04-09-2020, 03:50 PM
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (133 / 150) (Afrique) (Rapprochement) (suite)
Taha les observe depuis un moment déjà, un sourire de soulagement orne son visage aux traits virils et malgré la petite pointe de regret qui le titille de temps à autre, il sait que c’était le mieux qu’il pouvait arriver à son ami et que leur relation n’aurait pu continuer dans l’état encore bien longtemps car s’il aime réellement son ami, ce sont quand même les filles de la tribu qui l’attirent inexorablement vers leur hutte.
L’une d’entre elles plus particulièrement qui depuis quelque temps l’attire autrement plus fort que tous les brefs instants de plaisirs passés avec celles qui l’ont reçu dans leurs couches depuis son retour d’Europe.
Ses relations avec « Nao » n’étaient en fait, il s’en rend bien compte maintenant, qu’une continuité de ses expériences d’adolescent qu’il avait repris pour ne plus voir son ami au désespoir et verser ses larmes qu’il ne supportait pas de lui voir répandre sur son visage, ravager par la tristesse d’être abandonné par celui qu’il a toujours aimé.
Qu’il redevienne son meilleur ami et rien d’autre est ce que Taha souhaite maintenant le plus au monde, que cela vienne de Naomé est la meilleure chose qui pourrait arriver, aussi Taha n’en éprouve-t-il aucune tristesse ni rancœur, bien au contraire car cela le libère d’un énorme poids et même si les instants intenses qu’il partage avec son ami lui plaisent aussi beaucoup, il doit bien le reconnaître.
Gauthier se lève et s’éloigne de son ami, Taha en profite alors pour rejoindre Naomé et le pousser dans ses retranchements pour savoir si oui ou non il a vu juste, craignant maintenant qu’il ne se soit induit en erreur et que ce soit lui qui se devra de faire comprendre à Naomé ses intentions de cesser le plus rapidement possible maintenant que sa décision est prise, les relations autres qu’amicales qu’ils ont ensemble.
Naomé regarde Gauthier s’éloigner et déjà il ressent le pincement au cœur de ne plus l’avoir près de lui, il est donc surpris quand son ami vient s’asseoir à ses côtés et le regarde d’une drôle de façon, semblant à la fois moqueur et ravi de le surprendre ainsi dans ses pensées les plus intimes.
- Et moi qui croyais que j’étais le seul qui comptait Hi ! Hi !
Naomé est gêné de s’être fait surprendre.
- Suis-je donc si transparent ?
- Tu es mon meilleur ami « Nao » et je connais tes expressions, je vois bien qu’il ne te laisse pas indifférent et j’en suis heureux pour toi.
- (Naomé surpris) Tu n’es pas en colère contre moi ?
- Bien sûr que non !
- Tu ne m’aimes pas vraiment alors ?
- Ne redis jamais une chose pareille « Nao » !! Tu comptes plus que n’importe qui à part peut-être ma famille, tu es comme un frère pour moi et j’ai accepté d’être avec toi pour ne pas te voir malheureux.
- Tu n’avais pas l’air de te forcer pourtant ?
- Non bien sûr !! Mais ça ne pouvait pas être viable sur le long terme, je te l’ai assez souvent dit, je pense que j’aime les filles et plus le temps passe, plus je le ressens avec force.
- Tu ne veux plus de moi alors ?
- C’est à toi de décider si nous devons continuer ou pas, j’aime ce que nous faisons ensemble mais ce n’est pas pour moi une fin en soi et pour toi non plus d’ailleurs, puisque tu t’intéresses visiblement à ce jeune blanc.
Naomé dévisage son ami avec attention, il sait très bien que ses paroles sont sincères et que Taha ait également remarqué son attirance pour Gauthier, prouve encore une fois qu’il le connaît mieux que n’importe qui d’autre, aussi c’est un grand sourire qui illumine son visage quand il étreint son ami avec une affection sincère.
- Tu crois qu’il pourrait avoir des sentiments pour moi ?
- Je vous ai bien regardés tout à l’heure et je ne pense pas faire d’erreur en te répondant que j’en suis sûr, d’ailleurs tu n’as qu’à vérifier par toi-même.
Naomé suit le regard de Taha et aperçoit Gauthier le visage plaqué à une des fenêtres du salon, ses traits sont visiblement marqués par la déception, une certaine rage et la tristesse de le voir aussi proche de son ami, s’imaginant certainement et d’ailleurs avec raison, mais de ça il ne peut pas le savoir, qu’ils sont beaucoup plus que de simples copains.
- (Taha se lève) Je vais aller lui parler !! Je ne voudrais pas tout gâcher entre vous sur un simple malentendu.
- (Naomé paniqué) Qu’est-ce que tu vas lui dire ?
- Ne t’inquiète pas « Nao » !! Je trouverai bien les mots qu’il faut pour qu’il comprenne que je ne suis pas un danger pour lui, sans pour autant dévoiler tes sentiments. C’est tout nouveau pour vous deux et c’est à vous de vous trouver, pas à moi de faire l’entremetteur.
- J’ai peur Taha !! Vraiment tu sais !! Qu’arrivera-t-il si je me trompe complètement et qu’il n’éprouve rien d’autre pour moi qu’un début d’amitié ? En plus il devra bientôt repartir dans sa tribu et nous serons séparés !!
