02-09-2020, 12:12 PM
2eme ANNÉE avant Pâques : (48 / 150) (Reims) (Chez les Durieux) (suite)
- Plutôt oui !! En quoi pourrais-je vous être utile ?
- (Le président) En nous accompagnant là-bas et en restant le plus possible à ses côtés.
- (Émile ahuri) Et c’est tout ?
- (Le président) Il nous faut quelqu’un de confiance et qui ne soit pas connu de ceux qui voudront le rencontrer. Une personne qui reste suffisamment près de lui pour qu’il ne lui arrive rien, un service spécial sera là pour vous protéger rassurez-vous !! Seulement il ne pourrait pas être aussi proche sans éveiller les soupçons et vous pourriez nous faire gagner les quelques secondes nécessaires en cas de problèmes.
- (Maurice) C’est une affaire très compliquée d’espionnage dont il n’y a aucune raison de vous y impliquer plus que nécessaire vous comprenez ? Nous voulons juste qu’il y ait une présence amie auprès de lui en permanence, acceptez-vous de nous aider ?
- Cela va de soi !! Florian est un ami très cher qui en plus m’a sauvé la vie et je vous avoue que cette idée de le voir à Kyoto au milieu de tous ses chefs d’États et hauts dignitaires me donne envie de m’y rendre sur le champ s’il le fallait. Saviez-vous qu’à peine cela faisait quelques minutes que nous nous étions rencontrés qu’il m’appelait déjà « Mimile » ? Hi ! Hi ! Décidément non, je ne raterai ça pour rien au monde.
***/***
« Toc ! Toc ! Toc ! »
Émile revient à la réalité le sourire encore aux lèvres.
- Oui ??
- Tu as fini ton travail chéri ? Les enfants ne vont pas tarder à arriver.
- Encore cinq minutes et j’arrive !!
- Très bien !! Je prépare l’apéro dans le salon.
Le député hoche la tête bien qu’il sache bien que sa femme ne peut le voir, la conversation de la veille quand ses enfants sont rentrés du cirque où ils ont passé leurs vacances avec Florian et leurs nouveaux amis lui reviennent alors en mémoire et la façon dont sa fille lui a annoncé qu’elle voulait leur présenter quelqu’un, le turlupine depuis lors.
Il s’attendait bien sûr à ce que ce jour arrive et en est très heureux pour elle, seulement il a senti quelque chose dans le ton de sa voix qui lui amène à penser que ce ne sera pas aussi simple qu’il le voyait au premier abord.
Rémi en a profité pour demander s’il ne pouvait pas lui aussi inviter un ami, ce qui l’a surpris une nouvelle fois étant donné qu’ils n’avaient jamais pris cette peine jusqu’alors et qu’il lui était déjà arrivé, pas très souvent il le reconnaît d’inviter quelqu’un sans les prévenir à l’avance.
Alice regardait bizarrement son frère le sourire aux lèvres, semblant lui donner le courage de parler quand il a fait cette demande et Émile se demande bien ce que trament ses enfants, connaissant la complicité qu’ils ont l’un envers l’autre.
Il termine de ranger son bureau et rejoint sa femme au salon juste à temps pour accueillir ses enfants et leurs invités. C’est quand il voit la canne blanche que tient en main un des garçons qu’il comprend enfin en partie l’hésitation d’Alice à répondre plus que nécessaire aux quelques questions qu’il a posées sur ce jeune homme qu’elle voulait leur présenter.
Maintenant il voit bien comment elle se comporte auprès de lui et ses petits gestes pleins d’empressement démontrent déjà sans qu’il n’y ait besoin de plus d’explications ce que ressentent l’un pour l’autre les deux tourtereaux.
D’ailleurs Émile ne peut que reconnaître que c’est un garçon magnifique et que sa cécité n’enlève en rien le charme évident qu’il dégage, son regard se porte alors tout naturellement sur le deuxième invité qui semble plus jeune de quelques années mais dont les traits ne trompent pas quant à l’affiliation qu’il y a entre les deux jeunes garçons.
Émile retient in extremis un sursaut de stupeur quand il capte le regard de son fils sur ce garçon, en effet celui-ci ne se croyant pas observé le couve des yeux d’une façon qui ne trompe pas l’homme habitué à déchiffrer les expressions sur les visages des personnes qu’il côtoie.
