02-09-2020, 11:29 AM
2eme ANNÉE avant Pâques : (04 / 150) (Moscou) (Joseph)
Joseph le regarde avaler son verre avec gourmandise et se resservir plusieurs fois avant de revenir à son visiteur, c'est sans doute le fait d’être plusieurs jours sans le couperet d’avoir à répondre à la moindre convocation de son patron qui le libère de toute évidence.
Igor ne se prive donc pas pour picoler tout son soûl.
- Ahrr !! Très bonne cette vodka !! Un autre verre mon ami ?
Joseph bloque le goulot s’approchant de son verre avec la paume de sa main.
- Merci bien ! Mais c’est beaucoup trop fort pour moi.
Igor pose son verre et boit de longues rasades à même la bouteille, la vidant presque et regarde Joseph d’un œil goguenard.
- Vous autres étrangers êtes des petites natures Ah ! Ah !
- Je reconnais que tu m’impressionnes.
Igor avale la dernière goutte et jette la bouteille vide contre le mur du bureau, celle-ci éclate dans un bruit sourd sous le rire satisfait qui fait tressauter le double menton d’Igor.
La deuxième bouteille y est presque passée quand Joseph le voit enfin chanceler et s’affaler dans un fauteuil, il attend quelques minutes pour s’assurer que l’homme est bien endormi.
- Ça va Igor ?
- Rrrrrr !!!! Rrrrr !!!!
Joseph esquisse un rictus de satisfaction et se lève avec précautions, il enfile ses gants et commence à inspecter avec application les papiers étalés sur la table de travail avant de s’attaquer aux différents tiroirs.
C’est très difficile pour lui ne connaissant pas la langue pour définir si ce qu’il a sous les yeux est important ou pas, de plus, il est dans l’impossibilité de prendre des photos, ses affaires personnelles lui ayant été confisquées et rangées dans un coffre au poste de garde où il a dû les laisser pendant la fouille.
Joseph commence à désespérer quand il trouve une carte qu’il déroule plus par curiosité qu’autre chose et reste un moment pensif devant les chiffres annotés à la main et dont certains sont raturés, il compte par pur automatisme les chiffres raturés et c’est là qu’il comprend ce qu’il tient en mains.
Douze !! C’est le chiffre qu’il vient d’additionner et c’est aussi le nombre d’agents qu’Igor lui a dit avoir perdus, il essaie alors de mémoriser les endroits de la carte ainsi que le nombre de personnes encore en activité sur le territoire Français.
Pour le nombre, pas de soucis car c’est très facile de se rappeler d’un nombre et il termine en un clin d’œil son addition, surpris quand même qu’ils soient aussi nombreux encore pour un si petit pays.
Pour les lieux, c’est une autre paire de manches et Joseph comprend bien qu’il n’aura pas le temps de tout apprendre, le temps raisonnable qu’il s’était donné arrivant à sa fin.
En bas de la carte, la ville de Paris est gravé en arrondissement ainsi que les monuments et lieux importants, Joseph compte deux points qui y sont cochés et les note dans sa mémoire avant de ré-enrouler la carte et de la remettre où il l’a trouvée.
Il retourne s’asseoir en face d’Igor et toussote pour marquer sa présence, après plusieurs tentatives, celui ci reprend enfin conscience et se redresse en reprenant la conversation comme si elle n’avait pas eu cette interruption.
Joseph quelque temps plus tard :
- J’ai terminé mon contrat je pense et si tu n’as rien d’autre à me proposer, je vais repartir chez moi où ma famille m’attend pour la nouvelle année.
Igor à moitié comateux :
- Arhhh !!! Tu as de la chance d’avoir une famille !! Va les rejoindre mon ami !! Je saurai t’appeler au besoin, ton avion part bientôt ?
- Demain matin très tôt !!
Igor se lève et d’une démarche chaloupée rejoint son bureau d’où il remplit consciencieusement un fascicule qu’il signe et après y avoir apposé son tampon, le tend à Joseph.
- Tiens !! Tu montreras ce laissez-passer pour ne pas être inquiété au cas où, tu connais maintenant la suspicion de nos services quand il s’agit d’étrangers.
- Je te remercie Igor, tu es un véritable ami !
Igor avec un sourire bizarre :
- Bon retour Joseph, je ne te raccompagne pas, tu connais le chemin.
Joseph quitte le bureau avec un frisson prémonitoire qui jusqu’à maintenant ne l’a jamais trompé, le sourire d’Igor à ses dernières paroles n’arrivait pas à cacher la cruauté que l’effet de l’alcool a laissé transparaître.
Il récupère ses affaires et rentre à son hôtel pour appeler son « père », la conversation longue lui permet de faire passer son message et ses inquiétudes quant à pouvoir sortir vivant du pays.
Il note à son tour la réponse qui en fait est une adresse dans cette même ville ou il doit se rendre au plus vite.
