02-09-2020, 11:47 AM
2eme ANNÉE avant Pâques : (23 / 150) (Aix) (Seizième jour) (Raymond & Luka)
L’inspecteur ferme sa valise et soupire en regardant le lit encore chaud qu’il vient d’abandonner bien trop tôt à son goût, mais ils doivent se rendre à la gare pour neuf heures pétante s’ils ne veulent pas rater leur train pour Paris.
Une fois avoir jeté un dernier regard dans la chambre pour vérifier qu’il n’oublie rien, Raymond en sort et emprunte le couloir, descend un étage et va frapper à la porte d’une autre chambre qui s’ouvre à la volée, son locataire attendant déjà avec son sac à dos en bandoulière.
Raymond sourit en voyant Luka.
- Bien dormi ?
- Trop peu mais ça ira.
- Bon et bien ne perdons pas plus de temps, nous avalerons quelque chose à la gare en attendant notre train.
Les deux hommes quittent l’hôtel et hèlent un taxi pour arriver plus rapidement.
Une fois installé à l’arrière près de Luka, Raymond repense à la fin de journée de la veille et de leur longue discussion qui les a amenés tard dans la nuit et qui est responsable de leur manque de sommeil.
En quittant le commissariat, ils ont été directement au centre-ville pour faire les achats essentiels à Luka, du moins pour le plus urgent car il sera indispensable d’y retourner plus tard quand ils seront chez lui et qu’ils pourront s’encombrer plus facilement qu’ici.
Sous-vêtements et vêtements sont vite trouvés ainsi qu’une paire de chaussures et le nécessaire pour la toilette du soir, Raymond apprécie les choix du jeune homme qui ne profite pas de ne pas avoir à payer pour favoriser ses achats sur de la marque en se contentant de choses basiques mais qui sur lui paraissent tout à fait appropriés et de bon goût.
C’est évident pour toutes personnes les croisant et s’intéressant un tant soit peu à eux, qu’ils s’entendent bien ensemble et que de forts liens d’amitié se tissent déjà entre ses deux garçons qui discutent et rient sans arrêt avec un naturel dénotant le plaisir qu’ils ont chacun de la présence de l’autre à ses côtés.
Il y a eu ensuite le repas, simple mais délicieux qu’ils ont pris dans une auberge à deux pas de l’hôtel où ils avaient porté leurs affaires et où Luka avait pu se changer des vêtements que lui avait donnés l’hôpital et apparaître à son nouvel ami dans un meilleur jour que jusqu’à maintenant.
Raymond se rappelle très bien de la forte impression qu’il lui a faite en se montrant dans ses habits neufs qui l’on fait paraître vraiment son âge et du petit pincement au cœur justement pour la même raison qu’il a ressenti alors, les douze ans qu’ils ont d’écart ne lui laissant que peu d’espoir qu’il reste présent dans sa vie comme lui le souhaiterait, quand toute cette sordide affaire sera loin derrière lui.
Luka est heureux de tout, ses nouveaux habits, ce repas qu’il passe avec cet homme auprès duquel il se sent bien et qui lui fait oublier un temps son quotidien de solitude qui reviendra bien assez vite à son goût, avec tous les problèmes qui s’y rattachent mais qu’il préfère repousser un temps au fond de sa mémoire afin de profiter à fond de ce moment de bonheur avec l’insouciance de son jeune âge.
Ensuite au retour à l’hôtel et ne voulant pas se quitter aussi vite, ils se sont donné rendez-vous le temps d’une douche dans la chambre de Raymond où ils ont passé la soirée à discuter de tout et de rien mais où chacun laissant échapper de temps en temps quelques paroles ambiguës sur leurs besoins de ne plus être seul et sur la chance de trouver quelqu’un un jour avec qui ils se sentiraient particulièrement bien afin de faire un bout de chemin voir pourquoi pas toute une vie ensemble.