Il porte aussitôt son regard sur son épouse qui de toute évidence ne s’est aperçu de rien et accueille en souriant les deux invités.
- Je suis heureuse de connaître enfin les nouveaux amis de mes enfants, vous vous ressemblez tellement qu’il n’est pas besoin de vous demander si vous êtes frères.
- (Anthony de sa voix chaude) En effet madame, je vous remercie ainsi que votre mari de nous recevoir chez vous un soir si particulier.
Alice sourit en captant l’effet que la voix d’Anthony fait sur ses parents, elle-même pourtant habituée maintenant à l’entendre en est toujours à ressentir ce frisson qui la prend quand il parle.
- Papa ! Maman ! Je vous présente Anthony et son frère Baptiste, nous les avons rencontrés grâce à Florian et faisons partie du groupe qu’ils ont monté avec quelques amis.
- (Sarah sourit) Il faudra nous faire écouter ça !! Je ne doute pas de la qualité de votre musique connaissant mes enfants.
Alice fait un clin d’œil à son frère qui s’avance alors et tend un CD à sa mère, l’idée est venue de lui et Alice y a tout de suite adhéré de leur faire écouter un enregistrement de ce qu’ils jouent, mais surtout de faire entendre « Antho » quand il chante afin que ses parents comprennent ce qu’est vraiment ce garçon.
2eme ANNÉE avant Pâques : (49 / 150) (Reims) (Chez les Durieux) (suite)
Ce qui sera ensuite plus facile pour elle de leur annoncer ce qu’elle a à leur dire et sans doute l’espère-t-elle du moins de tout son cœur, également plus facile pour Rémi quand ce sera son tour.
- Tiens m’man !! Justement nous y avons pensé !! Vous pourriez nous donner vos impressions en l’écoutant pendant que nous faisons visiter la maison à nos amis.
- Avec plaisir !!
Sarah ravit, allume la chaîne hi-fi et met le CD en route pendant que les quatre jeunes disparaissent du salon et montent dans les chambres.
Émile depuis quelques secondes avant qu’ils ne quittent la pièce ne voyait plus qu’une chose, la bague au doigt de sa fille qu’il n’avait jusque-là pas remarqué et sa conviction est maintenant faite que cette soirée va leur apporter beaucoup de changement dans leurs vies.
La musique commence et lui fait rapidement perdre le fil de ses pensées, il reconnaît la prestation musicale de ses enfants parfaitement intégrer dans cette bande sonore et reconnaît l’immense talent des autres musiciens, jusqu’au moment où une voix se fait entendre et le plonge dans des sensations telles qu’il en attrape la chair de poule.
Sarah en a les yeux qui se remplissent de larmes et se sent obligé de s’asseoir, sentant ses jambes trembler sous elle en écoutant cette voix magnifique qui la met dans l’émotionnel le plus pur.
***/***
« À l’étage »
- (Rémi) Je crois que papa a déjà compris pour toi et « Antho », tout à l’heure j’ai bien vu qu’il regardait ta bague fixement.
- (Alice) Tant mieux !! Il sera moins surpris quand je l’annoncerai alors !!
- (Anthony mal à l’aise) Tu crois qu’ils m’accepteront ?
- (Baptiste) Bien sûr que oui, quelle question !!
Alice en prenant la main d’Anthony :
- De quoi as-tu peur ?
- Nous ne sommes pas de votre condition (Il arrive quand même à plaisanter) et en plus ils vont bien finir par s’apercevoir que je suis aveugle.
Rémi sourit au trait d’humour.
- Ce sont eux qui seraient aveugles de ne pas voir quel garçon tu es et puis un futur avocat dans la famille ce n’est pas le plus terrible qu’il pouvait leur arriver.
Baptiste de plus en plus stressé.
- Tu vas vraiment leur dire pour nous deux ? Je veux dire, ce soir ? Peut-être faut-il déjà leur laisser le temps de digérer la nouvelle d’Alice avec « Antho ».
- (Rémi) J’ai suffisamment perdu de temps comme ça avec mes conneries de vouloir à tout prix me persuader que j’étais hétéro, maintenant ça suffit et je n’ai pas honte de toi et de notre relation, ils verront bien que c’est sérieux nous deux et que ce n’est pas quelque chose de honteux. C’est justement de ne rien dire qui pourrait le faire penser et crois-moi Baptiste ce que j’éprouve pour toi, je n’en ai absolument pas honte.
