03-09-2020, 04:15 PM
(Modification du message : 03-09-2020, 04:18 PM par laurentdu51100.)
2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (30/150) (Mardi) (Afrique)
Taha se lève pour soulager une envie pressante, ça fait plusieurs nuits qu’il passe sans vraiment trouver le sommeil et il en connaît bien la raison, le départ de la tribu de son meilleur ami après qu’il lui en ait donné la raison le perturbe plus qu’il ne le voudrait.
Il s’en veut beaucoup d’avoir délaissé Naomé depuis son retour de France, même si ses raisons étaient compréhensibles et qu’il voulait rattraper le temps perdu avec son frère aîné, seulement voilà, le départ de son ami crée un vide affectif dont Taha n’aurait pas cru être imaginable avant d’y être confronté.
Dans son for intérieur, il était conscient des sentiments amoureux de Naomé et ça depuis le début de leurs expériences sexuelles quand il n’acceptait que Taha comme partenaire en ignorant complètement les autres garçons de la tribu qui s’adonnaient alors aux mêmes jeux de découverte de leurs corps.
Okoumé observe son fils depuis qu’il est sorti de la case, le visage fatigué de Taha l’a d’abord inquiété, pensant qu’il avait attrapé une des maladies des blancs et ce n’est qu’avec son bon sens légendaire, qu’il a compris l’absurdité de cette idée vu la façon dont les dieux lui ont soigné le pied.
Leurs yeux se croisent enfin et Taha vient saluer son père.
- Bonjour père !
- Bonjour mon fils, voudrais-tu me parler et me dire ce qui te préoccupe tellement que tu en perds le sommeil ?
- Naomé me manque père !
- C’est donc ça !! Il n’est pas loin et tu peux lui rendre visite quand tu en as envie, tu le sais bien pourtant.
- C’est plus compliqué que ça père ! Mon cœur saigne de son absence !
Okoumé fixe son fils visiblement troublé par ses dernières paroles.
- Éprouverais-tu des sentiments pour lui ?
- C’est mon meilleur ami père !
- Tu sais bien que ce n’est pas le sens de ma question fils !
- J’aime les filles père !
- Mais ??
- Je ne supporte pas de le savoir seul loin de nous, loin de moi.
- Vous étiez très proches toutes ses dernières années.
- C’était avant d’être un homme père !
- Je sais mon fils, seulement ces années t’ont marqué plus que tu ne veux te l’avouer et ce qu’a toujours éprouvé pour toi Naomé doit y être pour beaucoup, l’amour est toujours ressenti comme un don des dieux et nos cœurs n’en ressortent jamais sans blessure.
- Que dois-je faire père ?
- Un de tes amis blancs ne connaît-il pas cette situation ?
- (Taha sourit) Yuan n’est pas blanc père !
- La couleur de la peau importe peu, ce qu’il se tient et bat à l’intérieur est le même pour tout le monde.
- Crois-tu que je sois comme lui ?
- Seul ton cœur peut te répondre mon fils, as-tu déjà envisagé cette possibilité ?
- Bien sûr que non père ! Ce n’est pas dans les coutumes de la tribu.
- Les coutumes sont une chose mon fils, nous changeons tous et cela malgré elles, le monde qui nous entoure évolue en bien comme en mal et seul notre esprit nous guide dans ce qui nous semble juste.
- Je me sens perdu père !
- Je le vois bien mon fils, pourquoi crois-tu que nous avons cette discussion ? Parfois parler aide à comprendre, crois-tu que Naomé passe de bonnes nuits depuis qu’il est parti ? Crois-tu qu’il ne pense pas à toi lui aussi à chaque instant ? Crois-tu qu’il a quitté la tribu juste pour son bien ou pour que tu l’oublies et vives ta vie sans avoir son regard malheureux porté sur toi ?
- Pourquoi d’autre père ?
- C’est à toi mon fils de chercher les réponses, je me contente de te guider dans tes réflexions comme mon père l’a fait avant moi.
- Toi aussi père tu…
- Non mon fils, je n’ai jamais eu d’amitiés aussi fortes avec un garçon mais j’avais d’autres préoccupations comme tout jeune homme qui se cherche et mon père était là lui aussi pour m’aider à trouver ma voie, sans me juger mais avec l’écoute et l’envie que je trouve mon chemin.
- Et tu l’as trouvé père ?
- (Okoumé sourit) Oui et je lui en serais toujours reconnaissant !
- Ce n’est pas mal tu sais ? Avant mon voyage je voyais les choses différemment mais depuis j’ai connu des personnes bien qui m’ont fait comprendre certaines choses. Le bien et le mal ne sont que des mots utilisés pour juger, ils ne sont que le ressenti de ceux qui les prononcent et le reflet de leurs éducations ainsi que de leurs façons de vivre.
- Je sais mon fils, la clairière des pierres m’a donné l’occasion de revenir sur beaucoup d’idées préconçues. Nous ne trouvons pas mal de laisser mourir un des nôtres ou de tuer un ennemi si nous le jugeons nécessaire, d’autres ailleurs ne trouvent pas ça bien et seraient prêts à nous punir s’ils l’apprenaient, alors tu vois que rien n’est simple et que surtout nous évoluons différemment de nos pères.
Taha prend son père dans ses bras et le serre fortement.
