05-09-2020, 10:33 AM
2eme ANNÉE avant Pâques (dernière partie) : (47/150) (Maxence)
« Dix-neuf heures, bureau du commissaire, dixième arrondissement, Paris »
- Asseyez-vous madame ! En quoi puis-je vous être utile ?
Louise sort de son sac sa carte de police et la tend au commissaire.
- Major Louise Menu, Inspection Général des Services !! J’enquête sur un de vos hommes, le brigadier Maxence Lecœur pour être exact.
- Maxence ? Qu’a-t-il fait encore ?
- (Louise surprise) Comment ça encore ? A-t-il déjà eu à faire à nos services ?
- Pas que je sache, malgré tout j’ai hésité plusieurs fois à faire appel à vous.
Le commissaire explique en détail les différentes rumeurs qui courent sur Maxence, le fait qu’il n’y ait jamais eu de plaintes portées contre lui et qu’il soit malgré tout un bon élément de son service.
- Saviez-vous que son passé est très flou ? J’ai fait ma petite enquête et je dois vous dire qu’il n’aurait jamais dû obtenir sa carte de police au vu du peu que nous savons de lui.
- Il nous a présenté ses diplômes, sa mutation s’est faite comme pour d’autres venant du ministère et je n’avais aucune raison de croire qu’il n’est pas ce qu’il prétend être.
- Pourtant ses papiers sont faux, son dossier ne tient pas à un examen détaillé. Je m’en suis personnellement assurée avant de venir vous en parler. J’aimerais avoir un entretien avec lui, pouvez-vous le faire convoquer immédiatement ?
- Il a terminé son service à cette heure-ci, je crains qu’il ne faille attendre demain.
- (Louise contrariée) Très bien !! Je veux le voir à la première heure demain matin, en attendant parlez-moi donc un peu de son nouvel équipier !!
Le commissaire sort un instant de son bureau et revient en tenant un dossier à la main, il l’ouvre et tend les feuillets à la bœuf carotte qui les lui prend des mains sans aucune formule de politesse.
- Il n’est chez vous que depuis quelques jours à ce que je vois ?
- En effet, Mickael est un garçon fraîchement promu de l’école de police et c’est d’ailleurs son premier poste.
- Pourquoi donc l’avez-vous mis justement avec le brigadier Lecœur après tout ce que vous m’avez appris sur ses mœurs présumées ?
Le commissaire est visiblement mal à l’aise.
- Je n’avais pas d’autre choix vous comprenez ? L’équipier actuel de Maxence m’ayant demandé de ne plus faire équipe avec lui.
- Vous avez mis un jeune homme nouvellement promu avec un gars dont tous ses collègues se plaignent ? Avouez que j’ai quelques raisons à penser que votre choix n’est pas des plus judicieux.
- Mais c’est lui qui me l’a proposé !! Il s’est pris d’amitié avec Maxence !! Je veux dire, le brigadier Lecœur et il semblait même content que j’accède à sa demande.
- Hum !! Tout ça se tient en fait !!
- Comment ça ? Je ne comprends pas ?
- C’est tout simplement parce que vous n’aviez pas tous les éléments pour le faire commissaire !!
- Ce serait bien que vous m’expliquiez alors !! Après tout il s’agit de deux de mes hommes !! Et d’ailleurs j’y pense, vous ne m’avez toujours pas donné le motif de votre présence major ?
- Avez-vous eu connaissance de l’incendie qui a complètement détruit un hangar agricole il y a deux jours ?
- En effet !! Mais je ne vois pas vraiment le rapport avec votre présence ici !!
- J’y viens !! Un cadavre y a été découvert, des éléments découverts par la police scientifique nous ont fait remonter jusqu’à un certain Mickael Magnin.
- (Le commissaire surpris) Parlons-nous du même Mickael ? Serait-il le meurtrier ?
- Qu’est-ce qui vous fait penser une telle chose ?
- Déjà votre présence ici et ensuite toutes vos questions ? N’allez quand même pas me dire que mes hommes sont les auteurs de ce meurtre ?
- L’un d’entre eux certainement pas commissaire et pour cause !!
- Expliquez-vous enfin !!
- Mickael Magnin n’est pas le meurtrier, c’est la victime !!
Le commissaire se redresse, stupéfait par ce qu’il vient d’apprendre.
- Mais alors…
- L’équipe que vous venez de constituer n’est de toute évidence pas du tout ce qu’elle voudrait paraître, nous soupçonnons avec une certaine raison que ses deux hommes ont une fausse identité et qu’ils sont parties prenantes d’un organisme étranger, le FSB entre autres !
