03-09-2020, 03:47 PM
2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (11 / 150) (Afghanistan, quelques semaines plus tôt) (fin)
« Quelques heures plus tard au milieu de la nuit »
Antoine tremble de tous ses membres n’arrivant pas à trouver le sommeil, il grelotte autant de froid que de peur.
Il ne se fait aucune illusion sur ce qui va lui arriver après ce qu’il a déjà pu voir de la mort de ses compagnons d’infortune, pourtant quand il est parti ce matin pour cette mission humanitaire rien ne laissait présager une telle horreur.
Il est infirmier et n’a été incorporé au peloton que pour donner des soins aux villageois qui en auraient eu besoin, personne ne s’attendait à cette embuscade meurtrière et lui encore moins que les autres, on lui avait pourtant assuré que la zone était parfaitement sécurisée.
Seulement voilà !! Il doit bien le reconnaître, rien ne s’est passé comme prévu et le voilà prisonnier de ces hommes pour qui sa vie ne compte pas, un mort en sursis à leurs yeux comme ils le lui ont bien fait comprendre.
Tout en s’étonnant des ordres qui leur ont été donnés à son sujet, ne comprenant pas à quoi il pourrait être utile à leur commandant qui pourtant a été très clair quand il leur a ordonné de le nourrir et de l’enfermer dans cette cage.
Antoine frissonne en revoyant le visage angélique de cet homme pour qui malgré qu’il n’en comprenne pas la raison, il n’éprouve aucune haine mais au contraire une attirance défiant toute logique.
Il a perçu dans son regard la flamme qui lui a transpercé le corps quand leurs yeux se sont rencontrés et qu’il est resté sans ciller à attendre il ne sait quoi au juste, peut-être cette amnistie provisoire d’une mort certaine ? Qui sait !!
En attendant il est toujours en vie, pour combien de temps il ne saurait le dire mais comme le lui a si souvent dit son père, tant qu’il y a de la vie, il reste de l’espoir.
Un bruit de pas venant de derrière lui le fait se retourner et plisser les yeux pour tenter d’apercevoir dans la nuit qui est celui qui s’approche de sa prison, semblant faire en sorte de ne pas être entendu de ses gardiens.
Une lampe torche lui fait mettre vivement sa main devant ses yeux et Antoine se sent observer un long moment avant qu’elle ne s’éteigne et que l’inconnu reparte d’où il venait avec toujours autant de précautions pour ne pas se faire découvrir.
***/***
Sacha rentre sous sa tente et dépose sa torche avant de retourner s’allonger sur le lit de toile dans lequel il dort depuis qu’il est dans la région, il ne saurait dire ce qui l’a poussé en pleine nuit à aller vérifier que son prisonnier était en parfaite santé mais il s’est senti obligé d’aller le constater par lui-même et c’est avec un sourire rassuré qu’il ferme les yeux et se rendort.
***/***
« Le lendemain matin au lever du soleil »
L’homme armé se présente devant l’entrée de la tente du commandant conseiller militaire Russe, il reste un moment à observer ses traits en s’étonnant comme souvent depuis qu’il est parmi eux, de son extrême jeunesse à ce poste pourtant d’importance.
Il a vite compris comme ses compagnons que l’âge est trompeur et que derrière se cache une personnalité forte, le sens inné du commandement et la froideur à toute épreuve de ce garçon amène le respect pour ses hommes, pour qui la guerre tout comme donner la mort est une seconde nature.
Il sait très bien que sous ce visage et ce corps parfait voire pour certains désirable, se cache en réalité une âme noire, sans compassion ainsi qu’un corps aussi apte que le leur aux exercices les plus extrêmes.
Ses compagnons et lui-même ont appris à respecter cet homme qui les amène à la victoire depuis qu’il est arrivé parmi eux, ils l’ont jugé d’abord avec le sourire.
Puis très vite le respect a remplacé les moqueries des premiers instants, quand ils se sont aperçus qu’il était encore plus féroce qu’eux-mêmes le sont et qu’il était sans pitié envers leurs ennemis qui envahissent leur pays, pour soi-disant le pacifier.
Sacha ouvre les yeux sentant bien le regard porté sur lui, il reconnaît son lieutenant et sourit en s’étirant tel un chat.
