02-09-2020, 12:55 PM
2eme ANNÉE avant Pâques : (82 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (Le lieutenant de gendarmerie) (suite)
Arrivé en chirurgie, je le laisse un instant en salle d’attente pour vérifier que tout se met bien en place et je retrouve avec plaisir mon équipe au complet, sourires aux lèvres près du chef de service qui visiblement est dans de meilleure disposition envers moi que la semaine passée ici en décembre.
- (Le commandant Hartshum) Revoilà l’enfant prodige !!
- Heureux de vous revoir également monsieur !
- Alain !! Puisque tu ne veux pas m’appeler par mon grade, ce sera mieux que monsieur pour nos futures relations dans le service.
- (Amusé) C’est que j’ai déjà quelqu’un tu sais ?
- Je vois que notre jeune rouquin est à fond dans l’humour ce matin !! Enfin !! Il va bien falloir que je m’y fasse, tu as réservé un bloc à ce que j’ai appris ?
- En effet !! Je m’excuse car ce n’était pas prévu et j’avais l’intention de t’en parler, mais j’avais promis à cette personne de m’occuper de lui à mon retour ici et il a pris mes paroles à la lettre.
- C’est grave ?
- Un nodule cancéreux derrière l’oreille, je n’en ai pas pour longtemps et je ne me sentais pas à le faire revenir plus tard, il est déjà assez anxieux comme ça.
- Qui n’y serait pas à moins !! Tu restes après ça ? J’aurai sans doute besoin de tes services encore ce matin.
- Pas de problèmes, je suis ici aussi pour ça tu le sais bien.
- Bien !! Dans ce cas, je te laisse à ton travail. Tu n’auras qu’à passer à mon bureau quand tu en auras terminé avec ton patient.
Il repart aussitôt, n’attendant aucune réponse de ma part. J’embrasse mes amis et nous allons tous dans une salle réservée où je prends connaissance du dossier pendant que les autres prennent un café et discutent tranquillement le bout de gras en attendant que je revienne vers eux.
À la lecture du rapport médical et après avoir visionné les radios, c’est avec étonnement que je constate la rapidité qu’a eue la tumeur à se développer.
Au vu des clichés, elle a bien grossi d’un tiers depuis que je l’ai détecté et si je veux qu’il ressorte comme promis le jour même, il va me falloir très certainement « aidé » à la guérison.
Je sors un instant de la pièce pour me diriger vers la pharmacie de l’étage où j’y prends un flacon neuf de Bétadine dans lequel j’envoie quelques filets de salive, ensuite je le mets dans la poche de ma blouse après l’avoir refermé avec soin.
Je passe ensuite directement au bloc opératoire où j’y dépose le flacon en remplacement de celui qui y est déjà et que je fais disparaître au fond d’une des poubelles après en avoir vidé le contenu dans le lavabo.
De retour dans la salle où l’équipe discute toujours en ne semblant pas vraiment s’être aperçu de mon absence, je rentre quelques minutes dans leurs conversations avant d’en venir au pourquoi de notre présence ici.
- Antoine ! Tu prends Valérie avec toi et vous allez me préparer le patient, allez-y, tranquille parce qu’il stresse déjà assez comme ça.
- (Antoine) OK chef !! Tu viens « Val » ?
- (Valérie espiègle) Où tu voudras mon beau !
Je les regarde sortir en ayant la nette impression d’avoir raté un épisode avec eux deux, Romain me fait un clin d’œil en donnant la précision qui me fait mieux comprendre leurs comportements.
- Ils sont tombés raide dingues l’un de l’autre depuis que tu nous as quittés.
- Ah d’accord !! C’est du rapide Hi ! Hi !
- (Romain) Apparemment c’est du sérieux
- (Erwan amusé) Il n’y a plus que toi à être célibataire alors ?
- (Romain surpris) Ah !! Parce que vous aussi vous êtes maqués ?
- (Erwan) On le dirait bien.
- (Romain curieux) C’est nouveau ?
- (Erwan) Moi oui, à peine quelques semaines.
- (Romain) Et toi « Flo » ?
- Pfff !! Ça fait un bail !!
- (Romain) Vous me les présenterez j’espère !!
Je préfère pour l’instant botter en touche car je ne le connais pas suffisamment et je ne suis pas sûr qu’Erwan soit prêt à lui faire savoir qu’il s’est mis avec un garçon.
- On verra ça plus tard, pour l’instant il est grand temps de se mettre au travail, Alain semble encore avoir besoin de nous et je ne voudrais pas le faire attendre plus que nécessaire.
- (Romain amusé) Dis plutôt que tu as peur que je te la pique Hi ! Hi !
- Hum !! Je voudrais bien voir ça !!
Erwan a les yeux brillant d’amusement rien qu’à l’idée et surtout à la tête de Romain quand il verra la trombine des chéries.