- (Baptiste) Moi non plus, ce n’est pas ce que je voulais dire !! Juste que ça risque de faire beaucoup pour la même soirée alors qu’ils ne s’y attendent pas.
- (Alice) Pour maman sûrement mais mon père est un fin limier tu sais, il n’aurait pas accédé à ce poste sans connaître et surtout reconnaître le sens des choses qu’il a sous les yeux, d’ailleurs je me demande s’il n’a pas déjà tout compris !!
Quelques minutes passent, silencieuses si ce n’était le fond sonore qui vient du bas et les quatre jeunes soupirent, chacun dans ses pensées.
***/***
La musique s’arrête et le silence devient lourd, Alice prend la main d’Anthony et après un bref baiser, l’entraîne vers le salon suivi des deux autres garçons qui malgré tout n’en mènent pas large.
Sarah quand elle les aperçoit, sèche rapidement ses yeux et sans que son geste soit prématuré, vient embrasser « Antho » qui se demande ce qui lui arrive.
- (Sarah) Je n’ai jamais entendu une voix telle que la tienne mon grand, elle est merveilleuse et tu devrais la faire écouter aux médias pour en faire ton métier.
- (Rémi) Johnny lui a déjà proposé m’man, mais « Antho » a refusé.
- (Émile sursaute) Un copain à vous sans doute ?
- Non !! Le vrai !!
- Qu’est-ce que tu racontes là mon garçon !!
- Mais je t’assure que c’est la vérité p’pa !! Les grands-parents de Florian l’ont fait venir pour la fête de Noël de sa boîte, même que « Flo » a fait le concert avec eux.
- (Alice poursuit) « Flo » lui a fait écouter un enregistrement et Johnny est revenu exprès pour l’entendre chanter.
Émile connaît suffisamment ses enfants pour savoir qu’ils ne mentent pas, même si cette histoire lui paraît ubuesque.
Le fait que Florian soit mêlé à tout ça et depuis qu’il en a appris plus sur lui, plus rien ne devrait l’étonner pourtant.
- Et tu as refusé ?
- (Anthony) Ce n’est pas ce que j’attends de ma vie monsieur.
- Et qu’attends-tu donc, si ce n’est pas indiscret ?
Anthony sourit car il comprend que c’est à lui de faire sa demande et non à Alice.
- Dans le désordre je dirai, terminer mes études de droit, suivre Florian en Afrique pour l’aider à son projet et épouser votre fille si vous acceptez de m’accorder sa main.
2eme ANNÉE avant Pâques : (50 / 150) (Reims) (Chez les Durieux) (fin)
- (Rémi ahuri) Ouah !!! Là mon gars, tu m’as scié le cul !!! Parole !!!
Alice en a les yeux ronds d’ébahissement devant l’aplomb avec lequel il vient de faire sa demande et le fixe avec intensité, les joues rouge vif de son chéri lui démontrent qu’il y a mis tout son courage et qu’il n’attend plus que d’en connaître la réponse sans non plus se faire trop d’illusion.
Sarah et Émile se regardent troublés par ce qu’ils viennent d’apprendre, le député moins que sa femme car il s’y attendait déjà et au sourire qui commence à poindre sur le visage de son épouse, il lui répond de la même façon et se lève pour se diriger vers ce jeune homme qui décidément lui plaît de plus en plus.
Il prend la main de sa fille au passage et montre la bague à sa femme, il saisit ensuite celle d’Anthony qui tremble d’appréhension et tout naturellement lui pose celle d’Alice dans la sienne.
- Soyez heureux mes enfants, un garçon aussi sensible que toi ne peut qu’apporter le bonheur que nous rêvions pour notre fille.
- (Anthony troublé) Vous… Vous acceptez alors ?
Sarah la voix emplie d’émotion.
- Bien sûr que nous acceptons !! Alice ne pouvait trouver mieux pour elle qu’un garçon tel que toi, intelligent, sensible et cerise sur le gâteau (Elle rit joyeusement) à croquer Hi ! Hi !
Émile voit bien le trouble d’Anthony, son visage malgré ses yeux étrangement fixes marque toutes les expressions et le ressenti actuel de ce jeune homme aux traits à la fois virils et doux qu’il apprécie à sa juste valeur.
- Vous ferez un merveilleux couple et je ne doute pas que nos petits enfants à venir seront à l’image de leurs parents.
