02-09-2020, 11:33 AM
2eme ANNÉE avant Pâques : (08 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Résidence d’Hassan) (Joseph)
Il n’a pas été difficile pour un homme comme Joseph de trouver la personne qu’il cherchait, ensuite quelques coups de téléphone pour confirmer la véracité de ses dires et en moins de temps qu’il n’en faut, il s’est retrouvé dans un TGV en partance pour Lyon où il a été ensuite pris en charge par un autre agent Français qui l’a mis dans un train pour Marseille, puis il fut conduit jusqu’à Aix en Provence par la limousine d’Hassan dont le chauffeur l’attendait à sa sortie du train.
Hassan entend le crissement des pneus sur le gravier et va à la fenêtre pour en regarder sortir celui qui vient de braver tous les dangers pour réussir sa mission et l’aider à mettre en place ce canular pour la sécurité de Florian.
L’intendant de la résidence accourt pour recevoir l’homme que son prince attend et l’emmène aussitôt dans les appartements qui lui ont été préparés en lui signifiant que son altesse le recevrait dès qu’il se sentirait remis de son long voyage.
Joseph apprécie comme il se doit l’hospitalité que lui donne l’émir et surtout qu’il lui laisse le temps de se reposer avant l’entretien dont Joseph ne doute pas un instant, doit être attendu avec beaucoup d’impatience par Hassan.
L’appartement où il est conduit est immense, une femme de chambre termine de préparer la chambre pendant qu’il visite le reste des pièces et elle le quitte en gloussant quand il la complimente sur sa beauté.
Il ferait bien une petite sieste tellement le grand lit le tente, mais ce serait faire attendre Hassan et Joseph préfère remettre ça après la discussion, se contentant d’une bonne douche et de vêtements propres.
Il va pour sortir de sa suite et a à peine entrouvert sa porte qu’une voix jeune et rieuse lui fait par réflexe dû à sa profession sans doute, se figer et tendre l’oreille.
- Tu vas où « Chri » ???
- Chercher un tube de crème dans ma chambre !!! L’autre est vide !!!
- (Un rire) T’as oublié de dire votre altesse !!!
- Il n’y a personne à cette heure de toute façon.
- Tu sais ce que t’a dit mon père !!
- Je sais, t’inquiète mon gros !! Je te promets de faire attention à l’avenir.
Une porte claque et Joseph en profite pour sortir et s’éloigner, cette conversation qu’il vient de surprendre mais surtout le ton employé par les deux garçons, démontre une grande complicité voire même davantage et Joseph n’est pas loin de penser à ce que pourrait être ce davantage.
Oubliant pour l’instant ce qu’il vient d’entendre, il descend rapidement jusqu’au hall où il se renseigne auprès d’une personne qu’il croise pour qu’on lui indique où se trouve le bureau de prince.
- Vous avez rendez-vous avec son altesse ?
- Je suis attendu oui.
- Qui dois-je annoncer ?
- Dites à son altesse que Joseph attend son bon vouloir.
- Veuillez patienter un instant je vous prie.
L’homme s’éloigne, traverse un couloir et frappe à une des deux portes le terminant.
« Toc ! Toc ! »
Hassan relève la tête de sa lecture.
- Oui !!
Le domestique ouvre et entre dans le bureau.
- Un certain Joseph désire voir votre altesse.
- (Hassan visiblement surpris) Déjà !! Très bien, faites le venir et prévenez Omar qu’il nous rejoigne.
- Bien votre altesse.
L’homme va pour sortir quand Hassan le rappelle.
- Un instant !! Prévenez également mon fils que j’ai demandé à ses amis de venir nous rendre visite et qu’ils ne devraient plus tarder, dites-lui également que son oncle Youssef l’autorise à faire quelques pas dans l’enceinte de la résidence et qu’il pourra ainsi nous rejoindre s’il s’en sent la force.
