02-09-2020, 01:13 PM
2eme ANNÉE avant Pâques : (106 / 150) (Paris) (Chez les Novak)
Fabienne la mère des triplés entend la porte s’ouvrir, elle jette un œil depuis l’entrée de sa cuisine et aperçoit un de ses fils qui se déchausse dans le couloir.
- C’est toi Jordan ?
- Non m’man, c’est Johan !!
- Ah !!! Décidément je ne m’y ferai jamais !!
Elle retourne à ses fourneaux en maugréant dans ses dents, Jordan sourit heureux d’avoir encore une fois mis le doute à sa mère.
Il a fallu attendre qu’ils aient l’âge de comprendre pour qu’ils se mettent tous les trois d’accord sur le prénom qu’ils allaient prendre officiellement, car jusque-là ils se faisaient appeler par un des trois prénoms sans véritable discernement et c’est d’ailleurs ce quiproquo incessant sur leurs identités qui les a poussés à ce jeu qui depuis est une véritable institution entre eux.
Ils ont tout fait pour que personne jamais ne puisse les reconnaître à coup sûr, allant jusqu’à tirer au sort chaque dimanche le prénom qu’ils porteront la semaine entière et qui bien sûr changeait régulièrement au gré de la lecture du billet qu’ils dépliaient avec un énorme amusement, ne permettant ainsi à personne de remarquer un indice qui aurait pu les différencier.
Ce petit jeu est maintenant terminé depuis presque un an mais n’a toujours pas permis à leurs parents de faire une réelle différence entre eux trois, même si comme aujourd’hui l’intuition est de plus en plus exacte venant de leur part.
Jordan monte dans la chambre que bien entendu ils partagent ensemble et allume l’ordinateur pour y passer un moment tranquille avant le retour de ses frères et surtout faire le point sur l’avancement de leur petite farce qui a débuté sur une demande amusée de leur père que lui a faite son patron.
Toujours partant pour ce genre de plaisanteries dont ils sont passés maîtres, c’est avec un grand sourire commun qu’ils ont été tout de suite d’accord et qu’ils ont écouté attentivement tout ce que leur père pouvait leur apprendre sur le dénommé Florian et ses amis.
Il envoie un mail sur les iphones de ses frères pour les prévenir de ne plus utiliser le prénom de Johan au cas où leur mère leur poserait la question et reçoit quasiment immédiatement un smiley clin d’œil de ses deux frères.
Jordan se désintéresse très vite du PC et va s’allonger sur un des lits pour réfléchir, même ce geste d’en prendre un au hasard lui est naturel et prouve à quel point ils sont raccords, n’ayant absolument rien de personnel et partageant tout jusqu’aux boxers.
D’ailleurs il n’y a qu’une armoire et qu’une commode dans la chambre, les vêtements étant pris le matin au hasard dans la pile ou sur les cintres.
Un bruit dans le couloir lui amène un sourire épanoui, celui d’avoir enfin ses deux frères à ses côtés et l’empressement de ceux-ci à le rejoindre dans la chambre montre combien c’est réciproque, le trio ayant un besoin pour ne pas dire une addiction d’être ensemble après les séparations de la journée.
Très peu de gens même dans le quartier où pourtant ils sont nés, à part ceux qui comme eux y ont toujours vécu savent qu’ils sont trois, s’arrangeant toujours pour qu’au moins un d’entre eux prenne un autre chemin quand ils décident de sortir ou pour une activité en commun.
Chose extrêmement rare sauf en vacances loin de l’endroit où ils habitent et auquel cas ils deviennent vraiment inséparables et profitent à fond de ses périodes qui pour eux valent tous les cadeaux du monde.
Ce n’est pas faute à leurs parents d’avoir tout essayé pourtant, du moins au tout début mais les crises qu’ils faisaient alors les en ont très vite dissuadés pour arriver à ce statu quo dont ils s’amusent à leur tour car souvent sujet à de bonnes parties de fous rires quand ils voient la tête des personnes qui s’y font prendre.
La porte s’ouvre et Johan entre suivi par Jonas, en quelques secondes les lits sont accolés et les trois frères allongés souriant en se tenant la main.
Quelqu’un qui les verrait à ce moment si particulier en comprendrait sûrement beaucoup sur le lien indéfectible qui les unit et n’oserait certainement pas troubler cet instant de sérénité ou le silence n’est qu’à peine perturbé par les respirations sereines de la fratrie.