2eme ANNÉE avant Pâques : (05 / 150) (Aix) (Treizième jour) (Sauvetage)
***/***
« Palais d’Hassan, Arabie Saoudite »
Le haut fonctionnaire raccroche le visage anxieux, il relit pour avoir la certitude de ne pas s’être trompé, le message induit dans les paroles de son agent et ne peut qu’approuver une deuxième fois la réponse qu’il lui a faite d’aller au plus vite à cette adresse où se trouve un de ses indicateurs les plus sûrs, qui pourra le cacher pendant quelque temps en attendant qu’ils trouvent un moyen de lui faire quitter le pays.
Maintenant depuis la fermeture de l’ambassade, ce ne sera pas chose aisée et il décide d’en avertir son prince au cas où celui-ci aurait une directive dans ce sens, ensuite de quoi, il envoie un message à son indicateur pour qu’il se prépare à accueillir Joseph.
***/***
« Résidence d’Hassan, Aix en Provence »
La grimace que fait Hassan en raccrochant montre bien combien la nouvelle le perturbe fortement, il décide de sortir et d’aller en parler à Maurice qu’il rejoint après s’être renseigné de sa présence au poste de police où il a son bureau provisoire.
L’arrivée du prince arabe ne manque pas de faire son effet au commissariat, Maurice sourit en voyant tout le remue-ménage occasionné par la visite de son ami et l’emmène rapidement dans son bureau, Patrice se lève pour le saluer quand il le voit entrer et les trois hommes s’assoient pour discuter de ce qui amène le prince qui n’a rien voulu dire au téléphone, se contentant de prévenir qu’il était urgent qu’ils se voient…
Hassan commence par rapporter les informations qu’il a reçues de son espion avant d’en venir à ce qui le préoccupe.
- Joseph a un instinct très affûté et je ne pense pas qu’il ait exagéré ses craintes.
- (Maurice étonné) Je pensais étant donné son professionnalisme, qu’il aurait prévu une identité de repli au cas où justement ce genre de problèmes devait se présenter.
- Ça ne marcherait pas là-bas, Joseph est de type africain très marqué et je ne vois pas quelle identité il pourrait prendre dans un état où ce genre d’ethnie n’est pas aussi représentative que par chez nous. Dès qu’ils comprendront qu’il ne se présentera pas à l’aéroport, ils n’auront aucun mal à contrôler avec soin l’identité des quelques personnes noires qui tenteraient de quitter le pays.
- (Patrice) Et s’il n’était plus noir ?
- (Hassan) Comment ça plus noir ? Une teinte sur la peau serait encore plus repérable que n’importe quoi d’autre !!
Maurice regarde Patrice qu’il voit très sérieux :
- Tu penses à quoi en disant ça ?
Patrice fait un clin d’œil à son patron.
- Aux Schtroumpfs !!
- (Hassan courroucé) Je ne pense pas que ce soit le bon moment pour la plaisanterie !! Il y va de la vie d’une personne qui travaille depuis de nombreuses années pour moi et pour qui j’ai un respect très prononcé.
- (Maurice) Hassan à raison, ce n’est vraiment pas le moment pour ça !!
Patrice ne perd pas son petit sourire pour autant.
- Il faut juste que je vous explique comment Florian a transformé Marc et Aléxie en Schtroumpfs quand nous les avons connus, il a d’ailleurs fait la même farce à Flavien en transformant le petit « Ludo » en métis et croyez-moi c’était si réaliste qu’il s’y est laissé prendre comme tout le monde.
Patrice raconte alors ses passages très particuliers de leurs vacances au Pilat où les frasques de Florian toujours aussi marquées, frappaient régulièrement ses amis et dont certaines lui avaient semblé alors particulièrement savoureuses bien qu’il n’était pas encore au courant de toutes les particularités du loustic.
Hassan et Maurice ne l’écoutent pas, ils boivent littéralement les paroles du jeune homme en plissant les yeux d’un amusement qui ne serait la raison de cette explication, les feraient certainement se tordre de rires.
Maurice se lève et fait signe à ses amis d’en faire autant.
- Le mieux c’est d’aller en parler à Florian, vous venez ?
***/***
« Le surlendemain, quelque part dans Moscou »
La femme revient avec son panier chargé de courses et rentre dans sa maison comme elle le fait chaque jour en saluant poliment ses voisins au passage.
Une fois la porte refermée soigneusement, elle s’empresse de rejoindre l’étage et entre dans une des chambres où un homme discute avec Joseph.
Les deux hommes se tournent vers elle le visage interrogateur et c’est avec un visible soulagement qu’ils la voient hocher positivement la tête et sortir un paquet de dessous ses légumes.
Un tampon sur le paquet ainsi qu’une deuxième couche de papier collant le refermant prouve qu’il a eu droit à une fouille à son entrée en douane mais que rien de spécial n’y a été remarqué.
2eme ANNÉE avant Pâques : (06 / 150) (Moscou) (Joseph) (fin)
Une fois ouvert, celui-ci révèle un nécessaire de peintre neuf avec les additifs nécessaires pour leurs utilisations.
