05-09-2020, 11:29 AM
2eme ANNÉE avant Pâques (dernière partie) : (101/150) (Samedi cinq heures du matin) (Suspicion)
« Retour au présent dans le véhicule de la DST »
Nous passons l’angle d’une ruelle à peine éclairée par un lampadaire anémique, quand mes yeux se plissent et que je me redresse pour plaquer ma tête à la vitre de la portière.
- Stop les gars !! Garez-vous en vitesse !! Il se passe un truc de louche là-bas !!
Le véhicule se gare aussitôt, l’homme au volant coupe le contact et les phares, avant de se retourner vers moi tout comme son collègue aussi étonné que lui.
- Qu’est-ce que tu as vu « Flo » ?
- Ce type là-bas !! On dirait qu’il épie quelqu’un ou quelque chose !!
Ils suivent mon doigt qui leur montre un homme en pardessus gris, la tête penchée vers la ruelle alors que le reste du corps reste bien caché par le mur.
- (Un des hommes de la DST) Humm !! C’est vrai qu’il est plutôt bizarre ce type !! Tu veux qu’on aille voir un peu de quoi il retourne ?
- Attendons plutôt de voir ce qu’il manigance !! J’ai une mauvaise intuition sur ce gars, son comportement est étrange !! Attendez !! Il a vu quelque chose, voyez comme il recule vers l’autre ruelle !!
- (Thomas) Il y a un truc qui bouge là où il regardait !!
Nous retenons tous notre souffle alors que nous sommes installés tranquillement dans l’auto, comme si cela nous concernait au premier chef et nous apercevons alors un clochard hirsute qui sort de l’ombre de la rue.
Mon cœur se serre immédiatement à sa vue, je ne supporte pas cette misère des grandes villes où des gens sont laissés dans le plus grand dénuement alors que d’autres vivent tranquillement leur petite vie sans y faire la moindre attention.
Ma vue devient plus acérée encore et je me rends vite compte que c’est d’un jeune homme qu’il s’agit, à peine plus vieux que mon Thomas et dans un état de saleté ainsi que d’un manque de soins manifeste qui me soulève le cœur d’horreur.
Les deux hommes de la DST ne perdent pas de vue l’homme en gris qui surveille de toute évidence le SDF, ils commencent alors à discuter entre eux.
- Penses-tu la même chose que moi ?
- Ça se pourrait !! Avoue que ce serait un vrai coup de chance !!
- Qu’est-ce qu’on fait ? Rappelle-toi que nous avons Florian et Thomas sous notre responsabilité, peut-être faut-il juste prévenir le patron ?
- Tu te rends compte qu’on risque de le perdre si c’est bien le mec qu’on cherche ?
- De quoi vous parlez les gars ??
Un des deux agents se tourne vers moi pour me répondre.
- Nous sommes sur la piste d’une dizaine de disparitions étranges sur Paris depuis ses vingt dernières années et nous soupçonnons qu’il y en a eu beaucoup plus que ça. Tous des jeunes ou très jeunes hommes, de nationalités étrangères et qui ont disparu mystérieusement sans jamais laisser de traces.
- À quoi vous pensez ?
- Justement !! Nous ignorons tout du pourquoi de ces enlèvements, meurtres ? Trafic d’organes ce qui reviendrait au même ou prostitution vers un pays réputé pour le trafic de jeunes hommes.
- (Son collègue) Je ne vois pas pourquoi il s’intéresserait à l’autre type si c’est bien lui ou un de cette bande ?
Je le regarde étonné.
- Et pourquoi donc ne s’intéresserait-il pas à celui-là ?
- On vient de te le dire Florian !! Les disparus étaient tous très jeune et bien fait de leur corps, tu as vu l’allure de ce type ? Il ne correspond pas du tout à cette description !!
- C’est là où vous vous mettez le doigt dans l’œil les mecs !! Je vous garantis que le pauvre type que vous voyez est très jeune et super-mignon si seulement il prenait une bonne douche ainsi que des vêtements propres.
- Merde !! J’appelle le patron !! Ce serait trop grave si nous avions vu juste et si nous le laissions filer !!
Un étrange malaise me prend en observant le jeune garçon en piteux état qui s’avance vers le type sans s’en apercevoir, une envie de le protéger et de lui venir en aide avant qu’il ne soit trop tard ou qu’il ne finisse par lui arriver quelque chose, même si nous nous trompions sur les intentions de l’inconnu en pardessus gris.