- Bien votre altesse, puis je demander à votre altesse qui sont les visiteurs qu’il attend ? Ça me permettra de les faire venir directement auprès de votre altesse sans les faire attendre.
- (Hassan sourit) Vous saurez tout de suite qui ils sont en les voyant, de plus je n’attends personne d’autre ce soir.
- Bien votre altesse.
L’homme referme la porte du bureau derrière lui et reste un instant planté dans le couloir en se demandant bien ce que signifient les paroles du prince, comment pourrait-il savoir tout de suite qui sont ces personnes alors qu’il ne les a jamais rencontrés ? Décidément pense-t-il, son prince est vraiment devenu bizarre depuis qu’il est arrivé.
Il se reprend et soupire en traversant le couloir pour exécuter les ordres qu’il a reçu.
2eme ANNÉE avant Pâques : (09 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Luka)
« Plus tôt dans la matinée »
Raymond Baltot entre dans le commissariat où il est salué par les personnes ayant pris l’habitude de le voir passer chaque matin depuis plusieurs jours et connaissant sa fonction parmi eux.
Il répond une nouvelle fois à une convocation de son « patron » pour cette affaire et il se demande ce qu’il va encore bien apprendre cette fois-ci, déjà que ce qu’il en sait le perturbe suffisamment quant aux implications que cela suppose.
Il a passé une grande partie de la journée d’hier comme celles d’avant d’ailleurs, auprès du jeune Luka et n’en revient toujours pas de sa rémission extraordinaire alors que quelques jours plus tôt, personne n’aurait donné cher de sa vie.
Les renseignements qu’il reçoit de Paris confortent la thèse qui est celle de Maurice Désmaré quand il affirme que l’agression du jeune homme n’avait pour but que de prendre son identité et après vérification de sa part, force est de constater qu’il y a bien quelqu’un se faisant passer pour lui qui occupe son appartement.
Cela ne tiendrait qu’à lui, il y a longtemps qu’il aurait fait enfermer ce criminel et qu’il lui aurait fait payer à sa façon tout le mal qu’il a fait endurer à Luka.
Rien qu’à cette pensée, son estomac comme à chaque fois se noue et une énorme colère le fait trembler de la tête aux pieds, pourquoi ? Il n’en a pas consciemment la réponse mais ce qui est sûr, c’est qu’il ne pense plus qu’à ça depuis qu’il a vu pour la première fois Luka sur son lit d’hôpital.
***/***
« Dans le bureau de Maurice, une conversation se poursuit depuis quelque temps déjà. »
- Il ne va pas comprendre, vous auriez pu le prévenir quand même.
- Je l’ai mis sur la piste pourtant, mais tu dois bien comprendre que tout ceci n’est pas évident et que pour beaucoup, pour ne pas dire pour tous, cela semble impossible.
- J’ai moi-même du mal à y croire et il m’arrive même de penser que ses photos ne sont pas les miennes tellement ce que ça implique est difficile à imaginer.
- N’oublies pas ce que tu nous as promis Luka !! Il en va de la sécurité de Florian et si quelqu’un découvre un jour ce qu’il t’a fait…
- Qui est-il en réalité ? Personne n’a ce pouvoir, il n’y a que dans les films qu’on voit des choses pareilles !!
- Sache juste que Florian est particulier et qu’il n’est pas entièrement comme nous.
Luka fixe Maurice intensément.
- Que voulez-vous dire par, « pas comme nous » ?
- Moins tu en sauras sur lui et moins tu risqueras d’en dire trop, sache juste qu’il t’a guéri et que tu lui dois beaucoup, ça devrait te suffire pour nous aider à garder son secret.
- Et pour Raymond ?
- (Maurice sourit) Tiens donc !! C’est Raymond maintenant ?
Luka rougit jusqu’aux oreilles.
- Je voulais dire l’inspecteur Baltot, comment allez-vous lui expliquer que la personne qu’il va avoir devant les yeux en entrant dans ce bureau est la même que celle qui a été prise en photo ?
