01-09-2020, 03:50 PM
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (99 / 150) (Aix) (Résidence d’Hassan)
Fin de matinée.
Hassan range le contrat dans son coffre après en avoir fait une copie qu’il donnera à son nouvel employé, ou plutôt au premier employé de son fils.
Il referme le coffre et brouille la combinaison en soupirant d’amusement à cette idée qu’il a depuis le matin que décidément il n’y a pas que les titres qui se perpétuent dans sa famille.
Le chèque conséquent pour les œuvres de l’hôpital qu’il a remis avant de quitter l’établissement au directeur de celui-ci, a été pour beaucoup dans l’accord et la signature nécessaire à la démission du jeune infirmier, ainsi que sa mise en disponibilité immédiate qui lui a permis de rentrer dans son petit studio, accompagné d’un de ses hommes pour faire ses valises et rejoindre son nouveau logement dans la résidence avant leur départ pour rentrer au pays.
***/***
Amid pendant ce temps-là, a été transporté en ambulance et a déjà pris possession de sa chambre, il n’attend plus, avec un sourire jusqu’aux oreilles, que l’arrivée prochaine de son ami.
Arrivée qui ne devrait plus tarder et qui le met dans un état de fébrilité qu’il n’avait encore jamais connu jusqu’alors.
Ils ont tant de choses à se dire qu’il en bout d’impatience, depuis l’intervention de Florian et son franc parlé, Amid a l’impression d’être dans un rêve éveillé où toutes ses attentes de ses derniers jours, se verraient réaliser au centuple.
Déjà l’accord implicite de son père envers la relation naissante entre lui et Christophe, ensuite l’émotion intense qu’il a lu dans les yeux de son ami.
***/***
Christophe jette un dernier coup d’œil à l’intérieur du petit dix-huit mètres carrés qu’il louait meublé depuis déjà quelques années et qu’il ne regrettera pas de quitter.
Deux valises et un sac à dos sont ses seuls biens sur cette terre et c’est avec empressement qu’il les descend sans accepter l’aide du chauffeur, jugeant que c’est à lui seul de le faire et par là même tirer un trait qu’il souhaite définitif sur son ancienne vie.
Une fois le coffre de la voiture refermé, c’est avec un immense sourire qu’il prend place à l’arrière du véhicule et se laisse emmener loin de ce quartier qui a vu toute sa solitude et reçu toutes ses larmes quand comme ça, lui arrivait trop souvent, l’isolement et le manque de chaleur humaine l’amenait dans cet état dépressif qui le laissait avachi des heures entières sur son lit.
Maintenant c’était son ancienne vie et Christophe compte bien y mettre une croix dessus définitive et son esprit se monopolise sur ce jeune garçon qui en quelques jours a tout changé.
Ce qu’il a ressenti pour lui et qui au tout début de leur relation ne lui semblait qu’amicale, s’est très vite transformé en ce qu’il est maintenant.
Un sentiment très fort qui l’a transformé et lui a donné l’envie de chanter et de se lever le matin avec dans la tête le plaisir anticipé du moment où il entrera dans la chambre et où il pourra le voir, l’entendre et le toucher.
***/***
Hassan perçoit le crissement des pneus sur le gravier, annonçant l’arrivée de ce nouveau venu dans leur petit univers.
Il va à sa rencontre, déjà pour l’accueillir comme il se doit mais aussi pour le prendre quelques minutes en tête à tête et lui faire entendre une bonne fois pour toutes et d’une manière amicale mais impérative, les choses qu’il ne devra jamais dévoiler devant personne sous peine de mettre en danger l’avenir de sa relation d’avec son fils.
Il traverse l’immense entrée en donnant ses instructions à son maître d’hôtel qui claque alors dans ses mains et indique à deux serviteurs d’aller chercher les bagages dans la voiture et de les monter dans la suite qui a été préparée pour le nouvel arrivant.
Christophe se sent gêner de devoir laisser à d’autre le soin de s’occuper de ses bagages, ce qui était pour lui une charge dont il aurait dû s’acquitter personnellement.
Hassan comprend l’embarra du garçon.
- Allons !! Il faudra bien t’y habituer un jour, alors autant commencer tout de suite.