Anthony serre plus fort la main d’Alice qui doucement et avec une extrême tendresse le prend dans ses bras pour l’embrasser, lui démontrant ainsi et aux yeux de tous, tout l’amour qu’elle lui porte.
Baptiste est tout autant chamboulé que son grand frère, Rémi lui prend la main pour lui montrer qu’il est heureux lui aussi que tout aille pour le mieux pour le jeune couple s’embrassant toujours devant eux.
Le député à qui rien n’échappe capte tout de suite ce rapprochement entre les deux garçons.
- Si nous prenions cet apéro ? Je pense qu’il est temps d’arroser ça vous ne croyez pas ? À moins qu’il y ait encore quelque chose que nous devions apprendre ? Tu en penses quoi fiston ?
Rémi serre encore plus la main de Baptiste, le regard de son père porté sur eux ne lui donne aucun doute sur la raison de sa question.
Il sent sa gorge s’assécher soudainement et sa glotte remonte vivement à la recherche d’humidité, Baptiste au contraire est couvert de sueur et il en sent les gouttes dégouliner de sur son front, une étrange impression de peur sourde l’étreint et lui bloque la poitrine.
Sarah étonnée de sa question, suit le regard de son mari et remarque à son tour les mains liées et le stress des deux garçons, Baptiste ressemble beaucoup à son frère et même s’il est plus jeune, il émane de lui la même gentillesse et la même douceur des traits qu’elle est bien obligée de reconnaître lui plaise énormément.
Maintenant la surprise pour elle est énorme de comprendre que ses deux garçons s’aiment, jamais elle se serait doutée un instant que son petit dernier puisse éprouver quoique ce soit envers un autre garçon.
Pourtant son sourire ne la quitte pas et Sarah comprend alors qu’au plus profond d’elle, quelque chose l’avait déjà prévenu qu’il en serait ainsi et l’y avait préparé.
- (Émile) J’attends toujours ta réponse mon grand ?
- Tu la connais déjà p’pa !!
- Très certainement fiston, j’attends juste que vous ayez le même courage qu’Anthony.
- (Rémi en bredouillant) C’est… pas… facile…
- Je m’en doute bien ! Peut-être que Baptiste aura le même courage que son frère alors ? Tu en penses quoi mon garçon ?
Rémi avance d’un pas en faisant en sorte de mettre son ami derrière lui, comme pour le protéger de ses prochaines paroles.
- Ce n’est pas à lui de le faire, je dois assumer mes choix !! Baptiste et moi nous sommes ensemble et ne me demande pas pourquoi, je serais bien incapable de te l’expliquer clairement. Juste que ça s’est fait comme ça et que j’en ai été le premier surpris, j’ai voulu ne pas le voir au début mais c’était plus fort que moi et tout me rapprochait de lui, maintenant je sais qu’il n’y a que Baptiste qui compte pour moi et je l’assume devant vous deux, j’espère que vous saurez me pardonner.
- (Sarah vivement) Te pardonner de quoi ?
- D’être ce que je suis m’man !!
- Tu es Rémi notre fils et tu es amoureux, qui a-t-il à pardonner ?
- Ta mère a raison mon grand, tu n’as pas à avoir honte de tes sentiments même si ceux-ci ne vont pas dans l’ordre établi.
Le silence revient et c’est Anthony contre toute attente qui le rompt de sa voix si prenante quand elle est comme à cet instant prise dans une intense émotion
- Notre père n’est hélas plus là pour voir ses fils heureux, il aurait très certainement été fier de vous connaître et même si personne ne pourra jamais le remplacer, vous êtes ce qui s’en rapprochera le plus pour mon frère et moi. Vous venez tous les deux de nous accepter dans votre famille sans émettre un quelconque jugement et pour ça vous ne pouvez imaginer toute la gratitude que je ressens pour vous, je suis aveugle et mon frère « différent » et malgré ça je n’ai ressenti aucun rejet ni colère de votre part et je vous en remercie de tout mon cœur. Nous ne serons jamais un fardeau pour vous, je vous en fais la promesse et je vous promets également que vos enfants ne regretteront jamais leur choix.
Émile sent ses yeux s’humidifier :
- Si c’est nous faire pleurer que tu voulais, sache que tu y as réussi (Il se reprend) Bon !! Ce n’est pas tout ça !! On se le prend cet apéro ? Le repas va finir par brûler sinon, ce serait dommage pour notre premier dîner de fin d’année en famille pas vrai ?
