02-09-2020, 01:20 PM
2eme ANNÉE avant Pâques : (115 / 150) (Paris) (Florian) (fin)
« Dans le salon »
- (Stanislas sarcastique) Je vois que tu en connais suffisamment sur moi pour que je n’aie plus d’hésitations sur la suite.
- De toute façon tu étais venu pour ça, non ?
- Exact !! J’aime bien terminer mon travail
Stanislas regarde Luka et a un hoquet de surprise.
- Comment est-ce possible !!!
- Peut-être que ce qui se dit sur moi est exact !
- Dommage alors !!
- Tu peux préciser ta pensée ?
- Que plus personne ne puisse jamais en profiter !!
- Crois-tu que ce sera aussi simple ?
Stanislas sort un revolver qu’il avait pris soin de récupérer dans une consigne quelques heures plus tôt et le pointe sur la poitrine de Florian avec une grimace de déception.
- J’aurais préféré prendre mon temps avec toi mais je doute maintenant d’en avoir suffisamment.
- Ta réputation va en souffrir assurément !!
Stanislas n’en revient pas de l’aplomb du jeune rouquin qui ne semble pas plus terrorisé que ça alors que les deux autres en sont presque à faire dans leurs pantalons.
- Tu n’as donc pas peur de mourir ?
- Et toi ?
- C’est moi qui tiens le revolver je te signale !! Mais avant j’aimerais comprendre ce que tu es en réalité ?
Il pointe son arme vers Patrick.
- Ne me fais pas attendre sinon il n’aura pas le temps de l’entendre !! Celui-là peut mourir vite, je n’ai rien contre lui.
- Oh !! Mais c’est avec grand plaisir que je vais te répondre, tu veux savoir ce que je suis ?
- C’était la question en effet !!
- Ton rédempteur !!!
Stanislas sent une nouvelle fois un frisson lui remonter l’échine, les yeux du rouquin luisent et ses iris d’un vert perçant entourent des pupilles qui ne forment plus que deux longs traits verticaux comme ceux des félins.
Son corps se met à trembler comme pris dans un étau de peur primaire, il lui faut une énorme volonté pour que sa main tenant l’arme arrête ses tremblements et revienne vers Patrick en pointant sa poitrine, le doigt crispé sur la détente.
- Tu n’es pas humain !!!
- Je vois que tu commences à comprendre, quoique je n’aurais pas employé exactement ses termes. Es-tu conscient que tes actes ne vont pas plaire à celui qui t’emploie ?
- Comment le saurait-il ?
- Ta décision est donc prise ?
- Vous en savez trop sur mon compte maintenant, je n’étais venu que pour terminer un travail bâclé avant de quitter le pays mais vous n’auriez pas dû être là. C’est trop tard maintenant pour que je revienne sur ma décision, ce que j’ai fait tout à l’heure au flic qui suivait l’affaire ne me laisse plus le choix.
Luka pousse un cri de détresse qui les surprend tous.
- Raymond !! Nonnnn !!!
Je profite de cet instant de flou pour reprendre mes sons de gorges et une nuée de pigeons entrent par la porte-fenêtre toujours ouverte pour venir se poser sur moi et sur le dos du canapé.
Stanislas fait un pas en arrière.
- Qu’est-ce que c’est !!!
- Juste des amis qui vont te faire ce que tu as fait subir à Luka !!
Je sens que la peur commence à le prendre et qu’il va appuyer sur la détente, mon corps se tend et fait basculer le canapé en arrière juste au moment où le coup part et que la balle va se perdre dans les coussins.
Commence alors l’attaque des pigeons qui entrent de plus en plus nombreux dans la pièce et se jettent becs et pattes en avant sur l’espion qui pousse un hurlement de terreur, bientôt remplacer par un gargouillement quasiment inaudible à cause les battements d’ailes des oiseaux furieux qui le lacèrent.
Je me relève sans regarder ce qu’il se passe dans la pièce, j’aide les deux garçons à en faire autant et je sors dans le jardin avec eux sans cette fois-ci rappeler ceux qui me sont venus en aide, les laissant achever ce qu’ils font sans ressentir la moindre émotion sur la fin inéluctable et atroce mais combien mérité de cet être vil et méprisant.
2eme ANNÉE avant Pâques : (116 / 150) (Paris) (Retrouvailles après la bataille)
Thomas et Yuan voient bien l’attroupement dans l’avenue quand ils arrivent accompagnés de leurs deux gardes du corps, quelque chose vient sûrement de se passer car des véhicules de police barrent le passage et une ambulance attend porte arrière grande ouverte.
Yuan blêmit quand lui aussi comprend que tout n’a pas dû se passer sans incident et cherche des yeux tout comme Thomas, la chevelure rousse en pétard qui le rassurerait sur le fait qu’il n’ait rien.
C’est un des hommes de Maurice qui aperçoit en premier Florian et qui le montre du doigt aux deux jeunes à côté de lui.
- Tenez !! Ce n’est pas Florian là-bas ??
Les deux amis tournent en même temps la tête dans la direction indiquée et c’est avec un énorme soupir de soulagement qu’ils le voient suivre deux infirmiers tenant un brancard et monter avec eux dans l’ambulance, il n’a que le temps de grimper que déjà celle-ci repart toutes sirènes hurlantes vers l’hôpital le plus proche.
