02-09-2020, 01:10 PM
2eme ANNÉE avant Pâques : (102 / 150) (Paris) (Rencontres) (suite)
Maintenant que j’arrive près d’eux, mon assurance perd un peu de son ardeur et je me dis qu’aborder quelqu’un comme ça dans la rue surtout à Paris ne doit pas être dans les mœurs, aussi au dernier moment, je bifurque vers la vieille femme qui m’accueille avec un grand sourire.
- Ils ont toujours faim vous savez ?
Je suis surpris par cette entrée en matière.
- Qui donc madame ?
- Mais les pigeons voyons jeune homme !!
- Ah oui bien sûr !! Où avais-je la tête !
- Visiblement ailleurs !!
La grand-mère tend son sac ouvert au petit rouquin charmant qui s’est assis près d’elle.
- Vous voulez leur en donner ?
Je souris en plongeant ma main dans le sac pour en sortir une poignée de miettes de pain, je partage la quantité avec mon autre main et je les tends aux pigeons la paume ouverte, attendant qu’ils viennent s’y nourrir.
« Jonas » voit son geste, y trouvant là l’ouverture qu’il cherchait pour l’aborder et se lève pour venir s’asseoir à côté du garçon, un sourire amusé aux lèvres.
- Ils ne viendront jamais si tu ne le leur lances pas tu sais !
Je tourne ma tête vers lui et souris, l’occasion est trop bonne pour engager la conversation.
- Ah oui vraiment !! Pourquoi donc ?
- Parce qu’ils sont beaucoup trop méfiants, regarde les biens !! Il n’y en a pas un qui n’ait des traces de blessures causées soit par l’homme soit par des véhicules cherchant à les écraser. Du coup ils sont devenus intouchables et beaucoup d’enfants se sont essoufflés en vain à tenter de les attraper.
- Oui mais moi je ne leur veux aucun mal, ils doivent bien le sentir.
- On voit bien que tu n’es pas d’ici toi, pas vrai ?
- Exact !! Mais ça n’empêche que si je les appelle, ils viendront.
- Je te parie que non !!
Je lui fais un clin d’œil qui lui amène le sourire.
- Pari tenu !! Je gagne quoi si tu perds ?
« Jonas » est un instant pris par les yeux d’un vert perçant qui le fixent, jamais il n’a vu un tel regard et un long frisson incontrôlable lui parcourt l’échine, le laissant troubler comme il ne l’a jusqu’à maintenant jamais été.
Florian s’en aperçoit et esquisse un léger sourire, les yeux bleus très clairs du jeune homme lui faisant remonter également une forte impression indéfinissable qui le perturbe plus qu’il ne le voudrait.
Ce moment ne dure qu’une fraction de seconde mais est suffisant pour qu’ils s’en rendent compte et détachent leurs regards pour revenir à leur conversation, chacun des deux garçons préférant remettre à plus tard l’analyse de ce qu’ils viennent de ressentir l’un envers l’autre.
- (« Jonas ») Tu disais ?
- Quoi !! Ah oui le pari !! Je te demandais ce qu’il rapportera au vainqueur ?
- Une tournée au bistrot du coin !! À moins que tu aies une autre idée ?
- Faut voir Hi ! Hi !
Le visage de « Jonas » devient rouge vif.
- De toute façon tu as perdu d’avance.
Nos regards se captent un instant et je reste coi en comprenant enfin ce qu’il m’arrive, ce gars me plaît et ça me tombe dessus sans que je ne puisse rien y faire pour le moment que le constater.
« Jonas » sent la chaleur de son visage et lui aussi comprend que ce qui ne devait être qu’un jeu, prend une tournure dont il ne se serait jamais imaginé et il y a fallu que ce soit sur lui que ça tombe
Un picotement dans ma main me fait revenir aux sens des réalités, je regarde le pigeon qui se nourrit dans ma paume toujours grande ouverte en souriant jusqu’aux oreilles et c’est d’une voix encore marquée par mon trouble de tout à l’heure que je lui fais remarquer qu’il vient de perdre son pari.
- Il ne faut jamais parier avec moi, tu l’apprendras très vite.
Il n’y a pas que « Jonas » qui reste sidéré en observant le manège des oiseaux qui s’approchent maintenant en nombre pour picorer dans les mains ouvertes du garçon ravi de les voir agir ainsi, la vieille femme ainsi que les deux petits garçons qui ont remarqué le manège n’en reviennent pas également.
« Jonas » repense soudainement à la dernière phrase du petit rouquin et un sourire épanoui lui vient alors, les implications du « Tu l’apprendras très vite » lui font ressentir un immense plaisir et il en est presque à lui dévoiler qu’il n’était pas là par hasard.
2eme ANNÉE avant Pâques : (103 / 150) (Paris) (Rencontres) (fin)
Il se retient à temps pour ne pas gâcher la petite farce que son père leur a demandé de jouer sur la demande de son patron et qui a tout de suite trouvé preneur par la fratrie que ce genre d’amusement ne laisse jamais indifférent.
