Récits érotiques - Slygame
Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 4) - Version imprimable

+- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr)
+-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3)
+--- Forum : Tout thème (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=7)
+--- Sujet : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 4) (/showthread.php?tid=57)

Pages : 1 2 3


Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 4) - laurentdu51100 - 03-09-2020

suite de :[url=https://forum.slygame.fr/index.php?topic=179.30#lastPost[/url]


2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (01/150) (Paris) (Une drôle d’idée)


Nous regardons dans la direction qu’elle nous indique et en effet à une vingtaine de mètres, nous apercevons une grande maison avec un grand porche visiblement bien entretenue.

- Je vous remercie de votre gentillesse madame.
- De rien les garçons, c’était un plaisir de parler avec vous.

Nous la laissons reprendre son balayage en nous dirigeant vers la maison où habitent nos gaillards qui je le sens bien vont très vite intégrer notre bande.

- (Thomas) Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
- J’en sais trop rien !! Déjà on sait où ils vivent et que ce sont bien des triplés.
- (Yuan) On a un peu tourné en rond !! En fait ils n’habitent pas loin de chez nous !!
- Ne vous arrêtez pas les gars sinon les gens vont se demander ce qu’on fait là.
- (Thomas) On ne fait rien de mal !
- Je le sais bien mais ça pourrait attirer l’attention et si un des loustics nous voit, c’est cuit pour ce soir et j’ai bien l’intention de leur faire un chien de ma chienne.
- (Yuan amusé) C’est quoi l’idée ?
- On pourrait leur prêter des paroles qu’ils ne nous ont pas dites par exemple, seulement pour ça il faut qu’on sache qui est qui.
- (Yuan) Pas évident ton affaire !!
- Pour le mien si car je suis sûr de le reconnaître.
- (Thomas) Oui mais nous comment on fait ?
- Tu vas aller sonner à la porte !
- (Thomas ahuri) De quoi !!!
- Mais avant ça, il faut qu’on trouve un chien ou un chat pour la journée, à moins que « Yu » en veuille un pour lui ?
- (Yuan) Non ! Pas vraiment ! J’aime bien les vôtres mais ça ne me dit absolument rien d’avoir un animal à plein temps désolez.
- (Thomas) Un perroquet peut être Hi ! Hi ! Depuis tout môme je rêve d’en avoir un moi Hi ! Hi !
- (Yuan avec un grand sourire) Là je ne dis pas non !! Moi aussi j’ai toujours voulu en avoir un !!
- Ce sera donc un perroquet Hi ! Hi ! Reste plus qu’à en trouver un à vendre.
- (Yuan les yeux brillant de plaisir) Pour ça c’est facile, il y a un oiseleur à deux rues d’ici…
- Ne perdons pas plus de temps alors, allons-y !!

C’est marrant parce que nous y courons presque, l’idée semblant séduire tout le monde et surtout je pense grâce à des images de films de pirates que nous avons tous vus et qui nous ont fait rêver quand nous étions encore enfants.

***/***

« Ding ! Dong ! »

Nous entrons dans la boutique les oreilles charmées par les pépiements des oiseaux dans les volières qui font une cacophonie à croire qu’ils s’essaient tous à dépasser le chant des autres.

Il y a également un grand choix de poissons exotiques qui ravit nos regards de leurs couleurs et de leurs formes bizarres pour certains et merveilleuses de beautés pour d’autres.

- Puis je vous être utile ?
- Bonjour monsieur, nous désirerions acheter un perroquet.
- Désolé messieurs mais je n’en vends pas, il n’y a pas suffisamment de demande pour que ce soit rentable.

L’homme voit la déception marquée nos visages et sourit.

- C’est de l’entretien vous savez et en plus ils sont très fragiles dans nos régions, je peux vous montrer d’autres oiseaux moins exotiques mais très agréables pour tenir compagnie.
- (Yuan curieux) Comme quoi par exemple.
- J’ai un couple de mainates très bavards, vous pourriez même leur apprendre des trucs si vous avez la patience suffisante.

Il voit bien que nous ne marquons pas plus d’intérêt que ça à sa proposition, réfléchit un instant et retrouve son sourire.

- Maintenant je peux vous donner une adresse où ils vendent des perroquets, mais je vous préviens ce n’est pas donné.
- Où se trouve cette boutique ?
- Ce n’est pas à proprement parler une boutique, c’est un couple d’amateurs qui font des concours et qui vendent occasionnellement les petits quand ils en ont, il me semble que c’est le cas en ce moment et je pourrais me renseigner si vous voulez ? Par contre ils vous poseront des questions et ce n’est pas certain du tout qu’ils acceptent de vous en vendre un.
- (Yuan) Pourquoi ?
- Ce sont des amoureux de cette espèce et ils voudront être sûrs qu’il sera bien traité et que vous en savez assez sur eux pour le faire.
- Ne vous inquiétez pas pour ça, mon copain est un spécialiste et il n’y aura aucun problème.
- Dans ce cas attendez-moi ici un instant, le temps que je les appelle.

Nous restons au milieu de la boutique pendant qu’il téléphone, apparemment ça ne se passe pas très bien et il ne semble pas pouvoir affirmer que nous sommes suffisamment matures pour répondre à leurs exigences.

Un fort bruit d’ailes me fait me retourner et j’aperçois dans un coin de la boutique le couple de Mainate dont il nous avait parlé juste avant, une idée me vient soudainement et c’est avec un petit sourire en coin que je m’approche d’eux.

Les deux oiseaux penchent la tête en me voyant m’approcher et l’un d’eux m’accueille d’un joyeux :

- "Connnnarrrrd !!"


2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (02/150) (Paris) (Une maison extraordinaire)


Le mot a été prononcé si fort et clair qu’un énorme éclat de rire derrière mon dos me fait me retourner encore surpris de m’être fait interpeller de la sorte et de si belle façon.

Je vois mes deux copains éclater d’amusement les yeux brillants et le petit rictus de l’homme au téléphone qui devait bien s’y attendre.

Je reviens vers les oiseaux en tendant mes mains vers eux, personne bien sûr n’entend les sons inaudibles pour eux qui sortent de ma gorge.

Les oiseaux quittent aussitôt leurs perchoirs et viennent se poser chacun sur un de mes bras tendus vers eux, je décroche leurs petites chaînes qui les maintiennent attachés à la potence sur laquelle ils étaient installés et sitôt fait, je les pose sur mes épaules en sifflant comme pour appeler quelqu’un au loin.

Ils écoutent avec attention en se frottant la tête dans mon cou comme s’ils me connaissaient depuis toujours, jusqu’à ce que je leur parle :

- Ça, c’est pour les filles, vous voulez essayer ?
- (Coup de sifflet strident) Fiiiifiiit !!
- Cool !!

Thomas et Yuan s’approchent intrigués par ce qui arrive, les oiseaux sifflent alors ensemble.

- (Nouveau coup de sifflet) Fiiiifiiit !!

Je les gronde gentiment.

- Non !! Eux, ce sont des garçons.
- Garrrçooon !!
- Vous avez compris Hi ! Hi !

J’observe en douce l’homme toujours au téléphone et qui semble en grande conversation à rapporter ce qu’il se passe en ce moment dans sa boutique et dont lui-même ne semble pas en revenir.

Je m’approche de l’entrée de la boutique avec toujours les deux bestiaux perchés sur mes épaules, une femme passe devant la vitrine sans faire la moindre attention à ce qui se trouve à l’intérieur.

- Vous pouvez y aller là !! C’est une fille !!
- Fiiiifiiit !!

La femme se retourne brusquement d’abord surprise puis elle sourit de toutes ses dents à Thomas, qui du coup se retrouve tout con et fait signe que ce n’est pas lui l’auteur du coup de sifflet appréciateur.

C’est légèrement vexé qu’elle s’éloigne en hochant des épaules, visiblement mécontente d’avoir raté une opportunité rare.

Le propriétaire de l’oisellerie raccroche et s’approche des garçons en observant avec beaucoup d’attention les deux volatiles qui ne cherchent de toute évidence pas à s’échapper, malgré que rien ne les retienne plus.

- S’ils se sauvent, vous devrez me les payer vous savez ?
- (Thomas) Faudrait déjà qu’ils en aient envie.
- (Yuan) Florian a un truc avec les animaux, ils l’adorent.
- (L’homme) Je vois ça !! Mais je me sentirai plus rassurer si tu allais me les remettre à leur place mon garçon.

Chose que je m’empresse de faire et ce n’est qu’une fois leurs pattes rattachées à leurs petites chaînes, que je reviens vers lui tout sourire.

- Vous avez pu parler avec ces gens qui élèvent des perroquets ?
- Oui bien sûr, au début ce n’était pas gagné pour vous mais avec ce qu’il vient de se passer ici, je pense que leur curiosité a été mise en exergue et ils sont d’accord pour vous recevoir, ce n’est pas très loin d’ici, tenez !! Je vous ai noté l’adresse.

Je lui prends la feuille des mains.

- Je vous remercie monsieur, c’est très gentil de votre part.
- Fiiiifiiit !!

Instinctivement nous levons les yeux vers la rue où un groupe de jeunes filles passent et s’arrêtent étonnées en cherchant de qui provient cet appel pour le moins indélicat en pleine rue.

Nous faisons mine de rien en continuant à parler au boutiquier.

- Ils vont vous ramener des clientes Hi ! Hi !
- (L’homme sourit) Si seulement ça pouvait être vrai !!

Nous lui serrons la main et quittons sa boutique pour nous arrêter quelques mètres plus loin, je sors la feuille et y lis l’adresse indiquée qui comme il l’a si bien dit n’est pas très loin d’ici, dix minutes à pieds que nous entamons tout de suite pour ne pas perdre plus de temps.

En fait l’adresse nous mène à un porche assez haut cerné par deux immeubles Haussmanniens comme celui où habite Yuan, je sonne et après avoir donné la raison de notre visite, un déclic nous fait comprendre que le portail est déverrouillé et qu’il nous suffit de le pousser pour entrer.

Ce que nous faisons en refermant soigneusement derrière nous, nous traversons ensuite une espèce de couloir qui nous amène à un sas dont il est impossible d’ouvrir la deuxième porte tant que la première est ouverte.

La vision du jardin quand nous nous retrouvons de l’autre côté du sas nous coupe le souffle tellement il est magnifique, ce n’est qu’en levant haut la tête que nous nous apercevons que c’est en fait une immense verrière qui forme une serre où poussent des essences paradisiaques aux senteurs délicates qui y croissent naturellement, donnant ce charme exotique qui nous fait penser aussitôt aux îles Canaries.


2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (03/150) (Paris) (Coco) (suite)


Nous comprenons mieux pourquoi le sas est aussi hermétique en apercevant plusieurs oiseaux multicolores qui nichent visiblement dans ce petit paradis.

Nous traversons l’allée les yeux levés comme des enfants dans un conte de fées et nous butons quasiment dans le couple souriant qui rattrape in extremis Yuan qui manque de tomber de surprise.

- Comment trouvez-vous notre petit paradis ?
- (Thomas subjugué) C’est merveilleux !! Je ne pensais vraiment pas trouver un tel lieu en plein Paris.
- (Yuan) Ça doit coûter une fortune à entretenir !
- Pas tant que ça en fait mais c’est surtout un entretien de tous les jours pour en garder l’harmonie.

Jusque-là seule la femme avait parlé, l’homme se contentant de nous dévisager avec beaucoup de curiosité jusqu’à ce qu’un sourire lui vienne et qu’il prenne la parole semblant avoir pris une décision à notre égard.

- Comme ça l’un d’entre vous voudrait acheter un de nos perroquets ?
- (Yuan) C’est moi monsieur, j’ai toujours voulu en avoir un et mon copain saura le dresser comme il faut pour que tout se passe bien.
- Savez-vous quelle race vous intéresse le plus ?
- (Yuan) Celui comme dans barbe noire le pirate !!
- (L’homme sourit) Nous avons quelques « Ara chloroptera » ils sont magnifiques et multicolores.
- Et chiants aussi !!

L’homme se tourne vers moi le sourire épanoui.

- Comme toutes les belles choses !

Je regarde Thomas et Yuan en éclatant de rire.

- Pas toutes heureusement Hi ! Hi ! (Redevenant sérieux) Je préférerais un « African Grey » si vous avez, ils sont particulièrement intelligents et beaucoup plus sociables.
- Nettement moins colorés mais tu as raison mon garçon, c’est certainement l’animal le plus intelligent qui soit.
- (Thomas) C’est Florian le spécialiste de toute façon !

Le couple se regarde visiblement amusé par une pensée commune.

- (L’homme) Nous avons peut-être ce qu’il vous faut, si vous voulez bien nous suivre

Nous traversons donc l’immense verrière jusqu’à nous retrouver devant un second sas qui nous permet d’entrer cette fois dans la maison qui ne dépare pas côté décoration.

La partie privée est vite traversée pour arriver enfin dans une autre zone de la maison où plusieurs pièces noires et visiblement capitonnés m’interpellent.

- Je vois que vous avez même créé des salles de sommeil !! Vos oiseaux doivent vraiment se plaire chez vous.
- (Yuan curieux) Ça sert à quoi ?
- A y mettre les oiseaux au moins douze heures par jour pour qu’ils se reposent tranquillement sans être gênés par les bruits de la civilisation.
- (L’homme ébahi) On dirait bien que tu en connais un rayon mon garçon !!
- (Thomas pas peu fier) Je vous l’ai dit monsieur, c’est Florian le spécialiste.

L’homme regarde sa femme en haussant les sourcils en guise de question muette, celle-ci hoche imperceptiblement la tête en guise de réponse.

- Très bien !! Vous nous avez convaincus !! J’ai quelques spécimens à vendre dont un qui est, disons… particulier… et je pense qu’il se plaira mieux dans une ambiance plus « jeune » que la nôtre.
- (La femme) Nous l’aimons beaucoup vous savez mais nous en avons déjà discuté souvent avec mon mari et c’est certain qu’il devrait mieux se plaire avec des gens qui acceptent plus facilement ses particularités.
- (L’homme) Nous faisons des concours dans le but de remporter des prix et disons que certains de ses… amusements ne sont pas forcément du goût des juges, même si beaucoup en rient après s’y être fait prendre.

Nous entrons alors dans une immense volière où plusieurs dizaines de perroquets de toutes races s’en donnent à cœur joie dans une cacophonie assourdissante.

L’homme décroche quelques cache-oreilles qu’il leur tend après avoir mis le sien en place ainsi que sa femme.

- Pourquoi ne les faites-vous pas simplement taire ?

L’homme écarte son casque de son oreille.

- Comment !!! Tu disais ??
- Pourquoi ne pas les faire taire plutôt ?
- Impossible !! Pas quand ils sont tous ensemble !!

Je souris à cet homme si sûr de lui et d’une voix impérieuse mêlant les sons inaudibles à ceux audibles.

- SILENCE !!!

Le calme arrive si subitement qu’il nous laisse quelques secondes vaseux à nous demander ce qu’ils nous arrivent, le couple écarte lentement les casques de leurs oreilles en n’y comprenant visiblement rien et leurs regards finissent par se tourner vers moi remplis d’une curiosité mêlée d’un effarement total.

- Comment tu as fait ça ??
- Je leur ai simplement demandé de se taire, ce n’est pas plus compliqué que ça.
- (Yuan) Ne vous en faites pas, il est toujours comme ça et nous n’y faisons même plus attention à force, je peux aller les caresser ?

L’homme en retrouvant la parole :

- Hein !! Heu !! Oui bien sûr !! Mais si tu en sens un nerveux, ne t’approche pas de lui et rappelle-toi surtout que ce sont eux qui doivent venir chercher les caresses, alors tu approches juste ta main et tu attends qu’ils t’acceptent, sinon tu risques un bon pincement de bec et crois-moi ce n’est pas ce que je te souhaite.
- Entendu, je ferai attention !! Ils sont où les African machin chose ?

Je tends la main vers ce qu’il semble être une famille :

- Tiens !! Là-bas !! Ceux qui sont tout gris !!

Thomas est déjà parti en excursion dans la volière mais hésite quand même à trop s’approcher et je vais donc le rejoindre pour lui donner les noms des différentes espèces, en caressant quelques-uns au passage jusqu’à ce qu’un cri d’effroi de Yuan nous fasse sursauter :

- Mon Dieu !! Il est mort !!!!


2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (04 / 150) (Paris) (Un sacré Coco)


Nous nous précipitons vers lui et en effet un jeune mâle est allongé de tout son long sur le sol de sa cage, raide comme la justice.

- (Yuan affolé) J’ai rien fait !! Juste une petite caresse sur sa tête !! Je vous jure !!

Pendant que Thomas réconforte Yuan, je regarde le couple qui ne semble pas plus démonté que ça à la mort d’un de leurs protégés et je vais pour leur en faire la réflexion, quand un petit mouvement me fait tourner la tête juste à temps pour voir l’œil de l’oiseau se refermer d’un coup sec et son corps rester toujours aussi immobile, je comprends alors cette particularité qui bien que très amusante ne doit pas être le top lors d’un concours.

- Il fait ça souvent ?
- Depuis que notre petit-fils lui a appris quand il était encore très jeune, à jouer au cow-boy avec lui et à faire le mort, mais tu remarqueras que ça marche à tous les coups Hi ! Hi !

Nous nous rapprochons de l’oiseau qui ne bouge toujours pas d’un poil, une idée me vient alors quand je passe ma main dans la cage restée ouverte.

- Ça tombe bien en fait !! Puisqu’il est mort je vais pouvoir récupérer ses plumes, celles de sa queue sont très belles et feront une jolie décoration sur mon bureau.

Je n’ai pas terminé ma phrase que son œil s’ouvre visiblement paniqué et capte direct mon regard qui s’étant rapproché au plus près ne peut manquer de lui montrer combien je me moque gentiment de lui.

Le couple comprend qu’il sera entre de bonnes mains si c’est lui qu’ils choisissent et que ses frasques lui seront très certainement retournées au coup pour coup, ce qui ne devrait pas lui déplaire vu comment il aime la plaisanterie.

Yuan et Thomas sont de toute évidence tombés sous son charme car leurs yeux brillent d’amusement devant ce qu’il se passe entre leur ami et le volatile.

Je vois à son regard qu’il va balancer une connerie.

- Je serais toi j’y réfléchirai à deux fois, les plumes ça repousse, même si tu auras l’air ridicule un moment avec le cul nu.

Le regard offusqué qu’il me jette alors m’éclate complètement, je savais que ces animaux-là avaient une intelligence rare, égale parfois à celle d’un enfant de trois ans mais entre le savoir et le voir pour de vrai, c’est tout autre chose et je me dois de m’avouer que je n’envisagerai même pas de repartir sans lui quoi que cela m’en coûte.

- Je crois qu’on va bien s’entendre !!
- (L’homme) On dirait bien en effet, c’est la première fois qu’il se fait clouer le bec de la sorte et il a l’air d’apprécier en plus.
- (Yuan plus terre à terre) Vous en demandez combien ?
- (L’homme) Tu es sûr de ta décision parce qu’il ne comprendrait pas si tu te détachais de lui, ici il est avec ses frères mais une fois seul il réclamera beaucoup d’attention.
- (Yuan) Il ne devrait vraiment pas s’ennuyer avec nous, en plus Florian me donnera les conseils dont j’aurais besoin pour le nourrir et que tout se passe bien.
- (La femme) Dans ce cas, éloignons-nous un peu et toi va lui parler !! Voyons si un lien se crée entre vous deux.

Nous faisons tous comme elle dit et nous retrouvons à l’autre bout de la salle pendant que Yuan reste près de la cage.

- Tu veux venir chez moi ? Tu y seras bien tu verras et puis nous aimons aussi rigoler !!

Le perroquet lui tourne le dos semblant ne même pas s’apercevoir que c’est à lui qu’on s’adresse.

- Si tu es d’accord je te dirai comment on surnomme Florian, il n’aime pas trop ça ! Mais je suis sûr que toi ça va beaucoup t’amuser.

Le perroquet tourne la tête et fixe Yuan de telle façon que le jeune asiatique a la nette impression qu’il jubile d’avance rien qu’à l’idée.

- Alors tu veux le savoir ou pas ? Je te le dirai si tu viens avec nous.

L’oiseau sort de la cage et vient se percher sur l’épaule droite de Yuan qui éprouve alors une joie enfantine d’avoir pu convaincre un tel animal.

Son bras gauche vient au niveau de son épaule droite et l’oiseau effectue le transfert semblant comprendre parfaitement ce geste, leurs yeux se fixent un long moment jusqu’à ce qu’un petit coup de bec rappelle Yuan à l’ordre sur sa promesse.

Il lui glisse plusieurs fois à l’oreille le petit surnom de Florian, jusqu’à ce qu’il pense qu’il ait compris.

- Tu ne lui diras pas que c’est moi qui te l’ai dit ? OK ?



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 03-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (04 / 150) (Paris) (Un sacré Coco)


Nous nous précipitons vers lui et en effet un jeune mâle est allongé de tout son long sur le sol de sa cage, raide comme la justice.

- (Yuan affolé) J’ai rien fait !! Juste une petite caresse sur sa tête !! Je vous jure !!

Pendant que Thomas réconforte Yuan, je regarde le couple qui ne semble pas plus démonté que ça à la mort d’un de leurs protégés et je vais pour leur en faire la réflexion, quand un petit mouvement me fait tourner la tête juste à temps pour voir l’œil de l’oiseau se refermer d’un coup sec et son corps rester toujours aussi immobile, je comprends alors cette particularité qui bien que très amusante ne doit pas être le top lors d’un concours.

- Il fait ça souvent ?
- Depuis que notre petit-fils lui a appris quand il était encore très jeune, à jouer au cow-boy avec lui et à faire le mort, mais tu remarqueras que ça marche à tous les coups Hi ! Hi !

Nous nous rapprochons de l’oiseau qui ne bouge toujours pas d’un poil, une idée me vient alors quand je passe ma main dans la cage restée ouverte.

- Ça tombe bien en fait !! Puisqu’il est mort je vais pouvoir récupérer ses plumes, celles de sa queue sont très belles et feront une jolie décoration sur mon bureau.

Je n’ai pas terminé ma phrase que son œil s’ouvre visiblement paniqué et capte direct mon regard qui s’étant rapproché au plus près ne peut manquer de lui montrer combien je me moque gentiment de lui.

Le couple comprend qu’il sera entre de bonnes mains si c’est lui qu’ils choisissent et que ses frasques lui seront très certainement retournées au coup pour coup, ce qui ne devrait pas lui déplaire vu comment il aime la plaisanterie.

Yuan et Thomas sont de toute évidence tombés sous son charme car leurs yeux brillent d’amusement devant ce qu’il se passe entre leur ami et le volatile.

Je vois à son regard qu’il va balancer une connerie.

- Je serais toi j’y réfléchirai à deux fois, les plumes ça repousse, même si tu auras l’air ridicule un moment avec le cul nu.

Le regard offusqué qu’il me jette alors m’éclate complètement, je savais que ces animaux-là avaient une intelligence rare, égale parfois à celle d’un enfant de trois ans mais entre le savoir et le voir pour de vrai, c’est tout autre chose et je me dois de m’avouer que je n’envisagerai même pas de repartir sans lui quoi que cela m’en coûte.

- Je crois qu’on va bien s’entendre !!
- (L’homme) On dirait bien en effet, c’est la première fois qu’il se fait clouer le bec de la sorte et il a l’air d’apprécier en plus.
- (Yuan plus terre à terre) Vous en demandez combien ?
- (L’homme) Tu es sûr de ta décision parce qu’il ne comprendrait pas si tu te détachais de lui, ici il est avec ses frères mais une fois seul il réclamera beaucoup d’attention.
- (Yuan) Il ne devrait vraiment pas s’ennuyer avec nous, en plus Florian me donnera les conseils dont j’aurais besoin pour le nourrir et que tout se passe bien.
- (La femme) Dans ce cas, éloignons-nous un peu et toi va lui parler !! Voyons si un lien se crée entre vous deux.

Nous faisons tous comme elle dit et nous retrouvons à l’autre bout de la salle pendant que Yuan reste près de la cage.

- Tu veux venir chez moi ? Tu y seras bien tu verras et puis nous aimons aussi rigoler !!

Le perroquet lui tourne le dos semblant ne même pas s’apercevoir que c’est à lui qu’on s’adresse.

- Si tu es d’accord je te dirai comment on surnomme Florian, il n’aime pas trop ça ! Mais je suis sûr que toi ça va beaucoup t’amuser.

Le perroquet tourne la tête et fixe Yuan de telle façon que le jeune asiatique a la nette impression qu’il jubile d’avance rien qu’à l’idée.

- Alors tu veux le savoir ou pas ? Je te le dirai si tu viens avec nous.

L’oiseau sort de la cage et vient se percher sur l’épaule droite de Yuan qui éprouve alors une joie enfantine d’avoir pu convaincre un tel animal.

Son bras gauche vient au niveau de son épaule droite et l’oiseau effectue le transfert semblant comprendre parfaitement ce geste, leurs yeux se fixent un long moment jusqu’à ce qu’un petit coup de bec rappelle Yuan à l’ordre sur sa promesse.

Il lui glisse plusieurs fois à l’oreille le petit surnom de Florian, jusqu’à ce qu’il pense qu’il ait compris.

- Tu ne lui diras pas que c’est moi qui te l’ai dit ? OK ?


2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (05 / 150) (Paris) (Maurice)


"Plus tôt dans la matinée"

La salle de réunion se vide progressivement et les collaborateurs de Maurice repartent tous à leurs missions respectives, ne reste bientôt plus que son adjoint Alain Durieux et son chargé des basses œuvres Victor Novak.

- Bien !!! Il nous en reste donc encore cinq à trouver si mes comptes sont bons !!
- (Alain) Oui nous avons réussi à retrouver des proches de ceux qui nous semblaient suspects et six d’entre eux ont été formellement reconnus comme n’étant pas les bonnes personnes.
- (Victor) Je pense qu’il sera très difficile de trouver les derniers, ceux-ci sont trop intégrés dans leurs rôles et il n’y a qu’en lâchant des informations que nous arriverons à les repérer.
- (Maurice) Tu penses qu’ils utiliseront eux aussi le même réseau que celui de Stanislas ?
- (Victor) Et pourquoi non ? Les fouilles nous ont prouvé que c’était aussi la méthode employée par ceux que nous avons découverts, par contre il faudrait faire vite avant qu’Igor ne change son organisation car après tout celle-ci date de son prédécesseur.
- (Alain) C’est pas faux !!
- (Maurice) Oui mais si c’était le cas il préviendrait Stanislas, le croyant toujours vivant et dans ce cas nous en serions informés.
- (Alain) On fait quoi alors ?
- (Maurice) Vous leur donnez accès à la dernière invention de Florian, vous savez les masques ? De toute façon elle serait très vite copiée en cas de conflit, il suffira de changer une formule propre à chaque personne qui recevra l’information et nous verrons bien ce que ça donnera au final.
- (Victor) Vous tenez toujours à ce que nous n’arrêtions personne ?
- (Maurice) Pour quoi faire ? Pour qu’ils en envoient d’autres ? Je préfère que nous les tenions à l’œil, déjà qu’il devra remplacer ceux qu’il a perdus ces derniers mois et je pense que ce ne sera pas une sinécure à les débusquer ceux-là !!
- (Alain) Je me charge des cinq qui restent à trouver, je fais le nécessaire pour qu’ils aient accès à un lien informatique qui mettra un marqueur différent à chaque connexion non autorisée.

Maurice attend que son adjoint soit sorti pour aussitôt poser la question qui lui amène un grand sourire avant l’heure.

- Alors !!
- Tout a bien marché jusque-là, ils ont réussi à se faire inviter chez l’ami de Florian en fin d’après-midi.

Maurice plisse les yeux.

- C’est qu’ils ne sont pas nés d’hier non plus mes trois loustics et ils risquent d’avoir déjà fait le rapprochement.
- Sûrement mais certainement pas en allant jusque-là dans leurs raisonnements !! Ils ont dû déjà en parler ensemble c’est certain mais ils ne s’attendent vraisemblablement pas à se retrouver en face de la même personne !! Ou du moins ce qui leur semblera être la même personne Hi ! Hi !
- Ça va être un sacré quiproquo quand ils vont faire entrer un de tes fils chez eux et que chacun va vouloir le présenter aux autres !!
- (Victor) Juste un petit souci ou disons plutôt un imprévu !!
- (Maurice curieux) Quoi donc ?
- Un de mes fils est tombé amoureux de Florian et aux dires de ses frères, les deux autres risquent à leur tour de lui faire de l’effet.
- Et Florian ?
- Comment ça Florian ? Je ne comprends pas ta question !
- Ton fils amoureux a dit quoi de Florian ? Ça lui semblait réciproque ou pas ?
- D’après lui oui !! Puisque c’est Florian qui a insisté pour qu’ils se revoient et l’a invité chez son ami.

Maurice grimace avec amusement.

- Aïe !! J’ai bien peur alors que toute cette histoire tourne court et que la blague tombe à l’eau ou au pire se retourne contre tes gamins, Florian a un énième sens très développé et s’il a ressenti quelque chose pour ton fils, il ne se laissera pas prendre par la venue d’un autre et repérera la supercherie avant même qu’elle ne commence.
- (Victor) Bah !! Au pire ça leur fera de nouveaux amis et je pense que c’est bien parti pour parce que c’est la première fois que les triplés sont comme ça après une rencontre, je ne sais pas ce qu’ont ces garçons mais ils doivent avoir un petit quelque chose de spécial pour exciter autant la fratrie. Je ne leur connais que très peu d’amis pour ne pas dire quasiment aucuns et depuis avant-hier ils sont intenables, preuve que quelque chose dans ces garçons les perturbe et les rende fébrile.

Maurice sourit car il sait bien lui, ce qu’ils ont de spécial.

- C’est vrai que tu ne les connais pas !!

Maurice emmène Victor jusqu’à son bureau, il sort un dossier photo et devant un Victor médusé, dépose devant lui quelques clichés de chacun des trois garçons pris par ses hommes pendant leurs surveillances.

- Voilà !! Et je peux t’assurer que la réalité est dix fois pire que les photos !! Tu comprends sans doute mieux maintenant Hi ! Hi ! Tu peux déjà te dire que ton fils est cuit avec ses trois là s’ils flashent après lui et les deux autres ont intérêt à vraiment aimer les filles !!


2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (06 / 150) (Paris) (Un sacré Coco) (fin)


Les transactions pour l’achat de « Coco » sont menées tambour battant et ils se souviendront longtemps de la tête du couple quand Yuan a dégainé sa carte gold pour payer rubis sur l’ongle les presque mille euros demandés.

C’est donc avec un « Coco » libre sur l’épaule de Yuan que nous ressortons de chez eux, chacun tenant un grand sac à la main contenant le nécessaire pour le bien-être de l’animal en attendant que Yuan s’organise.

« Coco » lui, a l’air d’être plutôt content car il n’arrête pas d’aller d’une épaule à l’autre de nos trois amis en se frottant la joue contre la leur, non sans jeter des regards coquasses à Florian mêlant une certaine crainte à l’envie flagrante de lui balancer une connerie de son cru, mais se rappelant certainement d’une certaine menace encore trop présente pour ses plumes.

- (Thomas) Et maintenant on fait quoi ?
- Comment ça ?
- Eh bien oui quoi !! Si nous avons acheté « Coco » c’était au départ pour une idée à toi contre les triplés il me semble !
- On repasse à l’appartement avant, il faut que je lui explique ce que j’attends de lui.
- (Yuan) Et tu crois qu’il va tout comprendre toi ?

Je regarde l’oiseau qui me surveille d’un regard en coin l’air de rien, mais comprenant à coup sûr que c’est de lui que je parle.

- Ne t’inquiète pas pour ça !! Il comprend certainement mieux que tu ne le penses !! Pas vrai « Coco » ?

Le perroquet fait comme si de rien était et fixe un point droit devant lui par-dessus l’épaule de Yuan sur laquelle il est revenu se percher.

Je prends un air peiné.

