02-09-2020, 12:38 PM
2eme ANNÉE avant Pâques : (66 / 150) (Quelques jours plus tard) (CHU de Nantes)
Le calme revient même s’il y a encore quelques allusions des médias quant à savoir qui est ce chanteur mystérieux qui a réussi à devenir le numéro un au hit-parade de nombreux pays avec une chanson qui a déjà eu son succès il y a pourtant de nombreuses années de cela.
Pour Florian également ça se tasse un peu et beaucoup de gens n’attendent plus que la mise sur le marché du fameux médicament en stressant leur médecin de famille par des appels incessants.
L’envoi des deux colis a été fait, Arnault ayant aussitôt renvoyé le sien avec une petite lettre d’inquiétude non feinte car le père de Marc malgré ses défauts a toujours eu une parole gentille pour le fils de son majordome qu’il a vu grandir avec son propre fils.
***/***
« CHU de Nantes »
Anne Laure est auprès de son époux quand les paquets arrivent, l’un d’eux venant de Reims et l’autre d’Orléans.
Jean Philippe n’ouvre même pas le premier et le met directement à la poubelle sous l’œil visiblement tendu de sa femme, un sourire lui vient quand il ouvre le second et lit la petite lettre d’accompagnement, il soupire alors en prenant la parole.
- Arnault est vraiment un brave garçon, je regrette de ne pas lui en avoir fait la remarque plus souvent.
Jean Philippe déchire le paquet et prend dans la boîte qu’il vient d’ouvrir une des petites bouteilles en chocolat contenant de la liqueur et dont il raffole tant.
- Hum !! Délicieux !!
- Allons très cher !! Ce ne doit pas être indiqué après ce que vous venez de subir !!
- Détrompez-vous chère amie, je me trouve déjà beaucoup mieux tout d’un coup.
- C’est votre gourmandise qui aura raison de vous !!
Jean Philippe au lieu de répondre, reprend une sucrerie sous l’œil contrarié de son épouse, elle va pour le lui dire quand la porte s’ouvre et qu’une infirmière entre pour les soins, celle-ci fait comprendre à Anne Laure qu’elle doit quitter la chambre le temps qu’elle y fasse son travail.
Les soins ne prennent que quelques minutes et ce n’est qu’au moment de repartir que l’infirmière aperçoit le paquet intact dans la poubelle.
- Vous avez sans doute fait tomber votre cadeau par inadvertance monsieur, voulez-vous que je vous le redonne ?
- Je n’y tiens pas, non !! C’est un envoi d’une personne que je souhaite oublier, mais prenez le donc pour vous ou un de vos malades si vous en avez envie.
L’infirmière hésite un instant, elle pense soudainement au très gentil grand-père qui ne reçoit jamais de visite et qui a toujours un mot aimable pour le personnel soignant.
- Je connais bien une personne à qui cela ferait plaisir.
- Alors prenez-le !!
- Vous êtes sûr ?
- Puisque je vous le demande !!
L’infirmière sort le paquet de la poubelle.
- Merci pour lui, je suis certaine qu’il sera ravi d’être un peu gâté. C’est un vieil homme très malade et bien seul, nous ne lui connaissons aucune famille à part son fils déjà très âgé également et en plus il réside à l’étranger depuis de nombreuses années.
- Et bien si cela lui permet de retrouver un instant le sourire !! Ce paquet aura au moins servi à quelque chose !!
L’infirmière sort de la chambre en regardant bizarrement cet homme dont les réactions lui paraissent bien étranges, elle soupire et retrouve très vite le sourire en se dirigeant directement vers celle du vieil homme en fin de vie que tous ici ont appris à apprécier et qu’ils verront hélas partir avec une extrême tristesse quand le moment très proche semble-t-il maintenant, sera venu.
Elle le trouve comme à son habitude assis sur son lit et lisant avec difficulté un livre dont ses yeux fatigués ont du mal à déchiffrer les lignes.
Depuis quelques jours, sa dose de morphine lui est donnée en continu par un compte-goutte branché à son poignet.
Rien que de le voir ainsi fait vibrer le cœur de la brave fille qui connaît parfaitement ce que cela implique pour lui.
Un jour ou deux encore tout au plus avant qu’il ne sombre dans un sommeil dont il ne ressortira plus que pour de brefs moments de lucidité jusqu’à ce qu’un des médecins augmente la dose qui lui permettra de partir sans souffrir.
2eme ANNÉE avant Pâques : (67 / 150) (Quelques jours plus tard) (CHU de Nantes) (suite)
Le vieillard entend la porte s’ouvrir et lève la tête en souriant affectueusement à la jeune femme si gentille qui s’occupe si bien de lui.