- (Yuan) Il y a eu du grabuge on dirait bien ?
Le deuxième agent qui les accompagne est déjà en communication avec ses collègues pour prendre des nouvelles et prévenir qu’ils arrivent dans le périmètre de police.
Il revient vers les deux garçons et son collègue pour leur rapporter ce qu’il vient d’apprendre.
- L’espion était bien venu jusqu’ici, il a eu son compte !! Ne me demandez pas comment, quand j’ai posé la question on m’a répondu d’un air sarcastique qu’il s’était fait pigeonner, comprendra qui pourra !! Le mieux c’est d’y aller voir nous-même maintenant qu’il n’y a plus de danger.
- (Thomas) L’ambulance c’était pour qui alors ?
- Un des frères de l’inspecteur Baltot qui se trouvait là avec Florian et Luka, le vrai ! Il aurait pris une balle dans le cul à ce que j’ai compris, rien de grave d’après le collègue et Florian est parti avec lui pour s’en occuper.
Il n’a pas terminé ses paroles qu’un fourgon arrive et se positionne en marche arrière devant le pavillon, les portes arrière claquent et deux hommes sortent rapidement de la maison en tenant un sac noir contenant visiblement une forme humaine.
Des policiers en uniformes repoussent quelques curieux pendant le transfert de ce qui semble être un cadavre, les portes se referment et le véhicule redémarre aussitôt pour s’éloigner rapidement en reprenant le chemin par où il était venu.
L’agitation n’arrête pas pour autant, au fur et à mesure qu’ils se rapprochent, des détails jusque-là trop éloignés pour qu’ils les remarquent leur sautent alors aux yeux et donnent aux deux amis une idée sur ce qui a pu se passer.
Un nombre impressionnant d’oiseaux sont éparpillés dans les arbres et sur la pelouse semblant attendre quelque chose qui visiblement n’arrive pas.
Thomas est le premier qui voit Raymond et son pas s’accélère pour venir à sa rencontre très vite suivit par Yuan alors que leurs deux gardes du corps se dirigent eux directement vers leurs collègues pour en toute vraisemblance connaître les détails de l’affaire en cours.
Raymond tient contre lui le jeune Luka qui visiblement a été particulièrement chamboulé par les derniers événements, son visage est marqué par les larmes et ses yeux rougis leur font comprendre qu’il a vécu quelque chose d’éprouvant dont le souvenir le marquera longtemps.
- (Thomas) Ça va vous deux ?
Raymond surpris se retourne et reconnaît son interlocuteur, son visage tente un sourire rassurant qui n’est pas du meilleur effet et qui prouve bien que lui aussi vient de connaître des moments particulièrement difficiles.
- Ça va aller, oui !!
- Qu’est ce qui s’est passé ?
- Celui qui se faisait passer pour Luka était venu pour le supprimer quand il a appris qu’il était toujours en vie et qu’il avait été mené en bateau depuis le début.
Luka d’une voix blanche :
- Si Florian n’était pas passé nous rendre visite, il nous aurait certainement tués.
Thomas regarde les pigeons s’envoler un à un.
- Il a encore une fois trouvé des alliés on dirait ?
- (Raymond) Comment ça encore une fois ?
- (Yuan) Florian est un garçon spécial vous le savez bien !! Les animaux ressentent sa particularité et lui obéissent, ils prennent sa défense quand le besoin s’en fait sentir comme vous avez pu vous en rendre compte.
- (Thomas) Luka ou du moins celui qui voulait se faire passer pour lui a dû en subir les conséquences !
Raymond revoit le cadavre baignant dans son sang au milieu du salon quand avec les autres policiers il est rentré chez lui et frissonne devant le spectacle macabre qu’il a eu sous les yeux.
Malgré la haine qu’il portait à cet homme, le cadavre sans visage lui a amené les larmes aux yeux.
- Je n’aurais souhaité à personne une mort pareille, malgré tout ce que cet homme a fait et j’espère pour lui qu’il est mort très vite tellement c’était horrible à voir.
Thomas frissonne en s’imaginant la scène.
- Brrreee !!! J’en ai froid dans le dos !!
Yuan préfère changer de sujet.
- C’était ton frère dans l’ambulance d’après ce que j’ai cru comprendre, j’espère que ce n’est pas trop grave ?
Luka ne peut s’empêcher de sourire quand il revoit Patrick sauter dans tous les sens en se tenant les fesses une fois qu’ils se sont tous les trois retrouvés sur la pelouse.
- Ça aurait pu être pire Hi ! Hi !
2eme ANNÉE avant Pâques : (117 / 150) (Paris) (Retrouvailles après la bataille) (suite)
Il raconte alors comment juste avant le coup de feu, Florian a fait basculer le canapé en arrière.
La balle a perdu beaucoup de sa vélocité en traversant les coussins et est venue se perdre dans une fesse de Patrick qui sur le coup de la peur qui lui nouait le ventre ne s’en était même pas aperçu.