- Et moi donc !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (83 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (Le lieutenant de gendarmerie) (fin)
Romain nous regarde bizarrement, sans doute se demande-t-il pourquoi ça semble autant nous amuser et c’est Erwan qui le premier se décide à sortir de la pièce, je sens à l’hésitation de Romain qu’il a quelque chose à me dire mais qu’il hésite.
- Dis-moi ?
- Hein !!! Quoi ?
- Allons Romain !! Vu la tête que tu tires, tu as encore quelque chose dont tu voudrais me parler pas vrai ?
- Heu !! Oui !! Deux choses en fait.
- Vas-y je t’écoute !!
Romain regarde ses chaussures visiblement mal à l’aise.
- En fait je ne suis pas celui que tu crois.
Il voit que je vais lui poser la question et enchaîne avant que j’en aie eu le temps.
- Laisse-moi parler tu veux bien ? C’est déjà assez difficile pour moi !! J’ai été muté ici pour te protéger, je ne suis pas élève infirmier comme je l’ai prétendu.
Je tombe des nues.
- Tu es de la DST ?
- Non !! Officier de renseignement des armées !! En fait nous sommes cinq, tu connais déjà « Titi » et je te présenterai les trois autres.
Le regard qu’il pose sur moi me fait sourire, il ressemble à un cocker que son maître vient de gronder et sa tête vaut son pesant de cacahuète, je lui pose la main sur l’épaule pour lui montrer que je ne lui en veux pas.
- Tu restes dans l’équipe de toute façon, infirmier ou pas je n’ai pas envie que tu partes. J’apprécie que tu m’en aies parlé de toi-même tu sais ? L’apprendre autrement ne m’aurait certainement pas fait plaisir.
Romain sourit, visiblement soulagé d’un poids qui lui pesait.
- On reste ami alors ?
- Bien sûr !! D’ailleurs tu n’es pas le seul dans ton cas à en faire partie depuis quelque temps. Tu m’avais parlé de deux choses à me dire ?
- Je suis au courant pour ton copain !
Je le regarde fixement, attendant la suite.
- Et ?
- Rien en fait, juste que je suis au courant.
- Ce n’est pas un secret tu sais, juste que je n’étale pas ma vie privée sans raison.
Voyant qu’il en a terminé de ses aveux,
- On peut y aller maintenant ? Faudrait pas que les autres se posent des questions sur nous deux Hi ! Hi !
Romain me regarde amusé :
- Tu es vraiment un drôle de mec « Flo », je ne sais pas ma réaction si quelqu’un m’avait dit tout ça et de te voir en rire me fait tout drôle crois-moi !
- Ça sert à ça les amis, pouvoir dire ce que l’on a sur le cœur sans que cela ne change rien.
Je le prends par l’épaule et nous sortons de la salle encore plus complice qu’avant, ce n’est qu’une fois devant le bloc que nous nous séparons pour y pénétrer chacun notre tour.
Jean Baptiste est déjà allongé sur la table d’opération et me fixe intensément, il met sa santé entre mes mains et je peux lire dans ses yeux toute la confiance qu’il me porte.
- Comment tu te sens ?
- J’ai une trouille bleue si tu veux tout savoir !!
- Alors ne perdons pas plus de temps, je tiens toujours mes promesses et d’ici une petite heure tout ça ne sera plus qu’un mauvais souvenir.
Je prépare l’injection pour l’anesthésie locale et je la lui administre en piquant tout autour du nodule pour être sûr qu’il ne ressentira aucune douleur à son extraction.
Ses yeux ne me quittent pas pendant toute l’opération, il me voit extraire la tumeur et la mettre dans un bocal stérile pour analyse, j’enlève encore quelques bribes de chair malsaines jusqu’à ce que je sois entièrement satisfait du résultat obtenu.
- Antoine, les sutures et la Bétadine !!
Aussitôt en possession du flacon, j’en verse une bonne rasade dans la petite cavité sanguinolente et je n’attends pas que l’effet de ma salive soit visible pour refermer la plaie et en suturer les bords, un pansement sur la minuscule cicatrice qui ne devrait pas être visible puisque juste derrière l’oreille et je me tourne en souriant vers Jean Baptiste qui a tout suivi avec curiosité.
- Et voilà !! Tu es comme neuf, comme promis !!
- (« JB » surpris) C’est tout ?
- Je te l’avais dit, non ? Pris à temps c’est assez bénin, par contre on aurait laissé passer quelques mois de plus c’était une autre paire de manches !!
- Et pour la « chimio » ?
- Tu reviendras passer un examen d’ici un mois et nous verrons ensuite si c’est nécessaire ou pas.
Je vois bien qu’il n’est pas encore entièrement convaincu qu’après une telle opération je le laisse partir sans autres soins.
- En attendant je vais te faire une ordonnance pour que tu nettoies deux fois par jour ta cicatrice et tu auras également deux cachets à prendre trois fois par jour en attendant qu’on se revoie.
