02-09-2020, 12:52 PM
2eme ANNÉE avant Pâques : (78 / 150) (Paris) (Luka) (suite)
Ce qu’il y a d’écrit l’interpelle et laisse à penser à une vaste action concertée de l’anti espionnage Français pour débarrasser le pays de ses agents implantés.
***/***
Rapport confidentiel.
Émetteur : Maurice Désmaré, direction de la sécurité du territoire.
Sujet : Affaire Florian De Bierne
Objet : Mise en place d’une surveillance renforcée laissant penser à une importance capitale pour l’État Français du sujet suite à une tentative d’enlèvement découverte fortuitement par nos services lors d’une filature sur un quidam, alors fortement suspecté de détournement de brevets industriels.
Conséquences : Hameçonnage réussi auprès du FSB et mise en place d’une opération de nettoyage suite aux diverses tentatives d’enlèvement obtenues et aux informations capitales qui en ont résulté.
Actions en cours : démantèlement des dernières cellules actives.
Dossier classé défense nationale.
***/***
Luka referme précautionneusement le tiroir puis retourne s’asseoir à sa place, il remet son mouchoir dans sa poche et cogite un long moment sur ce qu’il vient de découvrir et a conscience de l’importance capitale d’en rapporter l’essentiel à qui de droit afin de contrecarrer l’action déjà mise en place et arrêter l’hémorragie qui sinon va leur faire perdre l’avantage des nombreuses années d’infiltrations clandestines dans les endroits stratégiques de ce pays.
***/***
« Salle d’écoute et de vidéo surveillance »
L’homme plisse les yeux de satisfaction quand les écrans s’allument chacun leur tour pour rester un long moment sur celui où a été mis en place le leurre.
Les petites caméras misent en place aux fonds des tiroirs ne laissent aucun doute sur l’inspection dont ceux-ci viennent d’être l’objet.
- C’est un malin patron !! Il se contente juste de regarder sans rien déranger, pour son âge il est plutôt doué le gars !!
Maurice qui a tout suivi lui aussi.
- Heureusement !! S’il avait ouvert le dossier, il se serait vite aperçu de la tromperie dont il était l’acteur principal.
- Croyez-vous que ce sera suffisant pour qu’ils le laissent enfin tranquille ?
- C’est une goutte de plus dans un vase déjà bien rempli, maintenant il va nous falloir frapper encore plus fort avant qu’ils ne réagissent et rappellent leurs derniers agents infiltrés.
- Quels sont les ordres patron ?
- Nous devons activer nos recherches sur les derniers éléments encore inconnus, il en reste neuf en tout si nos renseignements sont exacts !
- Que faisons-nous de celui de Begin patron ?
Maurice à un rictus mi-figue mi-raisin quand il reprend la parole.
- Ha ! Ha ! Il s’est fait avoir comme un couillon celui-là !! Quel imbécile de s’être laissé prendre de cette façon, Victor est en route pour s’en occuper et nous ne devrions pas attendre bien longtemps avant d’en savoir plus sur ce qu’il sait déjà.
L’homme se retourne en grimaçant.
- Ça sent le sapin patron !!
Maurice hoche la tête.
- Il en sait trop sur notre jeune ami qui n’y a pas été dans la dentelle encore cette fois ci. Te rends-tu compte que rien que pour le faire se découvrir, il nous a permis une fois de plus une avancée phénoménale sur un procédé de protection de nos armées.
- Il vaut de l’or ce garçon, s’en rend-il seulement compte ?
Maurice esquisse un sourire.
- Si seulement je le savais !! Bon !! Le boulot n’est pas terminé et je ferais bien de retourner donner mes instructions à ce « Luka », en parlant de lui !! Où en sont nos recherches sur sa véritable identité ?
- (L’autre homme) Il s’appelle en réalité Stanislas Youkoff patron.
Maurice réfléchit un instant.
- Ce nom ne me dit rien !!
- Chez nous c’est normal patron mais allez prononcer ce nom dans quelques pays de l’ex union soviétique et vous verrez bien leurs réactions ! Ils paieraient cher pour obtenir son extradition, ce type malgré son jeune âge a certainement autant de sang sur les mains que quelques criminels bien connus et d’après nos derniers renseignements, il aimerait particulièrement ça.
- (Maurice les yeux froids) Je me ferai donc un plaisir de le leur envoyer une fois qu’il ne me servira plus à rien, mais certainement pas avant de lui faire goûter à quelques attentions de mon cru.
2eme ANNÉE avant Pâques : (79 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (Recherches avancées)
« Laboratoire de recherches biologiques appliquées »
- Quand l’amour s’en va, il s’en va pour de bon ! Dadou ron ron !! Dadou ron ron !!
- Stop !!!
Je me retourne surpris et me retrouve presque nez à nez avec Henry qui a les deux mains contre ses oreilles.
- (Le colonel) Il y a une chose où tu n’es vraiment pas doué, le sais-tu ?
Je le regarde amusé.
- Ose dire que je chante faux !!!
- Une casserole chante mieux que toi Florian Hi ! Hi !
- Pfff !! N’importe quoi !! En plus ça m’aide à réfléchir.
