02-09-2020, 01:36 PM
2eme ANNÉE avant Pâques : (135 / 150) (Les deux frères)
Les quatre personnes attendant avec Dorian se tournent dans la direction indiquée, ils voient bien le visage soucieux d’Arnault et comprennent toutes les questions qu’il doit se poser sur cette demande pour le moins bizarre de les retrouver ici.
Jean et Yvonne se serrent encore plus fort la main, les paumes moites d’appréhensions à connaître les réactions de leur fils quand il apprendra ce qu’ils ont à lui dire.
Anne Laure sourit, émue de revoir Arnault qu’elle a toujours aimé en secret car son mari n’aurait pas compris cet attachement de son épouse pour le fils des domestiques de la maison.
Depuis son départ ce jour-là, la gaîté est entrée à nouveau dans le manoir, Yvonne étant venue la voir le jour même quand son mari lui a appris le résultat étonnant de sa liaison avec celle qui pour lui a toujours été considéré comme une amie plutôt que comme son employeur.
La soirée qui s’est ensuivie leur a permis de se parler à cœur ouvert et les choses étant dites, l’ambiance au manoir s’en est portée que mieux.
Le départ de Jean Philippe étant pour eux tous un soulagement car sa suffisance était vraiment une réelle gageure à supporter au jour le jour.
Que le jeune homme qu’elle a vu grandir près de son fils soit le demi-frère de Marc et le sache enfin lui réchauffe le cœur et c’est elle qui la première l’enserre dans ses bras au plus grand désarroi d’Arnault qu’une telle démonstration venant de sa part étonne plus que tout.
***/***
« Chez Mireille »
Les deux garçons referment leurs livres et rangent leurs affaires après avoir constaté que l’heure du dîner approche à grand pas.
Un sourire en se prenant la main, suivit d’un long baiser dont ils mourraient d’envie depuis un moment mais n’osaient pas se le donner de peur de ne plus être assez studieux ensuite pour poursuivre leurs devoirs.
Une caresse puis une autre les mettent dans un état d’excitation intense et ne serait-ce l’heure qui les rappelle à l’ordre, ils auraient bien pris une petite avance sur la soirée quand ils seront enfin dans l’intimité de leur lit.
Marc après un baiser encore plus appuyé :
- Hum !! Nous ferions mieux de descendre.
- Tu ne perds rien pour attendre.
- J’espère bien !
Ils sortent de la chambre en riant et dévalent les escaliers quatre à quatre pour se retrouver devant l’énorme tablée, ce qui ne manque pas de les interpeller.
- Nous attendons des invités ? Qui c’est ? Florian et la fratrie ?
- (Mireille amusée) Pas cette fois-ci mon grand, ceux-là viennent d’un peu plus loin.
- Thomas et ses cousins ?
- (Carole) Non plus !! Vous verrez bien, c’est une surprise.
- (Sébastien curieux) Pour qui ?
- (Flavien) Nous n’en dirons pas plus, un peu de patience et vous le saurez.
Ils discutent ainsi quelque temps, les uns cherchant à tirer les vers du nez des autres et ceux-ci restant muets en jouant avec leurs curiosités, jusqu’à ce que la porte s’ouvre et que tous se précipitent vers l’entrée.
Marc aperçoit sa mère en premier et son cœur se pince cruellement, s’imaginant le pire au sujet de son père.
- Mère !!!
- Bonjour mon chéri !!
Cette fois-ci il en est certain, le fait d’employer ce terme alors qu’il ne l’avait plus entendu depuis son enfance lui donne la conviction qu’un malheur est arrivé et son corps en ressent le contrecoup en se mettant à trembler sans qu’il ne puisse se contrôler.
Apparaissent alors dans l’entrée, Jean, Yvonne et Arnault qui lui aussi à la mine soucieuse, la conviction qu’il ne se trompe pas sur la raison de leur venue lui amène les larmes et une extrême tristesse remontant du plus profond de son âme.
C’est d’une voix presque inaudible qu’il prononce cette phrase, sentant ses jambes ne plus le soutenir.
- Il est arrivé quelque chose à père !!
Flavien se porte vers lui pour le soutenir et l’aide à rester debout, il lui glisse alors à l’oreille :
- Reprends-toi « Marco », tu n’y es pas du tout.
2eme ANNÉE avant Pâques : (136 / 150) (Les deux frères) (suite)
Arnault voyant Marc flanché s’est précipité également vers lui et avec Flavien, ils le font asseoir sur le canapé en restant chacun d’un côté pour le soutenir.
Anne Laure entre à son tour dans le salon pendant que Jean et sa femme se présentent à la maîtresse de maison qui les débarrasse de leurs manteaux en les priant de s’installer et de faire comme chez eux.