- Nous verrons bien suivant ses réactions, il n’était pas prévu que cet homme soit aussi impliqué et je trouve même bizarre qu’il ait pris tant à cœur son travail, d’autres que lui se serait contenté d’une enquête de routine en faisant simplement leur travail. (Maurice hésite) C’est comme s’il en faisait une affaire personnelle, vous n’êtes pourtant pas apparentés il me semble ? À moins que… (Maurice secoue la tête) Mais cette idée est évidemment absurde de ma part !!!
Luka a la gorge sèche.
- À quoi pensez-vous ?
- (Maurice réfléchi) Il ne t’a jamais vu en dehors de tous ces pansements qui te couvraient quasiment la totalité du corps et ce qu’il me vient à l’esprit ne peut être sa motivation, ou alors c’est vraiment plus fort et je le plains.
- Pourquoi donc ?
Maurice fixe le jeune homme qui attend avidement qu’il parle.
- Parce que ce ne sera pas réciproque et qu’il ne mérite certainement pas de souffrir à cause de ça.
- Vous pensez qu’il éprouve quelque chose pour moi ?
- Ça m’en a tout l’air mon garçon et comme en plus il croit que tu vas rester défiguré à vie, je pense que ce qu’il ressent envers toi est vraiment quelque chose de peu commun. J’ai bien peur que ta guérison miraculeuse ne le fasse s’éloigner de toi et qu’il n’en sortira pas indemne sentimentalement parlant.
Luka devient blanc cette fois-ci.
- Je ne comprends plus rien !! Pourquoi s’éloignerait-il de moi si je vais bien et qu’il éprouve quelque chose ?
- Parce que c’est sans contexte un homme intelligent et qu’il ne voudra pas être une entrave à ta jeunesse tu comprends ?
- Pas vraiment, non !!
- Le contraire m’aurait étonné !!
- Vous pouvez développer votre pensée ?
- Cette conversation m’a l’air de t’intéresser ?
- C’est cette histoire d’entrave que je ne comprends pas dans votre raisonnement quoique vos suppositions me semblent quand même tirées par les cheveux, comme par exemple, qu’est ce qui pourrait attirer quelqu’un avec un corps et un visage ravagé et le repousser quand celui-ci est normal ?
2eme ANNÉE avant Pâques : (10 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Luka) (fin)
- Toi infirme, il avait une chance de te garder alors que maintenant c’est une autre histoire, la différence d’âge mon garçon !! Voilà la chose qui le fera s’éloigner de toi et te laisser faire ta vie au détriment de la sienne. Mais bien sûr tout cela n’est que du conditionnel et certainement une pure fiction de ma part, il y a sans doute beaucoup d’autres raisons qui font qu’il soit comme ça. C’est peut-être un homme pour qui son métier signifie quelque chose et qui va jusqu’au bout de ce qu’il entreprend, ou encore te considère-t-il comme un fils et que c’est son instinct paternel qui le pousse, tu vois !! Il y a tellement de possibilités que je ne comprends même pas que la première qui me soit venue ait été de cet ordre. Sans doute est-ce dû à la semaine que je viens de vivre parmi des couples de jeunes particulièrement attachants ou encore du CO de mon fils qui nous a présenté son ami, va savoir !!!
- Vous avez sans doute raison, il y a tellement de possibilités pour qu’il soit aussi attentionné envers moi. Sachez simplement que cette histoire d’âge à mon sens ne tient pas debout et j’ai eu moi-même dans mes connaissances, des couples ayant encore plus d’années d’écart que nous en avons et qui le vivent très bien.
- Tu sembles déçu ?
- Pourquoi me dites-vous ça ?
- (Maurice sourit) Une impression peut être !! Tu sais mon garçon !! Je pense connaître suffisamment les gens de par mes années de métier, pour voir certaines choses avant qu’elles n’arrivent.
- (Luka ironique) Vous aviez aussi ressenti ça à l’avance pour votre fils ?