- Vous êtes bien en avance aujourd’hui ?
L’infirmière a un grand sourire.
- C’est un reproche ?
- Bien sûr que non !! Je suis trop heureux d’avoir de la visite vous le savez bien.
L’infirmière lui montre ce qu’elle tient dans la main.
- J’ai un petit cadeau pour vous.
- (Le vieil homme étonné) Pour moi ??
- Une petite gâterie pour agrémenter vos longues heures de lectures.
- Qu’est-ce que c’est ? (d’un air gourmand) des chocolats ?
L’infirmière se rappelle soudainement qu’elle n’en sait pas plus que lui, elle lui tend néanmoins le paquet en souhaitant de tout son cœur que ce soit bien de ça qu’il s’agisse.
- C’est une surprise, tenez !! Regardez vous-même !!
Le vieil homme lui prend le paquet des mains en tremblant légèrement, cela fait très longtemps que personne ne lui a plus rien offert, exactement depuis que son seul enfant est parti si loin qu’il ne l’a plus revu depuis de longues années.
Sa faiblesse devient vite évidente pour l’infirmière qui le regarde essayer de déchirer le papier cadeau emballant la boîte.
- Puis je vous aider ?
- Volontiers mon enfant, ma force n’est certainement plus ce qu’elle était et je porte lourdement mes quatre-vingt-quatorze ans.
La jeune femme ouvre alors rapidement le paquet et sourit satisfaite de constater qu’en effet il s’agit bien de chocolat, ceux-ci étant en plus d’une marque belge réputée dont elle raffole également.
- Voilà !! Je pense que vous allez vous régaler.
Le vieillard en choisit un dans la boîte qu’il met immédiatement dans sa bouche en fermant les yeux de pur bonheur.
- Hum !! C’est un délice, ils sont fourrés à la liqueur en plus ! Mais je vous en prie, prenez en un.
L’infirmière ne se fait pas prier.
- Merci !! Je vais reprendre mon service, ne mangez pas toute la boîte d’un coup sinon cela va vous faire du mal !! Je repasserai tout à l’heure avec le docteur.
Elle sort alors de la chambre, heureuse de lui avoir redonné pour quelques instants un sourire qu’il méritait bien au vu de son extrême gentillesse.
***/***
« Deux heures plus tard »
Le médecin de l’étage fait la tournée de ses patients avant que ne soit l’heure du repas, il est entouré par deux internes et son staff d’infirmiers dont bien sûr la jeune femme qui était venue voir si tout allait bien pour eux précédemment.
Ils entrent dans la chambre individuelle où se trouve Jean Philippe, celui-ci est seul car sa femme est repartie avec Jean qui était venu à la fois en visite et la rechercher.
- Comment va notre patient ce soir ?
- Je me sens comme neuf docteur !!
- (Le médecin surpris) Ah oui !! Vraiment !! Voyons voir ça !!
Toute l’équipe fait cercle autour de Jean Philippe pendant qu’il est ausculté attentivement par le médecin, celui-ci semble étonné des résultats de son analyse au point de recommencer plusieurs fois à lui prendre son pouls, ses résonances cardiaques ainsi que son fond de l’œil.
- Tout semble être redevenu normal !! C’est un peu rapide en si peu de temps aussi nous allons vous faire passer un second scanner pour vérifier tout ça. Quand vous êtes-vous aperçu que votre état s’améliorait ?
- Dans l’après-midi après que j’ai dégusté cette boîte de chocolats qui m’a été offerte par un ami.
Tous tourne la tête vers la boîte que Jean Philippe montre du doigt, celle-ci est quasiment vide et n’amène qu’un froncement des sourcils du médecin.
- Ce n’était pourtant pas la meilleure chose à faire dans votre état.
- La preuve que si docteur !!
Le médecin à un de ses internes.
- Faites préparer la salle pour le scanner et amenez-moi les résultats dès que vous les aurez obtenus, nous les comparerons à ceux qui ont été pris lors de l’arrivée du patient. Le chocolat vous est fortement déconseillé, vos artères sont saturées de cholestérol et c’est ce même cholestérol qui a obstrué une des veines de votre cerveau. Nous pensions même vous opérer rapidement pour vous poser des Sten afin d’améliorer votre rythme cardiaque, alors rendez-vous compte de ce que vos actes inconsidérés auraient pu vous être d’un tout autre effet.
Jean Philippe comprend qu’il a fait une connerie en se goinfrant comme il l’a fait.
- Excusez-moi docteur, je n’avais pas pensé que cela pouvait avoir une incidence et d’ailleurs je me sens beaucoup mieux depuis.