Dorian fait un signe de tête à Flavien qui comprend le message et se lève non sans avoir encore une fois pris le temps de quelques paroles de réconfort à son meilleur ami, il prend le bras de Carole en passant et imités par les deux policiers, ils remontent un instant dans leurs chambres afin de les laisser s’expliquer en famille.
Mireille elle aussi s’éclipse dans sa cuisine, il ne faut que quelques secondes pour que sa voix se fasse entendre.
- Sébastien !! Tu peux venir m’aider mon grand ?
Le garçon qui n’attendait que cette excuse pour les laisser sans paraître impoli, ne demande pas son reste et file en cuisine rejoindre la brave femme qui referme mais pas complètement la porte derrière lui et se penche pour écouter ce qu’il se dit, trop curieuse de connaître les réactions de Marc quand il va apprendre ce qu’ils sont venus lui dire.
Sébastien sourit et vient se positionner derrière elle pour écouter lui aussi.
Marc a bien remarqué leurs manèges, ce n’est d’ailleurs pas pour le rassurer et quand Jean les repousse gentiment lui et Arnault pour venir s’asseoir entre eux deux en entourant leurs épaules de ses bras, il ne sait vraiment plus à quoi s’en tenir et préfère attendre que les paroles d’explications viennent de l’un d’entre eux.
C’est Anne Laure qui prend alors la parole d’une voix douce qui encore une fois interpelle son fils, ne l’ayant plus entendu prendre ce ton depuis de bien trop nombreuses années.
- Avant toutes choses, sache mon grand que toi et ton ami Aléxie, vous serez toujours à partir de maintenant les bienvenus dans notre maison.
- Je vous remercie mère mais Aléxie n’est plus avec moi quoique nous sommes restés de très bons amis, il est avec « Nono » maintenant.
- Ah !! Tu m’en vois désolé.
- Il ne faut pas mère, ce sont des choses qui arrivent et j’ai trouvé l’âme sœur qui vit avec moi dans cette maison, Aléxie s’est épris d’Arnault et les choses sont très claires entre nous.
- Ce qui compte mon chéri, c’est que tu sois enfin heureux. Tu dois te demander pourquoi nous sommes ici ce soir ?
- En effet mère !! J’ai cru comprendre que père va bien ?
- C’était le cas la dernière fois que je l’ai vu, nous nous sommes séparés au lendemain de son retour de l’hôpital.
Marc en reste bouche bée.
- Vraiment ? Puis-je savoir pourquoi ?
- C’est pour ça que nous sommes là Marc et aussi également pour cette raison que nous avons demandé à Arnault d’être présent car ça le concerne également. Vois-tu ! Jean Philippe t’a renié une fois de trop alors qu’il avait retrouvé sa santé grâce à ton intervention auprès de ton ami et je ne l’ai pas supporté, aussi je lui ai révélé ce qu’il ignorait encore depuis ta naissance.
Anne Laure regarde les deux garçons avec une expression qu’ils ne lui avaient encore jamais vue, elle voit bien leurs troubles et accentue encore plus son sourire maternel.
- Jean Philippe n’est pas ton père mon chéri, il le savait depuis ma grossesse mais ignorait qui m’avait mise enceinte et ce secret je le lui ai révélé ce jour-là sous la colère, quand il n’a même pas eu la chose d’avoir un minimum de reconnaissance pour ce que tu as fait pour lui.
Marc sent la main autour de son épaule se raffermir tendrement et il tourne un visage incrédule vers Jean qui lui sourit alors avec une émotion mêlant plusieurs sentiments contradictoires.
Anne Laure suit le cheminement des pensées de son fils, un doute puis une compréhension qui lui fait alors prononcer cette phrase qui marquera Marc pour toujours.
- Jean est ton père Marc, c’est une longue histoire qui a commencé dès notre plus jeune âge et qui te sera racontée en détail un autre jour, quand nous aurons tout notre temps pour ça. Sache juste qu’il n’a été mis au courant que ce jour-là où je l’ai avoué à Jean Philippe, je sais qu’il t’a toujours considéré un peu comme un fils et regarde-le !! Il tremble de connaître ta réaction.
Marc digère ces paroles, ses yeux pendant tout ce temps, sont restés fixer sur celle qu’il a toujours appelée « nounou » et qui l’a élevé comme son propre fils tout au long de ses années, elle a les yeux remplis de larmes où il peut y lire toute la tendresse qu’elle a toujours éprouvée pour lui.
C’est dans ses bras que Marc court se réfugier, des bras qui l’accueillent et le serrent avec une tendresse toute maternelle, des bras qui lui font comprendre toute l’affection qu’elle éprouve pour lui et dans lesquels il s’abandonne vaincu par les larmes.
2eme ANNÉE avant Pâques : (137 / 150) (Les deux frères) (fin)
Mireille se redresse en même temps que Sébastien qui lui aussi a le visage décomposé par ce qu’il vient d’entendre, elle s’en aperçoit et lui prend une main en la tapotant de l’autre.