« JB » est rassuré par l’ordonnance.
- C’est vraiment fini ?
- Comment tu te sens ?
- Très bien !!
- Alors lève-toi et tu pourras repartir chez toi, va m’attendre en salle d’attente le temps que je t’amène ton ordonnance. Romain va t’y conduire et restera près de toi en attendant que je revienne.
Voyant qu’il hésite :
- Allez soldat !! Prêt à retourner au combat !! Vous autres, préparez le bloc car je pense que nous n’en avons pas terminé pour aujourd’hui. Je vais au bureau « d’atchoum » pour l’ordonnance de « JB » et voir en quoi on peut lui être utile.
2eme ANNÉE avant Pâques : (84 / 150) (Paris) (Élysée)
« Palais de l’Élysée, bureau du président de la République Française »
- Il a fait quoi ?????
-…
- Vous êtes certain de vos sources ????
-…
- Je vous attends sans tarder avec tout ce que vous avez récupéré sur cette expérience.
-…
- Je m’en occupe personnellement !! Mais surtout je ne veux pas que cela s’ébruite pour l’instant, faites venir également ce colonel qui vous a alerté.
-…
Le président raccroche d’un geste sec, son visage marque l’extrême étonnement de ce qu’il vient d’apprendre de la part du service de renseignement scientifique des armées.
Deux avancées significatives en deux jours, trois même s’il comptabilise la découverte faite à Chalons en Champagne et tout ça venant de la même personne, avec une aisance que certains ont considéré à juste titre mais eux l’ignoraient comme surnaturelle.
Des années de recherches, voire même plusieurs dizaines d’années pour des milliers de savants du monde entier et voilà qu’un garçon d’à peine dix-huit ans en se concentrant simplement quelques heures, trouve les réponses et dans la foulée la médication ou la formule qui démontre son efficacité redoutable dès le premier test.
Un sourire amusé atténue quelque peu le visage grave du président, l’anecdote du « il va crever de faim pépère » ayant déjà fait le tour des services concernés et démontre à ceux qui auraient encore un doute en tête, l’aisance avec laquelle ses découvertes ont vu le jour.
Un nouvel appel le sort de ses pensées, le président décroche et écoute un instant.
-…
- Passez le moi !!
-…
- Lui-même ! Je présume que vous connaissez déjà la nouvelle ?
-…
- À l’instant !! Tout du moins pour ce qui est de la dernière découverte du jeune De Bierne !!
-…
- Nous n’avons pas connaissance de la façon dont il y est arrivé, apparemment il n’a pris aucune note !! Juste un enregistrement de l’expérience répétée plusieurs fois par le responsable de la recherche à Begin.
-…
- Comment ça un avocat !!! C’est quoi encore cette histoire !!
-…
- Il faut que je rencontre ce garçon, vous m’entendez Maurice !! Je comprends qu’il veuille protéger ses intérêts et c’est tout à fait naturel, mais il est hors de question que cela se fasse sans certaines conditions politiques. Vous connaissez aussi bien que moi nos difficultés actuelles et l’état de déficit permanent de nos finances publiques ? Il est donc je le répète, hors de question de mettre ce médicament sur le marché sans certaines précautions.
-…
- Je le sais bien qu’il y va de la vie de millions de personnes, me croyez-vous aussi insensible que ça ?
-…
- Je n’ai jamais mis en doute vos capacités, ce n’était pas l’objet de mes dernières paroles. Juste que cette découverte devrait permettre à notre pays de redorer son blason et ses finances auprès de la communauté internationale.
-…
- De toute façon pour le moment nous en ignorons complètement la formule et donc nous serons bien obligés d’accepter ses conditions, reconnaissez qu’il est encore bien plus malin qu’il n’y paraissait au premier abord !!
-…
- Même pas !! Il a utilisé toute l’éprouvette sans réfléchir en répétant maintes fois l’expérience !! Je ne le blâme pas entendez le bien, il était tellement passionné par tout ça qu’il en a perdu le sens du concret et n’a pas pensé une seconde à en conserver un tant soit peu en vue d’analyses.
-…
- J’ai convoqué pour cet après-midi un mini-conseil d’État pour délibérer sur nos prochaines actions, ils vont dans ce sens et j’aimerais que vous y soyez présent, après tout !! Qui mieux que vous connaît ce garçon ? Il y aura également bon nombre de chercheurs qui connaissent parfaitement le sujet, enfin !! Parfaitement est un bien grand mot au vu de ce que nous venons d’apprendre.
-…
- Tenez-moi informé rapidement sur sa présence à cette réunion, sachez mon cher Maurice que j’y tiens beaucoup…
-…
Le président raccroche en soupirant d’exaspérations, il sait très bien que le mérite de cette découverte extraordinaire et ces retombées financières reviennent de droit à celui qui l’a mise au point, ce n’est pas la question et d’ailleurs il n’a jamais prétendu ou même pensé à lui en ôter le mérite.