Jordan et Johan basculent chacun leur tour sur le côté en faisant face à Jonas qui comme bien souvent depuis quelques années se retrouve entre eux, leurs yeux brillent devant le visage épanoui de leur frère qui, et c’est peut-être la seule différence qu’il y ait entre eux, est le plus sensible émotionnellement de la fratrie.
Jordan presse un peu plus fort la main de son frère qu’il n’a pas lâchée, Johan en faisant autant dans une parfaite symbiose.
- On dirait bien que ta rencontre s’est passée encore mieux que prévu, raconte !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (107 / 150) (Paris) (Chez les Novak) (suite)
Jonas pousse un léger soupir marquant combien la rencontre d’avec Florian l’a fortement perturbé émotionnellement.
- Papa était loin du compte quand il nous a décrit Florian, je ne trouve pas mes mots, il est…
- (Johan) Craquant ?
- (Jordan) Magnifique ?
Jonas regarde ses frères avec curiosité.
- Vous le connaissiez déjà ?
- (Jordan) Pas du tout mais s’il est à l’image de son copain Yuan, c’est le premier adjectif qui m’est venu.
- (Johan) Idem pour Thomas.
Jonas les yeux marquant sa stupeur :
- Depuis quand vous parlez comme ça des mecs vous deux ?
- (Johan) Depuis que j’en ai vu un qui le mérite, je n’en suis pas encore remis et vous en seriez au même point si vous aviez été à ma place.
- (Jordan) Pareil pour moi et je pèse mes mots !! Quelle histoire vous ne trouvez pas ?? Apparemment à t’entendre, Florian serait du même acabit ?
- (Jonas) Je n’ai pas encore vu les deux autres mais wouah !! C’est assez déroutant !! Alors comme ça, vous deux aussi vous avez eu un coup de cœur ?
- (Johan avec le sourire) Disons que j’ai été agréablement surpris de cette rencontre.
Jordan termine la phrase.
- Et que je ne m’y attendais certainement pas.
- (Jonas amusé) Et bien !! Vous voilà converti vous aussi Hi ! Hi !
- (Johan) Quand même pas, mais je dois reconnaître que cette rencontre m’a marqué et même si je n’éprouve pas comme toi un goût prononcé pour les garçons, je serais déçu si je ne devais pas le revoir.
Jordan fait un clin d’œil à Johan.
- Je n’aurais pu dire mieux, j’ai rencontré un mec super-cool et d’une gentillesse rare, qui plus est avec un physique à tomber raide dingue. Maintenant c’est juste de l’amitié que j’éprouve déjà pour Yuan et rien de plus, mais j’ai la nette impression qu’on n’en a pas fini avec toi « Jo ».
Jonas a les yeux qui brillent en regardant attentivement ses deux frères, il ne les a jamais entendus parler des garçons comme ils le font en ce moment même et il est troublé par la façon dont ils le font, sachant très bien qu’ils ne sont pas gays comme lui.
Ça risque de vite devenir compliqué car déjà il a flashé grave sur Florian et ses amis ont l’air d’être de la même trempe, ce qui se connaissant n’a pas fini de lui occasionner de forts remous sentimentaux.
Il voit bien que ses frères n’en ont pas fini avec leurs questions et n’auront de cesse d’en savoir plus sur ses sentiments, il est néanmoins sauvé par le gong ou plutôt l’arrivée imprévu de son père qui venant de rentrer vient très certainement aux nouvelles.
« Toc ! Toc ! Toc »
Les garçons se rallongent vite fait sur leurs lits et reprennent un air bien sage.
- Je peux entrer ?
- Bien sûr p’pa !!
La porte s’ouvre et Victor entre dans la chambre, il regarde ses fils avec tendresse et vient s’allonger parmi eux qui aussitôt qu’il leur est apparu, lui ont fait une place pour qu’il les rejoigne.
Victor se cale contre Jonas et attend que ses deux autres fils changent de positions pour venir poser leurs têtes comme ils le font habituellement sur sa poitrine.
Il leur caresse tendrement les cheveux en soupirant de bien être, ses fils tout comme son épouse sont pour lui l’oasis d’amour et de paix qui l’aident à exercer son métier et rechargent ses batteries encore mieux que le meilleur des sommeils réparateurs.
- Alors comment ça a marché ?
- (Jordan) Comme prévu, nous étions justement à en discuter pour la suite.
- Lequel de vous va s’y coller ?