- Tu n’as rien à craindre, je serais toujours là moi !! Tu sais très bien que je ne t’abandonnerai jamais, nous oublierons cette conversation jusqu’au jour où quelqu’un viendra à nouveau t’amener le trouble dans ton cœur.
- Tu me le jures ?
- En ai-je vraiment besoin ? Tu me connais suffisamment pour savoir que je ne saurais te mentir.
- (Naomé troublé) Je… t’aime Taha !!
Le fils d’Okoumé sent son cœur se serrer, les paroles de son ami le bouleversent plus qu’il ne s’y attendait et c’est en lui passant doucement les doigts sur le visage qu’il lui répond d’une voix douce.
- Moi aussi « Nao », moi aussi !!! C’est d’ailleurs ça le problème, quand je suis près de toi je n’arrive pas à garder mes résolutions.
Taha s’éloigne alors en se dirigeant vers le dispensaire, sans laisser le temps à Naomé de répondre à sa dernière phrase.
Préférant qu’il cogite dessus et comprenne son désarroi de ne pas pouvoir lui apporter tout ce qu’il attend de lui, étant pris en étau entre son ami pour qui il a des sentiments très forts et sa véritable nature, n’ayant pas la volonté qu’il faudrait pour trancher une bonne fois pour toutes en sachant bien qu’il n’en ressortirait certainement pas indemne quelle que soit sa décision finale.
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (134 / 150) (Afrique) (Rapprochement) (suite)
Son entrée dans le grand salon fait se retourner sur lui les deux hommes qui continuaient leur conversation sans plus s’occuper des garçons, n’ayant d’ailleurs pas remarqué le changement d’expression de Gauthier depuis quelques minutes.
- (Le père Antoine) Tu veux nous parler mon enfant ?
- Non mon père !! Je viens juste chercher Gauthier pour discuter un peu avec lui, si vous le permettez ?
Taha n’attend aucune réponse qu’il est déjà à attraper le jeune frisé par la manche de son tee-shirt pour le faire sortir de la pièce et l’emmener dans un endroit où ils seront seuls.
André et le père Antoine se regardent avec le visage marquant le même étonnement, les façons peu cavalières du jeune Massaï leur faisant comprendre qu’il y a anguille sous roche.
Surtout pour le père Antoine qui ne l’avait encore jamais vu être aussi autoritaire envers qui que ce soit.
- (André) Avez-vous une idée de ce qu’il se trame entre eux deux ? Votre jeune ami avait plutôt l’air sérieux et déterminé ne trouvez-vous pas ?
- Je n’en ai pas la moindre idée !! Sauf peut-être s’il s’agit de Naomé.
- Et bien !! Mon petit-fils est entré dans la vie normale par la grande porte et doit déjà de toute évidence avoir quelques problèmes à résoudre, j’espère juste que ce n’est pas trop grave et qu’il saura les gérer comme il se doit !
- Si c’est pour la raison qui me vient à l’esprit, c’est certain qu’il va devoir très vite prendre de la maturité et de l’assurance, Taha ne lui fera aucun mal soyez en convaincu. Si ça avait été son intention, votre petit-fils aurait déjà subi sa colère.
- De quelle raison parlez-vous si ce n’est pas indiscret ?
- Avant de vous répondre, j’aimerais vous poser une question qui pourrait vous paraître déplacée.
- Nous sommes entre adultes et je ne pense pas que de telles paroles sortent de votre bouche mon père.
- Alors voilà !! J’aimerais connaître votre ressenti sur les rapports entre personnes du même sexe ?
- (André surpris) Vous voulez parler de l’homosexualité ?
- Ce sont là mes propos en effet !
- Et bien que répondre ? En fait je ne me suis jamais vraiment intéressé à ces choses-là, pas que j’y vois spécialement quelque chose à y redire !! Juste que je n’y ai jamais été confronté !! Enfin !! Pas jusque très récemment, saviez-vous que Florian a un petit ami ? Enfin petit est un euphémisme quand on connaît Thomas Hi ! Hi !
- Je suis au courant, oui !! Un très beau garçon et qui plus est d’une gentillesse et d’une intelligence hors du commun.
- Ils vont très bien ensemble je dois le reconnaître, si vous voyiez les regards que leurs passages déclenchent !!
- J’en suis conscient sachez-le, je prends donc vos paroles pour une acceptation de cet état de fait et que cela ne vous pose aucun problème d’en parler.
- C’est exact quoique je ne voie pas où vous voulez en venir avec cette question mon père.
- Vous allez très vite comprendre, surtout quand je vous aurai appris que Naomé est ce genre de garçon.
André sourit en regardant le jeune homme toujours assis sur le banc.
- Il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour s’en faire la remarque mon père, ses expressions et sa façon d’être sont très parlantes, quoique je connaisse un garçon qui donne cette impression alors qu’il est père de famille et hétéro pur et dur.
- Ce qui n’est pas le cas de Naomé, ni celui de Gauthier !
- (André ahuri) De quoi !!! Gauthier n’est lui-même que depuis quelques jours et ne doit même pas savoir ce que « gay » ou homosexuel veut dire !!