- Youssef !!! Comment vas-tu camarade ?
- Très bien commandant !! Une nouvelle journée se lève sur notre jihad, qu’as-tu prévu contre nos ennemis ? Ils ne vont certainement pas rester les bras croisés après notre attaque d’hier !!
Sacha se lève tranquillement et s’étire.
- Nous levons le camp et changeons de secteur, celui-ci n’est plus assez sûr pour le moment. Les recherches de nos ennemis vont s’y intensifier et nous ne sommes pas assez nombreux pour les combattre de front.
- Et les prisonniers ?
- J’interrogerai le sergent après avoir pris une collation et nous emmenons l’autre avec nous.
- Commandant !!!
- Oui ?
- Pourquoi ne pas nous en débarrasser maintenant ?
D’une voix marquée d’une certaine colère :
- Parce comme je l’ai décidé, il peut nous être encore utile vivant !! Mettriez-vous en doute mes ordres ?
- Bien sûr que non commandant !!
- Comment vont nos blessés ?
- Deux d’entre eux demandent des soins urgents commandant !!
- Le prisonnier s’en occupera !! Rendez-lui son sac à dos, il ne contient que des médicaments de premier secours qui lui seront utiles pour donner les premiers soins en attendant mieux.
- Il est bien jeune pour être médecin, commandant !!
- C’est un infirmier américain, il en sait assez pour leur venir en aide !! Trêve de bavardage, nous perdons un temps précieux !! Commence à faire replier le camp, nous devons avoir quitté cette zone très vite. Dès que j’en aurai fini avec le sergent nous devrons partir.
- À vos ordres commandant !!
Sacha le regarde s’éloigner, un étrange sourire orne ses lèvres et lui rend un instant son humanité.
Il est satisfait d’avoir trouvé l’excuse qu’il cherchait pour garder en vie encore un temps le jeune soldat américain, Sacha ne saurait encore dire pourquoi il ressent un tel plaisir mais il doit reconnaître que de toute évidence il en est heureux.
2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (12 / 150) (Paris) (Les triplés se dévoilent)
"Retour au présent"
« Ding dong !! »
Les trois copains se regardent en souriant.
- (Thomas) Que la fête commence Hi ! Hi !
Yuan se rend au vidéophone pour répondre, il reconnaît tout de suite son visiteur et fait signe de la main à ses amis d’approcher, bien sûr la curiosité étant ce qu’elle est, il ne leur faut pas longtemps pour s’agglutiner eux aussi devant le petit écran.
- (Yuan) Maurice ?? Quelle surprise !!
Il appuie sur l’ouverture de la gâche.
- C’est au deuxième !!
Le vidéophone s’éteint et Thomas regarde son petit rouquin les yeux brillants de fierté.
- Tu avais deviné juste « Flo », c’est bien de lui que vient le coup !!
- Bah !! Qui voulais-tu d’autre ? Voyons voir maintenant ce qu’il nous a trouvé comme excuse pour venir un samedi à une heure pareille.
Justement Yuan ouvre la porte quand Maurice apparaît sortant de la cage d’escalier.
- (Yuan à voix basse) Nous allons le savoir très vite !! (Plus fort) Par ici !! Bonjour Maurice, qu’est ce qui t’amène ?
- Je passais dans le coin et j’avais envie de vous faire un petit coucou les jeunes, Florian et Thomas sont bien là ?
- Oui ! Entre !
Les traditionnelles embrassades et les voilà bientôt tous les quatre installés confortablement dans le salon, Maurice jauge l’appartement d’un œil professionnel et sourit en reportant son regard vers Yuan.
- Waouh !! C’est choucard ici !!
- (Yuan) C’est à mon père, il a acheté cet appartement il y a longtemps et il trouve enfin une réelle utilité depuis que je m’y suis installé.
- Tu es venu pour voir si ta blague débile va fonctionner ?
Trois paires d’yeux se tournent vers moi, interloqués par mes dernières paroles, un parce qu’il ne s’y attendait vraiment pas et les autres par la rapidité avec laquelle j’ai lâché le morceau alors qu’ils pensaient réellement faire durer la farce aux dépens de Maurice.