- (Johan amusé) Pas Jonas en tous les cas Hi ! Hi !
- Tiens donc et pourquoi ça ?
Jordan en regardant tendrement son frère.
- Parce qu’il est tombé amoureux de Florian figure toi p’pa Hi ! Hi !
Victor sent son fils se resserrer encore plus contre lui, il se tourne vers lui pour l’embrasser sur le front.
- Et bien !! Il ne manquait plus que ça !! Si vous me racontiez tout ça en détail les garçons !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (108 / 150) (Paris) (Stanislas)
« Jeudi, après la reconstitution »
Maurice est dans son bureau le visage soucieux, un rapport vient de lui parvenir sur les déplacements du faux Luka et il ne voit pas d’un bon œil qu’il se soit rendu précisément à l’endroit où a eu lieu la reconstitution du crime où il est impliqué.
Il comprend malgré tout la curiosité qui a pu le pousser à s’y rendre, à défaut de trouver ça judicieux vis-à-vis de sa couverture actuelle mais par contre ce qu’il trouve bizarre, ce sont ses agissements après coup qui au final donnent à Maurice cet air soucieux et contrarié.
L’équipe en charge de le surveiller discrètement rapporte qu’il s’est mis à suivre un véhicule de la police scientifique jusqu’au poste de police et qu’il a pris des photos des deux inspecteurs qui étaient à bord pendant qu’ils rentraient dans l’immeuble.
Maurice se rassoit à son bureau et prend son téléphone, il compose le numéro de Raymond et lance l’appel.
-…
- C’est Maurice !! J’ai deux hommes dehors près de ton bureau !! Il vous a suivis, il est en ce moment dans la rue sûrement à attendre que toi ou celui qui était avec toi en ressorte.
-…
- Si je le savais !! Prends tes précautions et préviens ton collègue, surtout rappelle-toi qu’il est dangereux et qu’il peut lui passer n’importe quoi par la tête.
-…
- J’espère seulement qu’il fait ça juste par curiosité mais je n’y crois pas trop, j’ai une mauvaise intuition alors faites attention.
-…
Maurice raccroche et soupire, il recompose très vite un nouveau numéro en pianotant nerveusement de son autre main sur le dessus de son bureau.
-…
- Désmaré !! Que fait-il maintenant ?
-…
Maurice se lève d’un bond.
- De quoi !!!
-…
- Surtout pas !! S’il s’apercevait que quelqu’un le cherche, c’en serait fini de notre crédibilité et dieu seul sait ce dont il est capable s’il se sait découvert !!
-…
- Retournez à son appartement, il finira bien par y retourner !! Bravo les gars !! Je vous félicite !! Pour des professionnels vous avez fait fort sur ce coup-là !! Le laissez filer sous votre nez en pleine rue !!
Maurice raccroche sèchement et ses yeux marquent une forte colère quand il rappelle Raymond pour le prévenir, le téléphone sonne jusqu’à tomber sur sa boîte vocale.
- Raymond, c’est Maurice !! Il a échappé à la surveillance de mes hommes !! Reste où tu es avec ton collègue, dès que nous reprenons contact avec lui je te préviendrais mais en attendant pas d’imprudences surtout !!
Maurice claque le combiné sur sa base.
- Hé merde !!
***/***
"Une heure et demie plus tard"
Raymond après avoir enfin pris connaissance du message de Maurice, entre comme une furie dans le bureau de son collègue et ami, celui-ci est vide et il en ressort encore plus vite, à l’accueil il demande au brigadier de service s’il ne l’a pas vu.
- Tu sais où est Rémi ?
- Il vient de sortir, je crois bien qu’il rentrait chez lui.
- Le brigadier voit la pâleur soudaine de Raymond et s’en inquiète aussitôt.
- Ça ne va pas « Ray » ?
Raymond d’une voix éteinte :
- Préviens les collègues !! Je crains que quelqu’un veuille s’en prendre à lui !! Tu sais ce que tu dois faire ?
Le brigadier devient blanc à son tour.
- Je mets tout le monde sur le coup !!
***/***
« Une demi-heure plus tard dans une cave désaffectée »
L’inspecteur Rémi Boullard est allongé sur le sol de béton gelé, son corps déjà tuméfié par les coups violents qu’il vient de recevoir sans discontinuité depuis qu’il y a été jeté les mains et les pieds liés.
Stanislas le regarde en le poussant violemment du pied.