- Plutôt oui !! En quoi pourrais-je vous être utile ?
- (Le président) En nous accompagnant là-bas et en restant le plus possible à ses côtés.
- (Émile ahuri) Et c’est tout ?
- (Le président) Il nous faut quelqu’un de confiance et qui ne soit pas connu de ceux qui voudront le rencontrer. Une personne qui reste suffisamment près de lui pour qu’il ne lui arrive rien, un service spécial sera là pour vous protéger rassurez-vous !! Seulement il ne pourrait pas être aussi proche sans éveiller les soupçons et vous pourriez nous faire gagner les quelques secondes nécessaires en cas de problèmes.
- (Maurice) C’est une affaire très compliquée d’espionnage dont il n’y a aucune raison de vous y impliquer plus que nécessaire vous comprenez ? Nous voulons juste qu’il y ait une présence amie auprès de lui en permanence, acceptez-vous de nous aider ?
- Cela va de soi !! Florian est un ami très cher qui en plus m’a sauvé la vie et je vous avoue que cette idée de le voir à Kyoto au milieu de tous ses chefs d’États et hauts dignitaires me donne envie de m’y rendre sur le champ s’il le fallait. Saviez-vous qu’à peine cela faisait quelques minutes que nous nous étions rencontrés qu’il m’appelait déjà « Mimile » ? Hi ! Hi ! Décidément non, je ne raterai ça pour rien au monde.
***/***
« Toc ! Toc ! Toc ! »
Émile revient à la réalité le sourire encore aux lèvres.
- Oui ??
- Tu as fini ton travail chéri ? Les enfants ne vont pas tarder à arriver.
- Encore cinq minutes et j’arrive !!
- Très bien !! Je prépare l’apéro dans le salon.
Le député hoche la tête bien qu’il sache bien que sa femme ne peut le voir, la conversation de la veille quand ses enfants sont rentrés du cirque où ils ont passé leurs vacances avec Florian et leurs nouveaux amis lui reviennent alors en mémoire et la façon dont sa fille lui a annoncé qu’elle voulait leur présenter quelqu’un, le turlupine depuis lors.
Il s’attendait bien sûr à ce que ce jour arrive et en est très heureux pour elle, seulement il a senti quelque chose dans le ton de sa voix qui lui amène à penser que ce ne sera pas aussi simple qu’il le voyait au premier abord.
Rémi en a profité pour demander s’il ne pouvait pas lui aussi inviter un ami, ce qui l’a surpris une nouvelle fois étant donné qu’ils n’avaient jamais pris cette peine jusqu’alors et qu’il lui était déjà arrivé, pas très souvent il le reconnaît d’inviter quelqu’un sans les prévenir à l’avance.
Alice regardait bizarrement son frère le sourire aux lèvres, semblant lui donner le courage de parler quand il a fait cette demande et Émile se demande bien ce que trament ses enfants, connaissant la complicité qu’ils ont l’un envers l’autre.
Il termine de ranger son bureau et rejoint sa femme au salon juste à temps pour accueillir ses enfants et leurs invités. C’est quand il voit la canne blanche que tient en main un des garçons qu’il comprend enfin en partie l’hésitation d’Alice à répondre plus que nécessaire aux quelques questions qu’il a posées sur ce jeune homme qu’elle voulait leur présenter.
Maintenant il voit bien comment elle se comporte auprès de lui et ses petits gestes pleins d’empressement démontrent déjà sans qu’il n’y ait besoin de plus d’explications ce que ressentent l’un pour l’autre les deux tourtereaux.
D’ailleurs Émile ne peut que reconnaître que c’est un garçon magnifique et que sa cécité n’enlève en rien le charme évident qu’il dégage, son regard se porte alors tout naturellement sur le deuxième invité qui semble plus jeune de quelques années mais dont les traits ne trompent pas quant à l’affiliation qu’il y a entre les deux jeunes garçons.
Émile retient in extremis un sursaut de stupeur quand il capte le regard de son fils sur ce garçon, en effet celui-ci ne se croyant pas observé le couve des yeux d’une façon qui ne trompe pas l’homme habitué à déchiffrer les expressions sur les visages des personnes qu’il côtoie.
Il porte aussitôt son regard sur son épouse qui de toute évidence ne s’est aperçu de rien et accueille en souriant les deux invités.