- (Maurice amusé) Là tu marques un point mon garçon Hi ! Hi ! Mais c’est bien connu que les parents sont les derniers à s’apercevoir de quoi que ce soit quand il s’agit de leurs enfants. J’ai l’impression que tu as lancé ça pour éviter de me répondre.
- Pourquoi serais-je déçu ?
- C’est moi qui te pose la question il me semble ?
- Je suis arrivé très jeune dans ce pays vous savez !! Mes parents sont morts et j’ai été élevé par ma grand-mère, mon oncle Nicolaï malgré tout ce qu’il y aurait à dire sur lui, ne m’a jamais laissé tomber et a pourvu à mes besoins sans que je ne lui réclame jamais rien, en fait je crois qu’il m’aimait beaucoup.
- Je connais tout ça mon garçon et je comprends que ça a dû être très dur pour toi.
- Même pas en fait, ma grand-mère m’a donné tout l’amour dont j’avais besoin et ce n’est qu’à son décès que j’ai commencé à vraiment me sentir seul, maintenant mon oncle et sa famille eux aussi ont disparu et j’en étais là quand tout ça est arrivé, me demandant comment j’allais faire maintenant. Trouver un travail et poursuivre mes études sans doute, puis vous êtes tous apparus dans ma vie et Raymond (Luka sourit) Oui, j’ai bien dit Raymond et non l’inspecteur Baltot, est arrivé et je me suis tout de suite senti bien avec lui, il a instantanément été à l’écoute et sa présence m’a fait oublier la solitude et la tristesse qui commençait à me peser avant mon agression. Maintenant il est bien trop tôt pour dire ce que je ressens vraiment pour lui mais je serai déjà bien heureux si nous pouvions être amis.
Maurice commence à ressentir l’émotion émanant du garçon.
- Vous l’êtes déjà j’en suis sûr Luka, et moi ainsi que ma famille serions très heureux si tu voulais nous rendre visite et rester en contact avec nous, la solitude à n’importe quel âge est un fardeau que je ne souhaite à personne.
Luka sent les tremblements qui lui viennent dans tout le corps en entendant ses paroles sorties du cœur et ses yeux se couvrent d’humidité quand sa voix qu’il n’arrive plus à contrôler répond en chevrotant d’émotions mal contenues.
- Merci, je pense que cette épreuve m’a apporté au moins quelque chose de bien et je n’oublierai pas ni vos paroles, ni votre invitation.
- Elles sont sincères mon garçon, sache que pour moi aussi beaucoup de choses ont changé depuis ses derniers évènements, mon travail jusqu’alors me prenait toute mon énergie et mon temps, ma famille m’a toujours soutenu au détriment je m’en rends compte maintenant de leurs propres besoins de m’avoir plus présent et j’ai bien l’intention de leur réserver à l’avenir une plus grande place auprès de moi, ainsi qu’à mes amis.
***/***
C’est à ce moment que Raymond arrive devant la porte du bureau et se libère également de ses pensées empreintes de trop de questions existentielles sur sa vie, sa solitude, son métier et… Luka…
Il redevient alors par un effort de volonté, l’inspecteur de police Baltot qui a un rendez-vous professionnel et qui doit mener à bien cette affaire qu’on lui a confiée.
Il frappe à la porte pour s’annoncer, attend d’être invité à entrer et une fois chose faite, pénètre dans la pièce où Maurice assis à son bureau lui sourit en guise de bienvenue.
Il voit bien qu’une autre personne est également présente assise elle aussi et lui tournant le dos, quelque chose d’indéfinissable lui serre la poitrine quand le jeune homme tourne la tête en souriant également les yeux brillants du plaisir de le voir.
- Bonjour Raymond !!
L’inspecteur se fige, son regard fixé sur les yeux noisette et les lèvres purpurines qu’il reconnaît aussitôt, même si son cerveau lui dit qu’il se trompe et que ça ne peut pas être lui, que ce n’est juste que… pas possible.