Le colonel avec un clin d’œil.
- Réfléchis en silence alors.
Je hausse les épaules et me remets à mes éprouvettes, malgré tout la chanson me reste dans la tête et je la reprends rien que pour moi, un énorme rire me fait me retourner une nouvelle fois incrédule.
- Qu’est-ce qu’il y a encore ?
- Tu es obligé de tortiller du cul comme ça Hi ! Hi ! On croirait un canard qui a une envie pressante Hi ! Hi !
- Je ne tortille pas comme tu dis, je me déhanche au rythme de la musique ce n’est pas pareil !!
Henry s’essuie les yeux et tente désespérément de retrouver son sérieux, mais la vision est encore dans sa tête et c’est une vraie gageure pour lui d’y arriver, malgré tout il finit par y parvenir.
- Tu es enfermé ici depuis ce matin, as-tu au moins pris le temps d’aller à la cantine à midi ?
- Pourquoi ? Quelle heure est-il ?
- Presque seize heures mon garçon et à ton âge il n’est pas bon sauter un repas.
Je manque de m’étouffer de rire suite à ses paroles, il me regarde alors en plissant les yeux cherchant à en comprendre la raison.
- Qu’est-ce que j’ai dit de si drôle ?
- Il ne vaut peut-être mieux pas que je te le dise Hi ! Hi !
Henry préfère s’en tenir là, sentant bien que ses paroles n’ont pas été prises au premier degré et craignant le pire en cas d’explications trop poussées.
- Tu bosses sur quoi ?
- Une idée qui me trotte dans le crâne depuis que je suis rentré de vacances.
- (Henry curieux) Hé ???
- Je crois que je tiens le bon bout
- Quel bon bout ?
Je repars en vrille en pensant qu’hier j’en tenais un sacré de bambou et que mes amis ne s’en sont sans doute pas encore vraiment remis, le colonel commence à comprendre et finit par s’en amuser à son tour.
- Ah !! Jeunesse !! J’imagine à quoi tu penses, qu’est-ce que tu crois !! J’ai été jeune moi aussi et vous n’avez pas découvert le monde depuis il me semble Hi ! Hi !
- Je n’ai jamais prétendu le contraire, pour répondre à ta question regarde plutôt.
Je prends une lentille propre et j’y mets quelques gouttes de sang d’une éprouvette dont je me sers pour mes expériences appliquées, ensuite je sors du frigo une seringue contenant le virus dont je me suis évertué à combattre les effets depuis mon arrivée tôt ce matin et qui m’a fait perdre le sens du temps qui passe.
- Regarde au microscope et dis-moi ce que tu vois !!
Henry se penche et observe la plaquette, il y voit les globules et les plaquettes d’un sang qui lui paraît tout à fait normal.
- Il n’y a rien d’anormal dans cet échantillon à première vue.
- C’est exact ! Enfin presque !
Je manipule la seringue avec précaution et dépose une goutte de son contenu directement au contact avec le sang et je remets vite fait la seringue dans le frigo.
- Dis-moi ce que tu vois maintenant !!
Le colonel repose ses yeux sur l’appareil et ne dit plus rien, visiblement obnubilé par ce qu’il se déroule devant lui dans l’infiniment petit.
- On dirait un virus !! Ou plutôt un rétrovirus.
- Exact !!
- Il se comporte bizarrement, on dirait qu’il tente d’entrer dans une cellule mais qu’il n’y parvient pas.
- Encore exact !!
- Ça va durer encore longtemps avant qu’il y arrive ?
- En fait je pense que mon idée tient la route, ce virus est très actif et je n’ai encore rien eu le temps de trouver pour le combattre, alors je lui ai fait une vacherie Hi ! Hi ! J’ai tout simplement "blindé" la carapace externe de la cellule pour qu’il ne puisse pas la traverser et pépère, il va finir par crever de faim Hi ! Hi ! Comme moi d’ailleurs, maintenant que tu m’y as fait penser. Je vais aller me faire un sandwich vite fait au mess, tu veux que je te ramène quelque chose ?
2eme ANNÉE avant Pâques : (80 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (Recherches avancées) (fin)
Le colonel est toujours pris dans son observation attentive des tentatives désespérées du virus pour pénétrer la cellule.
- Comment !! Ah !! Heu, non merci ! Je préfère regarder, c’est très intéressant comme perspective. Il est vraiment coriace pourtant, c’est quel type de virus que tu as pris pour ton test ?
- Bah !! Juste un truc hyperconnu, bon je te laisse ! Normalement il devrait te tenir en haleine un moment avant de clamser.
- Tu reviens après ?
- Pas sûr vu l’heure !! En plus je dois faire une petite sieste sinon ce soir je ne tiendrai plus le bambou Hi ! Hi !
Henry ne peut s’empêcher de sourire.
- Tu ne penses qu’à ça ma parole !!
- J’en profite tant que je peux Hi ! Hi !
Le colonel lui fait un clin d’œil amical et le regarde sortir avec le sourire, la porte à peine refermée qu’il est déjà l’œil collé à la lunette du microscope et regarde ébahi les attaques de toute évidence perdues d’avance du virus pourtant combatif mais qui n’arrive visiblement pas à ses fins.
