02-09-2020, 01:31 PM
2eme ANNÉE avant Pâques : (127 / 150) (Paris) (Raymond et Luka)
« Bureau du directeur de la DST, vendredi matin »
Maurice n’a quasiment pas quitté son bureau depuis les événements de la veille tant il avait à faire pour que rien ne filtre de la mort de Stanislas.
Il lui a fallu dans un premier temps faire disparaître le cadavre de là où il avait été emmené et qui aurait fait poser bien trop de questions sur le pourquoi de son état, état qui il le reconnaît en grimaçant n’était vraiment pas beau à voir.
Le juge qui devra instruire le dossier a du mouron à se faire pour arrêter les coupables pense-t-il en ricanant nerveusement, l’interrogatoire des volatiles tout comme leurs motivations n’étant pas gagné d’avance.
Le plus important pour Maurice est quand même de pouvoir continuer à faire comme si Stanislas était toujours de ce monde et faire parvenir régulièrement ses rapports pendant encore quelque temps avant de cesser complètement et de laisser les Russes chercher par eux-mêmes pourquoi leur espion est devenu soudainement silencieux.
Heureusement qu’ils ont réussi à remonter la filière suffisamment à temps pour connaître l’identité, l’adresse IP et le numéro de téléphone de celui qui récupère les informations des agents en activité sur le périmètre nationale.
Certaines langues se sont déliées et des preuves trouvées dans leurs appartements, suffisamment probantes pour qu’il soit certain que ce n’est pas un leurre et pouvoir envisager ainsi de continuer sa propagande auprès du FSB.
Le téléphone sonne, le faisant sursauter, pris comme il l’était dans ses pensées.
- Oui !!!
-…
- Faites entrer !!!
Maurice range rapidement les papiers confidentiels étalés sur son bureau et attend le sourire aux lèvres ses deux visiteurs, ceux-ci ne tardent pas à frapper à la porte et entrer après en avoir obtenu l’autorisation.
Raymond et Luka viennent lui serrer la main et s’assoient à sa demande sur les chaises en face de lui, Maurice prend le temps de les regarder attentivement et se retrouve ému devant la façon qu’ils ont de se serrer l’un contre l’autre, montrant ainsi combien ils sont déjà fortement attachés l’un à l’autre.
- Ça va vous deux ?
- (Raymond) Mieux maintenant que tout ça est terminé.
- Et ton jeune frère ?
- Patrick ? Il va bien merci !
- Vous avez pu dormir un peu ?
- (Luka sourit) Pas trop en fait ! Florian, Yuan et Thomas sont restés assez tard et nous avons beaucoup discuté.
Maurice lui rend son sourire.
- On ne s’en lasse pas, pas vrai ?
Raymond ne lâche pas des yeux le visage épanoui de son chéri.
- Toi qui te plaignais de manquer d’amis, te voilà servi avec ces trois-là !!
- Quatre avec Patrick !! Ce n’est pas le dernier pour la déconne tu le reconnaîtras ?
- Il fait une belle paire avec Florian celui-là Hi ! Hi !
Raymond reprend son sérieux quand il reporte son regard vers Maurice.
- Si nous sommes venus te voir, c’est au sujet de Luka !! Ou plutôt de sa fausse identité pour savoir ce qu’il en est maintenant que le danger est passé.
- Je crains qu’il ne doive la garder encore quelque temps, quand ses employeurs s’apercevront de la disparition de leur espion, ils risquent de se poser beaucoup de questions et d’envoyer quelqu’un pour voir ce qu’il en est. Le mieux je pense serait même qu’il la garde pendant l’année entière, il y aurait moins de choses à expliquer, comme par exemple à la fac qui risque de s’apercevoir que ce n’est plus la même personne qui suit les cours. Ça te dérangerait beaucoup ?
Luka après quelques secondes de réflexions :
- Luka (prononcer Louka) ou Lukas (prononcer Luchasse) c’est un peu bonnet blanc et blanc bonnet, quant au nom de famille je m’y ferais bien et puis un an ça passe vite, surtout si je continue à être rémunéré par l’état Hi ! Hi !
- (Maurice) Je vois que tu ne perds pas le nord !! Entendu !! Tu continueras à toucher ton défraiement jusqu’à ce que tu retrouves ta véritable identité, c’est le moins que nous pouvons faire après tout ce qu’il t’est arrivé. Tu devras juste attendre pour pouvoir profiter du cadeau que t’a fait Florian.
- (Raymond surpris) Quel cadeau ? Je pense qu’il lui a déjà fait le plus beau que Luka pouvait espérer en lui rendant son apparence et en lui sauvant la vie, non ?
Maurice ne peut laisser échapper un grand sourire quand il ouvre son tiroir et en sort une enveloppe que Florian lui a remise la semaine précédente alors qu’il était à Reims, en venant le voir au commissariat spécialement à cet effet.
2eme ANNÉE avant Pâques : (128 / 150) (Reims) (Monsieur Martins)
***/***
« Retour en arrière »
« Semaine précédente, Caisse d’Épargne Reims Sainte Anne »
Patrick Meunier est dans son bureau, l’agence venant à peine d’ouvrir ses portes quand il lève la tête en entendant la sonnerie de l’entrée annonçant l’arrivée d’un client.