- Luka !!!
Il n’a pas été difficile pour un homme comme Joseph de trouver la personne qu’il cherchait, ensuite quelques coups de téléphone pour confirmer la véracité de ses dires et en moins de temps qu’il n’en faut, il s’est retrouvé dans un TGV en partance pour Lyon où il a été ensuite pris en charge par un autre agent Français qui l’a mis dans un train pour Marseille, puis il fut conduit jusqu’à Aix en Provence par la limousine d’Hassan dont le chauffeur l’attendait à sa sortie du train.
Hassan entend le crissement des pneus sur le gravier et va à la fenêtre pour en regarder sortir celui qui vient de braver tous les dangers pour réussir sa mission et l’aider à mettre en place ce canular pour la sécurité de Florian.
L’intendant de la résidence accourt pour recevoir l’homme que son prince attend et l’emmène aussitôt dans les appartements qui lui ont été préparés en lui signifiant que son altesse le recevrait dès qu’il se sentirait remis de son long voyage.
Joseph apprécie comme il se doit l’hospitalité que lui donne l’émir et surtout qu’il lui laisse le temps de se reposer avant l’entretien dont Joseph ne doute pas un instant, doit être attendu avec beaucoup d’impatience par Hassan.
L’appartement où il est conduit est immense, une femme de chambre termine de préparer la chambre pendant qu’il visite le reste des pièces et elle le quitte en gloussant quand il la complimente sur sa beauté.
Il ferait bien une petite sieste tellement le grand lit le tente, mais ce serait faire attendre Hassan et Joseph préfère remettre ça après la discussion, se contentant d’une bonne douche et de vêtements propres.
Il va pour sortir de sa suite et a à peine entrouvert sa porte qu’une voix jeune et rieuse lui fait par réflexe dû à sa profession sans doute, se figer et tendre l’oreille.
- Tu vas où « Chri » ???
- Chercher un tube de crème dans ma chambre !!! L’autre est vide !!!
- (Un rire) T’as oublié de dire votre altesse !!!
- Il n’y a personne à cette heure de toute façon.
- Tu sais ce que t’a dit mon père !!
- Je sais, t’inquiète mon gros !! Je te promets de faire attention à l’avenir.
Une porte claque et Joseph en profite pour sortir et s’éloigner, cette conversation qu’il vient de surprendre mais surtout le ton employé par les deux garçons, démontre une grande complicité voire même davantage et Joseph n’est pas loin de penser à ce que pourrait être ce davantage.
Oubliant pour l’instant ce qu’il vient d’entendre, il descend rapidement jusqu’au hall où il se renseigne auprès d’une personne qu’il croise pour qu’on lui indique où se trouve le bureau de prince.
- Vous avez rendez-vous avec son altesse ?
- Je suis attendu oui.
- Qui dois-je annoncer ?
- Dites à son altesse que Joseph attend son bon vouloir.
- Veuillez patienter un instant je vous prie.
L’homme s’éloigne, traverse un couloir et frappe à une des deux portes le terminant.
« Toc ! Toc ! »
Hassan relève la tête de sa lecture.
- Oui !!
Le domestique ouvre et entre dans le bureau.
- Un certain Joseph désire voir votre altesse.
- (Hassan visiblement surpris) Déjà !! Très bien, faites le venir et prévenez Omar qu’il nous rejoigne.
- Bien votre altesse.
L’homme va pour sortir quand Hassan le rappelle.
- Un instant !! Prévenez également mon fils que j’ai demandé à ses amis de venir nous rendre visite et qu’ils ne devraient plus tarder, dites-lui également que son oncle Youssef l’autorise à faire quelques pas dans l’enceinte de la résidence et qu’il pourra ainsi nous rejoindre s’il s’en sent la force.
- Bien votre altesse, puis je demander à votre altesse qui sont les visiteurs qu’il attend ? Ça me permettra de les faire venir directement auprès de votre altesse sans les faire attendre.