Pendant que Joseph ouvre la palette, l’homme sépare avec précaution les deux couches d’épaisseur du carton et en sort un document d’identité où il ne manque plus qu’une photo pour le rendre parfaitement légal.
Les instructions également cachées dans l’épaisseur du carton sont très claires et il ne faut que quelques minutes à Joseph pour que tout soit prêt et s’inoculer le produit d’un blanc laiteux en intramusculaire, ils ne leur restent plus maintenant qu’à attendre l’effet annoncé et c’est avec des regards impressionnés que le couple assiste au changement de couleur de leur compagnon qui du noir le plus pur devient marron clair conformément aux papiers d’identité qui le donne comme originaire d’un des territoires outre-mer de l’État Français.
Y rajouter une photo sur le visa n’est pour eux qu’un jeu d’enfant et c’est avec assurance que quelques heures plus tard, Joseph se présente au contrôle de l’aéroport avec juste une mallette contenant quelques vêtements de rechange et les contrats qu’il était censé venir négocier avec plusieurs commerçants de la région.
Les policiers et douaniers en plus grands nombres qu’à l’habitude, ne lui jettent qu’un bref coup d’œil démontrant ainsi qu’ils cherchent bien quelqu’un en particulier et son visa est très rapidement muni du tampon nécessaire à son autorisation de sortie du pays, ce n’est qu’une fois dans les airs que Joseph commence à se détendre et qu’il peut respirer plus librement.
***/***
Vladimir depuis qu’il est rentré ne cache pas sa mauvaise humeur devant Igor.
- Tu as perdu la tête ou quoi !! Qui t’a autorisé à prendre une telle décision ? Cet homme n’a fait que son travail et plutôt bien d’ailleurs !!
Igor est blanc comme un linge et n’en mène pas large.
- Mais je pensais que…
- Idiot !!! Tu n’es qu’un sombre idiot !! Il aurait pu m’être encore utile et voilà qu’à cause de toi, nous risquons de nous en faire un ennemi !! Mais qu’est ce qui t’a pris de prendre une initiative manquant autant de jugement ?
- Il m’a semblé que c’était le bon choix monsieur, cet homme est trop habile et aurait pu se retourner contre nous, je n’ai jamais fait confiance à des personnes comme lui qui se vendent aux plus offrants.
Vladimir le fusille du regard.
- T’a-t-il dit quelque chose dans ce sens ? Non ? Sa réputation parle pour lui pourtant !! Crois-tu vraiment qu’il trouverait quelqu’un qui l’emploie s’il devait révéler ses contrats au premier venu ? Cet homme travaille pour l’argent et il s’est forgé sa réputation justement sur son silence et toi imbécile que tu es, tu as voulu le supprimer. Imagine si ce genre de choses s’ébruite, plus personne n’aura confiance pour travailler avec nous et nos indics vont y regarder à deux fois avant de nous ramener des informations s’ils craignent pour leurs vies après coup.
- (Igor dépité) Je n’avais pas pris ses éléments en compte monsieur.
- Tu sais ce qu’il te reste à faire maintenant j’espère ?
- Monsieur ?
- Tu retrouves sa trace et tu lui proposes une nouvelle mission, après tout il n’a pas de preuves sur les intentions que tu as eues à son sujet et c’est juste sur un doute je pense qu’il a agi comme il l’a fait. Peut-être même agit-il ainsi à chaque fois pour éviter toute possibilité que ça lui arrive, cet homme est vraiment très fort et rien que le fait de nous avoir échappé malgré son physique en est une preuve.
- Il est peut-être simplement encore caché quelque part.
Vladimir visiblement exécré par la bêtise de cet homme qu’il a mis à la tête de son service d’espionnage.
- Il est loin tu veux dire !! J’en mettrais ma main à couper, il doit bien y avoir un moyen pour le contacter !! Trouve-le et fait en sorte qu’il n’ait aucune suspicion sur ce que tu lui avais réservé, j’aurais sûrement encore besoin de ses services et les hommes comme lui sont rares.
***/***
« Aéroport Charles de Gaule, quelques heures plus tard »
Joseph sort de la boutique et insère la carte SIM dans son nouveau portable, il appelle ensuite celui qui l’emploie depuis toutes ses années et qui lui a prouvé une fois de plus qu’il pouvait compter sur lui en cas de coup dur.
- Allô votre altesse ! C’est Joseph.
-…
- Ça a marché oui et je vous remercie d’être intervenu aussi rapidement.
-…
Joseph éclate de rire :
- Même mes parents ne me reconnaîtraient pas votre altesse Hi ! Hi ! Je ne savais pas qu’un tel produit existait.
-…
- (Joseph sidéré) Décidément ce garçon est vraiment quelqu’un de spécial.
-…
- Je suis encore à l’aéroport de Roissy votre altesse.
-…
- Entendu votre altesse, je vais aller me faire connaître de leur représentant.
-…
Joseph sourit de joie.
- Avec plaisir votre altesse, j’attendais ce moment de le rencontrer depuis mon retour d’Afrique.