Celui-ci plisse les yeux et éclate de rire, semblant faire fi de mon affirmation, c’est avec un culot extrême qu’il me renvoie la balle tentant par la même occasion de voir si mon allusion fait état de la même chose que ce pour quoi il est venu.
- Une blague débile ? Qui ça ? Moi ? Je ne vois pas de quoi tu parles !!
- C’est ça !! Prends-moi pour une banane !! Les trois « Jo » ? Ça te parle ou il faut que je cite encore Victor Novak le gars qui travaille dans ton service et à qui tu as demandé de nous faire cette blague ?
Maurice voit bien qu’ils savent tout et qu’ils se moquent tous les trois gentiment de sa poire, un soupir d’exaspération avant qu’il ne reprenne la parole.
- Tu sais qu’il y aura toujours une place pour toi dans mon service ? Comment as-tu pu en apprendre autant aussi vite ?
- Ce n’était pas trop compliqué quand même, trois rencontres le même jour quasiment à la même heure dans des lieux différents avec le même gars !! En plus, qui s’arrange pour se faire inviter ici le même soir !! Faut pas être sortie de St Cyr pour comprendre qu’il y a embrouille.
- Comment tu as remonté jusqu’à moi ?
- Juste une question de logique, il n’y avait que toi qui nous connaissais tous les trois suffisamment pour monter un coup pareil et puis aussi je dois te l’avouer un sacré coup de chance que Yuan en ait vu deux se balader ensemble hier soir.
- (Yuan amusé) Après ça une petite enquête rondement menée dans le quartier et une gentille vieille dame qui connaissait les affreux « Jojo » comme elle les appelle.
- (Thomas) Et le tour était déjoué en beauté, maintenant c’est à nous de nous amuser et nous ne devrions plus tarder à en voir un arriver Hi ! Hi !
- (Maurice avec un sourire en coin) Je peux rester pour voir ça ? C’est qu’ils m’ont bien eu eux aussi, c’est bluffant comment ils sont semblables ces trois-là !! Comment vous allez faire pour les différencier ? C’est quasiment impossible, même leurs parents ne s’en sortent pas.
- (Yuan) Nous avons notre arme secrète Hi ! Hi !
- (Maurice curieux) A oui ?? Et c’est quoi ??
Thomas se lève et va directement vers la chambre d’ami qu’il ouvre doucement, passant la tête à l’intérieur de la pièce.
- Tu dors ?
- « Ouiii pourquoiii !!! »
- Très drôle !! Allez !! Viens qu’on te présente un ami.
- « Encorrre un rouquemmoutttee ??? »
- Pas cette fois-ci !! Sois aimable avec lui c’est un homme important.
- « D’accorrd beau blonnnd !!! »
Maurice écoute visiblement interloqué par les paroles qui sortent de la chambre, il capte le sourire amusé des deux garçons restés près de lui et pousse un cri de surprise quand il voit arriver sur lui un perroquet qui se pose sur la table basse avec un grand bruit de battement d’ailes en le fixant d’un regard dénotant d’une extrême intelligence.
- « Bonjourrr monsieuurr !!! Ça Bouummm !!! »
2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (13 / 150) (Afghanistan, quelques heures plus tôt en début de matinée)
« Campement tchétchène »
Youssef regarde Antoine sortir de la tente de Sacha le visage resplendissant et sourit devant la joie évidente du jeune homme qui leur est devenu à tous indispensables grâce aux soins qu’il prodigue et qui ont déjà sauvé quelques vies parmi les combattants du Jihad.
Les coups des débuts qu’ils lui donnaient par plaisir se sont vite transformés en quolibets pour finir en petites attentions amicales au fil des jours quand ils se sont aperçus ce qu’était vraiment ce jeune garçon dépourvu de toute méchanceté et qui se contentait de baisser la tête sans jamais se plaindre tout en les soignant du mieux qu’il le pouvait.
- (Youssef) Alors Antoine !! Tu as passé une bonne nuit ?
- (Antoine sourit) Oui merci et toi ?
- Ça va merci !! Yassine s’est encore plaint de sa jambe cette nuit, tu crois toujours pouvoir la lui sauver ?