Juste qu’ils doivent à tout prix faire en sorte que « le », voire même « les » brevets profitent aux industries pharmaceutiques Française et ensuite y adjoindre une vignette spéciale pour l’exportation permettant de faire rentrer des devises importantes dans l’escarcelle du trésor public.
2eme ANNÉE avant Pâques : (85 / 150) (Paris) (Élysée) (fin)
Le téléphone résonne dans le bureau une nouvelle fois.
- Oui !
-…
- Comment ça pas aujourd’hui ??
-…
- Qu’est ce qui peut bien être plus important pour ce garçon ?
-…
- Ah !! Il ne vous en a pas dit plus ?
-…
- Bon !! Après tout il a bien droit à une vie privée, dites-lui que je l’attends dans mon bureau demain matin sans faute et je repousse donc cette réunion à demain également.
-…
- Je n’ai pas je pense à vous conseiller de renforcer la protection de vos services envers ce jeune homme ?
-…
- Vous avez toutes les autorisations de réquisitions qui vous sembleront nécessaires, auprès de n’importe quel service de l’état que vous jugerez bon !!
-…
- Nous en reparlerons après notre conseil d’État de demain, je compte sur vous Maurice !!
-…
***/***
« Bureau du directeur de la DST, Paris »
Maurice raccroche à son tour le combiné téléphonique et lui aussi soupire un grand coup, quoi que ce ne soit pas pour la même raison.
Il n’a pas tout dit au président quant à la raison du refus poli de Florian à se rendre à l’Élysée cet après-midi même, celui-ci lui ayant répondu qu’il avait du travail et qu’ensuite il devait être en forme pour une soirée prévue avec des amis, n’ayant ni l’envie, ni de temps à perdre à se promener dans Paris pour se rendre à la convocation.
Apparemment que ce soit une invitation venant du président lui-même, n’y a rien fait pour qu’il change d’avis et Maurice le connaissant ne s’en est pas étonné outre mesure, se surprenant même à sourire quand il lui a entendu le lui dire avec un naturel dénotant le caractère entier du jeune rouquin et surtout de ses priorités qui vont et iront toujours vers ses amis ou ses patients en premier lieu.
Quant à la protection supplémentaire que vient de lui demander le chef de l’État, Maurice s’avoue ne pas savoir quoi faire de plus que ce qui est déjà mis en œuvre sans que cela devienne pesant pour Florian et qu’il finisse par en prendre ombrage, tenant par-dessus tout à sa liberté.
D’ailleurs les dernières circonstances ont parfaitement démontré qu’il savait très bien se débrouiller seul quand il le fallait et il y a suffisamment de (Maurice ne peut s’empêcher de sourire amusé à sa réflexion) « chats » dans Paris pour lui venir en aide le cas échéant.
Il fait prévenir tout de même ceux de ses hommes ou autres déjà en place d’être encore plus attentifs à tout ce qui entoure Florian pendant ses déplacements plus spécialement quand il est seul et bien lui en prend car son intuition va très vite être suivie d’effet.
***/***
« Fin d’après-midi, hôpital militaire de Begin à Saint Mandé »
Antoine Mathéi termine le plâtre du dernier patient de la journée et rejoint l’équipe aux douches, le chahut qu’il entend à l’intérieur de celles-ci lui fait presser le pas pour participer lui aussi à l’amusement général qui s’y déroule actuellement.
Il aurait dû certainement y réfléchir à deux fois avant d’entrer dans la salle de douche car aussitôt qu’ils l’aperçoivent, ses amis qui jusque-là s’inondaient copieusement nus comme au jour de leur naissance se tournent d’un commun accord vers lui et il reçoit l’impact de toutes les douchettes d’eau chaude dirigées contre lui et qui le font suffoquer sur le coup.
Loin de se démonter, il fonce dans le tas tout habillé et déjà détrempé, terminant le jeu dans un pugilat où ils se retrouvent tous affalés sur le carrelage à se tortiller pour échapper aux chatouilles.
Ce n’est que quelque temps plus tard, qu’ils ressortent riants encore de la partie qu’ils viennent de s’administrer et se séparent après les embrassades et les à demain d’usage.
Florian se presse alors vers la sortie et c’est d’un bon pas qu’il quitte la caserne non sans avoir fait un petit coucou au planton mort de rire rien qu’à le regarder faire ses grimaces.
L’avenue est vite parcourue jusqu’au pont traversant la Seine, le jeune rouquin préférant prendre la ligne plus direct plutôt que de perdre du temps en correspondances quitte à faire ses quelques centaines de mètres à pieds, quand quatre jeunes blacks d’une vingtaine d’années lui barrent le passage et le font s’arrêter, étonné par leur façon de faire.
