04-09-2020, 09:03 PM
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (141 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)
***/***
« Hôtel particulier où séjourne Jun’ichirô »
Le grand salon de réception laisse place aux domestiques qui préparent la grande table pour le repas du soir, les serviteurs n’ayant été qu’au dernier moment et pour cause, d’un nombre d’invités plus conséquent que prévu.
Jun’ichirô n’avait au départ envisagé qu’un tête à tête avec son ami Chirac, ami qui lui a demandé s’il pouvait lui présenter quelqu’un à l’occasion de ce repas et bien sûr la réponse ne pouvait qu’être positive, le Premier ministre se doutant bien de qui ça pouvait être.
Il en a d’ailleurs eu la confirmation par son service de sécurité qui n’a pas manqué de lui faire parvenir un rapport sur le dernier mini-scandale en date, venant apparemment du même jeune homme quand il a interpellé d’une façon forte et particulièrement intime son chef d’État.
Jun’ichirô termine justement de visionner la petite scène, filmée par un journaliste local qui en a fait part à sa direction pour avoir l’accord de celle-ci afin de l’intégrer dans le prochain journal télévisé du soir.
Le Premier ministre a tout d’abord apposé immédiatement son véto, ne souhaitant pas mettre son invité dans l’embarra et ce n’est qu’après coup qu’il revient sur sa décision, car rien dans ce film bien au contraire ne prête à moquerie ou irrespect envers le président.
Ne serait-ce le petit sobriquet du début qui lui a amené un sursaut outragé, mais qui n’a été perçu de toute évidence que comme une marque d’affection et n’a fait qu’accentuer le sourire du haut personnage quand il s’est retourné pour l’attendre et lui tendre la main pour monter avec lui dans la limousine comme n’importe quel grand-père le ferait avec un de ses petits-enfants.
C’est d’ailleurs ce passage qui a fait réfléchir Jun’ichirô, ému plus qu’il ne veut se l’avouer et l’a fait changer d’avis pour finalement en autoriser la parution, raison première pour qu’il sonne son secrétaire.
Il lui explique en quelques mots sa décision, quand apparaît son chef des services secrets qui décidément depuis quelque temps est tellement troublé qu’il en oublie le protocole.
- (Jun’ichirô à son secrétaire) Merci, ce sera tout, vous pouvez nous laisser.
- Bien excellence !
Le Premier ministre se tourne ensuite vers l’homme qui attend la tête baissée, qu’on l’autorise à parler.
- Alors !! Des nouvelles au sujet de cette étrange nuit ?
- Pas encore excellence !! Nous n’avons toujours rien reçu de nos spécialistes qui étudient la question, ça ne devrait plus tarder. Si vous voulez que je me renseigne pour avoir un délai ?
- Nous verrons cela plus tard, dites-moi plutôt ce qui vous amène sans vous faire annoncer !! Je présume que ce doit être de la plus haute importance !! Faites vite car j’attends des invités !!
L’homme pâlit en comprenant le reproche sous-jacent qui lui est fait, il garde néanmoins la tête haute quand il s’adresse à Jun’ichirô.
- Veuillez accepter toutes mes excuses excellence, je me suis certainement laissé emporter par les faits qui m’ont été rapportés dernièrement.
- Parlez !!
- Deux hommes que nous surveillons depuis plusieurs mois et que nous soupçonnons d’être des agents Russes excellence !! Ils ont tenté d’échapper à nos propres agents dans l’après-midi, j’ai dû les faire arrêter et ils sont actuellement en salles d’interrogatoires. J’espère que nous en saurons plus avant la fin de la journée, l’un a l’air coriace mais l’autre me semble plus influençable.
- Pensez-vous qu’il y ait un rapport avec la présence de leur président sur notre territoire ?
- Je ne saurais l’affirmer excellence, toutefois je ne vois pas bien quelle autre raison les aurait fait bouger aussi précipitamment.
- Tenez-m’en informé dès que vous en apprendrez plus !! Rien d’autre ?
- Non, excellence !!