Ce n’est que quelques minutes plus tard qu’une brûlure est venue le rappeler à l’ordre et qu’ils se sont alors rendu compte qu’une tâche de sang commençait à traverser son pantalon.
***/***
« Hôpital de Meaux »
L’ambulance s’arrête devant la porte des urgences et les deux infirmiers en sortent morts de rires, ils viennent alors ouvrir la porte arrière et entendent de nouveaux les cris d’orfraie que pousse le jeune homme depuis qu’il s’est retrouvé sur le brancard.
Florian en sort à son tour les yeux brillants d’amusement, il a dû subir lui aussi les cris de Patrick qui devait se croire à l’entendre à l’article de la mort malgré la blessure sans réelle gravité qu’il venait de subir.
- Emmenez-le directement au bloc Hi ! Hi !
Patrick voit bien qu’ils se moquent de lui alors que pourtant il vient de recevoir une balle à bout portant et s’en insurge avec véhémence depuis qu’ils ont quitté le pavillon, ce qui bien sûr a été l’élément déclencheur du foutage de gueule du jeune rouquin qui a fini par occasionner ce fou rire irrépressible des occupants de l’ambulance.
- Vous voyez bien que je perds tout mon sang !!
Je soulève la couverture de survie :
- Houlà !! C’est vrai en plus !! Regardez les gars, ce n’est pas une tâche là ? Pressons-nous avant qu’il se vide complètement Hi ! Hi !
Les deux infirmiers complètement bidonnés entrent dans le jeu et se mettent à courir, pénétrant dans le couloir au pas de charge et Patrick n’est pas loin de penser en voyant une telle précipitation de leur part que sa vie ne tient plus qu’à un fil.
Un médecin urgentiste leur barre la route, son visage marque la désapprobation d’un tel chahut quand il les apostrophe vertement.
- À quoi rime tout ce cirque !!!
L’infirmier de tête tente en vain de reprendre son sérieux, le médecin voit bien que quelque chose dans cette histoire lui échappe et va pour lui en remettre une dose quand il aperçoit le jeune homme suivant le brancard, son début de colère part alors en fumée comme par miracle devant l’allure du garçon au visage épanoui et les yeux brillants de malices.
La dégaine du petit rouquin est tellement comique qu’il s’y laisse prendre lui aussi et c’est d’un ton beaucoup plus cordial qu’il revient à la charge.
- Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ce qui se passe ici !!
Je lui fais un clin d’œil.
- Ce garçon a reçu une balle perdue dans la fesse et se croit à l’article de la mort Hi ! Hi ! Je vais lui réparer ça vite fait ne vous inquiétez pas pour ça, je pense que vous avez d’autres chats à fouetter.
- Comment ça vous allez réparer ça ??? Vous êtes ici dans un hôpital jeune homme !! Pas dans un salon de couture !!
Je regarde le blessé qui écoute notre conversation l’air ahuri.
- Tiens !! C’est une idée ça Hi ! Hi ! Je vais te faire un beau point de croix à la place des sutures.
- (Le médecin suffoqué) Mais enfin où vous croyez-vous jeune homme !!! Et d’ailleurs qu’est-ce qui vous fait penser qu’on va vous laisser intervenir sur ce patient ?
- Parce que je suis chirurgien moi aussi pardi !!
- C’est ça oui !! Et moi je suis John Lennon !!
- (Je lui souris) D’habitude c’est moi qui la fais celle-là Hi ! Hi !
- Je sors rapidement ma carte d’interne de mon portefeuille et la lui mets sous le nez.
- Là !! Vous voyez bien que je ne vous mens pas !!
La carte militaire bleu blanc rouge lui fait un certain effet et c’est avec sérieux cette fois que ses yeux reviennent sur moi, il hèle alors une infirmière passant dans le couloir.
- Mademoiselle !! Conduisez ces messieurs au bloc quatre s’il vous plaît, nous vous y rejoindrons dans quelques minutes.
- Entendu docteur !! Si vous voulez bien me suivre ?
- Quant à vous jeune homme, veuillez m’attendre ici un instant je vous prie !! Je me dois de vérifier votre identité.
- C’est tout à fait normal !!
Le médecin retourne pensif dans la pièce d’où il était sorti et c’est avec nervosité qu’il recherche dans les journaux officiels placés sur une table basse, l’article où il lui semble avoir déjà lu ce nom de De Bierne qui le titille étrangement depuis qu’il l’a lu sur la carte d’identité du garçon.
L’article a été tellement lu souvent que la page s’ouvre quasiment d’elle-même dessus et c’est les yeux ronds marquant la plus grande surprise qui soit, qu’il comprend alors à qui il a affaire.
2eme ANNÉE avant Pâques : (118 / 150) (Paris) (Retrouvailles après la bataille) (suite)
Thomas et Yuan entrent dans le pavillon à la suite de Raymond et Luka qui leur ont demandé s’ils voulaient bien attendre chez eux que leur ami revienne, ceux-ci acceptent volontiers et regardent ébahi l’état du salon couvert de plumes, une couverture étalée sur le sol à l’endroit où se trouvait le cadavre.
- (Thomas) Je ne connaîtrais pas ce qu’il s’est passé, j’aurais pensé tout de suite à une énorme bataille de polochons.