- Allons mon garçon !! Ce n’est pas si terrible que ça !! Marc retrouve une famille qui l’a toujours aimé en plus de sa mère qui ne reflète pas le sentiment que je m’en étais fait.
- Je n’aime pas le voir dans un tel état c’est tout, pour le reste je suis heureux pour lui.
- Alors qu’est-ce que tu attends pour aller le lui dire ?
- Ce n’est peut-être pas le moment !!
- Ah tiens donc !! Et pourquoi ça ? Il est avec toutes les personnes qui l’aiment et tu en fais partie si je ne me trompe ?
***/***
« Dans le salon »
Jean regarde tour à tour son amie de toujours et Arnault, la réaction de Marc les ayant visiblement surpris tous les trois car c’est bien la dernière personne vers qui ils s’attendaient qu’il aille se réfugier dans ses bras.
Anne Laure comprend alors que par sa faute elle a gâché sa relation d’avec son fils, en prenant toujours le parti de son mari au détriment de ses sentiments réprimés et qu’elle en paie maintenant les pots cassés.
Yvonne est celle qui a toujours été là, que ce soit pour le changer, le soigner, le nourrir et lui donner ce qu’il réclamait le plus, l’affection.
Jean ne s’y trompe pas lui aussi et même si au plus profond de lui il en éprouve une immense joie, il plaint son amie qui n’a su être là quand il le fallait.
Arnault en est encore à comprendre que celui qu’il a toujours considéré comme un frère en fait l’était réellement, les quelques rapports extra-fraternels qu’ils ont eus ne lui posent pas plus de problèmes que ça, se disant à juste raison qu’ils étaient alors ignorants de tout et qu’ils y ont vite mis fin, ni trouvant ni l’un ni l’autre l’épanouissement qu’ils en espéraient.
Yvonne n’a jamais remis en cause l’affection qu’elle a toujours eue pour cet enfant malingre mais si attachant, de savoir qu’il est le fils de son mari n’y a rien changé, sachant très bien qu’il n’y est pour rien et que la faute si faute il y a, ne concerne que son mari, elle et sa patronne.
Elle a toujours connu les sentiments de Jean envers cette femme avec qui il a été élevé et qui représente beaucoup pour lui, il lui a raconté toutes les frasques qu’ils faisaient quand ils étaient enfants ainsi que ce bref moment de passion qu’ils ont connu un été où chacun des deux se sentait seuls et avaient le plus besoin d’affections.
Leur position sociale et le mariage d’Anne Laure y ont vite mis fin non sans qu’ils en gardent un souvenir marqué de tendresse et une affection que chacun gardait au plus profond de son cœur sans plus jamais l’extérioriser aux yeux du monde.
Il y a fallu cette crise pour que tout remonte à la surface comme une bulle s’échappant de l’eau, la mise au point qui s’est ensuivie leur a permis de passer au-delà des jalousies ou des rancœurs en retrouvant une sérénité qui avait disparu depuis longtemps des vieux murs du manoir.
Marc se détache lentement de sa nourrice et de sa mère de cœur, ses mains se tendent alors vers Jean qui se lève d’un bond pour venir dans les bras qui le réclament.
L’instant d’effusion est encore très fort en émotions, Arnault se lève à son tour pour rejoindre les deux hommes qui avec Aléxie sont ceux qui comptent le plus pour lui.
- (Jean) Tu ne m’en veux pas ?
- (Marc surpris) Que tu sois mon père ? Bien sûr que non !! Tu l’étais déjà dans mon cœur rappelle-toi, il me faut juste le temps de me faire à l’idée que le sale mioche qui me tirait les cheveux est mon frère pour de vrai Hi ! Hi ! Aïeee !!
Arnault s’en essuie les yeux avec sa manche.
- C’était qui le sale mioche ?
- Ne recommence jamais ça sinon gare à toi gamin !! N’oublie pas que c’est moi l’aîné !!
Anne Laure a le visage ravagé par la tristesse.
- Je vais vous laisser !! J’ai tout gâché et je m’en rends bien compte maintenant en vous regardant, peut-être qu’un jour tu reviendras vers moi mon chéri.
Marc fixe sa mère avec attention.
- Laissez-moi du temps mère, j’ai été trop longtemps rejeté par vous et celui qui pour moi était mon père, n’attendez pas de moi que je vous saute au cou sur l’instant, ce serait me forcer et n’amènerait rien de bon, il nous reste de nombreuses années j’en suis persuadé pour qu’un jour nous y parvenions. Restez avec nous je vous prie et soyez comme une amie en attendant de pouvoir reprendre la place qui devrait être la vôtre dans mon cœur.
Marc voit Sébastien sortir de la cuisine, un grand sourire s’épanouit alors sur son visage.