- De toute façon tu es déjà mort, maintenant à toi de choisir si ce sera rapide ou si tu préfères souffrir !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (109 / 150) (Paris) (Stanislas) (fin)
L’inspecteur connaît bien ce ton de voix et sait pertinemment que la menace est réelle, déjà les coups qu’il a reçus l’empêchent de voir son agresseur car ses paupières sont tellement gonflées qu’il ne peut plus ouvrir les yeux.
- Qu’est-ce que vous me voulez !! Je suis inspecteur de police.
- Je sais qui tu es, je veux savoir ce que tu sais sur cette affaire et plus vite tu auras parlé, plus vite ce sera terminé pour toi !!
- Va te faire foutre !!
Un « clic » sinistre suit ses paroles et une énorme douleur le paralyse quand son oreille se détache de sa tête et tombe au sol.
- Aarrhh !!!
- Mauvaise réponse !! Sois raisonnable, tu vois bien que j’irai jusqu’au bout et que tu finiras par tout me dire.
- Mais que me voulez-vous à la fin !!
- Tout ce que vous avez appris sur le cadavre, j’étais à la reconstitution tout à l’heure alors parle !!
- Aarrhh !!
La deuxième oreille vient de rejoindre la première, ce n’est que le début car le quart d’heure qui suit est une vraie boucherie et c’est un Rémi atrocement lacéré, baignant dans son sang et suppliant qui finit par craquer.
- Arrêtez !! Pitié !!
- Dis-moi ce que tu sais et tu ne souffriras plus !!
- Aarrhh !!! Pitié !!! (Dans un souffle) Luka est vivant !!
Stanislas sourit cruellement, il a enfin la confirmation qu’il attendait depuis qu’il avait remarqué le regard dur que Maurice lui avait jeté lors de leur dernier entretien et également les sourcils froncés de colère de l’autre inspecteur quand son regard est tombé sur lui pendant la reconstitution.
Le premier indice lui a été donné alors qu’il quittait le bureau et le visage de Maurice se reflétait sur le carreau de la porte devant lui, Stanislas avait fait comme si de rien n’était mais depuis beaucoup de questions se sont posé à lui et voilà qu’il en a enfin les réponses.
- Où est-il ?
La réponse ne venant pas, il passe la pointe du couteau à cran d’arrêt qui lui sert depuis le début à charcuter sa victime sur la paupière enflée de Rémi et appuie lentement jusqu’à ce que le premier sang jaillisse sous sa lame.
- Je ne le répéterai pas une troisième fois, où est-il ?
- Pitié non !! Il vit avec Raymond !! Je ne sais rien de plus, juste qu’il a une autre identité et que la DST est sur le coup !! Pitié maintenant, laissez-moi !!
- L’adresse ?
Rémi la lui donne dans un souffle, il sait qu’il vient de trahir son ami mais le supplice qu’il endure est trop atroce pour qu’il ait encore le courage nécessaire pour se taire.
Un rire sardonique emplit la cave, Rémi en frémit d’horreur comprenant que sa dernière heure vient de sonner et en est presque soulagé au vu de l’énorme souffrance que lui envoie son corps martyrisé.
- Tu voulais que j’aille me faire foutre ? Ce ne sera toujours pas par toi après que j’en aurai fini, Ha ! Ha ! Ha !
Rémi sent une main lui ouvrir le pantalon et le faire descendre juste assez pour lui mettre le sexe à l’air et une brûlure atroce lui parcourt le corps jusqu’au cerveau quand d’un geste vif Stanislas le lui tranche au raz du pubis.
Le sang gicle au rythme de son cœur jusqu’à ce que celui-ci cesse de battre et que Rémi n’ayant plus la force de hurler et de pleurer de détresse, s’affaisse dans un dernier soupir.
Stanislas est resté jusqu’à la fin, semblant particulièrement apprécié les larmes et les cris de désespoir de sa victime, ce n’est qu’une fois que tout est terminé qu’il nettoie son couteau sur un coin de vêtement rester intacte et sort de la cave en refermant précautionneusement derrière lui, sachant très bien que là où il est, il va sûrement se passer un bon moment avant que quelqu’un ne le trouve.
Une fois de retour dans la rue, il part d’un bon pas tout souriant et en sifflotant, Stanislas passe près du poste de police en faisant un signe de tête de courtoisie au policier posté devant l’entrée qui lui répond d’un sourire.
- Belle journée n’est-ce pas ? Un peu froide !!