- Hé man !! T’aurais pas une cigarette ?
Arrivé en chirurgie, je le laisse un instant en salle d’attente pour vérifier que tout se met bien en place et je retrouve avec plaisir mon équipe au complet, sourires aux lèvres près du chef de service qui visiblement est dans de meilleure disposition envers moi que la semaine passée ici en décembre.
- (Le commandant Hartshum) Revoilà l’enfant prodige !!
- Heureux de vous revoir également monsieur !
- Alain !! Puisque tu ne veux pas m’appeler par mon grade, ce sera mieux que monsieur pour nos futures relations dans le service.
- (Amusé) C’est que j’ai déjà quelqu’un tu sais ?
- Je vois que notre jeune rouquin est à fond dans l’humour ce matin !! Enfin !! Il va bien falloir que je m’y fasse, tu as réservé un bloc à ce que j’ai appris ?
- En effet !! Je m’excuse car ce n’était pas prévu et j’avais l’intention de t’en parler, mais j’avais promis à cette personne de m’occuper de lui à mon retour ici et il a pris mes paroles à la lettre.
- C’est grave ?
- Un nodule cancéreux derrière l’oreille, je n’en ai pas pour longtemps et je ne me sentais pas à le faire revenir plus tard, il est déjà assez anxieux comme ça.
- Qui n’y serait pas à moins !! Tu restes après ça ? J’aurai sans doute besoin de tes services encore ce matin.
- Pas de problèmes, je suis ici aussi pour ça tu le sais bien.
- Bien !! Dans ce cas, je te laisse à ton travail. Tu n’auras qu’à passer à mon bureau quand tu en auras terminé avec ton patient.
Il repart aussitôt, n’attendant aucune réponse de ma part. J’embrasse mes amis et nous allons tous dans une salle réservée où je prends connaissance du dossier pendant que les autres prennent un café et discutent tranquillement le bout de gras en attendant que je revienne vers eux.
À la lecture du rapport médical et après avoir visionné les radios, c’est avec étonnement que je constate la rapidité qu’a eue la tumeur à se développer.
Au vu des clichés, elle a bien grossi d’un tiers depuis que je l’ai détecté et si je veux qu’il ressorte comme promis le jour même, il va me falloir très certainement « aidé » à la guérison.
Je sors un instant de la pièce pour me diriger vers la pharmacie de l’étage où j’y prends un flacon neuf de Bétadine dans lequel j’envoie quelques filets de salive, ensuite je le mets dans la poche de ma blouse après l’avoir refermé avec soin.
Je passe ensuite directement au bloc opératoire où j’y dépose le flacon en remplacement de celui qui y est déjà et que je fais disparaître au fond d’une des poubelles après en avoir vidé le contenu dans le lavabo.
De retour dans la salle où l’équipe discute toujours en ne semblant pas vraiment s’être aperçu de mon absence, je rentre quelques minutes dans leurs conversations avant d’en venir au pourquoi de notre présence ici.
- Antoine ! Tu prends Valérie avec toi et vous allez me préparer le patient, allez-y, tranquille parce qu’il stresse déjà assez comme ça.
- (Antoine) OK chef !! Tu viens « Val » ?
- (Valérie espiègle) Où tu voudras mon beau !
Je les regarde sortir en ayant la nette impression d’avoir raté un épisode avec eux deux, Romain me fait un clin d’œil en donnant la précision qui me fait mieux comprendre leurs comportements.
- Ils sont tombés raide dingues l’un de l’autre depuis que tu nous as quittés.
- Ah d’accord !! C’est du rapide Hi ! Hi !
- (Romain) Apparemment c’est du sérieux
- (Erwan amusé) Il n’y a plus que toi à être célibataire alors ?
- (Romain surpris) Ah !! Parce que vous aussi vous êtes maqués ?
- (Erwan) On le dirait bien.
- (Romain curieux) C’est nouveau ?
- (Erwan) Moi oui, à peine quelques semaines.
- (Romain) Et toi « Flo » ?
- Pfff !! Ça fait un bail !!
- (Romain) Vous me les présenterez j’espère !!
Je préfère pour l’instant botter en touche car je ne le connais pas suffisamment et je ne suis pas sûr qu’Erwan soit prêt à lui faire savoir qu’il s’est mis avec un garçon.
- On verra ça plus tard, pour l’instant il est grand temps de se mettre au travail, Alain semble encore avoir besoin de nous et je ne voudrais pas le faire attendre plus que nécessaire.
- (Romain amusé) Dis plutôt que tu as peur que je te la pique Hi ! Hi !
- Hum !! Je voudrais bien voir ça !!
Erwan a les yeux brillant d’amusement rien qu’à l’idée et surtout à la tête de Romain quand il verra la trombine des chéries.