- Sébastien ! Viens mon chéri que je te présente à ma famille !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (138 / 150) (Paris) (Steven & Michaël)
« Vendredi soir dans l’appartement de Chan et Dante »
Quelqu’un qui passerait devant l’appartement ne pourrait pas ignorer qu’il y a des jeunes à l’intérieur tellement le boucan qu’ils font est révélateur.
Depuis les deux heures où les deux couples sont installés confortablement dans le salon à jouer au Monopoly, c’est à celui qui fera le plus le pitre et l’ambiance amicale qui en résulte, leur amène un plaisir certain à être ensemble.
Steven et Michaël ont prévu de passer la nuit chez leurs amis, depuis qu’ils ont fait connaissance lors de la soirée chez Yuan, ils sont devenus quasiment inséparables et leur amitié se renforce chaque jour davantage au plus grand plaisir des deux couples.
Les affinités sont flagrantes, il suffit de remarquer les rapprochements où le tactile est autant sollicité que le mental, un besoin de se toucher qui a la moindre occasion se termine en mêlée comme le feraient des gamins s’amusant sur une pelouse un jour d’été.
- (Chan) J’en ai appris une bonne ce matin les gars !!
- (Steven) Par qui ? Florian ?
- (Chan amusé) Exactement Hi ! Hi ! Figurez-vous que Thomas et « Yu » ont fait un pari complètement débile Hi ! Hi !
- (Dante) Ça t’étonne ??
- (Chan) Pas vraiment, mais celui-là est particulièrement cocasse Hi ! Hi ! Rendez-vous compte qu’ils ont parié sur nous quatre, l’un prétendant que nous nous mettrions ensemble et l’autre que non.
- (Dante) Ensemble comment ça ? Comme « Flo » avec Raphaël et Éric ?
- (Chan) C’est l’idée générale je crois bien !
- (Michaël) Ils ont parié quoi ?
- (Chan) Celui qui gagne pourra passer une nuit juste avec Florian et une autre avec le perdant tandis que le troisième devra se contenter de regarder sans rien faire.
- (Steven) Houlà !! C’est un peu bizarre comme pari, s’ils ont envie de le faire je ne vois pas ce qui les en empêche sans avoir besoin d’une excuse aussi débile.
- (Chan) Ce sont exactement les paroles de « Flo », sauf que lui a envie de voir ça et nous demande de jouer le jeu pour ne pas attendre la saint-glinglin.
- (Michaël) Il voudrait qu’on leur fasse croire qu’on couche ensemble ?
Chan avec un clin d’œil :
- Tu as tout compris.
Dante avec un sourire bizarre :
- Et pourquoi ferions-nous semblant ?
Chan qui n’a rien remarqué :
- Pour s’amuser à leurs dépens et faire plaisir à Florian.
- (Steven) Ça pimentera leurs nuits de folies Hi ! Hi !
Michaël fixe Dante avec attention :
- Ce n’était pas la question de Dante, pas vrai ?
- (Dante) Ça a l’air d’être plutôt kiffant leur histoire avec leurs potes et en plus ils en ressortent encore plus soudés, rappelle-toi chéri la tête de « Raphi » les dernières nuits au cirque !! Éric n’était pas mieux et j’ai bien vu comment ils avaient le bourdon de savoir qu’il allait bientôt repartir.
- (Steven) Tu voudrais qu’on ne fasse pas semblant si j’ai bien compris ?
- (Dante) Je n’ai pas dit ça ! Du moins pas comme ça, mais si nous en avons envie pourquoi pas !! J’avoue que cette idée est nouvelle pour moi et que je suis le premier étonné d’y avoir pensé, mais j’avoue aussi qu’avec vous deux je me sens bien et que vous me plaisez beaucoup.
Chan a écouté jusque-là sans rien dire, il étudie les réactions de Michaël et Steven qui en font autant de leur côté et reporte ensuite son attention sur son chéri qui attend de toute évidence de savoir comment ils prennent sa proposition pour le moins osée.
- (Chan) Cette conversation prend une tournure surprenante, l’idée est lancée mais je pense qu’il serait bon de laisser faire tranquillement les choses sans précipitations. Je vous apprécie également beaucoup tous les deux, vous êtes des amis maintenant et je ne voudrais pas que cette amitié tourne court après coup, maintenant si ça devait se faire je n’y vois rien de mal à condition que ce soit dans le même style d’idée que Florian et Thomas.
- (Steven) Ça me troue le cul cette histoire !! Si je m’attendais à ça !!
*
Dante le fixe en rougissant :
- N’en parlons plus alors, c’était sans doute une idée débile venant de ma part.
- (Steven) Arrête !! Ce n’est pas ce que je voulais dire, juste que cette idée arrive comme ça alors que j’y avais déjà pensé.