2eme ANNÉE avant Pâques (Dernière partie) : (102/150) (Samedi cinq heures du matin) (Petite matinée entre amis) (suite)
« Au même moment, dans l’appartement de Yuan »
La découverte de « Coco » a mis nos amis dans une euphorie difficile à refréner, ce n’est que quand celui-ci se rappelant sa faim et s’éloigne en deux battements d’ailes vers la cuisine où il sait y trouver ses graines, qu’ils reviennent à leurs questions premières à savoir pourquoi Florian et Thomas ne sont pas déjà arrivés alors qu’ils étaient partis avant eux.
- (Raphaël) C’est bizarre quand même qu’ils ne soient pas là ? Ils sont peut-être cachés quelque part ?
- (Yuan) Nous n’avons qu’à vérifier !! L’appartement n’est pas si grand, chacun fouille une pièce OK ?
Il ne leur faut pas en effet plus de cinq minutes pour être certain qu’ils ne sont pas à leur faire une farce et c’est assez dépités qu’ils se retrouvent dans le salon, force étant de constater l’absence de leurs deux amis.
- (Éric) Ce n’était peut-être pas leurs sacs à dos en fin de compte.
- (Yuan) Je suis certain que si !! Vous en connaissez beaucoup vous des comme celui de Florian ?
- (Raphaël amusé) Non c’est certain Hi ! Hi ! Mais alors où sont-ils ?
- (Yuan anxieux) Je me le demande !! J’ai bien envie de passer un coup de fil et tant pis si la farce capote, je n’aime pas me faire du souci pour eux.
- (Éric) Tu as raison !! Appelle-les !!
***/***
« Dans le véhicule de la DST »
J’entends mon portable vibrer dans ma poche, je le sors et je vois la photo de « Yu » avec son sourire enjôleur qui me fait immédiatement revenir à notre destination initiale et je suis surpris de son appel vu qu’il devrait normalement me croire à des milliers de kilomètres d’ici.
Je décroche néanmoins, ne connaissant pas l’importance de l’appel.
- Allô « Yu » ?
-…
- Chez les kangourous Hi ! Hi !
-…
- Ah !! D’accord !! C’est mort pour la surprise alors ?
-…
- Nous sommes à mi-chemin de chez toi !! Un petit souci avec un type louche !!
-…
- Meuh non !! En plus nous ne sommes pas seuls, il y a deux gars à Maurice avec nous.
-…
- Je ne sais pas, nous ferons au plus vite mais vous pouvez commencer sans nous Hi ! Hi !
-…
- Non sérieux, il y a un type qui tourne autour d’un jeune SDF et nos deux agents sont sur les dents, paraîtrait qu’il y aurait des enlèvements depuis plusieurs années.
-…
- T’inquiète mon grand !! Je vais faire attention, tu me connais ?
-…
- Oui mais là il y a Thomas et je ne rigole pas avec ça !!
-…
- Pas de soucis !! Je t’appelle dès que nous reprenons le chemin de chez toi !! Thomas t’embrasse !
-…
- Bien sûr que moi aussi Hi ! Hi ! Bisous mon grand, à toute !!
Je range mon téléphone dans ma poche en faisant un clin d’œil à Thomas qui a bien sûr suivi toute la conversation, mon attention se rapporte alors vers le manège de l’homme en gris tournant toujours autour du jeune SDF.
J’ai l’impression qu’il jauge si sa proie est bonne à ferrer ou s’il doit encore attendre le bon moment pour le faire, cet homme doit avoir un sacré instinct car il tourne soudainement son visage vers notre véhicule et semble scruter à l’intérieur s’il n’y a rien de suspect.
Heureusement qu’il fait encore nuit et que les vitres de la voiture sont teintées, sinon s’en était terminé de notre incognito.
Malgré tout quelque chose doit le déranger car il recule dans l’ombre de la ruelle et laisse passer le jeune clochard sans s’en prendre à lui.
- (Un des deux agents) Je vais le suivre, tu raccompagnes les deux jeunes retrouver leurs amis et tu reviens me donner un coup de main.
- (Thomas) Qu’est-ce que vous faites du jeune type ?
- (L’autre homme) Rien !! Nous savons dans quel coin il traîne, je vais le faire surveiller au cas où il voudrait réellement s’en prendre à lui. Comprends-nous Florian !! Si ce gars est bien ce que nous pressentons qu’il est, c’est impératif qu’il ne se doute de rien et il faut lui laisser sa cible pour le confronter en cas où nous ne trouverions rien contre lui.