- Et moi donc !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (83 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (Le lieutenant de gendarmerie) (fin)
Romain nous regarde bizarrement, sans doute se demande-t-il pourquoi ça semble autant nous amuser et c’est Erwan qui le premier se décide à sortir de la pièce, je sens à l’hésitation de Romain qu’il a quelque chose à me dire mais qu’il hésite.
- Dis-moi ?
- Hein !!! Quoi ?
- Allons Romain !! Vu la tête que tu tires, tu as encore quelque chose dont tu voudrais me parler pas vrai ?
- Heu !! Oui !! Deux choses en fait.
- Vas-y je t’écoute !!
Romain regarde ses chaussures visiblement mal à l’aise.
- En fait je ne suis pas celui que tu crois.
Il voit que je vais lui poser la question et enchaîne avant que j’en aie eu le temps.
- Laisse-moi parler tu veux bien ? C’est déjà assez difficile pour moi !! J’ai été muté ici pour te protéger, je ne suis pas élève infirmier comme je l’ai prétendu.
Je tombe des nues.
- Tu es de la DST ?
- Non !! Officier de renseignement des armées !! En fait nous sommes cinq, tu connais déjà « Titi » et je te présenterai les trois autres.
Le regard qu’il pose sur moi me fait sourire, il ressemble à un cocker que son maître vient de gronder et sa tête vaut son pesant de cacahuète, je lui pose la main sur l’épaule pour lui montrer que je ne lui en veux pas.
- Tu restes dans l’équipe de toute façon, infirmier ou pas je n’ai pas envie que tu partes. J’apprécie que tu m’en aies parlé de toi-même tu sais ? L’apprendre autrement ne m’aurait certainement pas fait plaisir.
Romain sourit, visiblement soulagé d’un poids qui lui pesait.
- On reste ami alors ?
- Bien sûr !! D’ailleurs tu n’es pas le seul dans ton cas à en faire partie depuis quelque temps. Tu m’avais parlé de deux choses à me dire ?
- Je suis au courant pour ton copain !
Je le regarde fixement, attendant la suite.
- Et ?
- Rien en fait, juste que je suis au courant.
- Ce n’est pas un secret tu sais, juste que je n’étale pas ma vie privée sans raison.
Voyant qu’il en a terminé de ses aveux,
- On peut y aller maintenant ? Faudrait pas que les autres se posent des questions sur nous deux Hi ! Hi !
Romain me regarde amusé :
- Tu es vraiment un drôle de mec « Flo », je ne sais pas ma réaction si quelqu’un m’avait dit tout ça et de te voir en rire me fait tout drôle crois-moi !
- Ça sert à ça les amis, pouvoir dire ce que l’on a sur le cœur sans que cela ne change rien.
Je le prends par l’épaule et nous sortons de la salle encore plus complice qu’avant, ce n’est qu’une fois devant le bloc que nous nous séparons pour y pénétrer chacun notre tour.
Jean Baptiste est déjà allongé sur la table d’opération et me fixe intensément, il met sa santé entre mes mains et je peux lire dans ses yeux toute la confiance qu’il me porte.
- Comment tu te sens ?
- J’ai une trouille bleue si tu veux tout savoir !!
- Alors ne perdons pas plus de temps, je tiens toujours mes promesses et d’ici une petite heure tout ça ne sera plus qu’un mauvais souvenir.
Je prépare l’injection pour l’anesthésie locale et je la lui administre en piquant tout autour du nodule pour être sûr qu’il ne ressentira aucune douleur à son extraction.
Ses yeux ne me quittent pas pendant toute l’opération, il me voit extraire la tumeur et la mettre dans un bocal stérile pour analyse, j’enlève encore quelques bribes de chair malsaines jusqu’à ce que je sois entièrement satisfait du résultat obtenu.
- Antoine, les sutures et la Bétadine !!
Aussitôt en possession du flacon, j’en verse une bonne rasade dans la petite cavité sanguinolente et je n’attends pas que l’effet de ma salive soit visible pour refermer la plaie et en suturer les bords, un pansement sur la minuscule cicatrice qui ne devrait pas être visible puisque juste derrière l’oreille et je me tourne en souriant vers Jean Baptiste qui a tout suivi avec curiosité.
- Et voilà !! Tu es comme neuf, comme promis !!
- (« JB » surpris) C’est tout ?
- Je te l’avais dit, non ? Pris à temps c’est assez bénin, par contre on aurait laissé passer quelques mois de plus c’était une autre paire de manches !!
- Et pour la « chimio » ?
- Tu reviendras passer un examen d’ici un mois et nous verrons ensuite si c’est nécessaire ou pas.
Je vois bien qu’il n’est pas encore entièrement convaincu qu’après une telle opération je le laisse partir sans autres soins.
- En attendant je vais te faire une ordonnance pour que tu nettoies deux fois par jour ta cicatrice et tu auras également deux cachets à prendre trois fois par jour en attendant qu’on se revoie.