- (Michaël surpris) Ah oui !! Toi aussi ?
Les quatre personnes attendant avec Dorian se tournent dans la direction indiquée, ils voient bien le visage soucieux d’Arnault et comprennent toutes les questions qu’il doit se poser sur cette demande pour le moins bizarre de les retrouver ici.
Jean et Yvonne se serrent encore plus fort la main, les paumes moites d’appréhensions à connaître les réactions de leur fils quand il apprendra ce qu’ils ont à lui dire.
Anne Laure sourit, émue de revoir Arnault qu’elle a toujours aimé en secret car son mari n’aurait pas compris cet attachement de son épouse pour le fils des domestiques de la maison.
Depuis son départ ce jour-là, la gaîté est entrée à nouveau dans le manoir, Yvonne étant venue la voir le jour même quand son mari lui a appris le résultat étonnant de sa liaison avec celle qui pour lui a toujours été considéré comme une amie plutôt que comme son employeur.
La soirée qui s’est ensuivie leur a permis de se parler à cœur ouvert et les choses étant dites, l’ambiance au manoir s’en est portée que mieux.
Le départ de Jean Philippe étant pour eux tous un soulagement car sa suffisance était vraiment une réelle gageure à supporter au jour le jour.
Que le jeune homme qu’elle a vu grandir près de son fils soit le demi-frère de Marc et le sache enfin lui réchauffe le cœur et c’est elle qui la première l’enserre dans ses bras au plus grand désarroi d’Arnault qu’une telle démonstration venant de sa part étonne plus que tout.
***/***
« Chez Mireille »
Les deux garçons referment leurs livres et rangent leurs affaires après avoir constaté que l’heure du dîner approche à grand pas.
Un sourire en se prenant la main, suivit d’un long baiser dont ils mourraient d’envie depuis un moment mais n’osaient pas se le donner de peur de ne plus être assez studieux ensuite pour poursuivre leurs devoirs.
Une caresse puis une autre les mettent dans un état d’excitation intense et ne serait-ce l’heure qui les rappelle à l’ordre, ils auraient bien pris une petite avance sur la soirée quand ils seront enfin dans l’intimité de leur lit.
Marc après un baiser encore plus appuyé :
- Hum !! Nous ferions mieux de descendre.
- Tu ne perds rien pour attendre.
- J’espère bien !
Ils sortent de la chambre en riant et dévalent les escaliers quatre à quatre pour se retrouver devant l’énorme tablée, ce qui ne manque pas de les interpeller.
- Nous attendons des invités ? Qui c’est ? Florian et la fratrie ?
- (Mireille amusée) Pas cette fois-ci mon grand, ceux-là viennent d’un peu plus loin.
- Thomas et ses cousins ?
- (Carole) Non plus !! Vous verrez bien, c’est une surprise.
- (Sébastien curieux) Pour qui ?
- (Flavien) Nous n’en dirons pas plus, un peu de patience et vous le saurez.
Ils discutent ainsi quelque temps, les uns cherchant à tirer les vers du nez des autres et ceux-ci restant muets en jouant avec leurs curiosités, jusqu’à ce que la porte s’ouvre et que tous se précipitent vers l’entrée.
Marc aperçoit sa mère en premier et son cœur se pince cruellement, s’imaginant le pire au sujet de son père.
- Mère !!!
- Bonjour mon chéri !!
Cette fois-ci il en est certain, le fait d’employer ce terme alors qu’il ne l’avait plus entendu depuis son enfance lui donne la conviction qu’un malheur est arrivé et son corps en ressent le contrecoup en se mettant à trembler sans qu’il ne puisse se contrôler.
Apparaissent alors dans l’entrée, Jean, Yvonne et Arnault qui lui aussi à la mine soucieuse, la conviction qu’il ne se trompe pas sur la raison de leur venue lui amène les larmes et une extrême tristesse remontant du plus profond de son âme.
C’est d’une voix presque inaudible qu’il prononce cette phrase, sentant ses jambes ne plus le soutenir.
- Il est arrivé quelque chose à père !!
Flavien se porte vers lui pour le soutenir et l’aide à rester debout, il lui glisse alors à l’oreille :
- Reprends-toi « Marco », tu n’y es pas du tout.
2eme ANNÉE avant Pâques : (136 / 150) (Les deux frères) (suite)
Arnault voyant Marc flanché s’est précipité également vers lui et avec Flavien, ils le font asseoir sur le canapé en restant chacun d’un côté pour le soutenir.
Anne Laure entre à son tour dans le salon pendant que Jean et sa femme se présentent à la maîtresse de maison qui les débarrasse de leurs manteaux en les priant de s’installer et de faire comme chez eux.