- Allons mon ami !! Soyez réaliste !! Si votre petit-fils était tel que vous venez de le décrire, il ne connaîtrait rien de tout le reste et ce n’est de toute évidence pas le cas reconnaissez-le !! Qu’il ne sache pas encore ce qui est en train de lui arriver, je veux bien le concevoir mais je suis certain qu’il connaît aussi bien que vous la notion de ces deux mots.
André se renfonce dans son fauteuil.
- Qu’est-ce qui vous fait dire que mon petit-fils serait attiré par les garçons ? Le fait qu’il soit ami avec Naomé n’est pas une preuve en soi, sinon beaucoup d’entre nous le seraient également et moi le premier car j’ai quelques amis dans ce cas et je n’en ai jamais fait fi. D’ailleurs si vous vous souvenez de ma première réponse à votre question, je ne me suis jamais posé en juge sur ce sujet en laissant à chacun le droit au choix de sa vie sentimentale.
- Eh bien nous suivrons donc sereinement le rapprochement s’il a lieu de ces deux garçons, c’est tout ce que je voulais savoir et vous y avez parfaitement répondu.
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (135 / 150) (Afrique) (Rapprochement) (fin)
***/***
« Dans une pièce tranquille du dispensaire »
Taha libère enfin le bras de Gauthier en refermant la porte derrière eux et en restant planté devant pour ne pas qu’il tente de sortir avant qu’il en ait terminé de ce qu’il a à lui dire.
Gauthier reste un instant figer par la détermination du jeune Massaï quasiment nu, à la musculature longiligne et virile qui ne le laisse pas indifférent quoiqu’il préfère et de loin celle plus féminine de Naomé.
Maintenant il vient de les surprendre dans une position des plus équivoques et Gauthier sent une colère sourde montée en lui contre ce garçon qui le regarde de ses yeux marron foncé, semblant l’étudier comme s’il le voyait pour la première fois alors que ce n’est pas le cas.
- (Gauthier agressif) Qu’est-ce qu’il te prend de me traîner comme ça à travers toute la maison ? Je ne suis pas ton chien !!
- Naomé est mon ami !!
- Oui !! C’est le mien aussi, et alors ? Ce n’est pas une raison pour agir envers moi comme tu viens de le faire !!
- Tu es en colère petit blanc !!
- C’est normal, vu comment tu me traites !!
- Ce n’est pas cette raison qui t’a mis en colère !! Je t’ai vu nous regarder quand « Nao » s’est rapproché de moi et ton visage t’a trahi.
- Qu’est-ce que ça peut te faire ?
- Je ne suis pas qu’un simple ami pour « Nao » !
- Pfftt !!! Comme si je ne l’avais pas vu !!
- Pourquoi cela te gêne-t-il alors ?
Taha voit bien les rougeurs soudaines apparaître sur les joues du jeune blanc, il sait depuis son voyage ce qu’elles signifient et s’en amuse ouvertement au plus grand dam de Gauthier qui pense alors qu’il se moque de lui.
Un geste rageur le fait se jeter sur Taha, c’est sans compter sur l’agilité et la force du jeune Massaï qui le bloque en lui pointant son couteau sous la gorge.
- En as-tu déjà assez de la vie, jeune blanc ?
Gauthier se montre d’un certain courage quand même en lui répondant sans montrer la peur qui pourtant lui noue l’estomac.
- Eh bien vas-y !! Qu’est-ce que tu attends !!
- Réponds d’abord à ma question, ensuite si tu t’es suffisamment calmé je te lâcherai !! Tu devras apprendre à contrôler tes pulsions petit blanc si tu veux rester parmi nous, ici on n’attaque pas un homme sans raison et surtout pas sans y risquer sa vie.
- Lâche-moi, j’ai compris !!
Taha le laisse encore réfléchir quelques secondes puis rengaine son couteau qui reprend sa place le long de sa hanche, il a bien senti la panique de Gauthier aux tremblements de son corps et il l’estime d’autant plus que ses paroles disaient le contraire, prouvant ainsi qu’il en avait là où il faut.
- Tu es courageux petit blanc, garde quand même la leçon car d’autres que moi n’auraient pas hésité à te trancher la gorge sans en éprouver de remords.
Gauthier est honteux de son geste.
- Excuse-moi, je ne sais pas ce qu’il m’a pris.
- En es-tu certain ? Il me semble que d’aborder le sujet de « Nao » te rend nerveux, sais-tu qu’il t’aime et que ton prochain départ l’attriste.
-…
- Tu ne veux pas répondre ? Très bien !! C’est donc moi qui vais parler !! Je pense que ton acte de tout à l’heure était dicté par la jalousie, tu ne supportes pas l’idée que « Nao » puisse avoir quelqu’un dans sa vie.
Gauthier relève les yeux.
- N’importe quoi !!
- Comment expliques-tu la tête que tu faisais à la vitre du salon alors ? Et ta colère contre moi ?
-…
- D’accord !! Je peux donc aller lui dire que tu n’éprouves rien pour lui ? Comme ça, il saura à quoi s’en tenir et il ne m’aura pas demandé de te parler pour rien.
Taha libère la porte, l’ouvre et s’apprête à partir quand une main ferme lui prend l’épaule et le ramène à l’intérieur de la pièce.