Un des gamins plus hardi que son copain s’approche de Florian.
- Tu crois qu’on peut les caresser ?
- Si tu y vas doucement il n’y a pas de problèmes.
J’attrape un des oiseaux qui ne marque aucune frayeur à mon geste, lentement je passe un doigt sous son cou et le grattouille, lui déclenchant un roucoulement de satisfaction.
« Rou-roouu !! Rou-roouu !! »
- Il aime ça, tu vois ? À toi maintenant, surtout pas de gestes brusques sinon tu vas l’effrayer.
Je laisse un moment le garçonnet bientôt suivit par son camarade caresser le pigeon avant de le reposer au sol pour qu’il rejoigne ses congénères, je me tourne ensuite vers le grand jeune homme au physique qui me rappelle par beaucoup de points mon « Thom Thom » ne serait-ce ses cheveux roux en épis dressés sur sa tête semblables aux miens et je me fais la remarque qu’il devrait également beaucoup plaire à mes amis si je le leur présentais.
De toute façon l’envie de le revoir est trop forte pour que je le laisse partir sans savoir si pour lui c’est pareil et l’idée me vient alors d’utiliser le gage qu’il me doit pour qu’on se revoie.
- Bon !! Sois beau joueur et reconnais que tu as perdu Hi ! Hi !
- (« Jonas » sourit) Allons boire ce verre alors, je te le paye volontiers.
- Tss ! Tss ! Ne crois pas t’en tirer à si bon compte mon gaillard !
« Jonas » sent une nouvelle fois la chaleur envahir ses joues et voit bien que le garçon en face de lui s’en amuse beaucoup.
- Dis-moi ce que tu veux que je fasse alors !
- Déjà me dire ton nom après on verra pour la suite.
- Jo..han !
- Moi c’est Florian et si je peux te parler franchement sans que tu imploses Hi ! Hi ! Je t’avouerai que j’aimerais vraiment qu’on se revoie, ne prends pas ça pour une demande en mariage surtout Hi ! Hi !
- Ah non !! Mince alors !! Moi qui croyais Hi ! Hi !
J’entre dans son jeu amusé mais aussi pour le pousser plus avant dans ses retranchements et voir si l’amitié que je ressens pour lui est réciproque.
- Je ne ferme pas la porte, mais il va te falloir jouer serrer pour me mettre dans ton lit.
« Jonas » s’empourpre de plus en plus mais ne lâche pas pour autant ce qu’il prend à juste titre pour de la taquinerie de la part de celui qu’il considère déjà comme un ami.
- Méfie-toi quand même, je pourrais te prendre au mot ! Tu ne me connais pas encore !
- (J’éclate de rire) Tu voudrais te faire passer pour un grand baratineur alors que tu piques ton bol à la moindre allusion Hi ! Hi ! Bon !! Sérieux !! J’aimerais vraiment qu’on reste en contact, je suis à Paris une semaine par mois et j’habite avec des amis qui devraient également te plaire, nous sommes une petite bande et j’ai envie que tu en fasses partie si bien sûr tu es OK.
- Ça pourrait se faire !! En plus tu es le premier mec qui attrape les pigeons que je connais et je suis presque sûr que tu es capable de m’étonner encore.
- Tu ne crois pas si bien dire Hi ! Hi ! Attends de voir ce dont je suis capable, si tu veux je te donne l’adresse et tu viens passer une soirée avec nous histoire de faire connaissance avec mes potes. Disons vendredi ou samedi après le taf vers vingt heures, ça te va ?
- OK pour samedi !! Mais dis-moi Florian ? Tu as quel âge ?
- Dix-huit ans !! Pourquoi tu me demandes ça ?
- Tu viens de me dire que tu travaillais c’est pour ça.
- En fait je suis étudiant en médecine et mes potes sont ou à la fac, ou en formations en alternance et toi ?
- Dix-sept et demi !! Je passe mon bac en juin.
Je le regarde amusé.
- Ouah !! Me voilà pote avec un môme !! J’y crois pas !!
- N’exagère pas quand même Florian, de nous deux je ne sais pas qui est celui qui fait le plus gamin Hi ! Hi ! Donne-moi ton zéro six pour que je te confirme pour samedi.
Je le lui donne et il le rentre direct dans son portable, il envoie un appel pour que j’aie le sien et nous nous quittons non sans nous retourner plusieurs fois pour nous faire des petits signes d’au revoir de la main.
2eme ANNÉE avant Pâques : (104 / 150) (Paris) (Raymond et Luka)
« Jeudi quatorze heures, bord de Seine »
- C’est là que vous avez trouvé la victime ?
- Oui inspecteur !! Je promenais mon chien comme tous les soirs avant d’aller me coucher quand je l’ai vu renifler quelque chose et quand je me suis approché, j’ai trouvé ce pauvre homme baignant dans son sang. J’ai tout de suite appelé la police en le croyant mort, c’était horrible inspecteur !! J’en rêve toujours la nuit vous savez !! J’espère que vous attraperez celui qui a fait une chose pareille, c’est un grand malade croyez-moi !