- Je suis heureuse de connaître enfin les nouveaux amis de mes enfants, vous vous ressemblez tellement qu’il n’est pas besoin de vous demander si vous êtes frères.
- (Anthony de sa voix chaude) En effet madame, je vous remercie ainsi que votre mari de nous recevoir chez vous un soir si particulier.
Alice sourit en captant l’effet que la voix d’Anthony fait sur ses parents, elle-même pourtant habituée maintenant à l’entendre en est toujours à ressentir ce frisson qui la prend quand il parle.
- Papa ! Maman ! Je vous présente Anthony et son frère Baptiste, nous les avons rencontrés grâce à Florian et faisons partie du groupe qu’ils ont monté avec quelques amis.
- (Sarah sourit) Il faudra nous faire écouter ça !! Je ne doute pas de la qualité de votre musique connaissant mes enfants.
Alice fait un clin d’œil à son frère qui s’avance alors et tend un CD à sa mère, l’idée est venue de lui et Alice y a tout de suite adhéré de leur faire écouter un enregistrement de ce qu’ils jouent, mais surtout de faire entendre « Antho » quand il chante afin que ses parents comprennent ce qu’est vraiment ce garçon.
2eme ANNÉE avant Pâques : (49 / 150) (Reims) (Chez les Durieux) (suite)
Ce qui sera ensuite plus facile pour elle de leur annoncer ce qu’elle a à leur dire et sans doute l’espère-t-elle du moins de tout son cœur, également plus facile pour Rémi quand ce sera son tour.
- Tiens m’man !! Justement nous y avons pensé !! Vous pourriez nous donner vos impressions en l’écoutant pendant que nous faisons visiter la maison à nos amis.
- Avec plaisir !!
Sarah ravit, allume la chaîne hi-fi et met le CD en route pendant que les quatre jeunes disparaissent du salon et montent dans les chambres.
Émile depuis quelques secondes avant qu’ils ne quittent la pièce ne voyait plus qu’une chose, la bague au doigt de sa fille qu’il n’avait jusque-là pas remarqué et sa conviction est maintenant faite que cette soirée va leur apporter beaucoup de changement dans leurs vies.
La musique commence et lui fait rapidement perdre le fil de ses pensées, il reconnaît la prestation musicale de ses enfants parfaitement intégrer dans cette bande sonore et reconnaît l’immense talent des autres musiciens, jusqu’au moment où une voix se fait entendre et le plonge dans des sensations telles qu’il en attrape la chair de poule.
Sarah en a les yeux qui se remplissent de larmes et se sent obligé de s’asseoir, sentant ses jambes trembler sous elle en écoutant cette voix magnifique qui la met dans l’émotionnel le plus pur.
***/***
« À l’étage »
- (Rémi) Je crois que papa a déjà compris pour toi et « Antho », tout à l’heure j’ai bien vu qu’il regardait ta bague fixement.
- (Alice) Tant mieux !! Il sera moins surpris quand je l’annoncerai alors !!
- (Anthony mal à l’aise) Tu crois qu’ils m’accepteront ?
- (Baptiste) Bien sûr que oui, quelle question !!
Alice en prenant la main d’Anthony :
- De quoi as-tu peur ?
- Nous ne sommes pas de votre condition (Il arrive quand même à plaisanter) et en plus ils vont bien finir par s’apercevoir que je suis aveugle.
Rémi sourit au trait d’humour.
- Ce sont eux qui seraient aveugles de ne pas voir quel garçon tu es et puis un futur avocat dans la famille ce n’est pas le plus terrible qu’il pouvait leur arriver.
Baptiste de plus en plus stressé.
- Tu vas vraiment leur dire pour nous deux ? Je veux dire, ce soir ? Peut-être faut-il déjà leur laisser le temps de digérer la nouvelle d’Alice avec « Antho ».
- (Rémi) J’ai suffisamment perdu de temps comme ça avec mes conneries de vouloir à tout prix me persuader que j’étais hétéro, maintenant ça suffit et je n’ai pas honte de toi et de notre relation, ils verront bien que c’est sérieux nous deux et que ce n’est pas quelque chose de honteux. C’est justement de ne rien dire qui pourrait le faire penser et crois-moi Baptiste ce que j’éprouve pour toi, je n’en ai absolument pas honte.