- (Yuan) C’est sûr !! Reste plus qu’à faire le ménage !!
Paroles qui sont aussitôt suivies d’effet, le salon retrouve très vite son aspect normal et une petite heure plus tard, plus rien n’aurait fait penser qu’un drame venait de s’y dérouler ne serait-ce le trou sur l’assise de droite du canapé.
Yuan met un doigt à l’intérieur en poussant un petit sifflement.
- Pffff !!! Il s’en sort bien ton frangin !! Si le canapé n’avait pas basculé et fait écran, je ne lui donnais pas cher de sa peau !!
- (Luka) Florian a eu un sacré réflexe sur ce coup-là c’est sûr !! Nous étions tellement morts de trouille que nous n’y aurions pas pensé Patrick et moi.
- (Thomas) Il lui doit une fière chandelle ton frangin !! Mais tout fini bien en fin de compte et vous allez pouvoir vivre normalement maintenant.
- (Raymond) Ça ne va pas arranger les affaires de Maurice, le Kremlin va vite se rendre compte que son espion n’envoie plus rien et ça risque de relancer les emmerdes pour Florian.
Luka fait la grimace
- Ça craint !!
Raymond hoche la tête.
- C’est sûr !! Maintenant je me demande bien comment il a pu découvrir tout ça ?
- (Yuan) On savait qu’il était dangereux, il devait en plus être très méfiant et sans doute quelque chose lui aura mis la puce à l’oreille, j’ai bien peur que personne ne sache jamais exactement ce qui l’a amené jusqu’ici.
Raymond redevient blanc comme un linge, il était tellement heureux que Luka et son frère s’en sortent sans trop de casse, qu’il avait complètement oublié Rémi qui n’a toujours pas donné signe de vie.
Il s’excuse auprès de ses amis et part dans la pièce qui lui sert de bureau pour passer quelques coups de fil, ce n’est qu’un bon quart d’heure plus tard qu’ils le voient revenir l’air complètement défait.
- (Luka alarmé) Qu’est-ce que tu as ?
- Rémi est mort !! Ils viennent de le retrouver mutilé dans une cave pas loin du commissariat.
- (Yuan) Le salaud !!
- (Luka) Il mérite bien ce qui lui est arrivé !!
Thomas voit bien que Raymond ne leur a pas tout dit.
- Comment ça mutilé ?
- Il lui a coupé les oreilles, le nez et plusieurs doigts, il avait un œil de crever également et beaucoup de traces de lacérations, mais ce n’est pas ce qui l’a tué !!
Luka attend la suite en ravalant sa salive.
- C’est quoi alors ?
- (Raymond la voix brisée) Il lui a coupé le sexe et Rémi s’est vidé lentement de son sang, il a dû se voir mourir et souffrir le martyre le pauvre.
- (Yuan révolté) Mais ce n’est pas humain de faire des choses pareilles !! Il était complètement cinglé ce mec !!!
***/***
« Bloc quatre, hôpital de Meaux »
Florian termine d’extraire la balle qui était restée dans le muscle de la fesse de Patrick, le médecin urgentiste et les deux infirmières qui l’assistent n’ont d’yeux que pour le jeune rouquin qu’ils dévisagent avec intérêts.
Comme certainement quasiment tout l’ensemble de la profession, ils en avaient entendu parler et l’avoir devant eux, opérant qui plus est, les laisse admiratifs devant son jeune âge et sa réputation dans le milieu hospitalier.
Les filles se réjouissent déjà de pouvoir raconter à qui voudra l’entendre qu’elles étaient là quand le « grand » Florian De Bierne a opéré chez eux, mais ne s’attendent sûrement pas à l’énorme crise de fou rire qui va bientôt les prendre.
Patrick est allongé sur le bloc parfaitement conscient, seulement anesthésié localement pour l’intervention somme toute bénigne même si dans son for intérieur il pense toujours qu’il a failli y perdre la vie.
Il entend le bruit métallique de la balle quand Florian la laisse tomber dans la coupelle mise là à cet effet près de lui et il tourne la tête pour voir ce que fait maintenant celui qui est déjà pour lui un ami.
Je vois bien son regard porté sur moi et je prends immédiatement un air inquiet voir indécis qui tout de suite à l’effet escompté et c’est presque en prononçant ses mots en même temps que lui dans ma tête que je l’écoute m’en faire la remarque.
- Un problème Florian ?
- On peut dire ça oui !!
Le médecin et ses deux assistantes me regardent alors sans comprendre car de toute évidence le plus dur est fait et le reste ne doit pas prêter à hésitation vu que quelques sutures suffisent maintenant pour terminer l’intervention.
- (Patrick d’une voix blanche) Qu’est-ce qu’il y a encore ?
C’est le plus sérieusement du monde que je capte son regard, je le vois frissonner d’appréhension quand je lui réponds.
- Il m’avait pourtant semblé n’avoir entendu qu’un seul coup de feu ?
- Exact pourquoi ?
- Alors là je ne comprends plus !!
Patrick recommence à s’affoler.
- Qu’est-ce qu’il y a encore !!