Qu’elle n’est pas sa surprise quand il reconnaît l’homme qui entre en souriant et se dirige tout droit vers lui, Louis Martins le grand patron de la banque qui est depuis sa remise en fonction grâce à Florian devenu presque un ami.
Les deux hommes se serrent une main franche, Patrick prie alors son patron de prendre un siège et de s’asseoir pendant qu’il va demander à l’hôtesse d’accueil de leur préparer un bon café.
Ce n’est quand revenant à sa place, qu’il pose la question qui lui brûle les lèvres depuis son arrivée.
- Je n’ai pas été prévenu de ta visite ?
- Normal puisque moi-même je ne le savais pas encore ce matin en me levant !
- Ah !!
- Pour tout dire c’est l’appel d’un client qui m’a fait faire le déplacement, il voulait me voir pour un placement en Bourse.
- J’aurais très bien pu m’en occuper tu sais, ça t’aurait évité presque deux heures de route. En plus je ne vois pas qui parmi les clients de l’agence a une importance si grande pour ça ?
Louis sourit avec les yeux brillants de malice mal contenue.
- Tu as la mémoire courte alors ! Te rappelles-tu de celui qui a fait virer en moins de deux ton remplaçant ?
Ça fait tilt dans la tête de Patrick.
- Florian !!
- Tu sais bien !! Le gamin qui a tout un tas de zéro sur son compte en banque et qui cherche encore la virgule ? Bien sûr que c’est lui, qui d’autre voulais-tu que ce soit ?
- Il vient ici ce matin !!
Louis regarde sa montre.
- Il sera là dans moins d’une heure, le temps de prendre ce café que nous amène cette charmante jeune fille.
- Ça tombe bien parce que comme ça, il va pouvoir récupérer sa nouvelle carte et le carnet de chèques dont il a fait la demande.
- Tiens donc !! Je croyais qu’il utilisait le compte de son ami ?
- C’est toujours le cas, son copain a procuration sur ce compte et j’ai cru comprendre que c’était réciproque.
- Et bien !! Quelle confiance !!
- J’ai idée qu’ils sont beaucoup plus que de simples copains à entendre Florian quand il m’en a parlé.
- L’un explique l’autre alors !! Décidément ce gamin n’a pas fini de me surprendre.
- (Patrick rêveur) Ça doit être quelque chose Hi ! Hi !
- (Louis surpris) De quoi tu parles ?
- D’être le petit ami d’un loustic pareil pardi !! Hi ! Hi ! Je serais bien curieux de le connaître celui-là, il doit avoir quelque chose de pas banal non plus pour être aussi proche.
C’est encore une fois la sonnette de l’entrée qui lui fait relever la tête, deux personnes entrent dans la banque et se dirigent vers le guichet, Patrick revient alors à son interlocuteur visiblement déçu que ce ne soit pas le petit rouquin.
- Il t’a dit ce qu’il te voulait ?
- Juste ce que je t’ai rapporté tout à l’heure, une histoire de placement en Bourse si j’ai bien compris.
- C’est étonnant de lui ça !!
- C’est aussi ce à quoi j’ai pensé en raccrochant, il doit avoir ses raisons et nous les connaîtrons d’ici peu.
Patrick regarde les deux clients ressortir en soupirant, son visage s’anime alors d’un grand sourire quand il voit arriver un jeune garçon roux les cheveux en pétards et le visage rayonnant de son habituelle joie de vivre.
- Encore plus vite que tu le penses, le voilà qui arrive !!
La jeune fille voit également arriver le petit rouquin et un grand sourire illumine son visage.
- Florian !!
Elle se lève pour l’embrasser.
- C’est toujours un plaisir quand tu nous rends visite mon grand
J’éclate de rire.
- C’est parce que tu es la seule à m’appeler comme ça Hi ! Hi ! Tiens !! C’est pour toi, je viens d’en acheter pour le père d’un ami et je me suis dit que ça te ferait plaisir.
- Il te suffisait juste de me demander ma main tu sais, même sans les chocolats j’aurais dit oui.
- C’est mon chéri qui en ferait une tête Hi ! Hi ! Monsieur Martins est avec Patrick je vois, j’ai rendez-vous avec eux et j’espère qu’il reste du café, il sent vraiment trop bon !!
- Je vais t’en refaire du frais !! En attendant tu connais le chemin !
2eme ANNÉE avant Pâques : (129 / 150) (Reims) (Monsieur Martins) (suite)
C’est avec un grand plaisir que je revoie les deux hommes, nous parlons de banalités le temps que mon café me soit servi et ce n’est qu’une fois ma tasse vide reposée sur le plateau, que les choses sérieuses commencent.
- (Patrick) C’est quoi cette histoire d’achats boursiers ?
- J’ai des vues sur une entreprise dont mes associés et moi en voulons pour un temps le contrôle, l’idéal serait même qu’il ne reste que très peu d’actions sur le marché après coup.
- (Louis) La bourse en ce moment n’est pas le mieux pour placer son argent Florian, de plus il faut savoir diversifier et ne pas tout parier sur une seule entreprise, même si elle semble des plus prometteuses. Beaucoup de grandes fortunes y ont perdu des plumes à ce jeu-là crois-moi, j’aimerais bien connaître les raisons qui te poussent à devenir boursicoteur ? J’avoue que je m’étais fait une tout autre image de toi et de tes relations avec l’argent.