- Bien sûr oui !! L’infection a disparu, s’il a mal c’est juste parce que je n’ai rien à lui donner en attendant qu’il guérisse.
- Qu’est-ce qu’il te faudrait ?
- De la morphine ferait bien mon affaire.
- (Youssef réfléchit un instant) Nous avons du haschisch si ça peut t’aider ?
Antoine se dit que pourquoi pas, un bon pétard devrait le faire planer suffisamment pour qu’il en oublie la douleur.
- Ça pourrait faire l’affaire, tu lui en donnes quand il a une crise trop forte.
- Entendu !! Le chef est réveillé ?
- Oui !! J’allais justement lui chercher son café.
- Tu es une vraie mère poule avec lui Hi ! Hi !
Antoine ne répond pas mais fait un grand sourire à cet homme qu’il a appris à connaître et à respecter comme un combattant exceptionnel, il serre la main des quelques hommes réunis autour du feu et va se servir un bol de boisson bouillante qu’il boit très vite avant de le remplir à nouveau pour l’amener à son chéri.
Il sait bien que sa situation est inhabituelle et qu’il ne devrait pas être libre comme il l’est, seulement une étrange confiance s’est instaurée entre lui et ses ravisseurs qui lui laissent une liberté de mouvement le considérant quasiment comme l’un des leurs.
Il ne s’est passé que deux jours avant qu’enfin la troisième nuit, l’homme qui venait voir comment il allait ne se dévoile et qu’il l’emmène sous sa tente où ils ont fait l’amour comme des fous, Sacha s’est montré aimant et doux depuis lors et la vie d’Antoine s’est littéralement transformée en un rêve éveillé.
Ses vêtements militaires ont été brûlés et c’est vêtu comme eux qu’il circule maintenant sous les regards amicaux de ces hommes rudes qui quelques semaines plus tôt l’auraient égorgé sans aucun scrupule.
Il entre sous la tente qu’il partage maintenant avec Sacha, il dépose sur la table le bol de café fumant et l’écoute faire son rapport à ses chefs en Russie, recevant un bref sourire de son chéri en remerciement de ses attentions.
- (Sacha au micro de sa radio) Vous pouvez répéter les instructions ?
- Tu dois immédiatement te rendre en Ukraine pour prendre de nouveaux ordres concernant une mission en France, nous envoyons un remplaçant pour terminer ce que tu as si bien commencé ici et tu as les félicitations du grand patron pour tes actions réalisées avec succès.
- Je n’en avais plus que pour quelques semaines, cette nouvelle mission ne peut attendre ?
- Apparemment non !! Nous avons perdu beaucoup d’hommes ces derniers temps, tu dois aller te rendre compte de ce qu’il s’y passe réellement.
- Tu ne peux pas m’en dire plus ?
- Apparemment Stanislas s’est fait descendre !! Igor est furieux !! Il était sur une affaire concernant un jeune Français, un certain Florian de Bierne, c’est tout ce que j’en sais et aussi que tu dois reprendre les recherches de Stanislas sur ce garçon, la DST le protège de façon très efficace et le patron veut savoir pourquoi. En plus il déplace des agents parlant le français de divers pays pour remplacer ceux qui se sont fait arrêter, ça sent pas bon tout ça et tu devras faire attention à tes fesses.
- Quand dois-je partir ?
- Dès aujourd’hui et tu effaces toutes les traces de ton passage ici, ce sont les ordres d’en haut et ton remplaçant est déjà en route, il devrait arriver dans la journée.
- (Sacha grimace) Entendu !! Fin de la communication !!
- Bonne chance camarade !! Fin de la communication !!
Sacha prend son bol en réfléchissant, il en boit une longue gorgée et observe Antoine sans laisser apparaître quoi que ce soit sur ses pensées du moment, restant froid comme de la pierre.
- Tu peux demander à Youssef de venir s’il te plaît ?
Antoine détache son regard de celui de Sacha, une énorme impression de tristesse lui vient alors comprenant que son ami va le quitter.
Sacha s’en rend compte, étonné quand même qu’il ait compris la conversation et tente de le réconforter avec un sourire pas très convaincant, conscient que son amant a tout saisi d’une conversation qui aurait dû rester secrète.