- Attends !! C’est à moi d’aller lui parler !!
- (Taha sourit) Alors qu’est-ce que tu attends !! Fonce petit blanc !!
Gauthier le regarde bizarrement.
- Ça ne te fait rien ?
- Je suis content pour lui si c’est une bonne nouvelle et sinon je serai toujours là pour le consoler.
- Je n’arrive pas à te comprendre, pourtant nous ne sommes pas si différents ?
- (Taha amusé) Nos ancêtres descendent du même arbre Hi ! Hi !
Gauthier montrant son sens de l’humour, laisse le jeune Massaï abasourdi par sa réponse dite d’une voix sentencieuse.
- Oui mais nous, c’était bien avant !!!
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (136 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)
« Salle des congrès, milieu d’après-midi »
Les premières propositions émises le matin même, sont encore en discussions et au vu de l’avancement de l’affaire, ne sont pas près d’être votées.
Émile s’ennuierait à mourir s’il n’avait pas à côté de lui un spectacle qui non seulement l’aide fortement à passer le temps, mais en plus l’amène souvent à se mordre les lèvres pour ne pas éclater de rires en public.
Florian lui s’ennuie ferme et ses mimiques en sont les principaux témoins, ne serait-ce que ce sont ses mêmes mimiques qui amusent depuis le matin notre brave député.
Il l’a vu s’endormir, se trémousser, bailler, s’amuser avec quelques insectes posés sur sa main et surtout tempêter contre le traducteur qui de toute évidence ne transpose pas correctement les paroles de l’auditoire.
Comme de bien entendu, surveillé comme il l’est, son ennui ne manque pas d’attirer l’attention de ceux qui peuvent l’avoir dans leur champ de visions sans paraître indiscret et c’est justement l’orateur du moment qui en fait la remarque.
- Tomo nota de que nuestro amigo joven llegó con la delegación francesa, no parecía para seguir nuestros debates y parece aburrido más que nada, ahora quiero entender bien que nuestras preocupaciones no son su edad. (Je constate que notre jeune ami arrivé avec la délégation Française, n’a pas l’air de suivre nos débats et qu’il semble s’ennuyer plus qu’autre chose, maintenant je veux bien comprendre qu’à son âge nos préoccupations ne soient pas les siennes.)
Je me sens piqué au vif par cet homme que je ne connais « ni des lèvres ni des dents » et qui se permet de me dénigrer en public, aussi je me lève d’un bond pour lui répondre.
- Decirle aunque a mi edad, Señor, yo te puede todavía ser de este mundo cuando nuestro planeta irá aún más mal por culpa de gente como tú o más y que han pasado toda su vida para discutir durante horas sin llevar nada concreto impediría que este estado de cosas. ¿Puedes ver siempre que quieras mientras me pese a que estoy todavía en sus ojos como un niño, tratar de actuar y lleva propuestas concretas yo en mi tiempo. En esto, yo le Hi buen Señor ! (Dites-vous bien qu’à mon âge monsieur, je serai peut-être encore de ce monde quand notre planète ira encore plus mal à cause de gens comme vous qui n’y seront plus et qui auront passé leur vie entière à discuter pendant des heures sans amener quoi que ce soit de concret qui éviterait cet état de fait. Constatez donc tant que vous voudrez pendant que moi, bien que je ne sois encore à vos yeux qu’un enfant, je tente d’agir et amène des propositions concrètes que je vous développerais à mon heure. Sur ce, je vous salue bien monsieur !!)
Sitôt que j’en ai fini avec lui en lui ayant de toute évidence rabaissé sa superbe, je me rassois comme si de rien était sous un silence absolu, le temps que les traducteurs reprennent mes paroles dans la langue de leur représentant.
Un premier claquement de mains venant du fond de la pièce, salue à sa façon ma diatribe ; bientôt suivi par d’autres jusqu’à ce ne soit plus qu’applaudissements dans la salle.
Émile me regarde les yeux brillants.
- Et bien !! On peut dire que tu lui as cloué le bec à l’espingouin Hi ! Hi !
Je regarde dans la direction du podium où l’homme devenu blanc comme un linge, ne sait plus quoi répondre et fini par quitter le micro pour rejoindre ses compatriotes qui de ce fait se retrouvent gêné et cessent d’applaudir, ne sachant d’un seul coup plus quoi faire de leurs mains.
- L’avait qu’à me laisser dormir !! Non mais !!!
Quelque place devant Florian, le président se retourne et sourit en lui faisant un clin d’œil de connivence qui en dit long sur ce qu’il pense de ma repartie.
Un grand moment de flottement suit cette remise en place polie, jusqu’à ce qu’un autre représentant vienne à son tour prendre la parole et s’avance vers le micro en me fixant longuement.
- Gute ! Und auch ich halte ich an der Reihe ! Ich würde daher versuchen, konkrete Antworten zu bringen so dass unser junger Freund aus seiner Lethargie. (Bon !! Eh bien je pense que c’est mon tour !! J’essaierais donc d’amener des idées concrètes pour que notre jeune ami sorte de sa léthargie.)
Il n’entend pas, bien sûr les paroles de Florian qui amènent un énorme gloussement d’amusement dans la délégation Française.