2eme ANNÉE avant Pâques : (07 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Départ)
Le déjeuner ce jour-là est beaucoup moins gai qu’à l’habitude, ce qui est bien compréhensible puisque beaucoup repartent pour passer le réveillon du jour de l’an en famille ou du moins avec d’autres personnes que la bande.
Carole Sébastien Sylvain et Flavien sont invités chez les parents des jumeaux qui n’attendent que de faire connaissance d’avec leur futur gendre et qui ont longuement insisté pour qu’il accepte alors que Flavien ait certainement préféré fêter l’année nouvelle avec ses parents et son petit frère.
Marc et Sébastien repartent avec Arnault et Aléxie chez les parents de ce dernier, mais repartiront dès le lendemain pour rendre visite aux parents d’Arnault et surtout leur expliquer les changements récents dans la vie des quatre garçons.
Les Viala restent à Aix ainsi que Mireille, les trois frères n’étant pas vraiment partants pour quitter leurs chéris respectifs alors qu’ils peuvent pendant encore quelques jours profiter d’eux.
Anthony repart avec son frère, Alice, Rémi et ses deux copains Rémois qui sont restés quelques jours de plus que prévus, tellement l’ambiance et le dépaysement leur ont plu.
Alice tient à annoncer la bonne nouvelle de sa demande en fiançailles à ses parents et leur présenter Anthony, Rémi profitant de la situation pour annoncer sa liaison avec Baptiste en souhaitant intérieurement que tout se passe au mieux pour lui.
Chan et son chéri rentrent à Paris eux aussi, les parents de Chan souhaitant passer un peu de temps avec leur fils et son ami pendant qu’ils sont encore en France.
Le trio ainsi que Maxime et Julien repartent ensemble pour Reims, la reprise du travail pour eux se faisant le deux janvier, ils ont réservé une table pour le réveillon et compte bien passer la soirée ensemble.
Les affaires de son père se concentrant plus particulièrement sur Paris, Erwan repart avec ses parents et la petite Coralie qui vient d’être officiellement adoptée par la famille et qui va passer le réveillon dans sa nouvelle maison.
Ramirez et lui se sont mis d’accord pour se voir le plus souvent possible et le jeune saltimbanque viendra passer l’hivernage du cirque qui débute dans quelques semaines à Paris chez les Désmaré, laissant ses chevaux à son oncle qui s’est gentiment proposé de s’en occuper et de les faire travailler un minimum pour ne pas qu’ils fassent du lard.
Mélanie et Ludovic repartent avec Dorian et Gérôme qui eux aussi rentrent à Reims et feront un arrêt pour déposer le petit garçon chez ses parents, ils doivent mettre en place les dispositifs de protections que le retour de Florian va nécessiter.
Florian et Thomas ont passé les dernières soirées avec Éric et Raphaël et apparemment au vu de leurs états manifestes de fatigue, ont largement profité de leurs deux amis qu’ils ne verront plus du moins pour Florian qu’avant quelques mois qui vont leur sembler des années.
Yuan et Patricia retournent eux aussi à Paris où la jeune femme va passer les quelques jours qui lui restent avant la reprise de ses cours et de ses vacations au CHU, Ming devant rentrer en Chine pour ses affaires.
La relative tristesse de ce dernier déjeuner tous ensemble est donc bien compréhensible et chacun se remplissant une dernière fois les yeux de ce lieu qui leur a fait passer des vacances de rêves malgré les quelques problèmes rencontrés, mais qu’ils ont tout aussi vite oublié.
Thomas est content car il a réussi à négocier avec Franck qu’il passerait à l’agence de Paris les semaines où Florian sera à Begin, il n’y en a qu’une où il ne pourra pas y être pour cause de semaine tombant en période scolaire et il se rappelle très bien les yeux brillants de Yuan quand il a compris ce que ça impliquait pour lui aussi de les avoir tous les deux chez lui.
C’est d’ailleurs une des raisons qui a poussé le jeune asiatique à ce qu’ils retrouvent leurs deux amis en leur faisant comprendre qu’il aurait tout le loisir d’être avec eux avant Pâques.
C’est donc en début d’après-midi que les premiers départs ont lieu et que lentement, le cirque se vide de ses invités en laissant les saltimbanques soudainement dépaysés de ne se retrouver qu’entre eux et ils restent un long moment les bras ballants avant de se reprendre en entendant la ménagerie manifester son mécontentement d’être délaissé de la sorte.
Le père Antoine prépare également son retour avec Taha et organise avec Michel et Tony les démarches administratives nécessaires pour le transfert de « Kinou ». La cage restant au cirque pour recevoir les futures naissances dont le vétérinaire leur a annoncé la venue, ils font appel à une entreprise spécialisée pour prendre en charge et amener à destination la jeune panthère dans les meilleures conditions possibles.
Taha est heureux de rentrer dans sa tribu bien qu’il s’est fait ici tout un tas d’amis, de savoir qu’ils seront certainement du voyage avec Florian dans quelques années quand le grand dispensaire sera construit le réjouit et du coup les adieux lui semblent moins difficiles.