- Je t’aime père !!
2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) (31/150) : (Mardi) (Ambassade américaine à Paris)
« Dix heures du matin »
- Halt !!
- L’ambassadeur a demandé à me rencontrer !!
Le soldat de faction jauge l’homme imposant qui se trouve devant lui, il prend la main courante posée sur le petit bureau de sa guérite.
- Monsieur Désmaré ?
- Lui-même !
- Puis je vérifier vos papiers monsieur ?
- Bien entendu ! Tenez les voilà !
Le soldat vérifie scrupuleusement la pièce d’identité et la rend à Maurice qui la range dans son portefeuille en souriant.
- Vous êtes attendu ! Veuillez vous rendre à l’accueil de l’ambassade s’il vous plaît, une hôtesse vous guidera jusqu’au bureau de monsieur l’ambassadeur.
- Merci beaucoup, bonne journée !
- A vous aussi monsieur !
Maurice traverse la cour bitumée jusqu’à l’entrée principale où deux soldats le saluent brièvement en lui ouvrant la porte, il arrive alors dans un vaste hall carrelé qu’il traverse de son pas assuré jusqu’à un bureau où une femme entre deux âges le reçoit avec un sourire charmant qu’il ne peut s’empêcher de rendre.
- Monsieur ?
- Désmaré ! Maurice Désmaré ! Je suis attendu.
La femme fait signe à deux hommes qui s’approchent d’eux l’air sévère.
- Nous allons vous conduire chez monsieur l’ambassadeur mais vous comprendrez qu’il nous faut vérifier avant que vous ne portez pas sur vous une arme quelconque ?
- Bien sûr ! C’est tout à fait normal, je vous suis messieurs !
Maurice connaît bien la procédure aussi a-t-il pris soin de ne rien porter sur lui qui demanderait explication, la fouille au corps se passe donc sans anicroche et avec rapidité, il se retrouve donc quelques minutes plus tard devant la même femme qui se lève en le voyant s’approcher d’elle.
- Monsieur l’ambassadeur vous attend, veuillez me suivre s’il vous plaît.
Deux escaliers et plusieurs couloirs plus tard, ils se retrouvent devant une porte imposante qu’un soldat ouvre en les saluant.
La femme en entrant en premier :
- Monsieur l’ambassadeur !! Voici monsieur Désmaré directeur de la DST.
- (Avec un fort accent) Laissez-nous merci !! Mais entrez donc monsieur Désmaré !! Je vous remercie d’avoir accepté ma demande aussi rapidement, asseyez-vous donc !! Prendrez-vous une tasse de café ?
- Volontiers oui !!
Pendant qu’ils boivent leur café les deux hommes se jaugent du regard, l’ambassadeur visiblement impressionné par la carrure tout en muscle de cet homme pourtant plus si jeune et Maurice découvrant lui aussi pour la première fois cet homme au charisme certain qui représente la grandeur américaine.
L’ambassadeur pose sa tasse et s’enfonce plus confortablement dans son fauteuil, attendant que son invité en fasse autant.
- Bien !! Connaissez-vous un dénommé Sacha Voltok ?
- Je ne crois pas avoir jamais entendu ce nom !!
- Nous non plus avant cette nuit figurez-vous !! Du moins pas sous son vrai nom !! Cet homme est entre autres un conseiller militaire russe d’une rare cruauté et il vient de quitter l’Afghanistan où il commandait à un important groupe de rebelles tchétchènes pour une étrange mission dans votre pays et nous tenions à vous en informer.
- (Maurice vivement intéressé) Le but de cette mission ?
- Nous en savons très peu, juste quelques bribes de phrases entendues quelques minutes avant son départ précipité mais qui avaient l’air d’avoir leurs importances.
- Voilà qui a l’air bien mystérieux en effet, je me dois de vous avouer que nous avons quelques différends en ce moment avec le FSB et que vos paroles ne m’étonnent qu’à moitié.
- Sans doute comprendrez-vous mieux alors ce que ces paroles impliquent pour votre pays.
- Si nous en venions aux faits monsieur l’ambassadeur ?
- J’y arrive !! Sachez qu’il y a une condition à l’aide que nous vous apportons, cet homme doit être jugé chez nous. Il a à son actif le meurtre d’un nombre impressionnant de nos hommes, c’est un malade qui prend plaisir à torturer ses victimes. Sommes-nous d’accord monsieur Désmaré ?
- Nous le sommes oui !! Du moins temps qu’il n’agit pas de la même façon sur un de nos ressortissants.
- Bien !! Je vois que nous nous comprenons !! Mais il serait peut-être préférable que ce soit la personne qui nous en a avertis qui vous fasse son rapport.
Il appuie alors sur un bouton et un soldat entre quasiment immédiatement dans le bureau, l’ambassadeur prend alors sa langue natale pour s’adresser à lui.
- « Do entered the soldier Massery please !! »
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (32/150) (Mardi) (Ambassade américaine à Paris) (suite)
Les deux hommes attendent en silence jusqu’au moment où la porte du bureau s’ouvre à nouveau laissant entrer un militaire semblant assez jeune, voire très jeune qui se raidit devant eux dans un salut exemplaire.
L’ambassadeur avec son accent à couper au couteau :
- Repos soldat !! Vous parlez Français il me semble ?