- C’est bien là quelque chose que je ne comprends pas, voilà pourquoi je vous refais passer cet examen
2eme ANNÉE avant Pâques : (68 / 150) (Quelques jours plus tard) (CHU de Nantes) (suite)
Le médecin visiblement mécontent sort de la chambre toujours accompagné de son staff, il visite ensuite plusieurs autres patients avant d’arriver dans le couloir que beaucoup nomment entre eux, le couloir de la mort, étant donné les malades qui s’y trouvent et dont la plupart sont en fin de vie.
Il sait qu’aujourd’hui il va devoir très certainement « aider » une nouvelle fois un ou plusieurs d’entre eux et c’est pour lui un éternel crève-cœur de s’y résoudre.
Ils entrent dans une chambre occupée justement par une des personnes qui agite ses pensées, celle-ci, une vieille femme atteinte d’un cancer généralisé et entourée de toute sa famille qui ont les yeux rougis d’avoir trop voulu garder leurs larmes pour ne pas qu’elle s’en aperçoive.
Bien sûr ce n’est hélas pas le cas car elle est déjà entrée en phase finale, à peine consciente de ceux qui l’entourent avec autant d’amour.
Même les plus jeunes semblent comprendre que leur grand-mère ou arrière-grand-mère ne finira pas la journée et se tiennent calmement auprès de leurs parents, affligés par l’attente.
Le médecin augmente alors le débit à la fois de l’oxygène et de la morphine et fait un signe que la plus ancienne des infirmières comprend.
Elle enfonce alors une aiguille dans le tuyau souple reliant la vieille femme à la poche de morphine et y injecte son contenu avant de la retirer et de la ranger dans sa boîte qu’elle remet dans sa poche.
Le médecin prend alors l’aîné des fils à part et lui explique en quelques mots qu’il faut qu’il se prépare ainsi que le reste de sa famille.
- Je vous conseille vivement de faire sortir les enfants, votre mère n’en a plus que pour une heure tout au plus, son corps commence à se refroidir et le teint de sa peau ne laisse aucune place à l’erreur.
Le fils retient du mieux qu’il peut la détresse qui le prend soudainement à l’annonce des derniers instants de sa mère.
- Souffre-t-elle docteur ?
- Je peux vous assurer que non, vous devriez vous rendre à son chevet et ainsi profiter du dernier instant de lucidité que votre mère va avoir, profitez-en pour lui dire que vous l’aimez.
- Merci docteur.
Le médecin fait signe à ses collègues de sortir, une fois dans le couloir il respire un grand coup.
Même toutes ses années de pratique ne peuvent le préparer à ce qu’il ressent à chaque fois qu’il perd un de ses patients et il prend toujours cela comme un manquement de sa part de n’avoir pu vaincre cette terrible maladie.
Chaque personne l’accompagnant ressent à sa façon ce moment qui sera toujours pour eux le pire que leur apportera leur métier.
L’instant nécessaire pour tous de se ressaisir et ils poursuivent leurs tâches en visitant encore plusieurs personnes dont le stade n’en est pas encore à cette douloureuse finalité mais dont ils en voient à chaque visite arriver l’échéance à grand pas.
C’est devant la dernière chambre que le médecin sent ses mâchoires se crisper encore plus qu’elles ne le sont déjà, l’homme à l’intérieur de cette chambre étant devenu aux fils de ses hospitalisations de plus en plus longues presque un ami tellement sa gentillesse est grande malgré l’extrême solitude qu’il doit ressentir à ne jamais recevoir de visites.
Son fils déjà d’un âge certain ayant été averti depuis peu de l’état terminal de son père, il est en route pour la France mais n’arrivera que le lendemain. Il en a averti le CHU qui lui a répondu de faire au plus vite et qu’ils resteraient près de son père pour qu’il ne manque de rien.
Le médecin retrouve suffisamment de courage pour s’adresser aux infirmières.
- Comment va monsieur Paul aujourd’hui ?
- (La plus jeune) Il lisait la dernière fois que je suis passée le voir docteur, son état était resté stationnaire par apport à votre dernière visite.
Le médecin sourit brièvement.
- Il y a donc des chances que son garçon arrive à temps, allons voir comment se porte notre charmant vieillard.
Tous sont visiblement heureux de ce qu’ils viennent d’apprendre et s’apprêtent à entrer dans la chambre du vieil homme, ils ne s’attendent certainement pas à ce que leurs yeux vont pourtant leur montrer.