« JB » est rassuré par l’ordonnance.
- C’est vraiment fini ?
- Comment tu te sens ?
- Très bien !!
- Alors lève-toi et tu pourras repartir chez toi, va m’attendre en salle d’attente le temps que je t’amène ton ordonnance. Romain va t’y conduire et restera près de toi en attendant que je revienne.
Voyant qu’il hésite :
- Allez soldat !! Prêt à retourner au combat !! Vous autres, préparez le bloc car je pense que nous n’en avons pas terminé pour aujourd’hui. Je vais au bureau « d’atchoum » pour l’ordonnance de « JB » et voir en quoi on peut lui être utile.
2eme ANNÉE avant Pâques : (84 / 150) (Paris) (Élysée)
« Palais de l’Élysée, bureau du président de la République Française »
- Il a fait quoi ?????
-…
- Vous êtes certain de vos sources ????
-…
- Je vous attends sans tarder avec tout ce que vous avez récupéré sur cette expérience.
-…
- Je m’en occupe personnellement !! Mais surtout je ne veux pas que cela s’ébruite pour l’instant, faites venir également ce colonel qui vous a alerté.
-…
Le président raccroche d’un geste sec, son visage marque l’extrême étonnement de ce qu’il vient d’apprendre de la part du service de renseignement scientifique des armées.
Deux avancées significatives en deux jours, trois même s’il comptabilise la découverte faite à Chalons en Champagne et tout ça venant de la même personne, avec une aisance que certains ont considéré à juste titre mais eux l’ignoraient comme surnaturelle.
Des années de recherches, voire même plusieurs dizaines d’années pour des milliers de savants du monde entier et voilà qu’un garçon d’à peine dix-huit ans en se concentrant simplement quelques heures, trouve les réponses et dans la foulée la médication ou la formule qui démontre son efficacité redoutable dès le premier test.
Un sourire amusé atténue quelque peu le visage grave du président, l’anecdote du « il va crever de faim pépère » ayant déjà fait le tour des services concernés et démontre à ceux qui auraient encore un doute en tête, l’aisance avec laquelle ses découvertes ont vu le jour.
Un nouvel appel le sort de ses pensées, le président décroche et écoute un instant.
-…
- Passez le moi !!
-…
- Lui-même ! Je présume que vous connaissez déjà la nouvelle ?
-…
- À l’instant !! Tout du moins pour ce qui est de la dernière découverte du jeune De Bierne !!
-…
- Nous n’avons pas connaissance de la façon dont il y est arrivé, apparemment il n’a pris aucune note !! Juste un enregistrement de l’expérience répétée plusieurs fois par le responsable de la recherche à Begin.
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- Comment ça un avocat !!! C’est quoi encore cette histoire !!
-…
- Il faut que je rencontre ce garçon, vous m’entendez Maurice !! Je comprends qu’il veuille protéger ses intérêts et c’est tout à fait naturel, mais il est hors de question que cela se fasse sans certaines conditions politiques. Vous connaissez aussi bien que moi nos difficultés actuelles et l’état de déficit permanent de nos finances publiques ? Il est donc je le répète, hors de question de mettre ce médicament sur le marché sans certaines précautions.
-…
- Je le sais bien qu’il y va de la vie de millions de personnes, me croyez-vous aussi insensible que ça ?
-…
- Je n’ai jamais mis en doute vos capacités, ce n’était pas l’objet de mes dernières paroles. Juste que cette découverte devrait permettre à notre pays de redorer son blason et ses finances auprès de la communauté internationale.
-…
- De toute façon pour le moment nous en ignorons complètement la formule et donc nous serons bien obligés d’accepter ses conditions, reconnaissez qu’il est encore bien plus malin qu’il n’y paraissait au premier abord !!
-…
- Même pas !! Il a utilisé toute l’éprouvette sans réfléchir en répétant maintes fois l’expérience !! Je ne le blâme pas entendez le bien, il était tellement passionné par tout ça qu’il en a perdu le sens du concret et n’a pas pensé une seconde à en conserver un tant soit peu en vue d’analyses.
-…
- J’ai convoqué pour cet après-midi un mini-conseil d’État pour délibérer sur nos prochaines actions, ils vont dans ce sens et j’aimerais que vous y soyez présent, après tout !! Qui mieux que vous connaît ce garçon ? Il y aura également bon nombre de chercheurs qui connaissent parfaitement le sujet, enfin !! Parfaitement est un bien grand mot au vu de ce que nous venons d’apprendre.
-…
- Tenez-moi informé rapidement sur sa présence à cette réunion, sachez mon cher Maurice que j’y tiens beaucoup…
-…
Le président raccroche en soupirant d’exaspérations, il sait très bien que le mérite de cette découverte extraordinaire et ces retombées financières reviennent de droit à celui qui l’a mise au point, ce n’est pas la question et d’ailleurs il n’a jamais prétendu ou même pensé à lui en ôter le mérite.