- Vas-y papa shults !! Mets-moi s’en plein la vue, je ne demande que ça !!
Taha les observe depuis un moment déjà, un sourire de soulagement orne son visage aux traits virils et malgré la petite pointe de regret qui le titille de temps à autre, il sait que c’était le mieux qu’il pouvait arriver à son ami et que leur relation n’aurait pu continuer dans l’état encore bien longtemps car s’il aime réellement son ami, ce sont quand même les filles de la tribu qui l’attirent inexorablement vers leur hutte.
L’une d’entre elles plus particulièrement qui depuis quelque temps l’attire autrement plus fort que tous les brefs instants de plaisirs passés avec celles qui l’ont reçu dans leurs couches depuis son retour d’Europe.
Ses relations avec « Nao » n’étaient en fait, il s’en rend bien compte maintenant, qu’une continuité de ses expériences d’adolescent qu’il avait repris pour ne plus voir son ami au désespoir et verser ses larmes qu’il ne supportait pas de lui voir répandre sur son visage, ravager par la tristesse d’être abandonné par celui qu’il a toujours aimé.
Qu’il redevienne son meilleur ami et rien d’autre est ce que Taha souhaite maintenant le plus au monde, que cela vienne de Naomé est la meilleure chose qui pourrait arriver, aussi Taha n’en éprouve-t-il aucune tristesse ni rancœur, bien au contraire car cela le libère d’un énorme poids et même si les instants intenses qu’il partage avec son ami lui plaisent aussi beaucoup, il doit bien le reconnaître.
Gauthier se lève et s’éloigne de son ami, Taha en profite alors pour rejoindre Naomé et le pousser dans ses retranchements pour savoir si oui ou non il a vu juste, craignant maintenant qu’il ne se soit induit en erreur et que ce soit lui qui se devra de faire comprendre à Naomé ses intentions de cesser le plus rapidement possible maintenant que sa décision est prise, les relations autres qu’amicales qu’ils ont ensemble.
Naomé regarde Gauthier s’éloigner et déjà il ressent le pincement au cœur de ne plus l’avoir près de lui, il est donc surpris quand son ami vient s’asseoir à ses côtés et le regarde d’une drôle de façon, semblant à la fois moqueur et ravi de le surprendre ainsi dans ses pensées les plus intimes.
- Et moi qui croyais que j’étais le seul qui comptait Hi ! Hi !
Naomé est gêné de s’être fait surprendre.
- Suis-je donc si transparent ?
- Tu es mon meilleur ami « Nao » et je connais tes expressions, je vois bien qu’il ne te laisse pas indifférent et j’en suis heureux pour toi.
- (Naomé surpris) Tu n’es pas en colère contre moi ?
- Bien sûr que non !
- Tu ne m’aimes pas vraiment alors ?
- Ne redis jamais une chose pareille « Nao » !! Tu comptes plus que n’importe qui à part peut-être ma famille, tu es comme un frère pour moi et j’ai accepté d’être avec toi pour ne pas te voir malheureux.
- Tu n’avais pas l’air de te forcer pourtant ?
- Non bien sûr !! Mais ça ne pouvait pas être viable sur le long terme, je te l’ai assez souvent dit, je pense que j’aime les filles et plus le temps passe, plus je le ressens avec force.
- Tu ne veux plus de moi alors ?
- C’est à toi de décider si nous devons continuer ou pas, j’aime ce que nous faisons ensemble mais ce n’est pas pour moi une fin en soi et pour toi non plus d’ailleurs, puisque tu t’intéresses visiblement à ce jeune blanc.
Naomé dévisage son ami avec attention, il sait très bien que ses paroles sont sincères et que Taha ait également remarqué son attirance pour Gauthier, prouve encore une fois qu’il le connaît mieux que n’importe qui d’autre, aussi c’est un grand sourire qui illumine son visage quand il étreint son ami avec une affection sincère.
- Tu crois qu’il pourrait avoir des sentiments pour moi ?
- Je vous ai bien regardés tout à l’heure et je ne pense pas faire d’erreur en te répondant que j’en suis sûr, d’ailleurs tu n’as qu’à vérifier par toi-même.
Naomé suit le regard de Taha et aperçoit Gauthier le visage plaqué à une des fenêtres du salon, ses traits sont visiblement marqués par la déception, une certaine rage et la tristesse de le voir aussi proche de son ami, s’imaginant certainement et d’ailleurs avec raison, mais de ça il ne peut pas le savoir, qu’ils sont beaucoup plus que de simples copains.
- (Taha se lève) Je vais aller lui parler !! Je ne voudrais pas tout gâcher entre vous sur un simple malentendu.
- (Naomé paniqué) Qu’est-ce que tu vas lui dire ?
- Ne t’inquiète pas « Nao » !! Je trouverai bien les mots qu’il faut pour qu’il comprenne que je ne suis pas un danger pour lui, sans pour autant dévoiler tes sentiments. C’est tout nouveau pour vous deux et c’est à vous de vous trouver, pas à moi de faire l’entremetteur.
- J’ai peur Taha !! Vraiment tu sais !! Qu’arrivera-t-il si je me trompe complètement et qu’il n’éprouve rien d’autre pour moi qu’un début d’amitié ? En plus il devra bientôt repartir dans sa tribu et nous serons séparés !!