- Je croyais qu’on était ami pourtant ? C’est tout !! Puisque c’est comme ça, je ne lui parlerai plus !!
- (Thomas amusé) Et pour les triplés on fait comment alors ?
- Je trouverai bien un gentil pigeon qui me rendra service, lui !! Tiens !! D’ailleurs en voilà justement un !!

Un son de gorge et l’oiseau vient se poser sur mon épaule en quelques battements d’ailes, je le caresse sous le bec ce qui visiblement lui plaît beaucoup.

« Rrrou !! Rrrou !! »

- Oui mon beau, tu es un bel oiseau pas comme l’autre à côté qui ne m’aime pas ! C’est dommage parce que moi je l’aime bien quand même.

« Coco » a la tête qui fait un quart de tour et ses yeux me fixent avec intelligence semblant avoir parfaitement compris mes paroles, son regard devient malicieux quand il se fixe un instant sur Yuan qui sourit.

- Vas-y tu en meurs d’envie.

- "Rrouquuumoooutteeee !!!!"

Il a à peine terminé de prononcer son mot, qu’il fonce sur le pigeon qui s’envole de frayeur et prend sa place sur mon épaule, fier comme un paon.

- (Thomas) Bien !! Maintenant que les choses sont dites Hi ! Hi ! Zou !!! Direction l’appart et tu nous expliques ton plan.

Le chemin se fait rapidement non sans qu’un certain nombre de curieux s’arrêtent et se retournent sur nous pour admirer « Coco » qui même en liberté reste sagement sur mon épaule, ce n’est qu’une fois dans le salon que je mets en place le plan qu’il m’était venu pour différencier à coup sûr les deux autres frères, Yuan et Thomas m’écoutant avec amusement.

- (Yuan) Tu ne crois pas que tu lui en demandes un peu beaucoup, c’est vrai qu’il a l’air intelligent mais là tu exagères il me semble et ce n’est qu’un oiseau après tout.
- Après ce que je vais lui faire, il devrait y arriver sans problème.

Thomas est alarmé par les paroles de son ami.

- Tu vas lui faire quoi ?
- Développer son potentiel !! Rappelez-vous « Ludo » les gars, depuis son opération ce n’est plus le même et une goutte de salive là où il faut devrait démultiplier son intelligence ainsi que son sens du langage.
- (Yuan) Comment tu comptes t’y prendre ? Tu ne vas quand même pas lui ouvrir la tête ?
- Bien sûr que non !! Il faut juste que je lui enlève un peu de son duvet sur le crâne qui repoussera très vite, c’est ce duvet qui le protège des intempéries et qui régule sa chaleur corporelle, car dessous la peau et les os à cet endroit-là sont très fins, poreux et fragiles, ma salive devrait sans mal les traverser pour atteindre son cerveau.

Yuan voit le regard de « Coco » posé sur Florian pendant qu’il explique ce qu’il veut lui faire et l’oiseau n’est visiblement pas chaud pour tenter l’expérience.

- Il ne te reste plus qu’à le décider à te faire confiance et ce n’est pas gagné d’avance.
- Mais si tu vas voir !!

J’envoie un son apaisant qui monte dans les aigus jusqu’à devenir inaudible pour mes amis, je tends alors la main doucement vers l’oiseau qui est comme hypnotisé et se laisse attraper sans aucun signe de frayeur, je passe ensuite deux doigts sur sa tête et lui enlève quelques pincées du fin duvet qu’il a entre les plumes, jusqu’à apercevoir la chair rose sur laquelle j’envoie une forte dose de salive que je masse doucement pour bien la faire pénétrer.

Je recommence plusieurs fois l’opération jusqu’à ce que je sois satisfait et qu’une repousse du duvet arraché commence à se faire voir, celle-ci s’accélère jusqu’à ce que tout redevienne comme avant pour lui et je le recoiffe gentiment en l’embrassant sur le haut du crâne en humidifiant bien la zone, pour qu’il ne risque pas d’infection suite à ma petite intervention.

- Voilà le travail !! Vous voyez les gars, tout est comme neuf !!

« Coco » revient à lui et s’ébroue tout en regardant autrement les trois garçons assis près de lui, son regard semble beaucoup plus vivant qu’il ne l’était jusqu’alors et c’est avec attention qu’il écoute les instructions simples que lui donne Florian.

- Je crois que c’est bon !! Tu n’as plus qu’à y aller avec « Coco » en espérant qu’ils seront chez eux, surtout il faut qu’ils croient que tu n’es là que par hasard et que tu ignorais où ils habitent.
- (Yuan) Je trouverai bien une excuse t’inquiète ! Tu viens « Coco » ? Nous allons faire une blague aux trois rouquemoutes ?

- "Rrhhaa !! C’est Floriaannn le Rrouquuumoooutteeee !!! Rrhhaa !!"


2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (07 / 150) (Paris) (Les triplés)


« Chez les Novak »

Johan et ses deux frères sont dans leur chambre, il termine de se préparer pour partir d’ici deux petites heures à son triple rendez-vous et sourit d’avance de l’effet de surprise que son entrée va faire quand les trois garçons vont l’avoir en face d’eux.

- (Jordan) C’est sûr qu’ils ne vont plus rien y comprendre Hi ! Hi !
- (Jonas) Tu te souviens bien de tout ?
- (Johan) Bien sûr que oui et puis ce n’est pas la première fois qu’on joue ce genre de tour Hi ! Hi !
- (Jordan) Ils vont croire qu’ils sont cinglés.
- (Johan) Surtout quand je soutiendrai mordicus que ce n’est pas le même jour que nous nous sommes rencontrés et que j’en rajouterai un max sur le fait que je ne m’attendais pas du tout à ce qu’ils se connaissent.
- (Jonas) Fais quand même attention avec Florian, il est très fin comme mec et il ne se laissera pas aussi facilement abuser.
- (Jordan) Tu dis ça parce que tu voudrais que ce soit toi qui y ailles et revoir ton amoureux, ose dire le contraire ?
- (Jonas tout sourire) J’avoue que j’ai hâte de le revoir.

Johan regarde son frère avec inquiétude.

- Tu sais ce que nous a dit papa en rentrant ce midi ? Il est déjà en couple avec Thomas et pour ce que j’en ai retenu, ils sont très liés également avec Yuan et d’autres dans le sud de la France, c’est son patron qui l’a prévenu pour que tu ne te fasses pas trop d’illusions.
- (Jonas) Il nous a dit aussi qu’ils avaient une autre conception du couple et que quelques-uns de leurs amis étaient très intimes avec eux, alors pourquoi n’aurai-je pas ma chance ?
- (Jordan) C’est ça que tu veux ? Déjà il faudra qu’ils soient d’accord et je ne crois pas que tu y trouveras le bonheur que tu recherches avec ce genre de relation.
- (Johan) « Jo » a raison !! Cherche plutôt quelqu’un qui soit libre pour être heureux avec lui.
- (Jonas) Parce que vous croyez que c’est comme ça que ça se passe ? On voit bien que ça ne vous est encore pas arrivé !!
- (Jordan) Nous ferions mieux d’arrêter tout ça avant qu’un de nous en souffre !! Cette histoire ne m’amuse plus autant et d’ailleurs c’est moi qui m’y colle, Johan tu resteras avec Jonas.

Johan fixe Jonas dans les yeux curieux.

- Mais enfin qu’est-ce que tu lui trouves pour être aussi mordu ?
- Ses yeux !! Tu ne les as pas encore vus !! Ils sont magnifiques !! À la fois craquants et comiques, d’un vert extraordinaire !!

Ils en sont là dans leur conversation quand un coup de sifflet inhabituel les fait se diriger vers la fenêtre, un geste brusque de retrait de Jordan entraînant avec lui ses deux frères les surprend.

- C’est Yuan !! Qu’est-ce qu’il vient faire par ici ?

Un deuxième coup de sifflet suivit de rires féminins le fait revenir seul vers la fenêtre.

- On dirait que c’est son perroquet qui siffle les gonzesses dans la rue Hi ! Hi !
- (Jonas) Laisse-moi voir ?

Jordan recule pour que son frère puisse se coller au carreau à son tour.

- Wouah !! Comment il est canon ce mec !!!
- (Jordan avec le sourire) Tu étais prévenu pourtant Hi ! Hi !

Johan tire Jonas en arrière pour regarder à son tour.

- Putain oui !! Ce n’est pas le même genre que Thomas mais il déchire grave aussi celui-là !! Merde !! Il m’a vu !! Qu’est-ce qu’on fait ?
- (Jordan) Fais lui signe de la main que tu descends, sinon il ne va pas comprendre !!

Johan fait comme son frère lui demande et quitte rapidement la fenêtre.

- Bon !! Et maintenant ?
- (Jordan) C’est moi qui le connaît le mieux alors j’y vais, surtout n’approchez plus de la fenêtre c’est bien compris ?

***/***

« Dans la rue »

Yuan a bien vu qu’il avait été enfin repéré et fait signe à son tour qu’il attend qu’il descende avec un grand sourire feignant la surprise aux lèvres.

- À toi de jouer « Coco » !! Tu te rappelles ce que t’a dit Florian ?
- "Rrhaa !! Pas de panique !! Rrhaa !!"

La porte de la maison s’ouvre et Jordan en sort marquant très bien la surprise réelle cette fois de retrouver son nouvel ami devant chez lui, il n’a pas le temps de refermer la porte que le perroquet de Yuan entre dans la maison en sifflant.

- "Fiiiifiiit !! Bonjourrrr chez vous !! Fiiiifiiit !!"





Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 03-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (08/150) (Paris) (Les triplés) (fin)


Yuan jouant bien son jeu :

- « Coco » !! Reviens ici tout de suite !! Excuse le Johan mais c’est la première fois qu’il me fait ça !!
- Il est à toi ?
- Oui !! « Coco » !! Reviens ici tu veux ?
- Il est toujours en liberté ?
- Toujours oui !! Je ne savais pas que tu habitais ici ? Tu parles d’une coïncidence !! J’allais lui chercher ses graines chez l’oiseleur un peu plus loin.
- Ah !! OK !! Tu veux que j’aille le rechercher ?
- Si tu veux oui !! Mais il devrait revenir très vite, de toute façon il ne s’éloigne jamais longtemps et c’est bien la première fois qu’il rentre chez quelqu’un comme ça !!
- C’est toi qui lui apprends à parler ?
- J’essaie oui !! Mais c’est Florian qui lui a appris à siffler les filles et depuis il n’arrête plus Hi ! Hi ! Déjà que sans lui elles sont collantes, mais depuis qu’il fait ça c’est encore pire Hi ! Hi !
- (« Jordan » amusé) Tu ne vas pas t’en plaindre quand même ?
- J’aurais été libre je ne dis pas, mais maintenant que j’ai quelqu’un c’est beaucoup moins drôle.
- Elle prend ça comment ta copine ?
- Ça l’a fait rire comme tu peux l’imaginer Hi ! Hi ! Bon !! Je crois que tu vas être bon pour aller le chercher.

***/***

« Dans la chambre »

- "Rrhaa !! Bonjourrr les Rrouquuumoooutteeee !! Rrhaa !!"

Jonas et Johan se retournent vivement, surpris et se retrouvent nez à nez avec un magnifique perroquet au plumage gris clair qui les regarde, perché sur la porte de la chambre.

- (Jonas) Regarde Johan ? C’est le perroquet de Yuan !!
- "Rrhaa !! Johannn Rrouquuumoooutteeee !! Rrhaa !!"
- (Jonas mort de rire) Il apprend vite on dirait, moi c’est Jonas !! Répète !! Jonas !!
- "Rrhaa !! Jonasss !! Rrhaa !! Rrouquuumoooutteeee !!"
- (Johan mort de rire à son tour) Faut pas demander où il a appris ça Hi ! Hi ! Il ne connaît que ça avec Florian !!
- "Rrhaa !! Floriannn Rrouquuumoooutteeee !! Rrhaa !! Pas Thoommasss"
- (Johan) Ça, je le sais, c’est Thomas que j’ai rencontré Hi ! Hi !
- (Jonas) Et moi Florian Hi ! Hi ! Viens ici mon beau !! Il faut que tu retournes voir ton maître.

« Coco » voit la main tendue vers lui et vient s’y percher visiblement pas effrayé par Jonas qui le caresse de son autre main, les deux garçons en sont là quand Jordan entre à son tour dans la chambre.

- Ah !! Vous l’avez attrapé !!
- (Jonas) Pas eu besoin de courir après, il est venu dès que je le lui ai demandé.
- (Johan) Il parle et il apprend vite, écoute !! Lui, c’est Jordan !!
- "Arrha !! Jordanne !! Arrha !! Yuannn !! Arrha"
- Tu as tout compris, oui c’est moi qui connais Yuan !! Mais justement son maître l’attend en bas et je dois lui ramener, déjà que je ne l’ai pas fait entrer alors autant aller vite !!
- (Jonas) Tends le bras et appelle-le !!
- (Jordan) Viens « Coco » !! Yuan t’attend en bas !!
- "Fiiiifiiit !! Beau meccc !! Fiiiifiiit !!"
- (Jonas rit aux éclats) Et bien pour passer inaperçu avec lui faut se lever de bonne heure Hi ! Hi !

***/***

« Dans la rue »

Yuan entend les sifflets et sourit, il a comme l’idée que tout se passe pour le mieux et quand il voit « Jordan » revenir près de lui avec « Coco ».

- Ah !! Vous voilà enfin !! Il était où ?
- Dans ma chambre Hi ! Hi ! Pas farouche en tous les cas, dès qu’il m’a vu il est venu se percher sur mon épaule.
- Merci Johan !! Tu n’oublies pas notre rendez-vous j’espère ?
- Bien sûr que non !! J’étais justement en train de me préparer quand j’ai entendu « Coco » siffler dans la rue.
- Je fonce chercher ses graines, mes amis devraient être là d’ici une petite heure alors à tout à l’heure.
- Pas de soucis !
- Au fait !! Ta cheville va mieux je vois ?
- Ce n’était rien, le soir même je ne sentais déjà plus rien.
- Tant mieux alors, à toute pour l’apéro « Jo » !!



2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (09 / 150) (Moscou)


Igor relit les derniers rapports qu’il a reçus de France et son visage s’assombrit, six de ses agents n’ont pas donné le bon mot de passe qui change à chaque vacation et le pire de tout est que Stanislas a lui aussi gardé son ancien code, faisant fi des ordres pourtant très clairs sur ce sujet.

Il renvoie donc une réponse en gardant lui aussi les mots-clés précédents et attend maintenant que ses agents se manifestent pour lui en faire la remarque, ce qui lui permettra de vérifier si ces sources sont toujours sûres ou s’il y a un coup de la DST derrière tout ça.

***/***

« Quelques heures plus tard »

Maintenant il en est certain, quelqu’un se fait passer pour ses agents infiltrés.

Quatorze réponses satisfaisantes s’enquérant du pourquoi de cette erreur de transmission alors que sept autres, Stanislas y compris ont donné les mêmes codes que précédemment sans paraître s’inquiéter du manquement au protocole.

Igor convoque alors plusieurs de ses adjoints pour faire un point sur cette anomalie, il en ressort la décision quasi unanime d’envoyer rapidement de nouveaux agents sur les lieux pour découvrir l’étendue du problème et surtout se rendre compte de ce qu’il en est de l’état de son réseau et de la confiance qu’il peut encore en avoir.

Toutes les dernières informations reçues seront prises avec beaucoup de recul afin d’y découvrir d’éventuels leurres ou fausses informations qui pourraient les induire en erreur, un recoupement et une analyse soigneuse auprès des scientifiques russes seront exigés de façon encore plus rigoureuse.

L’idée brillante d’Igor est d’envoyer des agents déjà en place depuis de nombreuses années dans d’autres pays Francophones et dont l’identité ne pourra être mise en doute même après un examen minutieux des services concernés lors de leurs arrivées sur le territoire Français.

Le chef du FSB enrage dans son bureau une fois de nouveau seul, la perte de Stanislas sur qui il avait misé pour l’avenir lui porte un coup brutal et même s’il ne se fait pas d’illusion sur le sort du garçon, il espère encore un retournement qui lui fera en avoir des nouvelles rapidement.

Heureusement qu’il a encore quelques cartes de la même teneur dans sa manche, aussi froid et dépourvu de sentiments que Stanislas avec la même apparence de jeune premier à qui on donnerait le bon Dieu sans confession.

Igor pense à une personne en particulier, ça le gêne légèrement de la déplacer alors qu’il réalise un travail admirable auprès des fanatiques tchétchènes en leur apprenant la résistance et les actes de terrorisme sur les armées qui aident l’État Afghan à se débarrasser des rebelles Islamistes totalitaires.

Sacha est de la trempe de Stanislas, en pire peut être si cela est possible et son jeune âge tout comme son compatriote avant lui fait de lui l’homme idéal pour Igor, le fait qu’il soit de mère Française et parle la langue sans accent devient un élément fondamental qu’Igor ne peut ignorer.

***/***

« Afghanistan, quelque part dans les montagnes quelques semaines plus tôt »

Sacha accompagné d’un détachement Tchétchène armé jusqu’aux dents fait l’inspection des quelques prisonniers américains surpris lors du dernier raid dans un petit village où ils se croyaient suffisamment en confiance pour s’être fait cueillir de toute beauté, perdant au passage les deux tiers de leur peloton.

Quatre hommes en uniforme assis par terre les mains sur la tête les regardent passer l’air craintif, sachant bien au final ce qui leur sera réservé comme d’autres avant eux après qu’ils seront passés entre les mains de ceux qui ne vont pas manquer de les interroger à leurs façons très rudimentaires mais au combien efficaces.

Un sergent d’une quarantaine d’années accompagné du reste de son peloton, deux soldats aguerris d’une trentaine d’années et un jeune soldat visiblement en dessous de la vingtaine et qui très certainement en est à ses premiers pas sur le terrain.

Sacha observe les quatre hommes de son regard perçant et voit tout de suite ceux qui ont quelque chose à lui apprendre et ceux comme le bleu-bite dont il n’y aura rien à tirer, il fait signe à deux de ses hommes en leur montrant d’un signe de tête un des soldats aguerris qui tremble de tous ses membres.

- Abattez-le !!!



2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (10 / 150) (Afghanistan, quelques semaines plus tôt) (suite)


Deux balles lui fracassent aussitôt le crâne sans que personne n’ait eu le temps de se rendre compte de rien, encore moins celui qui est étendu raide mort baignant dans son sang devant ses camarades qui ont alors un mouvement de recul horrifié.

Sacha désigne le sergent et l’autre soldat le plus âgé.

- Emmenez ses deux là pour l’interrogatoire, séparez-les pour qu’ils ne se parlent pas !!

Un Tchétchène montre le plus jeune avec la pointe de son fusil d’assaut.

- Qu’est-ce qu’on fait de celui-là ?

Sacha regarde le jeune soldat dans les yeux, celui-ci le fixe sans les baisser et un étrange lien se fait entre eux pendant un temps très court, faisant ciller Sacha qui s’en trouve le premier étonné.

- Mettez-le dans la cage et nourrissez-le, je verrais quoi en faire plus tard !!
- Il coûterait moins cher en nourriture si on l’abattait maintenant !!
- Il peut encore m’être utile !!
- Très bien commandant !!

Un coup violent de crosse dans les reins du jeune soldat le fait grimacer de douleur.

- Allez !! Debout l’amerloque !!

Sacha les regarde partir sans quitter des yeux la silhouette du jeune GI qui se déplace en chancelant sur le sable du désert montagneux, un sentiment étrange qu’il cherche à comprendre lui nouant l’estomac comme jamais il n’en a connu jusqu’alors mais dont le regard spécial du jeune GI y est certainement pour quelque chose.

Malgré tout il finit par se secouer en remettant à plus tard l’analyse de ce qu’il vient de ressentir et se dirige vers une des tentes où ont été emmenés les prisonniers, un sourire cruel illuminant son visage pourtant en temps normal d’une beauté exceptionnelle et le transfigurant en un instant tel un démon sorti de l’enfer.

***/***

« Une heure plus tard »

C’est couvert du sang de sa première victime qu’il sort de la tente avec un rictus de satisfaction évidente, ce qu’il a appris servira pour la suite de sa mission et il entre dans l’autre tente afin d’avoir confirmation des dernières paroles du soldat dont le trépas a sans doute été pour lui une libération après être passé entre ses mains.

Le sergent américain le voit apparaître et se fige d’horreur, comprenant ce qu’il vient de se passer et qui corrobore les cris affreux qu’a poussés son compatriote, pendant cette longue heure où il est resté seul à l’entendre hurler sans pouvoir rien faire d’autre que prier pour son âme en tremblant pour sa propre vie.

Sacha le regarde froidement, il voit bien la terreur sourde qu’exprime le visage de sa prochaine victime et estime qu’il parlera plus facilement encore après l’avoir laissé mijoter une nuit complète à se demander quel sera son sort.

- Je me suis assez amusé pour aujourd’hui soldat, je m’occuperai de toi demain et tu auras toute la nuit pour réfléchir à tes réponses à mes questions, sache que tu ne m’enseigneras sans doute rien de plus que ce que je viens d’apprendre alors ce n’est pas la peine de jouer au héros et ta mort pourra être plus douce si tu me confirmes tout ce que ton compatriote m’a révélé.
- Vous êtes un monstre !!!
- C’est en effet ce qu’on dit de moi Ah ! Ah !
- Qu’est-ce que vous allez faire d’Antoine ? Il est jeune, à peine dix-neuf ans et il vient juste d’arriver !! En plus ce n’est pas un combattant mais un infirmier venu aider vos compatriotes.
- (Sacha intéressé) Il est Français ?
- D’origine oui !! Ses parents ont émigré chez nous très jeunes, laissez le tranquille et je vous dirais tout ce que je sais !
- De toute façon quoique je lui fasse, tu parleras sois en sûr Ah ! Ah !

Le sergent blêmit car il sait très bien qu’il vient d’entendre une vérité sans appel.

- Faites de moi ce que bon vous semble mais pitié pour lui !!
- Pitié ??? J’ignore ce que veut dire ce mot !! Je suis un combattant et mon rôle est de tous vous exterminer comme de la vermine, jusqu’à ce que vous ayez débarrassé ce pays de votre présence !!
- Ce n’est pas le vôtre non plus !!
- Ah ! Ah ! Comme si je ne le savais pas !!
- Pourquoi faites-vous ça alors ??
- Parce que mon pays me le demande, voilà pourquoi !! Il faut bien vendre nos armes, et quoi de mieux que ces conflits pour le faire ?
- Pourquoi y mettre tant de haine ?
- Ce n’est pas de la haine !! Juste du plaisir Ah ! Ah !

Sacha sort son couteau de combat encore rouge de sang et le fait aller et venir sous ses yeux, visiblement avec un bonheur jouissif.

- Où ailleurs qu’ici pourrais-je en prendre autant et impunément ?? À toi qui vas mourir je peux bien le dire, j’en éprouve un plaisir immense à tremper cette lame dans vos ventres et vous voir mourir les yeux emplis d’horreur !!
- Vous êtes fou !!

Sacha sort de la tente sans répondre, les yeux injectés de sang.

- Ah ! Ah ! Ah !




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 03-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (11 / 150) (Afghanistan, quelques semaines plus tôt) (fin)


« Quelques heures plus tard au milieu de la nuit »

Antoine tremble de tous ses membres n’arrivant pas à trouver le sommeil, il grelotte autant de froid que de peur.

Il ne se fait aucune illusion sur ce qui va lui arriver après ce qu’il a déjà pu voir de la mort de ses compagnons d’infortune, pourtant quand il est parti ce matin pour cette mission humanitaire rien ne laissait présager une telle horreur.

Il est infirmier et n’a été incorporé au peloton que pour donner des soins aux villageois qui en auraient eu besoin, personne ne s’attendait à cette embuscade meurtrière et lui encore moins que les autres, on lui avait pourtant assuré que la zone était parfaitement sécurisée.

Seulement voilà !! Il doit bien le reconnaître, rien ne s’est passé comme prévu et le voilà prisonnier de ces hommes pour qui sa vie ne compte pas, un mort en sursis à leurs yeux comme ils le lui ont bien fait comprendre.

Tout en s’étonnant des ordres qui leur ont été donnés à son sujet, ne comprenant pas à quoi il pourrait être utile à leur commandant qui pourtant a été très clair quand il leur a ordonné de le nourrir et de l’enfermer dans cette cage.

Antoine frissonne en revoyant le visage angélique de cet homme pour qui malgré qu’il n’en comprenne pas la raison, il n’éprouve aucune haine mais au contraire une attirance défiant toute logique.

Il a perçu dans son regard la flamme qui lui a transpercé le corps quand leurs yeux se sont rencontrés et qu’il est resté sans ciller à attendre il ne sait quoi au juste, peut-être cette amnistie provisoire d’une mort certaine ? Qui sait !!

En attendant il est toujours en vie, pour combien de temps il ne saurait le dire mais comme le lui a si souvent dit son père, tant qu’il y a de la vie, il reste de l’espoir.

Un bruit de pas venant de derrière lui le fait se retourner et plisser les yeux pour tenter d’apercevoir dans la nuit qui est celui qui s’approche de sa prison, semblant faire en sorte de ne pas être entendu de ses gardiens.

Une lampe torche lui fait mettre vivement sa main devant ses yeux et Antoine se sent observer un long moment avant qu’elle ne s’éteigne et que l’inconnu reparte d’où il venait avec toujours autant de précautions pour ne pas se faire découvrir.

***/***

Sacha rentre sous sa tente et dépose sa torche avant de retourner s’allonger sur le lit de toile dans lequel il dort depuis qu’il est dans la région, il ne saurait dire ce qui l’a poussé en pleine nuit à aller vérifier que son prisonnier était en parfaite santé mais il s’est senti obligé d’aller le constater par lui-même et c’est avec un sourire rassuré qu’il ferme les yeux et se rendort.

***/***

« Le lendemain matin au lever du soleil »

L’homme armé se présente devant l’entrée de la tente du commandant conseiller militaire Russe, il reste un moment à observer ses traits en s’étonnant comme souvent depuis qu’il est parmi eux, de son extrême jeunesse à ce poste pourtant d’importance.

Il a vite compris comme ses compagnons que l’âge est trompeur et que derrière se cache une personnalité forte, le sens inné du commandement et la froideur à toute épreuve de ce garçon amène le respect pour ses hommes, pour qui la guerre tout comme donner la mort est une seconde nature.

Il sait très bien que sous ce visage et ce corps parfait voire pour certains désirable, se cache en réalité une âme noire, sans compassion ainsi qu’un corps aussi apte que le leur aux exercices les plus extrêmes.

Ses compagnons et lui-même ont appris à respecter cet homme qui les amène à la victoire depuis qu’il est arrivé parmi eux, ils l’ont jugé d’abord avec le sourire.

Puis très vite le respect a remplacé les moqueries des premiers instants, quand ils se sont aperçus qu’il était encore plus féroce qu’eux-mêmes le sont et qu’il était sans pitié envers leurs ennemis qui envahissent leur pays, pour soi-disant le pacifier.

Sacha ouvre les yeux sentant bien le regard porté sur lui, il reconnaît son lieutenant et sourit en s’étirant tel un chat.

- Youssef !!! Comment vas-tu camarade ?
- Très bien commandant !! Une nouvelle journée se lève sur notre jihad, qu’as-tu prévu contre nos ennemis ? Ils ne vont certainement pas rester les bras croisés après notre attaque d’hier !!

Sacha se lève tranquillement et s’étire.

- Nous levons le camp et changeons de secteur, celui-ci n’est plus assez sûr pour le moment. Les recherches de nos ennemis vont s’y intensifier et nous ne sommes pas assez nombreux pour les combattre de front.
- Et les prisonniers ?
- J’interrogerai le sergent après avoir pris une collation et nous emmenons l’autre avec nous.
- Commandant !!!
- Oui ?
- Pourquoi ne pas nous en débarrasser maintenant ?

D’une voix marquée d’une certaine colère :

- Parce comme je l’ai décidé, il peut nous être encore utile vivant !! Mettriez-vous en doute mes ordres ?
- Bien sûr que non commandant !!
- Comment vont nos blessés ?
- Deux d’entre eux demandent des soins urgents commandant !!
- Le prisonnier s’en occupera !! Rendez-lui son sac à dos, il ne contient que des médicaments de premier secours qui lui seront utiles pour donner les premiers soins en attendant mieux.
- Il est bien jeune pour être médecin, commandant !!
- C’est un infirmier américain, il en sait assez pour leur venir en aide !! Trêve de bavardage, nous perdons un temps précieux !! Commence à faire replier le camp, nous devons avoir quitté cette zone très vite. Dès que j’en aurai fini avec le sergent nous devrons partir.
- À vos ordres commandant !!

Sacha le regarde s’éloigner, un étrange sourire orne ses lèvres et lui rend un instant son humanité.

Il est satisfait d’avoir trouvé l’excuse qu’il cherchait pour garder en vie encore un temps le jeune soldat américain, Sacha ne saurait encore dire pourquoi il ressent un tel plaisir mais il doit reconnaître que de toute évidence il en est heureux.



2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (12 / 150) (Paris) (Les triplés se dévoilent)


"Retour au présent"

« Ding dong !! »

Les trois copains se regardent en souriant.

- (Thomas) Que la fête commence Hi ! Hi !

Yuan se rend au vidéophone pour répondre, il reconnaît tout de suite son visiteur et fait signe de la main à ses amis d’approcher, bien sûr la curiosité étant ce qu’elle est, il ne leur faut pas longtemps pour s’agglutiner eux aussi devant le petit écran.

- (Yuan) Maurice ?? Quelle surprise !!

Il appuie sur l’ouverture de la gâche.

- C’est au deuxième !!

Le vidéophone s’éteint et Thomas regarde son petit rouquin les yeux brillants de fierté.

- Tu avais deviné juste « Flo », c’est bien de lui que vient le coup !!
- Bah !! Qui voulais-tu d’autre ? Voyons voir maintenant ce qu’il nous a trouvé comme excuse pour venir un samedi à une heure pareille.

Justement Yuan ouvre la porte quand Maurice apparaît sortant de la cage d’escalier.

- (Yuan à voix basse) Nous allons le savoir très vite !! (Plus fort) Par ici !! Bonjour Maurice, qu’est ce qui t’amène ?
- Je passais dans le coin et j’avais envie de vous faire un petit coucou les jeunes, Florian et Thomas sont bien là ?
- Oui ! Entre !

Les traditionnelles embrassades et les voilà bientôt tous les quatre installés confortablement dans le salon, Maurice jauge l’appartement d’un œil professionnel et sourit en reportant son regard vers Yuan.

- Waouh !! C’est choucard ici !!
- (Yuan) C’est à mon père, il a acheté cet appartement il y a longtemps et il trouve enfin une réelle utilité depuis que je m’y suis installé.
- Tu es venu pour voir si ta blague débile va fonctionner ?

Trois paires d’yeux se tournent vers moi, interloqués par mes dernières paroles, un parce qu’il ne s’y attendait vraiment pas et les autres par la rapidité avec laquelle j’ai lâché le morceau alors qu’ils pensaient réellement faire durer la farce aux dépens de Maurice.

Celui-ci plisse les yeux et éclate de rire, semblant faire fi de mon affirmation, c’est avec un culot extrême qu’il me renvoie la balle tentant par la même occasion de voir si mon allusion fait état de la même chose que ce pour quoi il est venu.

- Une blague débile ? Qui ça ? Moi ? Je ne vois pas de quoi tu parles !!
- C’est ça !! Prends-moi pour une banane !! Les trois « Jo » ? Ça te parle ou il faut que je cite encore Victor Novak le gars qui travaille dans ton service et à qui tu as demandé de nous faire cette blague ?

Maurice voit bien qu’ils savent tout et qu’ils se moquent tous les trois gentiment de sa poire, un soupir d’exaspération avant qu’il ne reprenne la parole.