- Mais !! Je…
Hassan sourit en pensant que décidément ce « Chri » lui plaît beaucoup.
- À chacun son travail jeune homme, le tien est de t’occuper du bien-être et dans l’avenir des affaires de mon fils. Il va donc falloir te familiariser rapidement à nos usages, allons dans mon bureau !! J’ai quelques… disons… mises aux points à faire avec toi avant que tu t’installes.
- (Christophe paniqué) J’ai fait quelque chose qui vous contrarie monsieur ?
Hassan lui pose la main sur l’épaule, amusé de son trouble.
- Déjà, il va falloir t’habituer à dire « altesse » quand tu t’adresses à moi ou à Amid en public, je sais que ça peut paraître bizarre pour un jeune Français, mais ça ferait encore plus choquant dans mon pays crois-moi si tu me donnais du « monsieur » comme tu viens de le faire.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (100 / 150) (Aix) (Huitième jour) (Le père Antoine) (suite)
Philippe se gare et accompagne le vieil ecclésiastique chez les De Bierne qui tiennent à le présenter eux-mêmes à leur petit-fils.
Les retrouvailles sont chaleureuses et Michel tout comme sa femme ne peuvent pas ne pas remarquer le changement dans l’état physique de leur ami.
- (Michel) Vous avez suivi une cure de jouvence mon père pour être aussi alerte que ça ?
- J’ai fait une belle rencontre qui m’a conforté dans ma foi et qui m’a offert ce cadeau du ciel mon ami.
- (Maryse) Ça ressemble étrangement à ce que nous avons nous-même ressenti depuis le retour de notre Florian.
Le père Antoine en souriant :
- Ce cadeau vient de la même source et va me permettre d’accomplir encore quelque temps la mission à laquelle je me voue depuis tant d’années. Toutefois je ne suis pas venu jusqu’ici en vacances même si je m’en réjouis croyez le bien : je dois tenter de convaincre Florian qu’il est vital pour notre survie à tous, qu’il vienne lui aussi jusqu’à la clairière où tout a commencé et où tout finira.
- (Michel surpris) Vos paroles ne sont-elles pas quelque peu exagérées ? Notre survie à tous dites-vous ? De qui voulez-vous parler ? De notre famille ? De tous ceux qui sont de près ou de loin liés à notre petit-fils ou à cette clairière ?
Le père Antoine le fixe gravement dans les yeux :
- Je crains qu’il ne s’agisse de l’avenir de l’humanité sur cette terre et non simplement de quelques dizaines de personnes.
Le père Antoine raconte alors sa visite à la clairière, les paroles de cet homme qu’il n’a pu voir et les implications qu’il en a déduites sans tout comprendre lui non plus.
Sa seule certitude, c’est qu’un grand danger guette les hommes s’ils vont en grand nombre dans une certaine voie et que Florian s’y est déjà plus qu’engagé.
D’où la nécessité pour lui d’en connaître absolument les risques et d’en peser les conséquences s’il devait continuer dans cette voie sans en respecter certaines limites.
- (Michel attentif) Je pense que vous avez déjà réfléchi sur le sujet mon père et que vous vous en êtes fait une idée, n’est-il pas vrai ?
- J’ai en effet fait quelques rapprochements et j’en ai déduit quelques "quasi" certitudes, mais ce ne sont que conjectures de ma part et rien ne dit que je suis dans la vérité, ou qu’au contraire je sois à l’opposer de la réalité…
- J’aimerais les connaître si vous n’y voyez pas d’objections.
Le père Antoine hésite puis soupire, le fait d’en parler à quelqu’un d’intelligent pourrait l’aider à préciser ses pensées.
- Je pense que c’est lié aux « dons » que développent Florian et leur effet néfaste sur la végétation et donc la nature à plus ou moins long terme.
Michel plisse les yeux.
- Les arbres !!! Ces arbres morts ou presque qui cernent la clairière.
Le père Antoine sourit tristement.
- Imaginez l’impact que ce serait si des milliers voir des millions de personnes développaient ces facultés !!
- Les forêts finiraient par disparaître et avec elles l’écosystème qui préserve la vie sur cette planète, c’est à ça que vous pensez ?