- (Patrick) Sauf si bien sûr derrière tout ça il y a quelque chose d’autre que nous ne savons pas encore, tu nous as parlé d’associés ? Qui sont-ils ? Des amis à toi qui souhaitent faire un bon placement ?
- Ils sont tout cela à la fois, sauf que vous n’avez pas idées de leur fortune personnelle, s’ils adhèrent à mon projet c’est sans nul doute parce qu’ils y trouveront leur intérêt. Pour tout vous dire, j’ai fait quelques découvertes intéressantes dont j’ai la ferme intention d’en déposer les brevets très prochainement et si j’ai des vues sur cette entreprise en particulier, c’est simplement pour passer plus rapidement de l’état de projet à celui de mise sur le marché. Une fois propriétaire de cette entreprise et après quelques remises à jour techniques, la commercialisation ne devrait plus poser de problèmes et l’argent devrait rentrer rapidement dans les caisses. D’après mes calculs, il ne nous faudrait qu’à peine quelques mois pour avoir le retour sur investissement escompté, ensuite c’est tout bénéfice et l’action de la nouvelle entreprise que je compte ainsi créer, devrait prendre une courbe ascendante à deux voire trois chiffres sur plusieurs années.
Patrick et Louis l’ont écouté sans rien dire, n’osant pas ternir le tableau qu’il leur brosse en lui faisant remarquer qu’une telle hausse n’était encore jamais arrivée dans les milieux boursiers, du moins sur le long terme et qu’il n’est sans doute pas suffisamment informé sur ce milieu ou le meilleur côtoie trop souvent le pire.
- (Louis) Tu t’emballes bien vite jeune homme !! Si les choses étaient aussi simples ça se saurait et il n’y aurait que des milliardaires sur cette terre.
- Vous ne me croyez pas ?
- C’est juste une mise en garde, tu es encore bien jeune pour connaître les méandres du capitalisme et tu vois ça comme un jeu où tu vas obligatoirement en sortir gagnant, mes paroles n’étaient qu’une mise en garde amicale rien de plus. Maintenant c’est ton argent et tu es libre d’en faire ce que bon te semble, mon rôle de conseiller se borne simplement à t’alerter sur les risques encourus.
- (Patrick) Louis a raison Florian, tu pourrais aussi bien tout perdre car rien ne dit que tes brevets quels qu’ils soient ne feront pas un flop comme beaucoup d’autres restés depuis dans les cartons de personnes qui elles aussi pensaient avoir trouvé le Graal.
- Il y a pourtant une énorme différence entre ces personnes et moi vous savez ?
Louis esquisse un sourire.
- C’est certain qu’elles n’ont certainement pas ton look ni ton caractère bien trempé ! Du moins pour beaucoup d’entre elles. Je parlais du caractère bien sûr !!
- Connaissez-vous le montant exact de la fortune que m’ont léguée mes parents actuellement sur mon compte personnel ?
- (Louis) Nous sommes bien placés pour le savoir, tu ne crois pas ?
- A la seconde et au centime près ?
- (Patrick) Tu sais bien que c’est impossible !!
- Et bien pas pour moi !!
Les deux hommes sourient de façon plutôt ironique, sachant pertinemment que seuls des ordinateurs très puissants pourraient calculer une telle fortune à la seconde près.
- Vous n’êtes en train de vous dire que je me vante pas vrai ? Si vous voulez que je vous prouve mes paroles c’est pourtant très simple. (Je regarde ma montre) Il est dix heures cinquante-quatre, le temps que vous vous connectiez et disons pour onze heures pétantes, chacun de nous donnera le chiffre qu’il pense exact.
Louis regarde son collaborateur qui hoche la tête en guise d’acquiescement.
- Très bien !! Faisons comme tu le dis alors !!
Pendant qu’ils interrogent les données de l’ordinateur et qu’ils le questionnent sur les avoirs disponibles à une heure donnée, je sors mon calepin et après m’être mis en mode « calculette », je note rapidement la somme qui devrait apparaître sur l’écran.
J’ai en tête le dernier relevé de décembre avec la date et l’heure exact à la seconde près où il a été transmis, rien de plus « simple » alors d’y cumuler les intérêts des derniers jours du mois et des quelques jours de janvier puisque ce sont des placements à taux fixes et qu’aucune transaction ne s’y est encore produite depuis qu’il a été ouvert à mon nom.
Je repose mon calepin et les regarde attendre les résultats qui devraient apparaître dans quelques secondes.
- Eh bien quoi !! J’attends Hi ! Hi !
2eme ANNÉE avant Pâques : (130 / 150) (Reims) (Monsieur Martins) (fin)
Louis et Patrick relèvent la tête vers le petit rouquin qui les observe d’un œil narquois qui en dit long sur ce qu’il pense des lenteurs informatiques, leurs yeux se fixent sur le petit calepin où un chiffre pour beaucoup considérable est écrit très lisiblement.
Un son venant du PC les alerte alors que celui-ci a fini ses calculs et en effet un chiffre s’affiche sur l’écran, Louis prend le calepin d’une main fébrile et suit avec le doigt les chiffres en mêmes temps qu’il les compare à ceux qu’il a maintenant devant lui.