- Tu sais qu’il y aura toujours une place pour toi dans mon service ? Comment as-tu pu en apprendre autant aussi vite ?
- Ce n’était pas trop compliqué quand même, trois rencontres le même jour quasiment à la même heure dans des lieux différents avec le même gars !! En plus, qui s’arrange pour se faire inviter ici le même soir !! Faut pas être sortie de St Cyr pour comprendre qu’il y a embrouille.
- Comment tu as remonté jusqu’à moi ?
- Juste une question de logique, il n’y avait que toi qui nous connaissais tous les trois suffisamment pour monter un coup pareil et puis aussi je dois te l’avouer un sacré coup de chance que Yuan en ait vu deux se balader ensemble hier soir.
- (Yuan amusé) Après ça une petite enquête rondement menée dans le quartier et une gentille vieille dame qui connaissait les affreux « Jojo » comme elle les appelle.
- (Thomas) Et le tour était déjoué en beauté, maintenant c’est à nous de nous amuser et nous ne devrions plus tarder à en voir un arriver Hi ! Hi !
- (Maurice avec un sourire en coin) Je peux rester pour voir ça ? C’est qu’ils m’ont bien eu eux aussi, c’est bluffant comment ils sont semblables ces trois-là !! Comment vous allez faire pour les différencier ? C’est quasiment impossible, même leurs parents ne s’en sortent pas.
- (Yuan) Nous avons notre arme secrète Hi ! Hi !
- (Maurice curieux) A oui ?? Et c’est quoi ??

Thomas se lève et va directement vers la chambre d’ami qu’il ouvre doucement, passant la tête à l’intérieur de la pièce.

- Tu dors ?
- « Ouiii pourquoiii !!! »
- Très drôle !! Allez !! Viens qu’on te présente un ami.
- « Encorrre un rouquemmoutttee ??? »
- Pas cette fois-ci !! Sois aimable avec lui c’est un homme important.
- « D’accorrd beau blonnnd !!! »

Maurice écoute visiblement interloqué par les paroles qui sortent de la chambre, il capte le sourire amusé des deux garçons restés près de lui et pousse un cri de surprise quand il voit arriver sur lui un perroquet qui se pose sur la table basse avec un grand bruit de battement d’ailes en le fixant d’un regard dénotant d’une extrême intelligence.

- « Bonjourrr monsieuurr !!! Ça Bouummm !!! »




2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (13 / 150) (Afghanistan, quelques heures plus tôt en début de matinée)


« Campement tchétchène »

Youssef regarde Antoine sortir de la tente de Sacha le visage resplendissant et sourit devant la joie évidente du jeune homme qui leur est devenu à tous indispensables grâce aux soins qu’il prodigue et qui ont déjà sauvé quelques vies parmi les combattants du Jihad.

Les coups des débuts qu’ils lui donnaient par plaisir se sont vite transformés en quolibets pour finir en petites attentions amicales au fil des jours quand ils se sont aperçus ce qu’était vraiment ce jeune garçon dépourvu de toute méchanceté et qui se contentait de baisser la tête sans jamais se plaindre tout en les soignant du mieux qu’il le pouvait.

- (Youssef) Alors Antoine !! Tu as passé une bonne nuit ?
- (Antoine sourit) Oui merci et toi ?
- Ça va merci !! Yassine s’est encore plaint de sa jambe cette nuit, tu crois toujours pouvoir la lui sauver ?
- Bien sûr oui !! L’infection a disparu, s’il a mal c’est juste parce que je n’ai rien à lui donner en attendant qu’il guérisse.
- Qu’est-ce qu’il te faudrait ?
- De la morphine ferait bien mon affaire.
- (Youssef réfléchit un instant) Nous avons du haschisch si ça peut t’aider ?

Antoine se dit que pourquoi pas, un bon pétard devrait le faire planer suffisamment pour qu’il en oublie la douleur.

- Ça pourrait faire l’affaire, tu lui en donnes quand il a une crise trop forte.
- Entendu !! Le chef est réveillé ?
- Oui !! J’allais justement lui chercher son café.
- Tu es une vraie mère poule avec lui Hi ! Hi !

Antoine ne répond pas mais fait un grand sourire à cet homme qu’il a appris à connaître et à respecter comme un combattant exceptionnel, il serre la main des quelques hommes réunis autour du feu et va se servir un bol de boisson bouillante qu’il boit très vite avant de le remplir à nouveau pour l’amener à son chéri.

Il sait bien que sa situation est inhabituelle et qu’il ne devrait pas être libre comme il l’est, seulement une étrange confiance s’est instaurée entre lui et ses ravisseurs qui lui laissent une liberté de mouvement le considérant quasiment comme l’un des leurs.

Il ne s’est passé que deux jours avant qu’enfin la troisième nuit, l’homme qui venait voir comment il allait ne se dévoile et qu’il l’emmène sous sa tente où ils ont fait l’amour comme des fous, Sacha s’est montré aimant et doux depuis lors et la vie d’Antoine s’est littéralement transformée en un rêve éveillé.

Ses vêtements militaires ont été brûlés et c’est vêtu comme eux qu’il circule maintenant sous les regards amicaux de ces hommes rudes qui quelques semaines plus tôt l’auraient égorgé sans aucun scrupule.

Il entre sous la tente qu’il partage maintenant avec Sacha, il dépose sur la table le bol de café fumant et l’écoute faire son rapport à ses chefs en Russie, recevant un bref sourire de son chéri en remerciement de ses attentions.

- (Sacha au micro de sa radio) Vous pouvez répéter les instructions ?
- Tu dois immédiatement te rendre en Ukraine pour prendre de nouveaux ordres concernant une mission en France, nous envoyons un remplaçant pour terminer ce que tu as si bien commencé ici et tu as les félicitations du grand patron pour tes actions réalisées avec succès.
- Je n’en avais plus que pour quelques semaines, cette nouvelle mission ne peut attendre ?
- Apparemment non !! Nous avons perdu beaucoup d’hommes ces derniers temps, tu dois aller te rendre compte de ce qu’il s’y passe réellement.
- Tu ne peux pas m’en dire plus ?
- Apparemment Stanislas s’est fait descendre !! Igor est furieux !! Il était sur une affaire concernant un jeune Français, un certain Florian de Bierne, c’est tout ce que j’en sais et aussi que tu dois reprendre les recherches de Stanislas sur ce garçon, la DST le protège de façon très efficace et le patron veut savoir pourquoi. En plus il déplace des agents parlant le français de divers pays pour remplacer ceux qui se sont fait arrêter, ça sent pas bon tout ça et tu devras faire attention à tes fesses.
- Quand dois-je partir ?
- Dès aujourd’hui et tu effaces toutes les traces de ton passage ici, ce sont les ordres d’en haut et ton remplaçant est déjà en route, il devrait arriver dans la journée.
- (Sacha grimace) Entendu !! Fin de la communication !!
- Bonne chance camarade !! Fin de la communication !!

Sacha prend son bol en réfléchissant, il en boit une longue gorgée et observe Antoine sans laisser apparaître quoi que ce soit sur ses pensées du moment, restant froid comme de la pierre.

- Tu peux demander à Youssef de venir s’il te plaît ?

Antoine détache son regard de celui de Sacha, une énorme impression de tristesse lui vient alors comprenant que son ami va le quitter.

Sacha s’en rend compte, étonné quand même qu’il ait compris la conversation et tente de le réconforter avec un sourire pas très convaincant, conscient que son amant a tout saisi d’une conversation qui aurait dû rester secrète.

- Vas-y c’est urgent.





Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 03-09-2020

2eme ANNÉE avant pâques (deuxième partie) : (14 / 150) (Afghanistan, quelques heures plus tôt en début de matinée) (fin)


Antoine sort rapidement et part à la recherche du lieutenant qu’il trouve rapidement auprès de ses hommes à nettoyer ses armes avec eux.

- Sacha te demande !!
- Qu’est-ce qu’il me veut ?
- Il doit partir !! Un autre arrive pour le remplacer.

Youssef regarde ses hommes qui d’un seul coup perdent leurs bonnes humeurs, son regard se porte ensuite vers le jeune GI qui ne comprend pas la raison de ce changement d’attitude.

- Reste ici Antoine, occupe-toi de Yassine !!
- Entendu !! Je vais nettoyer sa blessure et lui refaire un pansement propre.

Youssef attend que le jeune garçon soit parti et s’adresse à ses hommes dans sa langue natale.

"Traduction"

- Vous savez ce que ça veut dire ?

Les quatre hommes acquiescent gravement.

- Nous en avons discuté et il fallait s’y attendre, attendez que je vous confirme les ordres et agissez comme prévu !!
- Bien chef !!

Youssef part alors retrouver Sacha qui l’attendait nerveusement sous sa tente en commençant déjà à replier ses affaires.

- Antoine m’a dit que tu partais ?
- Oui !! Je ne m’y attendais pas aussi tôt mais je viens d’en recevoir l’ordre, un nouveau conseiller militaire sera là dans la journée pour prendre ma place.
- Nous allons te regretter, tu nous as menés à la victoire contre l’ennemi capitaliste !!
- Je ne doute pas que mon remplaçant en fasse de même.
- Que faisons-nous du jeune américain ?
- Il faut le supprimer !!
- (Youssef surpris) Mais je croyais que vous étiez amis ?
- C’est pour ça que je te demande de le faire à ma place, ce serait trop cruel même pour moi mais je ne dois pas laisser de preuves derrière moi et encore moins m’attacher, tu le comprends bien ? Et puis !! Ce n’est pas ce que tu voulais depuis le début ?
- Tu aurais dû le tuer dès le premier jour comme je te l’avais demandé !!
- (Sacha a alors un rictus cruel) J’avais besoin d’une échappatoire et il m’aura bien servi, maintenant débarrasse toi s’en rapidement et ne le fait pas souffrir inutilement. Allez !! Va !!

Youssef s’incline et sort de la tente, Sacha sourit, satisfait pour une fois de ne pas avoir à le faire lui-même quoique ça aurait pu être intéressant de lui ôter la vie au moment d’une jouissance commune et il reprend le tri de ses affaires, quelques longues minutes se passent alors jusqu’à ce qu’il entende ce qui lui amène une nouvelle fois un sourire cruel dénuer cette fois-ci de toute compassion.

- Mais qu’est-ce que vous faites ?? Nonnn !!! Sacha !!! Pitié !!! Arrhhhh !!!

Le râle de détresse et d’agonie résonne dans tout le camp, Sacha termine de boucler ses valises et sort juste au moment où il aperçoit deux pieds traînés au sol à côté d’une mare de sang disparaître derrière une dune.

Le cadavre porté par deux hommes aux visages sévères, ne marquant aucuns sentiments envers l’acte barbare qu’ils viennent de commettre.

Sacha jette ses deux valises à l’arrière de la jeep et monte à la place du chauffeur, le moteur pétarade un bref instant et l’agent Russe quitte le camp sans se retourner, ses pensées déjà tournées vers sa nouvelle mission et ce Florian De Bierne dont il devra découvrir les secrets.

La cinquantaine d’hommes du groupe de rebelles le regarde partir, dans un silence que seul le bruit du moteur de la jeep s’éloignant à toute vitesse vient troubler.

Youssef donne alors ses ordres pour le repli du campement, ils quitteront les lieux dès que le remplaçant de Sacha sera arrivé et il souhaite que celui-là sera plus humain, car même pour lui qui n’hésite pas à tuer ses ennemis en y prenant un certain plaisir, le fait de faire abattre quelqu’un avec qui il y a eu autant de passions partagées reste quelque chose qu’il n’arrive pas à comprendre.

De toute évidence il n’y a pas que lui qui pense ainsi, car ses hommes regardent toujours dans la direction qu’a prise la jeep avec les yeux injectés de haines.

Il sera très difficile pour le nouvel arrivant de se faire accepter par ses combattants qui luttent pour leur foi et leurs libertés, même si elle n’est pas partagée par l’ensemble des nations civilisées.


2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (15 / 150) (Paris) (Les triplés se dévoilent) (suite)


La tête que fait Maurice éclate les trois copains, l’ahurissement de cet homme pourtant peu prodigue à dévoiler ses sentiments vaut largement le petit tour qu’ils viennent de lui jouer.

- (Yuan) Comment trouves-tu notre nouvel ami ?
- (Maurice redevient lui-même) C’est pour le moins surprenant !! Depuis quand l’avez-vous ?
- Depuis cet après-midi, c’est une idée de Florian pour démasquer les triplés.
- Je ne vois pas comment ?
- « Jonasss ! Johannn !! Jordannn !!! Rouquemouuutteee !! »

Thomas est éclaté devant la surprise de Maurice.

- « Coco » est très intelligent tu verras, il a déjà fait connaissance des triplés et lui saura les reconnaître si nous n’y arrivons pas.
- (Yuan) Surtout concernant Jordan et Johan !!
- Pourquoi pas l’autre ?
- Parce que je le reconnaîtrai, il y a eu entre nous deux disons comme une très forte attirance Hi ! Hi !
- C’est rien de le dire mon garçon !! Son père m’a déjà raconté que Jonas était tombé amoureux de toi.

C’est moi qui marque la surprise sur ce coup-là.

- Tiens donc !! Il parle de ce genre de truc avec son père ?
- (Maurice sourit) C’est qu’ils sont très fusionnels avec lui apparemment, c’est du moins la première impression que j’en ai eu à l’entendre en parler. Alors comme ça, il y a eu un coup de foudre entre vous deux ?
- On le dirait bien oui !!

Maurice observe un instant Thomas et Yuan.

- Ça n’a pas l’air de vous choquer plus que ça vous deux ?
- (Yuan) Et pourquoi ? Ça le devrait ?
- (Maurice soupire) Pfiou !!! Je n’arriverai décidément pas à vous cerner complètement, je croyais bien pourtant !!
- (Thomas) Je sais que ça doit paraître compliqué, mais c’est comme ça et nous n’y pouvons rien.
- « Floriann !! Cochonnn !!! »

Maurice éclate de rire.

- Voilà une synthèse qui me paraît marquée par le bon sens Hi ! Hi !
- En fait je me rends bien compte que je ne vais pas dans l’ordre établi, mais c’est plus fort que moi et il y a sans aucun doute un rapport avec la chose qui est dans ma tête.
- (Maurice) Je veux bien l’admettre, juste que je trouve ahurissant que tes amis n’y voient rien à redire.
- (Thomas) Jusqu’à maintenant je ne m’étais jamais réellement posé la question vu que je ressentais la même chose que lui. Il n’y a que depuis que Florian nous a parlé de ce qu’il éprouve pour Jonas que la question se pose vraiment et j’avoue franchement que je ne sais quoi en penser.
- (Yuan) Pareil pour moi mais c’est sans doute parce que nous n’avons pas rencontré le même garçon, je suis convaincu que la question ne se posera plus quand nous aurons Jonas en face de nous.
- (Thomas surpris) Tu crois vraiment ?
- (Yuan) Vraiment oui !! D’ailleurs nous ne serons pas longtemps avant de le savoir.
- (Maurice) Vous seriez prêts à accepter un nouveau petit ami ?
- (Thomas en rougissant) Nous ne sommes plus à ça prêt tu sais, quatre ou cinq où est la différence ? Une fois passée l’idée du couple un plus un !!

Maurice hoche la tête visiblement dépassé par le contexte, il pointe un doigt sur le front de Florian avec amusement.

- Ils ne devaient pas s’ennuyer sur sa planète celui-là !! Hi ! Hi ! Vous imaginez s’ils étaient tous comme ça ?? Quel binz !!
- En attendant moi ça me va bien et je n’en éprouve que des sentiments renforcés envers mes amis, il n’y a donc pas à en rougir et puis Thomas reste pour moi le plus important, je ne l’ai jamais caché à personne. C’est d’ailleurs pour ça que mes autres amis sont en couples, disons que c’est pour nous tous quelque chose qui nous lie fortement mais qui n’empêche pas le reste.

« Ding dong !! »

Le son du carillon les rappelle au présent, contre toute attente, c’est « Coco » qui s’envole jusqu’à la table servant au téléphone fixe placée juste au-dessous du vidéophone qu’il enclenche d’un coup de son puissant bec en regardant l’écran s’allumer.

- « Ouiii !!! Qu’est-ce que saittt !! »
- Bonsoir, c’est Johan !!

Un deuxième coup de bec déclenche la gâche, laissant ébahi nos quatre amis qui regardent bouches béantes faire cet étrange animal plein de ressources et qui n’en a certainement pas fini de les surprendre.

- « Enttreee !! C’est ouverttt !! Deusièmmee étageeee !!! »



2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (16/150) (Paris) (Les triplés se dévoilent) (suite)


Johan pousse la porte en se tournant vers ses deux frères qui étaient restés en arrière pour ne pas se montrer dans le champ de la caméra, la tête qu’il fait restera dans leur mémoire pour toujours et la vision de cet oiseau qui vient de lui parler ne devrait pas s’effacer non plus de la sienne.

Les triplés passent la porte et alors que deux d’entre eux s’arrêtent dans l’escalier et s’y assoient, le troisième continue sa marche jusqu’au couloir qui sépare les deux appartements.

Il n’a pas à chercher à laquelle des deux portes frapper qu’une d’entre elles s’ouvre et que Yuan apparaît souriant avec son perroquet sur l’épaule, celui-ci s’envole aussitôt quelques secondes sur Johan qui le regarde faire surpris et repart tout aussi rapidement dans l’appartement se percher sur l’épaule de Florian en lui glissant tout bas :

- « Jordannn !!! »

Je fais aussitôt signe à Yuan qui venait de tourner la tête vers nous que c’est le sien qui se présente devant nous en premier, le jeune asiatique sourit en nous faisant un clin d’œil.

- Par ici « Jo » !!

Il le fait entrer dans l’appartement et referme la porte, Yuan le prend ensuite par l’épaule en l’emmenant vers le petit groupe confortablement assis dans le salon et qui le regarde arriver avec de grands sourires.

- Viens que je te présente à mes amis. Les gars voici « Jo », vous savez le garçon que j’ai rencontré en revenant de la fac et qui s’était blessé à la cheville ? « Jo » !! Voici Florian, c’est le rouquin et Thomas, c’est le blond. Voici enfin Maurice un ami à nous qui est venu nous rendre une petite visite surprise.

« Jordan » ne sait plus sur quel pied danser, il croyait voir dans leurs regards la surprise d’être reconnu par les deux autres garçons, ce qui lui aurait permis de commencer à les faire tourner en bourrique.

Mais au lieu de ça, ils ne le reconnaissent de toute évidence pas et ça déstabilise le garçon qui n’y comprend plus rien, se demandant même si ses frères lui ont bien raconté la vérité quant à leurs hypothétiques rencontres avec eux.

Maurice pige tout de suite et se renfonce confortablement dans son fauteuil en retenant de justesse le sourire amusé qui sinon n’aurait pas manqué d’interpeller le jeune rouquin qui de toute évidence n’en revient déjà pas lui-même, pris dans un jeu dont il ne s’est pas encore rendu compte qu’il s’était déjà retourné contre lui.

Ses frères se seraient-ils moqués de lui ? Voilà la question qu’il se pose en boucle alors qu’il est entraîné dans une conversation amicale qui le laisse de plus en plus perplexe, mais dont il se sort bien étant donné la forte empathie qu’il éprouve pour ses trois garçons à la gentillesse et la beauté correspondant bien pourtant à la description que ses deux frères en ont faite, du moins pour les deux qu’il n’avait encore jamais rencontrés de visu.

Bien sûr nos trois amis s’en amusent et voient bien le trouble de ce magnifique garçon qui ne dépare pas avec ceux qui l’accueillent aussi chaleureusement et ils agissent avec lui comme s’il était un ami de longue date, ne serait-ce le quiproquo qu’ils laissent avec un plaisir certain s’instaurer entre eux et les fait s’amuser comme des fous devant les signaux d’incompréhensions que le visage de « Jordan » ne manque pas d’envoyer à tout vent.

- (Yuan) Tu resteras bien dîner avec nous ? Nous attendons deux autres personnes qui ont été invitées par mes amis et qui ne devraient plus tarder.
- Ce serait volontiers mais j’ai déjà quelque chose de prévu !! Maintenant si vous voulez je pourrai revenir un peu plus tard dans la soirée.

Il regarde sa montre et fait celui qui va rater un rendez-vous important.

- D’ailleurs il faut que j’y aille si je ne veux pas faire attendre.
- (Yuan) On t’attend pour le café alors ? Vers vingt et une heure trente ça ira ?
- Impeccable !! Je passe devant chez vous pour rentrer de toute façon, donc c’est cool !!

« Jordan » se lève et profite que son regard croise celui de Maurice pour lui faire comprendre qu’il ne comprend rien à tout ce qui vient de se passer, Maurice rentre dans le jeu et lui rend son regard chargé lui aussi d’incompréhension, lui faisant ainsi ressentir sa grande perplexité sur tout ça.

Il est à peine sorti de l’appartement qu’un éclat de rire général libère nos amis de s’être trop longtemps retenu.

- (Yuan) Vous avez vu sa tronche Hi ! Hi !
- (Thomas) Je serais à sa place, j’aurais un sérieux doute sur les dires de mes deux frangins !!

Maurice qui depuis que « Jordan » est sorti s’est placé devant la fenêtre, hausse imperceptiblement les sourcils et commence à trouver le temps long de ne pas le voir apparaître dans la rue.

Il s’en fait la remarque quand une nouvelle fois le carillon de l’entrée retentit.

« Ding dong !! »




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 03-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (17 / 150) (Paris) (Les triplés se dévoilent) (suite)


Maurice commence à comprendre et va reprendre sa place dans le salon, prêt pour assister au deuxième round.

***/***

« Quelques minutes en arrière dans l’escalier »

Jordan retrouve ses frères qui le regardent arriver avec curiosité, impatient de savoir comment leur farce a fonctionné.

- (Johan) Alors !!!

Jordan observe son frère en se demandant quel jeu il joue, il décide de ne rien dire pour le moment en sachant très bien qu’il aura tout son temps pour interroger Jonas pendant que Johan s’y collera à son tour.

- Vas-y et tu verras !! Mais je te préviens qu’il va falloir que tu la joues serré sur ce coup-là, ce sont des malins les gaillards crois-moi !!
- Bah !! Pas autant que nous Hi ! Hi !

Jordan n’y comprend décidément plus rien, la réponse de son frère laisse imaginer qu’il est dans le jeu alors qu’il devrait lui avouer ne pas avoir rencontré Thomas comme il l’a pourtant prétendu.

- Si tu le dis !! Juste qu’il te faut savoir que je dois revenir vers vingt et une heure trente pour le café.
- (Johan perplexe) Comment ça ?? C’était pas ce qui était prévu ??
- Tu comprendras très vite t’inquiète !!

Johan redescend donc pour appuyer sur l’interphone et remonte une minute plus tard en passant devant ses frères et en poursuivant sa montée vers le palier.

***/***

Comme pour « Jordan », Yuan l’accueil avec « Coco » sur les épaules qui lui aussi recommence son petit cinéma en se posant sur l’épaule de Johan et en retournant vite fait prévenir Florian.

- « Johannn !! »

Je pointe aussitôt Thomas du doigt, Yuan fait signe qu’il a compris et commence donc la farce qui maintenant commence à être bien rodée.

- Thomas !!! Je crois que c’est le garçon que tu attendais !!! Johan ? C’est bien ça ?
- (Johan interloqué) Heu !! Oui !! Mais je ne c…

Thomas lui coupe la parole en venant rapidement vers lui pour le prendre par l’épaule et le faire rentrer de la façon la plus amicale qui soit dans l’appartement.

- Entre « Jo » que je te présente à mes amis !! Celui qui t’a ouvert avec son perroquet sur l’épaule, c’est Yuan et voici Florian qui pourra t’aider pour ton stage.

Johan n’y comprend plus rien et reste un moment sans réaction, il serre néanmoins une poignée de main franche aux deux garçons.

- Enchanté de vous connaître !!
- (Thomas) Voici Maurice, un ami à nous qui est venu également nous rendre visite.

Poignée de main en même temps qu’une œillade à Maurice lui faisant comprendre son incrédulité à ce qu’il se passe et qui n’est pas et de loin ce dont à quoi il s’attendait.

- Enchanté monsieur !!

Thomas enchaîne rapidement pour ne pas lui laisser le temps de se reprendre.

- Tu n’as pas oublié de prendre ton CV avec toi cette fois ? Florian passera à la DBIFC pour le déposer et faire en sorte que ta candidature soit retenue, c’est le patron de la boîte tu sais !!

Johan ignorant totalement ce « détail » :

- Ah bon !!!! Tu… heu pardon, vous me paraissez bien jeune ?

Je le regarde amusé, ce garçon tout comme son frère me plaît beaucoup même si je ne ressens pas les mêmes émotions que pour celui que j’ai rencontré deux jours plus tôt et je comprends parfaitement le désarroi qu’il éprouve en ce moment devant notre petite mise en boîte, dont il n’a pas encore apparemment compris qu’elle était montée contre lui et ses deux frères.

- Tu peux me tutoyer tu sais !! Si je suis propriétaire de cette entreprise c’est juste à cause d’une histoire d’héritage mais comme te l’a si bien dit Thomas, je peux en effet faire en sorte que tu obtiennes ton stage.
- (Thomas tend la main) Alors ce CV ?

Johan encore en plein potage cherche dans sa poche de veste et se rappelle soudainement que c’est Jordan qui l’a sur lui car c’est lui qui devait le remettre normalement à Thomas.

- Oups !!! J’ai dû me tromper de veste en venant ici !!
- (Yuan avec une pointe d’ironie) Ah !! C’est ballot !!
- Je n’habite pas loin, je vais aller le chercher et je vous le ramène un peu plus tard si vous voulez ?
- (Thomas) Hé !! Déstresse, tu veux bien ? Je ne te sens pas à ton aise, il y a quelque chose qui ne va pas ? Mes amis qui t’intimident, peut-être ?
- Non au contraire !! Ils me paraissent super-sympa, juste que je me mettrais des baffes d’avoir oublié de vérifier que j’avais bien le papier sur moi avant de partir.
- (Yuan) Ramène le dans la soirée, comme ça, tu pourras passer un peu de temps avec nous et apprendre à nous connaître, Thomas nous avait prévenus que tu étais hypercool et je dois reconnaître que c’est vrai et que j’aimerais te revoir.
- (Je le fixe dans les yeux) Yuan a raison, c’est ce que je pense aussi !! J’attends un ami qui ne devrait plus tarder et Yuan a invité également un des siens à repasser un peu plus tard, nous en profiterons pour passer une bonne soirée entre potes si ça te dit ?

Johan est complètement dépassé par les événements qui ne se déroulent pas et c’est peu dire comme il s’y attendait, il n’arrive pas à réfléchir correctement trop pris dans sa contemplation de ces trois garçons magnifiques et qui lui sourient sans arrêt, montrant par là même combien sa compagnie leur paraît agréable.

S’il prenait un tant soit peu la peine de raisonner, il verrait toutes les incohérences de la situation et comprendrait rapidement qu’il se fait monter un bateau énorme dans lequel pourtant il rame sans réfléchir.

***/***

« Au même moment dans l’escalier, conversation entre Jordan et Jonas »




2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (18 / 150) (Paris) (Les triplés se dévoilent) (suite)


Jordan regarde son frère atteindre le palier et s’assoit près de Jonas qui attend avec avidité ses explications sur ce qu’il vient de vivre dans l’appartement.

- (Jordan) C’est quoi cette connerie ?

Jonas est complètement à l’ouest.

- Hein !! Quelle connerie ? Je ne comprends pas !!
- Avoue que tu n’as pas rencontré Florian et que toute cette histoire de coup de foudre c’était pour te foutre de ma gueule avec « Jo ».
- Tu délires là !! À quoi tu joues ? Bien sûr que j’ai rencontré Florian !! Pourquoi tu prétends le contraire ?
- Pourquoi ??? Mais tout simplement parce qu’ils ne m’ont pas reconnu à part Yuan, mais lui, c’est normal puisque je l’avais vraiment croisé il y a deux jours !!
- (Jonas éclate de rire) Papa nous avait pourtant prévenus qu’ils étaient malins Hi ! Hi ! Tu t’y es laissé prendre voilà tout !! Raconte-moi un peu, ça ne devait pas être triste Hi ! Hi ! Ils se sont bien foutus de ta poire on dirait !!!

Jordan regarde son frère d’abord incrédule puis ses paroles font leur petit bonhomme de chemin dans sa tête et il comprend enfin que son frère a raison et qu’il s’est laissé avoir comme un débutant.

- Ah les salauds Hi ! Hi ! Pourtant Yuan est venu direct vers moi !! Comment a-t-il fait pour savoir ?
- Un coup de bol sans doute, tu sais bien qu’il n’est pas possible de nous reconnaître à coup sûr !!
- Pourtant je te jure qu’il n’a pas hésité une seconde.
Raconte-moi tout ça, il y a sûrement quelque chose qui nous a échappé.

Jordan lui narre alors du mieux qu’il s’en souvient de ce qu’il s’est passé entre le moment où il a vu Yuan l’attendre devant la porte et celui où il est redescendu pour les rejoindre dans l’escalier, Jonas l’écoute en buvant ses paroles et en ricanant de temps en temps en imaginant la tête de son frère pris comme il l’a été dans cette farce qui s’est retournée contre lui.

- Et tu ne t’es aperçu de rien ? Pas même un sourire en coin qui aurait pu te mettre la puce à l’oreille ?
- Non je t’assure !! Je me suis surtout senti tout con et j’ai cru que c’était toi et « Jo » qui aviez monté le coup contre moi.
- Pfff !!! N’importe quoi !! Comme si nous avions l’habitude de nous faire des coups pareils !!
- Oui mais là je n’y comprenais vraiment plus rien !! Il y avait de quoi se poser la question !!
- Et Maurice ?
- Il m’a semblé qu’il était aussi surpris que moi, maintenant peut-être était-il rentré dans leur jeu, il faut s’attendre à tout !!
- Tu crois que « Jo » va se laisser prendre lui aussi ?
- (Johan réfléchit) Je ne pense pas non !! Il sait très bien que j’étais chez eux juste avant lui.
- Hum !! Peut-être qu’ils lui font la totale et qu’il n’y pense pas tellement c’est gros.
- Tu vas faire quoi toi ?


Jonas sourit et lui fait un clin d’œil plein de malice :

- J’ai ma petite idée la dessus Hi ! Hi ! Attendons que « Jo » revienne.

***/***

« Dans l’appartement »

Johan s’apprête à repartir, il réussit malgré tout à garder son aplomb devant ses nouveaux amis et à ne rien dévoiler de ses questionnements sur le déroulement de cette rencontre complètement différente de ce à quoi il s’attendait.

Il promet de revenir un peu plus tard pour faire un peu mieux connaissance et surtout amener à Florian ses documents de candidature pour son stage école en entreprise, c’est donc l’esprit embrouillé qu’il les quitte et rejoint ses frères qui l’attendent avec un énorme sourire moqueur aux lèvres.

Pendant ce temps-là dans l’appartement c’est le délire total, tous ont bien vu combien le garçon s’était retrouvé déstabilisé devant leurs comportements et n’arrivait plus à suffisamment réfléchir pour percuter sur le plan pourtant énorme qu’ils lui ont monté.

- (Thomas) J’avoue que si « Coco » ne nous avait pas prévenus, j’aurais été incapable de faire la différence entre les deux !!

Yuan hoche la tête en signe d’accord avec les paroles de son ami.

- C’est bluffant !!

Thomas se tourne vers moi l’air interrogateur.

- Tu en penses quoi toi ?
- Jonas est un copier-coller de ses deux frères !! Il n’y aurait cette flamme dans ses yeux qui m’a remué comme je vous l’ai dit, je ne pourrais pas le différencier des deux autres c’est certain !!
- (Maurice) Vous comprenez comment je me suis fait avoir alors ? C’est encore plus troublant quand ils sont tous les trois ensemble vous verrez !!
- (Yuan) Le troisième ne va certainement pas tomber dans le panneau comme les deux autres.
- (Maurice) Surtout si comme je le pense ils sont là tous les trois depuis le début !!
- (Thomas) Comment ça ?
- (Maurice) J’ai surveillé le départ de Jordan tout à l’heure et il n’est pas sorti dans la rue comme je m’y attendais, alors de là à penser qu’ils sont arrivés ensemble et qu’il y en a deux qui attendent quelque part bien caché, il n’y a pas photo !!
- (Je souris) Attendons-nous donc à un coup en retour de bâton de leurs parts Hi ! Hi !
- (Thomas) Tu crois quoi ? Que c’est un des deux qui sont déjà venus qui va refaire son apparition ?
- Possible oui !! Suffit qu’ils échangent leurs vêtements et le tour est joué.
- (Yuan) Mais « Coco » nous le dira et je ne crois pas qu’ils aient compris son rôle dans tout ça !!