- Oui monsieur !! Mes parents le sont.
Maurice est agréablement surpris par cette voix sans accent et observe de plus près le garçon qui lui réveille quelque chose dans sa mémoire qu’il n’arrive pas à retrouver et qui finit par l’agacer suffisamment pour qu’il en soupire de frustration.
L’ambassadeur s’en rend compte et lui pose la question.
- Quelque chose qui ne va pas monsieur Désmaré ?
- Non !! Rassurez-vous, juste une impression de déjà-vu et dont je n’arrive pas à dénouer le fil.
- (L’ambassadeur sourit) Je connais, c’est frustrant !!
- (Maurice) Mais ça va me revenir !! Il me semble connaître ce jeune soldat c’est pour ça, avez-vous déjà séjourné dans notre pays jeune homme ?
- Non monsieur, c’est la première fois !
- (L’ambassadeur) Racontez à monsieur Désmaré l’histoire incroyable qu’il vous est arrivé soldat !!
- Bien monsieur !! Je m’appelle Antoine Massery et je suis affecté au corps médical de mon régiment comme infirmier, nous étions en intervention humanitaire dans un village Afghan quand nous avons connu un feu nourri et que la plupart des nôtres ont perdu la vie…
Antoine raconte alors dans le détail les quelques semaines qu’il a passé au milieu des rebelles, il ne passe rien sous silence même si certains passages le font de toute évidence rougir de gêne à les raconter.
Il termine par les derniers instants avant que Sacha ne le congédie.
- Je suis sorti de la tente le cœur serré de son départ, j’étais tombé amoureux de cet homme vous comprenez ? Youssef est sorti peu de temps après moi et je n’ai rien vu venir ensuite, je me suis senti empoigner par plusieurs de ses hommes et j’ai eu alors la peur de ma vie quand j’ai compris que Sacha venait de lui donner l’ordre de me tuer. J’ai crié, hurlé même, je l’ai appelé en lui implorant pitié et j’ai vu venir ma mort quand j’ai senti le couteau de combat passer durement le long de ma gorge. J’ai alors poussé un cri de pure terreur me croyant égorgé, une main s’est alors plaquée sur ma bouche et quand mes yeux se sont enfin ouverts, j’ai vu Youssef me faire signe de me taire. Ils m’ont ensuite traîné derrière une dune après avoir déversé sur le sable ainsi que sur mes vêtements, un seau de sang que j’ai appris peu de temps après être celui d’une chèvre égorgée tout exprès juste avant.
Maurice a écouté son histoire jusqu’au bout sans rien dire, il comprend les affres qu’a connues le garçon et digère avec difficulté l’ordre barbare qu’a donné son amant.
- Eh bien on peut dire que tu reviens de loin mon gars !! T’ont-ils expliqué pourquoi ils ont monté tout ça alors qu’il aurait été plus simple pour eux d’exécuter leurs ordres ?
- Youssef m’a dit qu’ils m’étaient redevables des soins que je leur ai prodigués pendant tout le temps de mon emprisonnement et qu’ils ne pouvaient ôter la vie à celui qu’ils considéraient un peu comme un frère, ayant appris à apprécier ma joie de vivre et ma gentillesse envers eux. J’avoue que j’ai été fortement surpris d’entendre ça de sa bouche alors qu’au tout début il insistait pour qu’on se débarrasse de moi.
- Et ensuite ?
- Deux hommes m’ont emmené jusque près d’un camp retranché de notre armée et j’ai pu rejoindre les miens qui m’ont vu arriver comme si j’étais un fantôme, ayant déjà prévenu au pays que j’avais certainement péri lors de l’accrochage. Ensuite j’ai pu faire mon rapport devant un officier du renseignement et je me suis retrouvé très vite dans un avion, je suis arrivé à l’ambassade au cours de la nuit.
L’ambassadeur qui lui aussi a écouté l’histoire du jeune militaire sans l’interrompre mais visiblement affecté par son récit qu’il n’avait pas entendu avec autant de précision lors de leur premier entretien tôt ce matin-là.
- Nous avons fait transférer ce jeune homme ici pour qu’il puisse témoigner devant vous, il sera ensuite renvoyé auprès de ses parents le temps qu’il se remette de tout ça et puisse reprendre son service dans notre armée.
Maurice fronce les sourcils :
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de le faire repartir maintenant, lui seul connaît ce Sacha et la description qu’il nous en a faite est insuffisante pour le retrouver à coup sûr !!
- Que suggérez-vous alors ?
- Qu’il nous soit affecté le temps de nos recherches, si bien sûr il est d’accord pour attendre le temps qu’il faudra avant de retrouver sa famille !! Qu’en pensez-vous mon garçon ?
Antoine est blanc comme un linge.
- Je ferai tout ce que vous me demanderez pour retrouver ce salop !!
- (L’ambassadeur) Je dois en avertir qui de droit et je vous donnerai la réponse de mon gouvernement, je ne pense pas qu’il y ait un blocage de notre part mais vous comprendrez que cette histoire suscite beaucoup de remous dans notre pays également. Les familles des soldats qui ont perdu la vie à cause de cet homme réclament vengeance.
- J’attendrais donc le feu vert de votre administration, puis je disposer d’un endroit d’où je pourrai contacter mes services en attendant votre décision ?