La juge s’approche d’eux, la reconstitution des faits qu’elle a demandé n’a rien apporté de nouveau au dossier si ce n’est de mettre en place une télésurveillance pour pouvoir après coup analyser un à un les identités des curieux qui se pressent autour d’eux et dont elle a un faible espoir d’y découvrir un suspect potentiel ayant été attiré par l’annonce de la reconstitution parue dans les divers journaux et chaînes d’actualités régionales à cette fin.
- Vous ne vous souvenez de rien d’autre ? Un véhicule ou quelque chose d’inhabituel ?
- Non madame la juge, j’étais trop horrifié par la vue de cet homme pour avoir l’esprit clair vous comprenez ?
- Bien sûr !! Je ne vous fais aucun reproche, c’est une réaction parfaitement naturelle.
- A-t-on pu le sauver ?
- Hélas non !! Il n’a pas survécu à ses opérations et n’a jamais repris connaissance, nous ignorons toujours son identité.
- (Raymond) En avez-vous terminé madame ?
- Oui inspecteur !! Vous pouvez libérer la zone.
Raymond fait signe à son collègue qu’il peut se relever et donne ses instructions pour le repli des forces de l’ordre, son regard parcourt rapidement le visage des curieux attroupés autour d’eux et son front se crispe un bref instant en apercevant celui dont l’image depuis qu’il connaît son identité, est gravé à jamais dans sa mémoire.
Constaté que celui qui se fait toujours passer pour Luka soit présent ne l’étonne qu’à moitié, comprenant très bien qu’il cherche lui aussi à savoir où en est la police et s’il peut encore garder sa fausse identité en toute impunité, c’est sans doute le cas puisque ses lèvres esquissent un bref sourire de satisfaction avant qu’il se recule tranquillement et quitte les lieux de la reconstitution du crime.
Raymond ne sait pas à quel point il se trompe sur l’interprétation du sourire sur les lèvres de l’espion, il se retient avec difficulté de lui courir après et de le massacrer comme il en rêve chaque nuit depuis que lui a été confié cette affaire, la vision soudaine de Luka couvert de bandelettes dans son lit d’hôpital le fait frissonner.
La berge se vide enfin et c’est toujours avec une colère sourde qu’il monte dans le véhicule sous le regard condescendant de son collègue et ami, déjà à l’attendre au volant.
- Il était là ?
- Oui !! Tu te rends compte du fumier que c’est !! Se montrer en plein jour sur le lieu où il a charcuté sa victime.
- Pauvre garçon !! Ça doit être horrible comme situation, tu imagines un peu !! Tu te promènes tranquillement et tu te retrouves entre les mains d’un assassin de la pire espèce qui ne te connais même pas et qui fait ça juste pour se donner une identité.
- Il mériterait le même sort crois-moi !!
Son collègue est inquiet du ton qu’il a pris.
- Tu ne vas pas faire le con !!
- Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en manque, j’attends juste d’avoir le top pour pouvoir le serrer et il y aura intérêt à ce que je ne sois pas seul ce jour-là.
- Pense à ton petit copain, Raymond !! Il a besoin de toi et ça devrait te donner à réfléchir.
- Tu crois que je ne le sais pas ? C’est justement pour ça que j’arrive à me retenir.
L’homme tourne un instant la tête en souriant.
- Tu tiens beaucoup à lui pas vrai ?
Le visage de Raymond se radoucit soudainement.
- Tu ne peux même pas imaginer à quel point !!
- Et lui ?
Raymond sourit :
- Tu n’auras qu’à lui demander, tu n’oublies pas notre invitation de samedi soir.
***/***
« Jeudi quelques heures plus tard »
Luka sort de la fac et se dirige rapidement vers la gare du RER tout près du campus, il a toujours une pointe d’appréhension pendant ce bref trajet et fait toujours en sorte qu’il soit le plus rapide possible, s’imaginant poursuivit par celui qui l’a déjà laissé une fois pour mort et qui viendrait terminer son sinistre travail.
Quelques-uns de ses nouveaux camarades de cours lui en ont déjà fait la remarque et cherchaient à comprendre pourquoi il ne restait jamais avec eux pour prendre un pot ou tout simplement taper la discute comme eux aiment le faire après une journée à bûcher sur des cours bien souvent insipides.
L’excuse qu’il donne à chaque fois a quand même un grand fond de vérité, quand il leur répond qu’il est pressé de retrouver l’amour de sa vie et qu’il voit leurs sourires et pour certaines une légère marque de déception ayant eu ou ayant encore des vues sur ce jeune garçon des plus plaisant et déjà amoureux, envieuses de celle qui a eu la chance de lui mettre le grappin dessus.
Il en est là dans ses pensées quand quelque chose de dur vient s’appuyer fortement au niveau de ses reins et l’amène dans une frayeur sans nom.