- (Je grimace) Pas sans que moi aussi je le protège !!
2eme ANNÉE avant Pâques (Dernière partie) : (103/150) (Samedi cinq heures du matin) (Petite matinée entre amis) (suite)
- (L’homme ahuri) Comment comptes-tu t’y prendre ?
- Ça, c’est mon problème !! J’ai juste besoin de sortir de la voiture quelques minutes, ne vous inquiétez pas, je reste à quelques mètres de vous.
Je n’attends pas leurs réponses que déjà la portière est ouverte et que je sors dans l’air glacial de cette fin de nuit, un appel muet fait apparaître de l’obscurité deux matous qui chassaient ensemble dans les ruelles.
Ils s’approchent sans crainte jusqu’à mes pieds, je m’accroupis pour les prendre chacun dans une main et les soulever de terre jusqu’à ce que leurs têtes soient devant mon visage, mes yeux les fixant avec intensité.
- Je veux que vous suiviez ce jeune homme, vous ne devez jamais le perdre de vue et me faire prévenir s’il n’était plus libre de ses mouvements.
- Miaou !!
Je plaque mon front sur le leur et leur envoie à chacun une sonde qui vérifie la bonne compréhension de mes paroles, satisfait du résultat je les repose au sol.
- Allez !! Filez !! Je compte sur vous !!
Les deux matous partent dans la direction du jeune SDF, ne se retournant que pour me fixer une dernière fois dans les yeux pour repartir encore plus rapidement accomplir leur mission.
Je rentre à nouveau dans la voiture près de Thomas qui a tout suivi avec les yeux brillants d’intérêts.
- Ils vont le surveiller ?
- Oui et nous serons avertis s’il lui arrive quelque chose, de toute façon j’ai bien l’intention d’aller à sa rencontre dès demain et de voir si je peux faire quelque chose pour que son avenir soit meilleur.
- (Thomas sourit) Je n’en attendais pas moins de mon bon samaritain tu sais ?
- Il n’y a pas que ça, j’avoue Hi ! Hi !
- Ah oui !! Et quoi d’autre ?
- Je t’en laisse la surprise quand le moment sera venu.
Thomas fixe attentivement son chéri, il connaît bien ce regard et soupire amusé d’en comprendre le sens.
- Tu as vu quoi derrière toute cette misère pour être dans tous tes états ?
- Quelqu’un d’intéressant qui ne demande qu’à être connu et faire partie de nos amis.
- Je présume qu’il doit aussi avoir d’autres atouts.
- Je suis certain que tu n’y résisteras pas toi non plus.
Thomas sourit en reconnaissant bien là son ami.
- Pour l’instant ce que j’en ai vu ne me donne pas cette impression.
- C’est parce que tu n’as pas su voir derrière les apparences et crois-moi vis-à-vis de ce garçon, elles sont trompeuses.
Le chauffeur maintenant seul depuis que son collègue s’est mis en mode filature.
- On peut y aller les gars ? J’aimerais ne pas perdre trop de temps, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver et je ne voudrais pas qu’Henry se retrouve en mauvaise passe.
- OK !!
Il ne nous faut pas dix minutes pour nous retrouver au pas de la porte cochère de l’immeuble où habite Yuan, l’idée de retrouver mes amis me met en mode excitation avancée qui me fait oublier le reste et c’est avec empressement que nous quittons notre ange gardien et entrons dans l’immense entrée menant aux appartements.
Nous montons quatre à quatre l’escalier de marbre jusqu’au deuxième étage, nous bousculant comme des gosses cherchant à atteindre le premier un bonbon convoité et c’est dans cet état d’amusement que nous nous retrouvons devant la porte, l’ouvrant avec vigueur pour nous retrouver nez à nez avec nos amis qui d’abord surpris d’une entrée aussi fracassante, nous sautent dessus avec des cris de joies annonçant le début d’une matinée torride.
2eme ANNÉE avant Pâques (Dernière partie) : (104/150) (Samedi cinq heures trente du matin) (Wanek)
« Obscurité, quelque part »
Il ouvre les yeux, son crâne le faisant atrocement souffrir et il veut faire un geste pour se le frotter quand il s’aperçoit qu’il est attaché sur une espèce de chevalet, l’obscurité absolue du lieu où il se trouve lui amenant un énorme frisson de terreur.