2eme ANNÉE avant Pâques : (69 / 150) (Chalons en Champagne) (L’espionne)
« Le même après-midi, dans une cellule du commissariat »
Les deux hommes sortent de la cellule accompagnés du médecin de la DST, la femme assise sur sa chaise ne s’aperçoit déjà plus de leur présence et dodeline de la tête sous l’effet du produit qui vient de lui être injecté.
- (Un des deux agents) Combien de temps docteur avant qu’elle soit prête à répondre aux questions ?
- Je dirais un petit quart d’heure et ensuite vous aurez une bonne heure pour lui soutirer ce qu’elle sait.
- Très bien !! Cela devrait suffire !!
- (Le médecin) Ne faites pas de phrases, rappelez-vous !! Des questions brèves et claires, si vous voulez des réponses compréhensibles.
- Vous pensez qu’elle en dira plus que jusqu’à maintenant ?
- Ce produit est très efficace, très peu de personnes ont une force de caractère suffisante pour y résister.
- Souhaitons que ce ne soit pas son cas alors !!
Ils remontent jusqu’au bureau où se trouve leur patron et se jettent un coup d’œil surpris quand ils aperçoivent et reconnaissent le deuxième homme dans la pièce.
Celui-ci les entendant arriver se retourne avec un étrange sourire aux lèvres, il est conscient de sa réputation au sein de l’agence et ne s’en offusque pas puisque tout ou presque de ce qu’il se dit sur lui est l’exacte vérité, son rôle étant justement d’inspirer cette crainte que même ceux de son camp ressentent toujours quand ils sont en contact avec lui.
Seules quelques personnes dont Maurice, connaissent sa véritable nature qui est loin de ce que son aspect rébarbatif ainsi que sa réputation pourrait laisser penser. En dehors de son boulot, c’est un homme charmant qui adore ses enfants et qui se lie facilement d’amitié.
Seulement sa spécialité depuis qu’il est entré au service de la DST, fait de lui pendant le travail quelqu’un que tous évitent avec soins.
- (Maurice d’une voix froide) Est-elle prête pour l’interrogatoire ?
- (Un des deux agents) Oui patron !!
Maurice se tourne vers le troisième homme :
- A vous de jouer Victor !! Vous savez ce que j’attends de vous !!
- C’est comme si c’était fait patron !!
- Je veux les noms de ceux que nous n’avons pas encore découverts ou tout du moins un moyen d’entrer en contact avec eux.
- Et pour la femme patron ?
Maurice serre les dents car il n’a jamais apprécié de donner ce genre d’instructions, sauf dans certains cas extrêmement rares comme par exemple quand il s’est agi de l’homme qui a supprimé Léonie où il a dû s’y résoudre.
- Elle connaît le nom d’une personne qui doit être protégé à tout prix.
Victor hoche la tête, comprenant bien le message.
- Bien patron.
Victor Novak est d’origine Russe et c’est aussi pour cette raison que Maurice l’a fait venir, se doutant bien que l’effet de la drogue sera plus efficace si l’espionne n’a pas à réfléchir pour traduire ses paroles. Les interrogatoires précédents qu’il a menés lui-même, lui ayant fait comprendre que c’est une des raisons majeures qui l’ont fait plusieurs fois se reprendre alors qu’il la sentait prête à parler.
Les deux agents accompagnent Victor jusqu’au sous-sol où elle est enfermée et s’empressent ensuite de venir chercher de nouvelles instructions auprès de leur patron pour ne pas assister à ce qu’ils ont très bien compris suite aux dernières paroles de Maurice.
***/***
« Un peu plus d’une heure plus tard »
Victor quitte en grimaçant de dégoût le corps sans vie de cette femme dont les aveux ont été beaucoup plus loin qu’il ne l’espérait, ceux-ci au fur et à mesure qu’il en comprenait la portée lui ont ôté tout remord qu’il aurait pu avoir à terminer son travail.
Il doit reconnaître que les personnes qu’on lui désigne et surtout depuis que Maurice est à la tête de l’agence, ne méritent que le sort qui leur est réservé et lui permettent ainsi d’avoir une conscience plus sereine des actes dont il est missionné.
Victor retrouve Maurice dans son bureau provisoire où celui-ci l’attendait.
- (Maurice) Alors ??
Victor a un léger sourire.
- Une vraie pipelette patron !! Enfin, jusqu’à ce qu’elle comprenne l’ampleur de sa trahison quand l’effet de la drogue s’est atténué et qu’elle a voulu se jeter sur moi, j’ai dû la repousser un peu durement.
Trop peut-être !! Sa tête a heurté violemment l’angle du lit métallique. J’ai aussitôt appelé le toubib qui n’a rien pu faire « hélas » pour la ranimer, un malencontreux accident comme il en arrive parfois patron.
Maurice opine en signe de compréhension.