Une ombre le recouvre, une voix sourde au fort accent de l’Est lui souffle à l’oreille :
- Avance tout droit et surtout ne t’avise pas à tenter quoi que ce soit, c’est bien compris !!!
2eme ANNÉE avant Pâques : (105 / 150) (Paris) (Raymond et Luka) (suite)
- (Luka en tremblant) Qu’est-ce que vous me voulez ??
La voix change de ton et devient soudainement rieuse en même temps qu’une main vient se plaquer sur ses fesses assez virilement.
- Je voulais juste tâter le matos pour savoir ce que ressent le frangin avec un cul pareil sous la main Hi ! Hi !
Luka reconnaît la voix et un énorme sentiment de soulagement le libère soudainement de sa peur en le laissant les jambes flageolantes, Patrick le rattrape juste à temps avant qu’il ne trébuche et comprend alors que sa plaisanterie n’était pas du meilleur goût, ayant tout simplement complètement oublié ce qu’a vécu récemment son jeune beau-frère.
- Excuse-moi, je voulais juste plaisanter un peu. Je sais !! C’était nul !!
Luka retrouve ses esprits et repousse assez sèchement l’aide de Patrick.
- Mais quel âge tu as !!! Ça ne va pas dis !! J’ai cru que j’allais encore une fois me faire poignarder en pleine rue !!
- Je me suis excusé, qu’est-ce que tu veux de plus.
- (Luka) Tourne toi pour voir ?
Patrick étonné fait un demi-tour en gardant la tête dirigée vers son beau-frère.
- Comme ça ? J’ai un truc qui ne va pas dans le dos ?
Luka esquisse un début de sourire narquois en lui plaquant à son tour une main aux fesses et en le pelotant outrageusement en pleine rue.
- Hum !! Pas mal !! C’est bien ferme là où il faut, ça tient de famille on dirait.
- Hé !!!! Vas-y ne te gêne pas surtout !!
- Comme tu le dis si bien, je tâte le matos pour faire la comparaison.
Patrick aperçoit plusieurs personnes les regardant amusées.
- Je vais me taper une sacrée réputation maintenant.
- Tiens donc !!! Et pour moi ce n’était peut-être pas pareil tout à l’heure ? Bon !! Tu étais venu pour quoi au juste ?
- Te faire un petit coucou, j’étais dans le coin et comme j’avais terminé mon boulot pour aujourd’hui…
- Tu t’es dit, tiens !! Si j’allais foutre la trouille à Luka ?
Patrick sursaute et regarde autour de lui pour vérifier si quelqu’un a entendu ses paroles.
- T’es dingue ou quoi !! (À voix basse) N’oublie pas ta couverture !!
Luka blêmit et jette un œil rapide vers les quelques personnes qui auraient pu l’entendre, apparemment ils n’ont pas fait spécialement attention à leur conversation et rien n’indique que l’un d’entre eux s’est aperçu de son écart de langage.
- C’est toi aussi à venir comme ça derrière mon dos !!
- On oublie tu veux bien ? Allez !! J’ai ma voiture pas loin, je te ramène ? Ça me permettra de voir un peu le frangin par la même occasion, il ne passe plus si souvent maintenant qu’il n’est plus seul.
- Vous pouvez aussi venir nous voir.
- Je le sais bien mais les habitudes sont ce qu’elles sont, allons-y !! Je commence à me les peler.
- Oh !! Les pauvres chéries !! Ce serait dommage quand même Hi ! Hi !
Patrick lui envoie une bonne bourrade dans le dos.
- C’est ça !! Continue ton cirque, d’ailleurs ça me fait penser que je me suis toujours demandé ce que ça faisait avec un mec ! Ça doit faire bizarre, non ?
- Sûrement pas plus qu’avec une fille, tu n’as qu’à essayer toi qui aimes tant les comparaisons.
- Va falloir que j’en parle au frangin alors.
- Je ne vois pas le rapport avec Raymond ?
- Comment ça, tu ne vois pas le rapport ?? Je ne vais quand même pas me taper son mec sans sa permission.
Luka se fige et tourne la tête pour voir aussitôt le regard rieur de Patrick et comprendre qu’il est encore en train de le mettre en boîte.
- Pfff !!! Et tu crois être drôle en plus !! Méfie-toi que ce ne soit pas moi qui veuille tester le petit frère, surtout après ce que j’ai eu sous la main !! Hum !! Ne va surtout pas me donner des idées.
C’est au tour de Patrick de rester figé comme un imbécile en pleine rue, Luka rigole intérieurement en attendant devant la portière de la voiture et en rajoute une couche pour bien lui mettre les boules.
- Bon, tu viens ?? Avec un peu de chance nous aurons le temps d’un gros câlin avant que ton frère rentre à la maison.
Patrick monte côté chauffeur visiblement pas dans son assiette et c’est un peu plus loin quand il s’arrête à un stop, qu’il tourne la tête vers Luka, de toute évidence mal à l’aise.
- Je disais ça pour plaisanter tu sais ?