Henry ne sait pas ce qui lui est arrivé, tout ce qu’il se rappelle c’est qu’il suivait cet homme bizarre en pardessus gris et qu’une fois arrivé devant une propriété semblant cossue, une douleur vive derrière le crâne lui a fait perdre connaissance.
L’homme est un professionnel aguerri, il est conscient qu’il vient de faire l’erreur qui pourrait lui être fatale et son esprit cherche désespérément une porte de salut pour lui éviter l’inéluctable.
Il est debout attaché pieds et poings sur ce qui ressemble à un énorme X métallique scellé au sol, sa tête lui tourne toujours de ce coup violent qu’il a reçu et l’empêche d’avoir les pensées suffisamment claires pour réfléchir, des sons de voix venant d’il ne sait où au-dessus de lui commencent à le mettre en panique alors que c’est justement ce qu’il doit éviter.
***/***
- Heureusement que tu étais là !!
- Je l’ai vu te suivre depuis la fenêtre de ma chambre.
Sacha fouille le portefeuille qu’il a pris dans le manteau de l’homme qu’il a assommé, en sort quelques cartes de crédits et autres papiers qu’il dépose sur la table et trouve enfin ce qu’il cherche, une pièce d’identité ainsi qu’une carte de police.
- C’est bien ce que je pensais, les poulets ont découvert tes petites « habitudes » !!
- Je dois savoir ce qu’il sait exactement !!
Sacha regarde son oncle avec un sourire cruel.
- Pour ça pas d’inquiétudes, c’est ma spécialité !! Il va nous dire tout ce qu’il sait crois-moi, après ça il me suppliera de l’achever. À moins que tu ne veuilles t’amuser avec lui avant ?
- Non !! Merci bien !! Il est bien trop vieux pour moi !! Mais j’y pense ? Depuis quand connais-tu mes petits… « penchants »…
Sacha prend son oncle par la taille, il lui donne un léger baiser sur les lèvres à la plus grande surprise de celui-ci qui en frémit de bonheur.
- Depuis toujours mon oncle !! J’aimais bien me cacher dans la cave quand tu faisais tous ces trucs avec les jeunes garçons que tu y emmenais.
- Pourquoi ne m‘en as-tu jamais parlé ?
- J’étais bien jeune alors, à l’époque je ne comprenais pas tout et tes caresses me suffisaient amplement.
- Si j’avais su que tu connaissais mon secret…
- Qu’aurais-tu fait de plus ? Tu aurais abusé de moi ?
- Bien sûr que non, allons !! Je t’aime Sacha et jamais, tu m’entends !! Jamais !! Je ne t’aurais fait du mal.
Les deux hommes se regardent un long moment avec une adoration dans les yeux disant à quel point ils tiennent fortement l’un à l’autre et c’est Sacha qui se détache le premier de Wanek son oncle, prenant le chemin de la cave.
- Tu avais quelqu’un en vue ce soir ?
- Depuis plusieurs jours je suis un jeune SDF qui est prêt à être cueilli, c’était prévu pour aujourd’hui mais un je-ne-sais-quoi m’a poussé à ne pas le faire.
- Sans doute as-tu senti ce gars qui te suivait ?
- Humm !! Oui peut être !! Ce qui me dérange vois-tu ? C’est qu’il soit seul !! Ce n’est pas dans leurs habitudes.
- Pourtant je suis certain qu’il l’était !! Tu devrais t’occuper de ton jeune gars pendant que je le fais parler, mes avis qu’après tu n’auras plus l’occasion avant longtemps de le faire.
- (Wanek en hochant la tête) C’est aussi mon impression !! Je vais devoir le faire durer un peu plus longtemps que les autres celui-là.
- Ne perds pas plus de temps, il va bientôt faire jour et tu risquerais de te faire remarquer cette fois encore.
Sacha regarde son oncle se vêtir à nouveau de son pardessus gris, il attend qu’il soit sorti pour reprendre son chemin vers la cave avec un sourire qui ferait frémir d’appréhension le plus endurci qui soit.
- Voyons voir de quel bois tu es fait connard !! J’espère que tu me résisteras suffisamment longtemps pour que je prenne mon pied avec toi Ha ! Ha ! Ha !
***/***
L’homme attaché dans le noir perçoit alors un ricanement comme jamais il n’en a entendu et qui lui amène la suée sur tout le corps, comprenant qu’il va avoir à faire à un détraqué de la pire espèce.