Henry se pose de nombreuses questions, entre autres celle de savoir quel procédé a bien pu mettre Florian en œuvre pour arriver à un tel résultat.
L’idée en soi même paraît très simple quoique plusieurs recherches dans ce sens ont déjà été tentés sans beaucoup de résultats et qu’en une seule journée Florian trouve la solution le laisse encore une fois sans voix devant l’énorme potentiel que possède ce garçon.
L’attente est longue, aussi longue que toutes les pensées qui assaillent cet homme pourtant reconnu comme une pointure dans sa spécialité et qui cherche désespérément à comprendre le processus mis en application pour arriver à un résultat aussi probant.
Comme le lui avait prédit Florian, le virus finit par perdre de sa verve et devient très vite inactif aussitôt pris en charge par les globules blancs qui jusqu’alors ne s’étaient pas vraiment montrés combatifs.
Le colonel reprend une plaquette en verre, désirant reprendre l’expérience depuis le début afin de mieux visualiser cette fois-ci les différentes phases du test.
Il reverse donc quelques millilitres de sang contenus dans l’éprouvette et l’idée lui prend de faire la différence avec le sien non traité pour vérifier les deux processus d’infections, il s’entaille alors légèrement le doigt avec un scalpel et laisse tomber quelques gouttes de son sang près de celui que contient déjà la coupelle.
Il prend la seringue dans le frigo et en verse comme il l’a vu faire par Florian, une simple goutte sur chacune des deux petites taches de sang et va ensuite machinalement, toujours comme il l’a vu faire par Florian, remettre la seringue au frais.
- Bon ! Voyons voir comment se comportent nos pépères Hi ! Hi !
L’appellation qu’en a donnée Florian le fait sourire, il se dit que décidément il faut toujours qu’il trouve à plaisanter même sur les choses les plus sérieuses mais qu’en fin de compte même dites de façons humoristiques, ses paroles ne sont pas dénuées de sens car c’est bien faute de pouvoir s’alimenter que le premier virus est mort.
Son sourire se fige rapidement et ce n’est que par pur réflexe qu’il actionne l’enregistrement du microscope électronique, sa vision se trouble et il doit se relever un instant pour que ses yeux se reposent, il active alors l’écran et peut ainsi assister plus confortablement au déroulement des combats qui se livrent sous son regard de plus en plus attentif.
À droite se trouve l’échantillon contenu dans l’éprouvette et comme juste avant, le même scénario s’y déroule tandis qu’à gauche, là où se trouve son propre sang c’est une tout autre paire de manches.
Le virus est entré directement au contact de la cellule et depuis celle-ci se comporte étrangement, semblant s’attaquer d’elle-même aux plaquettes et au système immuno-défensif qui dépérit à vue d’œil lui amenant une exclamation de surprise qu’il ne contrôle pas.
- Qu’est-ce que c’est ce bordel !!!
La réplication du virus se fait par parthénogenèse et la cellule se scinde en deux tout en continuant son combat, bientôt il ne reste quasiment plus de cellules saines et la défaite des anticorps de son sang devient flagrante alors que sur la droite le virus meurt, et est avalé comme à la précédente expérience.
La méthode lui donne soudainement un doute énorme sur la provenance du virus test et surtout son appartenance dans la classification de ceux-ci, il se rue littéralement sur le frigo pour y prendre la seringue d’une main tremblante n’osant encore croire ce que son esprit vient de lui dicter et qui lui paraît tellement impossible.
La petite étiquette à tête de mort collée sur la seringue lui ôte tous ses doutes quand il y lit les trois lettres écrites en rouge sur fond jaune et en majuscule.
« VIH »
Un rire quelque peu hystérique s’échappe alors de sa gorge quand il prononce cette phrase à haute voix.
- Il va clamser de faim pépère Hi ! Hi ! Se rend-il seulement compte de ce qu’il vient de faire !!!
2eme ANNÉE avant Pâques : (81 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (Le lieutenant de gendarmerie)
« Mercredi matin »
- (Le planton de l’entrée) Salut « Flo » !! Ça baigne ?
- Salut « Jérém » !! Oui et toi ?
- Cool !! Paraît que tu as encore semé le souk hier ? Les huiles sont restées quasiment toute la nuit au labo.
Je rentre dans la guitoune pour me protéger du froid.
- Bah !! C’est qu’ils n’ont rien d’autre à faire Hi ! Hi !
- Au fait !! J’y pense d’un coup !! Il y a quelqu’un qui demandait après toi juste il y a à peine quelques minutes, je l’ai envoyé au secrétariat pour qu’il prenne un badge en attendant que tu arrives.
- Il t’a dit ce qu’il me voulait ?
- Euh ! Non ! Faut dire aussi que je ne lui ai pas demandé et puis tu sais moi les gendarmes, c’était déjà pas mes potes dans le civil.
- Ce n’était pas un officier par hasard ?
- Un lieutenant, oui ! Un certain Jean Baptiste Lelievre je crois Hi ! Hi ! Tu parles d’un nom pour un flic !
- Alors je vois qui c’est et tu as tort, celui-là est super-cool !!