L’homme va pour quitter la pièce quand il revient sur sa décision, hésitant à faire perdre plus de temps à cet homme qui de toute évidence semble pressé et ce n’est que parce que cette chose l’a beaucoup étonné, qu’il se décide à lui en faire part malgré tout.
- Une petite chose encore excellence !! Notre bureau régional a reçu une visite quelque peu étrange, un des hommes chargé de la sécurité du président Français est venu dans la journée accompagné d’un jeune homme pour une étrange requête, n’ayant rien à voir avec sa mission.
- Tiens donc !! Voilà qui est curieux !! Continuez, je vous prie !!
- Le jeune homme prospecterait pour sa société et cherchait à être introduit auprès de nos industriels pour y faire son démarchage.
- Je ne vois pas trop ce qu’il espérait en venant dans les bureaux du Naisho ? Il a dû en sortir avec beaucoup de désillusions je pense !
- Justement pas, excellence !! C’est ça le plus troublant, nos hommes leur auraient fourni la liste des plus grandes sociétés du pays faisant le commerce du bois en promettant d’en avertir les instances dirigeantes pour qu’ils y soient reçus sans les faire trop attendre.
- Ça sort complètement de leurs attributions ? Je ne comprends pas pourquoi ils ont fait une telle chose !
- J’ai eu la même réflexion et je me suis rendu sur place pour en savoir le fin mot excellence. Il en est ressorti deux choses de ma visite et l’une comme l’autre m’ont laissé perplexe je vous prie de m’en croire.
- Je vous écoute !!
- La première a été d’apprendre le nom de cette société et que son président n’est autre que ce jeune homme que nous surveillons à votre demande.
- Florian De Bierne ??
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (142 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)
- Lui-même excellence, mais ce n’est rien à côté de ce que j’ai appris ensuite !!! La DBIFC, c’est le nom de cette société aurait envoyé son futur directeur, qui n’est actuellement que stagiaire dans l’entreprise, pour faire ces démarches dans un but de formation.
- L’initiative ne manque pas d’arguments et aidera sans doute ce jeune homme dans ses futures fonctions, mais poursuivez donc car je pense que ce n’était pas là la révélation essentielle de vos propos au sujet de ce garçon.
- En effet excellence, disons que j’ai été curieux d’en savoir plus, aussi bien sur le pourquoi de l’aide qu’ont apportée nos hommes à cette requête, que d’en connaître un peu plus sur ce garçon et sa venue à Kyoto en particulier alors qu’il aurait sans aucun doute eu beaucoup plus de chances de négocier des contrats à Tokyo par exemple ou encore dans toute autre ville plus importante que celle-ci.
L’homme voit bien que ses paroles passionnent Jun’ichirô et il se détend donc en pensant à juste titre que son arrivée non protocolaire lui a déjà été pardonnée.
- C’est son petit ami !! Celui avec qui il a passé cette nuit mouvementée dans l’hôtel où la délégation Française réside et dont nous attendons toujours d’en connaître la, ou les causes des perturbations qu’ils ont connues.
- Je comprends mieux sa présence parmi nous et ça explique pourquoi il a choisi cette ville plutôt qu’une autre, je ne serais pas étonné d’apprendre que ce n’est juste qu’une excuse pour le rejoindre. Y a-t-il autre chose à savoir ?
- L’aide qu’ont apportée nos hommes excellence !!
- Ah, oui !! C’est exact !! Qu’avez-vous à en dire ?
- Qu’il est trop craquant !!
- (Jun’ichirô perplexe) Pardon !!
- C’est la première réponse que j’ai eu excellence et tous m’ont tenu à l’expression près, le même langage !! Apparemment ce Thomas Louvain, c’est son nom, serait d’une beauté à couper le souffle et d’un charisme tel, qu’aucun de nos hommes n’y aurait résisté, ce qui explique le fait qu’ils se sont plié en quatre pour lui rendre service.
- Eh bien nous verrons ça d’ici pas longtemps puisqu’il fait partie des invités à ma table ce soir !!
C’est au tour de l’homme de montrer son étonnement.
- Vraiment excellence ???