Il voit la grimace que je fais et me regarde surpris.

- On dirait que quelque chose te gène « Flo » ?
- Un peu oui !!
- (Thomas curieux) Je ne vois pas ce qui t’embête ?
- Juste que si c’est bien ce qu’ils préparent, je ne verrais pas Jonas.
- (Maurice amusé) Tu n’auras qu’à aller le chercher toi-même, à mon avis il ne sera pas loin si mon idée s’avère juste.
- (Je retrouve le sourire) Yep !!! Tu as raison Hi ! Hi !
- (Yuan) Attendons de voir ce qu’ils manigancent, ça fait dix minutes déjà que Johan nous a quittés et c’est largement suffisant pour qu’ils aient eu le temps de nous préparer un chien de leur chienne.
- (Thomas) J’adore ce jeu Hi ! Hi ! Quelle soirée !!!


2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (19 / 150) (Paris) (Les triplés se dévoilent) (suite)


« Discussion dans l’escalier »

Johan comprend enfin qu’il s’est fait avoir comme son frère et rit de bon cœur.

- Eh bien les gars !! C’est bien la première fois qu’on se prend un râteau pareil Hi ! Hi !
- (Jordan) Ils risquent le retour du boomerang avec l’idée de « Jo » Hi ! Hi !

Johan regarde son frère les yeux brillants.

- Tu vas vraiment le faire ?
- (Jonas) Si ce que papa nous a dit sur eux est exact, j’en connais deux qui vont faire la gueule le temps qu’ils comprennent la plaisanterie croyez-moi !!
- (Johan) Oui mais quand même, c’est chaud comme idée et ce serait con qu’ils le prennent mal !!
- (Jordan) D’un autre côté ils le méritent aussi Hi ! Hi ! Et puis ils finiront bien par comprendre qu’ils se sont fait avoir à leurs tours.
- (Jonas se lève) Bon !! C’est à mon tour de m’amuser à leurs dépens.
- (Jordan) Surtout qu’en plus ce ne sera pas sans te déplaire, fais quand même attention de ne pas te faire prendre à ton propre jeu !! Tu connais les risques pour toi « Jo » et nous n’aimerions vraiment pas te ramasser à la petite cuillère derrière ça.
- Ne t’inquiète donc pas pour moi !! Je sais jusqu’où je peux aller et comme tu l’as si bien dit, je vais sûrement y prendre du plaisir à le faire Hi ! Hi !

Jonas comme l’a fait son frère avant lui, redescend l’escalier pour aller sonner au porche d’entrée et remonte tout aussi rapidement pour passer devant eux en leur faisant un gros clin d’œil, fier de rattraper le coup pour la fratrie et être celui qui vengera la moquerie à l’encontre de ses deux jumeaux.

Jordan attend qu’il ait disparu de leur vue et se tourne soucieux vers Johan :

- Tu crois qu’il va vraiment oser le faire ? C’est chié quand même comme plan !!
- Je l’en crois capable oui, c’est d’ordinaire le plus fragile d’entre nous mais quand il est décidé tu sais bien que plus rien ne l’arrête et je pense que là, il est remonté à bloc.
- Faudrait pas non plus que ça se termine en dispute, ça ne serait pas cool pour eux et je t’avouerai que je les trouve tous vraiment sympa.
- Moi aussi qu’est-ce que tu crois et « Jo » ne laissera pas les choses déraper j’en suis sûr !!

Les deux frères se regardent longuement en souhaitant de tout cœur que ce qu’ils viennent de dire se réalise comme prévu et que rien ne viendra entacher cette soirée mémorable pour eux tant par la connaissance qu’ils viennent de faire de ces trois garçons formidables mais aussi pour eux et surtout le plus sensible d’entre eux pour qui, ils craignent toujours le pire quand il s’agit de son extrême émotivité.

***/***

« Devant la porte de chez Yuan »

« Coco » perché sur son épaule, Yuan ouvre la porte devant le troisième clone de la soirée qui le laisse quand même sidéré d’une telle ressemblance à moins que comme il a été suggéré un peu plus tôt, que ce ne soit qu’un retour d’un des deux premiers frères.

« Coco » comme pour Jordan et Johan, va se percher sur l’épaule du nouvel arrivant et contrairement à ses précédentes réactions, reste à se laisser caresser en frottant sa joue contre celle du garçon qui sourit aux anges d’une telle marque d’affection venant du volatile.

Yuan ressent lui aussi un trouble très fort devant le nouvel arrivant et comprend soudainement les paroles de Florian en se retrouvant comme lui le cœur battant plus rapidement que la normale.

Je souris en voyant mon ami et le trouble manifeste qu’il dégage soudainement, le doute ne m’est pas permis sur les sentiments qui l’assaillent ainsi que sur l’identité de celui qui n’est pas encore apparu à mon regard, sachant très bien que cette fois-ci c’est Jonas qui va entrer dans l’appartement.

Mon cœur s’affole à son tour rien qu’à l’idée de le revoir et je capte le regard de Thomas qui s’arrondit de stupeur en comprenant à la fois mon trouble mais aussi celui très nettement visible de son ami asiatique qui lui amène une curiosité si forte que lui aussi s’empresse d’aller rejoindre Yuan pour accueillir le dernier de la fratrie et surtout voir ce qui le perturbe autant.

Pourtant le garçon qu’il découvre est exactement semblable aux deux autres, ne serait-ce cette aura de sensibilité et de sensualité que sa présence dégage et qui touche même « Coco » qui reste collé à lui les yeux en adoration ne lâchant pas une seconde le visage souriant du jeune rouquin.

« Jonas » n’est pas en reste de sensations à la vue des deux garçons et une crispation de son estomac lui prouve à quel point il est sensible à leur beauté comme il l’est également aux rayonnements de douceur viril et de gentillesse qu’ils dégagent de façon naturelle.

C’est d’une voix tremblante marquée par son ressenti qu’il s’adresse à eux :

- Bonjour !! Est-ce que Florian habite bien ici ? Il m’a invité à passer le voir.

Un silence suit ses paroles, les deux compères avalant difficilement leurs salives avant de se reprendre suffisamment pour l’inviter à entrer.

- (Yuan d’une voix rauque) Oui il est là !! Entre donc, nous t’attendions.

Maurice observe avec effarement le changement qui vient brusquement de complètement chambouler l’ambiance de la maison, jusqu’alors ce n’était que rire, plaisanterie et plaisir d’entrer dans cette farce qui se retournait contre la fratrie, alors que brusquement l’émotion a pris le dessus d’une façon si subjective que même lui l’a ressenti dans le comportement de ses jeunes amis qui deviennent brusquement comme soumis sous l’effet d’il ne sait quelle attraction sensorielle.

L’entrée de « Jonas » dans le salon ne lui fait rien de plus que de s’émouvoir une nouvelle fois de la ressemblance extraordinaire qu’a le nouvel arrivant avec les précédents, ne serait-ce quand même cette douceur du visage qui le différencie quelque peu à condition d’en être particulièrement sensible ou comme lui d’y chercher la cause qui rend ses amis aussi soudainement différents.

« Jonas » aperçoit Florian qui se lève du canapé pour l’accueillir, son esprit reprend alors le dessus sur ses sentiments et un sourire amusé que le jeune rouquin en face de lui prend pour une preuve de plaisir à le revoir, illumine le visage de « Jonas » qui s’élance vers lui jusqu’à ce qu’il se retrouve dans ses bras qui se sont automatiquement refermés sur ses reins et lui roule une pelle d’enfer juste après avoir prononcé les quelques mots qui sidèrent les deux autres garçons ainsi que Maurice assistant à cet épanchement pour le moins surprenant.

- Mon chéri !! Tu m’as trop manqué !!!



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 03-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (20 / 150) (Paris) (Les triplés se dévoilent) (fin)


L’instant est à marquer d’une pierre blanche et sera évidemment inoubliable, aussi bien pour ceux qui y assistent que pour celui qui le subit ou même celui qui en est l’instigateur et c’est Maurice qui le premier exprime son ressenti en explosant de rire devant la tête que fait Florian.

En effet celui-ci prit par surprise prend sa tête de grenouille avec ses yeux ronds marquant un étonnement non feint les bras ballants le long du corps comme une poupée de chiffon.

Malgré tout, le geste de Jonas met à mal sa libido et d’être ainsi dans les bras de ce mec qu’il kiffait déjà suffisamment sans ça, commence à faire son « petit » effet.

Jonas s’en aperçoit bien malgré lui et il commence petit à petit à être pris à son propre jeu, il est maintenant piégé de sa propre plaisanterie et son cœur comme son corps s’abandonnent à ce baiser dont il a perdu toute mainmise.

Pour Thomas et Yuan après un début où le doute les a laissés avec une drôle d’impression, celle douloureuse d’avoir été trahi par leur ami, les réactions de celui-ci qui de toute évidence est aussi surpris qu’eux les rassurent très vite et ils comprennent alors le coup monté par le troisième de la fratrie, amusés maintenant d’assister au retournement de situation.

Un petit clin d’œil de Florian fait comprendre à ses deux amis ce qu’il attend d’eux et le sourire leur vient quand ils se rapprochent des deux rouquins pour prendre doucement le plus grand par les hanches et le caresser, sentant bien qu’il a déjà perdu pied de la réalité avec l’attirance certaine sur lui de leur copain, qui a repris le dessus et mène maintenant la danse à son plus grand dam.

Maurice commence à se sentir de trop et préfère se retirer plutôt que de jouer les voyeurs, même s’il comprend bien que ça restera dans la plaisanterie et que tout ce jeu n’est en fait qu’une légitime vengeance en retour de la blague de Jonas.

Malgré tout même s’il est très ouvert d’esprit, ce genre de rapprochement entre garçons n’est pas vraiment sa tasse de thé et c’est donc avec beaucoup de discrétion qu’il quitte l’appartement, tombant sur les deux autres énergumènes qui dès qu’ils le voient ne peuvent s’empêcher de lui tomber dessus pour en savoir plus.

- (Johan) Comment ça se passe avec « Jo » ?

Savourant sa réponse par avance comme un retour de bons procédés suite à la façon dont lui aussi s’est fait mener en bateau par les trois garçons, Maurice prend un air mi-horrifié, mi-choqué quand il leur répond.

- J’espère qu’il a déjà connu ce qui se prépare pour lui, sinon ça risque d’être traumatisant pour la suite de sa vie sexuelle. C’est d’ailleurs pour ne pas faire de voyeurisme que j’ai préféré partir, sans doute je me trompe et que finalement votre frère va en éprouver du plaisir.
- (Jordan blanc comme un linge) Ils ne vont pas le violer quand même ?
- A la façon dont il a abordé Florian, ça aurait du mal à passer pour un viol et il devait s’attendre à ce que les deux autres s’y mettent aussi.

***/***

« Dans le salon »

Jonas ne sais plus quoi faire, d’un côté son esprit s’affole et voudrait prendre du champ pour réfléchir mais c’est sans compter sur toutes ces caresses qui le perturbent plus qu’il ne l’aurait cru alors que d’un autre côté son corps se tend vers ces mains qui le palpent avec envies, ses lèvres toujours soudées à Florian qui maintenant mène le jeu en le faisant frémir d’un désir qui croit en lui de façon exponentielle.

Les attouchements de Thomas et Yuan restent décents pourtant, leurs caresses ne se faisant que sur le haut du corps du jeune homme alors qu’ils sentent bien le trouble de celui-ci et l’état d’excitation que ne cachent pas ses vêtements.

C’est quand ses yeux commencent à briller et que quelques larmes s’écoulent sur ses joues que tout s’arrête et que Florian avec une dernière bise rapide sur ses lèvres le fait s’asseoir sur le canapé, s’asseyant près de lui bientôt suivi de ses deux amis visiblement navrés de voir combien leur petite vengeance a marqué ce garçon magnifique dont la douceur et la fragilité émotive leur plaisent décidément beaucoup.

- Qu’est ce qui t’a pris de faire ça ?

Jonas tourne la tête vers le petit rouquin qui encore une fois lui chamboule le cœur, il se rend compte alors qu’il a sans doute tout gâché avec lui et ses larmes redoublent alors sans qu’il puisse les retenir.

- Excuse-moi, c’était juste pour venger mes frères. Ce n’était pas malin de ma part (un petit sourire émerge quand même de son visage toujours en larmes) Maintenant j’en avais aussi envie !

La porte d’entrée s’ouvre à ce moment-là faisant apparaître les deux frères dont l’inquiétude marque leurs traits, visiblement prêts à en découdre si quelque chose de mal était arrivé à Jonas.

Ils s’arrêtent net devant la scène se passant sous leurs yeux et démontrant tout autre chose que ce à quoi ils s’attendaient, les laissant un instant tout bête ne sachant plus comment réagir.

Les avoir enfin tous les trois réunis près d’eux laissent ébahis nos amis qui restent sur le cul devant une telle ressemblance, ne serait-ce l’attirance inexplicable qu’ils éprouvent pour celui qu’ils entourent toujours en tentant de le réconforter, n’acceptant pas dans leur for intérieur de le voir dans une telle détresse émotionnelle alors qu’ils n’aimeraient que le câliner à l’envi.

C’est « Coco » qui détend l’atmosphère d’un tonitruant et inattendu.

- « Saluuutt Les Rouquemoutes !!! »



2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (21 / 150) (Reims) (Chez les Viala)


« Dimanche en fin d’après-midi, dans le train menant en gare de Reims »

Je regarde le paysage défiler avec un petit pincement au cœur, les au revoir d’avec mes amis étant comme à chaque fois des plus difficiles.

J’ai beau me dire que ce n’est que pour quelques semaines, pour Thomas tout du moins parce que Yuan a prévu de passer ses week-ends à Reims et de se partager équitablement entre Patricia et lui, gardant bien sûr ses nuits pour son amie.

Le départ des triplés le samedi soir n’a pas été sans la promesse de se revoir au plus tôt dès son retour, chacun appréciant ces trois garçons qui les ont marqués par leur intelligence et leur gentillesse, leur beauté étant pour lui un facteur dont il ne tient pas forcément compte même s’il doit reconnaître que ses amis sont tous plutôt bien pourvus à ce niveau.

Maintenant il ne l’a pas fait exprès et c’est un pur hasard qu’il en soit ainsi, sans doute est-ce lié au fait qu’il préfère les garçons aux filles et que donc ses choix en amitié se portent en priorité sur des personnes en premier lieu attrayantes pour lui.

Il en est là dans ses pensées quand le train entre en gare et qu’il récupère ses valises pour attendre devant la porte du compartiment de pouvoir en sortir.

Une fois dehors, un sourire malicieux lui fait chercher du regard ceux qui ne doivent pas manquer de l’y attendre pour maintenir leurs surveillances sur lui.

Il reconnaît rapidement le véhicule ainsi que les deux personnes qui le voient arriver vers eux et avec un sans-gêne comique, ouvrir le coffre pour y déposer ses valises et venir ensuite s’installer à l’arrière.

- Salut les gars !! Vous pouvez me déposer chez les Viala ?

***/***

« Chez les Viala »

Damien termine ses cours avec un soupir de satisfaction et range ses affaires dans son sac afin de ne rien oublier le lendemain pour se rendre au bahut, il sourit car son copain ne va plus tarder et qu’il commençait à lui manquer, tout autant qu’à ses frères et ses parents d’ailleurs qui étaient tous volubiles au déjeuner, signe certain de la hâte d’être au soir pour se retrouver enfin tous ensemble.

Guillaume entre dans sa chambre et regarde le deuxième lit qui ce soir sera occupé par son ami et sourit lui aussi de satisfaction, ils ont tellement de choses à se raconter qu’il ne s’attend pas à dormir tôt ce soir surtout qu’il se doute bien à ce que Damien et Aurélien squattent ici eux aussi.

Frédéric travaille à ses cours de fac dans la pièce qui lui sert de bureau, cette semaine a été assez mouvementée car il lui a fallu en plus tout organiser pour les examens que doit passer Florian à partir de ce mercredi qui vient et dont on lui en a confié l’organisation.

Les enveloppes sous plis scellés sont parvenues au doyen dans la semaine et celui-ci les a tout de suite mises dans le coffre, dans l’attente des personnes désignées à la surveillance de Florian et qui seules seront habilités à les ouvrir au début de chaque session.

Ils seront ensuite envoyés sous plis scellés à l’académie de Paris qui devra alors les confier à des correcteurs désignés pour leurs compétences dans les domaines concernés afin de les noter sans en connaître l’auteur et de garder par là même une parfaite impartialité.

Frédéric a été impressionné par les matières choisies, il y a bien sûr les thèmes généraux que tout étudiant en dernière année devra passer pour valider son cursus et obtenir son diplôme généraliste, mais aussi toutes les spécialisations les plus poussées que seuls quelques-uns choisissent en connaissance de cause mais certainement pas dans leur intégralité comme ce sera le cas pour son protégé.

Jusqu’à ce jour, Frédéric n’a souvenir que de quelques rares personnes cumulant deux voir trois doctorats, le fait est que la mono spécialisation est de mise partout dans le monde et une personne pratiquant la chirurgie cardiaque n’aura certainement pas l’envie ou même la faculté de pratiquer par exemple l’orthophonie ou quelques autres spécialités sauf si elles se rapprochent suffisamment de son choix premier pour être complémentaires.

Trois jours d’examens sont prévus pour Florian avec la faculté de rendre ses copies avant la limite de temps octroyé pour chacune d’elles et de pouvoir ainsi en raccourcir la durée totale.

Annie comme chaque dimanche fait son repassage ou du moins ceux des vêtements trop intimes qu’elle ne confie pas à la jeune femme qui s’en occupe habituellement et son regard se porte souvent vers l’extérieur pour surveiller l’arrivée de celui qu’elle considère comme son quatrième fils.

Un claquement de portière de voiture lui amène le sourire et lui fait éteindre son fer à repasser en se dirigeant toute guillerette vers la porte d’entrée non sans oublier de lisser sa robe pour lui donner meilleure apparence, coquetterie bien féminine mais qui prouve bien la joie d’accueillir l’enfant prodige qui commençait réellement à lui manquer.


2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (22 / 150) (Reims) (Chez les Viala) (suite)


***/***

« Dans la chambre après le dîner »

La fratrie écoute bouche bée la semaine que Florian a passé à Paris, leurs visages marquant les différentes anecdotes ou dangers qu’il a vécu et quand il termine enfin, un millier de questions l’assaillent auxquelles il répond du mieux qu’il peut.

L’histoire de Luka bien sûr est celle qui les a le plus marqués et c’est avec effroi qu’ils ont appris la fin brutale de celui qu’ils avaient connu au cirque et dont ils n’auraient jamais pensé qu’il puisse être aussi monstrueux au point de faire subir ce qu’il a fait au collègue de Raymond.

Damien se tient le service trois pièces en frissonnant, faisant rire les autres devant sa façon de faire.

- (Guillaume) De quoi tu as peur « Dami » ? Il y aurait déjà fallu qu’il la trouve pour te la couper Hi ! Hi !
- (Aurélien) De toute façon pour ce qu’elle te sert Hi ! Hi !

Damien fusille son frère des yeux.

- Tu veux peut-être que je te montre ? Non mais !! Qu’est-ce que ça veut dire cette phrase pourrite !!

Aurélien voit que son benjamin démarre au quart, il en rajoute donc une couche juste pour le faire marronner.

- Juste que c’est Mathis qui fait l’homme pas vrai ?
- (Damien) D’où tu tiens ça toi ?
- J’ai mes sources !!
- (Guillaume) Tu ne vois donc pas qu’il te charrie ?

Trop tard pour raisonner Damien qui déjà a baissé son pantalon et mis son sexe sous le nez de son grand frère.

- Alors t’en dis quoi ?
- Que j’ai raison Hi ! Hi ! C’est quoi ce truc tout minus ?
- Montre la tienne qu’on rigole cinq minutes ?

En disant ça, il se manipule la queue toujours sous le nez de son frère suffoqué d’un tel culot, petit à petit la bête se dévoile et prouve par là même qu’elle est plus que conséquente et qu’il n’a pas à en rougir bien au contraire.

- Alors !! Tu te dégonfles ??

Contre toute attente, Aurélien sourit et d’un mouvement inattendu pose un doigt sur l’arrière du sexe maintenant tendu à l’extrême de son frère et le plie de force pour le lâcher et le voir claquer sur son ventre.

- Eh bien mon cochon !! C’est moi qui te fais cet effet-là ?
- Bien sûr que non !! C’était juste pour te montrer !!
- (Guillaume amusé) En tous les cas ça ne te fait pas reculer « Aurél » !! T’as le nez presque dessus Hi ! Hi !
- (Aurélien stoïque) C’est pour mieux la voir mon enfant !!
- (Je ris à mon tour) Tu dois être sacrément myope alors, parce que là on pourrait croire que tu vas lui faire une gâterie Hi ! Hi !
- (Aurélien avec un clin d’œil) Hum !! Ne me tente pas !!
- (Damien avec un mouvement de recul) Hé !! Mon frère qui devient PD j’y crois pas !!
- (Guillaume surpris lui aussi) Qu’est ce qui te prend ?
- (Aurélien avec un grand sourire) Faudrait savoir ce que vous voulez les gars !! Qui c’est qui dit toujours qu’il ne faut pas mourir idiot ?
- (Guillaume sur le cul) Dis-moi que tu déconnes là ??
- (Aurélien) Bien sûr que je déconne !! Faudrait encore une fois savoir ce que vous voulez les mecs !! Vous vous êtes assez plaints que je ne participais jamais à vos petites joutes et à la moindre allusion vous m’envoyez bouler dans mon coin.
- (Guillaume) Ce n’est pas la même chose, il ne faut pas non plus tout mélanger !! Il y a une sacrée différence entre se faire une branlette entre nous et ce que tu laisses sous-entendre !!
- (Damien) Sors ta queue et montre-nous que tu serais OK pour participer à nos petits jeux alors ??

Je ne dis rien, trop éberlué par cette conversation qui sort des sentiers battus.
C’est vrai que jusque-là Aurélien n’a jamais voulu participer à nos jeux et même faisait en sorte de nous quitter vite fait dès qu’on y faisait allusion, de le voir aussi prêt à l’accepter me démontre que l’effet de manque de sa copine le travaille plus que j’aurais cru ça possible et que lui aussi cherche un exutoire à sa libido de jeune mec en pleine possession de ses moyens.

Je capte son regard qui semble attendre une réaction de ma part et je me rends compte pour la première fois que c’est moi la cause de ce refus de participer depuis tout ce temps, sans doute de peur que je me fasse une fausse idée de lui et ne le respecte plus autant car il est vrai qu’il est pour moi un exemple que j’ai toujours voulu suivre et qui m’a permis de m’affirmer depuis que je suis venu vivre chez eux.

- C’est moi qui t’ai bloqué jusque-là ?

Ses yeux se baissent, avouant ainsi que j’ai vu juste.

- Oui !!
- (Je hoche la tête) Je comprends !! Mais c’est nul !! Tu crois que ça aurait changé quoique ce soit de l’estime que j’ai pour toi ? Ça voudrait dire que je n’en ai pas pour Guillaume et Damien alors ? C’est du grand n’importe quoi, tu t’en rends compte j’espère ?

Guillaume nous regarde complètement à l’ouest.

- Arrête de parler en code !! Allume les phares !! C’est quoi cette histoire ?
- Juste que ton frangin avait peur de baisser dans mon estime s’il participait à nos petites séances de branlettes.
- (Damien ahuri) C’est pour ça qu’il n’a jamais voulu rester ?
- Demande-lui !!

Nos regards sont tous fixés sur Aurélien qui relève enfin la tête et nous sourit d’un air gêné qui nous fait nous rapprocher de lui pour lui apporter toute notre affection.

- C’est moi l’aîné vous comprenez et j’avais trop honte !!
- (Damien) Pourtant tu savais que je regardais par le trou de la serrure quand tu te le faisais en solo ?
- J’avoue oui !! Mais ce n’est pas un scoop non plus.
- T’es qu’un vieux cochon comme nous alors ?

Qui ne répond… dit l’adage et Aurélien reste muet le visage empourpré par la gêne de s’être fait démasquer.

- Bon !! OK !! Ça tombe bien en plus, j’en tiens une qui ne demande qu’à prendre son pied Hi ! Hi !

Damien va mettre un tour de clé à la porte de la chambre, le sexe toujours à l’air et avec la même raideur qui annonce ses intentions de profiter de cette conversation pour remplacer les paroles par la pratique, c’est d’une voix fortement chargée d’envie.

- Pas de tir sécurisé !! Prêt pour le lancement !!






Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 03-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (23 / 150) (Reims) (Chez les Viala) (fin)


En prononçant ses paroles, son pantalon et son slip tombe au sol, vite suivit par son tee-shirt pour se retrouver nu devant ses frères et prendre en main son sexe palpitant, déjà prêt à se donner du plaisir.

Aurélien a le regard fixé sur son jeune frère et se mordille les lèvres, n’osant encore faire comme lui et ce n’est que quand il voit les deux autres se mettre nus à leur tour et entamer côte à côte une branlette frénétique sans faire attention à lui, ou du moins sans le faire voir, qu’il soupire un grand coup et dégrafe son pantalon pour se mettre à son tour à poil, le sexe tendu à outrance faisant sourire subrepticement les trois compères qui ont enfin la preuve qu’il ne demandait que ça lui aussi.

***/***

Chacun de nous se met alors dans la position qui lui convient le mieux, je m’allonge sur mon lit vite rejoint par Guillaume qui me sourit.

Damien va s’allonger sur l’autre lit en regardant son grand frère qui soupire et le rejoint à son tour, les quelques minutes qui suivent ne sont plus troublées que par les frottements humides de nos manipulations.

Le fait qu’Aurélien soit avec nous m’amène un plaisir autre que sexuel, mais plutôt celui d’une grande connivence entre nous qui nous permet d’assouvir ensemble et sans honte, ce que beaucoup se donnent seuls dans les endroits les plus insolites.

Je vois bien que tous nos yeux convergent vers le sexe d’Aurélien, que nous n’avions jamais ou très rarement eu l’occasion de voir d’aussi près et surtout dans cette situation, il n’a pas à rougir de cette bite magnifique aux proportions honorables avec pendant au-dessous deux belles boules bien poilues.

Ses yeux à lui sont de toute évidence portés sur moi et mon sexe, qui du fait de ma petite taille semble encore plus démesuré qu’il ne l’est réellement et je crois que c’est ce regard qui me fait partir le premier et envoyer la sauce dans un grand arc de sexe qui atterri sur mon visage en m’éclatant de rire.

Guillaume part à son tour et sa gorge émet un son guttural marquant son extrême plaisir quand son sexe fuse en plusieurs giclées qui lui décorent le ventre de traînées blanchâtres.

Nous nous tournons alors vers l’autre lit avec curiosité, Damien accélère l’allure montrant ainsi qu’il ne va plus tarder à jouir et il nous sidère quant au moment crucial il se tourne vers son frère les yeux exorbités par l’orgasme qui monte en lui et lâche sa gourme sur Aurélien en lui maculant les poils du pubis de son jus abondant qui n’en finit pas de sortir de son gland cramoisi.

Aurélien ne s’en offusque pas, bien au contraire car c’est quand il reçoit le sperme de Damien que ses cuisses se crispent et qu’il envoie à son tour la sauce à tout vent en poussant un râle de jouissance qui nous donne le frisson tellement le son est d’une virilité exceptionnelle.

Le nettoyage est vite mené ainsi que nos sous-vêtements remis en place quand nous nous regardons une nouvelle fois en souriant, Aurélien visiblement heureux d’avoir enfin pu partager ce moment intense avec nous.

Guillaume est allongé sur mon lit les mains derrière la tête :

- Wahou !! C’était chaud !!
- (Je m’allonge près de lui) Tu vois « Aurél » ? Il n’y avait pas de quoi en chier une pendule !!

Damien revenu près de son grand frère :

- C’est mieux qu’en solo pas vrai ?

Aurélien tourne sa tête vers lui, visiblement tout tabou sur le sujet disparu.

- C’est plus humide surtout !! Tu m’en as foutu partout espèce de sale pervers !!
- (Damien) J’ai pas pu me retenir !! C’était trop excitant !!
- (Guillaume en me regardant) Comment tu fais pour avoir autant de réserve toi ? Un peu plus tu te faisais un shampoing Hi ! Hi !
- Je dois être un peu exhibitionniste sur les bords Hi ! Hi ! Ça m’excite grave dès que je ne suis plus seul.
- Pourtant tu n’es pas encore en manque ?
- On dirait bien que si comme tu as pu le voir !!
- Ne me dis pas qu’avec « Thom » et « Yu » vous n’avez rien fait ce matin pour vous dire au revoir, je ne te croirai pas !!
- Ça me manque déjà apparemment, et puis de vous voir aussi chaud, c’est quand même quelque chose !! Pourquoi vous n’invitez pas vos copines un week-end de temps en temps ? Avec le TGV c’est pourtant rapide !!

Guillaume fait alors une grimace des plus explicite.

- Oui mais ça revient cher !!

Je comprends subitement qu’ils n’ont pas les moyens suffisants et qu’ils ne veulent pas demander à leurs parents l’argent nécessaire pour qu’ils puissent se voir plus souvent.

Je prends alors mon téléphone sous leurs regards surpris et j’appelle mon blondinet d’amour qui décroche dès la première sonnerie comme s’il couchait avec.

- C’est du rapide dis donc Hi ! Hi !
-…
- Oui ça fait un moment déjà et toi bien rentré ?
-…
- Tu les embrasses de ma part !!
-…
- J’ai un service à te demander, demain tu peux passer à la gare et voir si c’est possible d’acheter trois abonnements à l’année pour des allers retours Aix-Reims ?
-…
- Bingo !! T’as tout compris beau blond Hi ! Hi ! J’ai les frangins qui ont les poils des balloches qui s’emmêlent avec la moquette !!
-…
- Rigole pas c’est sérieux !!
-…
- OK !! T’es un chef !! D’ailleurs ça me fait penser que tu pourrais aussi en prendre pour nos deux loulous !! J’aimerais bien les avoir en week-end avec nous quand nous sommes à Paris, « Yu » a de la place !!
-…
- Bah !! On verra !! De toute façon ça me permettra de les voir.
-…
- Bisous tout partout mon grand !!!
-…
- Oui !! Là aussi Hi ! Hi !

Je raccroche juste à temps pour mettre mes bras devant moi et recevoir mes trois copains sur le paletot, trop content par ce qu’ils ont compris que je faisais pour eux.

C’est Annie qui me sauve des chatouilles en tapant à la porte.

- C’est fini ce chahut oui !!! Quel âge vous avez donc !!


2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (24 / 150) (Reims) (Lundi)


« CHU, début de matinée, dans le bureau du directeur »

-…
- Demande-lui de passer à mon bureau s’il te plaît
-…

Robert Mercier raccroche son téléphone et machinalement regarde l’heure à sa montre, il sourit en se demandant combien de temps cette fois encore il va falloir à Florian pour faire la centaine de mètres qui les sépare.

Il parie pour une demi-heure au moins étant donné le temps qu’il s’est passé depuis sa dernière apparition au centre hospitalier qui date déjà d’une grosse semaine, cette pensée lui amène une grimace de contrariété car il est conscient qu’ils n’auront certainement plus d’ici peu la chance de l’avoir avec eux.

Maintenant il se trompe peut-être car il se rappelle aussi que c’est Florian qui a choisi cet hôpital alors qu’il aurait pu déjà il y a quelque temps choisir un établissement beaucoup plus réputé, le fait qu’il soit aussi lié avec les Viala lui laisse une lueur d’espoir de pouvoir le garder encore quelque temps même si tout ce qu’il entend depuis plusieurs semaines lui laisse le doute là-dessus.