- Comme vous dites monsieur l’agent, il fait frisquet !! Bien le bonsoir !
Fabienne la mère des triplés entend la porte s’ouvrir, elle jette un œil depuis l’entrée de sa cuisine et aperçoit un de ses fils qui se déchausse dans le couloir.
- C’est toi Jordan ?
- Non m’man, c’est Johan !!
- Ah !!! Décidément je ne m’y ferai jamais !!
Elle retourne à ses fourneaux en maugréant dans ses dents, Jordan sourit heureux d’avoir encore une fois mis le doute à sa mère.
Il a fallu attendre qu’ils aient l’âge de comprendre pour qu’ils se mettent tous les trois d’accord sur le prénom qu’ils allaient prendre officiellement, car jusque-là ils se faisaient appeler par un des trois prénoms sans véritable discernement et c’est d’ailleurs ce quiproquo incessant sur leurs identités qui les a poussés à ce jeu qui depuis est une véritable institution entre eux.
Ils ont tout fait pour que personne jamais ne puisse les reconnaître à coup sûr, allant jusqu’à tirer au sort chaque dimanche le prénom qu’ils porteront la semaine entière et qui bien sûr changeait régulièrement au gré de la lecture du billet qu’ils dépliaient avec un énorme amusement, ne permettant ainsi à personne de remarquer un indice qui aurait pu les différencier.
Ce petit jeu est maintenant terminé depuis presque un an mais n’a toujours pas permis à leurs parents de faire une réelle différence entre eux trois, même si comme aujourd’hui l’intuition est de plus en plus exacte venant de leur part.
Jordan monte dans la chambre que bien entendu ils partagent ensemble et allume l’ordinateur pour y passer un moment tranquille avant le retour de ses frères et surtout faire le point sur l’avancement de leur petite farce qui a débuté sur une demande amusée de leur père que lui a faite son patron.
Toujours partant pour ce genre de plaisanteries dont ils sont passés maîtres, c’est avec un grand sourire commun qu’ils ont été tout de suite d’accord et qu’ils ont écouté attentivement tout ce que leur père pouvait leur apprendre sur le dénommé Florian et ses amis.
Il envoie un mail sur les iphones de ses frères pour les prévenir de ne plus utiliser le prénom de Johan au cas où leur mère leur poserait la question et reçoit quasiment immédiatement un smiley clin d’œil de ses deux frères.
Jordan se désintéresse très vite du PC et va s’allonger sur un des lits pour réfléchir, même ce geste d’en prendre un au hasard lui est naturel et prouve à quel point ils sont raccords, n’ayant absolument rien de personnel et partageant tout jusqu’aux boxers.
D’ailleurs il n’y a qu’une armoire et qu’une commode dans la chambre, les vêtements étant pris le matin au hasard dans la pile ou sur les cintres.
Un bruit dans le couloir lui amène un sourire épanoui, celui d’avoir enfin ses deux frères à ses côtés et l’empressement de ceux-ci à le rejoindre dans la chambre montre combien c’est réciproque, le trio ayant un besoin pour ne pas dire une addiction d’être ensemble après les séparations de la journée.
Très peu de gens même dans le quartier où pourtant ils sont nés, à part ceux qui comme eux y ont toujours vécu savent qu’ils sont trois, s’arrangeant toujours pour qu’au moins un d’entre eux prenne un autre chemin quand ils décident de sortir ou pour une activité en commun.
Chose extrêmement rare sauf en vacances loin de l’endroit où ils habitent et auquel cas ils deviennent vraiment inséparables et profitent à fond de ses périodes qui pour eux valent tous les cadeaux du monde.
Ce n’est pas faute à leurs parents d’avoir tout essayé pourtant, du moins au tout début mais les crises qu’ils faisaient alors les en ont très vite dissuadés pour arriver à ce statu quo dont ils s’amusent à leur tour car souvent sujet à de bonnes parties de fous rires quand ils voient la tête des personnes qui s’y font prendre.
La porte s’ouvre et Johan entre suivi par Jonas, en quelques secondes les lits sont accolés et les trois frères allongés souriant en se tenant la main.
Quelqu’un qui les verrait à ce moment si particulier en comprendrait sûrement beaucoup sur le lien indéfectible qui les unit et n’oserait certainement pas troubler cet instant de sérénité ou le silence n’est qu’à peine perturbé par les respirations sereines de la fratrie.