Luka éclate de rire.
- Moi aussi patate Hi ! Hi !
Maintenant que j’arrive près d’eux, mon assurance perd un peu de son ardeur et je me dis qu’aborder quelqu’un comme ça dans la rue surtout à Paris ne doit pas être dans les mœurs, aussi au dernier moment, je bifurque vers la vieille femme qui m’accueille avec un grand sourire.
- Ils ont toujours faim vous savez ?
Je suis surpris par cette entrée en matière.
- Qui donc madame ?
- Mais les pigeons voyons jeune homme !!
- Ah oui bien sûr !! Où avais-je la tête !
- Visiblement ailleurs !!
La grand-mère tend son sac ouvert au petit rouquin charmant qui s’est assis près d’elle.
- Vous voulez leur en donner ?
Je souris en plongeant ma main dans le sac pour en sortir une poignée de miettes de pain, je partage la quantité avec mon autre main et je les tends aux pigeons la paume ouverte, attendant qu’ils viennent s’y nourrir.
« Jonas » voit son geste, y trouvant là l’ouverture qu’il cherchait pour l’aborder et se lève pour venir s’asseoir à côté du garçon, un sourire amusé aux lèvres.
- Ils ne viendront jamais si tu ne le leur lances pas tu sais !
Je tourne ma tête vers lui et souris, l’occasion est trop bonne pour engager la conversation.
- Ah oui vraiment !! Pourquoi donc ?
- Parce qu’ils sont beaucoup trop méfiants, regarde les biens !! Il n’y en a pas un qui n’ait des traces de blessures causées soit par l’homme soit par des véhicules cherchant à les écraser. Du coup ils sont devenus intouchables et beaucoup d’enfants se sont essoufflés en vain à tenter de les attraper.
- Oui mais moi je ne leur veux aucun mal, ils doivent bien le sentir.
- On voit bien que tu n’es pas d’ici toi, pas vrai ?
- Exact !! Mais ça n’empêche que si je les appelle, ils viendront.
- Je te parie que non !!
Je lui fais un clin d’œil qui lui amène le sourire.
- Pari tenu !! Je gagne quoi si tu perds ?
« Jonas » est un instant pris par les yeux d’un vert perçant qui le fixent, jamais il n’a vu un tel regard et un long frisson incontrôlable lui parcourt l’échine, le laissant troubler comme il ne l’a jusqu’à maintenant jamais été.
Florian s’en aperçoit et esquisse un léger sourire, les yeux bleus très clairs du jeune homme lui faisant remonter également une forte impression indéfinissable qui le perturbe plus qu’il ne le voudrait.
Ce moment ne dure qu’une fraction de seconde mais est suffisant pour qu’ils s’en rendent compte et détachent leurs regards pour revenir à leur conversation, chacun des deux garçons préférant remettre à plus tard l’analyse de ce qu’ils viennent de ressentir l’un envers l’autre.
- (« Jonas ») Tu disais ?
- Quoi !! Ah oui le pari !! Je te demandais ce qu’il rapportera au vainqueur ?
- Une tournée au bistrot du coin !! À moins que tu aies une autre idée ?
- Faut voir Hi ! Hi !
Le visage de « Jonas » devient rouge vif.
- De toute façon tu as perdu d’avance.
Nos regards se captent un instant et je reste coi en comprenant enfin ce qu’il m’arrive, ce gars me plaît et ça me tombe dessus sans que je ne puisse rien y faire pour le moment que le constater.
« Jonas » sent la chaleur de son visage et lui aussi comprend que ce qui ne devait être qu’un jeu, prend une tournure dont il ne se serait jamais imaginé et il y a fallu que ce soit sur lui que ça tombe
Un picotement dans ma main me fait revenir aux sens des réalités, je regarde le pigeon qui se nourrit dans ma paume toujours grande ouverte en souriant jusqu’aux oreilles et c’est d’une voix encore marquée par mon trouble de tout à l’heure que je lui fais remarquer qu’il vient de perdre son pari.
- Il ne faut jamais parier avec moi, tu l’apprendras très vite.
Il n’y a pas que « Jonas » qui reste sidéré en observant le manège des oiseaux qui s’approchent maintenant en nombre pour picorer dans les mains ouvertes du garçon ravi de les voir agir ainsi, la vieille femme ainsi que les deux petits garçons qui ont remarqué le manège n’en reviennent pas également.
« Jonas » repense soudainement à la dernière phrase du petit rouquin et un sourire épanoui lui vient alors, les implications du « Tu l’apprendras très vite » lui font ressentir un immense plaisir et il en est presque à lui dévoiler qu’il n’était pas là par hasard.
2eme ANNÉE avant Pâques : (103 / 150) (Paris) (Rencontres) (fin)
Il se retient à temps pour ne pas gâcher la petite farce que son père leur a demandé de jouer sur la demande de son patron et qui a tout de suite trouvé preneur par la fratrie que ce genre d’amusement ne laisse jamais indifférent.