- En effet !! Ce qui au début pourrait paraître comme un des plus grands bienfaits qu’aurait connu l’humanité, deviendrait au fil des décennies comme la pire des calamités et la fin de toute vie. C’est je crois ce qu’a voulu me faire comprendre cet homme étrange, plus j’y pense et plus je suis convaincu qu’ils ont connu cette période édénique dans un très lointain passé et qu’ils n’ont pu s’en réchapper que par miracle, évitant ainsi l’extinction en évoluant et en trouvant un autre réceptacle à leurs âmes.
- (Michel ahuri) Les pierres ?
- Les pierres ne sont que l’effet résultant de la destruction de leur planète, mon idée serait plutôt que leur communauté aurait pris celle-ci comme corps et qu’ils auraient vécu ainsi en communion pendant des lustres avant sa destruction, suivit encore de plusieurs autres millénaires d’errances dans l’espace jusqu’à s’éparpiller un peu partout dans l’univers.
- Quelques-uns seraient arrivés jusqu’à nous ? C’est à ça que vous pensez ?
- C’est du moins ce que j’ai cru comprendre mes amis, j’ai eu l’immense honneur de pouvoir partager un bref instant de "non-vie" avec la multitude et de baigner dans la béatitude de faire partie d’un tout beaucoup plus grand que ce que nous pouvons concevoir avec nos esprits grégaires.
Michel est sonné pour le compte.
- Je savais déjà que nous n’étions rien ou très peu dans l’immense univers où nous vivons, mais j’étais loin de penser jusqu’à ce jour qu’une telle destinée était possible et que nous n’en étions encore qu’aux préludes de l’évolution.
Maryse qui jusque-là s’était tue :
- Peut-être est-ce notre destinée et que nous ne pouvons pas la changer, il y a eu l’ère glaciaire qui nous a permis d’apparaître et de nous développer jusqu’à ce que nous sommes actuellement. C’est peut-être dans la logique des choses que nous connaissions comme eux l’ont connu cette période d’autodestruction afin de passer un nouveau cap et d’envisager un autre avenir plus universel.
Le père Antoine hoche la tête marquant par là son accord à ces paroles frappées du bon sens.
- Sommes-nous seulement prêts à l’accepter ? Voilà la question que se posera l’humanité et avons-nous le droit en connaissant la cause, de ne pas prendre cet avertissement au sérieux et de continuer dans cette voie qui ne doit de toute évidence pas être la seule et d’après ce qu’il m’en a été rapporté, la plus adaptée pour arriver au même but final. Après tout, ces êtres venus d’ailleurs s’en sont trouvés affaiblis et ne cherchent plus il me semble, qu’à se retrouver réunis pour se fondre à nouveau dans la pensée de leurs semblables.
Michel en se levant de son fauteuil :
- Et bien !! Vous parlez d’une conversation !!! Nous ne sommes sûrs de rien, peut-être voyons-nous juste ou peut-être sommes-nous complètement à côté de la plaque, ce que je retiens de tout ça, c’est qu’il faudra bien à un moment donné que Florian aille dans ce lieu mystérieux et reçoive ces instructions qu’il est censé devoir connaître. L’avenir nous dira ensuite si nos hypothèses sont fondées et seulement alors les décisions seront à prendre.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (101 / 150) (Aix) (Huitième jour) (Le père Antoine) (suite)
- (Michel poursuit) Pour le moment, il serait temps d’aller rejoindre Florian et de vous le présenter, ainsi que ses amis qui devraient vous plaire mon père.
Le père Antoine se lève à son tour.
- Avec joie mon ami, depuis le temps que j’ai envie de rencontrer ce garçon.
- (Maryse en souriant) Nous lui avons parlé de vous et croyez-moi, il a sans doute autant hâte que vous de vous rencontrer.
Philippe a suivi toute la conversation sans intervenir, utilisant son esprit d’analyse pour essayer d’en comprendre toutes les implications.
Ce qu’il a entendu lui amène un profond trouble dont il préfère penser que la réalité est toute autre et que le jour venu, les explications prouveront que l’avenir n’est pas aussi noir mais qu’au contraire les facultés de Florian permettront une formidable avancée de l’humanité toute entière vers une vie meilleure.
- Allons-y !! J’ai moi aussi hâte de revoir notre loustic qui me manque depuis que je ne le vois plus autant qu’avant.