Jordan et Johan basculent chacun leur tour sur le côté en faisant face à Jonas qui comme bien souvent depuis quelques années se retrouve entre eux, leurs yeux brillent devant le visage épanoui de leur frère qui, et c’est peut-être la seule différence qu’il y ait entre eux, est le plus sensible émotionnellement de la fratrie.
Jordan presse un peu plus fort la main de son frère qu’il n’a pas lâchée, Johan en faisant autant dans une parfaite symbiose.
- On dirait bien que ta rencontre s’est passée encore mieux que prévu, raconte !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (107 / 150) (Paris) (Chez les Novak) (suite)
Jonas pousse un léger soupir marquant combien la rencontre d’avec Florian l’a fortement perturbé émotionnellement.
- Papa était loin du compte quand il nous a décrit Florian, je ne trouve pas mes mots, il est…
- (Johan) Craquant ?
- (Jordan) Magnifique ?
Jonas regarde ses frères avec curiosité.
- Vous le connaissiez déjà ?
- (Jordan) Pas du tout mais s’il est à l’image de son copain Yuan, c’est le premier adjectif qui m’est venu.
- (Johan) Idem pour Thomas.
Jonas les yeux marquant sa stupeur :
- Depuis quand vous parlez comme ça des mecs vous deux ?
- (Johan) Depuis que j’en ai vu un qui le mérite, je n’en suis pas encore remis et vous en seriez au même point si vous aviez été à ma place.
- (Jordan) Pareil pour moi et je pèse mes mots !! Quelle histoire vous ne trouvez pas ?? Apparemment à t’entendre, Florian serait du même acabit ?
- (Jonas) Je n’ai pas encore vu les deux autres mais wouah !! C’est assez déroutant !! Alors comme ça, vous deux aussi vous avez eu un coup de cœur ?
- (Johan avec le sourire) Disons que j’ai été agréablement surpris de cette rencontre.
Jordan termine la phrase.
- Et que je ne m’y attendais certainement pas.
- (Jonas amusé) Et bien !! Vous voilà converti vous aussi Hi ! Hi !
- (Johan) Quand même pas, mais je dois reconnaître que cette rencontre m’a marqué et même si je n’éprouve pas comme toi un goût prononcé pour les garçons, je serais déçu si je ne devais pas le revoir.
Jordan fait un clin d’œil à Johan.
- Je n’aurais pu dire mieux, j’ai rencontré un mec super-cool et d’une gentillesse rare, qui plus est avec un physique à tomber raide dingue. Maintenant c’est juste de l’amitié que j’éprouve déjà pour Yuan et rien de plus, mais j’ai la nette impression qu’on n’en a pas fini avec toi « Jo ».
Jonas a les yeux qui brillent en regardant attentivement ses deux frères, il ne les a jamais entendus parler des garçons comme ils le font en ce moment même et il est troublé par la façon dont ils le font, sachant très bien qu’ils ne sont pas gays comme lui.
Ça risque de vite devenir compliqué car déjà il a flashé grave sur Florian et ses amis ont l’air d’être de la même trempe, ce qui se connaissant n’a pas fini de lui occasionner de forts remous sentimentaux.
Il voit bien que ses frères n’en ont pas fini avec leurs questions et n’auront de cesse d’en savoir plus sur ses sentiments, il est néanmoins sauvé par le gong ou plutôt l’arrivée imprévu de son père qui venant de rentrer vient très certainement aux nouvelles.
« Toc ! Toc ! Toc »
Les garçons se rallongent vite fait sur leurs lits et reprennent un air bien sage.
- Je peux entrer ?
- Bien sûr p’pa !!
La porte s’ouvre et Victor entre dans la chambre, il regarde ses fils avec tendresse et vient s’allonger parmi eux qui aussitôt qu’il leur est apparu, lui ont fait une place pour qu’il les rejoigne.
Victor se cale contre Jonas et attend que ses deux autres fils changent de positions pour venir poser leurs têtes comme ils le font habituellement sur sa poitrine.
Il leur caresse tendrement les cheveux en soupirant de bien être, ses fils tout comme son épouse sont pour lui l’oasis d’amour et de paix qui l’aident à exercer son métier et rechargent ses batteries encore mieux que le meilleur des sommeils réparateurs.
- Alors comment ça a marché ?
- (Jordan) Comme prévu, nous étions justement à en discuter pour la suite.
- Lequel de vous va s’y coller ?
- (Johan amusé) Pas Jonas en tous les cas Hi ! Hi !