Juste qu’ils doivent à tout prix faire en sorte que « le », voire même « les » brevets profitent aux industries pharmaceutiques Française et ensuite y adjoindre une vignette spéciale pour l’exportation permettant de faire rentrer des devises importantes dans l’escarcelle du trésor public.
2eme ANNÉE avant Pâques : (85 / 150) (Paris) (Élysée) (fin)
Le téléphone résonne dans le bureau une nouvelle fois.
- Oui !
-…
- Comment ça pas aujourd’hui ??
-…
- Qu’est ce qui peut bien être plus important pour ce garçon ?
-…
- Ah !! Il ne vous en a pas dit plus ?
-…
- Bon !! Après tout il a bien droit à une vie privée, dites-lui que je l’attends dans mon bureau demain matin sans faute et je repousse donc cette réunion à demain également.
-…
- Je n’ai pas je pense à vous conseiller de renforcer la protection de vos services envers ce jeune homme ?
-…
- Vous avez toutes les autorisations de réquisitions qui vous sembleront nécessaires, auprès de n’importe quel service de l’état que vous jugerez bon !!
-…
- Nous en reparlerons après notre conseil d’État de demain, je compte sur vous Maurice !!
-…
***/***
« Bureau du directeur de la DST, Paris »
Maurice raccroche à son tour le combiné téléphonique et lui aussi soupire un grand coup, quoi que ce ne soit pas pour la même raison.
Il n’a pas tout dit au président quant à la raison du refus poli de Florian à se rendre à l’Élysée cet après-midi même, celui-ci lui ayant répondu qu’il avait du travail et qu’ensuite il devait être en forme pour une soirée prévue avec des amis, n’ayant ni l’envie, ni de temps à perdre à se promener dans Paris pour se rendre à la convocation.
Apparemment que ce soit une invitation venant du président lui-même, n’y a rien fait pour qu’il change d’avis et Maurice le connaissant ne s’en est pas étonné outre mesure, se surprenant même à sourire quand il lui a entendu le lui dire avec un naturel dénotant le caractère entier du jeune rouquin et surtout de ses priorités qui vont et iront toujours vers ses amis ou ses patients en premier lieu.
Quant à la protection supplémentaire que vient de lui demander le chef de l’État, Maurice s’avoue ne pas savoir quoi faire de plus que ce qui est déjà mis en œuvre sans que cela devienne pesant pour Florian et qu’il finisse par en prendre ombrage, tenant par-dessus tout à sa liberté.
D’ailleurs les dernières circonstances ont parfaitement démontré qu’il savait très bien se débrouiller seul quand il le fallait et il y a suffisamment de (Maurice ne peut s’empêcher de sourire amusé à sa réflexion) « chats » dans Paris pour lui venir en aide le cas échéant.
Il fait prévenir tout de même ceux de ses hommes ou autres déjà en place d’être encore plus attentifs à tout ce qui entoure Florian pendant ses déplacements plus spécialement quand il est seul et bien lui en prend car son intuition va très vite être suivie d’effet.
***/***
« Fin d’après-midi, hôpital militaire de Begin à Saint Mandé »
Antoine Mathéi termine le plâtre du dernier patient de la journée et rejoint l’équipe aux douches, le chahut qu’il entend à l’intérieur de celles-ci lui fait presser le pas pour participer lui aussi à l’amusement général qui s’y déroule actuellement.
Il aurait dû certainement y réfléchir à deux fois avant d’entrer dans la salle de douche car aussitôt qu’ils l’aperçoivent, ses amis qui jusque-là s’inondaient copieusement nus comme au jour de leur naissance se tournent d’un commun accord vers lui et il reçoit l’impact de toutes les douchettes d’eau chaude dirigées contre lui et qui le font suffoquer sur le coup.
Loin de se démonter, il fonce dans le tas tout habillé et déjà détrempé, terminant le jeu dans un pugilat où ils se retrouvent tous affalés sur le carrelage à se tortiller pour échapper aux chatouilles.
Ce n’est que quelque temps plus tard, qu’ils ressortent riants encore de la partie qu’ils viennent de s’administrer et se séparent après les embrassades et les à demain d’usage.
Florian se presse alors vers la sortie et c’est d’un bon pas qu’il quitte la caserne non sans avoir fait un petit coucou au planton mort de rire rien qu’à le regarder faire ses grimaces.
L’avenue est vite parcourue jusqu’au pont traversant la Seine, le jeune rouquin préférant prendre la ligne plus direct plutôt que de perdre du temps en correspondances quitte à faire ses quelques centaines de mètres à pieds, quand quatre jeunes blacks d’une vingtaine d’années lui barrent le passage et le font s’arrêter, étonné par leur façon de faire.
- Hé man !! T’aurais pas une cigarette ?
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