- Des espions russes !!!
- Exactement commissaire et je vous demanderais de garder pour vous cette conversation, le temps que notre enquête soit menée jusqu’à son terme.
2eme ANNÉE avant Pâques (dernière partie) : (48/150) (Kyoto) (Septième jour)
« Salle plénière des congrès, dix heures du matin »
Émile profite de la pause pour emmener Florian à l’extérieur où ils ont pris l’habitude de venir y prendre un bon café, boisson favorite du jeune garçon qui ne se fait jamais prier quand il s’agit d’en déguster un.
Une fois installés à une table, il regarde le petit rouquin avec le sourire, s’amusant de sa lippe gourmande à contempler sa tasse fumante.
- Et bien tu ne diras pas que tu n’aimes pas ça toi Hi ! Hi !
- C’est trop bon !!
- Je le vois bien ! Ta journée d’hier a l’air de s’être bien passée, pas vrai ?
- Tu sais moi, dès l’instant que je suis avec Thomas il ne peut pas en être autrement !
Émile remarque les regards portés sur eux ou pour être plus exact sur Florian, depuis qu’ils sont entrés dans le bistrot.
- Tu es devenu très populaire par ici on dirait ?
- Qu’est ce qui te fait dire ça ?
- Les personnes autour de nous, ils n’ont d’yeux que pour toi ce matin !
Je jette un œil dans la salle, ne pouvant que constater qu’Émile semble avoir raison.
- Oui ! C’est bizarre !
- Hum !! Dis-moi plutôt ce que tu as fait hier ?
- J’ai accompagné Thomas et Joseph à Tokyo, « Thom » avait des rendez-vous avec d’éventuels futurs clients et après ça nous avons passé le reste de la journée avec Akihito, il nous a invités à manger et ensuite il nous a fait visiter son palais, c’était cool tu sais !! Je n’avais jamais été dans un endroit aussi magnifique !!
Le ton parfaitement naturel de Florian désarçonne le brave député qui reste un long moment à l’observer comme s’il sortait d’il ne sait où.
- Tu te rends compte de ce que tu dis ? Je ne m’étonne plus que tous ces gens soient en admiration devant toi !! L’empereur représente toujours pour eux la plus haute divinité vivante sur cette terre dans leurs croyances et toi tu vas le voir comme si c’était monsieur tout le monde !!
Je lui fais un clin d’œil amusé.
- Ben oui !! En plus on a bien rigolé avec lui Hi ! Hi ! Tu aurais vu la tête de Joseph, ça valait le coup crois-moi !! Il doit avoir chopé un lumbago à force de courbettes Hi ! Hi !
- Au moins lui, il était conscient de là où il se trouvait Florian !!
- Pfffttt !! Vous faites toute une histoire de pas grand-chose, Akihito est comme toi et moi tu sais ? C’est un vieil homme qui manque d’amitié et qui se sent souvent seul, d’ailleurs je l’aime beaucoup et il me le rend bien, « Thom Thom » s’en est aperçu lui aussi et il a ressenti la même chose que moi.
- Mais c’est l’empereur du Japon !!
- Oui et alors ? Jacquot est bien président de la République, lui et personne n’en chie une pendule !!
Émile hoche la tête, comprenant bien qu’il n’arrivera pas à lui faire entendre raison et que sa façon d’être ne lui fera jamais voir quelqu’un quel qu’il soit autrement que ce qu’il est, sans tous ces artifices créés de toutes pièces au cours des siècles.
Maintenant ce qui le surprend le plus n’est pas tant qu’il soit tel qu’il est, mais que cela ne semble choquer personne des personnages importants qu’il côtoie avec une régularité qui lui semble à lui simple élu pour le moins incroyable pour son âge et sa condition.
Sa façon de tutoyer les gens ou de leur donner des surnoms est tellement naturelle pour lui qu’elle finit toujours par amener le sourire et l’amitié des personnages importants ou non qui s’entendent interpeller de cette manière.
- Allons « Mimile » !! Te bile pas pour ça !! Toi aussi tu trouves normal la façon dont je te parle Hi ! Hi !
- Moi ce n’est pas pareil Florian, je suis ton ami !
- Alors dis-toi bien qu’eux aussi le sont et tu verras les choses d’un autre œil. Je crois qu’il va être temps d’y retourner !! Demain ce sera à nous de prendre la parole et ensuite nous passerons aux choses sérieuses.
- Telles que ?
