02-09-2020, 01:44 PM
2eme ANNÉE avant Pâques : (143 / 150) (Afrique) (suite)
Okoumé qui suivait des yeux le départ à la chasse de ses fils, remarque le garçon les épiant derrière l’arbre centenaire et son visage d’abord surpris, prend une expression particulière en comprenant le drame émotionnel de celui qu’il a reconnu et dont il se doute depuis déjà longtemps des sentiments cachés qu’il a pour Taha.
Naomé s’apprête à quitter sa cachette quand il sent une main ferme lui serrer l’épaule, la peur qui lui noue alors l’estomac fait descendre à la vitesse de l’éclair la preuve manifeste de son émoi et fait sourire Okoumé qui s’en est rendu compte.
- Tu ne devrais pas faire ça Naomé, ce n’est pas sain pour ton esprit. Mon fils et toi avez beaucoup partagé je le sais, mais le temps est passé pour ces choses-là, prends une femme et oublie Taha.
Naomé tourne vers le chef du village un visage ravagé par la tristesse, Okoumé en a un sursaut de stupeur, ne croyant pas jusque-là que les sentiments du jeune homme étaient aussi forts.
Okoumé sait qu’un jour il fera la faute qui lui vaudra l’exclusion de la tribu, son éducation auprès du père Antoine lui donne une autre vision du jeune guerrier que celle qu’auront les anciens s’ils apprennent sa différence et il n’aimerait pas à avoir à prendre cette décision cruelle envers ce jeune garçon qu’il a vu grandir et qu’il doit bien se l’avouer, il aime très fort du fait peut-être qu’il était le meilleur ami de son fils.
- As-tu entendu mes paroles ?
- Je ne pourrai jamais oublier Taha tu le sais bien. Je suis maudit par nos dieux !! Pourquoi les femmes ne m’attirent-elles pas ? Pourquoi seul le visage de mon meilleur ami arrive à faire se dresser mon sexe ?
Les larmes s’écoulent à nouveau sur son visage.
- Nous étions si bien ensemble pourtant !!
Naomé éclate en sanglots, ce qui déstabilise fortement Okoumé pour qui un homme ne doit pas pleurer et doit toujours montrer sa force de caractère quelles que soient les conditions.
Il comprend que Naomé ne sera jamais un dur et fier chasseur mais que son cœur sera tendre, une décision prend jour dans son esprit qui devient très vite une évidence.
S’il ne veut pas apprendre un jour que Naomé a perdu la vie seule dans la jungle loin de son peuple, il faut qu’il l’éloigne dès maintenant et qui mieux que le père Antoine pourra le prendre en charge et lui donner une vie agréable en le faisant travailler dans son dispensaire qui manque toujours de bras forts pour les tâches de tous les jours.
- Si tu ne te sens pas capable de changer, tu dois quitter la tribu avant d’en être exclu par nos anciens. Je dis ça pour ton bien Naomé, comprends-le !! Je t’aime beaucoup mon garçon et je ne voudrais pas être celui qui te condamnera à une mort certaine, comme beaucoup qui comme toi l’ont hélas connue avant toi.
Naomé est effondré par ses paroles.
- Pourquoi est-ce si mal ?
- Je n’ai pas de réponses !! Sans doute fut-il une époque où cela avait de l’importance, nos traditions et notre culture datent depuis des temps immémoriaux et l’interdit est encore trop fort pour qu’on ne puisse rien y faire.
- Mais toi ? Tu penses autrement, sinon tu ne me parlerais pas comme tu le fais ?
- J’ai eu la chance de connaître une personne de bien qui m’a fait beaucoup réfléchir et me remettre en question.
- Le père Antoine ?
- Lui-même !! Accepterais-tu de passer quelque temps à son dispensaire ? Il a besoin d’un garçon fort comme toi pour l’aider aux tâches de tous les jours et ça te donnerait le temps de te poser les bonnes questions, avant que d’autres moins enclins que moi à la clémence s’aperçoivent de ce qui te ronge.
- Je devrai quitter la tribu ?
- Oui mais dans de bonnes conditions, nettement meilleurs en tous les cas que ce qui risque de t’arriver si quelqu’un découvre ce que tu es.
- Mais lui !! Sera-t-il au courant ?
- Je ne saurai lui mentir mais comme je te l’ai dit, c’est un homme de bien et puis comme ça, tu pourras voir aussi Taha avec Akim, ils aiment bien rendre visite au vieux père ainsi qu’à « Kinou » qui est resté près de lui.