Un bref coup à sa porte qui s’ouvre dans la foulée, laisse apparaître le visage grêlé aux yeux si perturbant et Robert retrouve instantanément le sourire, étant incapable de résister à ce visage si particulier.

Le garçon comme à son habitude lui tombe dans les bras pour l’embrasser, Robert reste même avec le temps très sensible à cette petite attention qui fait que le lien entre eux soit si personnel.

- Tu voulais me voir ?
- Oui ! C’est au sujet de tes prochains examens !
- On a encore le temps d’ici juin, non ?
- Comment ça juin ?? Tu n’es donc pas au courant ?
- Mais de quoi tu parles à la fin ? Au courant de quoi ?
- C’est mercredi qui vient que tu les passes, ils auraient pu te prévenir quand même !!
- Bah !! Pas grave !!
- Comment ça pas grave ? Tu n’as que deux jours pour réviser !!
- Réviser quoi ??
- Eh bien tes cours par exemple !! N’importe quel étudiant révise avant un examen, c’est pourtant bien connu !!

Je frappe mon front d’un doigt.

- Tout est déjà là-dedans tu sais ? Dis-moi plutôt où ça va se passer ?
- A la fac !! C’est quand même étonnant que Frédéric ne t’en ait pas parlé puisque c’est lui qui était chargé de tout organiser.
- Je suis rentré d’hier soir et on a beaucoup parlé, il a sans doute oublié et en plus il sait très bien que je n’ai pas besoin de revoir quoi que ce soit.
- Tu m’étonneras toujours !! Parlons d’autre chose, tu as vu André ce matin ?
- Non ! Pas encore pourquoi ?
- (Robert sourit) Parce qu’il ne va pas te rater Hi ! Hi ! Il n’oubliera sûrement pas à qui il doit sa guérison, attends-toi à ce qu’il te tombe dessus dès qu’il apprendra que tu es là.
- (Amusé à l’idée) Beurk !!
- Tu n’y couperas pas alors reste zen !! Il t’aime beaucoup et il te doit également beaucoup, laisse-le te remercier, il y tient trop.
- Bon !! D’accord, de toute façon il faudra bien que j’y passe Hi ! Hi !
- Tu bosses avec René aujourd’hui ?
- Non !! En pédiatrie, paraît qu’il y a deux minots qui ont des gros problèmes cardiaques et l’équipe prépare déjà le bloc.
- Comment Julien a-t-il pris sa mise à l’écart ?
- Pas trop mal je crois, il est conscient qu’il y arrivera mieux en restant sur une seule spécialité et Maxime l’a heureusement bien compris lui aussi.
- Tout va pour le mieux alors ? C’est bien ! J’aurais été contrarié si vous vous étiez disputés.
- Il n’y a pas de raisons, c’est purement professionnel et ça ne change rien à notre amitié.

Robert va pour répondre que son téléphone retentit et l’en empêche.

- Oui allô !!
-…
- Il est là oui !! Pourquoi ?
-…
- Entendu, je lui dis qu’il vous rejoigne tout de suite !!

Robert raccroche visiblement contrarié.

- On t’attend au bloc !! Un des nouveau-nés vient de faire un arrêt cardiaque !!
- Et merde !!!

Je prends mes jambes à mon cou en criant « chaud devant » dès que je croise une personne dans le couloir qui aussitôt se plaque le long du mur en me regardant avec étonnement courir comme un dératé.

J’arrive quelques secondes plus tard au bloc, Patricia est penchée sur le bébé et lui fait un massage cardiaque, deux doigts appuyant en rythme sur sa poitrine pendant que Maxime lui applique un masque à oxygène.

Elle me voit arriver et d’une voix marquée par l’inquiétude.

- On est en train de le perdre !!


2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (25 / 150) (Reims) (Lundi) (suite)


J’analyse quelques secondes l’état de l’enfant et ma décision se prend dans la foulée, comprenant qu’il n’y a plus que cette solution pour le rattraper.

- Émilie un scalpel vite !!! Julien !! Une perf de "O" neg" vite !!

Patricia comprend mon intention et son visage exprime toute la tristesse d’en arriver à cette extrémité mais comprend très bien que c’est le dernier espoir de sauver le nourrisson.

J’incise précisément la poitrine du bébé et y place deux écarteurs, le petit cœur apparaît alors que je le prends entre mes doigts pour le masser doucement.

- Branchez-le sur un respirateur !! De toute façon il fallait qu’on l’opère.

Les minutes sont précieuses et chacun en est conscient, malgré le stress tous restent très professionnels et gardent un calme que beaucoup leur envieraient au vu de la situation.

Heureusement que j’avais eu le temps de prendre connaissance de son dossier médical avant d’être convoqué chez Robert, ça me permet de trouver tout de suite la valvule mal formée qui bouche l’entrée au ventricule droit et qui a de ce fait, a fini par occasionner cet arrêt cardiaque.

Je compte les secondes dans ma tête en y adaptant l’acte chirurgical pour ne pas dépasser le temps maximum qui permettra de refaire repartir le cœur sans trop de dommages collatéraux.

Ma dernière suture arrive quand mon décompte arrive à dix secondes et j’envoie un courant à cœur ouvert pour le faire repartir en surveillant d’un œil le moniteur toujours plat.

J’augmente légèrement le voltage et envoie une deuxième décharge, toujours rien et je sens l’ambiance autour de moi qui devient fataliste, s’attendant à la triste finalité de notre action désespérée.

Ce n’est pas dans ma nature de baisser les bras, je masse à nouveau le minuscule organe en priant pour qu’il reparte.

- « Pat » envoie le jus !! Ne t’occupe pas de mes mains !!

Patricia replace rapidement les électrodes et remet en route le stimulateur, je ressens le picotement du courant mais aussi la pulsation du muscle qui reprend son rythme aidé par mes doigts qui le massent toujours.

- (Julien) C’est bon !! Ça repart !!
- (Maxime) Nous avons été le rechercher loin celui-là !!

Je regarde Patricia qui me fait un grand sourire.

- Tu le refermes ? Surveille bien ses constantes, garde le sous oxygène et mets le sous couveuse, il faut que son organisme se renforce avant de le débrancher. Émilie !! Tu surveilles son état infectieux, manquerait plus qu’une de ses saloperies se développe en profitant de sa faiblesse actuelle.

Je sors du bloc pour changer de vêtements et me désinfecter les mains, Maxime me rejoint avec un regard qui en dit long sur ce qu’il pense de tout ça.

- On a eu chaud cette fois-ci pas vraie ?
- (Maxime acquiesce) C’est rien de le dire, j’ai bien cru qu’il ne reviendrait pas !
- Comme quoi il ne faut jamais baisser les bras, j’ai bien senti tout à l’heure que vous étiez prêts à le faire. Tu aurais toi aussi pu être un bon médecin « Max », mais n’oublie jamais qu’il faut toujours y croire.
- Je m’en souviendrai !! J’ai un bon professeur !!
- Ah oui ?? Je le connais ??

Maxime se demande un instant s’il plaisante, mais l’air sérieux de son ami lui démontre que ce n’est pas le cas et il en reste un instant sans voix.

- Mais enfin « Flo » !! C’est de toi que je parlais !!
- Ah !! Et tu disais quoi ??

Maxime n’étant pas autant habitué que d’autres aux sautes d’esprit de son ami, le regarde avec stupeur en se demandant bien ce qu’il lui arrive.

- Tu te sens bien ??


2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (26 / 150) (Reims) (Lundi) (suite)


Sa question, mais surtout le ton avec lequel il l’a posée me fait revenir à la réalité.

- Oui c’est bon !! Juste que j’étais perdu dans mes pensées.
- Ça t’arrive souvent ? C’est assez tripant comme truc !! Tu devrais consulter un psy !!
- Ça fait quatorze ans que j’en vois un tu sais ?
- Et il en dit quoi ?
- Il cherche toujours à comprendre je crois bien Hi ! Hi !

Julien arrive à son tour, il voit bien l’air inquiet de Maxime ainsi que l’amusement de Florian.

- Un souci ?
- (Maxime me fixe) Non !! J’ai juste eu peur pour le bébé et Florian trouve ça marrant.
- Je vais prendre un jus les gars, préparez le bloc pour le deuxième bébé !!

Maxime attend que son ami ait tourné à l’angle du couloir pour attraper Julien par le bras.

- Florian m’inquiète, tu sais !!
- Comment ça ?
- Tout à l’heure il était comme absent, je lui parlais et il répondait à côté.
- J’ai déjà été confronté à ça une ou deux fois, il n’y a pas de quoi en faire un plat !! Juste qu’il faut toujours que son cerveau travaille sur quelque chose et des fois c’est comme s’il était dans une autre réalité, mais ça ne dure jamais bien longtemps.
- Ça m’a fait bizarre, tu ne peux pas imaginer !!
- Moi aussi la première fois et Thomas m’a raconté qu’il l’a toujours connu comme ça et que souvent quand ils étaient plus jeunes, il passait des après-midi complètes enfermé dans ses pensées. Viens plutôt m’aider à préparer le bloc, je n’aimerais pas que l’autre nourrisson nous fasse le même coup que tout à l’heure.

***/***

« Salle de pause »

- Ah !! Je te tiens enfin toi !!

Je me retourne brusquement, surpris par cette voix qui me fait renverser une bonne dose de mon gobelet sur le sol.

- Oups !! Ça te prend souvent de surprendre les gens comme ça ?

André ne se démonte pas et vient prendre le jeune garçon dans ses bras, le gobelet termine sa course sur le sol mais il n’en a cure et embrasse avec effusion les joues du petit rouquin à qui il doit tant.

- Merci pour tout mon garçon, je sais que tu n’aimes pas forcément qu’on vienne te remercier mais j’avais trop envie de te serrer dans mes bras.

Je louche sur les dégâts au sol.

- Regarde le résultat Hi ! Hi ! Tu es quitte pour me repayer un café !!
- Autant que tu voudras, tu te rends compte que sans toi ma vie était foutue ?
- Tout va bien maintenant pas vrai ?
- Grâce à toi, oui ! Je t’en serai éternellement reconnaissant tu sais ?
- Surtout n’arrête pas tes médicaments, je t’en préparerai d’autres cette semaine. Suffisamment pour que tu tiennes jusqu’à ce qu’il soit commercialisé, mais n’en parle à personne pour l’instant surtout !!
- Pour qui tu me prends ? Bien sûr que je n’en parlerai pas !! Cette découverte que tu as faite va marquer les esprits encore plus que ce qui a été trouvé ses dernières années.
- Même les petites pilules bleues Hi ! Hi !
- Même ça oui !! Quoiqu’à nos âges cela pourrait devenir utile hi ! Hi !
- Tu parles pour toi là, heureusement pour moi de ce côté-là ça va plutôt bien. Bon !! Tu me le payes ce café ? J’ai encore du taf ce matin moi !!

***/***

« Quelques minutes plus tard »

Je sors de la salle de pause songeur, un sourire aux lèvres à l’idée de la petite farce que je vais lui faire suite à notre petite conversation et c’est avec amusement que je retourne au bloc en me promettant de me mettre au travail cet après-midi même.

Le deuxième bébé ne posa aucun problème et son opération se déroula en deux temps trois mouvements, laissant encore une fois la rumeur augmenter une réputation qui n’a plus rien à prouver.

***/***

« Début d’après-midi au laboratoire de préparation pharmaceutique du CHU »

Les deux pharmaciens préparateurs du centre sont surpris de voir entrer dans leur labo le petit rouquin avec son éternel sourire, ils lui cèdent volontiers les lieux sur sa demande et malgré la forte envie qu’ils ont d’assister à ses recherches fondamentales, ils rentrent chez eux profitant de cette liberté pour récupérer quelques heures sur leur quota conséquent de repos compensateurs.

Je vérifie qu’il ne me manque rien et satisfait de mon inventaire, je commence à mettre en culture rapide les molécules nécessaires à la conception de ma bi thérapie.

Pour aller plus vite, je change quelque peu la posologie pour en faire des sachets de poudre buvable plutôt que la plus longue fabrication des comprimés qui me prendraient vraiment trop de temps.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 03-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (27 / 150) (Reims) (Lundi) (suite)


J’y rajoute avec une moue amusée une légère dose de sildénafil que j’ai auparavant décoloré pour ne pas mettre la puce à l’oreille d’André qui comprendrait rapidement sinon la cause de certaines raideurs inhabituelles à son âge, du moins dans leur fréquence.

L’ensachage se fait avec un amusement qui m’éclate régulièrement de rire au point d’en avoir les larmes aux yeux rien qu’à la pensée des retrouvailles que ça va certainement occasionner à un couple uni depuis de nombreuses années.

J’ai calculé large car je ne sais pas quand la mise sur le marché se fera à quelques mois près et c’est donc un paquet assez impressionnant de l’ordre de la boîte à chaussure que je transporte jusqu’à son bureau en fin de journée.

André me voit entrer avec ma boîte sous le bras, il comprend aussitôt ce qu’elle contient et marque l’étonnement que j’ai pu en faire autant aussi vite.

- Et bien !! Tu n’as pas chômé on dirait !!
- J’avais du temps cet après-midi alors autant m’y mettre.

J’ouvre le carton et lui montre les petits sachets qu’elle contient.

- Surtout ne te trompe pas, je les ai marqués A et B et tu dois en prendre un de chaque tous les vingt-quatre heures, tu les verses dans un peu d’eau et tu le bois tout de suite surtout, les molécules qu’ils contiennent s’autodétruisent rapidement une fois en contact.

André est impressionné par le nombre conséquent de sachet dans la boîte.

- Comment tu as pu en faire autant en si peu de temps ?
- Il en faut très peu pour être efficace, en fait il y a quatre-vingts pour cent d’adjuvants pour que ce soit buvable. Avec ça tu devrais en avoir assez pour attendre le médicament officiel, au pire je t’en referai le moment venu, pense juste à me prévenir une semaine avant au cas où.
- Je me ferais une petite réserve pour ne pas oublier.
- Sinon ceux que tu as déjà ne te posent pas de problèmes gastriques ?
- Non pourquoi ?
- Parce qu’un des deux médicaments n’est pas vraiment prévu pour cette posologie et il contient des molécules assez agressives, je serais toi j’arrêterais de les prendre maintenant que tu as les bons.
- Entendu !! Ah oui au fait avant que j’oublie Hi ! Hi ! Ma femme tient à te connaître et t’invite à dîner quand tu voudras.
- Ce serait plus facile si c’est vous qui veniez, j’ai un emploi du temps qui ne me laisse pas vraiment beaucoup de liberté. Venez vendredi soir chez Frédéric si vous voulez !! Après ça nous irons finir la soirée en musique, je fais partie d’un groupe avec des copains.
- Frédéric m’en a jeté deux mots, il paraît que vous vous débrouillez comme des chefs !!
- Tu verras ça par toi-même.
- Je pourrai emmener mon petit-fils ? Seulement je te préviens, il est autiste mais très gentil.
- Bien sûr !! Son handicap n’est absolument pas un problème !! En plus j’aime beaucoup les gosses.

André sourit mais préfère ne rien dire pour lui faire la surprise, la particularité dans sa famille est d’avoir des enfants très tôt et son petit-fils n’est pas loin d’avoir l’âge de Florian, le fait qu’il soit autiste n’empêche pas qu’il soit la coqueluche de ses grands-parents qui s’en occupent régulièrement depuis sa naissance pour soulager ses parents.

- J’en parle à ma femme ce soir et je te donnerai ma réponse demain, mais je ne pense pas qu’il y ait de problèmes.
- Cool !! J’en parlerai avec Frédéric et Annie, je suis sûr qu’ils seront heureux de vous recevoir.

Ils discutent encore de choses et d’autres pendant quelques minutes puis l’heure commençant à être bien avancée, ils se quittent avec les embrassades marquées encore cette fois par l’énorme affectif d’André.

***/***

« Chez les Viala »

La « famille » est encore à table ce soir-là, heureuse comme à chaque fois qu’elle est au complet et c’est un papotage incessant marqué très souvent de rires joyeux qui s’échappent de la salle à manger, montrant combien adolescents et adultes partagent la même joie d’être réunis.

C’est une phrase sortant du téléviseur qu’ils laissent allumé dans le salon le temps du repas qui les fait dresser l’oreille et s’y précipiter avec curiosité.

***/***

PPDA annonce les sujets de la soirée.

Un flash spécial nous ramène une fois encore vers ce mystérieux chercheur dont l’identité échappe encore à nos journalistes enquêteurs, il semblerait qu’une OPA soit en cours actuellement contre une firme américaine réputée. En effet depuis plusieurs jours des rachats boursiers en grands nombres ont pu être constatés depuis la France, la Chine et l’Arabie Saoudite. Les laboratoires Bohringer puisque c’est d’eux qu’il s’agirait viennent de passer sous le contrôle d’un consortium nouvellement créé. Le ministre de la santé est actuellement en conférence de presse à ce sujet, voici les paroles de monsieur le ministre en différé de Matignon enregistrées il n’y a que quelques dizaines de minutes à peine.


2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (28 / 150) (Reims) (Lundi) (suite)


L’image montre alors la salle de presse où plusieurs dizaines de journalistes tendent leurs micros vers le ministre de la santé qui monte les marches menant à l’estrade d’une démarche assurée.

- (Un journaliste) Les rumeurs d’OPA sont-elles fondées monsieur le ministre ?
- Elles le sont oui et notre gouvernement a validé cette opération boursière qui sera capitale pour l’avenir de la recherche médicale de notre pays.
- Est-il vrai également que celui qui en est l’instigateur serait la même personne que celle qui aurait trouvé le remède contre la maladie d’Alzheimer ?
- Encore une fois vos informations sont exacts, c’est d’ailleurs dans le but de mettre au plus vite sur le marché le médicament contre cette maladie qui a été l’élément déclencheur pour cette opération boursière. Nos concitoyens pressent le gouvernement à agir rapidement depuis l’annonce de cette découverte.
- Mais pourquoi ce rachat ? N’y avait-il pas d’autres moyens ?
- Vous comprendrez qu’il nous était difficile voire impossible de mettre une telle découverte dans le giron d’une entreprise étrangère, notre pays avec la crise économique actuelle se doit de garder ses brevets et les exploiter sur son sol.
- Pourquoi ne pas les confier à une entreprise Française dans ce cas ?
- Parce que tout simplement c’est le choix du dépositaire du brevet qui veut en exploiter lui-même la fabrication et la commercialisation.
- Ce n’est donc encore une fois que pour une raison purement mercantile et capitaliste ?
- On pourrait le penser et c’est pourquoi notre président a eu une longue discussion avec cette personne, il en est ressorti que tout au contraire ses raisons n’étaient qu’humanitaires.
- Pourriez-vous nous en dire plus ?
- Tout ce que je peux vous révéler à l’heure où je vous parle, c’est qu’un vaste projet est en cours d’étude pour soulager les maux de populations du tiers-monde et que cet argent ne servira uniquement que pour financer les sommes énormes qu’il faudra pour le pérenniser.
- L’état va aussi y trouver son compte !!
- C’est une évidence !!! Nos finances ne s’en porteront que mieux et les recettes en TVA, vignettes à l’export spécifiques et taxes diverses nous permettrons de nous libérer d’une partie de la dette qui nous empêche à l’heure actuelle d’avoir une relance économique satisfaisante, nous n’allons pas nous en plaindre !!
- Que pouvez-vous nous révéler sur ce mystérieux chercheur ? Pourquoi un tel mystère sur cette personne ?
- Je ne suis pas habilité à vous en dire plus, je m’en vois désolé.
- Y aurait-il un rapport avec un jeune médecin qui défraie actuellement les chroniques des journaux médicaux officiels ?
- Je ne vois pas de qui vous voulez parler.
- Un certain Fl….

L’image se coupe brusquement et le présentateur du vingt heures réapparaît, apparemment surpris lui aussi de l’interruption brutale de l’interview.

- Excusez-nous mesdames et messieurs mais la transmission avec notre régie a été coupée, je vous demande un instant de patience.

PPDA écoute visiblement quelqu’un qui lui parle dans son oreillette, son visage devient grave quand il reprend la parole.

- Il semblerait que nous ne puissions récupérer la transmission, vous m’en voyez désolé. Nous passerons donc au sujet suivant de notre journal…

Chez les Viala un long moment de silence succède au frisson d’angoisse qui les a tous parcourus quand le journaliste allait citer le nom de Florian.

Frédéric regarde sa femme devenue toute pâle et lui sourit sans chaleur, trop troublé lui aussi par ce qui a failli arriver et qui aurait très certainement changé leurs vies à tous du jour au lendemain.

Tout ce que je retiens de cette information, c’est que nous avons pris le contrôle de l’entreprise américaine plus vite que prévu et que nous allons pouvoir mettre très prochainement en place notre rachat en propre des laboratoires situés en France, ce n’est d’ailleurs plus qu’une histoire de signatures car personne dorénavant ne peut plus s’y opposer.

Je suis conscient que mon anonymat ne restera plus très longtemps à l’ordre du jour et qu’il va me falloir passer à la vitesse supérieure bien avant la date prévue, ça me gêne beaucoup ne serait-ce que pour mes amis qui sont encore loin d’avoir terminé leurs études.

Je ne serais pas étonné plus que ça d’avoir à les laisser quelques années alors qu’il me faudra certainement partir sous peine de mettre à mal leurs tranquillités actuelles.

Cette option ne m’enchante pas du tout et je vais devoir trouver un subterfuge qui garantira ma propre tranquillité sans pour autant m’éloigner trop d’eux car je sais bien qu’il me sera impossible de vivre sereinement dans ces conditions, étant trop attaché à eux pour ça.

J’estime avoir encore quelques mois pour y parvenir et je soupire en regardant autour de moi, surpris des regards fixés sur ma personne.

- Qu’est ce qui se passe ? J’ai un cheveu blanc ou quoi ?



2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (29 / 150) (Reims) (Lundi) (fin)


Frédéric sourit à mes paroles.

- Tu étais parti loin de nous il me semble ? Ça t’arrive de plus en plus souvent.
- Je réfléchissais à tout ce qui vient d’être dit et surtout des conséquences sur notre tranquillité, parce qu’il ne faut pas trop se faire d’illusions maintenant que les loups sont lâchés.
- (Aurélien) Remarque tu pourrais garder ton air Gogol et comme ça, ils te lâcheraient vite les baskets.
- (Guillaume) Ce n’est pas con comme idée, j’ai vu le « huitième jour » et le héros était trisomique ou autiste je ne sais plus exactement mais en tous les cas super-intelligent niveau maths mentales, je me rappelle qu’il arrivait à compter les cartes au casino.
- (Aurélien) C’est ce que je voulais dire tout à l’heure et en plus « Flo » n’aura pas vraiment à se forcer Hi ! Hi !

Je prends l’air le plus bête possible en louchant très fort.

- Je ne comprends pas tes allusions ??

Éclat de rire général qui fait du bien à tout le monde, Annie court rapidement jusqu’aux toilettes pour soulager sa vessie qui sinon va exploser.

- (Frédéric) Plus le secret de ton identité tardera et plus les gens y feront attention, Aurélien avait raison l’autre jour quand il en parlait et je commence à penser sincèrement qu’il vaudrait mieux que tu te découvres une bonne fois pour toutes pour que les curieux passent à autre chose.
- Pourtant Maurice est contre cette idée !!
- Oui, mais lui, il a ses ordres et doit s’y tenir.
- De toute façon ça arrivera bien assez tôt, les journaux cités par le journaliste vont aiguiser la curiosité des gens et avec internet il est très facile d’y avoir accès.
- (Annie) Vous dramatisez sûrement la situation, Florian est déjà connu de beaucoup de monde et encore personne jusque-là n’est venu nous déranger, peut être que quelque chose en lui le protège sans que nous nous en rendions compte qui sait ?
- (Frédéric) Tu as sans doute raison ma chérie, je m’en aperçois tous les jours que ce soit à la fac ou au CHU. Les gens qu’ils soient enseignants, élèves, malades ou faisant partie des services de l’hôpital, adorent Florian sans en aucune façon venir l’embêter et se contentent pour la plupart d’un petit geste de la main ou d’un sourire quand il passe près d’eux alors qu’ils pourraient lui pourrir la vie sans même s’en rendre compte.
- Donc vous croyez que ça continuera si mon nom venait à être dévoilé aux médias ?
- (Frédéric) Ah !! Parce que tu crois qu’aucun d’eux ne le connaît ? Je ne te savais pas aussi naïf mon garçon !! Mais ton identité est un secret de polichinelle, juste qu’une censure du gouvernement les empêche de le publier. La preuve en est encore ce soir, tu y crois toi à cette histoire de régie qui se serait mise en rideau juste à ce moment précis ? Et pourquoi du différé d’après toi alors que d’habitude ils n’hésitent pas à stopper un programme en cours, surtout quand il s’agit d’un flash spécial concernant la prise de parole d’un homme politique.
- Maurice serait là-dessous tu crois ?
- Et pas que lui !! Un homme seul même avec toute la puissance qu’il a ne pourrait arriver à un tel résultat s’il n’y avait pas derrière lui toute la machine politique du pays.
- Ouahh !!! Je suis aussi important que ça pour eux ?? J’y crois pas !!!
- Tu es un ingénu mon garçon, ton petit monde te suffit et tu ne t’intéresses à rien d’autre sauf quand ça concerne quelqu’un de tes proches et à ce moment-là tu es capable des plus grandes choses qui soient, André en est la preuve flagrante !! Pouvoir sortir en une nuit un médicament efficace alors que des milliers de gens travaillaient dessus depuis des lustres en s’y cassant les dents en est une preuve flagrante.
- Ils doivent avoir de bons dentistes Hi ! Hi !
- Tu vois tu recommences !!! On dirait que ton cerveau ne veut pas reconnaître ce que tu es réellement et tu t’en sors toujours par une pirouette pour prendre les choses au second degré.
- Je n’ai jamais demandé à être autrement que les autres et j’ai toujours fait en sorte de rester au niveau de ceux que je fréquente, je ne veux pas devenir une bête curieuse que l’on montrerait du doigt dès qu’on le verrait.
- Alors reste toi-même et montre-toi au monde comme tu es !! Un garçon honnête et amitieux qui ne souhaite que le bien de tous, tu verras alors que tout se passera bien.
- Et si tu te trompes du tout au tout ?


Frédéric sourit tendrement.

- Ça m’étonnerait beaucoup sais-tu ?
- (Aurélien) Montre en premier le Florian comique et gaffeur qui nous éclate de rire et tu verras que le reste n’aura plus autant d’importance ensuite, nous sommes tous bien placés pour savoir que ça fonctionne à merveille.
- (Damien) Rappelle-toi de la première fois qu’on t’a vu ? Nous nous demandions ce que pouvait bien être ce mec surdoué qui allait vivre chez nous et puis patatras !!! Voilà le lit qui s’effondre et nous montre un gamin pas si doué que ça Hi ! Hi !
- (Annie) Sauf qu’il l’a fait exprès justement pour que votre première rencontre se passe bien !!
- (Guillaume médusé) C’est vrai ???
- Ben oui !! Fallait bien détendre l’atmosphère !! Mettez-vous à ma place aussi, j’arrivais comme un cheveu sur la soupe dans la vie de trois garçons inconnus !! Fallait bien que je trouve une astuce pour briser la glace !!
- (Damien) Le reste aussi ?
- De quoi tu parles ?
- La présentation de Babar en live au petit déj par exemple ?

Je sens le feu me monter aux joues.

- Quand même pas, non !


Frédéric éclate de rire.

- Tu me rassures Hi ! Hi !





Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 03-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (30/150) (Mardi) (Afrique)


Taha se lève pour soulager une envie pressante, ça fait plusieurs nuits qu’il passe sans vraiment trouver le sommeil et il en connaît bien la raison, le départ de la tribu de son meilleur ami après qu’il lui en ait donné la raison le perturbe plus qu’il ne le voudrait.

Il s’en veut beaucoup d’avoir délaissé Naomé depuis son retour de France, même si ses raisons étaient compréhensibles et qu’il voulait rattraper le temps perdu avec son frère aîné, seulement voilà, le départ de son ami crée un vide affectif dont Taha n’aurait pas cru être imaginable avant d’y être confronté.

Dans son for intérieur, il était conscient des sentiments amoureux de Naomé et ça depuis le début de leurs expériences sexuelles quand il n’acceptait que Taha comme partenaire en ignorant complètement les autres garçons de la tribu qui s’adonnaient alors aux mêmes jeux de découverte de leurs corps.

Okoumé observe son fils depuis qu’il est sorti de la case, le visage fatigué de Taha l’a d’abord inquiété, pensant qu’il avait attrapé une des maladies des blancs et ce n’est qu’avec son bon sens légendaire, qu’il a compris l’absurdité de cette idée vu la façon dont les dieux lui ont soigné le pied.

Leurs yeux se croisent enfin et Taha vient saluer son père.

- Bonjour père !
- Bonjour mon fils, voudrais-tu me parler et me dire ce qui te préoccupe tellement que tu en perds le sommeil ?
- Naomé me manque père !
- C’est donc ça !! Il n’est pas loin et tu peux lui rendre visite quand tu en as envie, tu le sais bien pourtant.
- C’est plus compliqué que ça père ! Mon cœur saigne de son absence !

Okoumé fixe son fils visiblement troublé par ses dernières paroles.

- Éprouverais-tu des sentiments pour lui ?
- C’est mon meilleur ami père !
- Tu sais bien que ce n’est pas le sens de ma question fils !
- J’aime les filles père !
- Mais ??
- Je ne supporte pas de le savoir seul loin de nous, loin de moi.
- Vous étiez très proches toutes ses dernières années.
- C’était avant d’être un homme père !
- Je sais mon fils, seulement ces années t’ont marqué plus que tu ne veux te l’avouer et ce qu’a toujours éprouvé pour toi Naomé doit y être pour beaucoup, l’amour est toujours ressenti comme un don des dieux et nos cœurs n’en ressortent jamais sans blessure.
- Que dois-je faire père ?
- Un de tes amis blancs ne connaît-il pas cette situation ?
- (Taha sourit) Yuan n’est pas blanc père !
- La couleur de la peau importe peu, ce qu’il se tient et bat à l’intérieur est le même pour tout le monde.
- Crois-tu que je sois comme lui ?
- Seul ton cœur peut te répondre mon fils, as-tu déjà envisagé cette possibilité ?
- Bien sûr que non père ! Ce n’est pas dans les coutumes de la tribu.
- Les coutumes sont une chose mon fils, nous changeons tous et cela malgré elles, le monde qui nous entoure évolue en bien comme en mal et seul notre esprit nous guide dans ce qui nous semble juste.
- Je me sens perdu père !
- Je le vois bien mon fils, pourquoi crois-tu que nous avons cette discussion ? Parfois parler aide à comprendre, crois-tu que Naomé passe de bonnes nuits depuis qu’il est parti ? Crois-tu qu’il ne pense pas à toi lui aussi à chaque instant ? Crois-tu qu’il a quitté la tribu juste pour son bien ou pour que tu l’oublies et vives ta vie sans avoir son regard malheureux porté sur toi ?
- Pourquoi d’autre père ?
- C’est à toi mon fils de chercher les réponses, je me contente de te guider dans tes réflexions comme mon père l’a fait avant moi.
- Toi aussi père tu…
- Non mon fils, je n’ai jamais eu d’amitiés aussi fortes avec un garçon mais j’avais d’autres préoccupations comme tout jeune homme qui se cherche et mon père était là lui aussi pour m’aider à trouver ma voie, sans me juger mais avec l’écoute et l’envie que je trouve mon chemin.
- Et tu l’as trouvé père ?
- (Okoumé sourit) Oui et je lui en serais toujours reconnaissant !
- Ce n’est pas mal tu sais ? Avant mon voyage je voyais les choses différemment mais depuis j’ai connu des personnes bien qui m’ont fait comprendre certaines choses. Le bien et le mal ne sont que des mots utilisés pour juger, ils ne sont que le ressenti de ceux qui les prononcent et le reflet de leurs éducations ainsi que de leurs façons de vivre.
- Je sais mon fils, la clairière des pierres m’a donné l’occasion de revenir sur beaucoup d’idées préconçues. Nous ne trouvons pas mal de laisser mourir un des nôtres ou de tuer un ennemi si nous le jugeons nécessaire, d’autres ailleurs ne trouvent pas ça bien et seraient prêts à nous punir s’ils l’apprenaient, alors tu vois que rien n’est simple et que surtout nous évoluons différemment de nos pères.