Luka comme Raymond ne sont pas dupes des paroles échangées mais craignent tellement chacun que l’autre ne soit malgré tout pas sur la même longueur d’onde ou encore qu’ils se fassent une fausse idée de la personne recherchée, que leur discussion porte le plus souvent sur des opinions basées sur des généralités même si elle se rapporte souvent étrangement à leur vie et leur envie respective.
Raymond ne peut croire qu’un jeune homme comme Luka puisse avoir envie d’une relation avec un « vieux » comme lui se considère déjà bien qu’il n’ait que trente-cinq ans.
Luka de son côté ne peut imaginer même s’il se rend compte au fur et à mesure qu’il le connaît mieux de son attirance pour lui que Raymond étant un homme fait, accepte d’avoir un gamin comme il se considère encore à ses côtés.
Le trajet en taxi puis celui en train et ensuite encore le reste du parcours en RER, jusqu’au petit lotissement fraîchement sortie de terre où Raymond y a fait construire sa maison, s’est déroulé sans presque aucunes paroles de part et d’autre mais sans qu’ils ne ressentent non plus aucune gêne, mais ce temps fut simplement passé à ressasser toutes ses idées qui trottent dans leurs têtes.
Ce n’est qu’une fois la porte de la maison ouverte qu’ils reviennent à la réalité et que Raymond invite Luka à entrer avec un grand sourire.
- Et voilà !! Nous voilà dans mon petit chez moi !! J’espère que tu t’y plairas pour le temps que tu décideras d’y rester.
- (Luka d’un air effronté) Méfie-toi de tes paroles, je pourrais m’y trouver si bien que je n’ai plus envie de repartir.
- (Raymond du tac au tac) Ou moi de t’y enfermer pour ne plus que tu en sortes.
Luka sent son cœur s’accélérer brusquement.
- Pourquoi ferais-tu une chose pareille ?
2eme ANNÉE avant Pâques : (24 / 150) (Région parisienne) (Seizième jour) (Raymond & Luka) (L’aveu)
Raymond sent son sang lui quitter le visage quand il s’aperçoit du trouble de Luka, imaginant à la vue de la tête qu’il fait que celui-ci n’a pas apprécié sa repartie dite sans réfléchir.
- Je plaisantais bien sûr !! Tu ne croyais quand même pas que j’étais sérieux ?
Luka se rembrunit, interprétant ses paroles d’une façon tout à fait différente.
- Je ne suis qu’une mission pour toi alors, c’est ça ?
- (Raymond choqué) Bien sûr que non !! Quelle idée !! Viens plutôt que je te montre ta chambre, nous sommes tous les deux fatigués alors je te propose une petite sieste et après ça on voit comment passer le réveillon de ce soir.
- (Luka surpris) Tu n’avais rien de prévu ?
- Si en fait mais comme j’étais en mission, je ne pensais pas rentrer à temps et je me suis décommandé, en plus pour être tout à fait honnête je préfère le passer avec toi.
Luka entre dans sa chambre et se retourne soudainement vers Raymond :
- Dis-moi « Ray » ? On va encore jouer ce petit jeu-là longtemps tous les deux ?
L’inspecteur se fige et déglutit avec difficulté ayant d’un seul coup la bouche sèche, il fixe intensément le jeune homme toujours à l’observer à attendre une réponse.
- Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
Luka soupire et baisse les yeux, il entre dans sa chambre et referme la porte derrière lui, laissant son hôte dans le couloir.
Ce qu’il craignait vient de lui exploser à la figure et ses yeux commencent à s’humidifier de la tristesse qui l’étreint soudainement, ses craintes sur son jeune âge n’étaient pas vaines car Luka n’est pas dupe et il sait qu’il plaît à Raymond tout comme Raymond sait qu’il lui plaît et que c’est sans doute cette différence d’âge le facteur qui fera qu’il n’acceptera pas de le reconnaître.
Dans le couloir, c’est loin d’être le calme des sentiments et l’inspecteur reste les poings serrés devant la porte de la chambre jusqu’à ce qu’il craque et l’ouvre à la volée en faisant sursauter son occupant qui se retourne vers lui le visage couvert de larmes.