- Un pote à toi ?
- Pas vraiment, quoi que…
- En tous les cas, il avait l’air plutôt tendu le gars.
- Tu le serais aussi si tu avais une tumeur cancéreuse derrière l’oreille.
- Ah ! D’accord !!!
- Bon !! J’y go !! À plus !!
- Bonne journée Florian !
Du coup, c’est presque en courant que je traverse la cour de l’hôpital et déboule devant l’accueil où la secrétaire me montre un homme assis à attendre avec un grand sourire.
- Bonjour Florian ! Le lieutenant est là pour toi !!
- Merci « mimi »
Je me tourne vers Jean Baptiste visiblement soulagé de me voir.
- Je ne savais pas que nous avions rendez-vous aujourd’hui !!
- Je peux revenir un autre jour si je dérange ! Quand j’ai appelé hier, la personne m’a dit que c’était votre semaine de présence et que je n’avais qu’à venir avec mon dossier.
- Alors !! Qu’est-ce que ça donne ?
- C’est bien cancéreux d’après les résultats d’analyse que j’ai reçus il y a deux jours.
Je vois bien à la blancheur soudaine que vient de prendre son visage qu’il n’a pas dû passer de bonnes journées depuis qu’il les a reçus et je le comprends très bien, aussi je ne le fais pas attendre plus longtemps et je lui prends son dossier en lui demandant de me suivre, avant ça je donne quelques instructions à la secrétaire.
- « Mimi » ? Tu peux contacter mon équipe et leur demander de me rejoindre chez atchoum !! Tu peux voir aussi à me faire réserver un bloc, (Je regarde ma montre.) Disons pour dix heures ? Je n’en aurais pas pour longtemps, une petite heure tout au plus.
La secrétaire retient son envie de rire.
- Bien sûr !! Que ne ferais-je pas pour toi ?
- (Clin d’œil amusé) À part me virer de la caserne, tu veux dire ?
- Rhooo !!! Méfie-toi sale garnement !! Ne va surtout pas me tenter Hi ! Hi !
Jean Baptiste écoute la conversation complètement abasourdi du manque manifeste de rigueur militaire entre le maréchal des logis et l’aspirant, ses paroles lui reviennent d’un coup et c’est maintenant une boule de stress qu’il sent monter en lui.
- C’est pour moi le bloc ?
- Tu es bien venu pour que je te débarrasse de cette tumeur ?
- Bien sûr ! Mais je ne pensais pas que tu m’opérerais aujourd’hui, je n’ai prévenu personne et je n’ai rien pris pour une hospitalisation.
- T’inquiète pas pour ça, à midi tu seras chez toi. Je t’avais prévenu il me semble que pris à temps c’était un petit acte de rien du tout, quelques points de sutures et un bon pansement, dans une quinzaine de jours tu ne te rappelleras même plus de tout ça.
- Et pour la chimiothérapie ?
Je le regarde sérieusement.
- Je ferai en sorte que tu n’en aies pas besoin, tu me fais confiance au moins ?
Jean Baptiste repense à tout ce dont il a été témoin lors de son bref séjour à Aix en Provence, le mystère autour de ce jeune homme ainsi que tout ce monde à protéger son anonymat.
Mais surtout la rapidité avec laquelle le jeune prince Saoudien s’est remis et ce, alors que les autres médecins ne donnaient pas cher de sa peau, voire à refuser même de tenter quoi que ce soit sur lui ne s’en sentant pas les capacités et surtout lui semble-t-il, ne voulant pas prendre le risque d’un incident diplomatique.
Il revoit le jeune rouquin arriver en souriant, sans le moindre stress et trouvant même la chose de plaisanter avec son équipe, qui en un temps record a remis sur pied ce jeune arabe qui devait aux dires des autres rester a minima, paralysé des membres inférieurs.
J’ai suivi le cours de ses pensées et c’est en le rabrouant gentiment que je le fais revenir au présent.
- Tu comptes acheter le fonds, ou tu te bouges ? C’est que je n’ai pas que toi à m’occuper Hi ! Hi ! Il y a des vrais malades ici !
Jean Baptiste ouvre grand les yeux d’étonnement.
- Ah !! Parce qu’un cancer ce n’est pas une vraie maladie, j’aurai tout entendu ! Parole !
- Tout de suite les grands mots Hi ! Hi ! Disons plutôt que pour toi c’est juste un « prélude » joué par un quintette qu’un vrai « concert » avec les violons et tout le toutim.
Je sens bien son regard porté sur moi pendant tout le trajet menant au service de chirurgie, nul doute qu’il doit se demander à qui il a vraiment à faire et s’il doit rire ou s’inquiéter de mes plaisanteries à deux balles.
Maintenant et vu qu’il reste derrière moi sans rien dire, je pense qu’il s’est déjà fait à l’idée que le mieux pour lui est encore de me faire confiance.
- Tu as fait le bon choix, j’ai peut-être l’air immature quelquefois mais ce n’est qu’un aspect de ma personnalité et pas forcément celui qui rassure le plus.