Patrick s’est contenté de relever les cinq derniers qui sont assez convaincants pour qu’il comprenne alors que le garçon qui se trouve souriant assis devant lui est certainement beaucoup plus qu’il n’y paraît et qu’ils vont devoir revoir très vite leurs façons de penser à son égard.
- (Louis abasourdi) Comment tu as fait ça !!!
- J’ai toujours aimé le calcul mental voyez-vous !! Bon !! Maintenant que vous semblez convaincus, reste plus qu’à vous expliquer ce que j’attends de vous. Vous connaissez très certainement la firme de recherche pharmaceutique Bohringer ? Oui ? Donc vous n’ignorez pas que plusieurs sites de cette même firme sont situés en France, dont une à Reims ?
- (Patrick) Certains de nos clients y travaillent en effet.
- Je lance donc un ordre d’achat sur toutes les actions disponibles en France de cette société, mes associés se chargent d’en faire autant sur les places étrangères. Le cours de l’action est actuellement très bas, je vous autorise donc à un rachat des titres avec une plus-value de vingt-cinq pour cent pour les vendeurs. Cette somme devrait faire réfléchir les petits porteurs et les inciter à vendre leurs parts, surtout si le bruit court que ce n’est qu’une bulle financière provisoire.
- (Louis subjugué) Et si au contraire ils préfèrent attendre ?
- Vous lancerez alors des ordres de ventes en dessous de la valeur actuelle, mes associés en feront autant et vous vous échangerez ses titres entre vous pour ne pas que d’autres s’en emparent en sentant le coup, en continuant bien sûr à racheter tout ce qui se présente à moindre coût cette fois-ci.
- (Louis) Ce n’est pas chirurgien que tu aurais dû vouloir faire comme métier mais trader ma parole !!!
Patrick qui interrogeait l’ordinateur sur cette société pour en savoir un peu plus, se tourne vers nous et prend la parole d’une voix enrouée.
- Vous avez vu la valeur en bourse de cette boîte ??? Elle dépasse de loin tes possibilités Florian !!
- Je le sais bien !! Mais pas celles de mes associés.
- Cinq milliards de dollars quand même, ce n’est pas rien et vous voulez en être majoritaire ?
- Pour quelque temps oui !! Mais une fois que nous aurons séparé la branche Française de l’entreprise par un rachat en propre, le reste ne nous intéressera plus et nous revendrons alors pour récupérer la plus grosse partie possible de notre mise.
- (Louis) Ça coûterait certainement beaucoup moins à construire du neuf !!
- Je le sais mais nous n’avons pas le temps, cela prendrait des années alors qu’en faisant de cette façon il n’y en a que pour quelques mois tout au plus.
- (Louis) Et si les possesseurs d’actions ne voulaient pas vendre ?
- Ils vendront t’inquiète, quel que soit le prix !! Quitte à déclencher une OPA hostile, mais j’aurais ces laboratoires !! Maintenant vous connaissez les raisons de ma présence, faites pour le mieux et tenez-moi informé sur l’avancement de l’affaire. Je signerai tous les papiers nécessaires.
- (Patrick) Tu as l’air bien sûr de toi Florian ? Tu risques quand même ta fortune sur ce coup-là, tu en es bien conscient j’espère ?
- Une partie de ma fortune seulement, celle qui ne me sert à rien en plus et les risques sont calculés. J’ai toujours mon entreprise qui tourne bien et elle me rapportera toujours beaucoup plus que je ne pourrai jamais dépenser.
- (Patrick soupire) Vu comme ça, il n’y a plus rien à dire en effet.
Louis tout en écoutant la conversation, continue à pianoter sur l’ordinateur et pousse une exclamation sourde.
- Bon Dieu !! Ça a déjà commencé !! L’action vient de prendre deux points en quelques minutes !!
- Mes associés perdent moins de temps que vous Hi ! Hi !
- Je donne immédiatement les ordres d’achats !! Pas besoin d’enchérir plus pour l’instant, les ventes sont stables !! Personne n’a encore compris ce qu’il se passe, mais ça ne durera pas au rythme où ça va !!
Patrick me fait signe de le suivre pour laisser son patron en paix faire ce qu’il sait faire de mieux et nous nous retrouvons derrière le guichet, duquel il sort une enveloppe à mon nom.
Il l’ouvre et me tend ma nouvelle carte bancaire ainsi qu’un carnet de chèque.
- Nous avons transféré ce que tu avais sur ta carte jeune ainsi que la somme que tu as demandée.
Je lis le relevé qu’il me tend, satisfait que tout soit en ordre de ce côté-là.
- C’est très bien ! Merci !
- (Patrick) Ça fait une grosse somme, elle serait mieux placée tu sais ?
- Peut-être mais si Thomas a besoin, je préfère qu’il y ait de quoi. En plus la plus grande partie n’y restera normalement pas longtemps.
J’ouvre mon carnet de chèque et pour la première fois de ma vie, je le remplis fièrement et le paraphe en souriant.
- Tu n’aurais pas une enveloppe s’il te plaît ?
- Bien sûr !! Tiens !!
- Merci !!
- C’est ton premier ? Je pourrais dire que ça s’arrose Hi ! Hi !
- Celui-là servira pour un ami qui s’est retrouvé sans rien plus ou moins à cause de moi, il l’aidera à reprendre sa vie en main et j’espère qu’il saura en faire bon usage.