- Tu n’as rien à craindre, je serais toujours là moi !! Tu sais très bien que je ne t’abandonnerai jamais, nous oublierons cette conversation jusqu’au jour où quelqu’un viendra à nouveau t’amener le trouble dans ton cœur.
- Tu me le jures ?
- En ai-je vraiment besoin ? Tu me connais suffisamment pour savoir que je ne saurais te mentir.
- (Naomé troublé) Je… t’aime Taha !!
Le fils d’Okoumé sent son cœur se serrer, les paroles de son ami le bouleversent plus qu’il ne s’y attendait et c’est en lui passant doucement les doigts sur le visage qu’il lui répond d’une voix douce.
- Moi aussi « Nao », moi aussi !!! C’est d’ailleurs ça le problème, quand je suis près de toi je n’arrive pas à garder mes résolutions.
Taha s’éloigne alors en se dirigeant vers le dispensaire, sans laisser le temps à Naomé de répondre à sa dernière phrase.
Préférant qu’il cogite dessus et comprenne son désarroi de ne pas pouvoir lui apporter tout ce qu’il attend de lui, étant pris en étau entre son ami pour qui il a des sentiments très forts et sa véritable nature, n’ayant pas la volonté qu’il faudrait pour trancher une bonne fois pour toutes en sachant bien qu’il n’en ressortirait certainement pas indemne quelle que soit sa décision finale.
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (134 / 150) (Afrique) (Rapprochement) (suite)
Son entrée dans le grand salon fait se retourner sur lui les deux hommes qui continuaient leur conversation sans plus s’occuper des garçons, n’ayant d’ailleurs pas remarqué le changement d’expression de Gauthier depuis quelques minutes.
- (Le père Antoine) Tu veux nous parler mon enfant ?
- Non mon père !! Je viens juste chercher Gauthier pour discuter un peu avec lui, si vous le permettez ?
Taha n’attend aucune réponse qu’il est déjà à attraper le jeune frisé par la manche de son tee-shirt pour le faire sortir de la pièce et l’emmener dans un endroit où ils seront seuls.
André et le père Antoine se regardent avec le visage marquant le même étonnement, les façons peu cavalières du jeune Massaï leur faisant comprendre qu’il y a anguille sous roche.
Surtout pour le père Antoine qui ne l’avait encore jamais vu être aussi autoritaire envers qui que ce soit.
- (André) Avez-vous une idée de ce qu’il se trame entre eux deux ? Votre jeune ami avait plutôt l’air sérieux et déterminé ne trouvez-vous pas ?
- Je n’en ai pas la moindre idée !! Sauf peut-être s’il s’agit de Naomé.
- Et bien !! Mon petit-fils est entré dans la vie normale par la grande porte et doit déjà de toute évidence avoir quelques problèmes à résoudre, j’espère juste que ce n’est pas trop grave et qu’il saura les gérer comme il se doit !
- Si c’est pour la raison qui me vient à l’esprit, c’est certain qu’il va devoir très vite prendre de la maturité et de l’assurance, Taha ne lui fera aucun mal soyez en convaincu. Si ça avait été son intention, votre petit-fils aurait déjà subi sa colère.
- De quelle raison parlez-vous si ce n’est pas indiscret ?
- Avant de vous répondre, j’aimerais vous poser une question qui pourrait vous paraître déplacée.
- Nous sommes entre adultes et je ne pense pas que de telles paroles sortent de votre bouche mon père.
- Alors voilà !! J’aimerais connaître votre ressenti sur les rapports entre personnes du même sexe ?
- (André surpris) Vous voulez parler de l’homosexualité ?
- Ce sont là mes propos en effet !
- Et bien que répondre ? En fait je ne me suis jamais vraiment intéressé à ces choses-là, pas que j’y vois spécialement quelque chose à y redire !! Juste que je n’y ai jamais été confronté !! Enfin !! Pas jusque très récemment, saviez-vous que Florian a un petit ami ? Enfin petit est un euphémisme quand on connaît Thomas Hi ! Hi !
- Je suis au courant, oui !! Un très beau garçon et qui plus est d’une gentillesse et d’une intelligence hors du commun.
- Ils vont très bien ensemble je dois le reconnaître, si vous voyiez les regards que leurs passages déclenchent !!
- J’en suis conscient sachez-le, je prends donc vos paroles pour une acceptation de cet état de fait et que cela ne vous pose aucun problème d’en parler.
- C’est exact quoique je ne voie pas où vous voulez en venir avec cette question mon père.
- Vous allez très vite comprendre, surtout quand je vous aurai appris que Naomé est ce genre de garçon.
André sourit en regardant le jeune homme toujours assis sur le banc.
- Il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour s’en faire la remarque mon père, ses expressions et sa façon d’être sont très parlantes, quoique je connaisse un garçon qui donne cette impression alors qu’il est père de famille et hétéro pur et dur.
- Ce qui n’est pas le cas de Naomé, ni celui de Gauthier !
- (André ahuri) De quoi !!! Gauthier n’est lui-même que depuis quelques jours et ne doit même pas savoir ce que « gay » ou homosexuel veut dire !!