D’une voix plus joyeuse que jusqu’alors :
- C’est déjà une bonne chose que tu en sois conscient parce que là je me demandais quoi, parole !!
Ce qu’il y a d’écrit l’interpelle et laisse à penser à une vaste action concertée de l’anti espionnage Français pour débarrasser le pays de ses agents implantés.
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Rapport confidentiel.
Émetteur : Maurice Désmaré, direction de la sécurité du territoire.
Sujet : Affaire Florian De Bierne
Objet : Mise en place d’une surveillance renforcée laissant penser à une importance capitale pour l’État Français du sujet suite à une tentative d’enlèvement découverte fortuitement par nos services lors d’une filature sur un quidam, alors fortement suspecté de détournement de brevets industriels.
Conséquences : Hameçonnage réussi auprès du FSB et mise en place d’une opération de nettoyage suite aux diverses tentatives d’enlèvement obtenues et aux informations capitales qui en ont résulté.
Actions en cours : démantèlement des dernières cellules actives.
Dossier classé défense nationale.
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Luka referme précautionneusement le tiroir puis retourne s’asseoir à sa place, il remet son mouchoir dans sa poche et cogite un long moment sur ce qu’il vient de découvrir et a conscience de l’importance capitale d’en rapporter l’essentiel à qui de droit afin de contrecarrer l’action déjà mise en place et arrêter l’hémorragie qui sinon va leur faire perdre l’avantage des nombreuses années d’infiltrations clandestines dans les endroits stratégiques de ce pays.
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« Salle d’écoute et de vidéo surveillance »
L’homme plisse les yeux de satisfaction quand les écrans s’allument chacun leur tour pour rester un long moment sur celui où a été mis en place le leurre.
Les petites caméras misent en place aux fonds des tiroirs ne laissent aucun doute sur l’inspection dont ceux-ci viennent d’être l’objet.
- C’est un malin patron !! Il se contente juste de regarder sans rien déranger, pour son âge il est plutôt doué le gars !!
Maurice qui a tout suivi lui aussi.
- Heureusement !! S’il avait ouvert le dossier, il se serait vite aperçu de la tromperie dont il était l’acteur principal.
- Croyez-vous que ce sera suffisant pour qu’ils le laissent enfin tranquille ?
- C’est une goutte de plus dans un vase déjà bien rempli, maintenant il va nous falloir frapper encore plus fort avant qu’ils ne réagissent et rappellent leurs derniers agents infiltrés.
- Quels sont les ordres patron ?
- Nous devons activer nos recherches sur les derniers éléments encore inconnus, il en reste neuf en tout si nos renseignements sont exacts !
- Que faisons-nous de celui de Begin patron ?
Maurice à un rictus mi-figue mi-raisin quand il reprend la parole.
- Ha ! Ha ! Il s’est fait avoir comme un couillon celui-là !! Quel imbécile de s’être laissé prendre de cette façon, Victor est en route pour s’en occuper et nous ne devrions pas attendre bien longtemps avant d’en savoir plus sur ce qu’il sait déjà.
L’homme se retourne en grimaçant.
- Ça sent le sapin patron !!
Maurice hoche la tête.
- Il en sait trop sur notre jeune ami qui n’y a pas été dans la dentelle encore cette fois ci. Te rends-tu compte que rien que pour le faire se découvrir, il nous a permis une fois de plus une avancée phénoménale sur un procédé de protection de nos armées.
- Il vaut de l’or ce garçon, s’en rend-il seulement compte ?
Maurice esquisse un sourire.
- Si seulement je le savais !! Bon !! Le boulot n’est pas terminé et je ferais bien de retourner donner mes instructions à ce « Luka », en parlant de lui !! Où en sont nos recherches sur sa véritable identité ?
- (L’autre homme) Il s’appelle en réalité Stanislas Youkoff patron.
Maurice réfléchit un instant.
- Ce nom ne me dit rien !!
- Chez nous c’est normal patron mais allez prononcer ce nom dans quelques pays de l’ex union soviétique et vous verrez bien leurs réactions ! Ils paieraient cher pour obtenir son extradition, ce type malgré son jeune âge a certainement autant de sang sur les mains que quelques criminels bien connus et d’après nos derniers renseignements, il aimerait particulièrement ça.
- (Maurice les yeux froids) Je me ferai donc un plaisir de le leur envoyer une fois qu’il ne me servira plus à rien, mais certainement pas avant de lui faire goûter à quelques attentions de mon cru.
2eme ANNÉE avant Pâques : (79 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (Recherches avancées)
« Laboratoire de recherches biologiques appliquées »
- Quand l’amour s’en va, il s’en va pour de bon ! Dadou ron ron !! Dadou ron ron !!
- Stop !!!
Je me retourne surpris et me retrouve presque nez à nez avec Henry qui a les deux mains contre ses oreilles.
- (Le colonel) Il y a une chose où tu n’es vraiment pas doué, le sais-tu ?
Je le regarde amusé.
- Ose dire que je chante faux !!!
- Une casserole chante mieux que toi Florian Hi ! Hi !
- Pfff !! N’importe quoi !! En plus ça m’aide à réfléchir.
Le colonel avec un clin d’œil.
- Réfléchis en silence alors.