C’en est trop pour Raymond qui comprend alors combien ses tabous allaient lui foutre sa vie en l’air alors que celui qu’il aime n’attend que ses aveux pour lui déclarer sa flamme.
Deux pas le séparent de Luka qui ne bouge pas un cil, attendant certainement de comprendre ce que cette irruption dans sa chambre signifie et n’osant pas encore une fois se faire d’illusions quant au motif qui a poussé Raymond à le faire d’une façon aussi rageuse.
Les deux pas sont enfin franchis et l’inspecteur prend Luka dans ses bras, le visage marqué cette fois par toute sa détermination.
- Et merde !! Je vais peut-être me prendre un vent, mais tant pis pour moi !! J’aurai au moins essayé !!
Ses lèvres avides viennent alors se plaquer sur celles tremblantes du jeune homme qui reste sans réactions, chamboulé qu’il est par l’attitude macho de Raymond qui révolutionne ses sens et le laisse se plier à la volonté virile de son partenaire.
La barbe de trois jours le pique et l’excite tout comme la langue inquisitrice qui s’empare de la sienne et s’enroule autour attendant la réciprocité qui ne tarde pas à arriver dans une fièvre dévorante qui bloque leurs respirations pendant un temps dont ils ne tiennent plus le compte jusqu’à ce que leurs poumons réclament l’air qu’ils leur manquent.
Raymond n’a plus de doutes sur les sentiments de Luka et surtout sur l’acceptation de son âge par rapport au sien, il écarte légèrement son visage de celui de son « petit ami » histoire de reprendre son souffle et sourit tendrement devant la frimousse alanguie et abandonnée à sa volonté qui marque sans contexte l’accord inconditionnel de leur future relation.
- Alors ? C’était la réponse que tu voulais ?
- Depuis la première fois que je t’ai vu, je me suis senti attirer par toi alors tu penses bien que je n’attendais que ça et que tu te décides enfin.
- C’est pareil pour moi tu sais ?
- Comment est-ce possible ? J’étais couvert de pansement des pieds à la tête ?
- Je ne saurais pas te l’expliquer Luka, juste que c’est ce que j’ai tout de suite ressenti.
- Et si j’étais resté défiguré et couvert de cicatrices ?
- Ça n’aurait rien changé, j’étais prêt à te prendre comme tu étais même si ça te semble bizarre, moi-même n’aurais su l’expliquer.
- J’aime bien quand tu me serres dans tes bras comme ça, les garçons de mon âge ne m’ont jamais intéressé parce qu’au fond de moi j’ai besoin de me sentir protéger par un homme fort et j’ai tout de suite compris en te voyant que ce serait toi.
- Tu n’as donc personne ?
- Tu veux parler d’avant mon agression ? Non personne ! J’ai bien connu quelques garçons pour faire des expériences mais comme je viens de te le dire, rien de sérieux parce qu’ils ne me correspondaient pas et ça ne durait jamais bien longtemps.
- Moi c’est pareil et mon métier faisait qu’il fallait que je reste discret, pas que j’avais honte mais j’attendais de trouver le bon pour m’afficher en public avec lui.
- Il était prévu avec qui ce réveillon ?
- Mes parents et ma famille comme chaque année.
- Tu as de la chance d’avoir encore une famille tu sais ? Depuis la mort de mon oncle et de sa famille, je n’ai absolument plus personne et c’est très difficile à vivre au quotidien.
Raymond fixe toujours le regard de Luka et sourit en lui déposant un bref baiser sur la bouche.
- Je les appelle pour leur dire qu’on vient si tu veux ?
2eme ANNÉE avant Pâques : (25 / 150) (Aix) (Seizième jour) (Résidence d’Hassan)
Thomas est le premier à ouvrir l’œil ce matin-là et il n’a pas du tout envie de se lever tellement le lit de leur chambre est confortable et douillet.