- Je pourrai revenir voir mes parents ?
- Bien sûr mon garçon !! Et même qu’ils seront fiers de toi à te savoir là-bas pour aider ce brave homme, plus tard, d’ici un été ou deux, nous reprendrons cette discussion pour voir si tu es prêt à revenir parmi nous et prendre femme, tu pourras aussi reprendre la place qui est la tienne comme chasseur de la tribu.
Naomé voit le petit sourire aux lèvres de son chef.
- Pourquoi souris-tu ?
- Parce que je ne pense pas que tu le feras, vivre avec et comme les hommes blancs va te changer, certaines choses vont chambouler notre vie à tous d’ici peu et tu en seras un des précurseurs qui connaîtra ce changement.
- Taha m’a dit que le garçon aux cheveux de feu viendra et qu’il guérira mieux que notre sorcier, est-ce vrai ?
- Ce garçon est bénit des dieux, ne t’y trompe pas, il est très puissant.
- Taha dit aussi que c’est son ami et qu’il aime lui aussi un garçon.
- Peut-être alors amènera-t-il le changement nécessaire et y trouveras-tu ta place, c’est ce que je te souhaite de tout cœur Naomé, pour toi et pour ton père qui est un vaillant chasseur, respecté par toute la tribu.
- Quand m’emmèneras-tu chez le père Antoine ?
- Au prochain lever de soleil si ta décision est prise, parle avec mon fils et dis-lui les vraies raisons de ton départ, il doit savoir pourquoi son ami quitte le village.
- Ne va-t-il pas renier notre amitié quand il saura ?
- Taha comprendra !! N’oublie pas que pour lui aussi tu es son ami.
2eme ANNÉE avant Pâques : (144 / 150) (Paris) (Chez Yuan) (fin)
Yuan et Thomas prennent le temps d’assimiler les dernières paroles de Florian et se jettent un coup d’œil perplexe devant l’implication future de leurs sens qui ne prêtent pas à confusion.
- (Yuan) Je crois bien que cette fois tu vas te prendre un vent « Flo », si nous parlons comme je le pense du même gars.
- (Thomas) C’est aussi mon avis, du peu que j’en sais il m’a paru plutôt cent pour cent hétéro !! Et puis tu n’en as donc pas assez avec nous ? Qu’il te faille encore quelqu’un dans ta vie ?
Je vois bien qu’ils n’approuvent pas ce que je viens de leur dire.
- Vous n’avez vraiment rien ressenti ?
- (Thomas) Non !! Enfin si mais pas ça !!
- (Yuan) C’est vrai qu’il est plutôt beau gosse, en plus il a un physique qui me rappelle un peu vous deux mais si je l’ai invité c’est juste parce que je me suis bien entendu avec lui et que j’ai pensé qu’il pourrait devenir un ami pour nous. Je t’avoue que je n’ai ressenti rien de plus pour Johan et il semblerait que pour « Thom » ce soit le même cas de figure.
- (Thomas) Pour moi c’est pareil, il m’a demandé s’il pouvait envisager un stage à la boîte et j’avais envie de l’aider, alors je lui ai demandé de passer pour te le présenter et aussi parce qu’il me semblait super-sympa, mais rien de plus.
- (Yuan) De toute façon le problème n’est plus là !! Je cherche toujours à comprendre pourquoi il nous a rencontrés tous les trois et ne me dites pas que c’est une coïncidence puisque vous-même avez trouvé ça bizarre il n’y a pas cinq minutes.
Thomas fixe son chéri.
- Tu n’as pas l’air convaincu ?
- Mais si !! Moi aussi je me pose la question !! C’est juste que… enfin !! Laissons tomber, nous verrons bien demain ce qu’il en est.
- (Thomas) Tu n’en démords pas, pas vrai ?
- De quoi donc ? Que je le kiffe ? Je n’y peux rien, c’est comme ça, dès que je l’ai vu ça m’a fait une boule au ventre et vous pouvez dire ce que vous voulez, je suis certain que c’était pareil pour lui.
Je vois bien la tête qu’ils font et je sais que je n’irai pas à l’encontre de l’avis de Thomas, lui le sait aussi et c’est pour cette raison qu’il me sourit en venant me prendre dans ses bras.
- Allez !! N’y pense plus !! Si ça tombe tu ne ressentiras plus rien quand tu le reverras.