- (Baptiste) Moi non plus, ce n’est pas ce que je voulais dire !! Juste que ça risque de faire beaucoup pour la même soirée alors qu’ils ne s’y attendent pas.
- (Alice) Pour maman sûrement mais mon père est un fin limier tu sais, il n’aurait pas accédé à ce poste sans connaître et surtout reconnaître le sens des choses qu’il a sous les yeux, d’ailleurs je me demande s’il n’a pas déjà tout compris !!
Quelques minutes passent, silencieuses si ce n’était le fond sonore qui vient du bas et les quatre jeunes soupirent, chacun dans ses pensées.
***/***
La musique s’arrête et le silence devient lourd, Alice prend la main d’Anthony et après un bref baiser, l’entraîne vers le salon suivi des deux autres garçons qui malgré tout n’en mènent pas large.
Sarah quand elle les aperçoit, sèche rapidement ses yeux et sans que son geste soit prématuré, vient embrasser « Antho » qui se demande ce qui lui arrive.
- (Sarah) Je n’ai jamais entendu une voix telle que la tienne mon grand, elle est merveilleuse et tu devrais la faire écouter aux médias pour en faire ton métier.
- (Rémi) Johnny lui a déjà proposé m’man, mais « Antho » a refusé.
- (Émile sursaute) Un copain à vous sans doute ?
- Non !! Le vrai !!
- Qu’est-ce que tu racontes là mon garçon !!
- Mais je t’assure que c’est la vérité p’pa !! Les grands-parents de Florian l’ont fait venir pour la fête de Noël de sa boîte, même que « Flo » a fait le concert avec eux.
- (Alice poursuit) « Flo » lui a fait écouter un enregistrement et Johnny est revenu exprès pour l’entendre chanter.
Émile connaît suffisamment ses enfants pour savoir qu’ils ne mentent pas, même si cette histoire lui paraît ubuesque.
Le fait que Florian soit mêlé à tout ça et depuis qu’il en a appris plus sur lui, plus rien ne devrait l’étonner pourtant.
- Et tu as refusé ?
- (Anthony) Ce n’est pas ce que j’attends de ma vie monsieur.
- Et qu’attends-tu donc, si ce n’est pas indiscret ?
Anthony sourit car il comprend que c’est à lui de faire sa demande et non à Alice.
- Dans le désordre je dirai, terminer mes études de droit, suivre Florian en Afrique pour l’aider à son projet et épouser votre fille si vous acceptez de m’accorder sa main.
2eme ANNÉE avant Pâques : (50 / 150) (Reims) (Chez les Durieux) (fin)
- (Rémi ahuri) Ouah !!! Là mon gars, tu m’as scié le cul !!! Parole !!!
Alice en a les yeux ronds d’ébahissement devant l’aplomb avec lequel il vient de faire sa demande et le fixe avec intensité, les joues rouge vif de son chéri lui démontrent qu’il y a mis tout son courage et qu’il n’attend plus que d’en connaître la réponse sans non plus se faire trop d’illusion.
Sarah et Émile se regardent troublés par ce qu’ils viennent d’apprendre, le député moins que sa femme car il s’y attendait déjà et au sourire qui commence à poindre sur le visage de son épouse, il lui répond de la même façon et se lève pour se diriger vers ce jeune homme qui décidément lui plaît de plus en plus.
Il prend la main de sa fille au passage et montre la bague à sa femme, il saisit ensuite celle d’Anthony qui tremble d’appréhension et tout naturellement lui pose celle d’Alice dans la sienne.
- Soyez heureux mes enfants, un garçon aussi sensible que toi ne peut qu’apporter le bonheur que nous rêvions pour notre fille.
- (Anthony troublé) Vous… Vous acceptez alors ?
Sarah la voix emplie d’émotion.
- Bien sûr que nous acceptons !! Alice ne pouvait trouver mieux pour elle qu’un garçon tel que toi, intelligent, sensible et cerise sur le gâteau (Elle rit joyeusement) à croquer Hi ! Hi !
Émile voit bien le trouble d’Anthony, son visage malgré ses yeux étrangement fixes marque toutes les expressions et le ressenti actuel de ce jeune homme aux traits à la fois virils et doux qu’il apprécie à sa juste valeur.
- Vous ferez un merveilleux couple et je ne doute pas que nos petits enfants à venir seront à l’image de leurs parents.