« Bureau du directeur de la DST, vendredi matin »
Maurice n’a quasiment pas quitté son bureau depuis les événements de la veille tant il avait à faire pour que rien ne filtre de la mort de Stanislas.
Il lui a fallu dans un premier temps faire disparaître le cadavre de là où il avait été emmené et qui aurait fait poser bien trop de questions sur le pourquoi de son état, état qui il le reconnaît en grimaçant n’était vraiment pas beau à voir.
Le juge qui devra instruire le dossier a du mouron à se faire pour arrêter les coupables pense-t-il en ricanant nerveusement, l’interrogatoire des volatiles tout comme leurs motivations n’étant pas gagné d’avance.
Le plus important pour Maurice est quand même de pouvoir continuer à faire comme si Stanislas était toujours de ce monde et faire parvenir régulièrement ses rapports pendant encore quelque temps avant de cesser complètement et de laisser les Russes chercher par eux-mêmes pourquoi leur espion est devenu soudainement silencieux.
Heureusement qu’ils ont réussi à remonter la filière suffisamment à temps pour connaître l’identité, l’adresse IP et le numéro de téléphone de celui qui récupère les informations des agents en activité sur le périmètre nationale.
Certaines langues se sont déliées et des preuves trouvées dans leurs appartements, suffisamment probantes pour qu’il soit certain que ce n’est pas un leurre et pouvoir envisager ainsi de continuer sa propagande auprès du FSB.
Le téléphone sonne, le faisant sursauter, pris comme il l’était dans ses pensées.
- Oui !!!
-…
- Faites entrer !!!
Maurice range rapidement les papiers confidentiels étalés sur son bureau et attend le sourire aux lèvres ses deux visiteurs, ceux-ci ne tardent pas à frapper à la porte et entrer après en avoir obtenu l’autorisation.
Raymond et Luka viennent lui serrer la main et s’assoient à sa demande sur les chaises en face de lui, Maurice prend le temps de les regarder attentivement et se retrouve ému devant la façon qu’ils ont de se serrer l’un contre l’autre, montrant ainsi combien ils sont déjà fortement attachés l’un à l’autre.
- Ça va vous deux ?
- (Raymond) Mieux maintenant que tout ça est terminé.
- Et ton jeune frère ?
- Patrick ? Il va bien merci !
- Vous avez pu dormir un peu ?
- (Luka sourit) Pas trop en fait ! Florian, Yuan et Thomas sont restés assez tard et nous avons beaucoup discuté.
Maurice lui rend son sourire.
- On ne s’en lasse pas, pas vrai ?
Raymond ne lâche pas des yeux le visage épanoui de son chéri.
- Toi qui te plaignais de manquer d’amis, te voilà servi avec ces trois-là !!
- Quatre avec Patrick !! Ce n’est pas le dernier pour la déconne tu le reconnaîtras ?
- Il fait une belle paire avec Florian celui-là Hi ! Hi !
Raymond reprend son sérieux quand il reporte son regard vers Maurice.
- Si nous sommes venus te voir, c’est au sujet de Luka !! Ou plutôt de sa fausse identité pour savoir ce qu’il en est maintenant que le danger est passé.
- Je crains qu’il ne doive la garder encore quelque temps, quand ses employeurs s’apercevront de la disparition de leur espion, ils risquent de se poser beaucoup de questions et d’envoyer quelqu’un pour voir ce qu’il en est. Le mieux je pense serait même qu’il la garde pendant l’année entière, il y aurait moins de choses à expliquer, comme par exemple à la fac qui risque de s’apercevoir que ce n’est plus la même personne qui suit les cours. Ça te dérangerait beaucoup ?
Luka après quelques secondes de réflexions :
- Luka (prononcer Louka) ou Lukas (prononcer Luchasse) c’est un peu bonnet blanc et blanc bonnet, quant au nom de famille je m’y ferais bien et puis un an ça passe vite, surtout si je continue à être rémunéré par l’état Hi ! Hi !
- (Maurice) Je vois que tu ne perds pas le nord !! Entendu !! Tu continueras à toucher ton défraiement jusqu’à ce que tu retrouves ta véritable identité, c’est le moins que nous pouvons faire après tout ce qu’il t’est arrivé. Tu devras juste attendre pour pouvoir profiter du cadeau que t’a fait Florian.
- (Raymond surpris) Quel cadeau ? Je pense qu’il lui a déjà fait le plus beau que Luka pouvait espérer en lui rendant son apparence et en lui sauvant la vie, non ?
Maurice ne peut laisser échapper un grand sourire quand il ouvre son tiroir et en sort une enveloppe que Florian lui a remise la semaine précédente alors qu’il était à Reims, en venant le voir au commissariat spécialement à cet effet.
2eme ANNÉE avant Pâques : (128 / 150) (Reims) (Monsieur Martins)
***/***
« Retour en arrière »
« Semaine précédente, Caisse d’Épargne Reims Sainte Anne »
Patrick Meunier est dans son bureau, l’agence venant à peine d’ouvrir ses portes quand il lève la tête en entendant la sonnerie de l’entrée annonçant l’arrivée d’un client.