- Il y a que je vois deux trous de balles et le deuxième m’a l’air beaucoup plus profond Hi ! Hi !
« Dans le salon »
- (Stanislas sarcastique) Je vois que tu en connais suffisamment sur moi pour que je n’aie plus d’hésitations sur la suite.
- De toute façon tu étais venu pour ça, non ?
- Exact !! J’aime bien terminer mon travail
Stanislas regarde Luka et a un hoquet de surprise.
- Comment est-ce possible !!!
- Peut-être que ce qui se dit sur moi est exact !
- Dommage alors !!
- Tu peux préciser ta pensée ?
- Que plus personne ne puisse jamais en profiter !!
- Crois-tu que ce sera aussi simple ?
Stanislas sort un revolver qu’il avait pris soin de récupérer dans une consigne quelques heures plus tôt et le pointe sur la poitrine de Florian avec une grimace de déception.
- J’aurais préféré prendre mon temps avec toi mais je doute maintenant d’en avoir suffisamment.
- Ta réputation va en souffrir assurément !!
Stanislas n’en revient pas de l’aplomb du jeune rouquin qui ne semble pas plus terrorisé que ça alors que les deux autres en sont presque à faire dans leurs pantalons.
- Tu n’as donc pas peur de mourir ?
- Et toi ?
- C’est moi qui tiens le revolver je te signale !! Mais avant j’aimerais comprendre ce que tu es en réalité ?
Il pointe son arme vers Patrick.
- Ne me fais pas attendre sinon il n’aura pas le temps de l’entendre !! Celui-là peut mourir vite, je n’ai rien contre lui.
- Oh !! Mais c’est avec grand plaisir que je vais te répondre, tu veux savoir ce que je suis ?
- C’était la question en effet !!
- Ton rédempteur !!!
Stanislas sent une nouvelle fois un frisson lui remonter l’échine, les yeux du rouquin luisent et ses iris d’un vert perçant entourent des pupilles qui ne forment plus que deux longs traits verticaux comme ceux des félins.
Son corps se met à trembler comme pris dans un étau de peur primaire, il lui faut une énorme volonté pour que sa main tenant l’arme arrête ses tremblements et revienne vers Patrick en pointant sa poitrine, le doigt crispé sur la détente.
- Tu n’es pas humain !!!
- Je vois que tu commences à comprendre, quoique je n’aurais pas employé exactement ses termes. Es-tu conscient que tes actes ne vont pas plaire à celui qui t’emploie ?
- Comment le saurait-il ?
- Ta décision est donc prise ?
- Vous en savez trop sur mon compte maintenant, je n’étais venu que pour terminer un travail bâclé avant de quitter le pays mais vous n’auriez pas dû être là. C’est trop tard maintenant pour que je revienne sur ma décision, ce que j’ai fait tout à l’heure au flic qui suivait l’affaire ne me laisse plus le choix.
Luka pousse un cri de détresse qui les surprend tous.
- Raymond !! Nonnnn !!!
Je profite de cet instant de flou pour reprendre mes sons de gorges et une nuée de pigeons entrent par la porte-fenêtre toujours ouverte pour venir se poser sur moi et sur le dos du canapé.
Stanislas fait un pas en arrière.
- Qu’est-ce que c’est !!!
- Juste des amis qui vont te faire ce que tu as fait subir à Luka !!
Je sens que la peur commence à le prendre et qu’il va appuyer sur la détente, mon corps se tend et fait basculer le canapé en arrière juste au moment où le coup part et que la balle va se perdre dans les coussins.
Commence alors l’attaque des pigeons qui entrent de plus en plus nombreux dans la pièce et se jettent becs et pattes en avant sur l’espion qui pousse un hurlement de terreur, bientôt remplacer par un gargouillement quasiment inaudible à cause les battements d’ailes des oiseaux furieux qui le lacèrent.
Je me relève sans regarder ce qu’il se passe dans la pièce, j’aide les deux garçons à en faire autant et je sors dans le jardin avec eux sans cette fois-ci rappeler ceux qui me sont venus en aide, les laissant achever ce qu’ils font sans ressentir la moindre émotion sur la fin inéluctable et atroce mais combien mérité de cet être vil et méprisant.
2eme ANNÉE avant Pâques : (116 / 150) (Paris) (Retrouvailles après la bataille)
Thomas et Yuan voient bien l’attroupement dans l’avenue quand ils arrivent accompagnés de leurs deux gardes du corps, quelque chose vient sûrement de se passer car des véhicules de police barrent le passage et une ambulance attend porte arrière grande ouverte.
Yuan blêmit quand lui aussi comprend que tout n’a pas dû se passer sans incident et cherche des yeux tout comme Thomas, la chevelure rousse en pétard qui le rassurerait sur le fait qu’il n’ait rien.
C’est un des hommes de Maurice qui aperçoit en premier Florian et qui le montre du doigt aux deux jeunes à côté de lui.
- Tenez !! Ce n’est pas Florian là-bas ??
Les deux amis tournent en même temps la tête dans la direction indiquée et c’est avec un énorme soupir de soulagement qu’ils le voient suivre deux infirmiers tenant un brancard et monter avec eux dans l’ambulance, il n’a que le temps de grimper que déjà celle-ci repart toutes sirènes hurlantes vers l’hôpital le plus proche.