- Bien sûr !! Je crois comprendre à votre impatience que cette affaire est certainement beaucoup plus sérieuse qu’elle ne le semble au premier abord ? Ce Florian De Bierne semble quelqu’un d’une importance capitale pour que vous vous soyez déplacé aussi rapidement.
Maurice feint l’amusement :
- Ce n’est qu’une chèvre attachée à un arbre pour attirer les loups, rien de plus.
- Une chèvre ?? Je ne comprends pas cette expression ??
- Un appât si vous préférez !! Un quiproquo a attiré l’attention des Russes sur sa personne et nous a permis de remonter assez loin dans leur organisation implantée sur notre territoire, rien de plus.
- (L’ambassadeur sourit) Allons monsieur Désmaré !! Nous croyez-vous aussi stupide ?
- Je ne comprends pas excellence ??
- Disons que nous aussi nous avons nos sources. (L’ambassadeur se lève) Mais je comprends très bien que vous ayez vos « secrets », suivez-moi !! Je vous mène à un bureau où vous pourrez travailler tranquillement le temps que je vous donne la réponse à votre requête.
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (33/150) (Mardi) (Ambassade américaine à Paris) (fin)
Maurice s’installe dans le local qui a été mis à sa disposition, il récupère son téléphone et contacte aussitôt son adjoint en lui donnant des instructions précises.
- Quelque chose a cloché dans notre plan, ils se sont aperçus qu’il était arrivé quelque chose à Stanislas. Je ne sais pas jusqu’où ils sont remontés au juste mais nous ne pouvons prendre aucun risque, tu fais arrêter immédiatement tous leurs espions déjà découverts.
-…
- Tu m’as très bien entendu j’ai dit tous !! Tu fais surveiller les frontières et tout spécialement l’arrivée en France de chercheurs connus pour leurs travaux dans d’autres pays et qui parlent notre langue.
-…
- Victor va avoir de quoi faire mais nous n’avons plus le choix !! Fais surveiller également les gares et les aéroports, cherchez une personne voyageant seul, sexe masculin, un mètre quatre-vingt, soixante-quinze kilos, yeux vert et entre vingt et vingt-cinq ans, paraît qu’il ne fait pas son âge alors que nos hommes soient sur leurs gardes !!
-…
- Il pourrait les avoir teints alors ça ne sert à rien que je te donne cette information.
-…
- Sacha Voltok !! Regarde si tu trouves des renseignements à son sujet !! Il semble de la même trempe que Stanislas alors faites attention, il est extrêmement dangereux !!
-…
- Je n’ai que ça pour l’instant mais quelqu’un le connaît personnellement et je suis en cours de négociation avec les américains pour qu’il nous affecte ce garçon le temps de notre enquête. Trouve aussi tous les renseignements possibles sur ce garçon au cas où !
-…
- Je te raconterai ça plus en détail plus tard, pour l’instant contente toi de te renseigner sur son passé.
-…
- Antoine Massery !! C’est un américain de parents Français qui ont émigré avant sa naissance, vérifie également s’il n’a pas la bi-nationalité. À moins que ses parents n’en aient pas fait la demande ! Je veux connaître tout ce qu’il y a à savoir sur ce garçon !!
-…
- Non !! Il a l’air sincère, c’est juste que son visage me dit quelque chose et que je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.
-…
- Sûr que ça m’énerve Hi ! Hi ! Tu me connais bien je vois !!
-…
- Préviens nos hommes chargés de sa surveillance ainsi que Gérôme et Dorian, manquerait plus qu’il lui arrive quelque chose !!
-…
- J’attends ton rapport sur le jeune Antoine !!
Maurice raccroche et arpente la pièce nerveusement, l’arrivée de ce Sacha ne lui dit rien qui vaille et il cherche ce qui a bien pu merder pour que le FSB découvre aussi rapidement le pot aux roses, pourtant il était sûr de ses sources et répondait à chaque vacation radios avec les bons codes de reconnaissance.
- Putain de merde !! Et s’ils les changeaient à chaque fois !! Quel imbécile je fais de ne pas y avoir pensé !! Il doit bien se foutre de ma gueule le gros Igor !! Mais quel con je vous jure !!
Son téléphone retentit, il le sort de sa poche en le plaquant rageusement à son oreille.
- Oui !!!
-…
- Non, excuse-moi, juste que je viens de comprendre qu’ils devaient changer de code à chaque vacation !!!
-…
- Nos plans devront prendre la vitesse supérieure c’est tout !!
-…
- Ah !! Au moins quelque chose qui fonctionne !! Qu’est-ce que tu peux me dire sur lui ?
-…
Maurice est tellement étonné par ce qu’il apprend qu’il se laisse tomber sur son siège la bouche grande ouverte d’ahurissement.
- Tu es certain de tes sources ?
-…
- Je comprends mieux maintenant ce qui me turlupinait en voyant ce garçon !! Tu parles d’un scoop !! Maintenant que tu me le dis, ça me revient. Je me disais aussi que ce nom ne m’était pas inconnu et maintenant je comprends mieux ce que je trouvais bizarre en le regardant !! C’était ses yeux !! J’en connais un qui va faire une drôle de trombine crois-moi Hi ! Hi ! Enfin quand je dis un, je ferais mieux de dire trois Hi ! Hi ! Comme le monde est petit quand même, c’est incroyable !!