Qu’elle n’est pas sa surprise quand il reconnaît l’homme qui entre en souriant et se dirige tout droit vers lui, Louis Martins le grand patron de la banque qui est depuis sa remise en fonction grâce à Florian devenu presque un ami.
Les deux hommes se serrent une main franche, Patrick prie alors son patron de prendre un siège et de s’asseoir pendant qu’il va demander à l’hôtesse d’accueil de leur préparer un bon café.
Ce n’est quand revenant à sa place, qu’il pose la question qui lui brûle les lèvres depuis son arrivée.
- Je n’ai pas été prévenu de ta visite ?
- Normal puisque moi-même je ne le savais pas encore ce matin en me levant !
- Ah !!
- Pour tout dire c’est l’appel d’un client qui m’a fait faire le déplacement, il voulait me voir pour un placement en Bourse.
- J’aurais très bien pu m’en occuper tu sais, ça t’aurait évité presque deux heures de route. En plus je ne vois pas qui parmi les clients de l’agence a une importance si grande pour ça ?
Louis sourit avec les yeux brillants de malice mal contenue.
- Tu as la mémoire courte alors ! Te rappelles-tu de celui qui a fait virer en moins de deux ton remplaçant ?
Ça fait tilt dans la tête de Patrick.
- Florian !!
- Tu sais bien !! Le gamin qui a tout un tas de zéro sur son compte en banque et qui cherche encore la virgule ? Bien sûr que c’est lui, qui d’autre voulais-tu que ce soit ?
- Il vient ici ce matin !!
Louis regarde sa montre.
- Il sera là dans moins d’une heure, le temps de prendre ce café que nous amène cette charmante jeune fille.
- Ça tombe bien parce que comme ça, il va pouvoir récupérer sa nouvelle carte et le carnet de chèques dont il a fait la demande.
- Tiens donc !! Je croyais qu’il utilisait le compte de son ami ?
- C’est toujours le cas, son copain a procuration sur ce compte et j’ai cru comprendre que c’était réciproque.
- Et bien !! Quelle confiance !!
- J’ai idée qu’ils sont beaucoup plus que de simples copains à entendre Florian quand il m’en a parlé.
- L’un explique l’autre alors !! Décidément ce gamin n’a pas fini de me surprendre.
- (Patrick rêveur) Ça doit être quelque chose Hi ! Hi !
- (Louis surpris) De quoi tu parles ?
- D’être le petit ami d’un loustic pareil pardi !! Hi ! Hi ! Je serais bien curieux de le connaître celui-là, il doit avoir quelque chose de pas banal non plus pour être aussi proche.
C’est encore une fois la sonnette de l’entrée qui lui fait relever la tête, deux personnes entrent dans la banque et se dirigent vers le guichet, Patrick revient alors à son interlocuteur visiblement déçu que ce ne soit pas le petit rouquin.
- Il t’a dit ce qu’il te voulait ?
- Juste ce que je t’ai rapporté tout à l’heure, une histoire de placement en Bourse si j’ai bien compris.
- C’est étonnant de lui ça !!
- C’est aussi ce à quoi j’ai pensé en raccrochant, il doit avoir ses raisons et nous les connaîtrons d’ici peu.
Patrick regarde les deux clients ressortir en soupirant, son visage s’anime alors d’un grand sourire quand il voit arriver un jeune garçon roux les cheveux en pétards et le visage rayonnant de son habituelle joie de vivre.
- Encore plus vite que tu le penses, le voilà qui arrive !!
La jeune fille voit également arriver le petit rouquin et un grand sourire illumine son visage.
- Florian !!
Elle se lève pour l’embrasser.
- C’est toujours un plaisir quand tu nous rends visite mon grand
J’éclate de rire.
- C’est parce que tu es la seule à m’appeler comme ça Hi ! Hi ! Tiens !! C’est pour toi, je viens d’en acheter pour le père d’un ami et je me suis dit que ça te ferait plaisir.
- Il te suffisait juste de me demander ma main tu sais, même sans les chocolats j’aurais dit oui.
- C’est mon chéri qui en ferait une tête Hi ! Hi ! Monsieur Martins est avec Patrick je vois, j’ai rendez-vous avec eux et j’espère qu’il reste du café, il sent vraiment trop bon !!
- Je vais t’en refaire du frais !! En attendant tu connais le chemin !
2eme ANNÉE avant Pâques : (129 / 150) (Reims) (Monsieur Martins) (suite)
C’est avec un grand plaisir que je revoie les deux hommes, nous parlons de banalités le temps que mon café me soit servi et ce n’est qu’une fois ma tasse vide reposée sur le plateau, que les choses sérieuses commencent.
- (Patrick) C’est quoi cette histoire d’achats boursiers ?
- J’ai des vues sur une entreprise dont mes associés et moi en voulons pour un temps le contrôle, l’idéal serait même qu’il ne reste que très peu d’actions sur le marché après coup.
- (Louis) La bourse en ce moment n’est pas le mieux pour placer son argent Florian, de plus il faut savoir diversifier et ne pas tout parier sur une seule entreprise, même si elle semble des plus prometteuses. Beaucoup de grandes fortunes y ont perdu des plumes à ce jeu-là crois-moi, j’aimerais bien connaître les raisons qui te poussent à devenir boursicoteur ? J’avoue que je m’étais fait une tout autre image de toi et de tes relations avec l’argent.