- Hum !!!
Thomas avec un sourire moqueur.
- À moins qu’il finisse par compter plus que moi ?
J’ai un sursaut d’horreur qu’il n’ait pu même rien que penser une telle chose et bien que je comprenne au ton de sa voix qu’il plaisante, mon cœur hurle de douleur qu’il puisse un jour se détacher de moi ou même croire ne serait-ce qu’un instant que ça pourrait arriver.
Je me dégage de ses bras et le regarde avec effroi, je sens mes yeux devenir humide d’une détresse que je n’arrive pas à contrôler et je m’enfuis dans la chambre pour me jeter sur le lit en sanglotant comme un enfant.
Yuan prend fermement le bras de Thomas, le visage décomposé par ce à quoi il vient d’assister et dont il ne s’attendait certainement pas à ce que ça prenne une telle ampleur.
- Tu es fou Thomas !! Pourquoi lui as-tu dit une chose pareille, tu sais pourtant quelles sont ses réactions dès qu’il s’agit de vous deux ?
Thomas devenu livide.
- Mais c’était juste pour plaisanter !!
- Va le lui dire alors !! Tu connais sa sensibilité, tu dis toi-même que parfois il est dans son monde et son monde crois-moi n’est bâti qu’autour de toi et de votre relation.
Thomas baisse la tête, un son qui lui déchire le ventre lui parvient de la chambre et c’est en se ruant vers celle-ci qu’il laisse Yuan en plan, la main figée dans le vide comme s’il lui tenait encore le bras.
Des voix sourdes lui arrivent par bribes jusqu’à ce que plus un son ne se fasse entendre, Yuan se dirige alors doucement vers la chambre et entrouvre la porte suffisamment pour observer ce qu’il se passe à l’intérieur.
Un sourire empreint d’une vive émotion s’affiche alors sur son visage quand il voit les deux garçons qu’il aime, enlacés l’un à l’autre en s’embrassant avec passion.
Il referme doucement la porte et s’habille chaudement pour sortir et leur laisser l’intimité dont ils ont besoin, ses pas le conduisent tout naturellement jusqu’au petit bar où il a fait connaissance avec Johan.
Plus il y réfléchit et plus les paroles de Florian sur la prétendue attirance que Johan a éprouvé pour lui semble déplacé, le garçon ne lui ayant pas donné l’impression qu’il puisse être attiré par les hommes bien au contraire car son petit côté macho ainsi que la façon à laquelle il s’est tenu à lui alors qu’il boitait démontrait visiblement le contraire.
Yuan boit une gorgée du thé qu’il a commandé, des pas venant de la rue lui font lever le regard juste par curiosité et les deux personnes qui passent devant la vitrine du bar lui donnent un hoquet de surprise qui le fait avaler de travers en recrachant une partie de sa boisson.
Le patron jette un œil sur son client qui tousse en se tenant fortement la poitrine.
- Ça va aller jeune homme ?
Yuan se lève rapidement, sort quelques pièces de monnaie qu’il dépose sur le bar et après un bref salut, il s’élance dans la nuit pour s’assurer qu’il ne s’est pas trompé sur ceux qu’il vient de voir passer.
2eme ANNÉE avant Pâques : (145 / 150) (Paris) (Mathieu enquête)
« Samedi matin, cabinet de radiologie privé »
Le radiologue contemple une fois de plus les deux clichés pris à quelques jours d’intervalle, l’incompréhension se lit encore et toujours sur son visage quand il finit par les repousser d’un geste sec.
- Qu’est-ce que ça veut dire à la fin !!
Il regarde nerveusement sa montre en soupirant d’exaspération à ce que les aiguilles n’avancent pas assez vite pour lui et la personne qu’il attend depuis son coup de fil de la veille au soir, qui lui a promis de passer avant de commencer sa journée de travail.
C’est donc lui qui ce matin est arrivé bien avant l’heure habituelle, passant son attente à revérifier le dossier qu’il a en mains sans en trouver d’explications logiques.
Un coup porté sur le carreau de la porte d’entrée lui fait relever la tête et se lever pour aller ouvrir.
- Salut Henry !! Merci d’avoir accepté de passer me voir si tôt.
- Ta voix était bizarre au téléphone Mathieu et que tu ne veuilles rien me dire de plus que de passer te voir ce matin a mis ma curiosité à rude épreuve, tu ne m’as pas habitué à ce genre de chose depuis qu’on se connaît.