- Vas-y c’est urgent.
« Quelques heures plus tard au milieu de la nuit »
Antoine tremble de tous ses membres n’arrivant pas à trouver le sommeil, il grelotte autant de froid que de peur.
Il ne se fait aucune illusion sur ce qui va lui arriver après ce qu’il a déjà pu voir de la mort de ses compagnons d’infortune, pourtant quand il est parti ce matin pour cette mission humanitaire rien ne laissait présager une telle horreur.
Il est infirmier et n’a été incorporé au peloton que pour donner des soins aux villageois qui en auraient eu besoin, personne ne s’attendait à cette embuscade meurtrière et lui encore moins que les autres, on lui avait pourtant assuré que la zone était parfaitement sécurisée.
Seulement voilà !! Il doit bien le reconnaître, rien ne s’est passé comme prévu et le voilà prisonnier de ces hommes pour qui sa vie ne compte pas, un mort en sursis à leurs yeux comme ils le lui ont bien fait comprendre.
Tout en s’étonnant des ordres qui leur ont été donnés à son sujet, ne comprenant pas à quoi il pourrait être utile à leur commandant qui pourtant a été très clair quand il leur a ordonné de le nourrir et de l’enfermer dans cette cage.
Antoine frissonne en revoyant le visage angélique de cet homme pour qui malgré qu’il n’en comprenne pas la raison, il n’éprouve aucune haine mais au contraire une attirance défiant toute logique.
Il a perçu dans son regard la flamme qui lui a transpercé le corps quand leurs yeux se sont rencontrés et qu’il est resté sans ciller à attendre il ne sait quoi au juste, peut-être cette amnistie provisoire d’une mort certaine ? Qui sait !!
En attendant il est toujours en vie, pour combien de temps il ne saurait le dire mais comme le lui a si souvent dit son père, tant qu’il y a de la vie, il reste de l’espoir.
Un bruit de pas venant de derrière lui le fait se retourner et plisser les yeux pour tenter d’apercevoir dans la nuit qui est celui qui s’approche de sa prison, semblant faire en sorte de ne pas être entendu de ses gardiens.
Une lampe torche lui fait mettre vivement sa main devant ses yeux et Antoine se sent observer un long moment avant qu’elle ne s’éteigne et que l’inconnu reparte d’où il venait avec toujours autant de précautions pour ne pas se faire découvrir.
***/***
Sacha rentre sous sa tente et dépose sa torche avant de retourner s’allonger sur le lit de toile dans lequel il dort depuis qu’il est dans la région, il ne saurait dire ce qui l’a poussé en pleine nuit à aller vérifier que son prisonnier était en parfaite santé mais il s’est senti obligé d’aller le constater par lui-même et c’est avec un sourire rassuré qu’il ferme les yeux et se rendort.
***/***
« Le lendemain matin au lever du soleil »
L’homme armé se présente devant l’entrée de la tente du commandant conseiller militaire Russe, il reste un moment à observer ses traits en s’étonnant comme souvent depuis qu’il est parmi eux, de son extrême jeunesse à ce poste pourtant d’importance.
Il a vite compris comme ses compagnons que l’âge est trompeur et que derrière se cache une personnalité forte, le sens inné du commandement et la froideur à toute épreuve de ce garçon amène le respect pour ses hommes, pour qui la guerre tout comme donner la mort est une seconde nature.
Il sait très bien que sous ce visage et ce corps parfait voire pour certains désirable, se cache en réalité une âme noire, sans compassion ainsi qu’un corps aussi apte que le leur aux exercices les plus extrêmes.
Ses compagnons et lui-même ont appris à respecter cet homme qui les amène à la victoire depuis qu’il est arrivé parmi eux, ils l’ont jugé d’abord avec le sourire.
Puis très vite le respect a remplacé les moqueries des premiers instants, quand ils se sont aperçus qu’il était encore plus féroce qu’eux-mêmes le sont et qu’il était sans pitié envers leurs ennemis qui envahissent leur pays, pour soi-disant le pacifier.
Sacha ouvre les yeux sentant bien le regard porté sur lui, il reconnaît son lieutenant et sourit en s’étirant tel un chat.
- Youssef !!! Comment vas-tu camarade ?