« Retour au présent dans le véhicule de la DST »
Nous passons l’angle d’une ruelle à peine éclairée par un lampadaire anémique, quand mes yeux se plissent et que je me redresse pour plaquer ma tête à la vitre de la portière.
- Stop les gars !! Garez-vous en vitesse !! Il se passe un truc de louche là-bas !!
Le véhicule se gare aussitôt, l’homme au volant coupe le contact et les phares, avant de se retourner vers moi tout comme son collègue aussi étonné que lui.
- Qu’est-ce que tu as vu « Flo » ?
- Ce type là-bas !! On dirait qu’il épie quelqu’un ou quelque chose !!
Ils suivent mon doigt qui leur montre un homme en pardessus gris, la tête penchée vers la ruelle alors que le reste du corps reste bien caché par le mur.
- (Un des hommes de la DST) Humm !! C’est vrai qu’il est plutôt bizarre ce type !! Tu veux qu’on aille voir un peu de quoi il retourne ?
- Attendons plutôt de voir ce qu’il manigance !! J’ai une mauvaise intuition sur ce gars, son comportement est étrange !! Attendez !! Il a vu quelque chose, voyez comme il recule vers l’autre ruelle !!
- (Thomas) Il y a un truc qui bouge là où il regardait !!
Nous retenons tous notre souffle alors que nous sommes installés tranquillement dans l’auto, comme si cela nous concernait au premier chef et nous apercevons alors un clochard hirsute qui sort de l’ombre de la rue.
Mon cœur se serre immédiatement à sa vue, je ne supporte pas cette misère des grandes villes où des gens sont laissés dans le plus grand dénuement alors que d’autres vivent tranquillement leur petite vie sans y faire la moindre attention.
Ma vue devient plus acérée encore et je me rends vite compte que c’est d’un jeune homme qu’il s’agit, à peine plus vieux que mon Thomas et dans un état de saleté ainsi que d’un manque de soins manifeste qui me soulève le cœur d’horreur.
Les deux hommes de la DST ne perdent pas de vue l’homme en gris qui surveille de toute évidence le SDF, ils commencent alors à discuter entre eux.
- Penses-tu la même chose que moi ?
- Ça se pourrait !! Avoue que ce serait un vrai coup de chance !!
- Qu’est-ce qu’on fait ? Rappelle-toi que nous avons Florian et Thomas sous notre responsabilité, peut-être faut-il juste prévenir le patron ?
- Tu te rends compte qu’on risque de le perdre si c’est bien le mec qu’on cherche ?
- De quoi vous parlez les gars ??
Un des deux agents se tourne vers moi pour me répondre.
- Nous sommes sur la piste d’une dizaine de disparitions étranges sur Paris depuis ses vingt dernières années et nous soupçonnons qu’il y en a eu beaucoup plus que ça. Tous des jeunes ou très jeunes hommes, de nationalités étrangères et qui ont disparu mystérieusement sans jamais laisser de traces.
- À quoi vous pensez ?
- Justement !! Nous ignorons tout du pourquoi de ces enlèvements, meurtres ? Trafic d’organes ce qui reviendrait au même ou prostitution vers un pays réputé pour le trafic de jeunes hommes.
- (Son collègue) Je ne vois pas pourquoi il s’intéresserait à l’autre type si c’est bien lui ou un de cette bande ?
Je le regarde étonné.
- Et pourquoi donc ne s’intéresserait-il pas à celui-là ?
- On vient de te le dire Florian !! Les disparus étaient tous très jeune et bien fait de leur corps, tu as vu l’allure de ce type ? Il ne correspond pas du tout à cette description !!
- C’est là où vous vous mettez le doigt dans l’œil les mecs !! Je vous garantis que le pauvre type que vous voyez est très jeune et super-mignon si seulement il prenait une bonne douche ainsi que des vêtements propres.
- Merde !! J’appelle le patron !! Ce serait trop grave si nous avions vu juste et si nous le laissions filer !!
Un étrange malaise me prend en observant le jeune garçon en piteux état qui s’avance vers le type sans s’en apercevoir, une envie de le protéger et de lui venir en aide avant qu’il ne soit trop tard ou qu’il ne finisse par lui arriver quelque chose, même si nous nous trompions sur les intentions de l’inconnu en pardessus gris.