Il croise ses mains derrière sa nuque et repense en souriant à la soirée qu’ils viennent de passer sous l’hospitalité du prince, fortement marquée comme souvent par la présence de son chéri.
Ne serait-ce que les conséquences d’un fou rire du jeune prince qui a failli plomber leur visite, mais qui s’est heureusement bien terminé après l’intervention de Florian qui a encore une fois laissé son entourage sans voix devant ses prouesses.
Déjà tout a commencé par la crise de fou rire du jeune prince quand il a lu la lettre que Florian a laissée à son père quand ils ont tous décidé qu’ils en avaient marre d’attendre et qu’ils firent le choix de visiter la résidence.
Fou rire tellement fort qu’Amid s’est lâché dans son pantalon et qu’il a fallu le ramener d’urgence dans sa chambre pour qu’il se nettoie et se change.
Le jeune prince s’est plaint brusquement de douleurs fulgurantes dans le dos qui ont affolé son « infirmier » qui commençait à sérieusement paniquer, envisageant même d’appeler les secours tellement le visage couvert de sueur et marquant la douleur du jeune prince le rendait fou d’angoisse.
Thomas revoit la scène comme s’il y était encore, le raffut fut tel qu’il alerta la domesticité qui en fit part à l’émir qui arriva aussitôt les traits tirés d’angoisse pour voir de quoi il en était réellement pour son fils.
***/***
- (Christophe blanc d’inquiétude) Je crois que le fou rire du jeune prince lui a déchiré quelque chose dans le dos votre altesse, je pense qu’il faudrait l’emmener faire des examens d’urgence.
***/***
Thomas se rappelle le début de panique qui a suivi ses paroles et les crispations du jeune prince prouvant qu’en effet il venait de se faire vraiment très mal et n’arrivait plus à se redresser sans pousser un cri de douleur.
C’est à ce moment-là qu’il est intervenu en leur faisant se souvenir que Florian était parmi eux et qu’il était déjà parti chercher ce qu’il faut pour soulager Amid.
Il s’est bien passé encore cinq bonnes minutes avant que celui-ci ne revienne visiblement mécontent de ne pas avoir trouvé ce qu’il cherchait et qui lui aurait permis une certaine discrétion dans son intervention.
***/***
- Bon !! Il va vous falloir me laisser seul avec Amid si vous voulez que je le remette sur pied.
- (Hassan) Je peux rester également au cas où tu aurais besoin de quelque chose ?
- D’accord !! Juste toi et Thomas alors, les autres doivent sortir de la chambre.
Amid garde sa main serrée dans celle de Christophe.
- Il ne peut pas rester lui aussi s’il te plaît ?
Je regarde Hassan qui hoche la tête pour me faire comprendre que c’est à moi de prendre la décision.
- C’est bon !! Mais personne d’autre c’est bien compris ?
Hassan s’est occupé lui-même de faire sortir tout le monde pendant que je commence à déshabiller le jeune prince aidé par Christophe qui s’en sort avec dextérité, beaucoup mieux que moi je dois bien le reconnaître.
- Tu restes « Tof » c’est d’accord, mais tu ne devras jamais raconter à qui que ce soit de ce que tu vas voir, c’est bien compris ?
- Pourquoi ? Qu’est-ce que tu vas lui faire ?
- Le guérir tiens !! Bonne blague !!
Christophe me regarde incrédule, il remarque aussi le sourire de l’émir qui ne semble pas choqué par mes paroles ainsi que Thomas qui le fixe d’un œil amusé alors que ce n’est de toute évidence, pas de circonstance.
Amid est enfin allongé sur le ventre entièrement nu et je remarque un léger changement dans son physique qui me fait sourire, ses fesses me paraissent moins imposantes qu’à ma dernière intervention et prouve par-là qu’il a pris en compte mes conseils à ne plus se laisser aller et de se nourrir à heure fixe en faisant attention à ce qu’il mange.
Je lui mets donc une petite claque dessus l’air satisfait.