- Faire accepter au monde qu’il est grand temps qu’il se prenne en mains !!
- (Émile sourit) Pour ça je te fais confiance !! Évite juste de faire le clown s’il te plaît.
- Je sais être sérieux quand il le faut tu sais ? Je les ai juste préparés à m’écouter et crois-moi, ils le feront !!
2eme ANNÉE avant Pâques (dernière partie) : (49/150) (Abdel)
« Très tôt ce matin-là »
Maxence termine son petit-déjeuner, il s’apprête à entrer dans sa salle de bains pour se préparer à prendre son service quand la sonnerie de la porte d’entrée résonne d’un bref appel.
- À peine six heures de matin !! Qui peut bien venir à une heure pareille ?
C’est encore en tenue de nuit qu’il ouvre la porte, son visage marque alors la surprise vite remplacer par la crainte quand il prend le jeune garçon par la manche et l’attire rudement à l’intérieur de l’appartement, en refermant aussitôt la porte à double tours derrière lui.
- Mais tu es suicidaire ou quoi ? Je t’ai demandé de rester chez tes parents jusqu’à ce que je te fasse signe !!
- Ils m’ont jeté dehors, ou plutôt c’est mon frère qui m’a viré !!
- (Maxence attentif) Pourquoi donc a-t-il fait une chose pareille ?
- Comme si tu ne le savais pas !!
- Il voulait encore que tu ailles lui chercher ses doses ?
- Bien sûr !! Quoi d’autre ? Il n’en a rien à foutre de moi sinon !!
- Pourquoi tu n’en as pas parlé à tes parents ?
- Il me tuerait si je faisais un truc pareil !
Maxence comprend le désarroi de son petit ami, il le prend plus doucement par la manche et l’entraîne dans la cuisine, lui verse une boisson chaude avant de le laisser pour terminer de se préparer.
***/***
Louise arrive devant la maison où habite le brigadier Lecœur, la lumière qui s’échappe des fenêtres prouve qu’il y a quelqu’un à l’intérieur et connaissant son dossier par cœur, elle se doute bien que ce ne peut être que lui qui se prépare à prendre son service.
Elle décide donc de l’attendre en se camouflant du mieux qu’elle peut dans le renfoncement d’une porte cochère non loin de là.
***/***
Maxence sort de la salle de bains dans un uniforme impeccable et rasé de près, sa décision est prise d’aller ramener Abdel chez lui et avoir une discussion avec son frère ou pourquoi pas ses parents.
Il le voit toujours assis à la table de la cuisine, ses yeux tristes amènent en Maxence une colère comme il n’en avait plus ressenti depuis longtemps.
Les yeux doux du jeune arabe quand ils se portent sur lui, l’avive encore plus. Pas contre Abdel bien sûr, mais contre celui qui s’est permis de le mettre en danger et de faire de sa vie un enfer.
C’est donc avec une douceur inhabituelle qu’il s’approche de son ami et le prend dans ses bras, tentant de lui faire revenir le moral qui visiblement est aux abonnés absents.
- Je te ramène chez toi !!
Abdel sursaute et ses yeux marquent la peur viscérale qui lui noue le ventre.
- Pas habillé comme ça !!!
- Et pourquoi donc ?
- S’il me voit avec un flic, il va penser que je l’ai dénoncé et je vais me faire défoncer la tête !!
Maxence a un sourire cruel qui fait frissonner Abdel, la peur restant bien ancré en lui mais avec cette fois une certaine dose d’excitation montrant bien s’il en était besoin, combien il n’est pas indifférent à ce garçon autoritaire qu’il s’est choisi comme amant.
- Quand j’en aurais fini avec ton frère, il sera doux comme un agneau !
- Qu’est-ce que tu vas lui faire ?
- Lui parler !! Et si ce n’est pas suffisant, lui faire comprendre sans équivoque ce qui l’attendra venant de ma part.
Maxence fait signe à son ami qu’il est temps de partir, celui-ci s’exécute sans plus chercher à le retenir en comprenant bien que c’est parti perdu d’avance au vu de la détermination qui se lit sur son visage.
***/***
Louise reconnaît facilement le brigadier Lecœur quand elle le voit sortir, accompagné d’un jeune homme visiblement terrorisé, déjà parce qu’il est en uniforme et ensuite parce qu’elle a eu toute la soirée pour mettre son visage dans sa mémoire.
Elle pense en premier lieu que le jeune arabe est encore une des victimes de sa nature perverse, jusqu’à ce qu’elle se pose la question si ce n’est pas une erreur de sa part en voyant le comportement des deux garçons et Louise décide de les suivre afin d’en apprendre plus avant d’intervenir, comme c’était son intention première sur le coup.