Taha prend son père dans ses bras et le serre fortement.

- Je t’aime père !!


2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) (31/150) : (Mardi) (Ambassade américaine à Paris)


« Dix heures du matin »

- Halt !!
- L’ambassadeur a demandé à me rencontrer !!

Le soldat de faction jauge l’homme imposant qui se trouve devant lui, il prend la main courante posée sur le petit bureau de sa guérite.

- Monsieur Désmaré ?
- Lui-même !
- Puis je vérifier vos papiers monsieur ?
- Bien entendu ! Tenez les voilà !

Le soldat vérifie scrupuleusement la pièce d’identité et la rend à Maurice qui la range dans son portefeuille en souriant.

- Vous êtes attendu ! Veuillez vous rendre à l’accueil de l’ambassade s’il vous plaît, une hôtesse vous guidera jusqu’au bureau de monsieur l’ambassadeur.
- Merci beaucoup, bonne journée !
- A vous aussi monsieur !

Maurice traverse la cour bitumée jusqu’à l’entrée principale où deux soldats le saluent brièvement en lui ouvrant la porte, il arrive alors dans un vaste hall carrelé qu’il traverse de son pas assuré jusqu’à un bureau où une femme entre deux âges le reçoit avec un sourire charmant qu’il ne peut s’empêcher de rendre.

- Monsieur ?
- Désmaré ! Maurice Désmaré ! Je suis attendu.

La femme fait signe à deux hommes qui s’approchent d’eux l’air sévère.

- Nous allons vous conduire chez monsieur l’ambassadeur mais vous comprendrez qu’il nous faut vérifier avant que vous ne portez pas sur vous une arme quelconque ?
- Bien sûr ! C’est tout à fait normal, je vous suis messieurs !

Maurice connaît bien la procédure aussi a-t-il pris soin de ne rien porter sur lui qui demanderait explication, la fouille au corps se passe donc sans anicroche et avec rapidité, il se retrouve donc quelques minutes plus tard devant la même femme qui se lève en le voyant s’approcher d’elle.

- Monsieur l’ambassadeur vous attend, veuillez me suivre s’il vous plaît.

Deux escaliers et plusieurs couloirs plus tard, ils se retrouvent devant une porte imposante qu’un soldat ouvre en les saluant.

La femme en entrant en premier :

- Monsieur l’ambassadeur !! Voici monsieur Désmaré directeur de la DST.
- (Avec un fort accent) Laissez-nous merci !! Mais entrez donc monsieur Désmaré !! Je vous remercie d’avoir accepté ma demande aussi rapidement, asseyez-vous donc !! Prendrez-vous une tasse de café ?
- Volontiers oui !!

Pendant qu’ils boivent leur café les deux hommes se jaugent du regard, l’ambassadeur visiblement impressionné par la carrure tout en muscle de cet homme pourtant plus si jeune et Maurice découvrant lui aussi pour la première fois cet homme au charisme certain qui représente la grandeur américaine.

L’ambassadeur pose sa tasse et s’enfonce plus confortablement dans son fauteuil, attendant que son invité en fasse autant.

- Bien !! Connaissez-vous un dénommé Sacha Voltok ?
- Je ne crois pas avoir jamais entendu ce nom !!
- Nous non plus avant cette nuit figurez-vous !! Du moins pas sous son vrai nom !! Cet homme est entre autres un conseiller militaire russe d’une rare cruauté et il vient de quitter l’Afghanistan où il commandait à un important groupe de rebelles tchétchènes pour une étrange mission dans votre pays et nous tenions à vous en informer.
- (Maurice vivement intéressé) Le but de cette mission ?
- Nous en savons très peu, juste quelques bribes de phrases entendues quelques minutes avant son départ précipité mais qui avaient l’air d’avoir leurs importances.
- Voilà qui a l’air bien mystérieux en effet, je me dois de vous avouer que nous avons quelques différends en ce moment avec le FSB et que vos paroles ne m’étonnent qu’à moitié.
- Sans doute comprendrez-vous mieux alors ce que ces paroles impliquent pour votre pays.
- Si nous en venions aux faits monsieur l’ambassadeur ?
- J’y arrive !! Sachez qu’il y a une condition à l’aide que nous vous apportons, cet homme doit être jugé chez nous. Il a à son actif le meurtre d’un nombre impressionnant de nos hommes, c’est un malade qui prend plaisir à torturer ses victimes. Sommes-nous d’accord monsieur Désmaré ?
- Nous le sommes oui !! Du moins temps qu’il n’agit pas de la même façon sur un de nos ressortissants.
- Bien !! Je vois que nous nous comprenons !! Mais il serait peut-être préférable que ce soit la personne qui nous en a avertis qui vous fasse son rapport.

Il appuie alors sur un bouton et un soldat entre quasiment immédiatement dans le bureau, l’ambassadeur prend alors sa langue natale pour s’adresser à lui.

- « Do entered the soldier Massery please !! »


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (32/150) (Mardi) (Ambassade américaine à Paris) (suite)


Les deux hommes attendent en silence jusqu’au moment où la porte du bureau s’ouvre à nouveau laissant entrer un militaire semblant assez jeune, voire très jeune qui se raidit devant eux dans un salut exemplaire.

L’ambassadeur avec son accent à couper au couteau :

- Repos soldat !! Vous parlez Français il me semble ?
- Oui monsieur !! Mes parents le sont.

Maurice est agréablement surpris par cette voix sans accent et observe de plus près le garçon qui lui réveille quelque chose dans sa mémoire qu’il n’arrive pas à retrouver et qui finit par l’agacer suffisamment pour qu’il en soupire de frustration.

L’ambassadeur s’en rend compte et lui pose la question.

- Quelque chose qui ne va pas monsieur Désmaré ?
- Non !! Rassurez-vous, juste une impression de déjà-vu et dont je n’arrive pas à dénouer le fil.
- (L’ambassadeur sourit) Je connais, c’est frustrant !!
- (Maurice) Mais ça va me revenir !! Il me semble connaître ce jeune soldat c’est pour ça, avez-vous déjà séjourné dans notre pays jeune homme ?
- Non monsieur, c’est la première fois !
- (L’ambassadeur) Racontez à monsieur Désmaré l’histoire incroyable qu’il vous est arrivé soldat !!
- Bien monsieur !! Je m’appelle Antoine Massery et je suis affecté au corps médical de mon régiment comme infirmier, nous étions en intervention humanitaire dans un village Afghan quand nous avons connu un feu nourri et que la plupart des nôtres ont perdu la vie…

Antoine raconte alors dans le détail les quelques semaines qu’il a passé au milieu des rebelles, il ne passe rien sous silence même si certains passages le font de toute évidence rougir de gêne à les raconter.

Il termine par les derniers instants avant que Sacha ne le congédie.

- Je suis sorti de la tente le cœur serré de son départ, j’étais tombé amoureux de cet homme vous comprenez ? Youssef est sorti peu de temps après moi et je n’ai rien vu venir ensuite, je me suis senti empoigner par plusieurs de ses hommes et j’ai eu alors la peur de ma vie quand j’ai compris que Sacha venait de lui donner l’ordre de me tuer. J’ai crié, hurlé même, je l’ai appelé en lui implorant pitié et j’ai vu venir ma mort quand j’ai senti le couteau de combat passer durement le long de ma gorge. J’ai alors poussé un cri de pure terreur me croyant égorgé, une main s’est alors plaquée sur ma bouche et quand mes yeux se sont enfin ouverts, j’ai vu Youssef me faire signe de me taire. Ils m’ont ensuite traîné derrière une dune après avoir déversé sur le sable ainsi que sur mes vêtements, un seau de sang que j’ai appris peu de temps après être celui d’une chèvre égorgée tout exprès juste avant.

Maurice a écouté son histoire jusqu’au bout sans rien dire, il comprend les affres qu’a connues le garçon et digère avec difficulté l’ordre barbare qu’a donné son amant.

- Eh bien on peut dire que tu reviens de loin mon gars !! T’ont-ils expliqué pourquoi ils ont monté tout ça alors qu’il aurait été plus simple pour eux d’exécuter leurs ordres ?
- Youssef m’a dit qu’ils m’étaient redevables des soins que je leur ai prodigués pendant tout le temps de mon emprisonnement et qu’ils ne pouvaient ôter la vie à celui qu’ils considéraient un peu comme un frère, ayant appris à apprécier ma joie de vivre et ma gentillesse envers eux. J’avoue que j’ai été fortement surpris d’entendre ça de sa bouche alors qu’au tout début il insistait pour qu’on se débarrasse de moi.
- Et ensuite ?
- Deux hommes m’ont emmené jusque près d’un camp retranché de notre armée et j’ai pu rejoindre les miens qui m’ont vu arriver comme si j’étais un fantôme, ayant déjà prévenu au pays que j’avais certainement péri lors de l’accrochage. Ensuite j’ai pu faire mon rapport devant un officier du renseignement et je me suis retrouvé très vite dans un avion, je suis arrivé à l’ambassade au cours de la nuit.

L’ambassadeur qui lui aussi a écouté l’histoire du jeune militaire sans l’interrompre mais visiblement affecté par son récit qu’il n’avait pas entendu avec autant de précision lors de leur premier entretien tôt ce matin-là.

- Nous avons fait transférer ce jeune homme ici pour qu’il puisse témoigner devant vous, il sera ensuite renvoyé auprès de ses parents le temps qu’il se remette de tout ça et puisse reprendre son service dans notre armée.

Maurice fronce les sourcils :

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de le faire repartir maintenant, lui seul connaît ce Sacha et la description qu’il nous en a faite est insuffisante pour le retrouver à coup sûr !!
- Que suggérez-vous alors ?
- Qu’il nous soit affecté le temps de nos recherches, si bien sûr il est d’accord pour attendre le temps qu’il faudra avant de retrouver sa famille !! Qu’en pensez-vous mon garçon ?

Antoine est blanc comme un linge.

- Je ferai tout ce que vous me demanderez pour retrouver ce salop !!
- (L’ambassadeur) Je dois en avertir qui de droit et je vous donnerai la réponse de mon gouvernement, je ne pense pas qu’il y ait un blocage de notre part mais vous comprendrez que cette histoire suscite beaucoup de remous dans notre pays également. Les familles des soldats qui ont perdu la vie à cause de cet homme réclament vengeance.
- J’attendrais donc le feu vert de votre administration, puis je disposer d’un endroit d’où je pourrai contacter mes services en attendant votre décision ?
- Bien sûr !! Je crois comprendre à votre impatience que cette affaire est certainement beaucoup plus sérieuse qu’elle ne le semble au premier abord ? Ce Florian De Bierne semble quelqu’un d’une importance capitale pour que vous vous soyez déplacé aussi rapidement.

Maurice feint l’amusement :

- Ce n’est qu’une chèvre attachée à un arbre pour attirer les loups, rien de plus.
- Une chèvre ?? Je ne comprends pas cette expression ??
- Un appât si vous préférez !! Un quiproquo a attiré l’attention des Russes sur sa personne et nous a permis de remonter assez loin dans leur organisation implantée sur notre territoire, rien de plus.
- (L’ambassadeur sourit) Allons monsieur Désmaré !! Nous croyez-vous aussi stupide ?
- Je ne comprends pas excellence ??
- Disons que nous aussi nous avons nos sources. (L’ambassadeur se lève) Mais je comprends très bien que vous ayez vos « secrets », suivez-moi !! Je vous mène à un bureau où vous pourrez travailler tranquillement le temps que je vous donne la réponse à votre requête.


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (33/150) (Mardi) (Ambassade américaine à Paris) (fin)


Maurice s’installe dans le local qui a été mis à sa disposition, il récupère son téléphone et contacte aussitôt son adjoint en lui donnant des instructions précises.

- Quelque chose a cloché dans notre plan, ils se sont aperçus qu’il était arrivé quelque chose à Stanislas. Je ne sais pas jusqu’où ils sont remontés au juste mais nous ne pouvons prendre aucun risque, tu fais arrêter immédiatement tous leurs espions déjà découverts.
-…
- Tu m’as très bien entendu j’ai dit tous !! Tu fais surveiller les frontières et tout spécialement l’arrivée en France de chercheurs connus pour leurs travaux dans d’autres pays et qui parlent notre langue.
-…
- Victor va avoir de quoi faire mais nous n’avons plus le choix !! Fais surveiller également les gares et les aéroports, cherchez une personne voyageant seul, sexe masculin, un mètre quatre-vingt, soixante-quinze kilos, yeux vert et entre vingt et vingt-cinq ans, paraît qu’il ne fait pas son âge alors que nos hommes soient sur leurs gardes !!
-…
- Il pourrait les avoir teints alors ça ne sert à rien que je te donne cette information.
-…
- Sacha Voltok !! Regarde si tu trouves des renseignements à son sujet !! Il semble de la même trempe que Stanislas alors faites attention, il est extrêmement dangereux !!
-…
- Je n’ai que ça pour l’instant mais quelqu’un le connaît personnellement et je suis en cours de négociation avec les américains pour qu’il nous affecte ce garçon le temps de notre enquête. Trouve aussi tous les renseignements possibles sur ce garçon au cas où !
-…
- Je te raconterai ça plus en détail plus tard, pour l’instant contente toi de te renseigner sur son passé.
-…
- Antoine Massery !! C’est un américain de parents Français qui ont émigré avant sa naissance, vérifie également s’il n’a pas la bi-nationalité. À moins que ses parents n’en aient pas fait la demande ! Je veux connaître tout ce qu’il y a à savoir sur ce garçon !!
-…
- Non !! Il a l’air sincère, c’est juste que son visage me dit quelque chose et que je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.
-…
- Sûr que ça m’énerve Hi ! Hi ! Tu me connais bien je vois !!
-…
- Préviens nos hommes chargés de sa surveillance ainsi que Gérôme et Dorian, manquerait plus qu’il lui arrive quelque chose !!
-…
- J’attends ton rapport sur le jeune Antoine !!

Maurice raccroche et arpente la pièce nerveusement, l’arrivée de ce Sacha ne lui dit rien qui vaille et il cherche ce qui a bien pu merder pour que le FSB découvre aussi rapidement le pot aux roses, pourtant il était sûr de ses sources et répondait à chaque vacation radios avec les bons codes de reconnaissance.

- Putain de merde !! Et s’ils les changeaient à chaque fois !! Quel imbécile je fais de ne pas y avoir pensé !! Il doit bien se foutre de ma gueule le gros Igor !! Mais quel con je vous jure !!


Son téléphone retentit, il le sort de sa poche en le plaquant rageusement à son oreille.

- Oui !!!
-…
- Non, excuse-moi, juste que je viens de comprendre qu’ils devaient changer de code à chaque vacation !!!
-…
- Nos plans devront prendre la vitesse supérieure c’est tout !!
-…
- Ah !! Au moins quelque chose qui fonctionne !! Qu’est-ce que tu peux me dire sur lui ?
-…

Maurice est tellement étonné par ce qu’il apprend qu’il se laisse tomber sur son siège la bouche grande ouverte d’ahurissement.

- Tu es certain de tes sources ?
-…
- Je comprends mieux maintenant ce qui me turlupinait en voyant ce garçon !! Tu parles d’un scoop !! Maintenant que tu me le dis, ça me revient. Je me disais aussi que ce nom ne m’était pas inconnu et maintenant je comprends mieux ce que je trouvais bizarre en le regardant !! C’était ses yeux !! J’en connais un qui va faire une drôle de trombine crois-moi Hi ! Hi ! Enfin quand je dis un, je ferais mieux de dire trois Hi ! Hi ! Comme le monde est petit quand même, c’est incroyable !!



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 03-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (34/150) (Mardi après-midi) (Bureau du directeur de la DST)


***/***

« Milieu d’après-midi »

Maurice entre dans son bureau accompagné d’Antoine avec son paquetage sur le dos.

- Pose tes affaires dans un coin mon garçon, il va falloir qu’on s’occupe à t’habiller en civil sinon tu vas vite te faire repérer.
- C’est que je n’ai pas beaucoup d’argent, j’aide mes parents avec ma solde et je ne garde que le minimum pour mes besoins personnels.

Maurice sourit en se disant que le bon cœur et l’altruisme doivent tenir de famille.

- N’aie pas d’inquiétude là-dessus, c’est mon service qui prendra tout à sa charge le temps où tu seras avec nous.

Antoine sourit visiblement rassuré.

- Merci !!
- Tes parents sont français m’as-tu dit ? Tu dois avoir de la famille quelque part alors ?
- Apparemment non !! Mon père a perdu ses parents deux ans après avoir émigré aux États-Unis et ma mère est issue de… Comment c’est déjà ?? Ah oui !! La D-D-A-S-S je crois.
- Ah !! Désolé, je ne savais pas pour ta mère.
- Il n’y a pas de quoi vous savez, elle est très heureuse avec mon père. Ils se sont connus très jeune, mon père n’avait pas vingt ans quand il a quitté ses parents.
- Il prenait bien de leurs nouvelles quand même ?
- Pour tout vous dire s’il est parti c’est justement à cause d’eux, une dispute je crois. Il n’en parle pas trop parce qu’il regrette cette époque et quand il a été mis au courant pour l’accident, il ne s’est jamais vraiment pardonné de les avoir laissés seuls sans donner signe de vie.
- Connaissait-il l’existence de sa sœur ?

Antoine fait des yeux ronds qui font sourire Maurice malgré le contexte qui n’est pas des plus approprié, mais rien n’y fait et ce regard est tellement semblable à celui de Florian qu’il ne peut s’en empêcher bien malgré lui.

Heureusement Antoine n’y prend pas garde et s’exclame d’une voix visiblement incrédule.

- Une sœur ? Quelle sœur ?
- Hélène Massery épouse De Bierne !! Décédée quelques mois après avoir donné naissance à un fils, Florian De Bierne !!
- Le garçon que Sacha est venu espionner ?
- Lui-même et arrête de faire ses yeux là s’il te plaît Hi ! Hi ! Tu lui ressembles trop quand tu fais ça !!
- Comment est-ce possible ?
- Que tu aies les mêmes yeux de crapauds ?? Hi ! Hi !
- (Antoine sourit) Non !! Que j’aie eu une tante sans le savoir.
- C’est parce qu’elle est arrivée sur le tard, comme toi apparemment d’ailleurs et comme ton père ne parlait plus à ses parents, il ne l’a jamais su !!
- Ça devait être un bébé quand mes grands-parents sont morts ?
- Oui hélas !! C’est une des particularités malheureuses de ta famille on dirait bien.
- Elle aussi s’est retrouvée à la D-D-A-S-S ?
- Comme ta mère oui !!
- Florian est donc mon cousin au premier degré ?
- Chez nous on dit cousin germain, il sera aussi étonné que toi de l’apprendre.
- Il est orphelin lui aussi ?
- Hélas oui, ses parents sont morts d’un accident d’avion quand il n’avait que quelques mois.
- Il a aussi été à la D-D-A-S-S ?
- Heureusement non ! Il a toujours ses grands-parents qui l’ont pris en charge à la mort de leur fils.
- Quel âge il a ?
- À peu près comme toi, il va sur dix-neuf ans.
- Moi je les ai eus il y a deux mois !! Il me ressemble ?

Maurice éclate de rire.

- Pas vraiment non Hi ! Hi ! À part vos yeux, vous n’avez pas grand-chose en commun !! Physiquement je veux dire parce que si j’ai bien compris tu es attiré toi aussi par les garçons ?

Antoine rougit brusquement.

- Oui !! Personne n’était au courant jusqu’à maintenant et je ne sais pas comment les gens et surtout mes supérieurs vont réagir maintenant que j’ai dû le dire !! Je suis dans l’armée je vous rappelle !!
- Tu pourras toujours la quitter si les choses s’enveniment pour toi.
- Pour faire quoi ? Je n’ai pas encore terminé ma formation d’infirmier et si je perds mon job j’ai bien peur de ne jamais avoir mon diplôme.
- S’il y a une chose que je peux t’affirmer sans risque d’erreur, c’est que tu n’auras plus à t’inquiéter de ton avenir ni d’avoir à aider tes parents.
- Et pourquoi donc ?
- Parce que ton cousin ne le permettra pas !!
- Pfff !!! Rien ne dit qu’on s’entendra et qu’il en aura quelque chose à faire de savoir que j’existe !!
- Et toi tu en penses quoi ? Qu’est-ce que ça te fait de savoir que tu as un cousin de ton âge ?
- (Antoine sourit) J’ai trop envie de le connaître !! Je n’ai que mes parents comme famille !!
- Florian n’a que ses grands-parents, alors comment crois-tu qu’il réagira ? Comme toi certainement, je le connais bien et je suis sûr de ses réactions, attends-toi à avoir un pot de colle aux pattes mon garçon parce qu’il ne te lâchera pas comme ça, crois-moi Hi ! Hi !
- C’est terrible d’être seul vous savez !! J’ai des amis heureusement et s’il n’en a pas, je serai là pour lui vous pouvez en être certain.
- Heu !! Il a heureusement « quelques » amis lui aussi, tu auras l’occasion de faire leur connaissance puisque certains d’entre eux vivent à Paris.

Un instant de silence où chacun fait le point de ce qu’il vient d’apprendre, Antoine d’avoir un garçon de son âge comme cousin et Maurice de mettre en place son séjour parmi eux le temps nécessaire à l’enquête en cours.

Plusieurs choix s’offrent à lui dont un qui lui irait bien et qui ferait d’une pierre deux coups en protégeant également le jeune homme d’une rencontre fortuite d’avec son ancien amant.

- Tu vas passer ton séjour dans un hôpital militaire pas loin d’ici, Florian y passe une semaine par mois comme interne aspirant et mon fils y est actuellement affecté, tu pourras ainsi si tu le désires poursuivre tes études d’infirmiers pendant le temps où tu seras parmi nous. Je t’avouerai que cette solution me semble la meilleure pour ta sécurité parce que si Sacha débarque à Paris comme ça semble être le but de sa mission, il ne risque pas de te tomber dessus par hasard.

Antoine sourit reconnaissant que cet homme aussi important s’inquiète autant de sa sécurité.

- Ça me semble une bonne solution en effet et je ne serai pas dépaysé, une caserne en vaut bien une autre.
- L’ambiance de celle-là risque de te surprendre depuis que ton cousin y a mis sa patte Hi ! Hi !

Antoine commence sérieusement à se poser des questions sur son mystérieux cousin et n’a plus qu’une hâte, celle de le rencontrer pour voir enfin de quoi il a l’air.


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (35/150) (Mercredi) (Fac)


***/***

« Bureau du doyen »

Les cinq hommes désignés par l’académie pour veiller au bon déroulement des examens que va passer Florian, écoutent le doyen de la faculté avec un intérêt manifeste, ils sont arrivés la veille de la capitale où ils exercent leur métier d’enseignant et ont été les premiers surpris d’apprendre qu’ils avaient été désignés pour la surveillance d’un seul élève et ce bien avant la date officielle.

Le secret a bien été tenu jusqu’au bout et c’est donc avec un ahurissement total qu’ils apprennent l’identité de cet étudiant, le connaissant de nom depuis que certains de leurs collègues s’étaient déplacés l’année précédente pour lui donner des cours particuliers.

Le doyen comprend qu’ils n’en savent pas plus sur Florian et apprécie à sa juste valeur le choix de l’académie, la parfaite impartialité de ses hommes étant de ce fait assurée.

Il explique donc que ce ne sont en fait que des épreuves de rattrapage que l’étudiant doit passer suite à un arrêt involontaire de ses études pour cause familiale, mais aussi qu’il a insisté fortement au vu des capacités exceptionnelles que démontrait cet étudiant jusqu’alors et qu’il aurait été dommage de lui voir s’arrêter là une carrière qui s’annonçait prometteuse.

Apparemment l’histoire passe et ne serait-ce que la question qui les tarabuste du pourquoi les avoir fait venir eux, surtout de si loin, alors que certainement des professeurs en place auraient très certainement suffi et dont il répond par une excuse de son cru.


- Les professeurs de cette faculté n’auraient pas été entièrement impartiaux connaissant l’histoire de ce garçon.
- (Un des hommes avec étonnement) Nous n’avons qu’une mission de surveillance et non de correction pourtant ? Je ne vois pas ce que vient faire cette histoire d’impartialité.
- Vous comprendrez de quoi je veux parler quand vous serez seuls avec lui dans la salle d’examens, je ne vous en dis pas plus !! Chacun de vous a eu ses horaires ? Oui ? Rappelez-vous que dès qu’il signalera l’exercice terminé, vous devrez prévenir celui de vos collègues qui lui fera passer le suivant et ce afin de limiter la durée de l’ensemble de la session.

***/***

« Neuf heures à l’ouverture des portes »

Les premiers étudiants entrants dans le campus pour leurs premiers cours de la journée sourient en apercevant la chevelure rousse qui déboule à toute allure dans la cour principale, son sac à dos presque aussi grand que lui et le faisant toujours ressembler à un lycéen perdu dans une école qui n’est pas la sienne.

Seulement voilà !! Ils connaissent tous cette silhouette atypique qu’ils ont appris à apprécier et qui fait depuis presque deux ans la fierté de cet établissement et le sourire qui illumine leur visage est autant marqué par l’amusement que par l’extrême tendresse qu’ils éprouvent pour ce garçon jovial à l’intelligence hors normes.

***/***

J’arrive à moitié essoufflé dans la salle où je dois me rendre, heureusement je suis le premier arrivant et je peux donc reprendre ma respiration tranquillement en prenant place à une table et en déballant les quelques affaires dont j’aurais besoin pour cette première journée d’examens.

Un homme d’une quarantaine d’années avec un début d’embonpoint entre à son tour et reste un instant immobile en apercevant la crevette rousse qui pose sur lui un regard rieur complètement à l’opposé de ce à quoi il s’attendait en entrant dans la salle.

La jeunesse apparente et sans doute réelle du gamin l’étonne et occasionne cet effet de bug qui fait encore plus sourire le jeune rouquin visiblement amusé de faire autant d’effet.

- Vous êtes bien Florian De Bierne ?
- Oui monsieur !
- Très bien !! Nous allons donc pouvoir commencer.

L’homme ouvre son cartable et en sort une enveloppe scellée, il l’ouvre et en extrait une dizaine de folios sur lesquels il jette rapidement un coup d’œil, plus par curiosité qu’autre chose et constate avec un ahurissement manifeste que le questionnaire qu’il a sous les yeux est de l’ordre de ceux qui sont donnés en fin d’études à des étudiants de dernière année.

Son regard se reporte sur le garçon qui ne lui semble vraiment pas avoir la maturité nécessaire à ce genre de tests, encore moins devant les grimaces qu’il fait, semblant se moquer gentiment de son trouble.

- Si un point échappe à votre compréhension monsieur, n’hésitez pas à m’en parler Hi ! Hi !
- Très drôle vraiment !! Nous verrons d’ici les deux heures qui vous sont allouées, si vous aurez toujours le même sourire aux lèvres.
- Je ne parlais pas de ce qu’il y a sur ses feuilles monsieur, excusez-moi si vous avez pensé que je me moquais de vous mais c’était surtout sur l’expression d’incompréhension que vous exprimiez à l’instant en en lisant le contenu.

L’homme retrouve le sourire en acceptant de croire à la véracité des paroles du garçon.

- C’est juste que je suis fortement étonné de ton sujet d’examen qui me paraît ne pas correspondre à tes années d’études.
- Ne vous inquiétez pas pour moi, je suis parfaitement au courant du fait.
- Bien !!

Il s’avance et dépose les feuillets sur la table, regarde l’heure à sa montre.

- Tu as donc deux heures à compter de maintenant.

L’homme va s’asseoir à une table et sort un journal qu’il commence à feuilleter, jetant de temps à autre un coup d’œil vers celui qu’il prend pour un gamin.

La lecture du journal devient vite la dernière chose auquel il s’intéresse, la mine souriante du garçon qui aligne les lignes d’écriture à une vitesse folle sans paraître hésiter un seul instant commence à l’interpeller et il ne peut s’empêcher de se lever pour aller constater de visu ce qu’il peut bien écrire avec autant d’assurance.

Ce n’est qu’en s’approchant suffisamment du garçon qu’il entend la chanson que celui-ci interprète en sourdine tout en écrivant, il se retient de rire et écoute subjugué cette voix manquant horriblement de justesse mais démontrant mieux que quoique ce soit d’autre la décontraction naturelle avec laquelle il aborde cet examen pourtant des plus ardus.

D’une voix presque imperceptible :

- J’aime ! J’aime ! J’aime ! J’aime tes genoux !! Le reste je m’en fous !!

Il s’éloigne alors pour ne plus entendre cette voix qui sinon va l’écrouler de rire et lui faire perdre toute la rigueur de sa fonction.






Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 03-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (36/150) (Mercredi) (Fac) (fin)


Il replonge alors dans son journal, plus pour garder une apparence sérieuse que par la véritable envie de le parcourir car son sourire ne parvient pas à quitter son visage durant les longues minutes qui suivent.

Ce n’est qu’après un temps qui lui paraît très court que la voix du garçon lui fait lever les yeux sur lui et qu’il le voit les mains posées sagement sur son bureau.

- J’ai terminé monsieur !

Le surveillant regarde sa montre et a un sursaut de surprise.

- Tu es sûr ?? Il te reste encore plus d’une heure !!
- Oui c’est bon !! Je pense avoir suffisamment développé les sujets, en rajouter ne ferait qu’alourdir les réponses et n’amènerait rien de plus.

L’homme reprend son cartable pour en sortir une grande enveloppe où il note le temps de remise des feuillets qu’il prend alors de sur le bureau du garçon et les glisse à l’intérieur pour enfin refermer l’enveloppe et la remettre dans son cartable non sans jeter un nouveau coup d’œil au gamin qui ne se dépare pas de son sourire.

***/***

« Fin d’après-midi, salle d’examens »

Les cinq hommes rient aux éclats les yeux fixés sur ce garçon qui avec une désinvolture incroyable couche ses réponses sur le papier tout en faisant des clowneries dignes du meilleur burlesque qu’ils n’ont jamais vu.

Depuis la première heure de la matinée jusqu’au moment où le cinquième des surveillants est entré dans la salle, montrant l’étonnement d’y voir ses collègues et surtout de comprendre qu’ils n’ont pas l’intention de quitter la pièce, les yeux rougis par les larmes. Ce ne sont que des fous rires indescriptibles qui les prennent au ventre, aussi bien dus à cette voix de fausset qui maintenant entonne les chansons issues de répertoires les plus surprenants allant du « Félicie aussi » de Fernandel à « Ne te mets pas les doigts dans le nez Aglaé » d’ils ne savent plus qui, qu’aux trémoussements irrésistibles du corps de cet énergumène au visage lunaire et rieur.

Alain Dupré le doyen ainsi qu’un certain nombre de professeurs sont dans le même état à écouter depuis un bon moment déjà dans le couloir les frasques et surtout les fous rires communicatifs des surveillants qui apparemment ont perdu toutes superbes et se lâchent sans retenue.

***/***

« Dans le bureau du doyen, remise des enveloppes en attente de correction »

Alain observe attentivement les cinq hommes qui de toute évidence gardent encore en mémoires certains passages croustillants de la journée étant donné l’extrême amusement que leurs visages expriment encore même après que Florian soit reparti depuis maintenant plus d’une heure.

- (Alain) Vous comprenez maintenant mes paroles de ce matin Hi ! Hi !
- (Le premier surveillant) Ce gamin est incroyable !!
- (Un autre surveillant) C’est un comique né !!
- (Alain) Mine de rien il a quand même gagné presque une journée sur les trois prévues !!
- (Le premier surveillant) J’ai lu quelques passages de ses réponses et croyez-moi c’est quelque chose !!! Il tient son sujet aussi bien que le meilleur que je connaisse et quand je dis aussi bien, c’est juste pour ne pas vexer celui auquel je fais mention.
- (Alain) Vous n’aviez vraiment jamais entendu parler de lui ?
- (Un surveillant) Jamais, non !!
- (Alain) Pourtant dans notre milieu, beaucoup en font des gorges chaudes et pas qu’au niveau des connaissances théoriques, en pratique il a déjà sa petite notoriété sachez-le !!
- (Le premier surveillant ahuri) Ne me dites pas que ce garçon opère déjà à son âge ?
- Non seulement je vous le dis, mais en plus c’est le meilleur chirurgien que je n’ai jamais vu !! Allez donc faire un tour au CHU de cette ville et vous comprendrez !!