- Allons mon ami !! Soyez réaliste !! Si votre petit-fils était tel que vous venez de le décrire, il ne connaîtrait rien de tout le reste et ce n’est de toute évidence pas le cas reconnaissez-le !! Qu’il ne sache pas encore ce qui est en train de lui arriver, je veux bien le concevoir mais je suis certain qu’il connaît aussi bien que vous la notion de ces deux mots.
André se renfonce dans son fauteuil.
- Qu’est-ce qui vous fait dire que mon petit-fils serait attiré par les garçons ? Le fait qu’il soit ami avec Naomé n’est pas une preuve en soi, sinon beaucoup d’entre nous le seraient également et moi le premier car j’ai quelques amis dans ce cas et je n’en ai jamais fait fi. D’ailleurs si vous vous souvenez de ma première réponse à votre question, je ne me suis jamais posé en juge sur ce sujet en laissant à chacun le droit au choix de sa vie sentimentale.
- Eh bien nous suivrons donc sereinement le rapprochement s’il a lieu de ces deux garçons, c’est tout ce que je voulais savoir et vous y avez parfaitement répondu.
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (135 / 150) (Afrique) (Rapprochement) (fin)
***/***
« Dans une pièce tranquille du dispensaire »
Taha libère enfin le bras de Gauthier en refermant la porte derrière eux et en restant planté devant pour ne pas qu’il tente de sortir avant qu’il en ait terminé de ce qu’il a à lui dire.
Gauthier reste un instant figer par la détermination du jeune Massaï quasiment nu, à la musculature longiligne et virile qui ne le laisse pas indifférent quoiqu’il préfère et de loin celle plus féminine de Naomé.
Maintenant il vient de les surprendre dans une position des plus équivoques et Gauthier sent une colère sourde montée en lui contre ce garçon qui le regarde de ses yeux marron foncé, semblant l’étudier comme s’il le voyait pour la première fois alors que ce n’est pas le cas.
- (Gauthier agressif) Qu’est-ce qu’il te prend de me traîner comme ça à travers toute la maison ? Je ne suis pas ton chien !!
- Naomé est mon ami !!
- Oui !! C’est le mien aussi, et alors ? Ce n’est pas une raison pour agir envers moi comme tu viens de le faire !!
- Tu es en colère petit blanc !!
- C’est normal, vu comment tu me traites !!
- Ce n’est pas cette raison qui t’a mis en colère !! Je t’ai vu nous regarder quand « Nao » s’est rapproché de moi et ton visage t’a trahi.
- Qu’est-ce que ça peut te faire ?
- Je ne suis pas qu’un simple ami pour « Nao » !
- Pfftt !!! Comme si je ne l’avais pas vu !!
- Pourquoi cela te gêne-t-il alors ?
Taha voit bien les rougeurs soudaines apparaître sur les joues du jeune blanc, il sait depuis son voyage ce qu’elles signifient et s’en amuse ouvertement au plus grand dam de Gauthier qui pense alors qu’il se moque de lui.
Un geste rageur le fait se jeter sur Taha, c’est sans compter sur l’agilité et la force du jeune Massaï qui le bloque en lui pointant son couteau sous la gorge.
- En as-tu déjà assez de la vie, jeune blanc ?
Gauthier se montre d’un certain courage quand même en lui répondant sans montrer la peur qui pourtant lui noue l’estomac.
- Eh bien vas-y !! Qu’est-ce que tu attends !!
- Réponds d’abord à ma question, ensuite si tu t’es suffisamment calmé je te lâcherai !! Tu devras apprendre à contrôler tes pulsions petit blanc si tu veux rester parmi nous, ici on n’attaque pas un homme sans raison et surtout pas sans y risquer sa vie.
- Lâche-moi, j’ai compris !!
Taha le laisse encore réfléchir quelques secondes puis rengaine son couteau qui reprend sa place le long de sa hanche, il a bien senti la panique de Gauthier aux tremblements de son corps et il l’estime d’autant plus que ses paroles disaient le contraire, prouvant ainsi qu’il en avait là où il faut.
- Tu es courageux petit blanc, garde quand même la leçon car d’autres que moi n’auraient pas hésité à te trancher la gorge sans en éprouver de remords.
Gauthier est honteux de son geste.
- Excuse-moi, je ne sais pas ce qu’il m’a pris.
- En es-tu certain ? Il me semble que d’aborder le sujet de « Nao » te rend nerveux, sais-tu qu’il t’aime et que ton prochain départ l’attriste.
-…
- Tu ne veux pas répondre ? Très bien !! C’est donc moi qui vais parler !! Je pense que ton acte de tout à l’heure était dicté par la jalousie, tu ne supportes pas l’idée que « Nao » puisse avoir quelqu’un dans sa vie.
Gauthier relève les yeux.
- N’importe quoi !!
- Comment expliques-tu la tête que tu faisais à la vitre du salon alors ? Et ta colère contre moi ?
-…
- D’accord !! Je peux donc aller lui dire que tu n’éprouves rien pour lui ? Comme ça, il saura à quoi s’en tenir et il ne m’aura pas demandé de te parler pour rien.
Taha libère la porte, l’ouvre et s’apprête à partir quand une main ferme lui prend l’épaule et le ramène à l’intérieur de la pièce.
- Attends !! C’est à moi d’aller lui parler !!