Louise s’en voit vite récompenser quand elle peut les suivre sans prendre trop de risques et entendre une partie de leur conversation, aidée par l’heure matinale et le silence régnant encore dans le quartier.
2eme ANNÉE avant Pâques (dernière partie) : (50/150) (Abdel) (fin)
Au fur et à mesure qu’elle en comprend le sens, son regard change envers ce jeune homme qu’elle prenait sûrement à juste titre pour une brute épaisse dénuée de sentiments.
***/***
- Tes parents seront là tu crois ?
- Je pense, oui !
- C’est très bien alors !! Ils savent ce que ton frère te demande de faire pour lui ?
- Bien sûr que non !!
- Pourquoi ne leur en as-tu jamais parlé alors ?
- Mon frère les taperait encore plus tu comprends ? Déjà qu’il leur vole leur argent pour acheter sa came !
- Mais c’est une ordure !!
- Ils en ont peur !
- Et ils l’ont laissé te mettre dehors ?
- Oui !!
- Tu n’avais pas ailleurs où aller ? Je t’ai pourtant dit que c’est dangereux pour toi de te montrer en ce moment, il pourrait te tomber dessus et te faire la même chose qu’à l’autre garçon, je t’ai pourtant prévenu qu’il était à ta recherche !!
- Je n’avais nulle part où aller, de toute façon je voulais te voir !! J’avais peur que tu ne veuilles plus de moi !!
Maxence s’arrête et lui bloque le bras pour qu’il en fasse autant et se tourne vers lui.
- Crois-tu que j’aurais fait tout ce que j’ai fait si j’avais pensé un seul instant ne plus vouloir de toi ? J’ai trahi celui qui était pour moi un ami pour toi !! J’ai aussi trahi mon pays, toujours pour toi !! Qu’est-ce que tu veux de plus ?
- Mais !! De quoi tu parles ??
Maxence explique alors les grandes lignes de sa trahison envers ceux pour qui il avait même fait le serment de mourir.
- Ne dis plus jamais que tu ne comptes pas pour moi, tu m’entends !!! Plus jamais !!!
***/***
Louise n’en revient pas, elle ne doute pas un instant de la sincérité de ce garçon visiblement amoureux et qui n’a pas hésité à tout laisser derrière lui au risque même d’y perdre la vie, tout ça pour l’amour d’un autre garçon qui de toute évidence éprouve les mêmes sentiments.
Elle comprend mieux maintenant toute cette histoire de mails anonymes et surtout la raison pour laquelle ils ont été envoyés, sa vision du brigadier devenant subitement moins intransigeante malgré ce qu’il représente toujours comme dangers potentiels.
Louise les laisse s’éloigner, ne voulant pas prendre plus de risques de se faire découvrir et sachant bien qu’elle le retrouvera d’ici peu au commissariat, commissariat vers lequel elle se dirige donc en sortant son portable de son sac à main.
***/***
Maurice raccroche, il était encore chez lui à déjeuner quand il a eu l’appel de Louise et regarde son petit monde autour de lui qui a suivi sa conversation sans en comprendre bien sûr de quoi il s’agissait.
La petite Coralie profite qu’il ait terminé pour venir s’asseoir sur ses genoux sous les sourires complices de son fils, sa femme et de Ramirez qui est maintenant parfaitement intégré dans la famille.
- (Coralie) Câlin !!
- (Maurice) Pas longtemps ma puce, je dois aller à mon travail.
- Siiii !!!
D’avoir tout le monde autour de lui, réjouit le brave homme qui éprouve de plus en plus de difficultés à les quitter et qui commence à envisager la retraite non plus comme la fin de quelque chose d’important, mais au contraire comme le commencement d’une vie qui sera il n’en doute pas tout aussi riche.
Maintenant il n’y est pas encore, tant s’en faut et Maurice prend sur lui de se lever après avoir embrassé plusieurs fois la fillette.
- J’essaierai de rentrer tôt et nous irons nous promener au parc si tu veux.
- Tous ensemble ?
Un coup d’œil lui confirme l’acceptation générale, le faisant sourire de plaisir.
- Bien sûr ma puce !
***/***
« Une heure et demie plus tard, commissariat du dixième »
Maxence sort du métro d’un bon pas, ses pensées encore dirigées sur la rencontre qu’il vient de faire avec la famille d’Abdel et la mise au point qui s’est ensuivie, surpris malgré tout de l’état d’épave du grand frère en contraste manifeste avec la gentillesse des parents.