Dorian fait un signe de tête à Flavien qui comprend le message et se lève non sans avoir encore une fois pris le temps de quelques paroles de réconfort à son meilleur ami, il prend le bras de Carole en passant et imités par les deux policiers, ils remontent un instant dans leurs chambres afin de les laisser s’expliquer en famille.
Mireille elle aussi s’éclipse dans sa cuisine, il ne faut que quelques secondes pour que sa voix se fasse entendre.
- Sébastien !! Tu peux venir m’aider mon grand ?
Le garçon qui n’attendait que cette excuse pour les laisser sans paraître impoli, ne demande pas son reste et file en cuisine rejoindre la brave femme qui referme mais pas complètement la porte derrière lui et se penche pour écouter ce qu’il se dit, trop curieuse de connaître les réactions de Marc quand il va apprendre ce qu’ils sont venus lui dire.
Sébastien sourit et vient se positionner derrière elle pour écouter lui aussi.
Marc a bien remarqué leurs manèges, ce n’est d’ailleurs pas pour le rassurer et quand Jean les repousse gentiment lui et Arnault pour venir s’asseoir entre eux deux en entourant leurs épaules de ses bras, il ne sait vraiment plus à quoi s’en tenir et préfère attendre que les paroles d’explications viennent de l’un d’entre eux.
C’est Anne Laure qui prend alors la parole d’une voix douce qui encore une fois interpelle son fils, ne l’ayant plus entendu prendre ce ton depuis de bien trop nombreuses années.
- Avant toutes choses, sache mon grand que toi et ton ami Aléxie, vous serez toujours à partir de maintenant les bienvenus dans notre maison.
- Je vous remercie mère mais Aléxie n’est plus avec moi quoique nous sommes restés de très bons amis, il est avec « Nono » maintenant.
- Ah !! Tu m’en vois désolé.
- Il ne faut pas mère, ce sont des choses qui arrivent et j’ai trouvé l’âme sœur qui vit avec moi dans cette maison, Aléxie s’est épris d’Arnault et les choses sont très claires entre nous.
- Ce qui compte mon chéri, c’est que tu sois enfin heureux. Tu dois te demander pourquoi nous sommes ici ce soir ?
- En effet mère !! J’ai cru comprendre que père va bien ?
- C’était le cas la dernière fois que je l’ai vu, nous nous sommes séparés au lendemain de son retour de l’hôpital.
Marc en reste bouche bée.
- Vraiment ? Puis-je savoir pourquoi ?
- C’est pour ça que nous sommes là Marc et aussi également pour cette raison que nous avons demandé à Arnault d’être présent car ça le concerne également. Vois-tu ! Jean Philippe t’a renié une fois de trop alors qu’il avait retrouvé sa santé grâce à ton intervention auprès de ton ami et je ne l’ai pas supporté, aussi je lui ai révélé ce qu’il ignorait encore depuis ta naissance.
Anne Laure regarde les deux garçons avec une expression qu’ils ne lui avaient encore jamais vue, elle voit bien leurs troubles et accentue encore plus son sourire maternel.
- Jean Philippe n’est pas ton père mon chéri, il le savait depuis ma grossesse mais ignorait qui m’avait mise enceinte et ce secret je le lui ai révélé ce jour-là sous la colère, quand il n’a même pas eu la chose d’avoir un minimum de reconnaissance pour ce que tu as fait pour lui.
Marc sent la main autour de son épaule se raffermir tendrement et il tourne un visage incrédule vers Jean qui lui sourit alors avec une émotion mêlant plusieurs sentiments contradictoires.
Anne Laure suit le cheminement des pensées de son fils, un doute puis une compréhension qui lui fait alors prononcer cette phrase qui marquera Marc pour toujours.
- Jean est ton père Marc, c’est une longue histoire qui a commencé dès notre plus jeune âge et qui te sera racontée en détail un autre jour, quand nous aurons tout notre temps pour ça. Sache juste qu’il n’a été mis au courant que ce jour-là où je l’ai avoué à Jean Philippe, je sais qu’il t’a toujours considéré un peu comme un fils et regarde-le !! Il tremble de connaître ta réaction.
Marc digère ces paroles, ses yeux pendant tout ce temps, sont restés fixer sur celle qu’il a toujours appelée « nounou » et qui l’a élevé comme son propre fils tout au long de ses années, elle a les yeux remplis de larmes où il peut y lire toute la tendresse qu’elle a toujours éprouvée pour lui.
C’est dans ses bras que Marc court se réfugier, des bras qui l’accueillent et le serrent avec une tendresse toute maternelle, des bras qui lui font comprendre toute l’affection qu’elle éprouve pour lui et dans lesquels il s’abandonne vaincu par les larmes.
2eme ANNÉE avant Pâques : (137 / 150) (Les deux frères) (fin)
Mireille se redresse en même temps que Sébastien qui lui aussi a le visage décomposé par ce qu’il vient d’entendre, elle s’en aperçoit et lui prend une main en la tapotant de l’autre.