- (Hassan sourit) Vous saurez tout de suite qui ils sont en les voyant, de plus je n’attends personne d’autre ce soir.
- Bien votre altesse.
L’homme referme la porte du bureau derrière lui et reste un instant planté dans le couloir en se demandant bien ce que signifient les paroles du prince, comment pourrait-il savoir tout de suite qui sont ces personnes alors qu’il ne les a jamais rencontrés ? Décidément pense-t-il, son prince est vraiment devenu bizarre depuis qu’il est arrivé.
Il se reprend et soupire en traversant le couloir pour exécuter les ordres qu’il a reçu.
2eme ANNÉE avant Pâques : (09 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Luka)
« Plus tôt dans la matinée »
Raymond Baltot entre dans le commissariat où il est salué par les personnes ayant pris l’habitude de le voir passer chaque matin depuis plusieurs jours et connaissant sa fonction parmi eux.
Il répond une nouvelle fois à une convocation de son « patron » pour cette affaire et il se demande ce qu’il va encore bien apprendre cette fois-ci, déjà que ce qu’il en sait le perturbe suffisamment quant aux implications que cela suppose.
Il a passé une grande partie de la journée d’hier comme celles d’avant d’ailleurs, auprès du jeune Luka et n’en revient toujours pas de sa rémission extraordinaire alors que quelques jours plus tôt, personne n’aurait donné cher de sa vie.
Les renseignements qu’il reçoit de Paris confortent la thèse qui est celle de Maurice Désmaré quand il affirme que l’agression du jeune homme n’avait pour but que de prendre son identité et après vérification de sa part, force est de constater qu’il y a bien quelqu’un se faisant passer pour lui qui occupe son appartement.
Cela ne tiendrait qu’à lui, il y a longtemps qu’il aurait fait enfermer ce criminel et qu’il lui aurait fait payer à sa façon tout le mal qu’il a fait endurer à Luka.
Rien qu’à cette pensée, son estomac comme à chaque fois se noue et une énorme colère le fait trembler de la tête aux pieds, pourquoi ? Il n’en a pas consciemment la réponse mais ce qui est sûr, c’est qu’il ne pense plus qu’à ça depuis qu’il a vu pour la première fois Luka sur son lit d’hôpital.
***/***
« Dans le bureau de Maurice, une conversation se poursuit depuis quelque temps déjà. »
- Il ne va pas comprendre, vous auriez pu le prévenir quand même.
- Je l’ai mis sur la piste pourtant, mais tu dois bien comprendre que tout ceci n’est pas évident et que pour beaucoup, pour ne pas dire pour tous, cela semble impossible.
- J’ai moi-même du mal à y croire et il m’arrive même de penser que ses photos ne sont pas les miennes tellement ce que ça implique est difficile à imaginer.
- N’oublies pas ce que tu nous as promis Luka !! Il en va de la sécurité de Florian et si quelqu’un découvre un jour ce qu’il t’a fait…
- Qui est-il en réalité ? Personne n’a ce pouvoir, il n’y a que dans les films qu’on voit des choses pareilles !!
- Sache juste que Florian est particulier et qu’il n’est pas entièrement comme nous.
Luka fixe Maurice intensément.
- Que voulez-vous dire par, « pas comme nous » ?
- Moins tu en sauras sur lui et moins tu risqueras d’en dire trop, sache juste qu’il t’a guéri et que tu lui dois beaucoup, ça devrait te suffire pour nous aider à garder son secret.
- Et pour Raymond ?
- (Maurice sourit) Tiens donc !! C’est Raymond maintenant ?
Luka rougit jusqu’aux oreilles.
- Je voulais dire l’inspecteur Baltot, comment allez-vous lui expliquer que la personne qu’il va avoir devant les yeux en entrant dans ce bureau est la même que celle qui a été prise en photo ?