Joseph le regarde avaler son verre avec gourmandise et se resservir plusieurs fois avant de revenir à son visiteur, c'est sans doute le fait d’être plusieurs jours sans le couperet d’avoir à répondre à la moindre convocation de son patron qui le libère de toute évidence.
Igor ne se prive donc pas pour picoler tout son soûl.
- Ahrr !! Très bonne cette vodka !! Un autre verre mon ami ?
Joseph bloque le goulot s’approchant de son verre avec la paume de sa main.
- Merci bien ! Mais c’est beaucoup trop fort pour moi.
Igor pose son verre et boit de longues rasades à même la bouteille, la vidant presque et regarde Joseph d’un œil goguenard.
- Vous autres étrangers êtes des petites natures Ah ! Ah !
- Je reconnais que tu m’impressionnes.
Igor avale la dernière goutte et jette la bouteille vide contre le mur du bureau, celle-ci éclate dans un bruit sourd sous le rire satisfait qui fait tressauter le double menton d’Igor.
La deuxième bouteille y est presque passée quand Joseph le voit enfin chanceler et s’affaler dans un fauteuil, il attend quelques minutes pour s’assurer que l’homme est bien endormi.
- Ça va Igor ?
- Rrrrrr !!!! Rrrrr !!!!
Joseph esquisse un rictus de satisfaction et se lève avec précautions, il enfile ses gants et commence à inspecter avec application les papiers étalés sur la table de travail avant de s’attaquer aux différents tiroirs.
C’est très difficile pour lui ne connaissant pas la langue pour définir si ce qu’il a sous les yeux est important ou pas, de plus, il est dans l’impossibilité de prendre des photos, ses affaires personnelles lui ayant été confisquées et rangées dans un coffre au poste de garde où il a dû les laisser pendant la fouille.
Joseph commence à désespérer quand il trouve une carte qu’il déroule plus par curiosité qu’autre chose et reste un moment pensif devant les chiffres annotés à la main et dont certains sont raturés, il compte par pur automatisme les chiffres raturés et c’est là qu’il comprend ce qu’il tient en mains.
Douze !! C’est le chiffre qu’il vient d’additionner et c’est aussi le nombre d’agents qu’Igor lui a dit avoir perdus, il essaie alors de mémoriser les endroits de la carte ainsi que le nombre de personnes encore en activité sur le territoire Français.
Pour le nombre, pas de soucis car c’est très facile de se rappeler d’un nombre et il termine en un clin d’œil son addition, surpris quand même qu’ils soient aussi nombreux encore pour un si petit pays.
Pour les lieux, c’est une autre paire de manches et Joseph comprend bien qu’il n’aura pas le temps de tout apprendre, le temps raisonnable qu’il s’était donné arrivant à sa fin.
En bas de la carte, la ville de Paris est gravé en arrondissement ainsi que les monuments et lieux importants, Joseph compte deux points qui y sont cochés et les note dans sa mémoire avant de ré-enrouler la carte et de la remettre où il l’a trouvée.
Il retourne s’asseoir en face d’Igor et toussote pour marquer sa présence, après plusieurs tentatives, celui ci reprend enfin conscience et se redresse en reprenant la conversation comme si elle n’avait pas eu cette interruption.
Joseph quelque temps plus tard :
- J’ai terminé mon contrat je pense et si tu n’as rien d’autre à me proposer, je vais repartir chez moi où ma famille m’attend pour la nouvelle année.
Igor à moitié comateux :
- Arhhh !!! Tu as de la chance d’avoir une famille !! Va les rejoindre mon ami !! Je saurai t’appeler au besoin, ton avion part bientôt ?
- Demain matin très tôt !!
Igor se lève et d’une démarche chaloupée rejoint son bureau d’où il remplit consciencieusement un fascicule qu’il signe et après y avoir apposé son tampon, le tend à Joseph.
- Tiens !! Tu montreras ce laissez-passer pour ne pas être inquiété au cas où, tu connais maintenant la suspicion de nos services quand il s’agit d’étrangers.
- Je te remercie Igor, tu es un véritable ami !
Igor avec un sourire bizarre :
- Bon retour Joseph, je ne te raccompagne pas, tu connais le chemin.
Joseph quitte le bureau avec un frisson prémonitoire qui jusqu’à maintenant ne l’a jamais trompé, le sourire d’Igor à ses dernières paroles n’arrivait pas à cacher la cruauté que l’effet de l’alcool a laissé transparaître.
Il récupère ses affaires et rentre à son hôtel pour appeler son « père », la conversation longue lui permet de faire passer son message et ses inquiétudes quant à pouvoir sortir vivant du pays.
Il note à son tour la réponse qui en fait est une adresse dans cette même ville ou il doit se rendre au plus vite.