- Tiens donc et pourquoi ça ?
Jordan en regardant tendrement son frère.
- Parce qu’il est tombé amoureux de Florian figure toi p’pa Hi ! Hi !
Victor sent son fils se resserrer encore plus contre lui, il se tourne vers lui pour l’embrasser sur le front.
- Et bien !! Il ne manquait plus que ça !! Si vous me racontiez tout ça en détail les garçons !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (108 / 150) (Paris) (Stanislas)
« Jeudi, après la reconstitution »
Maurice est dans son bureau le visage soucieux, un rapport vient de lui parvenir sur les déplacements du faux Luka et il ne voit pas d’un bon œil qu’il se soit rendu précisément à l’endroit où a eu lieu la reconstitution du crime où il est impliqué.
Il comprend malgré tout la curiosité qui a pu le pousser à s’y rendre, à défaut de trouver ça judicieux vis-à-vis de sa couverture actuelle mais par contre ce qu’il trouve bizarre, ce sont ses agissements après coup qui au final donnent à Maurice cet air soucieux et contrarié.
L’équipe en charge de le surveiller discrètement rapporte qu’il s’est mis à suivre un véhicule de la police scientifique jusqu’au poste de police et qu’il a pris des photos des deux inspecteurs qui étaient à bord pendant qu’ils rentraient dans l’immeuble.
Maurice se rassoit à son bureau et prend son téléphone, il compose le numéro de Raymond et lance l’appel.
-…
- C’est Maurice !! J’ai deux hommes dehors près de ton bureau !! Il vous a suivis, il est en ce moment dans la rue sûrement à attendre que toi ou celui qui était avec toi en ressorte.
-…
- Si je le savais !! Prends tes précautions et préviens ton collègue, surtout rappelle-toi qu’il est dangereux et qu’il peut lui passer n’importe quoi par la tête.
-…
- J’espère seulement qu’il fait ça juste par curiosité mais je n’y crois pas trop, j’ai une mauvaise intuition alors faites attention.
-…
Maurice raccroche et soupire, il recompose très vite un nouveau numéro en pianotant nerveusement de son autre main sur le dessus de son bureau.
-…
- Désmaré !! Que fait-il maintenant ?
-…
Maurice se lève d’un bond.
- De quoi !!!
-…
- Surtout pas !! S’il s’apercevait que quelqu’un le cherche, c’en serait fini de notre crédibilité et dieu seul sait ce dont il est capable s’il se sait découvert !!
-…
- Retournez à son appartement, il finira bien par y retourner !! Bravo les gars !! Je vous félicite !! Pour des professionnels vous avez fait fort sur ce coup-là !! Le laissez filer sous votre nez en pleine rue !!
Maurice raccroche sèchement et ses yeux marquent une forte colère quand il rappelle Raymond pour le prévenir, le téléphone sonne jusqu’à tomber sur sa boîte vocale.
- Raymond, c’est Maurice !! Il a échappé à la surveillance de mes hommes !! Reste où tu es avec ton collègue, dès que nous reprenons contact avec lui je te préviendrais mais en attendant pas d’imprudences surtout !!
Maurice claque le combiné sur sa base.
- Hé merde !!
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"Une heure et demie plus tard"
Raymond après avoir enfin pris connaissance du message de Maurice, entre comme une furie dans le bureau de son collègue et ami, celui-ci est vide et il en ressort encore plus vite, à l’accueil il demande au brigadier de service s’il ne l’a pas vu.
- Tu sais où est Rémi ?
- Il vient de sortir, je crois bien qu’il rentrait chez lui.
- Le brigadier voit la pâleur soudaine de Raymond et s’en inquiète aussitôt.
- Ça ne va pas « Ray » ?
Raymond d’une voix éteinte :
- Préviens les collègues !! Je crains que quelqu’un veuille s’en prendre à lui !! Tu sais ce que tu dois faire ?
Le brigadier devient blanc à son tour.
- Je mets tout le monde sur le coup !!
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« Une demi-heure plus tard dans une cave désaffectée »
L’inspecteur Rémi Boullard est allongé sur le sol de béton gelé, son corps déjà tuméfié par les coups violents qu’il vient de recevoir sans discontinuité depuis qu’il y a été jeté les mains et les pieds liés.
Stanislas le regarde en le poussant violemment du pied.