- Allons mon garçon !! Ce n’est pas si terrible que ça !! Marc retrouve une famille qui l’a toujours aimé en plus de sa mère qui ne reflète pas le sentiment que je m’en étais fait.
- Je n’aime pas le voir dans un tel état c’est tout, pour le reste je suis heureux pour lui.
- Alors qu’est-ce que tu attends pour aller le lui dire ?
- Ce n’est peut-être pas le moment !!
- Ah tiens donc !! Et pourquoi ça ? Il est avec toutes les personnes qui l’aiment et tu en fais partie si je ne me trompe ?
***/***
« Dans le salon »
Jean regarde tour à tour son amie de toujours et Arnault, la réaction de Marc les ayant visiblement surpris tous les trois car c’est bien la dernière personne vers qui ils s’attendaient qu’il aille se réfugier dans ses bras.
Anne Laure comprend alors que par sa faute elle a gâché sa relation d’avec son fils, en prenant toujours le parti de son mari au détriment de ses sentiments réprimés et qu’elle en paie maintenant les pots cassés.
Yvonne est celle qui a toujours été là, que ce soit pour le changer, le soigner, le nourrir et lui donner ce qu’il réclamait le plus, l’affection.
Jean ne s’y trompe pas lui aussi et même si au plus profond de lui il en éprouve une immense joie, il plaint son amie qui n’a su être là quand il le fallait.
Arnault en est encore à comprendre que celui qu’il a toujours considéré comme un frère en fait l’était réellement, les quelques rapports extra-fraternels qu’ils ont eus ne lui posent pas plus de problèmes que ça, se disant à juste raison qu’ils étaient alors ignorants de tout et qu’ils y ont vite mis fin, ni trouvant ni l’un ni l’autre l’épanouissement qu’ils en espéraient.
Yvonne n’a jamais remis en cause l’affection qu’elle a toujours eue pour cet enfant malingre mais si attachant, de savoir qu’il est le fils de son mari n’y a rien changé, sachant très bien qu’il n’y est pour rien et que la faute si faute il y a, ne concerne que son mari, elle et sa patronne.
Elle a toujours connu les sentiments de Jean envers cette femme avec qui il a été élevé et qui représente beaucoup pour lui, il lui a raconté toutes les frasques qu’ils faisaient quand ils étaient enfants ainsi que ce bref moment de passion qu’ils ont connu un été où chacun des deux se sentait seuls et avaient le plus besoin d’affections.
Leur position sociale et le mariage d’Anne Laure y ont vite mis fin non sans qu’ils en gardent un souvenir marqué de tendresse et une affection que chacun gardait au plus profond de son cœur sans plus jamais l’extérioriser aux yeux du monde.
Il y a fallu cette crise pour que tout remonte à la surface comme une bulle s’échappant de l’eau, la mise au point qui s’est ensuivie leur a permis de passer au-delà des jalousies ou des rancœurs en retrouvant une sérénité qui avait disparu depuis longtemps des vieux murs du manoir.
Marc se détache lentement de sa nourrice et de sa mère de cœur, ses mains se tendent alors vers Jean qui se lève d’un bond pour venir dans les bras qui le réclament.
L’instant d’effusion est encore très fort en émotions, Arnault se lève à son tour pour rejoindre les deux hommes qui avec Aléxie sont ceux qui comptent le plus pour lui.
- (Jean) Tu ne m’en veux pas ?
- (Marc surpris) Que tu sois mon père ? Bien sûr que non !! Tu l’étais déjà dans mon cœur rappelle-toi, il me faut juste le temps de me faire à l’idée que le sale mioche qui me tirait les cheveux est mon frère pour de vrai Hi ! Hi ! Aïeee !!
Arnault s’en essuie les yeux avec sa manche.
- C’était qui le sale mioche ?
- Ne recommence jamais ça sinon gare à toi gamin !! N’oublie pas que c’est moi l’aîné !!
Anne Laure a le visage ravagé par la tristesse.
- Je vais vous laisser !! J’ai tout gâché et je m’en rends bien compte maintenant en vous regardant, peut-être qu’un jour tu reviendras vers moi mon chéri.
Marc fixe sa mère avec attention.
- Laissez-moi du temps mère, j’ai été trop longtemps rejeté par vous et celui qui pour moi était mon père, n’attendez pas de moi que je vous saute au cou sur l’instant, ce serait me forcer et n’amènerait rien de bon, il nous reste de nombreuses années j’en suis persuadé pour qu’un jour nous y parvenions. Restez avec nous je vous prie et soyez comme une amie en attendant de pouvoir reprendre la place qui devrait être la vôtre dans mon cœur.
Marc voit Sébastien sortir de la cuisine, un grand sourire s’épanouit alors sur son visage.