- Suis-moi dans mon bureau, j’aimerais avoir ton opinion sur un dossier médical avant de te demander un renseignement.
Le radiologue fait entrer son ami de fac dans son bureau et lui met le dossier dans la main.
- Regarde et dis-moi ce que tu en penses !!
Henry examine un moment le dossier et va placer les clichés sur la plaque lumineuse accrochée au mur, il les examine attentivement avant de se retourner vers son ami qui ne l’a pas lâché des yeux, surveillant ses réactions.
- Je n’y vois rien d’extraordinaire, on peut voir un nodule certainement cancéreux sur l’une des images et rien de spécial sur l’autre ne serait-ce cette petite cicatrice à peine visible, je ne vois pas où tu veux en venir.
- Regarde les dates de prises veux-tu ?
- Oui et alors ?
- Si je te dis que c’est la même personne ?
- Impossible allons !! Il doit y avoir eu une erreur lors du classement !!
- C’est moi personnellement qui les ai faites, je suis certain qu’il n’y a pas d’erreurs.
- Ah !! Je ne te ferais pas l’affront de te traiter de menteur, alors dis-moi plutôt ce que tu attends de moi ?
- Le jeune homme qui s’est fait opérer est le frère de mon assistante, il m’a parlé un peu du chirurgien qui s’est occupé de lui en me disant qu’il était extraordinaire. Mais là vois-tu !! Ce n’est plus dans l’extraordinaire que nous sommes mais plutôt dans l’impossible et ta réaction de tout à l’heure me conforte bien dans mon idée.
- Et alors ?
- Nous sommes amis de longue date Henry, tu sais que ça restera entre nous mais si tu sais quelque chose sur cet homme, dis-le-moi s’il te plaît. Depuis hier je n’arrête pas de penser à ça et comme l’intervention s’est faite à Begin, je suis sûr que tu dois savoir de qui je parle.
Le colonel Bientz parce que c’est bien lui l’ami de Mathieu, prend le temps de réfléchir en s’asseyant. Il pose ses deux mains sur le bureau en soupirant, cherchant les mots qui vont bien pour ne pas vexer un ami de longue date dont en plus il a toute confiance.
- Tu ne reçois pas les journaux officiels donc ?
- Si bien sûr !! Mais si tu crois que j’ai le temps de les lire !!
- Tu devrais pourtant, ça te permettrait de mieux comprendre ce que je vais te dire. Si tu as encore ceux de ses derniers mois, je te ferai déjà lire quelques articles très intéressants.
Mathieu quitte son bureau pour se rendre à son secrétariat où il y trouve facilement ce qu’il cherche et les ramène pour les poser devant Henry qui sourit en voyant qu’ils n’ont même pas été déballés de leurs films plastifiés.
C’est donc grâce aux tampons de la poste qu’il en choisit plusieurs, les ouvre et les pose en évidence devant son ami par ordre de parution, ouvert à la page de l’article qu’il compte lui faire lire.
Mathieu lit le premier sans trop en comprendre le rapport avec ce qu’il cherche à savoir, pourtant au fur et à mesure qu’il prend connaissance des autres articles son visage devient plus attentif, jusqu’à enfin se fixer dans celui d’Henry qui sourit d’amusement à avoir suivi son cours de pensée.
- (Henry) Incroyable pas vrai ? Un garçon de cet âge au potentiel si prometteur ?
- C’est ce gamin qui a opéré Jean Baptiste ?
- Je ne vois que lui en effet et comme à son habitude l’acte ne prête à aucune critique.
- Te rends-tu compte que cela ne se peut pas ? C’est médicalement impossible qu’il ne reste plus de traces ou si peu !!
- Rien ne semble impossible pour Florian !! Je ne suis pas autorisé à te révéler certaines choses qui sont encore confidentielles, mais vois-tu mon ami ! J’ai appris à ne plus m’étonner de rien venant de lui, tu ne me croirais pas de toute façon mais sache qu’il est depuis son enfance sous haute protection et que ce n’est pas juste parce qu’il attire le regard. Si tu veux un conseil, ne cherche pas à en savoir plus sur lui au risque que certaines personnes ne l’apprécieraient pas forcément.
- C’est une menace ?
- Un conseil, rien de plus !! (Henry se lève) Je verrai avec lui s’il accepte de te rencontrer et peut-être comprendras-tu enfin à qui tu as affaire.