2eme ANNÉE avant Pâques (Dernière partie) : (102/150) (Samedi cinq heures du matin) (Petite matinée entre amis) (suite)
« Au même moment, dans l’appartement de Yuan »
La découverte de « Coco » a mis nos amis dans une euphorie difficile à refréner, ce n’est que quand celui-ci se rappelant sa faim et s’éloigne en deux battements d’ailes vers la cuisine où il sait y trouver ses graines, qu’ils reviennent à leurs questions premières à savoir pourquoi Florian et Thomas ne sont pas déjà arrivés alors qu’ils étaient partis avant eux.
- (Raphaël) C’est bizarre quand même qu’ils ne soient pas là ? Ils sont peut-être cachés quelque part ?
- (Yuan) Nous n’avons qu’à vérifier !! L’appartement n’est pas si grand, chacun fouille une pièce OK ?
Il ne leur faut pas en effet plus de cinq minutes pour être certain qu’ils ne sont pas à leur faire une farce et c’est assez dépités qu’ils se retrouvent dans le salon, force étant de constater l’absence de leurs deux amis.
- (Éric) Ce n’était peut-être pas leurs sacs à dos en fin de compte.
- (Yuan) Je suis certain que si !! Vous en connaissez beaucoup vous des comme celui de Florian ?
- (Raphaël amusé) Non c’est certain Hi ! Hi ! Mais alors où sont-ils ?
- (Yuan anxieux) Je me le demande !! J’ai bien envie de passer un coup de fil et tant pis si la farce capote, je n’aime pas me faire du souci pour eux.
- (Éric) Tu as raison !! Appelle-les !!
***/***
« Dans le véhicule de la DST »
J’entends mon portable vibrer dans ma poche, je le sors et je vois la photo de « Yu » avec son sourire enjôleur qui me fait immédiatement revenir à notre destination initiale et je suis surpris de son appel vu qu’il devrait normalement me croire à des milliers de kilomètres d’ici.
Je décroche néanmoins, ne connaissant pas l’importance de l’appel.
- Allô « Yu » ?
-…
- Chez les kangourous Hi ! Hi !
-…
- Ah !! D’accord !! C’est mort pour la surprise alors ?
-…
- Nous sommes à mi-chemin de chez toi !! Un petit souci avec un type louche !!
-…
- Meuh non !! En plus nous ne sommes pas seuls, il y a deux gars à Maurice avec nous.
-…
- Je ne sais pas, nous ferons au plus vite mais vous pouvez commencer sans nous Hi ! Hi !
-…
- Non sérieux, il y a un type qui tourne autour d’un jeune SDF et nos deux agents sont sur les dents, paraîtrait qu’il y aurait des enlèvements depuis plusieurs années.
-…
- T’inquiète mon grand !! Je vais faire attention, tu me connais ?
-…
- Oui mais là il y a Thomas et je ne rigole pas avec ça !!
-…
- Pas de soucis !! Je t’appelle dès que nous reprenons le chemin de chez toi !! Thomas t’embrasse !
-…
- Bien sûr que moi aussi Hi ! Hi ! Bisous mon grand, à toute !!
Je range mon téléphone dans ma poche en faisant un clin d’œil à Thomas qui a bien sûr suivi toute la conversation, mon attention se rapporte alors vers le manège de l’homme en gris tournant toujours autour du jeune SDF.
J’ai l’impression qu’il jauge si sa proie est bonne à ferrer ou s’il doit encore attendre le bon moment pour le faire, cet homme doit avoir un sacré instinct car il tourne soudainement son visage vers notre véhicule et semble scruter à l’intérieur s’il n’y a rien de suspect.
Heureusement qu’il fait encore nuit et que les vitres de la voiture sont teintées, sinon s’en était terminé de notre incognito.
Malgré tout quelque chose doit le déranger car il recule dans l’ombre de la ruelle et laisse passer le jeune clochard sans s’en prendre à lui.
- (Un des deux agents) Je vais le suivre, tu raccompagnes les deux jeunes retrouver leurs amis et tu reviens me donner un coup de main.
- (Thomas) Qu’est-ce que vous faites du jeune type ?
- (L’autre homme) Rien !! Nous savons dans quel coin il traîne, je vais le faire surveiller au cas où il voudrait réellement s’en prendre à lui. Comprends-nous Florian !! Si ce gars est bien ce que nous pressentons qu’il est, c’est impératif qu’il ne se doute de rien et il faut lui laisser sa cible pour le confronter en cas où nous ne trouverions rien contre lui.