2eme ANNÉE avant Pâques : (05 / 150) (Aix) (Treizième jour) (Sauvetage)
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« Palais d’Hassan, Arabie Saoudite »
Le haut fonctionnaire raccroche le visage anxieux, il relit pour avoir la certitude de ne pas s’être trompé, le message induit dans les paroles de son agent et ne peut qu’approuver une deuxième fois la réponse qu’il lui a faite d’aller au plus vite à cette adresse où se trouve un de ses indicateurs les plus sûrs, qui pourra le cacher pendant quelque temps en attendant qu’ils trouvent un moyen de lui faire quitter le pays.
Maintenant depuis la fermeture de l’ambassade, ce ne sera pas chose aisée et il décide d’en avertir son prince au cas où celui-ci aurait une directive dans ce sens, ensuite de quoi, il envoie un message à son indicateur pour qu’il se prépare à accueillir Joseph.
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« Résidence d’Hassan, Aix en Provence »
La grimace que fait Hassan en raccrochant montre bien combien la nouvelle le perturbe fortement, il décide de sortir et d’aller en parler à Maurice qu’il rejoint après s’être renseigné de sa présence au poste de police où il a son bureau provisoire.
L’arrivée du prince arabe ne manque pas de faire son effet au commissariat, Maurice sourit en voyant tout le remue-ménage occasionné par la visite de son ami et l’emmène rapidement dans son bureau, Patrice se lève pour le saluer quand il le voit entrer et les trois hommes s’assoient pour discuter de ce qui amène le prince qui n’a rien voulu dire au téléphone, se contentant de prévenir qu’il était urgent qu’ils se voient…
Hassan commence par rapporter les informations qu’il a reçues de son espion avant d’en venir à ce qui le préoccupe.
- Joseph a un instinct très affûté et je ne pense pas qu’il ait exagéré ses craintes.
- (Maurice étonné) Je pensais étant donné son professionnalisme, qu’il aurait prévu une identité de repli au cas où justement ce genre de problèmes devait se présenter.
- Ça ne marcherait pas là-bas, Joseph est de type africain très marqué et je ne vois pas quelle identité il pourrait prendre dans un état où ce genre d’ethnie n’est pas aussi représentative que par chez nous. Dès qu’ils comprendront qu’il ne se présentera pas à l’aéroport, ils n’auront aucun mal à contrôler avec soin l’identité des quelques personnes noires qui tenteraient de quitter le pays.
- (Patrice) Et s’il n’était plus noir ?
- (Hassan) Comment ça plus noir ? Une teinte sur la peau serait encore plus repérable que n’importe quoi d’autre !!
Maurice regarde Patrice qu’il voit très sérieux :
- Tu penses à quoi en disant ça ?
Patrice fait un clin d’œil à son patron.
- Aux Schtroumpfs !!
- (Hassan courroucé) Je ne pense pas que ce soit le bon moment pour la plaisanterie !! Il y va de la vie d’une personne qui travaille depuis de nombreuses années pour moi et pour qui j’ai un respect très prononcé.
- (Maurice) Hassan à raison, ce n’est vraiment pas le moment pour ça !!
Patrice ne perd pas son petit sourire pour autant.
- Il faut juste que je vous explique comment Florian a transformé Marc et Aléxie en Schtroumpfs quand nous les avons connus, il a d’ailleurs fait la même farce à Flavien en transformant le petit « Ludo » en métis et croyez-moi c’était si réaliste qu’il s’y est laissé prendre comme tout le monde.
Patrice raconte alors ses passages très particuliers de leurs vacances au Pilat où les frasques de Florian toujours aussi marquées, frappaient régulièrement ses amis et dont certaines lui avaient semblé alors particulièrement savoureuses bien qu’il n’était pas encore au courant de toutes les particularités du loustic.
Hassan et Maurice ne l’écoutent pas, ils boivent littéralement les paroles du jeune homme en plissant les yeux d’un amusement qui ne serait la raison de cette explication, les feraient certainement se tordre de rires.
Maurice se lève et fait signe à ses amis d’en faire autant.
- Le mieux c’est d’aller en parler à Florian, vous venez ?
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« Le surlendemain, quelque part dans Moscou »
La femme revient avec son panier chargé de courses et rentre dans sa maison comme elle le fait chaque jour en saluant poliment ses voisins au passage.
Une fois la porte refermée soigneusement, elle s’empresse de rejoindre l’étage et entre dans une des chambres où un homme discute avec Joseph.
Les deux hommes se tournent vers elle le visage interrogateur et c’est avec un visible soulagement qu’ils la voient hocher positivement la tête et sortir un paquet de dessous ses légumes.
Un tampon sur le paquet ainsi qu’une deuxième couche de papier collant le refermant prouve qu’il a eu droit à une fouille à son entrée en douane mais que rien de spécial n’y a été remarqué.
2eme ANNÉE avant Pâques : (06 / 150) (Moscou) (Joseph) (fin)
Une fois ouvert, celui-ci révèle un nécessaire de peintre neuf avec les additifs nécessaires pour leurs utilisations.
Pendant que Joseph ouvre la palette, l’homme sépare avec précaution les deux couches d’épaisseur du carton et en sort un document d’identité où il ne manque plus qu’une photo pour le rendre parfaitement légal.