- Nous verrons bien suivant ses réactions, il n’était pas prévu que cet homme soit aussi impliqué et je trouve même bizarre qu’il ait pris tant à cœur son travail, d’autres que lui se serait contenté d’une enquête de routine en faisant simplement leur travail. (Maurice hésite) C’est comme s’il en faisait une affaire personnelle, vous n’êtes pourtant pas apparentés il me semble ? À moins que… (Maurice secoue la tête) Mais cette idée est évidemment absurde de ma part !!!
Luka a la gorge sèche.
- À quoi pensez-vous ?
- (Maurice réfléchi) Il ne t’a jamais vu en dehors de tous ces pansements qui te couvraient quasiment la totalité du corps et ce qu’il me vient à l’esprit ne peut être sa motivation, ou alors c’est vraiment plus fort et je le plains.
- Pourquoi donc ?
Maurice fixe le jeune homme qui attend avidement qu’il parle.
- Parce que ce ne sera pas réciproque et qu’il ne mérite certainement pas de souffrir à cause de ça.
- Vous pensez qu’il éprouve quelque chose pour moi ?
- Ça m’en a tout l’air mon garçon et comme en plus il croit que tu vas rester défiguré à vie, je pense que ce qu’il ressent envers toi est vraiment quelque chose de peu commun. J’ai bien peur que ta guérison miraculeuse ne le fasse s’éloigner de toi et qu’il n’en sortira pas indemne sentimentalement parlant.
Luka devient blanc cette fois-ci.
- Je ne comprends plus rien !! Pourquoi s’éloignerait-il de moi si je vais bien et qu’il éprouve quelque chose ?
- Parce que c’est sans contexte un homme intelligent et qu’il ne voudra pas être une entrave à ta jeunesse tu comprends ?
- Pas vraiment, non !!
- Le contraire m’aurait étonné !!
- Vous pouvez développer votre pensée ?
- Cette conversation m’a l’air de t’intéresser ?
- C’est cette histoire d’entrave que je ne comprends pas dans votre raisonnement quoique vos suppositions me semblent quand même tirées par les cheveux, comme par exemple, qu’est ce qui pourrait attirer quelqu’un avec un corps et un visage ravagé et le repousser quand celui-ci est normal ?
2eme ANNÉE avant Pâques : (10 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Luka) (fin)
- Toi infirme, il avait une chance de te garder alors que maintenant c’est une autre histoire, la différence d’âge mon garçon !! Voilà la chose qui le fera s’éloigner de toi et te laisser faire ta vie au détriment de la sienne. Mais bien sûr tout cela n’est que du conditionnel et certainement une pure fiction de ma part, il y a sans doute beaucoup d’autres raisons qui font qu’il soit comme ça. C’est peut-être un homme pour qui son métier signifie quelque chose et qui va jusqu’au bout de ce qu’il entreprend, ou encore te considère-t-il comme un fils et que c’est son instinct paternel qui le pousse, tu vois !! Il y a tellement de possibilités que je ne comprends même pas que la première qui me soit venue ait été de cet ordre. Sans doute est-ce dû à la semaine que je viens de vivre parmi des couples de jeunes particulièrement attachants ou encore du CO de mon fils qui nous a présenté son ami, va savoir !!!
- Vous avez sans doute raison, il y a tellement de possibilités pour qu’il soit aussi attentionné envers moi. Sachez simplement que cette histoire d’âge à mon sens ne tient pas debout et j’ai eu moi-même dans mes connaissances, des couples ayant encore plus d’années d’écart que nous en avons et qui le vivent très bien.
- Tu sembles déçu ?
- Pourquoi me dites-vous ça ?
- (Maurice sourit) Une impression peut être !! Tu sais mon garçon !! Je pense connaître suffisamment les gens de par mes années de métier, pour voir certaines choses avant qu’elles n’arrivent.
- (Luka ironique) Vous aviez aussi ressenti ça à l’avance pour votre fils ?