Jun’ichirô a un petit sourire amusé qui ne lui est pas habituel et c’est peu de le dire.
- Vraiment, oui !! Mais ce n’est pas tout, j’allais justement faire appel à vos services pour le repas et la soirée qui du simple dîner amical prévu à l’origine, est devenus une vraie soirée mondaine depuis que la princesse Masako m’a demandé personnellement si elle pouvait y participer et bien sûr je ne pouvais pas lui refuser cet honneur qu’elle fait à ma maison.
- Comment a-t-elle su ?
- Oh !! Mais c’est d’une simplicité enfantine !! Son « ami » lui a fait savoir qu’il venait ici alors qu’il demandait des nouvelles de la petite princesse Aiko.
- Ce garçon est extraordinaire !!
- Je pense que le mot est faible, maintenant j’attends vraiment que cette soirée commence et d’ailleurs les premiers invités ne devraient plus tarder et vous devriez vous mettre vous-même au travail pour que rien ne vienne perturber cette petite fête imprévue Hi ! Hi !
- Excellence !!!
- Excusez-moi !! Je pense que toute cette histoire me monte à la tête et me fait perdre mon sérieux, je vais devoir me reprendre très vite si je ne veux pas que mon honneur soit entaché auprès de Son Altesse Impériale.
***/***
Ils en sont là dans leurs propos, quand plusieurs événements autour d’eux leur font tendre l’oreille et prêter attention aux sons ainsi qu’aux paroles qui deviennent de plus en plus perceptibles et compréhensibles (si seulement ils en comprenaient la langue, du moins pour l’un d’entre eux), au fur et à mesure qu’ils se rapprochent.
***/***
- Il est sympa ton copain d’avoir accepté de nous inviter « Thom » et moi !
- Jun’ichirô est un brave homme et puis il doit être aussi curieux que moi de voir à quoi tu ressembles.
- Oui !! Mais pour Thomas ?
- Là pour le coup, je t’avoue que la curiosité vient essentiellement de moi Hi ! Hi !
- Surtout si tu ne veux pas que je me moque de toi, pense à fermer ta bouche quand tu le verras.
- J’essaierai de m’en souvenir, quoique je ne voie pas pourquoi je ferais une telle chose ?
- Parce qu’il est trop beau mon « Thom Thom » Hi ! Hi ! Mais dis donc, c’est plutôt chouette ici ?
- Les Japonais ont beaucoup de goût, c’est bien connu.
- Par contre les murs ne sont pas épais, bonjour la discrétion !!
- Ce n’est plus vraiment comme ça de nos jours, ce que tu vois ici n’est certainement qu’un parement pour conserver le charme d’une certaine époque tout en séparant en deux cette pièce.
Le président aperçoit du coin de l’œil l’objet posé au sol vers lequel se dirigent les pas de Florian, qui semble ne pas l’avoir vu.
- Attention où tu marches !!!!!
- Oups !!!
« CRACK !! »
***/***
Jun’ichirô et son chef des services secrets, voient alors le panneau décoratif séparant les deux pièces se déchirer en deux et une tête marquant un étonnement et une confusion extrême apparaître, en même temps que son propriétaire s’étale sur le sol.
Le visage qui se révèle devant eux est si comique, surtout avec cet air ahuri que tient le jeune garçon aux cheveux flamboyant, qu’ils ne peuvent retenir l’énorme éclat de rire qui les prend soudainement et leur noue le ventre de soubresauts tant nerveux qu’irrépressibles.
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (143 / 150) (Paris) (Begin)
***/***
« Bureau du général Mathéi, fin d’après-midi »
Le général observe attentivement le jeune homme qui vient à sa demande d’entrer dans son bureau et qui se tient dans un garde à vous impeccable à attendre les ordres, ne connaissant pas les raisons de sa convocation.
- Relaxe mon garçon, n’oublie pas que tu ne fais pas encore partie de cette armée.
Antoine se détend et sourit en comprenant que le pas encore était plutôt de bon augure pour la demande officielle faite le matin même, dès son retour de chez les Novak.