- Très bien commandant !! Une nouvelle journée se lève sur notre jihad, qu’as-tu prévu contre nos ennemis ? Ils ne vont certainement pas rester les bras croisés après notre attaque d’hier !!
Sacha se lève tranquillement et s’étire.
- Nous levons le camp et changeons de secteur, celui-ci n’est plus assez sûr pour le moment. Les recherches de nos ennemis vont s’y intensifier et nous ne sommes pas assez nombreux pour les combattre de front.
- Et les prisonniers ?
- J’interrogerai le sergent après avoir pris une collation et nous emmenons l’autre avec nous.
- Commandant !!!
- Oui ?
- Pourquoi ne pas nous en débarrasser maintenant ?
D’une voix marquée d’une certaine colère :
- Parce comme je l’ai décidé, il peut nous être encore utile vivant !! Mettriez-vous en doute mes ordres ?
- Bien sûr que non commandant !!
- Comment vont nos blessés ?
- Deux d’entre eux demandent des soins urgents commandant !!
- Le prisonnier s’en occupera !! Rendez-lui son sac à dos, il ne contient que des médicaments de premier secours qui lui seront utiles pour donner les premiers soins en attendant mieux.
- Il est bien jeune pour être médecin, commandant !!
- C’est un infirmier américain, il en sait assez pour leur venir en aide !! Trêve de bavardage, nous perdons un temps précieux !! Commence à faire replier le camp, nous devons avoir quitté cette zone très vite. Dès que j’en aurai fini avec le sergent nous devrons partir.
- À vos ordres commandant !!
Sacha le regarde s’éloigner, un étrange sourire orne ses lèvres et lui rend un instant son humanité.
Il est satisfait d’avoir trouvé l’excuse qu’il cherchait pour garder en vie encore un temps le jeune soldat américain, Sacha ne saurait encore dire pourquoi il ressent un tel plaisir mais il doit reconnaître que de toute évidence il en est heureux.
2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (12 / 150) (Paris) (Les triplés se dévoilent)
"Retour au présent"
« Ding dong !! »
Les trois copains se regardent en souriant.
- (Thomas) Que la fête commence Hi ! Hi !
Yuan se rend au vidéophone pour répondre, il reconnaît tout de suite son visiteur et fait signe de la main à ses amis d’approcher, bien sûr la curiosité étant ce qu’elle est, il ne leur faut pas longtemps pour s’agglutiner eux aussi devant le petit écran.
- (Yuan) Maurice ?? Quelle surprise !!
Il appuie sur l’ouverture de la gâche.
- C’est au deuxième !!
Le vidéophone s’éteint et Thomas regarde son petit rouquin les yeux brillants de fierté.
- Tu avais deviné juste « Flo », c’est bien de lui que vient le coup !!
- Bah !! Qui voulais-tu d’autre ? Voyons voir maintenant ce qu’il nous a trouvé comme excuse pour venir un samedi à une heure pareille.
Justement Yuan ouvre la porte quand Maurice apparaît sortant de la cage d’escalier.
- (Yuan à voix basse) Nous allons le savoir très vite !! (Plus fort) Par ici !! Bonjour Maurice, qu’est ce qui t’amène ?
- Je passais dans le coin et j’avais envie de vous faire un petit coucou les jeunes, Florian et Thomas sont bien là ?
- Oui ! Entre !
Les traditionnelles embrassades et les voilà bientôt tous les quatre installés confortablement dans le salon, Maurice jauge l’appartement d’un œil professionnel et sourit en reportant son regard vers Yuan.
- Waouh !! C’est choucard ici !!
- (Yuan) C’est à mon père, il a acheté cet appartement il y a longtemps et il trouve enfin une réelle utilité depuis que je m’y suis installé.
- Tu es venu pour voir si ta blague débile va fonctionner ?
Trois paires d’yeux se tournent vers moi, interloqués par mes dernières paroles, un parce qu’il ne s’y attendait vraiment pas et les autres par la rapidité avec laquelle j’ai lâché le morceau alors qu’ils pensaient réellement faire durer la farce aux dépens de Maurice.