- (Je grimace) Pas sans que moi aussi je le protège !!
2eme ANNÉE avant Pâques (Dernière partie) : (103/150) (Samedi cinq heures du matin) (Petite matinée entre amis) (suite)
- (L’homme ahuri) Comment comptes-tu t’y prendre ?
- Ça, c’est mon problème !! J’ai juste besoin de sortir de la voiture quelques minutes, ne vous inquiétez pas, je reste à quelques mètres de vous.
Je n’attends pas leurs réponses que déjà la portière est ouverte et que je sors dans l’air glacial de cette fin de nuit, un appel muet fait apparaître de l’obscurité deux matous qui chassaient ensemble dans les ruelles.
Ils s’approchent sans crainte jusqu’à mes pieds, je m’accroupis pour les prendre chacun dans une main et les soulever de terre jusqu’à ce que leurs têtes soient devant mon visage, mes yeux les fixant avec intensité.
- Je veux que vous suiviez ce jeune homme, vous ne devez jamais le perdre de vue et me faire prévenir s’il n’était plus libre de ses mouvements.
- Miaou !!
Je plaque mon front sur le leur et leur envoie à chacun une sonde qui vérifie la bonne compréhension de mes paroles, satisfait du résultat je les repose au sol.
- Allez !! Filez !! Je compte sur vous !!
Les deux matous partent dans la direction du jeune SDF, ne se retournant que pour me fixer une dernière fois dans les yeux pour repartir encore plus rapidement accomplir leur mission.
Je rentre à nouveau dans la voiture près de Thomas qui a tout suivi avec les yeux brillants d’intérêts.
- Ils vont le surveiller ?
- Oui et nous serons avertis s’il lui arrive quelque chose, de toute façon j’ai bien l’intention d’aller à sa rencontre dès demain et de voir si je peux faire quelque chose pour que son avenir soit meilleur.
- (Thomas sourit) Je n’en attendais pas moins de mon bon samaritain tu sais ?
- Il n’y a pas que ça, j’avoue Hi ! Hi !
- Ah oui !! Et quoi d’autre ?
- Je t’en laisse la surprise quand le moment sera venu.
Thomas fixe attentivement son chéri, il connaît bien ce regard et soupire amusé d’en comprendre le sens.
- Tu as vu quoi derrière toute cette misère pour être dans tous tes états ?
- Quelqu’un d’intéressant qui ne demande qu’à être connu et faire partie de nos amis.
- Je présume qu’il doit aussi avoir d’autres atouts.
- Je suis certain que tu n’y résisteras pas toi non plus.
Thomas sourit en reconnaissant bien là son ami.
- Pour l’instant ce que j’en ai vu ne me donne pas cette impression.
- C’est parce que tu n’as pas su voir derrière les apparences et crois-moi vis-à-vis de ce garçon, elles sont trompeuses.
Le chauffeur maintenant seul depuis que son collègue s’est mis en mode filature.
- On peut y aller les gars ? J’aimerais ne pas perdre trop de temps, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver et je ne voudrais pas qu’Henry se retrouve en mauvaise passe.
- OK !!
Il ne nous faut pas dix minutes pour nous retrouver au pas de la porte cochère de l’immeuble où habite Yuan, l’idée de retrouver mes amis me met en mode excitation avancée qui me fait oublier le reste et c’est avec empressement que nous quittons notre ange gardien et entrons dans l’immense entrée menant aux appartements.
Nous montons quatre à quatre l’escalier de marbre jusqu’au deuxième étage, nous bousculant comme des gosses cherchant à atteindre le premier un bonbon convoité et c’est dans cet état d’amusement que nous nous retrouvons devant la porte, l’ouvrant avec vigueur pour nous retrouver nez à nez avec nos amis qui d’abord surpris d’une entrée aussi fracassante, nous sautent dessus avec des cris de joies annonçant le début d’une matinée torride.
2eme ANNÉE avant Pâques (Dernière partie) : (104/150) (Samedi cinq heures trente du matin) (Wanek)
« Obscurité, quelque part »
Il ouvre les yeux, son crâne le faisant atrocement souffrir et il veut faire un geste pour se le frotter quand il s’aperçoit qu’il est attaché sur une espèce de chevalet, l’obscurité absolue du lieu où il se trouve lui amenant un énorme frisson de terreur.