« Dix-neuf heures, bureau du commissaire, dixième arrondissement, Paris »
- Asseyez-vous madame ! En quoi puis-je vous être utile ?
Louise sort de son sac sa carte de police et la tend au commissaire.
- Major Louise Menu, Inspection Général des Services !! J’enquête sur un de vos hommes, le brigadier Maxence Lecœur pour être exact.
- Maxence ? Qu’a-t-il fait encore ?
- (Louise surprise) Comment ça encore ? A-t-il déjà eu à faire à nos services ?
- Pas que je sache, malgré tout j’ai hésité plusieurs fois à faire appel à vous.
Le commissaire explique en détail les différentes rumeurs qui courent sur Maxence, le fait qu’il n’y ait jamais eu de plaintes portées contre lui et qu’il soit malgré tout un bon élément de son service.
- Saviez-vous que son passé est très flou ? J’ai fait ma petite enquête et je dois vous dire qu’il n’aurait jamais dû obtenir sa carte de police au vu du peu que nous savons de lui.
- Il nous a présenté ses diplômes, sa mutation s’est faite comme pour d’autres venant du ministère et je n’avais aucune raison de croire qu’il n’est pas ce qu’il prétend être.
- Pourtant ses papiers sont faux, son dossier ne tient pas à un examen détaillé. Je m’en suis personnellement assurée avant de venir vous en parler. J’aimerais avoir un entretien avec lui, pouvez-vous le faire convoquer immédiatement ?
- Il a terminé son service à cette heure-ci, je crains qu’il ne faille attendre demain.
- (Louise contrariée) Très bien !! Je veux le voir à la première heure demain matin, en attendant parlez-moi donc un peu de son nouvel équipier !!
Le commissaire sort un instant de son bureau et revient en tenant un dossier à la main, il l’ouvre et tend les feuillets à la bœuf carotte qui les lui prend des mains sans aucune formule de politesse.
- Il n’est chez vous que depuis quelques jours à ce que je vois ?
- En effet, Mickael est un garçon fraîchement promu de l’école de police et c’est d’ailleurs son premier poste.
- Pourquoi donc l’avez-vous mis justement avec le brigadier Lecœur après tout ce que vous m’avez appris sur ses mœurs présumées ?
Le commissaire est visiblement mal à l’aise.
- Je n’avais pas d’autre choix vous comprenez ? L’équipier actuel de Maxence m’ayant demandé de ne plus faire équipe avec lui.
- Vous avez mis un jeune homme nouvellement promu avec un gars dont tous ses collègues se plaignent ? Avouez que j’ai quelques raisons à penser que votre choix n’est pas des plus judicieux.
- Mais c’est lui qui me l’a proposé !! Il s’est pris d’amitié avec Maxence !! Je veux dire, le brigadier Lecœur et il semblait même content que j’accède à sa demande.
- Hum !! Tout ça se tient en fait !!
- Comment ça ? Je ne comprends pas ?
- C’est tout simplement parce que vous n’aviez pas tous les éléments pour le faire commissaire !!
- Ce serait bien que vous m’expliquiez alors !! Après tout il s’agit de deux de mes hommes !! Et d’ailleurs j’y pense, vous ne m’avez toujours pas donné le motif de votre présence major ?
- Avez-vous eu connaissance de l’incendie qui a complètement détruit un hangar agricole il y a deux jours ?
- En effet !! Mais je ne vois pas vraiment le rapport avec votre présence ici !!
- J’y viens !! Un cadavre y a été découvert, des éléments découverts par la police scientifique nous ont fait remonter jusqu’à un certain Mickael Magnin.
- (Le commissaire surpris) Parlons-nous du même Mickael ? Serait-il le meurtrier ?
- Qu’est-ce qui vous fait penser une telle chose ?
- Déjà votre présence ici et ensuite toutes vos questions ? N’allez quand même pas me dire que mes hommes sont les auteurs de ce meurtre ?
- L’un d’entre eux certainement pas commissaire et pour cause !!
- Expliquez-vous enfin !!
- Mickael Magnin n’est pas le meurtrier, c’est la victime !!
Le commissaire se redresse, stupéfait par ce qu’il vient d’apprendre.
- Mais alors…
- L’équipe que vous venez de constituer n’est de toute évidence pas du tout ce qu’elle voudrait paraître, nous soupçonnons avec une certaine raison que ses deux hommes ont une fausse identité et qu’ils sont parties prenantes d’un organisme étranger, le FSB entre autres !