Celui-ci plisse les yeux et éclate de rire, semblant faire fi de mon affirmation, c’est avec un culot extrême qu’il me renvoie la balle tentant par la même occasion de voir si mon allusion fait état de la même chose que ce pour quoi il est venu.
- Une blague débile ? Qui ça ? Moi ? Je ne vois pas de quoi tu parles !!
- C’est ça !! Prends-moi pour une banane !! Les trois « Jo » ? Ça te parle ou il faut que je cite encore Victor Novak le gars qui travaille dans ton service et à qui tu as demandé de nous faire cette blague ?
Maurice voit bien qu’ils savent tout et qu’ils se moquent tous les trois gentiment de sa poire, un soupir d’exaspération avant qu’il ne reprenne la parole.
- Tu sais qu’il y aura toujours une place pour toi dans mon service ? Comment as-tu pu en apprendre autant aussi vite ?
- Ce n’était pas trop compliqué quand même, trois rencontres le même jour quasiment à la même heure dans des lieux différents avec le même gars !! En plus, qui s’arrange pour se faire inviter ici le même soir !! Faut pas être sortie de St Cyr pour comprendre qu’il y a embrouille.
- Comment tu as remonté jusqu’à moi ?
- Juste une question de logique, il n’y avait que toi qui nous connaissais tous les trois suffisamment pour monter un coup pareil et puis aussi je dois te l’avouer un sacré coup de chance que Yuan en ait vu deux se balader ensemble hier soir.
- (Yuan amusé) Après ça une petite enquête rondement menée dans le quartier et une gentille vieille dame qui connaissait les affreux « Jojo » comme elle les appelle.
- (Thomas) Et le tour était déjoué en beauté, maintenant c’est à nous de nous amuser et nous ne devrions plus tarder à en voir un arriver Hi ! Hi !
- (Maurice avec un sourire en coin) Je peux rester pour voir ça ? C’est qu’ils m’ont bien eu eux aussi, c’est bluffant comment ils sont semblables ces trois-là !! Comment vous allez faire pour les différencier ? C’est quasiment impossible, même leurs parents ne s’en sortent pas.
- (Yuan) Nous avons notre arme secrète Hi ! Hi !
- (Maurice curieux) A oui ?? Et c’est quoi ??
Thomas se lève et va directement vers la chambre d’ami qu’il ouvre doucement, passant la tête à l’intérieur de la pièce.
- Tu dors ?
- « Ouiii pourquoiii !!! »
- Très drôle !! Allez !! Viens qu’on te présente un ami.
- « Encorrre un rouquemmoutttee ??? »
- Pas cette fois-ci !! Sois aimable avec lui c’est un homme important.
- « D’accorrd beau blonnnd !!! »
Maurice écoute visiblement interloqué par les paroles qui sortent de la chambre, il capte le sourire amusé des deux garçons restés près de lui et pousse un cri de surprise quand il voit arriver sur lui un perroquet qui se pose sur la table basse avec un grand bruit de battement d’ailes en le fixant d’un regard dénotant d’une extrême intelligence.
- « Bonjourrr monsieuurr !!! Ça Bouummm !!! »
2eme ANNÉE avant Pâques (Deuxième partie) : (13 / 150) (Afghanistan, quelques heures plus tôt en début de matinée)
« Campement tchétchène »
Youssef regarde Antoine sortir de la tente de Sacha le visage resplendissant et sourit devant la joie évidente du jeune homme qui leur est devenu à tous indispensables grâce aux soins qu’il prodigue et qui ont déjà sauvé quelques vies parmi les combattants du Jihad.
Les coups des débuts qu’ils lui donnaient par plaisir se sont vite transformés en quolibets pour finir en petites attentions amicales au fil des jours quand ils se sont aperçus ce qu’était vraiment ce jeune garçon dépourvu de toute méchanceté et qui se contentait de baisser la tête sans jamais se plaindre tout en les soignant du mieux qu’il le pouvait.
- (Youssef) Alors Antoine !! Tu as passé une bonne nuit ?
- (Antoine sourit) Oui merci et toi ?
- Ça va merci !! Yassine s’est encore plaint de sa jambe cette nuit, tu crois toujours pouvoir la lui sauver ?