- (Maurice amusé) Là tu marques un point mon garçon Hi ! Hi ! Mais c’est bien connu que les parents sont les derniers à s’apercevoir de quoi que ce soit quand il s’agit de leurs enfants. J’ai l’impression que tu as lancé ça pour éviter de me répondre.
- Pourquoi serais-je déçu ?
- C’est moi qui te pose la question il me semble ?
- Je suis arrivé très jeune dans ce pays vous savez !! Mes parents sont morts et j’ai été élevé par ma grand-mère, mon oncle Nicolaï malgré tout ce qu’il y aurait à dire sur lui, ne m’a jamais laissé tomber et a pourvu à mes besoins sans que je ne lui réclame jamais rien, en fait je crois qu’il m’aimait beaucoup.
- Je connais tout ça mon garçon et je comprends que ça a dû être très dur pour toi.
- Même pas en fait, ma grand-mère m’a donné tout l’amour dont j’avais besoin et ce n’est qu’à son décès que j’ai commencé à vraiment me sentir seul, maintenant mon oncle et sa famille eux aussi ont disparu et j’en étais là quand tout ça est arrivé, me demandant comment j’allais faire maintenant. Trouver un travail et poursuivre mes études sans doute, puis vous êtes tous apparus dans ma vie et Raymond (Luka sourit) Oui, j’ai bien dit Raymond et non l’inspecteur Baltot, est arrivé et je me suis tout de suite senti bien avec lui, il a instantanément été à l’écoute et sa présence m’a fait oublier la solitude et la tristesse qui commençait à me peser avant mon agression. Maintenant il est bien trop tôt pour dire ce que je ressens vraiment pour lui mais je serai déjà bien heureux si nous pouvions être amis.
Maurice commence à ressentir l’émotion émanant du garçon.
- Vous l’êtes déjà j’en suis sûr Luka, et moi ainsi que ma famille serions très heureux si tu voulais nous rendre visite et rester en contact avec nous, la solitude à n’importe quel âge est un fardeau que je ne souhaite à personne.
Luka sent les tremblements qui lui viennent dans tout le corps en entendant ses paroles sorties du cœur et ses yeux se couvrent d’humidité quand sa voix qu’il n’arrive plus à contrôler répond en chevrotant d’émotions mal contenues.
- Merci, je pense que cette épreuve m’a apporté au moins quelque chose de bien et je n’oublierai pas ni vos paroles, ni votre invitation.
- Elles sont sincères mon garçon, sache que pour moi aussi beaucoup de choses ont changé depuis ses derniers évènements, mon travail jusqu’alors me prenait toute mon énergie et mon temps, ma famille m’a toujours soutenu au détriment je m’en rends compte maintenant de leurs propres besoins de m’avoir plus présent et j’ai bien l’intention de leur réserver à l’avenir une plus grande place auprès de moi, ainsi qu’à mes amis.
***/***
C’est à ce moment que Raymond arrive devant la porte du bureau et se libère également de ses pensées empreintes de trop de questions existentielles sur sa vie, sa solitude, son métier et… Luka…
Il redevient alors par un effort de volonté, l’inspecteur de police Baltot qui a un rendez-vous professionnel et qui doit mener à bien cette affaire qu’on lui a confiée.
Il frappe à la porte pour s’annoncer, attend d’être invité à entrer et une fois chose faite, pénètre dans la pièce où Maurice assis à son bureau lui sourit en guise de bienvenue.
Il voit bien qu’une autre personne est également présente assise elle aussi et lui tournant le dos, quelque chose d’indéfinissable lui serre la poitrine quand le jeune homme tourne la tête en souriant également les yeux brillants du plaisir de le voir.
- Bonjour Raymond !!
L’inspecteur se fige, son regard fixé sur les yeux noisette et les lèvres purpurines qu’il reconnaît aussitôt, même si son cerveau lui dit qu’il se trompe et que ça ne peut pas être lui, que ce n’est juste que… pas possible.
- Luka !!!
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
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