- Hum !! J’en connais un qui doit kiffer grave Hi ! Hi !
L’inspecteur ferme sa valise et soupire en regardant le lit encore chaud qu’il vient d’abandonner bien trop tôt à son goût, mais ils doivent se rendre à la gare pour neuf heures pétante s’ils ne veulent pas rater leur train pour Paris.
Une fois avoir jeté un dernier regard dans la chambre pour vérifier qu’il n’oublie rien, Raymond en sort et emprunte le couloir, descend un étage et va frapper à la porte d’une autre chambre qui s’ouvre à la volée, son locataire attendant déjà avec son sac à dos en bandoulière.
Raymond sourit en voyant Luka.
- Bien dormi ?
- Trop peu mais ça ira.
- Bon et bien ne perdons pas plus de temps, nous avalerons quelque chose à la gare en attendant notre train.
Les deux hommes quittent l’hôtel et hèlent un taxi pour arriver plus rapidement.
Une fois installé à l’arrière près de Luka, Raymond repense à la fin de journée de la veille et de leur longue discussion qui les a amenés tard dans la nuit et qui est responsable de leur manque de sommeil.
En quittant le commissariat, ils ont été directement au centre-ville pour faire les achats essentiels à Luka, du moins pour le plus urgent car il sera indispensable d’y retourner plus tard quand ils seront chez lui et qu’ils pourront s’encombrer plus facilement qu’ici.
Sous-vêtements et vêtements sont vite trouvés ainsi qu’une paire de chaussures et le nécessaire pour la toilette du soir, Raymond apprécie les choix du jeune homme qui ne profite pas de ne pas avoir à payer pour favoriser ses achats sur de la marque en se contentant de choses basiques mais qui sur lui paraissent tout à fait appropriés et de bon goût.
C’est évident pour toutes personnes les croisant et s’intéressant un tant soit peu à eux, qu’ils s’entendent bien ensemble et que de forts liens d’amitié se tissent déjà entre ses deux garçons qui discutent et rient sans arrêt avec un naturel dénotant le plaisir qu’ils ont chacun de la présence de l’autre à ses côtés.
Il y a eu ensuite le repas, simple mais délicieux qu’ils ont pris dans une auberge à deux pas de l’hôtel où ils avaient porté leurs affaires et où Luka avait pu se changer des vêtements que lui avait donnés l’hôpital et apparaître à son nouvel ami dans un meilleur jour que jusqu’à maintenant.
Raymond se rappelle très bien de la forte impression qu’il lui a faite en se montrant dans ses habits neufs qui l’on fait paraître vraiment son âge et du petit pincement au cœur justement pour la même raison qu’il a ressenti alors, les douze ans qu’ils ont d’écart ne lui laissant que peu d’espoir qu’il reste présent dans sa vie comme lui le souhaiterait, quand toute cette sordide affaire sera loin derrière lui.
Luka est heureux de tout, ses nouveaux habits, ce repas qu’il passe avec cet homme auprès duquel il se sent bien et qui lui fait oublier un temps son quotidien de solitude qui reviendra bien assez vite à son goût, avec tous les problèmes qui s’y rattachent mais qu’il préfère repousser un temps au fond de sa mémoire afin de profiter à fond de ce moment de bonheur avec l’insouciance de son jeune âge.
Ensuite au retour à l’hôtel et ne voulant pas se quitter aussi vite, ils se sont donné rendez-vous le temps d’une douche dans la chambre de Raymond où ils ont passé la soirée à discuter de tout et de rien mais où chacun laissant échapper de temps en temps quelques paroles ambiguës sur leurs besoins de ne plus être seul et sur la chance de trouver quelqu’un un jour avec qui ils se sentiraient particulièrement bien afin de faire un bout de chemin voir pourquoi pas toute une vie ensemble.