Okoumé qui suivait des yeux le départ à la chasse de ses fils, remarque le garçon les épiant derrière l’arbre centenaire et son visage d’abord surpris, prend une expression particulière en comprenant le drame émotionnel de celui qu’il a reconnu et dont il se doute depuis déjà longtemps des sentiments cachés qu’il a pour Taha.
Naomé s’apprête à quitter sa cachette quand il sent une main ferme lui serrer l’épaule, la peur qui lui noue alors l’estomac fait descendre à la vitesse de l’éclair la preuve manifeste de son émoi et fait sourire Okoumé qui s’en est rendu compte.
- Tu ne devrais pas faire ça Naomé, ce n’est pas sain pour ton esprit. Mon fils et toi avez beaucoup partagé je le sais, mais le temps est passé pour ces choses-là, prends une femme et oublie Taha.
Naomé tourne vers le chef du village un visage ravagé par la tristesse, Okoumé en a un sursaut de stupeur, ne croyant pas jusque-là que les sentiments du jeune homme étaient aussi forts.
Okoumé sait qu’un jour il fera la faute qui lui vaudra l’exclusion de la tribu, son éducation auprès du père Antoine lui donne une autre vision du jeune guerrier que celle qu’auront les anciens s’ils apprennent sa différence et il n’aimerait pas à avoir à prendre cette décision cruelle envers ce jeune garçon qu’il a vu grandir et qu’il doit bien se l’avouer, il aime très fort du fait peut-être qu’il était le meilleur ami de son fils.
- As-tu entendu mes paroles ?
- Je ne pourrai jamais oublier Taha tu le sais bien. Je suis maudit par nos dieux !! Pourquoi les femmes ne m’attirent-elles pas ? Pourquoi seul le visage de mon meilleur ami arrive à faire se dresser mon sexe ?
Les larmes s’écoulent à nouveau sur son visage.
- Nous étions si bien ensemble pourtant !!
Naomé éclate en sanglots, ce qui déstabilise fortement Okoumé pour qui un homme ne doit pas pleurer et doit toujours montrer sa force de caractère quelles que soient les conditions.
Il comprend que Naomé ne sera jamais un dur et fier chasseur mais que son cœur sera tendre, une décision prend jour dans son esprit qui devient très vite une évidence.
S’il ne veut pas apprendre un jour que Naomé a perdu la vie seule dans la jungle loin de son peuple, il faut qu’il l’éloigne dès maintenant et qui mieux que le père Antoine pourra le prendre en charge et lui donner une vie agréable en le faisant travailler dans son dispensaire qui manque toujours de bras forts pour les tâches de tous les jours.
- Si tu ne te sens pas capable de changer, tu dois quitter la tribu avant d’en être exclu par nos anciens. Je dis ça pour ton bien Naomé, comprends-le !! Je t’aime beaucoup mon garçon et je ne voudrais pas être celui qui te condamnera à une mort certaine, comme beaucoup qui comme toi l’ont hélas connue avant toi.
Naomé est effondré par ses paroles.
- Pourquoi est-ce si mal ?
- Je n’ai pas de réponses !! Sans doute fut-il une époque où cela avait de l’importance, nos traditions et notre culture datent depuis des temps immémoriaux et l’interdit est encore trop fort pour qu’on ne puisse rien y faire.
- Mais toi ? Tu penses autrement, sinon tu ne me parlerais pas comme tu le fais ?
- J’ai eu la chance de connaître une personne de bien qui m’a fait beaucoup réfléchir et me remettre en question.
- Le père Antoine ?
- Lui-même !! Accepterais-tu de passer quelque temps à son dispensaire ? Il a besoin d’un garçon fort comme toi pour l’aider aux tâches de tous les jours et ça te donnerait le temps de te poser les bonnes questions, avant que d’autres moins enclins que moi à la clémence s’aperçoivent de ce qui te ronge.
- Je devrai quitter la tribu ?
- Oui mais dans de bonnes conditions, nettement meilleurs en tous les cas que ce qui risque de t’arriver si quelqu’un découvre ce que tu es.
- Mais lui !! Sera-t-il au courant ?
- Je ne saurai lui mentir mais comme je te l’ai dit, c’est un homme de bien et puis comme ça, tu pourras voir aussi Taha avec Akim, ils aiment bien rendre visite au vieux père ainsi qu’à « Kinou » qui est resté près de lui.