- Ma demande vous est déjà parvenue mon général ?
- Il n’y a que quelques mètres entre ce bureau et celui de ma secrétaire où tu as laissé ton enveloppe, as-tu mûrement réfléchi avant de prendre ta décision ? Il faudra déjà obtenir l’accord de l’armée américaine où tu as déjà signé pour cinq ans, il t’en reste presque trois à faire si mes comptes sont bons.
- J’ai également envoyé cette demande mon général, j’espère qu’elle sera prise en considération avant que la raison d’être affecté ici ne se termine.
- Eh bien nous verrons cela en temps et en heure !! Si je t’ai fait venir, c’est pour une tout autre raison.
- Puis-je savoir laquelle mon général ?
- Ça va de soi, sinon tu ne serais pas là !! Je viens de recevoir des nouvelles de ton père, sa maladie a encore empiré et nous avons demandé aux autorités sanitaires de ton pays à ce qu’ils nous l’envoient de toute urgence, ton père devrait arriver dans la matinée de demain et ta mère l’accompagne, cela devrait te rassurer et c’est aussi pour cette raison que j’ai tenu à t’en informer personnellement.
- (Antoine blêmi) Il va plus mal dites-vous ?
- Hélas oui !! Son foie ne répond presque plus et il a dû être mis sous assistance, ses jours ne sont pas en danger tant qu’il sera branché à cet appareil mais il doit maintenant rester couché tout le temps en attendant l’opération.
- Elle se fera quand d’après vous ?
Marcel fixe le garçon dans les yeux, il voit bien sa détresse même s’il essaie de ne pas la montrer et comme il vient de prendre entièrement connaissance du dossier médical de son père, il sait très bien qu’il est bien trop tard pour qu’il subisse quoi que ce soit qui pourrait le remettre sur ses jambes et lui rendre une vie normale.
- Une seule personne peut faire quelque chose pour lui, j’espère que tu en es conscient ?
- Florian !!
Le général hoche la tête, son visage exprimant ses pensées et Antoine comprend bien le message.
- Ils ne lui donnaient plus d’espoir n’est-ce pas ?
- Normalement et médicalement, il n’y en a plus en effet !! Mais tu en as appris suffisamment sur ton cousin pour savoir qu’avec lui rien n’est jamais perdu, même si je ne vois pas trop par quel miracle il compte s’y prendre.
- Mais vous avez foi en lui vous aussi ?
- Crois-tu que nous ferions subir à un mourant ce long voyage en avion sanitaire si ce n’était pas le cas ?
- Vous y croyez-vous à ce « don » que tous ses amis lui prêtent ?
Marcel se lève de son bureau, passe devant le jeune soldat en lui faisant signe de le suivre.
- Viens !! Peut-être après ce que je vais te montrer, tu n’auras plus de doutes sur les capacités extraordinaires de ton cousin.
- Où allons-nous ?
- Voir deux enfants qui n’auraient jamais dû pouvoir remarcher, ou alors avec beaucoup de temps et de douleurs, ils ont eu une chance que beaucoup leur envieraient s’ils savaient. Celle d’avoir croisé un jour un jeune clown d’un soir dans un cirque qui les a pris en pitié et qui nous les a envoyés pour qu’ils retrouvent leur joie de vivre après qu’ils soient passés entre ses mains.
Antoine sent les larmes lui couler sur les joues, la voix prenante du général montre la forte sensibilité qu’a cet homme malgré son air bourru et il le suit dans les méandres des couloirs jusqu’à se retrouver dans une immense salle servant à la rééducation de ceux revenant de batailles qui les ont marqués dans leur intégrité physique pour le reste de leur vie.
Chacun dans cette salle s’essaie à remplacer un membre absent par une prothèse qui leur donnera avec beaucoup de travail et de patience, un succédané de leurs capacités d’avant.
Deux rires d’enfants lui font diriger le regard vers le fond de la pièce, il les voit chacun aidé d’un médecin, certainement des kinés et qui se tiennent fermement entre deux longues barres de bois à tenter d’avancer en mettant avec une lenteur extrême un pied devant l’autre.