Je hausse les épaules et me remets à mes éprouvettes, malgré tout la chanson me reste dans la tête et je la reprends rien que pour moi, un énorme rire me fait me retourner une nouvelle fois incrédule.
- Qu’est-ce qu’il y a encore ?
- Tu es obligé de tortiller du cul comme ça Hi ! Hi ! On croirait un canard qui a une envie pressante Hi ! Hi !
- Je ne tortille pas comme tu dis, je me déhanche au rythme de la musique ce n’est pas pareil !!
Henry s’essuie les yeux et tente désespérément de retrouver son sérieux, mais la vision est encore dans sa tête et c’est une vraie gageure pour lui d’y arriver, malgré tout il finit par y parvenir.
- Tu es enfermé ici depuis ce matin, as-tu au moins pris le temps d’aller à la cantine à midi ?
- Pourquoi ? Quelle heure est-il ?
- Presque seize heures mon garçon et à ton âge il n’est pas bon sauter un repas.
Je manque de m’étouffer de rire suite à ses paroles, il me regarde alors en plissant les yeux cherchant à en comprendre la raison.
- Qu’est-ce que j’ai dit de si drôle ?
- Il ne vaut peut-être mieux pas que je te le dise Hi ! Hi !
Henry préfère s’en tenir là, sentant bien que ses paroles n’ont pas été prises au premier degré et craignant le pire en cas d’explications trop poussées.
- Tu bosses sur quoi ?
- Une idée qui me trotte dans le crâne depuis que je suis rentré de vacances.
- (Henry curieux) Hé ???
- Je crois que je tiens le bon bout
- Quel bon bout ?
Je repars en vrille en pensant qu’hier j’en tenais un sacré de bambou et que mes amis ne s’en sont sans doute pas encore vraiment remis, le colonel commence à comprendre et finit par s’en amuser à son tour.
- Ah !! Jeunesse !! J’imagine à quoi tu penses, qu’est-ce que tu crois !! J’ai été jeune moi aussi et vous n’avez pas découvert le monde depuis il me semble Hi ! Hi !
- Je n’ai jamais prétendu le contraire, pour répondre à ta question regarde plutôt.
Je prends une lentille propre et j’y mets quelques gouttes de sang d’une éprouvette dont je me sers pour mes expériences appliquées, ensuite je sors du frigo une seringue contenant le virus dont je me suis évertué à combattre les effets depuis mon arrivée tôt ce matin et qui m’a fait perdre le sens du temps qui passe.
- Regarde au microscope et dis-moi ce que tu vois !!
Henry se penche et observe la plaquette, il y voit les globules et les plaquettes d’un sang qui lui paraît tout à fait normal.
- Il n’y a rien d’anormal dans cet échantillon à première vue.
- C’est exact ! Enfin presque !
Je manipule la seringue avec précaution et dépose une goutte de son contenu directement au contact avec le sang et je remets vite fait la seringue dans le frigo.
- Dis-moi ce que tu vois maintenant !!
Le colonel repose ses yeux sur l’appareil et ne dit plus rien, visiblement obnubilé par ce qu’il se déroule devant lui dans l’infiniment petit.
- On dirait un virus !! Ou plutôt un rétrovirus.
- Exact !!
- Il se comporte bizarrement, on dirait qu’il tente d’entrer dans une cellule mais qu’il n’y parvient pas.
- Encore exact !!
- Ça va durer encore longtemps avant qu’il y arrive ?
- En fait je pense que mon idée tient la route, ce virus est très actif et je n’ai encore rien eu le temps de trouver pour le combattre, alors je lui ai fait une vacherie Hi ! Hi ! J’ai tout simplement "blindé" la carapace externe de la cellule pour qu’il ne puisse pas la traverser et pépère, il va finir par crever de faim Hi ! Hi ! Comme moi d’ailleurs, maintenant que tu m’y as fait penser. Je vais aller me faire un sandwich vite fait au mess, tu veux que je te ramène quelque chose ?
2eme ANNÉE avant Pâques : (80 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (Recherches avancées) (fin)
Le colonel est toujours pris dans son observation attentive des tentatives désespérées du virus pour pénétrer la cellule.
- Comment !! Ah !! Heu, non merci ! Je préfère regarder, c’est très intéressant comme perspective. Il est vraiment coriace pourtant, c’est quel type de virus que tu as pris pour ton test ?
- Bah !! Juste un truc hyperconnu, bon je te laisse ! Normalement il devrait te tenir en haleine un moment avant de clamser.
- Tu reviens après ?
- Pas sûr vu l’heure !! En plus je dois faire une petite sieste sinon ce soir je ne tiendrai plus le bambou Hi ! Hi !
Henry ne peut s’empêcher de sourire.
- Tu ne penses qu’à ça ma parole !!
- J’en profite tant que je peux Hi ! Hi !
Le colonel lui fait un clin d’œil amical et le regarde sortir avec le sourire, la porte à peine refermée qu’il est déjà l’œil collé à la lunette du microscope et regarde ébahi les attaques de toute évidence perdues d’avance du virus pourtant combatif mais qui n’arrive visiblement pas à ses fins.