Luka comme Raymond ne sont pas dupes des paroles échangées mais craignent tellement chacun que l’autre ne soit malgré tout pas sur la même longueur d’onde ou encore qu’ils se fassent une fausse idée de la personne recherchée, que leur discussion porte le plus souvent sur des opinions basées sur des généralités même si elle se rapporte souvent étrangement à leur vie et leur envie respective.
Raymond ne peut croire qu’un jeune homme comme Luka puisse avoir envie d’une relation avec un « vieux » comme lui se considère déjà bien qu’il n’ait que trente-cinq ans.
Luka de son côté ne peut imaginer même s’il se rend compte au fur et à mesure qu’il le connaît mieux de son attirance pour lui que Raymond étant un homme fait, accepte d’avoir un gamin comme il se considère encore à ses côtés.
Le trajet en taxi puis celui en train et ensuite encore le reste du parcours en RER, jusqu’au petit lotissement fraîchement sortie de terre où Raymond y a fait construire sa maison, s’est déroulé sans presque aucunes paroles de part et d’autre mais sans qu’ils ne ressentent non plus aucune gêne, mais ce temps fut simplement passé à ressasser toutes ses idées qui trottent dans leurs têtes.
Ce n’est qu’une fois la porte de la maison ouverte qu’ils reviennent à la réalité et que Raymond invite Luka à entrer avec un grand sourire.
- Et voilà !! Nous voilà dans mon petit chez moi !! J’espère que tu t’y plairas pour le temps que tu décideras d’y rester.
- (Luka d’un air effronté) Méfie-toi de tes paroles, je pourrais m’y trouver si bien que je n’ai plus envie de repartir.
- (Raymond du tac au tac) Ou moi de t’y enfermer pour ne plus que tu en sortes.
Luka sent son cœur s’accélérer brusquement.
- Pourquoi ferais-tu une chose pareille ?
2eme ANNÉE avant Pâques : (24 / 150) (Région parisienne) (Seizième jour) (Raymond & Luka) (L’aveu)
Raymond sent son sang lui quitter le visage quand il s’aperçoit du trouble de Luka, imaginant à la vue de la tête qu’il fait que celui-ci n’a pas apprécié sa repartie dite sans réfléchir.
- Je plaisantais bien sûr !! Tu ne croyais quand même pas que j’étais sérieux ?
Luka se rembrunit, interprétant ses paroles d’une façon tout à fait différente.
- Je ne suis qu’une mission pour toi alors, c’est ça ?
- (Raymond choqué) Bien sûr que non !! Quelle idée !! Viens plutôt que je te montre ta chambre, nous sommes tous les deux fatigués alors je te propose une petite sieste et après ça on voit comment passer le réveillon de ce soir.
- (Luka surpris) Tu n’avais rien de prévu ?
- Si en fait mais comme j’étais en mission, je ne pensais pas rentrer à temps et je me suis décommandé, en plus pour être tout à fait honnête je préfère le passer avec toi.
Luka entre dans sa chambre et se retourne soudainement vers Raymond :
- Dis-moi « Ray » ? On va encore jouer ce petit jeu-là longtemps tous les deux ?
L’inspecteur se fige et déglutit avec difficulté ayant d’un seul coup la bouche sèche, il fixe intensément le jeune homme toujours à l’observer à attendre une réponse.
- Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
Luka soupire et baisse les yeux, il entre dans sa chambre et referme la porte derrière lui, laissant son hôte dans le couloir.
Ce qu’il craignait vient de lui exploser à la figure et ses yeux commencent à s’humidifier de la tristesse qui l’étreint soudainement, ses craintes sur son jeune âge n’étaient pas vaines car Luka n’est pas dupe et il sait qu’il plaît à Raymond tout comme Raymond sait qu’il lui plaît et que c’est sans doute cette différence d’âge le facteur qui fera qu’il n’acceptera pas de le reconnaître.
Dans le couloir, c’est loin d’être le calme des sentiments et l’inspecteur reste les poings serrés devant la porte de la chambre jusqu’à ce qu’il craque et l’ouvre à la volée en faisant sursauter son occupant qui se retourne vers lui le visage couvert de larmes.