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« Hôtel particulier où séjourne Jun’ichirô »
Le grand salon de réception laisse place aux domestiques qui préparent la grande table pour le repas du soir, les serviteurs n’ayant été qu’au dernier moment et pour cause, d’un nombre d’invités plus conséquent que prévu.
Jun’ichirô n’avait au départ envisagé qu’un tête à tête avec son ami Chirac, ami qui lui a demandé s’il pouvait lui présenter quelqu’un à l’occasion de ce repas et bien sûr la réponse ne pouvait qu’être positive, le Premier ministre se doutant bien de qui ça pouvait être.
Il en a d’ailleurs eu la confirmation par son service de sécurité qui n’a pas manqué de lui faire parvenir un rapport sur le dernier mini-scandale en date, venant apparemment du même jeune homme quand il a interpellé d’une façon forte et particulièrement intime son chef d’État.
Jun’ichirô termine justement de visionner la petite scène, filmée par un journaliste local qui en a fait part à sa direction pour avoir l’accord de celle-ci afin de l’intégrer dans le prochain journal télévisé du soir.
Le Premier ministre a tout d’abord apposé immédiatement son véto, ne souhaitant pas mettre son invité dans l’embarra et ce n’est qu’après coup qu’il revient sur sa décision, car rien dans ce film bien au contraire ne prête à moquerie ou irrespect envers le président.
Ne serait-ce le petit sobriquet du début qui lui a amené un sursaut outragé, mais qui n’a été perçu de toute évidence que comme une marque d’affection et n’a fait qu’accentuer le sourire du haut personnage quand il s’est retourné pour l’attendre et lui tendre la main pour monter avec lui dans la limousine comme n’importe quel grand-père le ferait avec un de ses petits-enfants.
C’est d’ailleurs ce passage qui a fait réfléchir Jun’ichirô, ému plus qu’il ne veut se l’avouer et l’a fait changer d’avis pour finalement en autoriser la parution, raison première pour qu’il sonne son secrétaire.
Il lui explique en quelques mots sa décision, quand apparaît son chef des services secrets qui décidément depuis quelque temps est tellement troublé qu’il en oublie le protocole.
- (Jun’ichirô à son secrétaire) Merci, ce sera tout, vous pouvez nous laisser.
- Bien excellence !
Le Premier ministre se tourne ensuite vers l’homme qui attend la tête baissée, qu’on l’autorise à parler.
- Alors !! Des nouvelles au sujet de cette étrange nuit ?
- Pas encore excellence !! Nous n’avons toujours rien reçu de nos spécialistes qui étudient la question, ça ne devrait plus tarder. Si vous voulez que je me renseigne pour avoir un délai ?
- Nous verrons cela plus tard, dites-moi plutôt ce qui vous amène sans vous faire annoncer !! Je présume que ce doit être de la plus haute importance !! Faites vite car j’attends des invités !!
L’homme pâlit en comprenant le reproche sous-jacent qui lui est fait, il garde néanmoins la tête haute quand il s’adresse à Jun’ichirô.
- Veuillez accepter toutes mes excuses excellence, je me suis certainement laissé emporter par les faits qui m’ont été rapportés dernièrement.
- Parlez !!
- Deux hommes que nous surveillons depuis plusieurs mois et que nous soupçonnons d’être des agents Russes excellence !! Ils ont tenté d’échapper à nos propres agents dans l’après-midi, j’ai dû les faire arrêter et ils sont actuellement en salles d’interrogatoires. J’espère que nous en saurons plus avant la fin de la journée, l’un a l’air coriace mais l’autre me semble plus influençable.
- Pensez-vous qu’il y ait un rapport avec la présence de leur président sur notre territoire ?
- Je ne saurais l’affirmer excellence, toutefois je ne vois pas bien quelle autre raison les aurait fait bouger aussi précipitamment.
- Tenez-m’en informé dès que vous en apprendrez plus !! Rien d’autre ?
- Non, excellence !!