Les cinq Parisiens se regardent visiblement interloqués des paroles de cet homme qui ne prêtent pourtant pas à la plaisanterie, ils prennent congé au vu de l’heure tardive en se promettant d’être plus attentifs le lendemain, lors des derniers examens du jeune Florian et surtout à ses réponses sur les sujets de pointes qu’il lui reste encore à développer.

***/***

« Ce soir-là chez les Viala »

Annie voit rentrer Florian et s’enquiert aussitôt du déroulement de sa journée.

- Alors ?? Pas trop stressé de ta journée ?
- Pas du tout au contraire, c’était assez marrant Hi ! Hi !

Annie sourit tendrement :

- Venant de toi ça ne m’étonne pas vraiment !! Je me rappelle quand c’était moi et je n’avais pas cette mine réjouie que je vois sur ton visage crois-moi.
- Tu sais bien que pour moi tout ça est trop facile, il faudrait que ce soit moi qui écrive les questions pour que j’y trouve un semblant de piquant.
- Quel effet ça fait d’être bientôt appelé docteur ? Tu dois être fier de toi ?
- Pour ce que ça va changer !! Juste que maintenant j’aurai droit de signer mes ordonnances Hi ! Hi !
- C’est surtout que ça va te libérer du temps, la fac ne t’apportait pas grand-chose reconnais-le !
- Et bien si justement, détrompe-toi !! C’était un moment privilégié pour moi de pouvoir profiter de mes amis tranquillement et aussi d’être en contact avec d’autres jeunes, l’ambiance va me manquer sois en sûre.
- Pourquoi ne postules-tu pas pour un poste de professeur alors ? Frédéric a beaucoup changé depuis qu’il a repris ses cours.
- Ça me tenterait bien si je n’avais pas autant de choses à faire, d’ailleurs j’ai pris une décision à laquelle je vais me tenir. Celle d’avoir mes week-ends pour moi et mes amis et tant pis si ça ne plaît pas à tout le monde. Le dimanche ne me laisse pas suffisamment de temps pour vraiment faire ce que j’ai envie, que ce soit un long déplacement ou même une sortie un peu plus tardive.
- C’est une bonne décision mon chéri, profite de ta jeunesse pendant que tu en as l’occasion et je pense que cette décision devrait faire énormément plaisir à tous ceux qui ne demandent que ça de t’avoir plus avec eux.
- En parlant de ça, ils sont où les Daltons ?
- Guillaume et Damien sont chez Anthony et Aurélien est parti voir Julien, ils semblent vraiment beaucoup s’apprécier ces deux-là.
- J’avais déjà remarqué et c’est cool !! « Ju » est un garçon très bien tu sais ? Aurélien a été très affecté quand il a eu son accident avec « Maxou ».
- Les amitiés que vous avez nouées sont formidables, j’aurais bien aimé moi aussi avoir de tels amis.
- Tiens oui au fait !! Je ne t’ai jamais vu inviter quelqu’un ?
- Mon travail me prend beaucoup de temps et puis il y a vous tous, sans compter le temps que nous avons passé à Paris. J’ai sans doute délaissé un peu trop mes anciennes copines et maintenant j’ai perdu tous contacts avec elles, c’est le lot de beaucoup de personnes en prenant de l’âge.
- Tu comprends alors pourquoi je tiens trop à mes amis pour que ça m’arrive ?
- Ne serait-ce pas la raison réelle de ce projet ?

Je souris car quelque part je sais qu’elle a raison.

- Tu dois être très forte dans ton métier !! Tu as raison, imagine la vie que ce sera là-bas !! Nous serons tous réunis pour venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin tout en étant ensemble, un rêve quoi !!

Annie prend le garçon dans ses bras et le câline un long moment appréciant que celui-ci se love contre elle toujours quémandeur malgré son âge de ces instants intenses en émotions affectives.

Elle l’embrasse sur le front, deux larmes mouillant ses yeux.

- Ne change surtout pas mon chéri !!


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (37/150) (Jeudi) (Aix)


« Huit heures du matin, chez les De Bierne »

Maryse entend amusée les pas qui dévalent l’escalier et qui lui en rappellent d’autres à une époque encore pas si éloignée, elle s’écarte juste à temps de la porte de la cuisine quand celle-ci s’ouvre et qu’un Raphaël encore en boxer l’attrape par la taille pour lui faire faire un tour sur lui-même en l’embrassant.

- Bonjour mamie !!
- Bonjour mon grand, mais pose-moi à terre s’il te plaît !! Tu me donnes le tournis !! Assieds-toi plutôt que je te serve ton petit-déjeuner Hi ! Hi !
- Papy dort encore ?
- Bien sûr que non, il est déjà dans sa resserre à bricoler.
- Tu es au courant de la dernière idée de Florian ?
- Thomas m’en a parlé hier quand il repartait pour la gare.
- Il est fou de faire ça !!
- Mais non au contraire !! Si nous y avions pensé, ce serait déjà fait, à quoi sert l’argent si c’est pour ne pas s’en servir, tu veux bien me le dire ?
- Oui mais c’est le sien, il n’était pas obligé de le dépenser pour nous.
- Vous êtes ses amis et même beaucoup plus pour quelques-uns dont tu fais partie il me semble ?
- C’est vrai !!
- Alors profite de cette aubaine qui vous permettra de vous retrouver plus souvent, tu manques beaucoup à mon petit-fils tu sais Raphaël ?

Raphaël lève les yeux vers elle en posant son bol.

- C’est lui qui te l’a dit ? Quand ça ?
- C’est Thomas qui m’en a parlé hier, Florian le lui aurait avoué à un moment où il ne se sentait pas très bien. Ce sont les paroles de Thomas qui était même surpris que ce soit aussi fort, apparemment Florian t’aime beaucoup plus qu’il n’y paraît.
- (Raphaël sourit) Normal aussi mamie !!

Maryse sourit à son tour.

- Ah oui ?

Le jeune rouquin se lève et se plante devant la grand-mère toujours souriante.

- T’as vu la bête !!
- Elle ferait bien d’aller s’habiller la bête Hi ! Hi ! Sinon elle va finir par se mettre en retard pour la fac la bête !!

Maryse regarde Raphaël remonter dans sa chambre aussi vite qu’il en était descendu, elle admire malgré elle le physique tout en muscle de ce beau garçon qu’elle a pris en affection dès la première minute où il lui est apparu et comprend très bien l’attachement qu’a pour lui son petit-fils.

Elle range la table des restes du petit-déjeuner, n’aimant pas que les choses traînent, quand le téléphone retentit dans l’entrée.

- Allô !!
-…
- Ah ! C’est vous Maurice ?
-…
- (Étonnée) Là !! Maintenant ??
-…
- Bien sûr nous serons là, mais qu’est ce qui peut être assez urgent pour vous faire faire un si long trajet en pleine semaine ? Il n’est rien arrivé à Florian quand même ??
-…
- Vous ? Qui ça vous ?
-…
- Vous êtes bien secret d’un seul coup !! Qu’est-ce que c’est cette fois-ci ?
-…
- Je peux lui demander de venir, Philippe sera de toute façon heureux de vous voir mais vous mettez ma curiosité à rude épreuve là !! Dites-moi ce qui vous amène sinon je vais m’inquiéter en vous attendant.
-…
- Si vous le dites !! Vous comptez arriver vers quelle heure ?
-…
- Déjà ? Entendu nous déjeunerons tous ensemble comme ça.
-…
- Vous n’arrivez pas seul ? C’est ce que j’avais cru comprendre !! Ce n’est pas un problème dès l’instant que je suis au courant, à tout à l’heure donc ! Faites bonne route.
-…

Maryse raccroche la mine soucieuse, cet appel de Maurice même si il lui a dit de ne pas s’inquiéter n’est quand même pas dans ses habitudes et cette nouvelle qu’il préfère leur donner de vive voix l’interpelle quand même.

Elle appelle donc Philippe pour lui demander de venir partager le repas de midi en lui expliquant que c’est une demande de Maurice sans qu’elle n’en sache plus et ensuite va rejoindre son mari pour l’en avertir à son tour.

Raphaël a entendu la fin de la conversation de Maryse avec Philippe et prévient Thomas par texto en prenant le bus qui l’emmène chaque jour à la fac.

***/***

« Texto »

Maurice vient chez papy à midi et demande à Philippe d’être présent, je n’ai pas trop compris mais ça m’inquiète un peu.

Bisous

***/***

Thomas entend le bip d’arrivée du texto, il s’excuse auprès de ses collègues et prend un peu de recul pour le lire, il fronce les sourcils et répond à son ami.

***/***

« Réponse »

Je vais me libérer ce midi pour voir ce qu’il en est, je te tiens au courant.

Bisous

***/***

« Onze heures quarante-cinq devant chez les De Bierne »

Une porte de voiture claque devant leur pavillon et Michel traverse rapidement le jardin pour accueillir ses visiteurs, il serre la main à Maurice tout en observant avec curiosité le jeune homme qui l’accompagne.

Antoine sourit timidement au vieil homme, ému de rencontrer un membre même éloigné d’une famille qu’il ne pensait plus avoir.

Michel répond à ce sourire et son regard se fixe sur celui du garçon, quelque chose le trouble qu’il n’arrive pas à comprendre.

Maurice de toute évidence s’en amuse beaucoup et prend la parole en souriant à son tour.

- Michel laisse-moi te présenter ton petit-neveu Antoine Massery !! Antoine je te présente ton grand-oncle Michel De Bierne.


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (38/150) (Jeudi) (Aix) (suite)


- (Antoine d’une voix émue) Bonjour mon oncle, heureux de faire votre connaissance.

Michel fixe Maurice ébahi.

- Comment est-ce possible ??
- (Maurice) Peut-être serions-nous mieux à l’intérieur pour parler de tout ça ?
- Bien sûr suis-je bête !! Si vous voulez bien me suivre ?

Michel entre chez lui et sourit à sa femme qui les regarde entrer avec curiosité, l’air bizarre de son mari dont le regard reste le plus souvent fixé sur le jeune garçon accompagnant Maurice lui pose plein de questions sur qui il peut bien être et c’est encore une fois ce même Maurice qui prend la parole, trop amusé par la situation pour laisser Michel le faire avant lui.

- Antoine voici ta grand-tante Maryse De Bierne.

Maryse est tellement surprise qu’elle en perd la parole, Antoine toujours souriant s’approche d’elle et l’embrasse chaleureusement.

- Bonjour ma tante !! Je suis tout autant surpris que vous semblez l’être vous savez ? J’ignorais tout de cette branche de ma famille venant du côté de mon père, d’ailleurs pour être complètement honnête, j’ignorais avoir une quelconque famille à part mes parents.
- (Michel) Ton père s’appelle comment ?
- Adrien Massery mon oncle !

Devant l’incompréhension qu’il lit sur les visages du vieux couple, Maurice sort une petite liasse de papiers qui ne sont pas moins que des copies d’actes de naissance qui prouvent la filiation du jeune Antoine et surtout font état de la naissance d’Hélène Massery comme deuxième enfant du couple Massery décédé très peu de temps après sa naissance.

- Prenez le temps de lire ces documents, ils répondront je pense à déjà pas mal de questions que vous vous posez en ce moment.

Maryse et Michel s’assoient donc en prenant connaissance du petit dossier préparer par Maurice, la porte d’entrée s’ouvre faisant apparaître Thomas accompagné de Philippe qui arrivait au même moment.

Antoine détache son regard du vieux couple, il relève la tête et se tourne vers les nouveaux arrivants, la vue de Thomas lui fait un tel effet que ses yeux s’arrondissent d’une façon si comique qu’elle amène un éclat de rire du beau blond qui détaille le nouvel arrivant avec curiosité.

Philippe observe toute la scène se déroulant sous ses yeux, son esprit d’analyse tourne à fond et surtout deux choses en particulier, les papiers posés sur la table qu’il reconnaît pour ce qu’ils sont et la face de têtard ébloui du jeune garçon qui visiblement est tombé comme tant d’autres sous le charme de Thomas, mais surtout ressemblant en tout point à un autre regard tout aussi comique mais venant d’une personne que Philippe ne connaît que trop bien.

- Il ne reniera pas sa famille celui-là Hi ! Hi !

Un silence total suit ces paroles et à part le sourire convenu de Maurice, les visages des quatre autres personnes dans la pièce se tournent vers Philippe avec une expression de surprise qui lui amène un nouvel éclat de rire.

- Je ne savais pas que « Flo » avait un garçon de son âge dans sa famille, mais le sait-il seulement ? À voir vos têtes il me semble que c’est également une découverte pour vous tous !

Maurice fait un clin d’œil à Philippe, le fait de l’avoir fait venir était justement pour connaître le ressenti de cet homme sur le jeune Antoine et il ne l’a pas déçu car dès le premier contact, il a déjà deviné qu’un lien filial très proche existe entre son protégé et la famille De Bierne.

- Les yeux ??
- (Philippe) C’est évident une fois qu’on le sait !! Mais c’était flagrant quand comme tout à l’heure ce jeune homme a eu la « têtard attitude » devant Thomas.

Pendant toute la durée des explications de Maurice sur ce qu’il lui a fait connaître Antoine et le but de sa venue en France, jusqu’à comprendre qui il était ainsi que l’étonnante coïncidence qui en fait un parent de celui dont il était justement venu pour avertir qu’il courait un danger ; Thomas le détaille de la tête aux pieds, cherchant d’autres points communs physiques avec Florian et n’en trouvant pas d’aussi flagrant que ce regard perçant d’un vert tout aussi troublant, pouvant aussi s’écarquiller de cette façon si spéciale et comique au moment d’un étonnement intense.

Antoine surprend plusieurs fois les regards portés sur lui par cet apollon blond qui lui amènent les frissons dans tout le corps, il lui sourit timidement n’étant pas encore à son aise en présence de tous ces inconnus.

- (Thomas) J’en connais un qui va choper ton air de grenouille attardé quand il va savoir que tu existes Hi ! Hi !
- (Antoine troublé) Et toi tu es qui ?
- Excuse de ne pas m’être présenté !! Je suis Thomas l’ami de Florian.
- Un ami tu veux dire ?
- Aussi oui mais surtout « l’ami » avec un grand « A ».

Petite grimace de déception.

- Il en a de la chance !!

Antoine regrette aussitôt ses paroles qui lui ont échappé et rougit violemment.

- Excuse-moi, ça m’a échappé !!

Thomas sourit en comprenant qu’Antoine tout comme son cousin ne sera pas celui qui mettra au monde la prochaine génération d’une famille déjà si peu nombreuse qu’elle risque même de disparaître faute d’héritiers.

- Il n’y a pas de mal Hi ! Hi ! Je prends ça pour un compliment mais sache que celui qui a le plus de chance c’est moi.

Antoine se sent bien avec ce garçon sympathique et il envoie alors une petite pique amicale.

- Serait-ce possible qu’il soit aussi beau que moi ??
- On ne peut pas dire que vous ayez grand-chose en commun à part vos yeux tu sais ?? Mais je reconnais volontiers que tu ne manques pas d’attraits toi non plus, maintenant attends de rencontrer Florian et tu comprendras mieux de quoi je parle.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 03-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (39/150) (Jeudi) (Aix) (suite)


« Quelque temps plus tard pendant le repas »

Il est déjà presque treize heures quand ils se mettent tous à table, les explications tout comme les questions sur la vie du jeune Antoine leur ayant fait oublier complètement l’heure du repas.

Michel et Maryse sont visiblement ravis de recevoir et de découvrir un garçon qui leur semble charmant, la surprise d’apprendre que leur Hélène qu’ils croyaient tout comme elle d’ailleurs orpheline, avait en fait un frère d’une vingtaine d’années plus vieux qu’elle et dont personne ne leur avait fait mention.

Les dernières questions plus personnelles cette fois se font pendant le repas et Antoine essaie d’y répondre du mieux qu’il peut, n’en sachant finalement pas beaucoup plus qu’eux.

- (Michel) Ton père n’est donc pas venu à l’enterrement de ses parents ?
- (Antoine) Tout ce que mes parents m’ont raconté de cette période de leur vie, c’est qu’ils tiraient la chandelle par les deux bouts et que leur moyen ne leur permettait pas un tel voyage.
- (Michel) Je veux bien l’admettre mais ils ont dû recevoir une demande de tutorat pour le bébé survivant ?
- (Antoine) Je suis certain que s’ils avaient reçu un tel document, mes parents auraient fait le nécessaire même démuni comme ils l’étaient. C’est une période assez sombre pour eux, j’ai même la conviction qu’ils ne devaient pas avoir de quoi se payer un logement et qu’ils squattaient çà et là en changeant souvent de région.
- (Maryse) Mon pauvre enfant !! Ça ne devait pas être une vie pour toi ?
- (Antoine) Je n’ai pas connu cette époque ma tante, c’est peut-être pour ça que je suis arrivé très tard dans leur vie. J’ai eu une enfance comme tout le monde et heureuse rassurez-vous !
- (Maurice) Je suis peut-être trop curieux de choses qui ne me regardent pas mais je me demande quand même pourquoi le plus gros de ta solde va pour les aider ? C’est toi qui me l’as dit rappelle-toi !
- La retraite de mon père n’est pas suffisante, en plus il est atteint depuis quelques années d’une maladie qui ne lui permet plus de trouver un travail d’appoint, je les aide du mieux que je peux et c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai dû arrêter mes études et entrer dans l’armée.
- (Michel) Tes parents doivent être fiers d’avoir un fils tel que toi !!
- (Antoine sourit) C’est moi qui suis fier d’avoir de tels parents mon oncle.
- (Thomas ému) Il souffre de quoi ton père ?

Les yeux d’Antoine s’embuent et font aussitôt regretter à Thomas d’avoir été aussi curieux.

- Si c’est trop dur tu n’es pas obligé de répondre, excuse-moi d’avoir été aussi curieux.
- Mon père a longtemps été alcoolique, c’est d’ailleurs ce qui a occasionné la brouille d’avec ses parents et maintenant il en paie les conséquences, son foie ne fonctionne plus correctement et le temps d’attente pour une greffe est très long.

Un silence gêné plonge chaque convive dans son assiette, Antoine essuie ses yeux mais la tristesse voire la détresse se lit à livre ouvert sur son visage.

- (Michel) Pouvons-nous l’aider ? A-t-il besoin d’argent ?

Antoine fixe le vieil homme les yeux rougis :

- Seul un miracle pourrait l’aider, les médecins nous ont prévenus que même une greffe arriverait sûrement trop tard. Il est très fatigué et l’opération si elle a lieu est très lourde pour son âge.
- (Maryse) Peut-être devrait-il venir en France ?
- (Antoine) Vos médecins ne sont pas meilleurs que chez nous vous savez !!
- (Michel) Justement c’est là où tu te trompes mon garçon, nous connaissons quelqu’un qui fait des miracles et qui remettra ton père sur pied en un rien de temps.

Antoine avec une lueur d’espoir :

- Pourquoi ferait-il ça ? Nous ne sommes pas riches et je ne suis pas certain que notre mutuelle prendrait en charge une intervention faite à l’étranger.

Michel regarde Maurice l’œil interrogatif, attendant qu’il donne son feu vert à ce qu’il compte dire à son petit-neveu et sourit quand il le voit acquiescer brièvement.

- C’est de ton cousin Florian que nous parlons et je ne pense pas qu’il refuserait de venir en aide à son oncle, déjà que quand il va apprendre qu’il existe ainsi que toi et sa tante, ça va pas être facile de le tenir Hi ! Hi !
- (Antoine ahuri) C’est quoi cette histoire ?
- (Michel avec tendresse) Monte dans la chambre de Florian avec Thomas, il t’expliquera ce que tu veux savoir et pendant ce temps-là nous verrons avec Maurice comment nous pouvons agir sans mettre à mal l’enquête en cours.

Thomas se lève et fait signe à Antoine de le suivre, ils montent l’escalier jusqu’à la chambre où vit maintenant Raphaël et s’enferment à l’intérieur, Antoine regarde l’agencement de la pièce en souriant.

- C’est une chambre d’ados ?
- Ton cousin reste un grand ado tu verras Hi ! Hi ! Et celui qui habite cette chambre en ce moment n’est pas mieux que lui.
- Quelqu’un de sa famille ?
- Florian n’a pas de famille à part ses grands-parents, Raphaël est l’ami de Florian et s’il vit ici c’est parce qu’il est en fac à Aix.
- (Antoine sursaute) Un ami tu veux dire cette fois ??
- (Thomas sourit) Aussi oui mais Raphaël est plus que ça, disons qu’il est également notre petit ami.
- (Antoine sur le cul) Wouff !!! Vous en avez encore beaucoup des comme ça ?
- (Thomas amusé de son trouble) Deux autres oui !! Peut-être même bientôt trois Hi ! Hi !
- Eh bien !! Vous ne devez pas vous ennuyer, parole !! Je ne savais pas les Français avoir des mœurs aussi… « débridés ».
- C’est un reproche ?
- Non juste une constatation !! Maintenant je ne suis pas sûr que ça tienne longtemps ce genre d’affaire, déjà à deux ce n’est pas facile et je suis bien placé pour en parler !!
- Tu étais vraiment amoureux de ce Sacha alors ?
- (Antoine se raidit) Oui !! Mais c’est terminé maintenant, il a donné l’ordre de m’abattre sans remords alors que le soir même nous avions fait l’amour comme des fous.
- (Thomas livide) Il t’a sûrement menti tout du long, ce n’est pas possible autrement ! Quand on aime quelqu’un, on ne le condamne pas à mort comme ça.
- C’est pourtant ce qu’il a fait !! Je le hais maintenant et j’espère pouvoir le lui dire en face.
- Je te comprends, mais ce n’est pas parce que tu as connu ça qu’il ne faut plus croire en l’amour. Tu émettais un doute tout à l’heure sur ce que nous éprouvons mes amis et moi et crois-moi sur parole, ça n’a rien à voir !! J’aime Florian plus que tout et ce que nous partageons avec nos autres amis n’est pas loin d’être aussi fort, tu t’en rendras compte par toi-même avec le temps.
- Je suis américain rappelle-toi et sitôt cette mission terminée je devrais retourner chez moi, alors le temps n’est pas ce dont je dispose le plus.

Thomas le prend par l’épaule, les deux garçons se fixent dans les yeux un long moment.

- Attends de connaître Florian et nous reparlerons ensuite de ton envie de retourner chez toi.


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (40 / 150) (Jeudi) (Aix) (fin)


Antoine en a les yeux qui s’arrondissent d’étonnement aux paroles visiblement sérieuses de ce grand blond au contact de qui il se sent tout bizarre, il connaît cette impression et c’est avec un réel effort de volonté qu’il se détache de lui en reculant de quelques pas afin de prendre suffisamment de distance pour retrouver un semblant de maîtrise de lui.

Thomas bien sûr s’en aperçoit et comprend le manque affectif de ce jeune gars ainsi que la gêne que ça lui occasionne auprès du petit ami de son cousin, il décide alors d’en revenir au but de leur présence dans la chambre.

- Florian peut vraiment soigner ton père, c’est un médecin réputé chez nous qui n’a encore jamais connu de ratés dans tous les actes pourtant pas faciles qu’il a pratiqués depuis qu’il exerce.
- Tu sais bien que c’est impossible !! Il est plus jeune que moi et il ne devrait même pas être autorisé à pratiquer.
- Justement Antoine !! Pose toi alors la bonne question du pourquoi on le laisse faire !! Maintenant si tu me donnes ta parole que rien de notre conversation ne sortira d’ici, je vais te révéler un secret sur ton cousin. Un secret tellement incroyable que tu comprendras ensuite mieux la raison de la présence d’un homme aussi important que Maurice dans sa vie.
- Maurice m’a déjà tout révélé sur cette raison.
- (Thomas étonné) Ah oui !! Vraiment ??
- Mon cousin n’est qu’un leurre qu’il met sous le nez des Russes pour démanteler leur organisation voilà tout.
- Et tu y as cru ?? Crois-tu vraiment que les ruskoffs sont aussi débiles pour tomber dans un piège aussi gros ? Ils ont déjà perdu pas mal d’hommes depuis quelques mois et certains de nos amis ont même failli se faire enlever parce qu’ils étaient proches de « Flo », si Raphaël était là il pourrait te raconter ce qui a failli lui arriver et sans l’intervention de ton cousin ainsi que de quelques-uns de ses « amis », il ne serait sans doute plus là mais emballer dans un drap au fond de l’océan.

Antoine reste figer en écoutant Thomas qui y met tellement de cœur dans son récit, qu’il commence à se poser sérieusement la question sur la véracité de toute cette histoire.

- Et c’est quoi son secret ?
- Florian a un « don » !! Il peut rendre la santé à n’importe qui quel que soit ce dont il souffre, je sais que dit comme ça c’est difficile à croire mais tu dois me faire confiance et si on nous a demandé de monter dans la chambre pour que je te parle, ce n’est certainement pas pour que tu entendes des conneries.

Antoine troublé fixe Thomas avec une lueur d’espoir.

- Il pourrait soigner mon père alors ?
- (Thomas d’une voix grave) Pas le soigner non, mais le guérir très certainement !!

Ils en sont là dans la compréhension de ce qu’est réellement ce cousin qu’Antoine découvre par ouï-dire avec effarement, quand des pas rapides se font entendre dans l’escalier et que deux garçons apparaissent à la vue du jeune américain qui encore une fois éprouve un trouble certain devant leur physique craquant qui lui amène une fois de plus cette expression comique qui ne manque pas d’interpeller Raphaël et Éric, découvrant pour la première fois le jeune homme au visage si expressif qu’ils en éclatent de rires.

- (Raphaël) Voilà donc le dernier crapaud de la famille Hi ! Hi !
- (Éric sur le même ton) Pour « Flo » on dit la grenouille mais vu ta carrure Hi ! Hi !
- (Thomas amusé) Antoine je te présente Éric et Raphaël, ce sont deux des amis dont je t’ai parlé tout à l’heure, comment vous avez deviné qui il est vous deux ?
- (Raphaël) Facile puisque c’est papy qui vient de nous le dire !!

Éric qui détaille Antoine avec le sourire :

- Hum !! Il est à croquer le cousin, pas vrai « Raphi » ?
- Je n’aurais pas dit mieux !! Mais laisse le tranquille, tu vois bien que ça le gêne.

Thomas observe Antoine qui est devenu rouge vif et qui a baissé la tête de confusion, il se dit que la remarque d’Éric n’est pas dénuée de vérité et que le jeune gars devant lui a un certain charme pour ne pas dire un charme certain, même s’il n’éprouve rien de plus pour lui qu’un début de forte sympathie qui s’annonce plutôt bien pour la suite.

- (Éric curieux) Vous faisiez quoi dans la chambre ?

Thomas avec un clin d’œil.

- Je testais son goût pour les blonds figure toi Hi ! Hi !
- Sans Florian ?? Raconte-moi s’en une autre blondinet !! Celle-là est trop grosse pour que j’y croie une seconde.

Raphaël en s’approchant de Thomas.

- À moins que notre « Kent » ait changé d’avis et qu’il veuille bien qu’on s’amuse sans la crevette Hi ! Hi !

Thomas se sent pris par la taille, il laisse Raphaël y croire quelques secondes en lui caressant doucement le dos, faisant vibrer le jeune rouquin jusqu’au moment où sa main descend et vient lui pincer assez fortement une fesse.

- Aïe !!!
- Dans tes rêves ma poule Hi ! Hi ! Tu n’y as pas cru quand même !! Rassure-moi Hi ! Hi !

Cette petite joute sous le regard des deux autres amène un éclat de rire d’Antoine qui n’en peut plus de la tête outrée que fait Raphaël en se massant sa fesse douloureuse.

- Hi ! Hi ! Vous êtes complètement déjantés les gars !!
- (Éric amusé) T’inquiète !! Ils aiment bien se chercher mais tant que « Flo » n’est pas avec nous ça en reste là.
- (Raphaël sentencieux) Attends qu’il soit là blondinet et gare aux tiennes de fesses.
- (Thomas) Hum !! Des promesses ? Je ne manquerais pas de te le rappeler le moment venu sale gosse.

Antoine que cette incartade surprend :

- J’avais cru comprendre que vous étiez amoureux les uns les autres ?? J’avoue que là je n’y pige plus rien !!

Éric avec un clin d’œil amusé :

- T’inquiète beau brun !! On va t’expliquer !! Et arrête de faire ces yeux en billes de loto s’il te plaît Hi ! Hi ! Tu ressembles trop à la crevette quand tu fais ça !


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (41 / 150) (Paris) (Vendredi) (Yuan)



« Au réveil »

« Debout Feignasse !!! »

Yuan sursaute comme chaque matin depuis qu’il n’a plus besoin de réveil pour lui rappeler qu’il est temps de se lever.

- On est vendredi !! Je ne commence qu’à dix heures !!
« Et comment je pouvais le savoir !!! »

Le jeune asiatique se rappelle soudainement à qui il parle et se redresse sur son lit en écarquillant les yeux de surprise, le vocabulaire de « Coco » s’étoffe de jour en jour au point que comme il l’a fait à l’instant encore à moitié dans le sommeil, Yuan a bien pensé parler avec un de ses amis.

Le fameux « Coco » se tient au pied du lit, sur un des montants en bois et fixe Yuan avec son air éternellement moqueur.

Yuan reconnaît volontiers que cette semaine a passé beaucoup plus rapidement que les autres, sans doute du fait qu’il n’arrête pas de discuter avec son perroquet et se sent donc moins seul dans l’appartement, ce qui explique sans doute le vocabulaire de plus en plus fourni de l’oiseau dont l’intelligence n’est plus à démontrer.

Pour répondre à sa question.

- Il y a mon emploi du temps affiché sur la porte du frigo !
« Qu’il est drôle !!! Rhrra !! »

Yuan maintenant bien réveillé décide qu’il vaut mieux pour lui de se lever, il envoie voler la couette et c’est nu qu’il met les pieds par terre.

« Rhrra !!! Rhrra !! »
- Qu’est ce qui te fait rire encore ?
« Petite bite Rhrra !! »

Un oreiller passe tout près de l’oiseau qui préfère s’éloigner et quitte la chambre en quelques battements d’ailes, sous l’œil amusé de Yuan qui décidément ne pourrait plus se passer de son compagnon à plumes.

C’est une bonne demi-heure plus tard qu’il sort de la douche et regarde enfin l’heure qu’il est, appréciant malgré tout de pouvoir glander tranquillement en prenant son petit-déjeuner.

Il repense alors au coup de fil de Thomas hier soir quand il lui a appris pour le cousin de Florian, Yuan content pour son copain de cette nouvelle inattendue a promis de garder le secret, non sans avoir posé tout un tas de questions à Thomas sur la tête qu’il a.

Thomas a décrit Antoine brièvement tout en précisant qu’il lui plairait certainement comme il leur a plu à eux et lui a raconté sa particularité de regard qu’il partage avec « Flo » et qui les a bien fait rire.

Le temps d’aller à ses cours arrive et il enferme « Coco » dans la chambre d’ami qui reste maintenant les volets fermés et les doubles rideaux tirés pour qu’il puisse y être tranquille et se reposer comme on le lui a appris à le faire.

***/***

« Chez Yuan, treize heures »

La porte s’ouvre et un petit homme en blouson de motard avec une casquette en cuir sur la tête entre et referme derrière lui, Ming jette un regard satisfait sur l’appartement bien rangé et se dirige vers la cuisine pour se servir un verre, il sait bien que son fils ne rentrera qu’en fin d’après-midi mais ce n’est pas le but de sa présence en France même s’il est content de lui faire un petit coucou en passant.