- (Yuan) Il y a eu du grabuge on dirait bien ?
Le deuxième agent qui les accompagne est déjà en communication avec ses collègues pour prendre des nouvelles et prévenir qu’ils arrivent dans le périmètre de police.
Il revient vers les deux garçons et son collègue pour leur rapporter ce qu’il vient d’apprendre.
- L’espion était bien venu jusqu’ici, il a eu son compte !! Ne me demandez pas comment, quand j’ai posé la question on m’a répondu d’un air sarcastique qu’il s’était fait pigeonner, comprendra qui pourra !! Le mieux c’est d’y aller voir nous-même maintenant qu’il n’y a plus de danger.
- (Thomas) L’ambulance c’était pour qui alors ?
- Un des frères de l’inspecteur Baltot qui se trouvait là avec Florian et Luka, le vrai ! Il aurait pris une balle dans le cul à ce que j’ai compris, rien de grave d’après le collègue et Florian est parti avec lui pour s’en occuper.
Il n’a pas terminé ses paroles qu’un fourgon arrive et se positionne en marche arrière devant le pavillon, les portes arrière claquent et deux hommes sortent rapidement de la maison en tenant un sac noir contenant visiblement une forme humaine.
Des policiers en uniformes repoussent quelques curieux pendant le transfert de ce qui semble être un cadavre, les portes se referment et le véhicule redémarre aussitôt pour s’éloigner rapidement en reprenant le chemin par où il était venu.
L’agitation n’arrête pas pour autant, au fur et à mesure qu’ils se rapprochent, des détails jusque-là trop éloignés pour qu’ils les remarquent leur sautent alors aux yeux et donnent aux deux amis une idée sur ce qui a pu se passer.
Un nombre impressionnant d’oiseaux sont éparpillés dans les arbres et sur la pelouse semblant attendre quelque chose qui visiblement n’arrive pas.
Thomas est le premier qui voit Raymond et son pas s’accélère pour venir à sa rencontre très vite suivit par Yuan alors que leurs deux gardes du corps se dirigent eux directement vers leurs collègues pour en toute vraisemblance connaître les détails de l’affaire en cours.
Raymond tient contre lui le jeune Luka qui visiblement a été particulièrement chamboulé par les derniers événements, son visage est marqué par les larmes et ses yeux rougis leur font comprendre qu’il a vécu quelque chose d’éprouvant dont le souvenir le marquera longtemps.
- (Thomas) Ça va vous deux ?
Raymond surpris se retourne et reconnaît son interlocuteur, son visage tente un sourire rassurant qui n’est pas du meilleur effet et qui prouve bien que lui aussi vient de connaître des moments particulièrement difficiles.
- Ça va aller, oui !!
- Qu’est ce qui s’est passé ?
- Celui qui se faisait passer pour Luka était venu pour le supprimer quand il a appris qu’il était toujours en vie et qu’il avait été mené en bateau depuis le début.
Luka d’une voix blanche :
- Si Florian n’était pas passé nous rendre visite, il nous aurait certainement tués.
Thomas regarde les pigeons s’envoler un à un.
- Il a encore une fois trouvé des alliés on dirait ?
- (Raymond) Comment ça encore une fois ?
- (Yuan) Florian est un garçon spécial vous le savez bien !! Les animaux ressentent sa particularité et lui obéissent, ils prennent sa défense quand le besoin s’en fait sentir comme vous avez pu vous en rendre compte.
- (Thomas) Luka ou du moins celui qui voulait se faire passer pour lui a dû en subir les conséquences !
Raymond revoit le cadavre baignant dans son sang au milieu du salon quand avec les autres policiers il est rentré chez lui et frissonne devant le spectacle macabre qu’il a eu sous les yeux.
Malgré la haine qu’il portait à cet homme, le cadavre sans visage lui a amené les larmes aux yeux.
- Je n’aurais souhaité à personne une mort pareille, malgré tout ce que cet homme a fait et j’espère pour lui qu’il est mort très vite tellement c’était horrible à voir.
Thomas frissonne en s’imaginant la scène.
- Brrreee !!! J’en ai froid dans le dos !!
Yuan préfère changer de sujet.
- C’était ton frère dans l’ambulance d’après ce que j’ai cru comprendre, j’espère que ce n’est pas trop grave ?
Luka ne peut s’empêcher de sourire quand il revoit Patrick sauter dans tous les sens en se tenant les fesses une fois qu’ils se sont tous les trois retrouvés sur la pelouse.
- Ça aurait pu être pire Hi ! Hi !
2eme ANNÉE avant Pâques : (117 / 150) (Paris) (Retrouvailles après la bataille) (suite)
Il raconte alors comment juste avant le coup de feu, Florian a fait basculer le canapé en arrière.
La balle a perdu beaucoup de sa vélocité en traversant les coussins et est venue se perdre dans une fesse de Patrick qui sur le coup de la peur qui lui nouait le ventre ne s’en était même pas aperçu.
Ce n’est que quelques minutes plus tard qu’une brûlure est venue le rappeler à l’ordre et qu’ils se sont alors rendu compte qu’une tâche de sang commençait à traverser son pantalon.