L’homme va pour quitter la pièce quand il revient sur sa décision, hésitant à faire perdre plus de temps à cet homme qui de toute évidence semble pressé et ce n’est que parce que cette chose l’a beaucoup étonné, qu’il se décide à lui en faire part malgré tout.
- Une petite chose encore excellence !! Notre bureau régional a reçu une visite quelque peu étrange, un des hommes chargé de la sécurité du président Français est venu dans la journée accompagné d’un jeune homme pour une étrange requête, n’ayant rien à voir avec sa mission.
- Tiens donc !! Voilà qui est curieux !! Continuez, je vous prie !!
- Le jeune homme prospecterait pour sa société et cherchait à être introduit auprès de nos industriels pour y faire son démarchage.
- Je ne vois pas trop ce qu’il espérait en venant dans les bureaux du Naisho ? Il a dû en sortir avec beaucoup de désillusions je pense !
- Justement pas, excellence !! C’est ça le plus troublant, nos hommes leur auraient fourni la liste des plus grandes sociétés du pays faisant le commerce du bois en promettant d’en avertir les instances dirigeantes pour qu’ils y soient reçus sans les faire trop attendre.
- Ça sort complètement de leurs attributions ? Je ne comprends pas pourquoi ils ont fait une telle chose !
- J’ai eu la même réflexion et je me suis rendu sur place pour en savoir le fin mot excellence. Il en est ressorti deux choses de ma visite et l’une comme l’autre m’ont laissé perplexe je vous prie de m’en croire.
- Je vous écoute !!
- La première a été d’apprendre le nom de cette société et que son président n’est autre que ce jeune homme que nous surveillons à votre demande.
- Florian De Bierne ??
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (142 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)
- Lui-même excellence, mais ce n’est rien à côté de ce que j’ai appris ensuite !!! La DBIFC, c’est le nom de cette société aurait envoyé son futur directeur, qui n’est actuellement que stagiaire dans l’entreprise, pour faire ces démarches dans un but de formation.
- L’initiative ne manque pas d’arguments et aidera sans doute ce jeune homme dans ses futures fonctions, mais poursuivez donc car je pense que ce n’était pas là la révélation essentielle de vos propos au sujet de ce garçon.
- En effet excellence, disons que j’ai été curieux d’en savoir plus, aussi bien sur le pourquoi de l’aide qu’ont apportée nos hommes à cette requête, que d’en connaître un peu plus sur ce garçon et sa venue à Kyoto en particulier alors qu’il aurait sans aucun doute eu beaucoup plus de chances de négocier des contrats à Tokyo par exemple ou encore dans toute autre ville plus importante que celle-ci.
L’homme voit bien que ses paroles passionnent Jun’ichirô et il se détend donc en pensant à juste titre que son arrivée non protocolaire lui a déjà été pardonnée.
- C’est son petit ami !! Celui avec qui il a passé cette nuit mouvementée dans l’hôtel où la délégation Française réside et dont nous attendons toujours d’en connaître la, ou les causes des perturbations qu’ils ont connues.
- Je comprends mieux sa présence parmi nous et ça explique pourquoi il a choisi cette ville plutôt qu’une autre, je ne serais pas étonné d’apprendre que ce n’est juste qu’une excuse pour le rejoindre. Y a-t-il autre chose à savoir ?
- L’aide qu’ont apportée nos hommes excellence !!
- Ah, oui !! C’est exact !! Qu’avez-vous à en dire ?
- Qu’il est trop craquant !!
- (Jun’ichirô perplexe) Pardon !!
- C’est la première réponse que j’ai eu excellence et tous m’ont tenu à l’expression près, le même langage !! Apparemment ce Thomas Louvain, c’est son nom, serait d’une beauté à couper le souffle et d’un charisme tel, qu’aucun de nos hommes n’y aurait résisté, ce qui explique le fait qu’ils se sont plié en quatre pour lui rendre service.
- Eh bien nous verrons ça d’ici pas longtemps puisqu’il fait partie des invités à ma table ce soir !!
C’est au tour de l’homme de montrer son étonnement.
- Vraiment excellence ???