Taha se lève pour soulager une envie pressante, ça fait plusieurs nuits qu’il passe sans vraiment trouver le sommeil et il en connaît bien la raison, le départ de la tribu de son meilleur ami après qu’il lui en ait donné la raison le perturbe plus qu’il ne le voudrait.
Il s’en veut beaucoup d’avoir délaissé Naomé depuis son retour de France, même si ses raisons étaient compréhensibles et qu’il voulait rattraper le temps perdu avec son frère aîné, seulement voilà, le départ de son ami crée un vide affectif dont Taha n’aurait pas cru être imaginable avant d’y être confronté.
Dans son for intérieur, il était conscient des sentiments amoureux de Naomé et ça depuis le début de leurs expériences sexuelles quand il n’acceptait que Taha comme partenaire en ignorant complètement les autres garçons de la tribu qui s’adonnaient alors aux mêmes jeux de découverte de leurs corps.
Okoumé observe son fils depuis qu’il est sorti de la case, le visage fatigué de Taha l’a d’abord inquiété, pensant qu’il avait attrapé une des maladies des blancs et ce n’est qu’avec son bon sens légendaire, qu’il a compris l’absurdité de cette idée vu la façon dont les dieux lui ont soigné le pied.
Leurs yeux se croisent enfin et Taha vient saluer son père.
- Bonjour père !
- Bonjour mon fils, voudrais-tu me parler et me dire ce qui te préoccupe tellement que tu en perds le sommeil ?
- Naomé me manque père !
- C’est donc ça !! Il n’est pas loin et tu peux lui rendre visite quand tu en as envie, tu le sais bien pourtant.
- C’est plus compliqué que ça père ! Mon cœur saigne de son absence !
Okoumé fixe son fils visiblement troublé par ses dernières paroles.
- Éprouverais-tu des sentiments pour lui ?
- C’est mon meilleur ami père !
- Tu sais bien que ce n’est pas le sens de ma question fils !
- J’aime les filles père !
- Mais ??
- Je ne supporte pas de le savoir seul loin de nous, loin de moi.
- Vous étiez très proches toutes ses dernières années.
- C’était avant d’être un homme père !
- Je sais mon fils, seulement ces années t’ont marqué plus que tu ne veux te l’avouer et ce qu’a toujours éprouvé pour toi Naomé doit y être pour beaucoup, l’amour est toujours ressenti comme un don des dieux et nos cœurs n’en ressortent jamais sans blessure.
- Que dois-je faire père ?
- Un de tes amis blancs ne connaît-il pas cette situation ?
- (Taha sourit) Yuan n’est pas blanc père !
- La couleur de la peau importe peu, ce qu’il se tient et bat à l’intérieur est le même pour tout le monde.
- Crois-tu que je sois comme lui ?
- Seul ton cœur peut te répondre mon fils, as-tu déjà envisagé cette possibilité ?
- Bien sûr que non père ! Ce n’est pas dans les coutumes de la tribu.
- Les coutumes sont une chose mon fils, nous changeons tous et cela malgré elles, le monde qui nous entoure évolue en bien comme en mal et seul notre esprit nous guide dans ce qui nous semble juste.
- Je me sens perdu père !
- Je le vois bien mon fils, pourquoi crois-tu que nous avons cette discussion ? Parfois parler aide à comprendre, crois-tu que Naomé passe de bonnes nuits depuis qu’il est parti ? Crois-tu qu’il ne pense pas à toi lui aussi à chaque instant ? Crois-tu qu’il a quitté la tribu juste pour son bien ou pour que tu l’oublies et vives ta vie sans avoir son regard malheureux porté sur toi ?
- Pourquoi d’autre père ?
- C’est à toi mon fils de chercher les réponses, je me contente de te guider dans tes réflexions comme mon père l’a fait avant moi.
- Toi aussi père tu…
- Non mon fils, je n’ai jamais eu d’amitiés aussi fortes avec un garçon mais j’avais d’autres préoccupations comme tout jeune homme qui se cherche et mon père était là lui aussi pour m’aider à trouver ma voie, sans me juger mais avec l’écoute et l’envie que je trouve mon chemin.
- Et tu l’as trouvé père ?
- (Okoumé sourit) Oui et je lui en serais toujours reconnaissant !
- Ce n’est pas mal tu sais ? Avant mon voyage je voyais les choses différemment mais depuis j’ai connu des personnes bien qui m’ont fait comprendre certaines choses. Le bien et le mal ne sont que des mots utilisés pour juger, ils ne sont que le ressenti de ceux qui les prononcent et le reflet de leurs éducations ainsi que de leurs façons de vivre.
- Je sais mon fils, la clairière des pierres m’a donné l’occasion de revenir sur beaucoup d’idées préconçues. Nous ne trouvons pas mal de laisser mourir un des nôtres ou de tuer un ennemi si nous le jugeons nécessaire, d’autres ailleurs ne trouvent pas ça bien et seraient prêts à nous punir s’ils l’apprenaient, alors tu vois que rien n’est simple et que surtout nous évoluons différemment de nos pères.
Taha prend son père dans ses bras et le serre fortement.
- Je t’aime père !!