- Je pourrai revenir voir mes parents ?
- Bien sûr mon garçon !! Et même qu’ils seront fiers de toi à te savoir là-bas pour aider ce brave homme, plus tard, d’ici un été ou deux, nous reprendrons cette discussion pour voir si tu es prêt à revenir parmi nous et prendre femme, tu pourras aussi reprendre la place qui est la tienne comme chasseur de la tribu.
Naomé voit le petit sourire aux lèvres de son chef.
- Pourquoi souris-tu ?
- Parce que je ne pense pas que tu le feras, vivre avec et comme les hommes blancs va te changer, certaines choses vont chambouler notre vie à tous d’ici peu et tu en seras un des précurseurs qui connaîtra ce changement.
- Taha m’a dit que le garçon aux cheveux de feu viendra et qu’il guérira mieux que notre sorcier, est-ce vrai ?
- Ce garçon est bénit des dieux, ne t’y trompe pas, il est très puissant.
- Taha dit aussi que c’est son ami et qu’il aime lui aussi un garçon.
- Peut-être alors amènera-t-il le changement nécessaire et y trouveras-tu ta place, c’est ce que je te souhaite de tout cœur Naomé, pour toi et pour ton père qui est un vaillant chasseur, respecté par toute la tribu.
- Quand m’emmèneras-tu chez le père Antoine ?
- Au prochain lever de soleil si ta décision est prise, parle avec mon fils et dis-lui les vraies raisons de ton départ, il doit savoir pourquoi son ami quitte le village.
- Ne va-t-il pas renier notre amitié quand il saura ?
- Taha comprendra !! N’oublie pas que pour lui aussi tu es son ami.
2eme ANNÉE avant Pâques : (144 / 150) (Paris) (Chez Yuan) (fin)
Yuan et Thomas prennent le temps d’assimiler les dernières paroles de Florian et se jettent un coup d’œil perplexe devant l’implication future de leurs sens qui ne prêtent pas à confusion.
- (Yuan) Je crois bien que cette fois tu vas te prendre un vent « Flo », si nous parlons comme je le pense du même gars.
- (Thomas) C’est aussi mon avis, du peu que j’en sais il m’a paru plutôt cent pour cent hétéro !! Et puis tu n’en as donc pas assez avec nous ? Qu’il te faille encore quelqu’un dans ta vie ?
Je vois bien qu’ils n’approuvent pas ce que je viens de leur dire.
- Vous n’avez vraiment rien ressenti ?
- (Thomas) Non !! Enfin si mais pas ça !!
- (Yuan) C’est vrai qu’il est plutôt beau gosse, en plus il a un physique qui me rappelle un peu vous deux mais si je l’ai invité c’est juste parce que je me suis bien entendu avec lui et que j’ai pensé qu’il pourrait devenir un ami pour nous. Je t’avoue que je n’ai ressenti rien de plus pour Johan et il semblerait que pour « Thom » ce soit le même cas de figure.
- (Thomas) Pour moi c’est pareil, il m’a demandé s’il pouvait envisager un stage à la boîte et j’avais envie de l’aider, alors je lui ai demandé de passer pour te le présenter et aussi parce qu’il me semblait super-sympa, mais rien de plus.
- (Yuan) De toute façon le problème n’est plus là !! Je cherche toujours à comprendre pourquoi il nous a rencontrés tous les trois et ne me dites pas que c’est une coïncidence puisque vous-même avez trouvé ça bizarre il n’y a pas cinq minutes.
Thomas fixe son chéri.
- Tu n’as pas l’air convaincu ?
- Mais si !! Moi aussi je me pose la question !! C’est juste que… enfin !! Laissons tomber, nous verrons bien demain ce qu’il en est.
- (Thomas) Tu n’en démords pas, pas vrai ?
- De quoi donc ? Que je le kiffe ? Je n’y peux rien, c’est comme ça, dès que je l’ai vu ça m’a fait une boule au ventre et vous pouvez dire ce que vous voulez, je suis certain que c’était pareil pour lui.
Je vois bien la tête qu’ils font et je sais que je n’irai pas à l’encontre de l’avis de Thomas, lui le sait aussi et c’est pour cette raison qu’il me sourit en venant me prendre dans ses bras.
- Allez !! N’y pense plus !! Si ça tombe tu ne ressentiras plus rien quand tu le reverras.