Jun’ichirô a un petit sourire amusé qui ne lui est pas habituel et c’est peu de le dire.
- Vraiment, oui !! Mais ce n’est pas tout, j’allais justement faire appel à vos services pour le repas et la soirée qui du simple dîner amical prévu à l’origine, est devenus une vraie soirée mondaine depuis que la princesse Masako m’a demandé personnellement si elle pouvait y participer et bien sûr je ne pouvais pas lui refuser cet honneur qu’elle fait à ma maison.
- Comment a-t-elle su ?
- Oh !! Mais c’est d’une simplicité enfantine !! Son « ami » lui a fait savoir qu’il venait ici alors qu’il demandait des nouvelles de la petite princesse Aiko.
- Ce garçon est extraordinaire !!
- Je pense que le mot est faible, maintenant j’attends vraiment que cette soirée commence et d’ailleurs les premiers invités ne devraient plus tarder et vous devriez vous mettre vous-même au travail pour que rien ne vienne perturber cette petite fête imprévue Hi ! Hi !
- Excellence !!!
- Excusez-moi !! Je pense que toute cette histoire me monte à la tête et me fait perdre mon sérieux, je vais devoir me reprendre très vite si je ne veux pas que mon honneur soit entaché auprès de Son Altesse Impériale.
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Ils en sont là dans leurs propos, quand plusieurs événements autour d’eux leur font tendre l’oreille et prêter attention aux sons ainsi qu’aux paroles qui deviennent de plus en plus perceptibles et compréhensibles (si seulement ils en comprenaient la langue, du moins pour l’un d’entre eux), au fur et à mesure qu’ils se rapprochent.
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- Il est sympa ton copain d’avoir accepté de nous inviter « Thom » et moi !
- Jun’ichirô est un brave homme et puis il doit être aussi curieux que moi de voir à quoi tu ressembles.
- Oui !! Mais pour Thomas ?
- Là pour le coup, je t’avoue que la curiosité vient essentiellement de moi Hi ! Hi !
- Surtout si tu ne veux pas que je me moque de toi, pense à fermer ta bouche quand tu le verras.
- J’essaierai de m’en souvenir, quoique je ne voie pas pourquoi je ferais une telle chose ?
- Parce qu’il est trop beau mon « Thom Thom » Hi ! Hi ! Mais dis donc, c’est plutôt chouette ici ?
- Les Japonais ont beaucoup de goût, c’est bien connu.
- Par contre les murs ne sont pas épais, bonjour la discrétion !!
- Ce n’est plus vraiment comme ça de nos jours, ce que tu vois ici n’est certainement qu’un parement pour conserver le charme d’une certaine époque tout en séparant en deux cette pièce.
Le président aperçoit du coin de l’œil l’objet posé au sol vers lequel se dirigent les pas de Florian, qui semble ne pas l’avoir vu.
- Attention où tu marches !!!!!
- Oups !!!
« CRACK !! »
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Jun’ichirô et son chef des services secrets, voient alors le panneau décoratif séparant les deux pièces se déchirer en deux et une tête marquant un étonnement et une confusion extrême apparaître, en même temps que son propriétaire s’étale sur le sol.
Le visage qui se révèle devant eux est si comique, surtout avec cet air ahuri que tient le jeune garçon aux cheveux flamboyant, qu’ils ne peuvent retenir l’énorme éclat de rire qui les prend soudainement et leur noue le ventre de soubresauts tant nerveux qu’irrépressibles.
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (143 / 150) (Paris) (Begin)
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« Bureau du général Mathéi, fin d’après-midi »
Le général observe attentivement le jeune homme qui vient à sa demande d’entrer dans son bureau et qui se tient dans un garde à vous impeccable à attendre les ordres, ne connaissant pas les raisons de sa convocation.
- Relaxe mon garçon, n’oublie pas que tu ne fais pas encore partie de cette armée.
Antoine se détend et sourit en comprenant que le pas encore était plutôt de bon augure pour la demande officielle faite le matin même, dès son retour de chez les Novak.
- Ma demande vous est déjà parvenue mon général ?