- (Patrick) Sauf si bien sûr derrière tout ça il y a quelque chose d’autre que nous ne savons pas encore, tu nous as parlé d’associés ? Qui sont-ils ? Des amis à toi qui souhaitent faire un bon placement ?
- Ils sont tout cela à la fois, sauf que vous n’avez pas idées de leur fortune personnelle, s’ils adhèrent à mon projet c’est sans nul doute parce qu’ils y trouveront leur intérêt. Pour tout vous dire, j’ai fait quelques découvertes intéressantes dont j’ai la ferme intention d’en déposer les brevets très prochainement et si j’ai des vues sur cette entreprise en particulier, c’est simplement pour passer plus rapidement de l’état de projet à celui de mise sur le marché. Une fois propriétaire de cette entreprise et après quelques remises à jour techniques, la commercialisation ne devrait plus poser de problèmes et l’argent devrait rentrer rapidement dans les caisses. D’après mes calculs, il ne nous faudrait qu’à peine quelques mois pour avoir le retour sur investissement escompté, ensuite c’est tout bénéfice et l’action de la nouvelle entreprise que je compte ainsi créer, devrait prendre une courbe ascendante à deux voire trois chiffres sur plusieurs années.
Patrick et Louis l’ont écouté sans rien dire, n’osant pas ternir le tableau qu’il leur brosse en lui faisant remarquer qu’une telle hausse n’était encore jamais arrivée dans les milieux boursiers, du moins sur le long terme et qu’il n’est sans doute pas suffisamment informé sur ce milieu ou le meilleur côtoie trop souvent le pire.
- (Louis) Tu t’emballes bien vite jeune homme !! Si les choses étaient aussi simples ça se saurait et il n’y aurait que des milliardaires sur cette terre.
- Vous ne me croyez pas ?
- C’est juste une mise en garde, tu es encore bien jeune pour connaître les méandres du capitalisme et tu vois ça comme un jeu où tu vas obligatoirement en sortir gagnant, mes paroles n’étaient qu’une mise en garde amicale rien de plus. Maintenant c’est ton argent et tu es libre d’en faire ce que bon te semble, mon rôle de conseiller se borne simplement à t’alerter sur les risques encourus.
- (Patrick) Louis a raison Florian, tu pourrais aussi bien tout perdre car rien ne dit que tes brevets quels qu’ils soient ne feront pas un flop comme beaucoup d’autres restés depuis dans les cartons de personnes qui elles aussi pensaient avoir trouvé le Graal.
- Il y a pourtant une énorme différence entre ces personnes et moi vous savez ?
Louis esquisse un sourire.
- C’est certain qu’elles n’ont certainement pas ton look ni ton caractère bien trempé ! Du moins pour beaucoup d’entre elles. Je parlais du caractère bien sûr !!
- Connaissez-vous le montant exact de la fortune que m’ont léguée mes parents actuellement sur mon compte personnel ?
- (Louis) Nous sommes bien placés pour le savoir, tu ne crois pas ?
- A la seconde et au centime près ?
- (Patrick) Tu sais bien que c’est impossible !!
- Et bien pas pour moi !!
Les deux hommes sourient de façon plutôt ironique, sachant pertinemment que seuls des ordinateurs très puissants pourraient calculer une telle fortune à la seconde près.
- Vous n’êtes en train de vous dire que je me vante pas vrai ? Si vous voulez que je vous prouve mes paroles c’est pourtant très simple. (Je regarde ma montre) Il est dix heures cinquante-quatre, le temps que vous vous connectiez et disons pour onze heures pétantes, chacun de nous donnera le chiffre qu’il pense exact.
Louis regarde son collaborateur qui hoche la tête en guise d’acquiescement.
- Très bien !! Faisons comme tu le dis alors !!
Pendant qu’ils interrogent les données de l’ordinateur et qu’ils le questionnent sur les avoirs disponibles à une heure donnée, je sors mon calepin et après m’être mis en mode « calculette », je note rapidement la somme qui devrait apparaître sur l’écran.
J’ai en tête le dernier relevé de décembre avec la date et l’heure exact à la seconde près où il a été transmis, rien de plus « simple » alors d’y cumuler les intérêts des derniers jours du mois et des quelques jours de janvier puisque ce sont des placements à taux fixes et qu’aucune transaction ne s’y est encore produite depuis qu’il a été ouvert à mon nom.
Je repose mon calepin et les regarde attendre les résultats qui devraient apparaître dans quelques secondes.
- Eh bien quoi !! J’attends Hi ! Hi !
2eme ANNÉE avant Pâques : (130 / 150) (Reims) (Monsieur Martins) (fin)
Louis et Patrick relèvent la tête vers le petit rouquin qui les observe d’un œil narquois qui en dit long sur ce qu’il pense des lenteurs informatiques, leurs yeux se fixent sur le petit calepin où un chiffre pour beaucoup considérable est écrit très lisiblement.
Un son venant du PC les alerte alors que celui-ci a fini ses calculs et en effet un chiffre s’affiche sur l’écran, Louis prend le calepin d’une main fébrile et suit avec le doigt les chiffres en mêmes temps qu’il les compare à ceux qu’il a maintenant devant lui.