Henry se pose de nombreuses questions, entre autres celle de savoir quel procédé a bien pu mettre Florian en œuvre pour arriver à un tel résultat.
L’idée en soi même paraît très simple quoique plusieurs recherches dans ce sens ont déjà été tentés sans beaucoup de résultats et qu’en une seule journée Florian trouve la solution le laisse encore une fois sans voix devant l’énorme potentiel que possède ce garçon.
L’attente est longue, aussi longue que toutes les pensées qui assaillent cet homme pourtant reconnu comme une pointure dans sa spécialité et qui cherche désespérément à comprendre le processus mis en application pour arriver à un résultat aussi probant.
Comme le lui avait prédit Florian, le virus finit par perdre de sa verve et devient très vite inactif aussitôt pris en charge par les globules blancs qui jusqu’alors ne s’étaient pas vraiment montrés combatifs.
Le colonel reprend une plaquette en verre, désirant reprendre l’expérience depuis le début afin de mieux visualiser cette fois-ci les différentes phases du test.
Il reverse donc quelques millilitres de sang contenus dans l’éprouvette et l’idée lui prend de faire la différence avec le sien non traité pour vérifier les deux processus d’infections, il s’entaille alors légèrement le doigt avec un scalpel et laisse tomber quelques gouttes de son sang près de celui que contient déjà la coupelle.
Il prend la seringue dans le frigo et en verse comme il l’a vu faire par Florian, une simple goutte sur chacune des deux petites taches de sang et va ensuite machinalement, toujours comme il l’a vu faire par Florian, remettre la seringue au frais.
- Bon ! Voyons voir comment se comportent nos pépères Hi ! Hi !
L’appellation qu’en a donnée Florian le fait sourire, il se dit que décidément il faut toujours qu’il trouve à plaisanter même sur les choses les plus sérieuses mais qu’en fin de compte même dites de façons humoristiques, ses paroles ne sont pas dénuées de sens car c’est bien faute de pouvoir s’alimenter que le premier virus est mort.
Son sourire se fige rapidement et ce n’est que par pur réflexe qu’il actionne l’enregistrement du microscope électronique, sa vision se trouble et il doit se relever un instant pour que ses yeux se reposent, il active alors l’écran et peut ainsi assister plus confortablement au déroulement des combats qui se livrent sous son regard de plus en plus attentif.
À droite se trouve l’échantillon contenu dans l’éprouvette et comme juste avant, le même scénario s’y déroule tandis qu’à gauche, là où se trouve son propre sang c’est une tout autre paire de manches.
Le virus est entré directement au contact de la cellule et depuis celle-ci se comporte étrangement, semblant s’attaquer d’elle-même aux plaquettes et au système immuno-défensif qui dépérit à vue d’œil lui amenant une exclamation de surprise qu’il ne contrôle pas.
- Qu’est-ce que c’est ce bordel !!!
La réplication du virus se fait par parthénogenèse et la cellule se scinde en deux tout en continuant son combat, bientôt il ne reste quasiment plus de cellules saines et la défaite des anticorps de son sang devient flagrante alors que sur la droite le virus meurt, et est avalé comme à la précédente expérience.
La méthode lui donne soudainement un doute énorme sur la provenance du virus test et surtout son appartenance dans la classification de ceux-ci, il se rue littéralement sur le frigo pour y prendre la seringue d’une main tremblante n’osant encore croire ce que son esprit vient de lui dicter et qui lui paraît tellement impossible.
La petite étiquette à tête de mort collée sur la seringue lui ôte tous ses doutes quand il y lit les trois lettres écrites en rouge sur fond jaune et en majuscule.
« VIH »
Un rire quelque peu hystérique s’échappe alors de sa gorge quand il prononce cette phrase à haute voix.
- Il va clamser de faim pépère Hi ! Hi ! Se rend-il seulement compte de ce qu’il vient de faire !!!
2eme ANNÉE avant Pâques : (81 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (Le lieutenant de gendarmerie)
« Mercredi matin »
- (Le planton de l’entrée) Salut « Flo » !! Ça baigne ?
- Salut « Jérém » !! Oui et toi ?
- Cool !! Paraît que tu as encore semé le souk hier ? Les huiles sont restées quasiment toute la nuit au labo.
Je rentre dans la guitoune pour me protéger du froid.
- Bah !! C’est qu’ils n’ont rien d’autre à faire Hi ! Hi !
- Au fait !! J’y pense d’un coup !! Il y a quelqu’un qui demandait après toi juste il y a à peine quelques minutes, je l’ai envoyé au secrétariat pour qu’il prenne un badge en attendant que tu arrives.
- Il t’a dit ce qu’il me voulait ?
- Euh ! Non ! Faut dire aussi que je ne lui ai pas demandé et puis tu sais moi les gendarmes, c’était déjà pas mes potes dans le civil.
- Ce n’était pas un officier par hasard ?
- Un lieutenant, oui ! Un certain Jean Baptiste Lelievre je crois Hi ! Hi ! Tu parles d’un nom pour un flic !
- Alors je vois qui c’est et tu as tort, celui-là est super-cool !!
- Un pote à toi ?