Un des gamins plus hardi que son copain s’approche de Florian.
- Tu crois qu’on peut les caresser ?
- Si tu y vas doucement il n’y a pas de problèmes.
J’attrape un des oiseaux qui ne marque aucune frayeur à mon geste, lentement je passe un doigt sous son cou et le grattouille, lui déclenchant un roucoulement de satisfaction.
« Rou-roouu !! Rou-roouu !! »
- Il aime ça, tu vois ? À toi maintenant, surtout pas de gestes brusques sinon tu vas l’effrayer.
Je laisse un moment le garçonnet bientôt suivit par son camarade caresser le pigeon avant de le reposer au sol pour qu’il rejoigne ses congénères, je me tourne ensuite vers le grand jeune homme au physique qui me rappelle par beaucoup de points mon « Thom Thom » ne serait-ce ses cheveux roux en épis dressés sur sa tête semblables aux miens et je me fais la remarque qu’il devrait également beaucoup plaire à mes amis si je le leur présentais.
De toute façon l’envie de le revoir est trop forte pour que je le laisse partir sans savoir si pour lui c’est pareil et l’idée me vient alors d’utiliser le gage qu’il me doit pour qu’on se revoie.
- Bon !! Sois beau joueur et reconnais que tu as perdu Hi ! Hi !
- (« Jonas » sourit) Allons boire ce verre alors, je te le paye volontiers.
- Tss ! Tss ! Ne crois pas t’en tirer à si bon compte mon gaillard !
« Jonas » sent une nouvelle fois la chaleur envahir ses joues et voit bien que le garçon en face de lui s’en amuse beaucoup.
- Dis-moi ce que tu veux que je fasse alors !
- Déjà me dire ton nom après on verra pour la suite.
- Jo..han !
- Moi c’est Florian et si je peux te parler franchement sans que tu imploses Hi ! Hi ! Je t’avouerai que j’aimerais vraiment qu’on se revoie, ne prends pas ça pour une demande en mariage surtout Hi ! Hi !
- Ah non !! Mince alors !! Moi qui croyais Hi ! Hi !
J’entre dans son jeu amusé mais aussi pour le pousser plus avant dans ses retranchements et voir si l’amitié que je ressens pour lui est réciproque.
- Je ne ferme pas la porte, mais il va te falloir jouer serrer pour me mettre dans ton lit.
« Jonas » s’empourpre de plus en plus mais ne lâche pas pour autant ce qu’il prend à juste titre pour de la taquinerie de la part de celui qu’il considère déjà comme un ami.
- Méfie-toi quand même, je pourrais te prendre au mot ! Tu ne me connais pas encore !
- (J’éclate de rire) Tu voudrais te faire passer pour un grand baratineur alors que tu piques ton bol à la moindre allusion Hi ! Hi ! Bon !! Sérieux !! J’aimerais vraiment qu’on reste en contact, je suis à Paris une semaine par mois et j’habite avec des amis qui devraient également te plaire, nous sommes une petite bande et j’ai envie que tu en fasses partie si bien sûr tu es OK.
- Ça pourrait se faire !! En plus tu es le premier mec qui attrape les pigeons que je connais et je suis presque sûr que tu es capable de m’étonner encore.
- Tu ne crois pas si bien dire Hi ! Hi ! Attends de voir ce dont je suis capable, si tu veux je te donne l’adresse et tu viens passer une soirée avec nous histoire de faire connaissance avec mes potes. Disons vendredi ou samedi après le taf vers vingt heures, ça te va ?
- OK pour samedi !! Mais dis-moi Florian ? Tu as quel âge ?
- Dix-huit ans !! Pourquoi tu me demandes ça ?
- Tu viens de me dire que tu travaillais c’est pour ça.
- En fait je suis étudiant en médecine et mes potes sont ou à la fac, ou en formations en alternance et toi ?
- Dix-sept et demi !! Je passe mon bac en juin.
Je le regarde amusé.
- Ouah !! Me voilà pote avec un môme !! J’y crois pas !!
- N’exagère pas quand même Florian, de nous deux je ne sais pas qui est celui qui fait le plus gamin Hi ! Hi ! Donne-moi ton zéro six pour que je te confirme pour samedi.
Je le lui donne et il le rentre direct dans son portable, il envoie un appel pour que j’aie le sien et nous nous quittons non sans nous retourner plusieurs fois pour nous faire des petits signes d’au revoir de la main.
2eme ANNÉE avant Pâques : (104 / 150) (Paris) (Raymond et Luka)
« Jeudi quatorze heures, bord de Seine »
- C’est là que vous avez trouvé la victime ?
- Oui inspecteur !! Je promenais mon chien comme tous les soirs avant d’aller me coucher quand je l’ai vu renifler quelque chose et quand je me suis approché, j’ai trouvé ce pauvre homme baignant dans son sang. J’ai tout de suite appelé la police en le croyant mort, c’était horrible inspecteur !! J’en rêve toujours la nuit vous savez !! J’espère que vous attraperez celui qui a fait une chose pareille, c’est un grand malade croyez-moi !