C’en est trop pour Raymond qui comprend alors combien ses tabous allaient lui foutre sa vie en l’air alors que celui qu’il aime n’attend que ses aveux pour lui déclarer sa flamme.
Deux pas le séparent de Luka qui ne bouge pas un cil, attendant certainement de comprendre ce que cette irruption dans sa chambre signifie et n’osant pas encore une fois se faire d’illusions quant au motif qui a poussé Raymond à le faire d’une façon aussi rageuse.
Les deux pas sont enfin franchis et l’inspecteur prend Luka dans ses bras, le visage marqué cette fois par toute sa détermination.
- Et merde !! Je vais peut-être me prendre un vent, mais tant pis pour moi !! J’aurai au moins essayé !!
Ses lèvres avides viennent alors se plaquer sur celles tremblantes du jeune homme qui reste sans réactions, chamboulé qu’il est par l’attitude macho de Raymond qui révolutionne ses sens et le laisse se plier à la volonté virile de son partenaire.
La barbe de trois jours le pique et l’excite tout comme la langue inquisitrice qui s’empare de la sienne et s’enroule autour attendant la réciprocité qui ne tarde pas à arriver dans une fièvre dévorante qui bloque leurs respirations pendant un temps dont ils ne tiennent plus le compte jusqu’à ce que leurs poumons réclament l’air qu’ils leur manquent.
Raymond n’a plus de doutes sur les sentiments de Luka et surtout sur l’acceptation de son âge par rapport au sien, il écarte légèrement son visage de celui de son « petit ami » histoire de reprendre son souffle et sourit tendrement devant la frimousse alanguie et abandonnée à sa volonté qui marque sans contexte l’accord inconditionnel de leur future relation.
- Alors ? C’était la réponse que tu voulais ?
- Depuis la première fois que je t’ai vu, je me suis senti attirer par toi alors tu penses bien que je n’attendais que ça et que tu te décides enfin.
- C’est pareil pour moi tu sais ?
- Comment est-ce possible ? J’étais couvert de pansement des pieds à la tête ?
- Je ne saurais pas te l’expliquer Luka, juste que c’est ce que j’ai tout de suite ressenti.
- Et si j’étais resté défiguré et couvert de cicatrices ?
- Ça n’aurait rien changé, j’étais prêt à te prendre comme tu étais même si ça te semble bizarre, moi-même n’aurais su l’expliquer.
- J’aime bien quand tu me serres dans tes bras comme ça, les garçons de mon âge ne m’ont jamais intéressé parce qu’au fond de moi j’ai besoin de me sentir protéger par un homme fort et j’ai tout de suite compris en te voyant que ce serait toi.
- Tu n’as donc personne ?
- Tu veux parler d’avant mon agression ? Non personne ! J’ai bien connu quelques garçons pour faire des expériences mais comme je viens de te le dire, rien de sérieux parce qu’ils ne me correspondaient pas et ça ne durait jamais bien longtemps.
- Moi c’est pareil et mon métier faisait qu’il fallait que je reste discret, pas que j’avais honte mais j’attendais de trouver le bon pour m’afficher en public avec lui.
- Il était prévu avec qui ce réveillon ?
- Mes parents et ma famille comme chaque année.
- Tu as de la chance d’avoir encore une famille tu sais ? Depuis la mort de mon oncle et de sa famille, je n’ai absolument plus personne et c’est très difficile à vivre au quotidien.
Raymond fixe toujours le regard de Luka et sourit en lui déposant un bref baiser sur la bouche.
- Je les appelle pour leur dire qu’on vient si tu veux ?
2eme ANNÉE avant Pâques : (25 / 150) (Aix) (Seizième jour) (Résidence d’Hassan)
Thomas est le premier à ouvrir l’œil ce matin-là et il n’a pas du tout envie de se lever tellement le lit de leur chambre est confortable et douillet.