- Pas vraiment, quoi que…
- En tous les cas, il avait l’air plutôt tendu le gars.
- Tu le serais aussi si tu avais une tumeur cancéreuse derrière l’oreille.
- Ah ! D’accord !!!
- Bon !! J’y go !! À plus !!
- Bonne journée Florian !
Du coup, c’est presque en courant que je traverse la cour de l’hôpital et déboule devant l’accueil où la secrétaire me montre un homme assis à attendre avec un grand sourire.
- Bonjour Florian ! Le lieutenant est là pour toi !!
- Merci « mimi »
Je me tourne vers Jean Baptiste visiblement soulagé de me voir.
- Je ne savais pas que nous avions rendez-vous aujourd’hui !!
- Je peux revenir un autre jour si je dérange ! Quand j’ai appelé hier, la personne m’a dit que c’était votre semaine de présence et que je n’avais qu’à venir avec mon dossier.
- Alors !! Qu’est-ce que ça donne ?
- C’est bien cancéreux d’après les résultats d’analyse que j’ai reçus il y a deux jours.
Je vois bien à la blancheur soudaine que vient de prendre son visage qu’il n’a pas dû passer de bonnes journées depuis qu’il les a reçus et je le comprends très bien, aussi je ne le fais pas attendre plus longtemps et je lui prends son dossier en lui demandant de me suivre, avant ça je donne quelques instructions à la secrétaire.
- « Mimi » ? Tu peux contacter mon équipe et leur demander de me rejoindre chez atchoum !! Tu peux voir aussi à me faire réserver un bloc, (Je regarde ma montre.) Disons pour dix heures ? Je n’en aurais pas pour longtemps, une petite heure tout au plus.
La secrétaire retient son envie de rire.
- Bien sûr !! Que ne ferais-je pas pour toi ?
- (Clin d’œil amusé) À part me virer de la caserne, tu veux dire ?
- Rhooo !!! Méfie-toi sale garnement !! Ne va surtout pas me tenter Hi ! Hi !
Jean Baptiste écoute la conversation complètement abasourdi du manque manifeste de rigueur militaire entre le maréchal des logis et l’aspirant, ses paroles lui reviennent d’un coup et c’est maintenant une boule de stress qu’il sent monter en lui.
- C’est pour moi le bloc ?
- Tu es bien venu pour que je te débarrasse de cette tumeur ?
- Bien sûr ! Mais je ne pensais pas que tu m’opérerais aujourd’hui, je n’ai prévenu personne et je n’ai rien pris pour une hospitalisation.
- T’inquiète pas pour ça, à midi tu seras chez toi. Je t’avais prévenu il me semble que pris à temps c’était un petit acte de rien du tout, quelques points de sutures et un bon pansement, dans une quinzaine de jours tu ne te rappelleras même plus de tout ça.
- Et pour la chimiothérapie ?
Je le regarde sérieusement.
- Je ferai en sorte que tu n’en aies pas besoin, tu me fais confiance au moins ?
Jean Baptiste repense à tout ce dont il a été témoin lors de son bref séjour à Aix en Provence, le mystère autour de ce jeune homme ainsi que tout ce monde à protéger son anonymat.
Mais surtout la rapidité avec laquelle le jeune prince Saoudien s’est remis et ce, alors que les autres médecins ne donnaient pas cher de sa peau, voire à refuser même de tenter quoi que ce soit sur lui ne s’en sentant pas les capacités et surtout lui semble-t-il, ne voulant pas prendre le risque d’un incident diplomatique.
Il revoit le jeune rouquin arriver en souriant, sans le moindre stress et trouvant même la chose de plaisanter avec son équipe, qui en un temps record a remis sur pied ce jeune arabe qui devait aux dires des autres rester a minima, paralysé des membres inférieurs.
J’ai suivi le cours de ses pensées et c’est en le rabrouant gentiment que je le fais revenir au présent.
- Tu comptes acheter le fonds, ou tu te bouges ? C’est que je n’ai pas que toi à m’occuper Hi ! Hi ! Il y a des vrais malades ici !
Jean Baptiste ouvre grand les yeux d’étonnement.
- Ah !! Parce qu’un cancer ce n’est pas une vraie maladie, j’aurai tout entendu ! Parole !
- Tout de suite les grands mots Hi ! Hi ! Disons plutôt que pour toi c’est juste un « prélude » joué par un quintette qu’un vrai « concert » avec les violons et tout le toutim.
Je sens bien son regard porté sur moi pendant tout le trajet menant au service de chirurgie, nul doute qu’il doit se demander à qui il a vraiment à faire et s’il doit rire ou s’inquiéter de mes plaisanteries à deux balles.
Maintenant et vu qu’il reste derrière moi sans rien dire, je pense qu’il s’est déjà fait à l’idée que le mieux pour lui est encore de me faire confiance.
- Tu as fait le bon choix, j’ai peut-être l’air immature quelquefois mais ce n’est qu’un aspect de ma personnalité et pas forcément celui qui rassure le plus.
D’une voix plus joyeuse que jusqu’alors :
- C’est déjà une bonne chose que tu en sois conscient parce que là je me demandais quoi, parole !!
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