- (Taha sourit) Alors qu’est-ce que tu attends !! Fonce petit blanc !!
Gauthier le regarde bizarrement.
- Ça ne te fait rien ?
- Je suis content pour lui si c’est une bonne nouvelle et sinon je serai toujours là pour le consoler.
- Je n’arrive pas à te comprendre, pourtant nous ne sommes pas si différents ?
- (Taha amusé) Nos ancêtres descendent du même arbre Hi ! Hi !
Gauthier montrant son sens de l’humour, laisse le jeune Massaï abasourdi par sa réponse dite d’une voix sentencieuse.
- Oui mais nous, c’était bien avant !!!
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (136 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)
« Salle des congrès, milieu d’après-midi »
Les premières propositions émises le matin même, sont encore en discussions et au vu de l’avancement de l’affaire, ne sont pas près d’être votées.
Émile s’ennuierait à mourir s’il n’avait pas à côté de lui un spectacle qui non seulement l’aide fortement à passer le temps, mais en plus l’amène souvent à se mordre les lèvres pour ne pas éclater de rires en public.
Florian lui s’ennuie ferme et ses mimiques en sont les principaux témoins, ne serait-ce que ce sont ses mêmes mimiques qui amusent depuis le matin notre brave député.
Il l’a vu s’endormir, se trémousser, bailler, s’amuser avec quelques insectes posés sur sa main et surtout tempêter contre le traducteur qui de toute évidence ne transpose pas correctement les paroles de l’auditoire.
Comme de bien entendu, surveillé comme il l’est, son ennui ne manque pas d’attirer l’attention de ceux qui peuvent l’avoir dans leur champ de visions sans paraître indiscret et c’est justement l’orateur du moment qui en fait la remarque.
- Tomo nota de que nuestro amigo joven llegó con la delegación francesa, no parecía para seguir nuestros debates y parece aburrido más que nada, ahora quiero entender bien que nuestras preocupaciones no son su edad. (Je constate que notre jeune ami arrivé avec la délégation Française, n’a pas l’air de suivre nos débats et qu’il semble s’ennuyer plus qu’autre chose, maintenant je veux bien comprendre qu’à son âge nos préoccupations ne soient pas les siennes.)
Je me sens piqué au vif par cet homme que je ne connais « ni des lèvres ni des dents » et qui se permet de me dénigrer en public, aussi je me lève d’un bond pour lui répondre.
- Decirle aunque a mi edad, Señor, yo te puede todavía ser de este mundo cuando nuestro planeta irá aún más mal por culpa de gente como tú o más y que han pasado toda su vida para discutir durante horas sin llevar nada concreto impediría que este estado de cosas. ¿Puedes ver siempre que quieras mientras me pese a que estoy todavía en sus ojos como un niño, tratar de actuar y lleva propuestas concretas yo en mi tiempo. En esto, yo le Hi buen Señor ! (Dites-vous bien qu’à mon âge monsieur, je serai peut-être encore de ce monde quand notre planète ira encore plus mal à cause de gens comme vous qui n’y seront plus et qui auront passé leur vie entière à discuter pendant des heures sans amener quoi que ce soit de concret qui éviterait cet état de fait. Constatez donc tant que vous voudrez pendant que moi, bien que je ne sois encore à vos yeux qu’un enfant, je tente d’agir et amène des propositions concrètes que je vous développerais à mon heure. Sur ce, je vous salue bien monsieur !!)
Sitôt que j’en ai fini avec lui en lui ayant de toute évidence rabaissé sa superbe, je me rassois comme si de rien était sous un silence absolu, le temps que les traducteurs reprennent mes paroles dans la langue de leur représentant.
Un premier claquement de mains venant du fond de la pièce, salue à sa façon ma diatribe ; bientôt suivi par d’autres jusqu’à ce ne soit plus qu’applaudissements dans la salle.
Émile me regarde les yeux brillants.
- Et bien !! On peut dire que tu lui as cloué le bec à l’espingouin Hi ! Hi !
Je regarde dans la direction du podium où l’homme devenu blanc comme un linge, ne sait plus quoi répondre et fini par quitter le micro pour rejoindre ses compatriotes qui de ce fait se retrouvent gêné et cessent d’applaudir, ne sachant d’un seul coup plus quoi faire de leurs mains.
- L’avait qu’à me laisser dormir !! Non mais !!!
Quelque place devant Florian, le président se retourne et sourit en lui faisant un clin d’œil de connivence qui en dit long sur ce qu’il pense de ma repartie.
Un grand moment de flottement suit cette remise en place polie, jusqu’à ce qu’un autre représentant vienne à son tour prendre la parole et s’avance vers le micro en me fixant longuement.
- Gute ! Und auch ich halte ich an der Reihe ! Ich würde daher versuchen, konkrete Antworten zu bringen so dass unser junger Freund aus seiner Lethargie. (Bon !! Eh bien je pense que c’est mon tour !! J’essaierais donc d’amener des idées concrètes pour que notre jeune ami sorte de sa léthargie.)
Il n’entend pas, bien sûr les paroles de Florian qui amènent un énorme gloussement d’amusement dans la délégation Française.
- Vas-y papa shults !! Mets-moi s’en plein la vue, je ne demande que ça !!
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