- Bien sûr oui !! L’infection a disparu, s’il a mal c’est juste parce que je n’ai rien à lui donner en attendant qu’il guérisse.
- Qu’est-ce qu’il te faudrait ?
- De la morphine ferait bien mon affaire.
- (Youssef réfléchit un instant) Nous avons du haschisch si ça peut t’aider ?
Antoine se dit que pourquoi pas, un bon pétard devrait le faire planer suffisamment pour qu’il en oublie la douleur.
- Ça pourrait faire l’affaire, tu lui en donnes quand il a une crise trop forte.
- Entendu !! Le chef est réveillé ?
- Oui !! J’allais justement lui chercher son café.
- Tu es une vraie mère poule avec lui Hi ! Hi !
Antoine ne répond pas mais fait un grand sourire à cet homme qu’il a appris à connaître et à respecter comme un combattant exceptionnel, il serre la main des quelques hommes réunis autour du feu et va se servir un bol de boisson bouillante qu’il boit très vite avant de le remplir à nouveau pour l’amener à son chéri.
Il sait bien que sa situation est inhabituelle et qu’il ne devrait pas être libre comme il l’est, seulement une étrange confiance s’est instaurée entre lui et ses ravisseurs qui lui laissent une liberté de mouvement le considérant quasiment comme l’un des leurs.
Il ne s’est passé que deux jours avant qu’enfin la troisième nuit, l’homme qui venait voir comment il allait ne se dévoile et qu’il l’emmène sous sa tente où ils ont fait l’amour comme des fous, Sacha s’est montré aimant et doux depuis lors et la vie d’Antoine s’est littéralement transformée en un rêve éveillé.
Ses vêtements militaires ont été brûlés et c’est vêtu comme eux qu’il circule maintenant sous les regards amicaux de ces hommes rudes qui quelques semaines plus tôt l’auraient égorgé sans aucun scrupule.
Il entre sous la tente qu’il partage maintenant avec Sacha, il dépose sur la table le bol de café fumant et l’écoute faire son rapport à ses chefs en Russie, recevant un bref sourire de son chéri en remerciement de ses attentions.
- (Sacha au micro de sa radio) Vous pouvez répéter les instructions ?
- Tu dois immédiatement te rendre en Ukraine pour prendre de nouveaux ordres concernant une mission en France, nous envoyons un remplaçant pour terminer ce que tu as si bien commencé ici et tu as les félicitations du grand patron pour tes actions réalisées avec succès.
- Je n’en avais plus que pour quelques semaines, cette nouvelle mission ne peut attendre ?
- Apparemment non !! Nous avons perdu beaucoup d’hommes ces derniers temps, tu dois aller te rendre compte de ce qu’il s’y passe réellement.
- Tu ne peux pas m’en dire plus ?
- Apparemment Stanislas s’est fait descendre !! Igor est furieux !! Il était sur une affaire concernant un jeune Français, un certain Florian de Bierne, c’est tout ce que j’en sais et aussi que tu dois reprendre les recherches de Stanislas sur ce garçon, la DST le protège de façon très efficace et le patron veut savoir pourquoi. En plus il déplace des agents parlant le français de divers pays pour remplacer ceux qui se sont fait arrêter, ça sent pas bon tout ça et tu devras faire attention à tes fesses.
- Quand dois-je partir ?
- Dès aujourd’hui et tu effaces toutes les traces de ton passage ici, ce sont les ordres d’en haut et ton remplaçant est déjà en route, il devrait arriver dans la journée.
- (Sacha grimace) Entendu !! Fin de la communication !!
- Bonne chance camarade !! Fin de la communication !!
Sacha prend son bol en réfléchissant, il en boit une longue gorgée et observe Antoine sans laisser apparaître quoi que ce soit sur ses pensées du moment, restant froid comme de la pierre.
- Tu peux demander à Youssef de venir s’il te plaît ?
Antoine détache son regard de celui de Sacha, une énorme impression de tristesse lui vient alors comprenant que son ami va le quitter.
Sacha s’en rend compte, étonné quand même qu’il ait compris la conversation et tente de le réconforter avec un sourire pas très convaincant, conscient que son amant a tout saisi d’une conversation qui aurait dû rester secrète.
- Vas-y c’est urgent.
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
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https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
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