Patrick s’est contenté de relever les cinq derniers qui sont assez convaincants pour qu’il comprenne alors que le garçon qui se trouve souriant assis devant lui est certainement beaucoup plus qu’il n’y paraît et qu’ils vont devoir revoir très vite leurs façons de penser à son égard.
- (Louis abasourdi) Comment tu as fait ça !!!
- J’ai toujours aimé le calcul mental voyez-vous !! Bon !! Maintenant que vous semblez convaincus, reste plus qu’à vous expliquer ce que j’attends de vous. Vous connaissez très certainement la firme de recherche pharmaceutique Bohringer ? Oui ? Donc vous n’ignorez pas que plusieurs sites de cette même firme sont situés en France, dont une à Reims ?
- (Patrick) Certains de nos clients y travaillent en effet.
- Je lance donc un ordre d’achat sur toutes les actions disponibles en France de cette société, mes associés se chargent d’en faire autant sur les places étrangères. Le cours de l’action est actuellement très bas, je vous autorise donc à un rachat des titres avec une plus-value de vingt-cinq pour cent pour les vendeurs. Cette somme devrait faire réfléchir les petits porteurs et les inciter à vendre leurs parts, surtout si le bruit court que ce n’est qu’une bulle financière provisoire.
- (Louis subjugué) Et si au contraire ils préfèrent attendre ?
- Vous lancerez alors des ordres de ventes en dessous de la valeur actuelle, mes associés en feront autant et vous vous échangerez ses titres entre vous pour ne pas que d’autres s’en emparent en sentant le coup, en continuant bien sûr à racheter tout ce qui se présente à moindre coût cette fois-ci.
- (Louis) Ce n’est pas chirurgien que tu aurais dû vouloir faire comme métier mais trader ma parole !!!
Patrick qui interrogeait l’ordinateur sur cette société pour en savoir un peu plus, se tourne vers nous et prend la parole d’une voix enrouée.
- Vous avez vu la valeur en bourse de cette boîte ??? Elle dépasse de loin tes possibilités Florian !!
- Je le sais bien !! Mais pas celles de mes associés.
- Cinq milliards de dollars quand même, ce n’est pas rien et vous voulez en être majoritaire ?
- Pour quelque temps oui !! Mais une fois que nous aurons séparé la branche Française de l’entreprise par un rachat en propre, le reste ne nous intéressera plus et nous revendrons alors pour récupérer la plus grosse partie possible de notre mise.
- (Louis) Ça coûterait certainement beaucoup moins à construire du neuf !!
- Je le sais mais nous n’avons pas le temps, cela prendrait des années alors qu’en faisant de cette façon il n’y en a que pour quelques mois tout au plus.
- (Louis) Et si les possesseurs d’actions ne voulaient pas vendre ?
- Ils vendront t’inquiète, quel que soit le prix !! Quitte à déclencher une OPA hostile, mais j’aurais ces laboratoires !! Maintenant vous connaissez les raisons de ma présence, faites pour le mieux et tenez-moi informé sur l’avancement de l’affaire. Je signerai tous les papiers nécessaires.
- (Patrick) Tu as l’air bien sûr de toi Florian ? Tu risques quand même ta fortune sur ce coup-là, tu en es bien conscient j’espère ?
- Une partie de ma fortune seulement, celle qui ne me sert à rien en plus et les risques sont calculés. J’ai toujours mon entreprise qui tourne bien et elle me rapportera toujours beaucoup plus que je ne pourrai jamais dépenser.
- (Patrick soupire) Vu comme ça, il n’y a plus rien à dire en effet.
Louis tout en écoutant la conversation, continue à pianoter sur l’ordinateur et pousse une exclamation sourde.
- Bon Dieu !! Ça a déjà commencé !! L’action vient de prendre deux points en quelques minutes !!
- Mes associés perdent moins de temps que vous Hi ! Hi !
- Je donne immédiatement les ordres d’achats !! Pas besoin d’enchérir plus pour l’instant, les ventes sont stables !! Personne n’a encore compris ce qu’il se passe, mais ça ne durera pas au rythme où ça va !!
Patrick me fait signe de le suivre pour laisser son patron en paix faire ce qu’il sait faire de mieux et nous nous retrouvons derrière le guichet, duquel il sort une enveloppe à mon nom.
Il l’ouvre et me tend ma nouvelle carte bancaire ainsi qu’un carnet de chèque.
- Nous avons transféré ce que tu avais sur ta carte jeune ainsi que la somme que tu as demandée.
Je lis le relevé qu’il me tend, satisfait que tout soit en ordre de ce côté-là.
- C’est très bien ! Merci !
- (Patrick) Ça fait une grosse somme, elle serait mieux placée tu sais ?
- Peut-être mais si Thomas a besoin, je préfère qu’il y ait de quoi. En plus la plus grande partie n’y restera normalement pas longtemps.
J’ouvre mon carnet de chèque et pour la première fois de ma vie, je le remplis fièrement et le paraphe en souriant.
- Tu n’aurais pas une enveloppe s’il te plaît ?
- Bien sûr !! Tiens !!
- Merci !!
- C’est ton premier ? Je pourrais dire que ça s’arrose Hi ! Hi !
- Celui-là servira pour un ami qui s’est retrouvé sans rien plus ou moins à cause de moi, il l’aidera à reprendre sa vie en main et j’espère qu’il saura en faire bon usage.
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