La juge s’approche d’eux, la reconstitution des faits qu’elle a demandé n’a rien apporté de nouveau au dossier si ce n’est de mettre en place une télésurveillance pour pouvoir après coup analyser un à un les identités des curieux qui se pressent autour d’eux et dont elle a un faible espoir d’y découvrir un suspect potentiel ayant été attiré par l’annonce de la reconstitution parue dans les divers journaux et chaînes d’actualités régionales à cette fin.
- Vous ne vous souvenez de rien d’autre ? Un véhicule ou quelque chose d’inhabituel ?
- Non madame la juge, j’étais trop horrifié par la vue de cet homme pour avoir l’esprit clair vous comprenez ?
- Bien sûr !! Je ne vous fais aucun reproche, c’est une réaction parfaitement naturelle.
- A-t-on pu le sauver ?
- Hélas non !! Il n’a pas survécu à ses opérations et n’a jamais repris connaissance, nous ignorons toujours son identité.
- (Raymond) En avez-vous terminé madame ?
- Oui inspecteur !! Vous pouvez libérer la zone.
Raymond fait signe à son collègue qu’il peut se relever et donne ses instructions pour le repli des forces de l’ordre, son regard parcourt rapidement le visage des curieux attroupés autour d’eux et son front se crispe un bref instant en apercevant celui dont l’image depuis qu’il connaît son identité, est gravé à jamais dans sa mémoire.
Constaté que celui qui se fait toujours passer pour Luka soit présent ne l’étonne qu’à moitié, comprenant très bien qu’il cherche lui aussi à savoir où en est la police et s’il peut encore garder sa fausse identité en toute impunité, c’est sans doute le cas puisque ses lèvres esquissent un bref sourire de satisfaction avant qu’il se recule tranquillement et quitte les lieux de la reconstitution du crime.
Raymond ne sait pas à quel point il se trompe sur l’interprétation du sourire sur les lèvres de l’espion, il se retient avec difficulté de lui courir après et de le massacrer comme il en rêve chaque nuit depuis que lui a été confié cette affaire, la vision soudaine de Luka couvert de bandelettes dans son lit d’hôpital le fait frissonner.
La berge se vide enfin et c’est toujours avec une colère sourde qu’il monte dans le véhicule sous le regard condescendant de son collègue et ami, déjà à l’attendre au volant.
- Il était là ?
- Oui !! Tu te rends compte du fumier que c’est !! Se montrer en plein jour sur le lieu où il a charcuté sa victime.
- Pauvre garçon !! Ça doit être horrible comme situation, tu imagines un peu !! Tu te promènes tranquillement et tu te retrouves entre les mains d’un assassin de la pire espèce qui ne te connais même pas et qui fait ça juste pour se donner une identité.
- Il mériterait le même sort crois-moi !!
Son collègue est inquiet du ton qu’il a pris.
- Tu ne vas pas faire le con !!
- Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en manque, j’attends juste d’avoir le top pour pouvoir le serrer et il y aura intérêt à ce que je ne sois pas seul ce jour-là.
- Pense à ton petit copain, Raymond !! Il a besoin de toi et ça devrait te donner à réfléchir.
- Tu crois que je ne le sais pas ? C’est justement pour ça que j’arrive à me retenir.
L’homme tourne un instant la tête en souriant.
- Tu tiens beaucoup à lui pas vrai ?
Le visage de Raymond se radoucit soudainement.
- Tu ne peux même pas imaginer à quel point !!
- Et lui ?
Raymond sourit :
- Tu n’auras qu’à lui demander, tu n’oublies pas notre invitation de samedi soir.
***/***
« Jeudi quelques heures plus tard »
Luka sort de la fac et se dirige rapidement vers la gare du RER tout près du campus, il a toujours une pointe d’appréhension pendant ce bref trajet et fait toujours en sorte qu’il soit le plus rapide possible, s’imaginant poursuivit par celui qui l’a déjà laissé une fois pour mort et qui viendrait terminer son sinistre travail.
Quelques-uns de ses nouveaux camarades de cours lui en ont déjà fait la remarque et cherchaient à comprendre pourquoi il ne restait jamais avec eux pour prendre un pot ou tout simplement taper la discute comme eux aiment le faire après une journée à bûcher sur des cours bien souvent insipides.
L’excuse qu’il donne à chaque fois a quand même un grand fond de vérité, quand il leur répond qu’il est pressé de retrouver l’amour de sa vie et qu’il voit leurs sourires et pour certaines une légère marque de déception ayant eu ou ayant encore des vues sur ce jeune garçon des plus plaisant et déjà amoureux, envieuses de celle qui a eu la chance de lui mettre le grappin dessus.
Il en est là dans ses pensées quand quelque chose de dur vient s’appuyer fortement au niveau de ses reins et l’amène dans une frayeur sans nom.