En effet le but de sa visite est toute professionnelle et il est mandaté par Florian et Hassan pour mettre en place la scission des laboratoires dont ils viennent d’acquérir la majorité décisionnelle.

Il a rencontré la direction des trois unités de recherches et de productions pour leur présenter la vente de leurs établissements au nouveau consortium dont il détiendra tout comme Hassan vingt-cinq pour cent des parts, les cinquante autres pour cent revenant à Florian qui de ce fait en sera le président-directeur général avec plein pouvoir décisionnel.

L’acte de vente est déjà déposé devant notaire, ne manque plus que la signature de Florian qui est une des autres raisons de son déplacement.

Ensuite il est prévu qu’ils cèdent rapidement leurs actions en bourse de l’entité mère séparer de ses filiales françaises pour récupérer le plus gros de leurs mises qui s’élève quand même à presque deux milliards et demi de dollars.

Ming en est là dans ses pensées quand une voix venant de son ancienne chambre le fait sursauter.

« Qui est là !!! »
- C’est toi Yuan ??
« Non !!! »

Intrigué, Ming se dirige vers la chambre qu’il ouvre en grand et constatant que celle-ci est dans le noir, il actionne l’interrupteur et reste un moment ahuri par ce qu’il voit, une grande cage la porte ouverte dans laquelle un magnifique perroquet ne le lâche pas des yeux.

« Change pas pépère !!! Rhrra !!! T’as un look d’enfer !!! Rhrra !! »



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 03-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (42 / 150) (Paris) (Sacha)


Le semi-remorque s’arrête sur une aire de parking en proche banlieue Parisienne, le chauffeur se tourne vers le jeune homme qu’il a pris en stop depuis la frontière espagnole en souriant devant son air avenant et sympathique.

- Te voilà arrivé mon gars !!

Sacha sourit en attrapant son sac sur la couchette arrière.

- Merci beaucoup pour m’avoir transporté jusqu’ici.
- Bah !! De rien, c’était avec plaisir et puis c’est toujours mieux de faire la route avec de la compagnie.
- Bonne continuation !!
- A toi aussi mon gars !!

Sacha descend et claque la portière pour la refermer, il fait signe de la main en guise d’adieu et regarde le semi repartir un sourire de satisfaction sur le visage.

Son voyage pour Paris aura mis plus de temps que par les transports plus conventionnels, mais lui aura permis d’arriver jusqu’ici dans le plus parfait incognito et c’est ce qu’il recherchait car il se doute bien que la DST doit être sur les dents avec l’épuration qu’ils ont mis en œuvre avec autant d’efficacité.

Prendre un Francilien pour rejoindre le centre de la capitale est pour lui un jeu d’enfants, une visite à une certaine consigne lui permet de récupérer quelques liasses de billets ainsi qu’une paire de clés avec l’adresse d’un appartement où il se rend sans tarder.

Le vaste deux-pièces sent le renfermé et son premier geste est d’ouvrir les fenêtres en grand pour aérer, les draps qui protègent les meubles sont vite repliés et le frigo rebranché après y avoir enlevé la cale qui gardait la porte ouverte.

Un inventaire rapide lui donne la liste de ses premiers achats indispensables et c’est avec le sourire qu’il repart faire ses courses tout en observant attentivement la faune humaine qui mène sa vie au quotidien sans se préoccuper le moins du monde de lui.

Il repère malgré tout quelques jeunes hommes intéressants ainsi que quelques coups d’œil portés sur lui qui amène un sourire de sa part en retour en attendant mieux.

Sacha a une brève pensée pour Antoine, pourquoi a-t-il fallu qu’il soit présent lors de l’appel et de plus qu’il en comprenne les grandes lignes ? Peut-être lui aurait-il laissé la vie sauve sinon parce qu’il doit bien reconnaître que ce magnifique garçon aux yeux si prenant, correspondait exactement à ses fantasmes les plus fous et que les quelques semaines qu’ils ont passées ensemble ont certainement été les plus belles de sa vie.

Il ne doute pas d’ici les prochains jours de trouver quelqu’un qui partagera de temps en temps son grand lit froid, mais il craint n’y prendre que beaucoup moins de plaisir maintenant qu’il aura toujours en comparaison le jeune et doux Antoine et les sentiments très forts qu’il éprouvait pour son geôlier.

Ce n’est qu’une fois de retour dans l’intimité de son appartement, qu’il se laisse aller à la colère sourde qu’il ressent contre lui et sa propension à tuer même ceux envers qui il éprouve des sentiments, ses parents ont été les premiers à subir son goût du meurtre alors qu’il n’avait que treize ans et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a été recruté dans cet établissement d’état où il a été formé à ce métier dont il excelle maintenant.

C’est aussi dans cette « école » spéciale qu’il a connu Stanislas, plus jeune d’un an que lui et qu’ils se sont pris d’amitié ainsi qu’avec quelques autres garçons et filles d’infortunes, devenus pour la plupart depuis lors des personnes à la formation pointue qu’Igor a placées comme des pions sur un jeu d’échecs en attente du moment où il serait à la tête de l’organisation.

Maintenant qu’il y est parvenu, ses pions commencent à bouger et la perte de Stanislas a sans doute été pour Igor un soufflet qu’il n’est pas près de pardonner, la preuve en est sa présence aujourd’hui à reprendre sa mission.

Sacha fini par se calmer, il fixe le plancher de la pièce à vivre, à la recherche d’un joint bien précis entre deux lames. Il finit par l’apercevoir et le soulève avec le dos d’une fourchette, un morceau s’ouvre comme un couvercle qu’il dépose près de lui.

Une petite cavité apparaît d’où il sort un paquet emballé dans un chiffon, il attrape ensuite l’enveloppe qui était placée dessous et referme la trappe avec soin.

Une fois assis à table, il déballe le chiffon contenant un pistolet automatique et plusieurs chargeurs couverts de graisse, l’heure qui suit passe au nettoyage minutieux de l’arme qu’il range ensuite dans un des tiroirs du meuble placé près de lui.

L’enveloppe contient quelques noms, adresses et recommandations qu’il apprend par cœur avant de détruire les documents. Un sourire lui est venu en lisant un des noms de la liste qui se trouve être justement un de ses anciens compagnons de l’école d’espionnage où il est resté jusqu’à sa majorité.

Ne lui reste plus qu’à acheter un téléphone pour pouvoir le contacter et le prévenir qu’il sera pour un temps sous ses ordres, ce qui ne devrait pas poser de problèmes bien au contraire étant donné l’amitié sincère qui les lie.

C’est donc avec un moral revenu au beau fixe que Sacha quitte une nouvelle fois l’appartement, il arrive devant un centre commercial après quelques minutes de marche et se rend directement vers le rayon téléphonie où il achète un kit rechargeable que le vendeur met en service après en avoir rempli les déclarations obligatoires.

Sitôt sorti du centre commercial, Sacha compose le numéro et attend que son correspondant décroche, tout excité de la surprise qu’il va faire à son copain.



2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (43 / 150) (Vendredi) (Paris) (Sacha) (fin)


« Commissariat Paris 10 »

- Lecœur !!! Chez le commissaire, il te demande !
- OK !! Tu sais ce qu’il me veut ?
- Aucune idée, juste que ça urge !!
- Ah !! D’accord !!

Maxence Lecœur, brigadier de police au commissariat du dixième arrondissement se lève de son bureau et monte l’escalier jusqu’à celui du commissaire en se demandant bien ce qu’il lui veut encore cette fois-ci.

« Toc ! Toc ! »

- Oui entrez !! Ah !! C’est vous brigadier !! Entrez et fermez la porte derrière vous !!
- Vous m’avez fait demander commissaire ?
- Oui !! C’est au sujet de votre équipier, il a demandé à ne plus faire équipe avec vous et ce n’est pas le premier avec qui ça arrive !! Qu’est-ce qu’il se passe donc avec vous ?
- Comment le saurais-je monsieur ?
- Vous n’en avez pas une petite idée ?
- Non !! Je ne vois vraiment pas !! Que dit-il lui pour justifier sa demande ?
- Justement il ne veut rien dire !! Juste qu’il souhaiterait ne plus faire équipe avec vous !! - Maintenant il y a certains bruits qui courent sur vous brigadier et je vous avouerai qu’ils ne me plaisent pas beaucoup, pour ne pas dire pas du tout et s’il s’avérait qu’ils soient confirmés, je vous mettrais à pied séance tenante.
- Je ne comprends pas monsieur, de quels bruits s’agit-il ?
- De votre brutalité ainsi qu’à des attouchements d’ordres sexuels sur certaines personnes pendant le service.
- Vous voulez parler des fouilles au corps lors de nos interventions dans certains quartiers chauds ? Ils ne sont absolument pas d’ordres sexuels mais simplement pour rechercher la drogue que cachent dans les endroits les moins avouables ses jeunes dealeurs, quant à ma brutalité, vous devez bien vous douter que ce n’est pas avec de la douceur que nous les ferons se tenir tranquille et obéir à nos injonctions de se rendre !!
- Hum !! C’est à cause justement de ce doute et de vos bons résultats que je vous laisse poursuivre, Je ne sais plus qui mettre avec vous car tous vos collègues sont unanimes et ne veulent plus entendre parler de travailler avec le brigadier Lecœur.
- Vous savez bien qu’il n’est pas possible d’aller seul dans ses quartiers commissaire ?
- Je vais voir ce que je peux faire, essayez de mettre un peu d’eau dans votre vin et en attendant vous garderez votre équipier actuel le temps que je lui trouve un remplaçant. Mais attention !! Je ne veux pas de brimades à son encontre c’est bien compris ?
- Tout cela n’est qu’un désagréable malentendu monsieur !!
- J’espère que vous dites vrai !! Vous pouvez disposer brigadier, je vous ferais rappeler dès que j’aurai trouvé quelqu’un qui accepte de faire équipe avec vous. Mais en attendant vous suspendez vos enquêtes de nuit c’est compris ?
- Entendu monsieur, mes respects !!
- C’est bon !! Disposez !!

Maxence sort du bureau et son visage change du tout au tout une fois seul dans le couloir, une fureur noire lui tire les traits qu’il tente de calmer en frappant rageusement le mur du couloir.

- Encore un de ses enfoirés qui a été se plaindre !! Bordel !!

Le son de sa voix le fait sursauter et comprendre qu’il doit rapidement retrouver son calme, il utilise une méthode apprise à cet effet qui aussitôt le détend et c’est un Maxence souriant qui se représente à son bureau devant le regard de ses collègues qui connaissent bien la raison de sa convocation et cherchent à discerner sur son visage des traces de son engueulade.

Ils en sont pour leurs frais car Maxence est redevenu lisse, rien ne pouvant démontrer une quelconque contrariété et ses collègues après quelques œillades surprises, reprennent leur travail sans plus faire attention à lui.

Au bout de quelques minutes et devant l’ambiance pesante du bureau, Maxence quitte son poste et sort dans la rue pour s’aérer la tête, c’est à ce moment précis que son portable sonne et qu’il décroche.

- Allô !!
-…
- Lui-même !!
-…
- Non !! J’y crois pas !! Tu es où là ?
-…
- Je connais oui !! Il y a longtemps que tu es arrivé ?
-…
- Je peux passer après mon service si tu veux ?
-…
- Je me doute bien Hi ! Hi ! Depuis le temps.
-…
- Entendu, disons d’ici deux bonnes heures chez toi ? Ça te va ?
-…
- Je suis trop content d’avoir de tes nouvelles tu sais ? Ça fait combien ? Six ans ?
-…
- Nous aurons le temps de reparler de cette époque Hi ! Hi !
-…
- OK !! À tout à l’heure mec !!

Maxence raccroche, un sourire jusqu’aux oreilles, cet appel lui a ôté tout le stress de la convocation avec le commissaire et lui remet du baume au cœur tout en lui faisant bien comprendre qu’il allait reprendre du service, ce qui d’ailleurs est loin de lui déplaire ayant été formé pour ça à l’origine.

Il revoit l’image de Sacha et ce dit que si lui est considéré comme brutal, il ne vaut mieux pas qu’ils fassent la connaissance de son ami alors !!



2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (44 / 150) (Vendredi) (Afrique)


« Neuf heures du matin, dispensaire »

Le père Antoine est déjà très occupé ce matin avec une famille venue de loin faire soigner leur petite dernière atteinte de la gale, le vieil homme se désespère qu’une telle maladie soit encore si présente sur ce continent alors que partout ailleurs ou presque elle n’est plus qu’un ancien souvenir.

Naomé arrive avec la bassine d’eau bouillante que lui a demandé de préparer le vieux père, il est comme depuis qu’il est arrivé au dispensaire, accompagné par « Kinou » qui la journée ne le lâche quasiment pas d’une semelle (s’il en avait) et le réconforte dès qu’il le sent triste d’être loin de son ami.

Le père Antoine sourit en le voyant porter bravement son lourd fardeau et lui montre où le poser pour qu’ensuite il puisse y baigner la fillette terrorisée tout comme ses parents et ses frères et sœurs par la vue de la panthère.

- Ne craignez rien, il ne vous fera aucun mal ! Merci Naomé, va rejoindre sœur Odile s’il te plaît, elle aura besoin d’aide pour le potager.
- Entendu mon père !

Il regarde s’éloigner le jeune homme avec tendresse, ce garçon qu’il ne connaissait que pour l’avoir vu de rares fois au village ne lui amène que de la joie et le vieil homme prie pour que sa tristesse finisse par disparaître dans l’oubli, comprenant bien que ce sera la seule façon pour lui de se reconstruire.

Sœur Odile le voit arriver avec plaisir, son aide est pour elle précieuse car ses vieux os n’arrivent plus comme avant à se baisser de longues heures pour ôter toutes ses mauvaises herbes qui étouffent ses légumes.

La gentillesse de ce garçon a très vite conquis la petite congrégation de sœurs, ses airs presque féminins ne faisant aucun doute pour ses braves femmes sur la raison de sa présence auprès d’elles et les sœurs le chouchoutent toutes comme le feraient des grands-mères pour un petit-fils.

Naomé le ressent bien et se sent heureux auprès d’elles, il peut tout à sa guise laisser sa vraie nature prendre le pas et ne s’en prive pas même si parfois il voit bien les petits sourires légèrement moqueurs qui s’échappent de leurs lèvres devant ses petits cris effarouchés à la moindre difficulté qu’il rencontre.

Naomé est dans le potager depuis un moment déjà quand une silhouette apparaît au loin venant de la jungle, « Kinou » pousse un feulement de plaisir et se précipite pour accueillir son ami.

Le cœur du jeune Massaï s’accélère quand il comprend que c’est celui qu’il aime le plus au monde qui vient leur rendre visite, son estomac se noue également par l’appréhension et sans en connaître véritablement la raison, il se baisse encore plus pour désherber le rang de tomates comme s’il souhaitait ne pas être vu par Taha.

Taha n’est pas dupe du manège de son ami car il a bien vu son regard porter dans sa direction, il comprend l’appréhension que peut avoir Naomé de ses retrouvailles après ce fameux soir où il lui a fait ses aveux avant de quitter la tribu.

Les cernes sur le visage de Taha ne déparent pas de ceux sur celui de son ami et prouvent que les deux garçons vivent difficilement cet éloignement, sœur Odile regarde leur manège avec émotion mais aussi un fort trouble en apercevant les traits tirés du nouvel arrivant.

Elle observe attentivement Naomé qui s’acharne avec ses mauvaises herbes, les yeux humides du chagrin qui une fois encore le reprend et voyant la direction que prend Taha, préfère retourner au dispensaire pour les laisser seuls.

Naomé respire bruyamment, haletant en appréhendant presque de se retrouver face à son ami, il sent son corps frémir et un long frisson le prendre quand deux mains douces le prennent par la taille et s’efforcent de le relever, ce qu’il fait en se retournant le visage en pleurs vers celui qui hante ses pensées jour et nuit.

Taha pendant toute la durée du trajet a tenté d’anticiper cette minute en se demandant ce qu’allait être exactement sa réaction face à son meilleur ami, toutes sortes d’idées lui sont passées par la tête, des plus dures à entendre aux plus raisonnées mais certainement pas celle qu’il a alors en découvrant toute la détresse de Naomé.

Ses lèvres viennent se poser tendrement sur les siennes et un long baiser s’en suit qui les rend tout tremblant de ce qu’il signifie, pour un n’osant croire à son bonheur et pour l’autre ne revenant pas d’une telle attitude de sa part allant à l’encontre de toutes ses décisions précédentes.

Taha se retrouve hébété après s’être séparé de quelques centimètres du visage de son ami qui le fixe d’un regard brillant d’espoir.

- Tu me manques trop Naomé !! Je n’en dors plus !!
- Toi aussi tu me manques Taha !! Tu ne peux t’imaginer à quel point !!
- Ce que nous faisons est une folie !
- C’est tellement bon alors d’être fou !
- Tu m’aimes vraiment alors ?
- Et comment que je t’aime !! Tu le sais très bien sinon tu ne serais pas là, mais toi ? Tu m’aimerais donc un peu toi aussi ?
- J’aime les filles « Nao » !! Tu dois l’accepter !!

Taha voit le visage de son ami s’assombrir.

- Mais je t’aime aussi et je ne veux pas te perdre.






Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 03-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (45 / 150) (Vendredi) (Afrique) (fin)


Naomé la gorge sèche soudainement, attend que Taha poursuive en ne quittant pas ses yeux qui le fixent également avec avidité.

Un sourire tout en tendresse commence à transformer le visage de Taha qui ressoude ses lèvres sur celles de Naomé qui se laisse aller, son esprit baignant soudainement dans un nuage de félicité.

Taha lui caresse doucement les hanches en y retrouvant cette douceur qui lui a amené tant de moments de plaisirs, sous l’effet de cette caresse lancinante, les deux étuis péniens se redressent et se heurtent comme dans un combat moyenâgeux, amenant le rire aux deux garçons qui les transfigure et montre bien l’attachement qu’ils ont l’un pour l’autre.

Taha sait que pour Naomé il a toujours été le seul, que son ami a toujours depuis le début de leurs jeux alors purement éducatifs refusé tout contact avec les autres garçons pourtant attirés par sa féminité déjà à cette époque-là à fleur de peau.

Lui en a connu d’autres pendant ses années, mais jamais il n’a été aussi loin avec eux qu’avec son ami qui était le seul à le recevoir en lui en gémissant d’un plaisir intense qui le faisait vibrer plus qu’avec tout autre et l’amenait à chaque fois à un orgasme qui le laissait exsangue serré contre son corps à la douceur incomparable.

- Tu sais que nous devrons toujours nous cacher ? Es-tu prêt à accepter cela ?
- Pour te garder je suis prêt à tout Taha, tu es depuis toujours celui que j’aime de tout mon cœur et toi ? Ne te lasseras-tu pas de moi quand tu auras pris une épouse ?
- J’y ai réfléchi depuis que tu es parti et c’est seulement maintenant que j’en ai la réponse, je veux te garder dans ma vie et dans mon cœur Naomé et rien ne changera jamais cette promesse que je te fais aujourd’hui, que nos dieux en soient témoins.
- C’est ton voyage au pays des hommes blancs qui t’a autant changé ? Avant ton départ je suis sûr que tu n’aurais jamais dit tout ça et même que tu n’y aurais même pas pensé, je le sentais bien au fond de mon ventre à ce moment-là.
- Tu as sans doute raison !! J’ai connu là-bas des garçons tolérants qui voyaient la vie autrement que nos coutumes nous l’enseignaient, mon père m’a aussi guidé pour que je fasse le choix qui serait pour moi le meilleur et ce sans me juger, en me faisant comprendre que les coutumes ne sont en fait pas aussi rigides qu’il n’y paraît et qu’il est possible de les modifier si la vie évolue.

Les deux bambous creux enserrant leurs sexes sont toujours dressés vers le ciel et prouvent que même toutes ses paroles n’ôtent en rien l’envie qu’ils ont de leurs corps respectifs.

Taha les regarde amusé :

- Nous voilà bien avec ça Hi ! Hi !
- Je connais un moyen pour qu’ils reprennent une position moins choquante pour les braves sœurs Hi ! Hi !
- Ah oui ? Et tu proposes quoi ?
- Suis-moi et tu verras bien !!

Taha se laisse emmener par son ami qui lui a pris la main et se dirige vers une hutte où est rangé le bois de chauffage pour les nuits plus fraîches de l’hiver, celle-ci en ce mois de janvier est quasiment vide et leur laissera la place nécessaire pour assouvir leurs envies de se câliner.

Sa vision est obnubilée par la belle paire de fesses musclées remuantes de si belle façon sous la marche nerveuse de Naomé, Taha sent l’humidité à l’intérieur de son étui qui s’écoule le long de sa hampe dressée et ses lèvres se mordillent d’envies comprenant que son sexe a lui déjà commencé à préparer sa conquête en douceur de ce qui se cache encore entre les deux globes imberbes de Naomé.

La liane ceinturant leurs reins et qui maintient l’étui en place est vite dénouée, Naomé s’agenouillant le dos tourné vers son ami et se cambrant d’envie en attente de ressentir ce qu’il n’aurait plus imaginé un jour recevoir au plus profond de son intimité et que déjà il attend avec fièvre.

Taha se positionne derrière son ami, ses mains jouent un long moment avec ses muscles dorsaux avant de passer sur sa poitrine en tremblant d’excitation et de la lui caresser en pinçant doucement les tétons qu’il sait particulièrement sensible de son ami.

Naomé geint comme une fille en chaleur et ce son rend encore plus fou Taha qui d’un mouvement fluide amène son gland tout contre la corolle déjà ouverte en attente de la pénétration qui le remplit dans un geste d’une virilité manifeste en lui faisant pousser un feulement de plaisir tout en cambrant encore plus ses reins pour mieux le sentir en lui.

Le corps vibrant de Naomé rend encore plus fou de désir Taha qui se serre encore plus fort contre son ami en lui embrassant le cou et la gorge d’où s’échappent toujours ses sons électrisants qui l’amènent à un orgasme puissant, le faisant se déverser et féconder son amant plus que consentant qui à son tour expulse son jus de jeune mâle sur la bûche de bois sur laquelle il s’est accoudé.

Trois fois ils feront l’amour et à chaque fois avec une position différente, quand ils sortent enfin de la hutte c’est avec les étuis péniens claquant sur leurs cuisses et pas prêt avant un long moment à réitérer leurs envies de contempler le ciel.

Le père Antoine les voit entrer dans le dispensaire, leurs visages soulagés d’un grand poids et il comprend que ces deux garçons qu’il a appris à aimer se sont enfin retrouvés.

- Il est l’heure du repas mes enfants, je ne crois pas me tromper en pensant que vous devez avoir une faim de loup.
- (Taha) En effet mon père et après ça je pense dormir jusqu’au soir

Naomé le regard perdu sur son ami :

- Moi aussi mon père.
- (Le père Antoine) C’est parfait alors, mangeons et profitons de ce repas que dieu nous donne. Asseyez-vous mes enfants, vous me semblez particulièrement épuisés.
- (Taha) J’ai retrouvé mon ami mon père, je tenais à ce que vous en soyez avertis.
- Je m’en étais bien rendu compte mon garçon et j’en suis heureux pour vous deux-même si cela doit rester entre nous.
- Mon père en sera lui aussi averti père Antoine, je ne pourrais lui cacher un tel bonheur.
- Je sais qu’il comprendra Taha, ton père est un homme de bien.


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (46 / 150) (Vendredi) (Romain) (Paris)


« Six heures du matin, chez Jean Baptiste »

Romain ouvre un œil, dérangé par le bruit et la lumière du jour entrant dans la chambre, sa première vision lui amène un rictus d’amusement en voyant Jean Baptiste juste vêtu d’un caleçon, qui repasse son uniforme.

- En voilà une tenue dans la chambre d’un jeune garçon innocent !!

Jean Baptiste tourne la tête et sourit à son ami.

- Excuse-moi de t’avoir réveillé si tôt mais c’est cette chambre qui me sert d’habitude de lingerie et je n’avais plus d’uniformes d’avance pour me mettre sur le dos.
- C’est pas grave, de toute façon il est bientôt l’heure pour moi aussi et puis ce n’est pas tous les matins que j’ai la chance de voir un si beau caleçon à fleurs Hi ! Hi !
- C’est ça moque toi !! J’avoue que ce n’est pas très sexy mais bon !! Je ne m’exhibe pas non plus avec devant tout le monde, le principal c’est que je me sente bien dedans.
- Vu comment il est large, tu serais à poils ce serait pareil pour toi, non ?

Jean Baptiste tourne la tête une seconde fois en faisant un clin d’œil à son ami.

- C’est pour ça justement que je suis bien dedans, le drap de l’uniforme est trop rêche pour que je ne porte pas de sous-vêtements, j’ai déjà essayé mais ça me fait bander sans arrêt et ce n’est pas le top pour me balader dans la rue.

Romain ne répond pas, trop hypnotiser par la vision de cette chute de reins cambrée naturellement et qui met en valeur deux belles fesses bombées qui commencent à lui faire un effet certain.

Jean Baptiste qui a repris son repassage ne s’aperçoit évidemment de rien et continue sa discussion comme si de rien n’était.

- Et toi ? Plutôt slip ou caleçon ?
- Slip ou boxer !! Je n’aime pas avoir les baloches qui vont dans tous les sens quand je marche.

Jean Baptiste ricane, ce qui bien sûr interpelle Romain.

- Quoi encore ?? Qu’est-ce que j’ai dit d’aussi drôle ?
- Rien juste que je me disais que c’était surtout pour pas qu’elles traînent par terre Hi ! Hi !
- C’est ça !! Moque-toi de ma petite taille !!

Jean Baptiste ne répond pas mais son ami voit bien qu’il se marre encore comme une baleine aux soubresauts de ses épaules.

- C’est pour ça que je ne t’intéresse pas ? Je suis trop petit pour toi ?

Jean Baptiste se fige soudainement.

- Qu’est-ce que tu viens de dire ??
- Tu m’as très bien entendu !!
- D’où tu sors une connerie pareille ?
- Ce n’est pas pour cette raison alors ?
- Bien sûr que non !!
- Pourquoi alors ?
- Mais enfin « Rom » ?? Qu’est ce qui te prend ce matin ?
- Je suis gay « JB » !!
- Tu crois être le seul peut être ?
- Mais non !! Tu ne comprends vraiment rien ou tu le fais exprès ?

Jean Baptiste depuis quelques secondes, a le cœur qui bat à cent à l’heure et un sourire mêlant le plaisir et l’émotion illumine son visage, il reste dos tourné à Romain pour qu’il ne s’aperçoive de rien.

Il ne pense juste pas à un truc que Romain de son côté ne manque pas de remarquer, Jean Baptiste a le sexe qui se tend d’une magnifique érection et fait bouger son caleçon qui vu de l’arrière remonte sur ses cuisses en s’insérant légèrement dans ses fesses.

- Je t’ai posé une question « JB » ?
- J’ai entendu !! Je cherche juste à comprendre où tu veux en venir avec cette histoire ?

Romain se glisse sans bruit jusqu’au bord du lit et tend lentement la main qui passe subrepticement entre une cuisse et le tissu du sous-vêtement.

- Ça peut être pratique d’être petit tu sais !

Il attrape alors la hampe toute dure qui lui amène un sourire de victoire et fait sursauter son ami qui ne cherche en aucune façon à échapper à cette prise en main.

- Je peux me glisser partout par surprise et constater in manu quand on essaie de me raconter des craques, alors comme ça, tu ne comprends pas où je veux en venir sale menteur !!


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (47 / 150) (Vendredi) (Romain) (Paris) (fin)


Jean Baptiste frémit au contact de cette main menue qui lui caresse maintenant le sexe, bientôt rejointe par sa sœur jumelle qui passe par l’autre jambe pour lui peloter outrageusement les burnes.

Il pose son fer à repasser et s’accoude sur la table, il se cambre en écartant bien les jambes pour faciliter les manipulations de son ami qui ne se prive pas devant sa réaction de lui prodiguer avec envie ces caresses sur ce sexe tout chaud et palpitant de désir.

Le caleçon à un effet aphrodisiaque pour Romain qui en mouille son slip d’excitation, le fait de farfouiller à l’intérieur de celui-ci dans l’intimité de son ami déclenche en lui une forte libido qui le rend encore plus fébrile dans son besoin d’exploration.

Son pouce s’insinue dans la raie humide de Jean baptiste et frotte son petit trou palpitant de façon virile et possessive qui lui amène un râle mêlant la surprise et le plaisir, Romain comprend l’envie que son geste procure à son compagnon et son pouce forçant doucement le passage, entre sans coup férir dans l’anus quémandeur.

Il sent Jean Baptiste trembler de tout son corps et accélère ses caresses en privilégiant le gland décalotté et humide qu’il masse dans le creux que forment son pouce et son index.

Le résultat est à la hauteur de ses espérances quand il sent le gland prendre soudainement plus de volume et sa hampe s’arquer en libérant l’orgasme de son ami, qui lâche tout dans son caleçon en mettant un grand coup de reins en arrière pour mieux sentir encore le doigt inquisiteur toujours en pleine exploration de son fondement et qui se sent soudainement enserrer par des muscles anaux puissants, prouvant l’extrême plaisir que ressent Jean Baptiste à cette gâterie inattendue.

Romain satisfait de son effet récupère avec deux doigts un peu du sperme trempant le sous-vêtement et les amène d’abord à ses narines pour en sentir l’odeur musquée avant de les porter à sa bouche pour se délecter de ce jus épais au goût si particulier qu’il découvre pour la première fois.

Jean Baptiste sort rapidement de la chambre sans rien dire, encore troublé par ce qu’il vient de lui arriver et Romain entend l’eau de la douche en se demandant ce que signifie ce départ rapide et silencieux.

Il espère ne pas avoir choqué son ami et que celui-ci ne lui en veuille pas d’avoir été aussi entreprenant, le plaisir qu’il a pris rassure quelque peu le jeune homme qui attend son retour avec quand même une légère boule à l’estomac.

Jean Baptiste revient quelques minutes plus tard le corps ceint d’une serviette de bain, il fixe d’un regard acéré le petit gars au visage si mignon avec son nez en trompette et ses oreilles décollées et découvre en cachant son amusement, le stress de Romain à ses gestes inconsidérés qui lui ont amené autant de plaisir.

Il récupère les vêtements de son ami en prenant soin de n’en oublier aucun, le visage de Romain se crispe de déception devant son geste qui pour le jeune homme ne prête à aucun sous-entendu quand à ce qu’il va s’en suivre.

Il souhaiterait revenir une demi-heure en arrière et n’avoir pas eu ses attouchements sur son ami, mais comprend bien sûr que c’est impossible et qu’il doit s’en prendre qu’à lui de se faire jeter dehors.

- Excuse-moi Jean Baptiste, je ne sais pas ce qu’il m’a pris de faire ça !!

Jean Baptiste jubile et profite de ce qu’il se soit levé pour lui mettre ses vêtements dans ses bras, il prend Romain par une épaule et le pousse doucement mais avec fermeté en dehors de la chambre.

- Ton geste aura eu au moins le mérite de redonner à cette chambre l’utilité qu’elle a pour moi.

Il pousse Romain dans le couloir en matant sans s’en priver son corps fin et ciseler aux petites fesses divinement arrondies parfaitement mises en valeur dans son petit slip blanc et ouvre la pièce juste en face en le poussant toujours avec une extrême douceur à l’intérieur.

Romain ne comprend plus rien à ce qu’il lui arrive quand il se sent pousser dans la chambre de Jean Baptiste, jusqu’à ce que celui-ci lui en donne l’explication d’une voix marquée d’amusement de s’être joué de lui et de son stress.

- Celle-ci par contre est tout indiquée pour que tu y mettes tes petites fesses quand tu viendras coucher chez et avec moi Hi ! Hi !

Sa dernière phrase s’est dite en même temps que les mains de Jean Baptiste s’emparent des deux globes rebondis qu’il malaxe avec une évidente envie de les découvrir plus dans le détail et sa serviette de bain s’éveille sur le devant sous la remontée spectaculaire d’une envie loin d’être rassasiée et qui il le sent bien ne va pas les mettre en avance pour leurs boulots.