Henry ne sait pas ce qui lui est arrivé, tout ce qu’il se rappelle c’est qu’il suivait cet homme bizarre en pardessus gris et qu’une fois arrivé devant une propriété semblant cossue, une douleur vive derrière le crâne lui a fait perdre connaissance.
L’homme est un professionnel aguerri, il est conscient qu’il vient de faire l’erreur qui pourrait lui être fatale et son esprit cherche désespérément une porte de salut pour lui éviter l’inéluctable.
Il est debout attaché pieds et poings sur ce qui ressemble à un énorme X métallique scellé au sol, sa tête lui tourne toujours de ce coup violent qu’il a reçu et l’empêche d’avoir les pensées suffisamment claires pour réfléchir, des sons de voix venant d’il ne sait où au-dessus de lui commencent à le mettre en panique alors que c’est justement ce qu’il doit éviter.
***/***
- Heureusement que tu étais là !!
- Je l’ai vu te suivre depuis la fenêtre de ma chambre.
Sacha fouille le portefeuille qu’il a pris dans le manteau de l’homme qu’il a assommé, en sort quelques cartes de crédits et autres papiers qu’il dépose sur la table et trouve enfin ce qu’il cherche, une pièce d’identité ainsi qu’une carte de police.
- C’est bien ce que je pensais, les poulets ont découvert tes petites « habitudes » !!
- Je dois savoir ce qu’il sait exactement !!
Sacha regarde son oncle avec un sourire cruel.
- Pour ça pas d’inquiétudes, c’est ma spécialité !! Il va nous dire tout ce qu’il sait crois-moi, après ça il me suppliera de l’achever. À moins que tu ne veuilles t’amuser avec lui avant ?
- Non !! Merci bien !! Il est bien trop vieux pour moi !! Mais j’y pense ? Depuis quand connais-tu mes petits… « penchants »…
Sacha prend son oncle par la taille, il lui donne un léger baiser sur les lèvres à la plus grande surprise de celui-ci qui en frémit de bonheur.
- Depuis toujours mon oncle !! J’aimais bien me cacher dans la cave quand tu faisais tous ces trucs avec les jeunes garçons que tu y emmenais.
- Pourquoi ne m‘en as-tu jamais parlé ?
- J’étais bien jeune alors, à l’époque je ne comprenais pas tout et tes caresses me suffisaient amplement.
- Si j’avais su que tu connaissais mon secret…
- Qu’aurais-tu fait de plus ? Tu aurais abusé de moi ?
- Bien sûr que non, allons !! Je t’aime Sacha et jamais, tu m’entends !! Jamais !! Je ne t’aurais fait du mal.
Les deux hommes se regardent un long moment avec une adoration dans les yeux disant à quel point ils tiennent fortement l’un à l’autre et c’est Sacha qui se détache le premier de Wanek son oncle, prenant le chemin de la cave.
- Tu avais quelqu’un en vue ce soir ?
- Depuis plusieurs jours je suis un jeune SDF qui est prêt à être cueilli, c’était prévu pour aujourd’hui mais un je-ne-sais-quoi m’a poussé à ne pas le faire.
- Sans doute as-tu senti ce gars qui te suivait ?
- Humm !! Oui peut être !! Ce qui me dérange vois-tu ? C’est qu’il soit seul !! Ce n’est pas dans leurs habitudes.
- Pourtant je suis certain qu’il l’était !! Tu devrais t’occuper de ton jeune gars pendant que je le fais parler, mes avis qu’après tu n’auras plus l’occasion avant longtemps de le faire.
- (Wanek en hochant la tête) C’est aussi mon impression !! Je vais devoir le faire durer un peu plus longtemps que les autres celui-là.
- Ne perds pas plus de temps, il va bientôt faire jour et tu risquerais de te faire remarquer cette fois encore.
Sacha regarde son oncle se vêtir à nouveau de son pardessus gris, il attend qu’il soit sorti pour reprendre son chemin vers la cave avec un sourire qui ferait frémir d’appréhension le plus endurci qui soit.
- Voyons voir de quel bois tu es fait connard !! J’espère que tu me résisteras suffisamment longtemps pour que je prenne mon pied avec toi Ha ! Ha ! Ha !
***/***
L’homme attaché dans le noir perçoit alors un ricanement comme jamais il n’en a entendu et qui lui amène la suée sur tout le corps, comprenant qu’il va avoir à faire à un détraqué de la pire espèce.
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