- Qu’a-t-elle eu le temps de vous révéler ?
Le calme revient même s’il y a encore quelques allusions des médias quant à savoir qui est ce chanteur mystérieux qui a réussi à devenir le numéro un au hit-parade de nombreux pays avec une chanson qui a déjà eu son succès il y a pourtant de nombreuses années de cela.
Pour Florian également ça se tasse un peu et beaucoup de gens n’attendent plus que la mise sur le marché du fameux médicament en stressant leur médecin de famille par des appels incessants.
L’envoi des deux colis a été fait, Arnault ayant aussitôt renvoyé le sien avec une petite lettre d’inquiétude non feinte car le père de Marc malgré ses défauts a toujours eu une parole gentille pour le fils de son majordome qu’il a vu grandir avec son propre fils.
***/***
« CHU de Nantes »
Anne Laure est auprès de son époux quand les paquets arrivent, l’un d’eux venant de Reims et l’autre d’Orléans.
Jean Philippe n’ouvre même pas le premier et le met directement à la poubelle sous l’œil visiblement tendu de sa femme, un sourire lui vient quand il ouvre le second et lit la petite lettre d’accompagnement, il soupire alors en prenant la parole.
- Arnault est vraiment un brave garçon, je regrette de ne pas lui en avoir fait la remarque plus souvent.
Jean Philippe déchire le paquet et prend dans la boîte qu’il vient d’ouvrir une des petites bouteilles en chocolat contenant de la liqueur et dont il raffole tant.
- Hum !! Délicieux !!
- Allons très cher !! Ce ne doit pas être indiqué après ce que vous venez de subir !!
- Détrompez-vous chère amie, je me trouve déjà beaucoup mieux tout d’un coup.
- C’est votre gourmandise qui aura raison de vous !!
Jean Philippe au lieu de répondre, reprend une sucrerie sous l’œil contrarié de son épouse, elle va pour le lui dire quand la porte s’ouvre et qu’une infirmière entre pour les soins, celle-ci fait comprendre à Anne Laure qu’elle doit quitter la chambre le temps qu’elle y fasse son travail.
Les soins ne prennent que quelques minutes et ce n’est qu’au moment de repartir que l’infirmière aperçoit le paquet intact dans la poubelle.
- Vous avez sans doute fait tomber votre cadeau par inadvertance monsieur, voulez-vous que je vous le redonne ?
- Je n’y tiens pas, non !! C’est un envoi d’une personne que je souhaite oublier, mais prenez le donc pour vous ou un de vos malades si vous en avez envie.
L’infirmière hésite un instant, elle pense soudainement au très gentil grand-père qui ne reçoit jamais de visite et qui a toujours un mot aimable pour le personnel soignant.
- Je connais bien une personne à qui cela ferait plaisir.
- Alors prenez-le !!
- Vous êtes sûr ?
- Puisque je vous le demande !!
L’infirmière sort le paquet de la poubelle.
- Merci pour lui, je suis certaine qu’il sera ravi d’être un peu gâté. C’est un vieil homme très malade et bien seul, nous ne lui connaissons aucune famille à part son fils déjà très âgé également et en plus il réside à l’étranger depuis de nombreuses années.
- Et bien si cela lui permet de retrouver un instant le sourire !! Ce paquet aura au moins servi à quelque chose !!
L’infirmière sort de la chambre en regardant bizarrement cet homme dont les réactions lui paraissent bien étranges, elle soupire et retrouve très vite le sourire en se dirigeant directement vers celle du vieil homme en fin de vie que tous ici ont appris à apprécier et qu’ils verront hélas partir avec une extrême tristesse quand le moment très proche semble-t-il maintenant, sera venu.
Elle le trouve comme à son habitude assis sur son lit et lisant avec difficulté un livre dont ses yeux fatigués ont du mal à déchiffrer les lignes.
Depuis quelques jours, sa dose de morphine lui est donnée en continu par un compte-goutte branché à son poignet.
Rien que de le voir ainsi fait vibrer le cœur de la brave fille qui connaît parfaitement ce que cela implique pour lui.
Un jour ou deux encore tout au plus avant qu’il ne sombre dans un sommeil dont il ne ressortira plus que pour de brefs moments de lucidité jusqu’à ce qu’un des médecins augmente la dose qui lui permettra de partir sans souffrir.
2eme ANNÉE avant Pâques : (67 / 150) (Quelques jours plus tard) (CHU de Nantes) (suite)
Le vieillard entend la porte s’ouvrir et lève la tête en souriant affectueusement à la jeune femme si gentille qui s’occupe si bien de lui.
- Vous êtes bien en avance aujourd’hui ?