- Hum !!!
Thomas avec un sourire moqueur.
- À moins qu’il finisse par compter plus que moi ?
J’ai un sursaut d’horreur qu’il n’ait pu même rien que penser une telle chose et bien que je comprenne au ton de sa voix qu’il plaisante, mon cœur hurle de douleur qu’il puisse un jour se détacher de moi ou même croire ne serait-ce qu’un instant que ça pourrait arriver.
Je me dégage de ses bras et le regarde avec effroi, je sens mes yeux devenir humide d’une détresse que je n’arrive pas à contrôler et je m’enfuis dans la chambre pour me jeter sur le lit en sanglotant comme un enfant.
Yuan prend fermement le bras de Thomas, le visage décomposé par ce à quoi il vient d’assister et dont il ne s’attendait certainement pas à ce que ça prenne une telle ampleur.
- Tu es fou Thomas !! Pourquoi lui as-tu dit une chose pareille, tu sais pourtant quelles sont ses réactions dès qu’il s’agit de vous deux ?
Thomas devenu livide.
- Mais c’était juste pour plaisanter !!
- Va le lui dire alors !! Tu connais sa sensibilité, tu dis toi-même que parfois il est dans son monde et son monde crois-moi n’est bâti qu’autour de toi et de votre relation.
Thomas baisse la tête, un son qui lui déchire le ventre lui parvient de la chambre et c’est en se ruant vers celle-ci qu’il laisse Yuan en plan, la main figée dans le vide comme s’il lui tenait encore le bras.
Des voix sourdes lui arrivent par bribes jusqu’à ce que plus un son ne se fasse entendre, Yuan se dirige alors doucement vers la chambre et entrouvre la porte suffisamment pour observer ce qu’il se passe à l’intérieur.
Un sourire empreint d’une vive émotion s’affiche alors sur son visage quand il voit les deux garçons qu’il aime, enlacés l’un à l’autre en s’embrassant avec passion.
Il referme doucement la porte et s’habille chaudement pour sortir et leur laisser l’intimité dont ils ont besoin, ses pas le conduisent tout naturellement jusqu’au petit bar où il a fait connaissance avec Johan.
Plus il y réfléchit et plus les paroles de Florian sur la prétendue attirance que Johan a éprouvé pour lui semble déplacé, le garçon ne lui ayant pas donné l’impression qu’il puisse être attiré par les hommes bien au contraire car son petit côté macho ainsi que la façon à laquelle il s’est tenu à lui alors qu’il boitait démontrait visiblement le contraire.
Yuan boit une gorgée du thé qu’il a commandé, des pas venant de la rue lui font lever le regard juste par curiosité et les deux personnes qui passent devant la vitrine du bar lui donnent un hoquet de surprise qui le fait avaler de travers en recrachant une partie de sa boisson.
Le patron jette un œil sur son client qui tousse en se tenant fortement la poitrine.
- Ça va aller jeune homme ?
Yuan se lève rapidement, sort quelques pièces de monnaie qu’il dépose sur le bar et après un bref salut, il s’élance dans la nuit pour s’assurer qu’il ne s’est pas trompé sur ceux qu’il vient de voir passer.
2eme ANNÉE avant Pâques : (145 / 150) (Paris) (Mathieu enquête)
« Samedi matin, cabinet de radiologie privé »
Le radiologue contemple une fois de plus les deux clichés pris à quelques jours d’intervalle, l’incompréhension se lit encore et toujours sur son visage quand il finit par les repousser d’un geste sec.
- Qu’est-ce que ça veut dire à la fin !!
Il regarde nerveusement sa montre en soupirant d’exaspération à ce que les aiguilles n’avancent pas assez vite pour lui et la personne qu’il attend depuis son coup de fil de la veille au soir, qui lui a promis de passer avant de commencer sa journée de travail.
C’est donc lui qui ce matin est arrivé bien avant l’heure habituelle, passant son attente à revérifier le dossier qu’il a en mains sans en trouver d’explications logiques.
Un coup porté sur le carreau de la porte d’entrée lui fait relever la tête et se lever pour aller ouvrir.
- Salut Henry !! Merci d’avoir accepté de passer me voir si tôt.
- Ta voix était bizarre au téléphone Mathieu et que tu ne veuilles rien me dire de plus que de passer te voir ce matin a mis ma curiosité à rude épreuve, tu ne m’as pas habitué à ce genre de chose depuis qu’on se connaît.