- Des espions russes !!!
- Exactement commissaire et je vous demanderais de garder pour vous cette conversation, le temps que notre enquête soit menée jusqu’à son terme.
2eme ANNÉE avant Pâques (dernière partie) : (48/150) (Kyoto) (Septième jour)
« Salle plénière des congrès, dix heures du matin »
Émile profite de la pause pour emmener Florian à l’extérieur où ils ont pris l’habitude de venir y prendre un bon café, boisson favorite du jeune garçon qui ne se fait jamais prier quand il s’agit d’en déguster un.
Une fois installés à une table, il regarde le petit rouquin avec le sourire, s’amusant de sa lippe gourmande à contempler sa tasse fumante.
- Et bien tu ne diras pas que tu n’aimes pas ça toi Hi ! Hi !
- C’est trop bon !!
- Je le vois bien ! Ta journée d’hier a l’air de s’être bien passée, pas vrai ?
- Tu sais moi, dès l’instant que je suis avec Thomas il ne peut pas en être autrement !
Émile remarque les regards portés sur eux ou pour être plus exact sur Florian, depuis qu’ils sont entrés dans le bistrot.
- Tu es devenu très populaire par ici on dirait ?
- Qu’est ce qui te fait dire ça ?
- Les personnes autour de nous, ils n’ont d’yeux que pour toi ce matin !
Je jette un œil dans la salle, ne pouvant que constater qu’Émile semble avoir raison.
- Oui ! C’est bizarre !
- Hum !! Dis-moi plutôt ce que tu as fait hier ?
- J’ai accompagné Thomas et Joseph à Tokyo, « Thom » avait des rendez-vous avec d’éventuels futurs clients et après ça nous avons passé le reste de la journée avec Akihito, il nous a invités à manger et ensuite il nous a fait visiter son palais, c’était cool tu sais !! Je n’avais jamais été dans un endroit aussi magnifique !!
Le ton parfaitement naturel de Florian désarçonne le brave député qui reste un long moment à l’observer comme s’il sortait d’il ne sait où.
- Tu te rends compte de ce que tu dis ? Je ne m’étonne plus que tous ces gens soient en admiration devant toi !! L’empereur représente toujours pour eux la plus haute divinité vivante sur cette terre dans leurs croyances et toi tu vas le voir comme si c’était monsieur tout le monde !!
Je lui fais un clin d’œil amusé.
- Ben oui !! En plus on a bien rigolé avec lui Hi ! Hi ! Tu aurais vu la tête de Joseph, ça valait le coup crois-moi !! Il doit avoir chopé un lumbago à force de courbettes Hi ! Hi !
- Au moins lui, il était conscient de là où il se trouvait Florian !!
- Pfffttt !! Vous faites toute une histoire de pas grand-chose, Akihito est comme toi et moi tu sais ? C’est un vieil homme qui manque d’amitié et qui se sent souvent seul, d’ailleurs je l’aime beaucoup et il me le rend bien, « Thom Thom » s’en est aperçu lui aussi et il a ressenti la même chose que moi.
- Mais c’est l’empereur du Japon !!
- Oui et alors ? Jacquot est bien président de la République, lui et personne n’en chie une pendule !!
Émile hoche la tête, comprenant bien qu’il n’arrivera pas à lui faire entendre raison et que sa façon d’être ne lui fera jamais voir quelqu’un quel qu’il soit autrement que ce qu’il est, sans tous ces artifices créés de toutes pièces au cours des siècles.
Maintenant ce qui le surprend le plus n’est pas tant qu’il soit tel qu’il est, mais que cela ne semble choquer personne des personnages importants qu’il côtoie avec une régularité qui lui semble à lui simple élu pour le moins incroyable pour son âge et sa condition.
Sa façon de tutoyer les gens ou de leur donner des surnoms est tellement naturelle pour lui qu’elle finit toujours par amener le sourire et l’amitié des personnages importants ou non qui s’entendent interpeller de cette manière.
- Allons « Mimile » !! Te bile pas pour ça !! Toi aussi tu trouves normal la façon dont je te parle Hi ! Hi !
- Moi ce n’est pas pareil Florian, je suis ton ami !
- Alors dis-toi bien qu’eux aussi le sont et tu verras les choses d’un autre œil. Je crois qu’il va être temps d’y retourner !! Demain ce sera à nous de prendre la parole et ensuite nous passerons aux choses sérieuses.
- Telles que ?
- Faire accepter au monde qu’il est grand temps qu’il se prenne en mains !!