2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) (31/150) : (Mardi) (Ambassade américaine à Paris)
« Dix heures du matin »
- Halt !!
- L’ambassadeur a demandé à me rencontrer !!
Le soldat de faction jauge l’homme imposant qui se trouve devant lui, il prend la main courante posée sur le petit bureau de sa guérite.
- Monsieur Désmaré ?
- Lui-même !
- Puis je vérifier vos papiers monsieur ?
- Bien entendu ! Tenez les voilà !
Le soldat vérifie scrupuleusement la pièce d’identité et la rend à Maurice qui la range dans son portefeuille en souriant.
- Vous êtes attendu ! Veuillez vous rendre à l’accueil de l’ambassade s’il vous plaît, une hôtesse vous guidera jusqu’au bureau de monsieur l’ambassadeur.
- Merci beaucoup, bonne journée !
- A vous aussi monsieur !
Maurice traverse la cour bitumée jusqu’à l’entrée principale où deux soldats le saluent brièvement en lui ouvrant la porte, il arrive alors dans un vaste hall carrelé qu’il traverse de son pas assuré jusqu’à un bureau où une femme entre deux âges le reçoit avec un sourire charmant qu’il ne peut s’empêcher de rendre.
- Monsieur ?
- Désmaré ! Maurice Désmaré ! Je suis attendu.
La femme fait signe à deux hommes qui s’approchent d’eux l’air sévère.
- Nous allons vous conduire chez monsieur l’ambassadeur mais vous comprendrez qu’il nous faut vérifier avant que vous ne portez pas sur vous une arme quelconque ?
- Bien sûr ! C’est tout à fait normal, je vous suis messieurs !
Maurice connaît bien la procédure aussi a-t-il pris soin de ne rien porter sur lui qui demanderait explication, la fouille au corps se passe donc sans anicroche et avec rapidité, il se retrouve donc quelques minutes plus tard devant la même femme qui se lève en le voyant s’approcher d’elle.
- Monsieur l’ambassadeur vous attend, veuillez me suivre s’il vous plaît.
Deux escaliers et plusieurs couloirs plus tard, ils se retrouvent devant une porte imposante qu’un soldat ouvre en les saluant.
La femme en entrant en premier :
- Monsieur l’ambassadeur !! Voici monsieur Désmaré directeur de la DST.
- (Avec un fort accent) Laissez-nous merci !! Mais entrez donc monsieur Désmaré !! Je vous remercie d’avoir accepté ma demande aussi rapidement, asseyez-vous donc !! Prendrez-vous une tasse de café ?
- Volontiers oui !!
Pendant qu’ils boivent leur café les deux hommes se jaugent du regard, l’ambassadeur visiblement impressionné par la carrure tout en muscle de cet homme pourtant plus si jeune et Maurice découvrant lui aussi pour la première fois cet homme au charisme certain qui représente la grandeur américaine.
L’ambassadeur pose sa tasse et s’enfonce plus confortablement dans son fauteuil, attendant que son invité en fasse autant.
- Bien !! Connaissez-vous un dénommé Sacha Voltok ?
- Je ne crois pas avoir jamais entendu ce nom !!
- Nous non plus avant cette nuit figurez-vous !! Du moins pas sous son vrai nom !! Cet homme est entre autres un conseiller militaire russe d’une rare cruauté et il vient de quitter l’Afghanistan où il commandait à un important groupe de rebelles tchétchènes pour une étrange mission dans votre pays et nous tenions à vous en informer.
- (Maurice vivement intéressé) Le but de cette mission ?
- Nous en savons très peu, juste quelques bribes de phrases entendues quelques minutes avant son départ précipité mais qui avaient l’air d’avoir leurs importances.
- Voilà qui a l’air bien mystérieux en effet, je me dois de vous avouer que nous avons quelques différends en ce moment avec le FSB et que vos paroles ne m’étonnent qu’à moitié.
- Sans doute comprendrez-vous mieux alors ce que ces paroles impliquent pour votre pays.
- Si nous en venions aux faits monsieur l’ambassadeur ?
- J’y arrive !! Sachez qu’il y a une condition à l’aide que nous vous apportons, cet homme doit être jugé chez nous. Il a à son actif le meurtre d’un nombre impressionnant de nos hommes, c’est un malade qui prend plaisir à torturer ses victimes. Sommes-nous d’accord monsieur Désmaré ?
- Nous le sommes oui !! Du moins temps qu’il n’agit pas de la même façon sur un de nos ressortissants.
- Bien !! Je vois que nous nous comprenons !! Mais il serait peut-être préférable que ce soit la personne qui nous en a avertis qui vous fasse son rapport.
Il appuie alors sur un bouton et un soldat entre quasiment immédiatement dans le bureau, l’ambassadeur prend alors sa langue natale pour s’adresser à lui.
- « Do entered the soldier Massery please !! »
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (32/150) (Mardi) (Ambassade américaine à Paris) (suite)
Les deux hommes attendent en silence jusqu’au moment où la porte du bureau s’ouvre à nouveau laissant entrer un militaire semblant assez jeune, voire très jeune qui se raidit devant eux dans un salut exemplaire.
L’ambassadeur avec son accent à couper au couteau :
- Repos soldat !! Vous parlez Français il me semble ?
- Oui monsieur !! Mes parents le sont.