L’infirmière a un grand sourire.
- C’est un reproche ?
- Bien sûr que non !! Je suis trop heureux d’avoir de la visite vous le savez bien.
L’infirmière lui montre ce qu’elle tient dans la main.
- J’ai un petit cadeau pour vous.
- (Le vieil homme étonné) Pour moi ??
- Une petite gâterie pour agrémenter vos longues heures de lectures.
- Qu’est-ce que c’est ? (d’un air gourmand) des chocolats ?
L’infirmière se rappelle soudainement qu’elle n’en sait pas plus que lui, elle lui tend néanmoins le paquet en souhaitant de tout son cœur que ce soit bien de ça qu’il s’agisse.
- C’est une surprise, tenez !! Regardez vous-même !!
Le vieil homme lui prend le paquet des mains en tremblant légèrement, cela fait très longtemps que personne ne lui a plus rien offert, exactement depuis que son seul enfant est parti si loin qu’il ne l’a plus revu depuis de longues années.
Sa faiblesse devient vite évidente pour l’infirmière qui le regarde essayer de déchirer le papier cadeau emballant la boîte.
- Puis je vous aider ?
- Volontiers mon enfant, ma force n’est certainement plus ce qu’elle était et je porte lourdement mes quatre-vingt-quatorze ans.
La jeune femme ouvre alors rapidement le paquet et sourit satisfaite de constater qu’en effet il s’agit bien de chocolat, ceux-ci étant en plus d’une marque belge réputée dont elle raffole également.
- Voilà !! Je pense que vous allez vous régaler.
Le vieillard en choisit un dans la boîte qu’il met immédiatement dans sa bouche en fermant les yeux de pur bonheur.
- Hum !! C’est un délice, ils sont fourrés à la liqueur en plus ! Mais je vous en prie, prenez en un.
L’infirmière ne se fait pas prier.
- Merci !! Je vais reprendre mon service, ne mangez pas toute la boîte d’un coup sinon cela va vous faire du mal !! Je repasserai tout à l’heure avec le docteur.
Elle sort alors de la chambre, heureuse de lui avoir redonné pour quelques instants un sourire qu’il méritait bien au vu de son extrême gentillesse.
***/***
« Deux heures plus tard »
Le médecin de l’étage fait la tournée de ses patients avant que ne soit l’heure du repas, il est entouré par deux internes et son staff d’infirmiers dont bien sûr la jeune femme qui était venue voir si tout allait bien pour eux précédemment.
Ils entrent dans la chambre individuelle où se trouve Jean Philippe, celui-ci est seul car sa femme est repartie avec Jean qui était venu à la fois en visite et la rechercher.
- Comment va notre patient ce soir ?
- Je me sens comme neuf docteur !!
- (Le médecin surpris) Ah oui !! Vraiment !! Voyons voir ça !!
Toute l’équipe fait cercle autour de Jean Philippe pendant qu’il est ausculté attentivement par le médecin, celui-ci semble étonné des résultats de son analyse au point de recommencer plusieurs fois à lui prendre son pouls, ses résonances cardiaques ainsi que son fond de l’œil.
- Tout semble être redevenu normal !! C’est un peu rapide en si peu de temps aussi nous allons vous faire passer un second scanner pour vérifier tout ça. Quand vous êtes-vous aperçu que votre état s’améliorait ?
- Dans l’après-midi après que j’ai dégusté cette boîte de chocolats qui m’a été offerte par un ami.
Tous tourne la tête vers la boîte que Jean Philippe montre du doigt, celle-ci est quasiment vide et n’amène qu’un froncement des sourcils du médecin.
- Ce n’était pourtant pas la meilleure chose à faire dans votre état.
- La preuve que si docteur !!
Le médecin à un de ses internes.
- Faites préparer la salle pour le scanner et amenez-moi les résultats dès que vous les aurez obtenus, nous les comparerons à ceux qui ont été pris lors de l’arrivée du patient. Le chocolat vous est fortement déconseillé, vos artères sont saturées de cholestérol et c’est ce même cholestérol qui a obstrué une des veines de votre cerveau. Nous pensions même vous opérer rapidement pour vous poser des Sten afin d’améliorer votre rythme cardiaque, alors rendez-vous compte de ce que vos actes inconsidérés auraient pu vous être d’un tout autre effet.
Jean Philippe comprend qu’il a fait une connerie en se goinfrant comme il l’a fait.
- Excusez-moi docteur, je n’avais pas pensé que cela pouvait avoir une incidence et d’ailleurs je me sens beaucoup mieux depuis.