Les instructions également cachées dans l’épaisseur du carton sont très claires et il ne faut que quelques minutes à Joseph pour que tout soit prêt et s’inoculer le produit d’un blanc laiteux en intramusculaire, ils ne leur restent plus maintenant qu’à attendre l’effet annoncé et c’est avec des regards impressionnés que le couple assiste au changement de couleur de leur compagnon qui du noir le plus pur devient marron clair conformément aux papiers d’identité qui le donne comme originaire d’un des territoires outre-mer de l’État Français.
Y rajouter une photo sur le visa n’est pour eux qu’un jeu d’enfant et c’est avec assurance que quelques heures plus tard, Joseph se présente au contrôle de l’aéroport avec juste une mallette contenant quelques vêtements de rechange et les contrats qu’il était censé venir négocier avec plusieurs commerçants de la région.
Les policiers et douaniers en plus grands nombres qu’à l’habitude, ne lui jettent qu’un bref coup d’œil démontrant ainsi qu’ils cherchent bien quelqu’un en particulier et son visa est très rapidement muni du tampon nécessaire à son autorisation de sortie du pays, ce n’est qu’une fois dans les airs que Joseph commence à se détendre et qu’il peut respirer plus librement.
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Vladimir depuis qu’il est rentré ne cache pas sa mauvaise humeur devant Igor.
- Tu as perdu la tête ou quoi !! Qui t’a autorisé à prendre une telle décision ? Cet homme n’a fait que son travail et plutôt bien d’ailleurs !!
Igor est blanc comme un linge et n’en mène pas large.
- Mais je pensais que…
- Idiot !!! Tu n’es qu’un sombre idiot !! Il aurait pu m’être encore utile et voilà qu’à cause de toi, nous risquons de nous en faire un ennemi !! Mais qu’est ce qui t’a pris de prendre une initiative manquant autant de jugement ?
- Il m’a semblé que c’était le bon choix monsieur, cet homme est trop habile et aurait pu se retourner contre nous, je n’ai jamais fait confiance à des personnes comme lui qui se vendent aux plus offrants.
Vladimir le fusille du regard.
- T’a-t-il dit quelque chose dans ce sens ? Non ? Sa réputation parle pour lui pourtant !! Crois-tu vraiment qu’il trouverait quelqu’un qui l’emploie s’il devait révéler ses contrats au premier venu ? Cet homme travaille pour l’argent et il s’est forgé sa réputation justement sur son silence et toi imbécile que tu es, tu as voulu le supprimer. Imagine si ce genre de choses s’ébruite, plus personne n’aura confiance pour travailler avec nous et nos indics vont y regarder à deux fois avant de nous ramener des informations s’ils craignent pour leurs vies après coup.
- (Igor dépité) Je n’avais pas pris ses éléments en compte monsieur.
- Tu sais ce qu’il te reste à faire maintenant j’espère ?
- Monsieur ?
- Tu retrouves sa trace et tu lui proposes une nouvelle mission, après tout il n’a pas de preuves sur les intentions que tu as eues à son sujet et c’est juste sur un doute je pense qu’il a agi comme il l’a fait. Peut-être même agit-il ainsi à chaque fois pour éviter toute possibilité que ça lui arrive, cet homme est vraiment très fort et rien que le fait de nous avoir échappé malgré son physique en est une preuve.
- Il est peut-être simplement encore caché quelque part.
Vladimir visiblement exécré par la bêtise de cet homme qu’il a mis à la tête de son service d’espionnage.
- Il est loin tu veux dire !! J’en mettrais ma main à couper, il doit bien y avoir un moyen pour le contacter !! Trouve-le et fait en sorte qu’il n’ait aucune suspicion sur ce que tu lui avais réservé, j’aurais sûrement encore besoin de ses services et les hommes comme lui sont rares.
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« Aéroport Charles de Gaule, quelques heures plus tard »
Joseph sort de la boutique et insère la carte SIM dans son nouveau portable, il appelle ensuite celui qui l’emploie depuis toutes ses années et qui lui a prouvé une fois de plus qu’il pouvait compter sur lui en cas de coup dur.
- Allô votre altesse ! C’est Joseph.
-…
- Ça a marché oui et je vous remercie d’être intervenu aussi rapidement.
-…
Joseph éclate de rire :
- Même mes parents ne me reconnaîtraient pas votre altesse Hi ! Hi ! Je ne savais pas qu’un tel produit existait.
-…
- (Joseph sidéré) Décidément ce garçon est vraiment quelqu’un de spécial.
-…
- Je suis encore à l’aéroport de Roissy votre altesse.
-…
- Entendu votre altesse, je vais aller me faire connaître de leur représentant.
-…
Joseph sourit de joie.
- Avec plaisir votre altesse, j’attendais ce moment de le rencontrer depuis mon retour d’Afrique.