Maurice est agréablement surpris par cette voix sans accent et observe de plus près le garçon qui lui réveille quelque chose dans sa mémoire qu’il n’arrive pas à retrouver et qui finit par l’agacer suffisamment pour qu’il en soupire de frustration.
L’ambassadeur s’en rend compte et lui pose la question.
- Quelque chose qui ne va pas monsieur Désmaré ?
- Non !! Rassurez-vous, juste une impression de déjà-vu et dont je n’arrive pas à dénouer le fil.
- (L’ambassadeur sourit) Je connais, c’est frustrant !!
- (Maurice) Mais ça va me revenir !! Il me semble connaître ce jeune soldat c’est pour ça, avez-vous déjà séjourné dans notre pays jeune homme ?
- Non monsieur, c’est la première fois !
- (L’ambassadeur) Racontez à monsieur Désmaré l’histoire incroyable qu’il vous est arrivé soldat !!
- Bien monsieur !! Je m’appelle Antoine Massery et je suis affecté au corps médical de mon régiment comme infirmier, nous étions en intervention humanitaire dans un village Afghan quand nous avons connu un feu nourri et que la plupart des nôtres ont perdu la vie…
Antoine raconte alors dans le détail les quelques semaines qu’il a passé au milieu des rebelles, il ne passe rien sous silence même si certains passages le font de toute évidence rougir de gêne à les raconter.
Il termine par les derniers instants avant que Sacha ne le congédie.
- Je suis sorti de la tente le cœur serré de son départ, j’étais tombé amoureux de cet homme vous comprenez ? Youssef est sorti peu de temps après moi et je n’ai rien vu venir ensuite, je me suis senti empoigner par plusieurs de ses hommes et j’ai eu alors la peur de ma vie quand j’ai compris que Sacha venait de lui donner l’ordre de me tuer. J’ai crié, hurlé même, je l’ai appelé en lui implorant pitié et j’ai vu venir ma mort quand j’ai senti le couteau de combat passer durement le long de ma gorge. J’ai alors poussé un cri de pure terreur me croyant égorgé, une main s’est alors plaquée sur ma bouche et quand mes yeux se sont enfin ouverts, j’ai vu Youssef me faire signe de me taire. Ils m’ont ensuite traîné derrière une dune après avoir déversé sur le sable ainsi que sur mes vêtements, un seau de sang que j’ai appris peu de temps après être celui d’une chèvre égorgée tout exprès juste avant.
Maurice a écouté son histoire jusqu’au bout sans rien dire, il comprend les affres qu’a connues le garçon et digère avec difficulté l’ordre barbare qu’a donné son amant.
- Eh bien on peut dire que tu reviens de loin mon gars !! T’ont-ils expliqué pourquoi ils ont monté tout ça alors qu’il aurait été plus simple pour eux d’exécuter leurs ordres ?
- Youssef m’a dit qu’ils m’étaient redevables des soins que je leur ai prodigués pendant tout le temps de mon emprisonnement et qu’ils ne pouvaient ôter la vie à celui qu’ils considéraient un peu comme un frère, ayant appris à apprécier ma joie de vivre et ma gentillesse envers eux. J’avoue que j’ai été fortement surpris d’entendre ça de sa bouche alors qu’au tout début il insistait pour qu’on se débarrasse de moi.
- Et ensuite ?
- Deux hommes m’ont emmené jusque près d’un camp retranché de notre armée et j’ai pu rejoindre les miens qui m’ont vu arriver comme si j’étais un fantôme, ayant déjà prévenu au pays que j’avais certainement péri lors de l’accrochage. Ensuite j’ai pu faire mon rapport devant un officier du renseignement et je me suis retrouvé très vite dans un avion, je suis arrivé à l’ambassade au cours de la nuit.
L’ambassadeur qui lui aussi a écouté l’histoire du jeune militaire sans l’interrompre mais visiblement affecté par son récit qu’il n’avait pas entendu avec autant de précision lors de leur premier entretien tôt ce matin-là.
- Nous avons fait transférer ce jeune homme ici pour qu’il puisse témoigner devant vous, il sera ensuite renvoyé auprès de ses parents le temps qu’il se remette de tout ça et puisse reprendre son service dans notre armée.
Maurice fronce les sourcils :
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de le faire repartir maintenant, lui seul connaît ce Sacha et la description qu’il nous en a faite est insuffisante pour le retrouver à coup sûr !!
- Que suggérez-vous alors ?
- Qu’il nous soit affecté le temps de nos recherches, si bien sûr il est d’accord pour attendre le temps qu’il faudra avant de retrouver sa famille !! Qu’en pensez-vous mon garçon ?
Antoine est blanc comme un linge.
- Je ferai tout ce que vous me demanderez pour retrouver ce salop !!
- (L’ambassadeur) Je dois en avertir qui de droit et je vous donnerai la réponse de mon gouvernement, je ne pense pas qu’il y ait un blocage de notre part mais vous comprendrez que cette histoire suscite beaucoup de remous dans notre pays également. Les familles des soldats qui ont perdu la vie à cause de cet homme réclament vengeance.
- J’attendrais donc le feu vert de votre administration, puis je disposer d’un endroit d’où je pourrai contacter mes services en attendant votre décision ?