- C’est bien là quelque chose que je ne comprends pas, voilà pourquoi je vous refais passer cet examen
2eme ANNÉE avant Pâques : (68 / 150) (Quelques jours plus tard) (CHU de Nantes) (suite)
Le médecin visiblement mécontent sort de la chambre toujours accompagné de son staff, il visite ensuite plusieurs autres patients avant d’arriver dans le couloir que beaucoup nomment entre eux, le couloir de la mort, étant donné les malades qui s’y trouvent et dont la plupart sont en fin de vie.
Il sait qu’aujourd’hui il va devoir très certainement « aider » une nouvelle fois un ou plusieurs d’entre eux et c’est pour lui un éternel crève-cœur de s’y résoudre.
Ils entrent dans une chambre occupée justement par une des personnes qui agite ses pensées, celle-ci, une vieille femme atteinte d’un cancer généralisé et entourée de toute sa famille qui ont les yeux rougis d’avoir trop voulu garder leurs larmes pour ne pas qu’elle s’en aperçoive.
Bien sûr ce n’est hélas pas le cas car elle est déjà entrée en phase finale, à peine consciente de ceux qui l’entourent avec autant d’amour.
Même les plus jeunes semblent comprendre que leur grand-mère ou arrière-grand-mère ne finira pas la journée et se tiennent calmement auprès de leurs parents, affligés par l’attente.
Le médecin augmente alors le débit à la fois de l’oxygène et de la morphine et fait un signe que la plus ancienne des infirmières comprend.
Elle enfonce alors une aiguille dans le tuyau souple reliant la vieille femme à la poche de morphine et y injecte son contenu avant de la retirer et de la ranger dans sa boîte qu’elle remet dans sa poche.
Le médecin prend alors l’aîné des fils à part et lui explique en quelques mots qu’il faut qu’il se prépare ainsi que le reste de sa famille.
- Je vous conseille vivement de faire sortir les enfants, votre mère n’en a plus que pour une heure tout au plus, son corps commence à se refroidir et le teint de sa peau ne laisse aucune place à l’erreur.
Le fils retient du mieux qu’il peut la détresse qui le prend soudainement à l’annonce des derniers instants de sa mère.
- Souffre-t-elle docteur ?
- Je peux vous assurer que non, vous devriez vous rendre à son chevet et ainsi profiter du dernier instant de lucidité que votre mère va avoir, profitez-en pour lui dire que vous l’aimez.
- Merci docteur.
Le médecin fait signe à ses collègues de sortir, une fois dans le couloir il respire un grand coup.
Même toutes ses années de pratique ne peuvent le préparer à ce qu’il ressent à chaque fois qu’il perd un de ses patients et il prend toujours cela comme un manquement de sa part de n’avoir pu vaincre cette terrible maladie.
Chaque personne l’accompagnant ressent à sa façon ce moment qui sera toujours pour eux le pire que leur apportera leur métier.
L’instant nécessaire pour tous de se ressaisir et ils poursuivent leurs tâches en visitant encore plusieurs personnes dont le stade n’en est pas encore à cette douloureuse finalité mais dont ils en voient à chaque visite arriver l’échéance à grand pas.
C’est devant la dernière chambre que le médecin sent ses mâchoires se crisper encore plus qu’elles ne le sont déjà, l’homme à l’intérieur de cette chambre étant devenu aux fils de ses hospitalisations de plus en plus longues presque un ami tellement sa gentillesse est grande malgré l’extrême solitude qu’il doit ressentir à ne jamais recevoir de visites.
Son fils déjà d’un âge certain ayant été averti depuis peu de l’état terminal de son père, il est en route pour la France mais n’arrivera que le lendemain. Il en a averti le CHU qui lui a répondu de faire au plus vite et qu’ils resteraient près de son père pour qu’il ne manque de rien.
Le médecin retrouve suffisamment de courage pour s’adresser aux infirmières.
- Comment va monsieur Paul aujourd’hui ?
- (La plus jeune) Il lisait la dernière fois que je suis passée le voir docteur, son état était resté stationnaire par apport à votre dernière visite.
Le médecin sourit brièvement.
- Il y a donc des chances que son garçon arrive à temps, allons voir comment se porte notre charmant vieillard.
Tous sont visiblement heureux de ce qu’ils viennent d’apprendre et s’apprêtent à entrer dans la chambre du vieil homme, ils ne s’attendent certainement pas à ce que leurs yeux vont pourtant leur montrer.
2eme ANNÉE avant Pâques : (69 / 150) (Chalons en Champagne) (L’espionne)
« Le même après-midi, dans une cellule du commissariat »
Les deux hommes sortent de la cellule accompagnés du médecin de la DST, la femme assise sur sa chaise ne s’aperçoit déjà plus de leur présence et dodeline de la tête sous l’effet du produit qui vient de lui être injecté.