- (Émile sourit) Pour ça je te fais confiance !! Évite juste de faire le clown s’il te plaît.
- Je sais être sérieux quand il le faut tu sais ? Je les ai juste préparés à m’écouter et crois-moi, ils le feront !!
2eme ANNÉE avant Pâques (dernière partie) : (49/150) (Abdel)
« Très tôt ce matin-là »
Maxence termine son petit-déjeuner, il s’apprête à entrer dans sa salle de bains pour se préparer à prendre son service quand la sonnerie de la porte d’entrée résonne d’un bref appel.
- À peine six heures de matin !! Qui peut bien venir à une heure pareille ?
C’est encore en tenue de nuit qu’il ouvre la porte, son visage marque alors la surprise vite remplacer par la crainte quand il prend le jeune garçon par la manche et l’attire rudement à l’intérieur de l’appartement, en refermant aussitôt la porte à double tours derrière lui.
- Mais tu es suicidaire ou quoi ? Je t’ai demandé de rester chez tes parents jusqu’à ce que je te fasse signe !!
- Ils m’ont jeté dehors, ou plutôt c’est mon frère qui m’a viré !!
- (Maxence attentif) Pourquoi donc a-t-il fait une chose pareille ?
- Comme si tu ne le savais pas !!
- Il voulait encore que tu ailles lui chercher ses doses ?
- Bien sûr !! Quoi d’autre ? Il n’en a rien à foutre de moi sinon !!
- Pourquoi tu n’en as pas parlé à tes parents ?
- Il me tuerait si je faisais un truc pareil !
Maxence comprend le désarroi de son petit ami, il le prend plus doucement par la manche et l’entraîne dans la cuisine, lui verse une boisson chaude avant de le laisser pour terminer de se préparer.
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Louise arrive devant la maison où habite le brigadier Lecœur, la lumière qui s’échappe des fenêtres prouve qu’il y a quelqu’un à l’intérieur et connaissant son dossier par cœur, elle se doute bien que ce ne peut être que lui qui se prépare à prendre son service.
Elle décide donc de l’attendre en se camouflant du mieux qu’elle peut dans le renfoncement d’une porte cochère non loin de là.
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Maxence sort de la salle de bains dans un uniforme impeccable et rasé de près, sa décision est prise d’aller ramener Abdel chez lui et avoir une discussion avec son frère ou pourquoi pas ses parents.
Il le voit toujours assis à la table de la cuisine, ses yeux tristes amènent en Maxence une colère comme il n’en avait plus ressenti depuis longtemps.
Les yeux doux du jeune arabe quand ils se portent sur lui, l’avive encore plus. Pas contre Abdel bien sûr, mais contre celui qui s’est permis de le mettre en danger et de faire de sa vie un enfer.
C’est donc avec une douceur inhabituelle qu’il s’approche de son ami et le prend dans ses bras, tentant de lui faire revenir le moral qui visiblement est aux abonnés absents.
- Je te ramène chez toi !!
Abdel sursaute et ses yeux marquent la peur viscérale qui lui noue le ventre.
- Pas habillé comme ça !!!
- Et pourquoi donc ?
- S’il me voit avec un flic, il va penser que je l’ai dénoncé et je vais me faire défoncer la tête !!
Maxence a un sourire cruel qui fait frissonner Abdel, la peur restant bien ancré en lui mais avec cette fois une certaine dose d’excitation montrant bien s’il en était besoin, combien il n’est pas indifférent à ce garçon autoritaire qu’il s’est choisi comme amant.
- Quand j’en aurais fini avec ton frère, il sera doux comme un agneau !
- Qu’est-ce que tu vas lui faire ?
- Lui parler !! Et si ce n’est pas suffisant, lui faire comprendre sans équivoque ce qui l’attendra venant de ma part.
Maxence fait signe à son ami qu’il est temps de partir, celui-ci s’exécute sans plus chercher à le retenir en comprenant bien que c’est parti perdu d’avance au vu de la détermination qui se lit sur son visage.
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Louise reconnaît facilement le brigadier Lecœur quand elle le voit sortir, accompagné d’un jeune homme visiblement terrorisé, déjà parce qu’il est en uniforme et ensuite parce qu’elle a eu toute la soirée pour mettre son visage dans sa mémoire.
Elle pense en premier lieu que le jeune arabe est encore une des victimes de sa nature perverse, jusqu’à ce qu’elle se pose la question si ce n’est pas une erreur de sa part en voyant le comportement des deux garçons et Louise décide de les suivre afin d’en apprendre plus avant d’intervenir, comme c’était son intention première sur le coup.