Une ombre le recouvre, une voix sourde au fort accent de l’Est lui souffle à l’oreille :
- Avance tout droit et surtout ne t’avise pas à tenter quoi que ce soit, c’est bien compris !!!
2eme ANNÉE avant Pâques : (105 / 150) (Paris) (Raymond et Luka) (suite)
- (Luka en tremblant) Qu’est-ce que vous me voulez ??
La voix change de ton et devient soudainement rieuse en même temps qu’une main vient se plaquer sur ses fesses assez virilement.
- Je voulais juste tâter le matos pour savoir ce que ressent le frangin avec un cul pareil sous la main Hi ! Hi !
Luka reconnaît la voix et un énorme sentiment de soulagement le libère soudainement de sa peur en le laissant les jambes flageolantes, Patrick le rattrape juste à temps avant qu’il ne trébuche et comprend alors que sa plaisanterie n’était pas du meilleur goût, ayant tout simplement complètement oublié ce qu’a vécu récemment son jeune beau-frère.
- Excuse-moi, je voulais juste plaisanter un peu. Je sais !! C’était nul !!
Luka retrouve ses esprits et repousse assez sèchement l’aide de Patrick.
- Mais quel âge tu as !!! Ça ne va pas dis !! J’ai cru que j’allais encore une fois me faire poignarder en pleine rue !!
- Je me suis excusé, qu’est-ce que tu veux de plus.
- (Luka) Tourne toi pour voir ?
Patrick étonné fait un demi-tour en gardant la tête dirigée vers son beau-frère.
- Comme ça ? J’ai un truc qui ne va pas dans le dos ?
Luka esquisse un début de sourire narquois en lui plaquant à son tour une main aux fesses et en le pelotant outrageusement en pleine rue.
- Hum !! Pas mal !! C’est bien ferme là où il faut, ça tient de famille on dirait.
- Hé !!!! Vas-y ne te gêne pas surtout !!
- Comme tu le dis si bien, je tâte le matos pour faire la comparaison.
Patrick aperçoit plusieurs personnes les regardant amusées.
- Je vais me taper une sacrée réputation maintenant.
- Tiens donc !!! Et pour moi ce n’était peut-être pas pareil tout à l’heure ? Bon !! Tu étais venu pour quoi au juste ?
- Te faire un petit coucou, j’étais dans le coin et comme j’avais terminé mon boulot pour aujourd’hui…
- Tu t’es dit, tiens !! Si j’allais foutre la trouille à Luka ?
Patrick sursaute et regarde autour de lui pour vérifier si quelqu’un a entendu ses paroles.
- T’es dingue ou quoi !! (À voix basse) N’oublie pas ta couverture !!
Luka blêmit et jette un œil rapide vers les quelques personnes qui auraient pu l’entendre, apparemment ils n’ont pas fait spécialement attention à leur conversation et rien n’indique que l’un d’entre eux s’est aperçu de son écart de langage.
- C’est toi aussi à venir comme ça derrière mon dos !!
- On oublie tu veux bien ? Allez !! J’ai ma voiture pas loin, je te ramène ? Ça me permettra de voir un peu le frangin par la même occasion, il ne passe plus si souvent maintenant qu’il n’est plus seul.
- Vous pouvez aussi venir nous voir.
- Je le sais bien mais les habitudes sont ce qu’elles sont, allons-y !! Je commence à me les peler.
- Oh !! Les pauvres chéries !! Ce serait dommage quand même Hi ! Hi !
Patrick lui envoie une bonne bourrade dans le dos.
- C’est ça !! Continue ton cirque, d’ailleurs ça me fait penser que je me suis toujours demandé ce que ça faisait avec un mec ! Ça doit faire bizarre, non ?
- Sûrement pas plus qu’avec une fille, tu n’as qu’à essayer toi qui aimes tant les comparaisons.
- Va falloir que j’en parle au frangin alors.
- Je ne vois pas le rapport avec Raymond ?
- Comment ça, tu ne vois pas le rapport ?? Je ne vais quand même pas me taper son mec sans sa permission.
Luka se fige et tourne la tête pour voir aussitôt le regard rieur de Patrick et comprendre qu’il est encore en train de le mettre en boîte.
- Pfff !!! Et tu crois être drôle en plus !! Méfie-toi que ce ne soit pas moi qui veuille tester le petit frère, surtout après ce que j’ai eu sous la main !! Hum !! Ne va surtout pas me donner des idées.
C’est au tour de Patrick de rester figé comme un imbécile en pleine rue, Luka rigole intérieurement en attendant devant la portière de la voiture et en rajoute une couche pour bien lui mettre les boules.
- Bon, tu viens ?? Avec un peu de chance nous aurons le temps d’un gros câlin avant que ton frère rentre à la maison.
Patrick monte côté chauffeur visiblement pas dans son assiette et c’est un peu plus loin quand il s’arrête à un stop, qu’il tourne la tête vers Luka, de toute évidence mal à l’aise.
- Je disais ça pour plaisanter tu sais ?
Luka éclate de rire.
- Moi aussi patate Hi ! Hi !
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