2eme ANNÉE avant Pâques : (07 / 150) (Aix) (Quinzième jour) (Départ)
Le déjeuner ce jour-là est beaucoup moins gai qu’à l’habitude, ce qui est bien compréhensible puisque beaucoup repartent pour passer le réveillon du jour de l’an en famille ou du moins avec d’autres personnes que la bande.
Carole Sébastien Sylvain et Flavien sont invités chez les parents des jumeaux qui n’attendent que de faire connaissance d’avec leur futur gendre et qui ont longuement insisté pour qu’il accepte alors que Flavien ait certainement préféré fêter l’année nouvelle avec ses parents et son petit frère.
Marc et Sébastien repartent avec Arnault et Aléxie chez les parents de ce dernier, mais repartiront dès le lendemain pour rendre visite aux parents d’Arnault et surtout leur expliquer les changements récents dans la vie des quatre garçons.
Les Viala restent à Aix ainsi que Mireille, les trois frères n’étant pas vraiment partants pour quitter leurs chéris respectifs alors qu’ils peuvent pendant encore quelques jours profiter d’eux.
Anthony repart avec son frère, Alice, Rémi et ses deux copains Rémois qui sont restés quelques jours de plus que prévus, tellement l’ambiance et le dépaysement leur ont plu.
Alice tient à annoncer la bonne nouvelle de sa demande en fiançailles à ses parents et leur présenter Anthony, Rémi profitant de la situation pour annoncer sa liaison avec Baptiste en souhaitant intérieurement que tout se passe au mieux pour lui.
Chan et son chéri rentrent à Paris eux aussi, les parents de Chan souhaitant passer un peu de temps avec leur fils et son ami pendant qu’ils sont encore en France.
Le trio ainsi que Maxime et Julien repartent ensemble pour Reims, la reprise du travail pour eux se faisant le deux janvier, ils ont réservé une table pour le réveillon et compte bien passer la soirée ensemble.
Les affaires de son père se concentrant plus particulièrement sur Paris, Erwan repart avec ses parents et la petite Coralie qui vient d’être officiellement adoptée par la famille et qui va passer le réveillon dans sa nouvelle maison.
Ramirez et lui se sont mis d’accord pour se voir le plus souvent possible et le jeune saltimbanque viendra passer l’hivernage du cirque qui débute dans quelques semaines à Paris chez les Désmaré, laissant ses chevaux à son oncle qui s’est gentiment proposé de s’en occuper et de les faire travailler un minimum pour ne pas qu’ils fassent du lard.
Mélanie et Ludovic repartent avec Dorian et Gérôme qui eux aussi rentrent à Reims et feront un arrêt pour déposer le petit garçon chez ses parents, ils doivent mettre en place les dispositifs de protections que le retour de Florian va nécessiter.
Florian et Thomas ont passé les dernières soirées avec Éric et Raphaël et apparemment au vu de leurs états manifestes de fatigue, ont largement profité de leurs deux amis qu’ils ne verront plus du moins pour Florian qu’avant quelques mois qui vont leur sembler des années.
Yuan et Patricia retournent eux aussi à Paris où la jeune femme va passer les quelques jours qui lui restent avant la reprise de ses cours et de ses vacations au CHU, Ming devant rentrer en Chine pour ses affaires.
La relative tristesse de ce dernier déjeuner tous ensemble est donc bien compréhensible et chacun se remplissant une dernière fois les yeux de ce lieu qui leur a fait passer des vacances de rêves malgré les quelques problèmes rencontrés, mais qu’ils ont tout aussi vite oublié.
Thomas est content car il a réussi à négocier avec Franck qu’il passerait à l’agence de Paris les semaines où Florian sera à Begin, il n’y en a qu’une où il ne pourra pas y être pour cause de semaine tombant en période scolaire et il se rappelle très bien les yeux brillants de Yuan quand il a compris ce que ça impliquait pour lui aussi de les avoir tous les deux chez lui.
C’est d’ailleurs une des raisons qui a poussé le jeune asiatique à ce qu’ils retrouvent leurs deux amis en leur faisant comprendre qu’il aurait tout le loisir d’être avec eux avant Pâques.
C’est donc en début d’après-midi que les premiers départs ont lieu et que lentement, le cirque se vide de ses invités en laissant les saltimbanques soudainement dépaysés de ne se retrouver qu’entre eux et ils restent un long moment les bras ballants avant de se reprendre en entendant la ménagerie manifester son mécontentement d’être délaissé de la sorte.
Le père Antoine prépare également son retour avec Taha et organise avec Michel et Tony les démarches administratives nécessaires pour le transfert de « Kinou ». La cage restant au cirque pour recevoir les futures naissances dont le vétérinaire leur a annoncé la venue, ils font appel à une entreprise spécialisée pour prendre en charge et amener à destination la jeune panthère dans les meilleures conditions possibles.
Taha est heureux de rentrer dans sa tribu bien qu’il s’est fait ici tout un tas d’amis, de savoir qu’ils seront certainement du voyage avec Florian dans quelques années quand le grand dispensaire sera construit le réjouit et du coup les adieux lui semblent moins difficiles.
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