- Il n’y a que quelques mètres entre ce bureau et celui de ma secrétaire où tu as laissé ton enveloppe, as-tu mûrement réfléchi avant de prendre ta décision ? Il faudra déjà obtenir l’accord de l’armée américaine où tu as déjà signé pour cinq ans, il t’en reste presque trois à faire si mes comptes sont bons.
- J’ai également envoyé cette demande mon général, j’espère qu’elle sera prise en considération avant que la raison d’être affecté ici ne se termine.
- Eh bien nous verrons cela en temps et en heure !! Si je t’ai fait venir, c’est pour une tout autre raison.
- Puis-je savoir laquelle mon général ?
- Ça va de soi, sinon tu ne serais pas là !! Je viens de recevoir des nouvelles de ton père, sa maladie a encore empiré et nous avons demandé aux autorités sanitaires de ton pays à ce qu’ils nous l’envoient de toute urgence, ton père devrait arriver dans la matinée de demain et ta mère l’accompagne, cela devrait te rassurer et c’est aussi pour cette raison que j’ai tenu à t’en informer personnellement.
- (Antoine blêmi) Il va plus mal dites-vous ?
- Hélas oui !! Son foie ne répond presque plus et il a dû être mis sous assistance, ses jours ne sont pas en danger tant qu’il sera branché à cet appareil mais il doit maintenant rester couché tout le temps en attendant l’opération.
- Elle se fera quand d’après vous ?
Marcel fixe le garçon dans les yeux, il voit bien sa détresse même s’il essaie de ne pas la montrer et comme il vient de prendre entièrement connaissance du dossier médical de son père, il sait très bien qu’il est bien trop tard pour qu’il subisse quoi que ce soit qui pourrait le remettre sur ses jambes et lui rendre une vie normale.
- Une seule personne peut faire quelque chose pour lui, j’espère que tu en es conscient ?
- Florian !!
Le général hoche la tête, son visage exprimant ses pensées et Antoine comprend bien le message.
- Ils ne lui donnaient plus d’espoir n’est-ce pas ?
- Normalement et médicalement, il n’y en a plus en effet !! Mais tu en as appris suffisamment sur ton cousin pour savoir qu’avec lui rien n’est jamais perdu, même si je ne vois pas trop par quel miracle il compte s’y prendre.
- Mais vous avez foi en lui vous aussi ?
- Crois-tu que nous ferions subir à un mourant ce long voyage en avion sanitaire si ce n’était pas le cas ?
- Vous y croyez-vous à ce « don » que tous ses amis lui prêtent ?
Marcel se lève de son bureau, passe devant le jeune soldat en lui faisant signe de le suivre.
- Viens !! Peut-être après ce que je vais te montrer, tu n’auras plus de doutes sur les capacités extraordinaires de ton cousin.
- Où allons-nous ?
- Voir deux enfants qui n’auraient jamais dû pouvoir remarcher, ou alors avec beaucoup de temps et de douleurs, ils ont eu une chance que beaucoup leur envieraient s’ils savaient. Celle d’avoir croisé un jour un jeune clown d’un soir dans un cirque qui les a pris en pitié et qui nous les a envoyés pour qu’ils retrouvent leur joie de vivre après qu’ils soient passés entre ses mains.
Antoine sent les larmes lui couler sur les joues, la voix prenante du général montre la forte sensibilité qu’a cet homme malgré son air bourru et il le suit dans les méandres des couloirs jusqu’à se retrouver dans une immense salle servant à la rééducation de ceux revenant de batailles qui les ont marqués dans leur intégrité physique pour le reste de leur vie.
Chacun dans cette salle s’essaie à remplacer un membre absent par une prothèse qui leur donnera avec beaucoup de travail et de patience, un succédané de leurs capacités d’avant.
Deux rires d’enfants lui font diriger le regard vers le fond de la pièce, il les voit chacun aidé d’un médecin, certainement des kinés et qui se tiennent fermement entre deux longues barres de bois à tenter d’avancer en mettant avec une lenteur extrême un pied devant l’autre.
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
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https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
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