Anthony serre plus fort la main d’Alice qui doucement et avec une extrême tendresse le prend dans ses bras pour l’embrasser, lui démontrant ainsi et aux yeux de tous, tout l’amour qu’elle lui porte.
Baptiste est tout autant chamboulé que son grand frère, Rémi lui prend la main pour lui montrer qu’il est heureux lui aussi que tout aille pour le mieux pour le jeune couple s’embrassant toujours devant eux.
Le député à qui rien n’échappe capte tout de suite ce rapprochement entre les deux garçons.
- Si nous prenions cet apéro ? Je pense qu’il est temps d’arroser ça vous ne croyez pas ? À moins qu’il y ait encore quelque chose que nous devions apprendre ? Tu en penses quoi fiston ?
Rémi serre encore plus la main de Baptiste, le regard de son père porté sur eux ne lui donne aucun doute sur la raison de sa question.
Il sent sa gorge s’assécher soudainement et sa glotte remonte vivement à la recherche d’humidité, Baptiste au contraire est couvert de sueur et il en sent les gouttes dégouliner de sur son front, une étrange impression de peur sourde l’étreint et lui bloque la poitrine.
Sarah étonnée de sa question, suit le regard de son mari et remarque à son tour les mains liées et le stress des deux garçons, Baptiste ressemble beaucoup à son frère et même s’il est plus jeune, il émane de lui la même gentillesse et la même douceur des traits qu’elle est bien obligée de reconnaître lui plaise énormément.
Maintenant la surprise pour elle est énorme de comprendre que ses deux garçons s’aiment, jamais elle se serait doutée un instant que son petit dernier puisse éprouver quoique ce soit envers un autre garçon.
Pourtant son sourire ne la quitte pas et Sarah comprend alors qu’au plus profond d’elle, quelque chose l’avait déjà prévenu qu’il en serait ainsi et l’y avait préparé.
- (Émile) J’attends toujours ta réponse mon grand ?
- Tu la connais déjà p’pa !!
- Très certainement fiston, j’attends juste que vous ayez le même courage qu’Anthony.
- (Rémi en bredouillant) C’est… pas… facile…
- Je m’en doute bien ! Peut-être que Baptiste aura le même courage que son frère alors ? Tu en penses quoi mon garçon ?
Rémi avance d’un pas en faisant en sorte de mettre son ami derrière lui, comme pour le protéger de ses prochaines paroles.
- Ce n’est pas à lui de le faire, je dois assumer mes choix !! Baptiste et moi nous sommes ensemble et ne me demande pas pourquoi, je serais bien incapable de te l’expliquer clairement. Juste que ça s’est fait comme ça et que j’en ai été le premier surpris, j’ai voulu ne pas le voir au début mais c’était plus fort que moi et tout me rapprochait de lui, maintenant je sais qu’il n’y a que Baptiste qui compte pour moi et je l’assume devant vous deux, j’espère que vous saurez me pardonner.
- (Sarah vivement) Te pardonner de quoi ?
- D’être ce que je suis m’man !!
- Tu es Rémi notre fils et tu es amoureux, qui a-t-il à pardonner ?
- Ta mère a raison mon grand, tu n’as pas à avoir honte de tes sentiments même si ceux-ci ne vont pas dans l’ordre établi.
Le silence revient et c’est Anthony contre toute attente qui le rompt de sa voix si prenante quand elle est comme à cet instant prise dans une intense émotion
- Notre père n’est hélas plus là pour voir ses fils heureux, il aurait très certainement été fier de vous connaître et même si personne ne pourra jamais le remplacer, vous êtes ce qui s’en rapprochera le plus pour mon frère et moi. Vous venez tous les deux de nous accepter dans votre famille sans émettre un quelconque jugement et pour ça vous ne pouvez imaginer toute la gratitude que je ressens pour vous, je suis aveugle et mon frère « différent » et malgré ça je n’ai ressenti aucun rejet ni colère de votre part et je vous en remercie de tout mon cœur. Nous ne serons jamais un fardeau pour vous, je vous en fais la promesse et je vous promets également que vos enfants ne regretteront jamais leur choix.
Émile sent ses yeux s’humidifier :
- Si c’est nous faire pleurer que tu voulais, sache que tu y as réussi (Il se reprend) Bon !! Ce n’est pas tout ça !! On se le prend cet apéro ? Le repas va finir par brûler sinon, ce serait dommage pour notre premier dîner de fin d’année en famille pas vrai ?
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