- Bien sûr !! Je crois comprendre à votre impatience que cette affaire est certainement beaucoup plus sérieuse qu’elle ne le semble au premier abord ? Ce Florian De Bierne semble quelqu’un d’une importance capitale pour que vous vous soyez déplacé aussi rapidement.
Maurice feint l’amusement :
- Ce n’est qu’une chèvre attachée à un arbre pour attirer les loups, rien de plus.
- Une chèvre ?? Je ne comprends pas cette expression ??
- Un appât si vous préférez !! Un quiproquo a attiré l’attention des Russes sur sa personne et nous a permis de remonter assez loin dans leur organisation implantée sur notre territoire, rien de plus.
- (L’ambassadeur sourit) Allons monsieur Désmaré !! Nous croyez-vous aussi stupide ?
- Je ne comprends pas excellence ??
- Disons que nous aussi nous avons nos sources. (L’ambassadeur se lève) Mais je comprends très bien que vous ayez vos « secrets », suivez-moi !! Je vous mène à un bureau où vous pourrez travailler tranquillement le temps que je vous donne la réponse à votre requête.
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (33/150) (Mardi) (Ambassade américaine à Paris) (fin)
Maurice s’installe dans le local qui a été mis à sa disposition, il récupère son téléphone et contacte aussitôt son adjoint en lui donnant des instructions précises.
- Quelque chose a cloché dans notre plan, ils se sont aperçus qu’il était arrivé quelque chose à Stanislas. Je ne sais pas jusqu’où ils sont remontés au juste mais nous ne pouvons prendre aucun risque, tu fais arrêter immédiatement tous leurs espions déjà découverts.
-…
- Tu m’as très bien entendu j’ai dit tous !! Tu fais surveiller les frontières et tout spécialement l’arrivée en France de chercheurs connus pour leurs travaux dans d’autres pays et qui parlent notre langue.
-…
- Victor va avoir de quoi faire mais nous n’avons plus le choix !! Fais surveiller également les gares et les aéroports, cherchez une personne voyageant seul, sexe masculin, un mètre quatre-vingt, soixante-quinze kilos, yeux vert et entre vingt et vingt-cinq ans, paraît qu’il ne fait pas son âge alors que nos hommes soient sur leurs gardes !!
-…
- Il pourrait les avoir teints alors ça ne sert à rien que je te donne cette information.
-…
- Sacha Voltok !! Regarde si tu trouves des renseignements à son sujet !! Il semble de la même trempe que Stanislas alors faites attention, il est extrêmement dangereux !!
-…
- Je n’ai que ça pour l’instant mais quelqu’un le connaît personnellement et je suis en cours de négociation avec les américains pour qu’il nous affecte ce garçon le temps de notre enquête. Trouve aussi tous les renseignements possibles sur ce garçon au cas où !
-…
- Je te raconterai ça plus en détail plus tard, pour l’instant contente toi de te renseigner sur son passé.
-…
- Antoine Massery !! C’est un américain de parents Français qui ont émigré avant sa naissance, vérifie également s’il n’a pas la bi-nationalité. À moins que ses parents n’en aient pas fait la demande ! Je veux connaître tout ce qu’il y a à savoir sur ce garçon !!
-…
- Non !! Il a l’air sincère, c’est juste que son visage me dit quelque chose et que je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.
-…
- Sûr que ça m’énerve Hi ! Hi ! Tu me connais bien je vois !!
-…
- Préviens nos hommes chargés de sa surveillance ainsi que Gérôme et Dorian, manquerait plus qu’il lui arrive quelque chose !!
-…
- J’attends ton rapport sur le jeune Antoine !!
Maurice raccroche et arpente la pièce nerveusement, l’arrivée de ce Sacha ne lui dit rien qui vaille et il cherche ce qui a bien pu merder pour que le FSB découvre aussi rapidement le pot aux roses, pourtant il était sûr de ses sources et répondait à chaque vacation radios avec les bons codes de reconnaissance.
- Putain de merde !! Et s’ils les changeaient à chaque fois !! Quel imbécile je fais de ne pas y avoir pensé !! Il doit bien se foutre de ma gueule le gros Igor !! Mais quel con je vous jure !!
Son téléphone retentit, il le sort de sa poche en le plaquant rageusement à son oreille.
- Oui !!!
-…
- Non, excuse-moi, juste que je viens de comprendre qu’ils devaient changer de code à chaque vacation !!!
-…
- Nos plans devront prendre la vitesse supérieure c’est tout !!
-…
- Ah !! Au moins quelque chose qui fonctionne !! Qu’est-ce que tu peux me dire sur lui ?
-…
Maurice est tellement étonné par ce qu’il apprend qu’il se laisse tomber sur son siège la bouche grande ouverte d’ahurissement.
- Tu es certain de tes sources ?
-…
- Je comprends mieux maintenant ce qui me turlupinait en voyant ce garçon !! Tu parles d’un scoop !! Maintenant que tu me le dis, ça me revient. Je me disais aussi que ce nom ne m’était pas inconnu et maintenant je comprends mieux ce que je trouvais bizarre en le regardant !! C’était ses yeux !! J’en connais un qui va faire une drôle de trombine crois-moi Hi ! Hi ! Enfin quand je dis un, je ferais mieux de dire trois Hi ! Hi ! Comme le monde est petit quand même, c’est incroyable !!
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