Il croise ses mains derrière sa nuque et repense en souriant à la soirée qu’ils viennent de passer sous l’hospitalité du prince, fortement marquée comme souvent par la présence de son chéri.
Ne serait-ce que les conséquences d’un fou rire du jeune prince qui a failli plomber leur visite, mais qui s’est heureusement bien terminé après l’intervention de Florian qui a encore une fois laissé son entourage sans voix devant ses prouesses.
Déjà tout a commencé par la crise de fou rire du jeune prince quand il a lu la lettre que Florian a laissée à son père quand ils ont tous décidé qu’ils en avaient marre d’attendre et qu’ils firent le choix de visiter la résidence.
Fou rire tellement fort qu’Amid s’est lâché dans son pantalon et qu’il a fallu le ramener d’urgence dans sa chambre pour qu’il se nettoie et se change.
Le jeune prince s’est plaint brusquement de douleurs fulgurantes dans le dos qui ont affolé son « infirmier » qui commençait à sérieusement paniquer, envisageant même d’appeler les secours tellement le visage couvert de sueur et marquant la douleur du jeune prince le rendait fou d’angoisse.
Thomas revoit la scène comme s’il y était encore, le raffut fut tel qu’il alerta la domesticité qui en fit part à l’émir qui arriva aussitôt les traits tirés d’angoisse pour voir de quoi il en était réellement pour son fils.
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- (Christophe blanc d’inquiétude) Je crois que le fou rire du jeune prince lui a déchiré quelque chose dans le dos votre altesse, je pense qu’il faudrait l’emmener faire des examens d’urgence.
***/***
Thomas se rappelle le début de panique qui a suivi ses paroles et les crispations du jeune prince prouvant qu’en effet il venait de se faire vraiment très mal et n’arrivait plus à se redresser sans pousser un cri de douleur.
C’est à ce moment-là qu’il est intervenu en leur faisant se souvenir que Florian était parmi eux et qu’il était déjà parti chercher ce qu’il faut pour soulager Amid.
Il s’est bien passé encore cinq bonnes minutes avant que celui-ci ne revienne visiblement mécontent de ne pas avoir trouvé ce qu’il cherchait et qui lui aurait permis une certaine discrétion dans son intervention.
***/***
- Bon !! Il va vous falloir me laisser seul avec Amid si vous voulez que je le remette sur pied.
- (Hassan) Je peux rester également au cas où tu aurais besoin de quelque chose ?
- D’accord !! Juste toi et Thomas alors, les autres doivent sortir de la chambre.
Amid garde sa main serrée dans celle de Christophe.
- Il ne peut pas rester lui aussi s’il te plaît ?
Je regarde Hassan qui hoche la tête pour me faire comprendre que c’est à moi de prendre la décision.
- C’est bon !! Mais personne d’autre c’est bien compris ?
Hassan s’est occupé lui-même de faire sortir tout le monde pendant que je commence à déshabiller le jeune prince aidé par Christophe qui s’en sort avec dextérité, beaucoup mieux que moi je dois bien le reconnaître.
- Tu restes « Tof » c’est d’accord, mais tu ne devras jamais raconter à qui que ce soit de ce que tu vas voir, c’est bien compris ?
- Pourquoi ? Qu’est-ce que tu vas lui faire ?
- Le guérir tiens !! Bonne blague !!
Christophe me regarde incrédule, il remarque aussi le sourire de l’émir qui ne semble pas choqué par mes paroles ainsi que Thomas qui le fixe d’un œil amusé alors que ce n’est de toute évidence, pas de circonstance.
Amid est enfin allongé sur le ventre entièrement nu et je remarque un léger changement dans son physique qui me fait sourire, ses fesses me paraissent moins imposantes qu’à ma dernière intervention et prouve par-là qu’il a pris en compte mes conseils à ne plus se laisser aller et de se nourrir à heure fixe en faisant attention à ce qu’il mange.
Je lui mets donc une petite claque dessus l’air satisfait.
- Hum !! J’en connais un qui doit kiffer grave Hi ! Hi !
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