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« Hôpital de Meaux »
L’ambulance s’arrête devant la porte des urgences et les deux infirmiers en sortent morts de rires, ils viennent alors ouvrir la porte arrière et entendent de nouveaux les cris d’orfraie que pousse le jeune homme depuis qu’il s’est retrouvé sur le brancard.
Florian en sort à son tour les yeux brillants d’amusement, il a dû subir lui aussi les cris de Patrick qui devait se croire à l’entendre à l’article de la mort malgré la blessure sans réelle gravité qu’il venait de subir.
- Emmenez-le directement au bloc Hi ! Hi !
Patrick voit bien qu’ils se moquent de lui alors que pourtant il vient de recevoir une balle à bout portant et s’en insurge avec véhémence depuis qu’ils ont quitté le pavillon, ce qui bien sûr a été l’élément déclencheur du foutage de gueule du jeune rouquin qui a fini par occasionner ce fou rire irrépressible des occupants de l’ambulance.
- Vous voyez bien que je perds tout mon sang !!
Je soulève la couverture de survie :
- Houlà !! C’est vrai en plus !! Regardez les gars, ce n’est pas une tâche là ? Pressons-nous avant qu’il se vide complètement Hi ! Hi !
Les deux infirmiers complètement bidonnés entrent dans le jeu et se mettent à courir, pénétrant dans le couloir au pas de charge et Patrick n’est pas loin de penser en voyant une telle précipitation de leur part que sa vie ne tient plus qu’à un fil.
Un médecin urgentiste leur barre la route, son visage marque la désapprobation d’un tel chahut quand il les apostrophe vertement.
- À quoi rime tout ce cirque !!!
L’infirmier de tête tente en vain de reprendre son sérieux, le médecin voit bien que quelque chose dans cette histoire lui échappe et va pour lui en remettre une dose quand il aperçoit le jeune homme suivant le brancard, son début de colère part alors en fumée comme par miracle devant l’allure du garçon au visage épanoui et les yeux brillants de malices.
La dégaine du petit rouquin est tellement comique qu’il s’y laisse prendre lui aussi et c’est d’un ton beaucoup plus cordial qu’il revient à la charge.
- Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ce qui se passe ici !!
Je lui fais un clin d’œil.
- Ce garçon a reçu une balle perdue dans la fesse et se croit à l’article de la mort Hi ! Hi ! Je vais lui réparer ça vite fait ne vous inquiétez pas pour ça, je pense que vous avez d’autres chats à fouetter.
- Comment ça vous allez réparer ça ??? Vous êtes ici dans un hôpital jeune homme !! Pas dans un salon de couture !!
Je regarde le blessé qui écoute notre conversation l’air ahuri.
- Tiens !! C’est une idée ça Hi ! Hi ! Je vais te faire un beau point de croix à la place des sutures.
- (Le médecin suffoqué) Mais enfin où vous croyez-vous jeune homme !!! Et d’ailleurs qu’est-ce qui vous fait penser qu’on va vous laisser intervenir sur ce patient ?
- Parce que je suis chirurgien moi aussi pardi !!
- C’est ça oui !! Et moi je suis John Lennon !!
- (Je lui souris) D’habitude c’est moi qui la fais celle-là Hi ! Hi !
- Je sors rapidement ma carte d’interne de mon portefeuille et la lui mets sous le nez.
- Là !! Vous voyez bien que je ne vous mens pas !!
La carte militaire bleu blanc rouge lui fait un certain effet et c’est avec sérieux cette fois que ses yeux reviennent sur moi, il hèle alors une infirmière passant dans le couloir.
- Mademoiselle !! Conduisez ces messieurs au bloc quatre s’il vous plaît, nous vous y rejoindrons dans quelques minutes.
- Entendu docteur !! Si vous voulez bien me suivre ?
- Quant à vous jeune homme, veuillez m’attendre ici un instant je vous prie !! Je me dois de vérifier votre identité.
- C’est tout à fait normal !!
Le médecin retourne pensif dans la pièce d’où il était sorti et c’est avec nervosité qu’il recherche dans les journaux officiels placés sur une table basse, l’article où il lui semble avoir déjà lu ce nom de De Bierne qui le titille étrangement depuis qu’il l’a lu sur la carte d’identité du garçon.
L’article a été tellement lu souvent que la page s’ouvre quasiment d’elle-même dessus et c’est les yeux ronds marquant la plus grande surprise qui soit, qu’il comprend alors à qui il a affaire.
2eme ANNÉE avant Pâques : (118 / 150) (Paris) (Retrouvailles après la bataille) (suite)
Thomas et Yuan entrent dans le pavillon à la suite de Raymond et Luka qui leur ont demandé s’ils voulaient bien attendre chez eux que leur ami revienne, ceux-ci acceptent volontiers et regardent ébahi l’état du salon couvert de plumes, une couverture étalée sur le sol à l’endroit où se trouvait le cadavre.
- (Thomas) Je ne connaîtrais pas ce qu’il s’est passé, j’aurais pensé tout de suite à une énorme bataille de polochons.