- (Un des deux agents) Combien de temps docteur avant qu’elle soit prête à répondre aux questions ?
- Je dirais un petit quart d’heure et ensuite vous aurez une bonne heure pour lui soutirer ce qu’elle sait.
- Très bien !! Cela devrait suffire !!
- (Le médecin) Ne faites pas de phrases, rappelez-vous !! Des questions brèves et claires, si vous voulez des réponses compréhensibles.
- Vous pensez qu’elle en dira plus que jusqu’à maintenant ?
- Ce produit est très efficace, très peu de personnes ont une force de caractère suffisante pour y résister.
- Souhaitons que ce ne soit pas son cas alors !!
Ils remontent jusqu’au bureau où se trouve leur patron et se jettent un coup d’œil surpris quand ils aperçoivent et reconnaissent le deuxième homme dans la pièce.
Celui-ci les entendant arriver se retourne avec un étrange sourire aux lèvres, il est conscient de sa réputation au sein de l’agence et ne s’en offusque pas puisque tout ou presque de ce qu’il se dit sur lui est l’exacte vérité, son rôle étant justement d’inspirer cette crainte que même ceux de son camp ressentent toujours quand ils sont en contact avec lui.
Seules quelques personnes dont Maurice, connaissent sa véritable nature qui est loin de ce que son aspect rébarbatif ainsi que sa réputation pourrait laisser penser. En dehors de son boulot, c’est un homme charmant qui adore ses enfants et qui se lie facilement d’amitié.
Seulement sa spécialité depuis qu’il est entré au service de la DST, fait de lui pendant le travail quelqu’un que tous évitent avec soins.
- (Maurice d’une voix froide) Est-elle prête pour l’interrogatoire ?
- (Un des deux agents) Oui patron !!
Maurice se tourne vers le troisième homme :
- A vous de jouer Victor !! Vous savez ce que j’attends de vous !!
- C’est comme si c’était fait patron !!
- Je veux les noms de ceux que nous n’avons pas encore découverts ou tout du moins un moyen d’entrer en contact avec eux.
- Et pour la femme patron ?
Maurice serre les dents car il n’a jamais apprécié de donner ce genre d’instructions, sauf dans certains cas extrêmement rares comme par exemple quand il s’est agi de l’homme qui a supprimé Léonie où il a dû s’y résoudre.
- Elle connaît le nom d’une personne qui doit être protégé à tout prix.
Victor hoche la tête, comprenant bien le message.
- Bien patron.
Victor Novak est d’origine Russe et c’est aussi pour cette raison que Maurice l’a fait venir, se doutant bien que l’effet de la drogue sera plus efficace si l’espionne n’a pas à réfléchir pour traduire ses paroles. Les interrogatoires précédents qu’il a menés lui-même, lui ayant fait comprendre que c’est une des raisons majeures qui l’ont fait plusieurs fois se reprendre alors qu’il la sentait prête à parler.
Les deux agents accompagnent Victor jusqu’au sous-sol où elle est enfermée et s’empressent ensuite de venir chercher de nouvelles instructions auprès de leur patron pour ne pas assister à ce qu’ils ont très bien compris suite aux dernières paroles de Maurice.
***/***
« Un peu plus d’une heure plus tard »
Victor quitte en grimaçant de dégoût le corps sans vie de cette femme dont les aveux ont été beaucoup plus loin qu’il ne l’espérait, ceux-ci au fur et à mesure qu’il en comprenait la portée lui ont ôté tout remord qu’il aurait pu avoir à terminer son travail.
Il doit reconnaître que les personnes qu’on lui désigne et surtout depuis que Maurice est à la tête de l’agence, ne méritent que le sort qui leur est réservé et lui permettent ainsi d’avoir une conscience plus sereine des actes dont il est missionné.
Victor retrouve Maurice dans son bureau provisoire où celui-ci l’attendait.
- (Maurice) Alors ??
Victor a un léger sourire.
- Une vraie pipelette patron !! Enfin, jusqu’à ce qu’elle comprenne l’ampleur de sa trahison quand l’effet de la drogue s’est atténué et qu’elle a voulu se jeter sur moi, j’ai dû la repousser un peu durement.
Trop peut-être !! Sa tête a heurté violemment l’angle du lit métallique. J’ai aussitôt appelé le toubib qui n’a rien pu faire « hélas » pour la ranimer, un malencontreux accident comme il en arrive parfois patron.
Maurice opine en signe de compréhension.
- Qu’a-t-elle eu le temps de vous révéler ?
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