- De toute façon tu es déjà mort, maintenant à toi de choisir si ce sera rapide ou si tu préfères souffrir !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (109 / 150) (Paris) (Stanislas) (fin)
L’inspecteur connaît bien ce ton de voix et sait pertinemment que la menace est réelle, déjà les coups qu’il a reçus l’empêchent de voir son agresseur car ses paupières sont tellement gonflées qu’il ne peut plus ouvrir les yeux.
- Qu’est-ce que vous me voulez !! Je suis inspecteur de police.
- Je sais qui tu es, je veux savoir ce que tu sais sur cette affaire et plus vite tu auras parlé, plus vite ce sera terminé pour toi !!
- Va te faire foutre !!
Un « clic » sinistre suit ses paroles et une énorme douleur le paralyse quand son oreille se détache de sa tête et tombe au sol.
- Aarrhh !!!
- Mauvaise réponse !! Sois raisonnable, tu vois bien que j’irai jusqu’au bout et que tu finiras par tout me dire.
- Mais que me voulez-vous à la fin !!
- Tout ce que vous avez appris sur le cadavre, j’étais à la reconstitution tout à l’heure alors parle !!
- Aarrhh !!
La deuxième oreille vient de rejoindre la première, ce n’est que le début car le quart d’heure qui suit est une vraie boucherie et c’est un Rémi atrocement lacéré, baignant dans son sang et suppliant qui finit par craquer.
- Arrêtez !! Pitié !!
- Dis-moi ce que tu sais et tu ne souffriras plus !!
- Aarrhh !!! Pitié !!! (Dans un souffle) Luka est vivant !!
Stanislas sourit cruellement, il a enfin la confirmation qu’il attendait depuis qu’il avait remarqué le regard dur que Maurice lui avait jeté lors de leur dernier entretien et également les sourcils froncés de colère de l’autre inspecteur quand son regard est tombé sur lui pendant la reconstitution.
Le premier indice lui a été donné alors qu’il quittait le bureau et le visage de Maurice se reflétait sur le carreau de la porte devant lui, Stanislas avait fait comme si de rien n’était mais depuis beaucoup de questions se sont posé à lui et voilà qu’il en a enfin les réponses.
- Où est-il ?
La réponse ne venant pas, il passe la pointe du couteau à cran d’arrêt qui lui sert depuis le début à charcuter sa victime sur la paupière enflée de Rémi et appuie lentement jusqu’à ce que le premier sang jaillisse sous sa lame.
- Je ne le répéterai pas une troisième fois, où est-il ?
- Pitié non !! Il vit avec Raymond !! Je ne sais rien de plus, juste qu’il a une autre identité et que la DST est sur le coup !! Pitié maintenant, laissez-moi !!
- L’adresse ?
Rémi la lui donne dans un souffle, il sait qu’il vient de trahir son ami mais le supplice qu’il endure est trop atroce pour qu’il ait encore le courage nécessaire pour se taire.
Un rire sardonique emplit la cave, Rémi en frémit d’horreur comprenant que sa dernière heure vient de sonner et en est presque soulagé au vu de l’énorme souffrance que lui envoie son corps martyrisé.
- Tu voulais que j’aille me faire foutre ? Ce ne sera toujours pas par toi après que j’en aurai fini, Ha ! Ha ! Ha !
Rémi sent une main lui ouvrir le pantalon et le faire descendre juste assez pour lui mettre le sexe à l’air et une brûlure atroce lui parcourt le corps jusqu’au cerveau quand d’un geste vif Stanislas le lui tranche au raz du pubis.
Le sang gicle au rythme de son cœur jusqu’à ce que celui-ci cesse de battre et que Rémi n’ayant plus la force de hurler et de pleurer de détresse, s’affaisse dans un dernier soupir.
Stanislas est resté jusqu’à la fin, semblant particulièrement apprécié les larmes et les cris de désespoir de sa victime, ce n’est qu’une fois que tout est terminé qu’il nettoie son couteau sur un coin de vêtement rester intacte et sort de la cave en refermant précautionneusement derrière lui, sachant très bien que là où il est, il va sûrement se passer un bon moment avant que quelqu’un ne le trouve.
Une fois de retour dans la rue, il part d’un bon pas tout souriant et en sifflotant, Stanislas passe près du poste de police en faisant un signe de tête de courtoisie au policier posté devant l’entrée qui lui répond d’un sourire.
- Belle journée n’est-ce pas ? Un peu froide !!
- Comme vous dites monsieur l’agent, il fait frisquet !! Bien le bonsoir !
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