- (Yuan) C’est sûr !! Reste plus qu’à faire le ménage !!
Paroles qui sont aussitôt suivies d’effet, le salon retrouve très vite son aspect normal et une petite heure plus tard, plus rien n’aurait fait penser qu’un drame venait de s’y dérouler ne serait-ce le trou sur l’assise de droite du canapé.
Yuan met un doigt à l’intérieur en poussant un petit sifflement.
- Pffff !!! Il s’en sort bien ton frangin !! Si le canapé n’avait pas basculé et fait écran, je ne lui donnais pas cher de sa peau !!
- (Luka) Florian a eu un sacré réflexe sur ce coup-là c’est sûr !! Nous étions tellement morts de trouille que nous n’y aurions pas pensé Patrick et moi.
- (Thomas) Il lui doit une fière chandelle ton frangin !! Mais tout fini bien en fin de compte et vous allez pouvoir vivre normalement maintenant.
- (Raymond) Ça ne va pas arranger les affaires de Maurice, le Kremlin va vite se rendre compte que son espion n’envoie plus rien et ça risque de relancer les emmerdes pour Florian.
Luka fait la grimace
- Ça craint !!
Raymond hoche la tête.
- C’est sûr !! Maintenant je me demande bien comment il a pu découvrir tout ça ?
- (Yuan) On savait qu’il était dangereux, il devait en plus être très méfiant et sans doute quelque chose lui aura mis la puce à l’oreille, j’ai bien peur que personne ne sache jamais exactement ce qui l’a amené jusqu’ici.
Raymond redevient blanc comme un linge, il était tellement heureux que Luka et son frère s’en sortent sans trop de casse, qu’il avait complètement oublié Rémi qui n’a toujours pas donné signe de vie.
Il s’excuse auprès de ses amis et part dans la pièce qui lui sert de bureau pour passer quelques coups de fil, ce n’est qu’un bon quart d’heure plus tard qu’ils le voient revenir l’air complètement défait.
- (Luka alarmé) Qu’est-ce que tu as ?
- Rémi est mort !! Ils viennent de le retrouver mutilé dans une cave pas loin du commissariat.
- (Yuan) Le salaud !!
- (Luka) Il mérite bien ce qui lui est arrivé !!
Thomas voit bien que Raymond ne leur a pas tout dit.
- Comment ça mutilé ?
- Il lui a coupé les oreilles, le nez et plusieurs doigts, il avait un œil de crever également et beaucoup de traces de lacérations, mais ce n’est pas ce qui l’a tué !!
Luka attend la suite en ravalant sa salive.
- C’est quoi alors ?
- (Raymond la voix brisée) Il lui a coupé le sexe et Rémi s’est vidé lentement de son sang, il a dû se voir mourir et souffrir le martyre le pauvre.
- (Yuan révolté) Mais ce n’est pas humain de faire des choses pareilles !! Il était complètement cinglé ce mec !!!
***/***
« Bloc quatre, hôpital de Meaux »
Florian termine d’extraire la balle qui était restée dans le muscle de la fesse de Patrick, le médecin urgentiste et les deux infirmières qui l’assistent n’ont d’yeux que pour le jeune rouquin qu’ils dévisagent avec intérêts.
Comme certainement quasiment tout l’ensemble de la profession, ils en avaient entendu parler et l’avoir devant eux, opérant qui plus est, les laisse admiratifs devant son jeune âge et sa réputation dans le milieu hospitalier.
Les filles se réjouissent déjà de pouvoir raconter à qui voudra l’entendre qu’elles étaient là quand le « grand » Florian De Bierne a opéré chez eux, mais ne s’attendent sûrement pas à l’énorme crise de fou rire qui va bientôt les prendre.
Patrick est allongé sur le bloc parfaitement conscient, seulement anesthésié localement pour l’intervention somme toute bénigne même si dans son for intérieur il pense toujours qu’il a failli y perdre la vie.
Il entend le bruit métallique de la balle quand Florian la laisse tomber dans la coupelle mise là à cet effet près de lui et il tourne la tête pour voir ce que fait maintenant celui qui est déjà pour lui un ami.
Je vois bien son regard porté sur moi et je prends immédiatement un air inquiet voir indécis qui tout de suite à l’effet escompté et c’est presque en prononçant ses mots en même temps que lui dans ma tête que je l’écoute m’en faire la remarque.
- Un problème Florian ?
- On peut dire ça oui !!
Le médecin et ses deux assistantes me regardent alors sans comprendre car de toute évidence le plus dur est fait et le reste ne doit pas prêter à hésitation vu que quelques sutures suffisent maintenant pour terminer l’intervention.
- (Patrick d’une voix blanche) Qu’est-ce qu’il y a encore ?
C’est le plus sérieusement du monde que je capte son regard, je le vois frissonner d’appréhension quand je lui réponds.
- Il m’avait pourtant semblé n’avoir entendu qu’un seul coup de feu ?
- Exact pourquoi ?
- Alors là je ne comprends plus !!
Patrick recommence à s’affoler.
- Qu’est-ce qu’il y a encore !!
- Il y a que je vois deux trous de balles et le deuxième m’a l’air beaucoup plus profond Hi ! Hi !
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