Louise s’en voit vite récompenser quand elle peut les suivre sans prendre trop de risques et entendre une partie de leur conversation, aidée par l’heure matinale et le silence régnant encore dans le quartier.
2eme ANNÉE avant Pâques (dernière partie) : (50/150) (Abdel) (fin)
Au fur et à mesure qu’elle en comprend le sens, son regard change envers ce jeune homme qu’elle prenait sûrement à juste titre pour une brute épaisse dénuée de sentiments.
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- Tes parents seront là tu crois ?
- Je pense, oui !
- C’est très bien alors !! Ils savent ce que ton frère te demande de faire pour lui ?
- Bien sûr que non !!
- Pourquoi ne leur en as-tu jamais parlé alors ?
- Mon frère les taperait encore plus tu comprends ? Déjà qu’il leur vole leur argent pour acheter sa came !
- Mais c’est une ordure !!
- Ils en ont peur !
- Et ils l’ont laissé te mettre dehors ?
- Oui !!
- Tu n’avais pas ailleurs où aller ? Je t’ai pourtant dit que c’est dangereux pour toi de te montrer en ce moment, il pourrait te tomber dessus et te faire la même chose qu’à l’autre garçon, je t’ai pourtant prévenu qu’il était à ta recherche !!
- Je n’avais nulle part où aller, de toute façon je voulais te voir !! J’avais peur que tu ne veuilles plus de moi !!
Maxence s’arrête et lui bloque le bras pour qu’il en fasse autant et se tourne vers lui.
- Crois-tu que j’aurais fait tout ce que j’ai fait si j’avais pensé un seul instant ne plus vouloir de toi ? J’ai trahi celui qui était pour moi un ami pour toi !! J’ai aussi trahi mon pays, toujours pour toi !! Qu’est-ce que tu veux de plus ?
- Mais !! De quoi tu parles ??
Maxence explique alors les grandes lignes de sa trahison envers ceux pour qui il avait même fait le serment de mourir.
- Ne dis plus jamais que tu ne comptes pas pour moi, tu m’entends !!! Plus jamais !!!
***/***
Louise n’en revient pas, elle ne doute pas un instant de la sincérité de ce garçon visiblement amoureux et qui n’a pas hésité à tout laisser derrière lui au risque même d’y perdre la vie, tout ça pour l’amour d’un autre garçon qui de toute évidence éprouve les mêmes sentiments.
Elle comprend mieux maintenant toute cette histoire de mails anonymes et surtout la raison pour laquelle ils ont été envoyés, sa vision du brigadier devenant subitement moins intransigeante malgré ce qu’il représente toujours comme dangers potentiels.
Louise les laisse s’éloigner, ne voulant pas prendre plus de risques de se faire découvrir et sachant bien qu’elle le retrouvera d’ici peu au commissariat, commissariat vers lequel elle se dirige donc en sortant son portable de son sac à main.
***/***
Maurice raccroche, il était encore chez lui à déjeuner quand il a eu l’appel de Louise et regarde son petit monde autour de lui qui a suivi sa conversation sans en comprendre bien sûr de quoi il s’agissait.
La petite Coralie profite qu’il ait terminé pour venir s’asseoir sur ses genoux sous les sourires complices de son fils, sa femme et de Ramirez qui est maintenant parfaitement intégré dans la famille.
- (Coralie) Câlin !!
- (Maurice) Pas longtemps ma puce, je dois aller à mon travail.
- Siiii !!!
D’avoir tout le monde autour de lui, réjouit le brave homme qui éprouve de plus en plus de difficultés à les quitter et qui commence à envisager la retraite non plus comme la fin de quelque chose d’important, mais au contraire comme le commencement d’une vie qui sera il n’en doute pas tout aussi riche.
Maintenant il n’y est pas encore, tant s’en faut et Maurice prend sur lui de se lever après avoir embrassé plusieurs fois la fillette.
- J’essaierai de rentrer tôt et nous irons nous promener au parc si tu veux.
- Tous ensemble ?
Un coup d’œil lui confirme l’acceptation générale, le faisant sourire de plaisir.
- Bien sûr ma puce !
***/***
« Une heure et demie plus tard, commissariat du dixième »
Maxence sort du métro d’un bon pas, ses pensées encore dirigées sur la rencontre qu’il vient de faire avec la famille d’Abdel et la mise au point qui s’est ensuivie, surpris malgré tout de l’état d’épave du grand frère en contraste manifeste avec la gentillesse des parents.
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