- Suis-moi dans mon bureau, j’aimerais avoir ton opinion sur un dossier médical avant de te demander un renseignement.
Le radiologue fait entrer son ami de fac dans son bureau et lui met le dossier dans la main.
- Regarde et dis-moi ce que tu en penses !!
Henry examine un moment le dossier et va placer les clichés sur la plaque lumineuse accrochée au mur, il les examine attentivement avant de se retourner vers son ami qui ne l’a pas lâché des yeux, surveillant ses réactions.
- Je n’y vois rien d’extraordinaire, on peut voir un nodule certainement cancéreux sur l’une des images et rien de spécial sur l’autre ne serait-ce cette petite cicatrice à peine visible, je ne vois pas où tu veux en venir.
- Regarde les dates de prises veux-tu ?
- Oui et alors ?
- Si je te dis que c’est la même personne ?
- Impossible allons !! Il doit y avoir eu une erreur lors du classement !!
- C’est moi personnellement qui les ai faites, je suis certain qu’il n’y a pas d’erreurs.
- Ah !! Je ne te ferais pas l’affront de te traiter de menteur, alors dis-moi plutôt ce que tu attends de moi ?
- Le jeune homme qui s’est fait opérer est le frère de mon assistante, il m’a parlé un peu du chirurgien qui s’est occupé de lui en me disant qu’il était extraordinaire. Mais là vois-tu !! Ce n’est plus dans l’extraordinaire que nous sommes mais plutôt dans l’impossible et ta réaction de tout à l’heure me conforte bien dans mon idée.
- Et alors ?
- Nous sommes amis de longue date Henry, tu sais que ça restera entre nous mais si tu sais quelque chose sur cet homme, dis-le-moi s’il te plaît. Depuis hier je n’arrête pas de penser à ça et comme l’intervention s’est faite à Begin, je suis sûr que tu dois savoir de qui je parle.
Le colonel Bientz parce que c’est bien lui l’ami de Mathieu, prend le temps de réfléchir en s’asseyant. Il pose ses deux mains sur le bureau en soupirant, cherchant les mots qui vont bien pour ne pas vexer un ami de longue date dont en plus il a toute confiance.
- Tu ne reçois pas les journaux officiels donc ?
- Si bien sûr !! Mais si tu crois que j’ai le temps de les lire !!
- Tu devrais pourtant, ça te permettrait de mieux comprendre ce que je vais te dire. Si tu as encore ceux de ses derniers mois, je te ferai déjà lire quelques articles très intéressants.
Mathieu quitte son bureau pour se rendre à son secrétariat où il y trouve facilement ce qu’il cherche et les ramène pour les poser devant Henry qui sourit en voyant qu’ils n’ont même pas été déballés de leurs films plastifiés.
C’est donc grâce aux tampons de la poste qu’il en choisit plusieurs, les ouvre et les pose en évidence devant son ami par ordre de parution, ouvert à la page de l’article qu’il compte lui faire lire.
Mathieu lit le premier sans trop en comprendre le rapport avec ce qu’il cherche à savoir, pourtant au fur et à mesure qu’il prend connaissance des autres articles son visage devient plus attentif, jusqu’à enfin se fixer dans celui d’Henry qui sourit d’amusement à avoir suivi son cours de pensée.
- (Henry) Incroyable pas vrai ? Un garçon de cet âge au potentiel si prometteur ?
- C’est ce gamin qui a opéré Jean Baptiste ?
- Je ne vois que lui en effet et comme à son habitude l’acte ne prête à aucune critique.
- Te rends-tu compte que cela ne se peut pas ? C’est médicalement impossible qu’il ne reste plus de traces ou si peu !!
- Rien ne semble impossible pour Florian !! Je ne suis pas autorisé à te révéler certaines choses qui sont encore confidentielles, mais vois-tu mon ami ! J’ai appris à ne plus m’étonner de rien venant de lui, tu ne me croirais pas de toute façon mais sache qu’il est depuis son enfance sous haute protection et que ce n’est pas juste parce qu’il attire le regard. Si tu veux un conseil, ne cherche pas à en savoir plus sur lui au risque que certaines personnes ne l’apprécieraient pas forcément.
- C’est une menace ?
- Un conseil, rien de plus !! (Henry se lève) Je verrai avec lui s’il accepte de te rencontrer et peut-être comprendras-tu enfin à qui tu as affaire.
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