
- On dirait bien en effet !!
- Peut-être aurait-il mieux valu que tu me laisses à mon triste sort, tu sais ?
Je sens que mon estomac se serre à ces paroles dites avec tristesse et mélancolie.
- Ne dis pas ça ! Tu as toute ta vie devant toi !!
- Pour ce qu’elle vaut !! Je suis seul, sans le sou dans un pays où je me sens perdu.
- Tu n’es plus seul maintenant, nous sommes là pour toi et tu verras que tout ira mieux, je ne te laisserai pas tomber.
Antonin écoute le petit rouquin semblant si jeune, il a pourtant l’air sincère dans ses paroles et il a envie de le croire, mais que peut-il pour lui venir en aide ?
- C’est gentil, j’aimerais moi aussi être ton ami mais tu dois savoir quelque chose sur moi qui pourrait te faire changer d’avis.
Ma curiosité monte d’un cran quand je lui réponds.
- Dis-moi !!
Je le sens hésiter, ma main accentue sa caresse sur son bras pour le rassurer et le mettre en confiance, cela semble fonctionner car ses yeux s’embuent alors de larmes quand il reprend la parole d’une voix chevrotante qui encore une fois me remue au plus profond de mon âme.
- Je n’ai pas de papiers et je ne peux pas retourner dans mon pays sans y être arrêté, mon père s’est enfui avec ma mère en m’emmenant avec eux pour rester libre et ils sont morts depuis plusieurs mois sans avoir eu une sépulture digne de ce nom, depuis je ne sais plus où aller. Je suis dangereux tu comprends !! Un paria apatride qui a failli mourir de faim, qu’est-ce que tu ferais avec un ami tel que moi ? Je me le demande un peu.
Ses paroles me marquent plus que je ne l’aurai cru possible, sa détresse évidente m’amène une boule d’émotion incontrôlable qui fait perler mes larmes alors que les siennes coulent maintenant intarissables le long de ses joues.
***/***
Une voix bien connue et toute aussi émue que je le suis, résonne dans ma tête, je me rends compte alors que ma connexion avec Thomas mise en place lors de nos précédents ébats est restée tout ce temps sans faiblir.
- Pourquoi ne lui dis-tu pas la vérité sur ce que tu ressens pour lui ?
- Comment ça ?
- Allons « Flo » !! Tu crois que je ne m’en suis pas rendu compte ? Ton esprit est obnubilé par les sentiments que tu éprouves déjà pour Antonin, tu es comme ça et tu n’y peux rien, nous le savons bien tous les deux.
- Mais !!
- Il me plaît bien aussi ton SDF, j’ai déjà deux rouquins et deux bruns comme amis, il me manquait un blond Hi ! Hi ! Voilà chose faite maintenant !!
- Qui te dit qu’il est comme nous d’ailleurs ?
- Il n’y a qu’à observer comment il te regarde déjà.
- Tu le kiffes aussi alors ? Incroyable !!
- Qu’est-ce que tu veux !! Ton truc dans la tête a dû déteindre sur moi depuis le temps Hi ! Hi !
***/***
Une voix inquiète me fait revenir à la réalité.
- Oh !! Florian ?? Ça va ??
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