- Sébastien ! Viens mon chéri que je te présente à ma famille !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (138 / 150) (Paris) (Steven & Michaël)
« Vendredi soir dans l’appartement de Chan et Dante »
Quelqu’un qui passerait devant l’appartement ne pourrait pas ignorer qu’il y a des jeunes à l’intérieur tellement le boucan qu’ils font est révélateur.
Depuis les deux heures où les deux couples sont installés confortablement dans le salon à jouer au Monopoly, c’est à celui qui fera le plus le pitre et l’ambiance amicale qui en résulte, leur amène un plaisir certain à être ensemble.
Steven et Michaël ont prévu de passer la nuit chez leurs amis, depuis qu’ils ont fait connaissance lors de la soirée chez Yuan, ils sont devenus quasiment inséparables et leur amitié se renforce chaque jour davantage au plus grand plaisir des deux couples.
Les affinités sont flagrantes, il suffit de remarquer les rapprochements où le tactile est autant sollicité que le mental, un besoin de se toucher qui a la moindre occasion se termine en mêlée comme le feraient des gamins s’amusant sur une pelouse un jour d’été.
- (Chan) J’en ai appris une bonne ce matin les gars !!
- (Steven) Par qui ? Florian ?
- (Chan amusé) Exactement Hi ! Hi ! Figurez-vous que Thomas et « Yu » ont fait un pari complètement débile Hi ! Hi !
- (Dante) Ça t’étonne ??
- (Chan) Pas vraiment, mais celui-là est particulièrement cocasse Hi ! Hi ! Rendez-vous compte qu’ils ont parié sur nous quatre, l’un prétendant que nous nous mettrions ensemble et l’autre que non.
- (Dante) Ensemble comment ça ? Comme « Flo » avec Raphaël et Éric ?
- (Chan) C’est l’idée générale je crois bien !
- (Michaël) Ils ont parié quoi ?
- (Chan) Celui qui gagne pourra passer une nuit juste avec Florian et une autre avec le perdant tandis que le troisième devra se contenter de regarder sans rien faire.
- (Steven) Houlà !! C’est un peu bizarre comme pari, s’ils ont envie de le faire je ne vois pas ce qui les en empêche sans avoir besoin d’une excuse aussi débile.
- (Chan) Ce sont exactement les paroles de « Flo », sauf que lui a envie de voir ça et nous demande de jouer le jeu pour ne pas attendre la saint-glinglin.
- (Michaël) Il voudrait qu’on leur fasse croire qu’on couche ensemble ?
Chan avec un clin d’œil :
- Tu as tout compris.
Dante avec un sourire bizarre :
- Et pourquoi ferions-nous semblant ?
Chan qui n’a rien remarqué :
- Pour s’amuser à leurs dépens et faire plaisir à Florian.
- (Steven) Ça pimentera leurs nuits de folies Hi ! Hi !
Michaël fixe Dante avec attention :
- Ce n’était pas la question de Dante, pas vrai ?
- (Dante) Ça a l’air d’être plutôt kiffant leur histoire avec leurs potes et en plus ils en ressortent encore plus soudés, rappelle-toi chéri la tête de « Raphi » les dernières nuits au cirque !! Éric n’était pas mieux et j’ai bien vu comment ils avaient le bourdon de savoir qu’il allait bientôt repartir.
- (Steven) Tu voudrais qu’on ne fasse pas semblant si j’ai bien compris ?
- (Dante) Je n’ai pas dit ça ! Du moins pas comme ça, mais si nous en avons envie pourquoi pas !! J’avoue que cette idée est nouvelle pour moi et que je suis le premier étonné d’y avoir pensé, mais j’avoue aussi qu’avec vous deux je me sens bien et que vous me plaisez beaucoup.
Chan a écouté jusque-là sans rien dire, il étudie les réactions de Michaël et Steven qui en font autant de leur côté et reporte ensuite son attention sur son chéri qui attend de toute évidence de savoir comment ils prennent sa proposition pour le moins osée.
- (Chan) Cette conversation prend une tournure surprenante, l’idée est lancée mais je pense qu’il serait bon de laisser faire tranquillement les choses sans précipitations. Je vous apprécie également beaucoup tous les deux, vous êtes des amis maintenant et je ne voudrais pas que cette amitié tourne court après coup, maintenant si ça devait se faire je n’y vois rien de mal à condition que ce soit dans le même style d’idée que Florian et Thomas.
- (Steven) Ça me troue le cul cette histoire !! Si je m’attendais à ça !!
*
Dante le fixe en rougissant :
- N’en parlons plus alors, c’était sans doute une idée débile venant de ma part.
- (Steven) Arrête !! Ce n’est pas ce que je voulais dire, juste que cette idée arrive comme ça alors que j’y avais déjà pensé.
- (Michaël surpris) Ah oui !! Toi aussi ?
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