Il ne leur faut pas longtemps pour s’habiller chaudement et monter dans la voiture et dix minutes plus tard, en sortir pour rejoindre d’un bon pas le chapiteau où ils pensent retrouver Florian.
Le jeune rouquin n’est pas encore rentré de sa visite à l’orphelinat et à l’hôpital qu’il avait prévu ce matin-là, aussi, ils présentent le père Antoine à quelques-uns de ses amis qu’ils croisent lors de la petite visite du cirque qu’ils lui organisent en attendant le retour de l’enfant prodige.
Jusqu’à ce qu’un cri de surprise retentisse et qu’ils se retournent pour voir arriver sur eux en courant Taha qui se jette dans les bras du brave ecclésiastique tout heureux de le retrouver et de le serrer contre lui.
- Eh bien mon garçon, je suis heureux de te voir et te donne le bonjour d’Okoumé, de ta mère et de ton frère à qui tu manques énormément.
Taha est toujours serré contre le père Antoine.
- Vous êtes venus me rechercher mon père ? Akim m’a raconté pour vous et je suis heureux de vous voir en si bonne forme.
- Tu vas devoir me supporter encore quelque temps je le crains.
- Je vous promets que cette fois, je viendrais vous rendre visite plus souvent.
- J’y compte bien mon garçon, sinon je te renvoie ici pour te punir Hi ! Hi !
Taha comprend qu’il plaisante.
- Pitié mon père !!
Le jeune Massaï voit alors une boule de poils noirs arriver vers eux à toute vitesse et n’a le temps que de se mettre devant le vieil homme afin de recevoir la masse puissante de la panthère avant qu’elle ne l’envoie valdinguer au risque de lui faire mal.
- Doucement grosse brute !! Je sais que tu es content de le revoir mais tu es bien trop lourd maintenant.
- Rrrrr !!!!
Le père Antoine avec les larmes aux yeux en reconnaissant l’animal :
- « Kinou » !!! Dieu du ciel que tu as changé !! Viens ici mon beau !!
- Rrrrr !!!
Petit moment d’émotion à ses retrouvailles, la panthère et le vieillard s’enlacent et se câlinent un long moment tout dans la joie de se revoir.
Autour d’eux les gens stoppent toutes activités et sourient devant un tel spectacle qui montre combien il y a d’amour entre l’homme et l’animal.
Une voix douce et émue derrière eux les fait se retourner, quand apparaît alors aux yeux du père Antoine un jeune homme aux cheveux roux et au sourire attirant accompagner d’un grand blond resplendissant d’une pure beauté.
- Père Antoine je présume ?
J’attends qu’il se tourne vers moi.
- Je suis Florian, le bébé que vous avez recueilli à l’époque dans votre dispensaire.
Je viens doucement le prendre dans mes bras et l’embrasse avec reconnaissance avant d’embrasser à leurs tours mes grands-parents et Philippe que je n’avais pas revu depuis bien trop longtemps, ce dont je m’excuse auprès de lui.
Les présentations faites, je les emmène jusqu’à notre roulotte où je les fais mettre à l’aise avant d’engager la conversation.
Vu le manque de place, je vais tout naturellement m’asseoir sur les genoux de Thomas qui m’enlace alors en posant sa tête sur une de mes épaules.
Le père Antoine visiblement surpris, reste un long moment comme figé avant de laisser apparaître un sourire de compréhension.
- Mon éducation va à l’encontre de mon cœur qui voit en vous deux un amour pur alors excusez-moi de cet instant de trouble mes enfants.
- Vous êtes tout excusé mon père, je suis pleinement conscient de la non-normalité religieuse de notre façon d’être et je vous remercie de n’y voir que ce qu’elle est vraiment à nos yeux et surtout dans notre cœur.
Fin de matinée.
Hassan range le contrat dans son coffre après en avoir fait une copie qu’il donnera à son nouvel employé, ou plutôt au premier employé de son fils.
Il referme le coffre et brouille la combinaison en soupirant d’amusement à cette idée qu’il a depuis le matin que décidément il n’y a pas que les titres qui se perpétuent dans sa famille.
Le chèque conséquent pour les œuvres de l’hôpital qu’il a remis avant de quitter l’établissement au directeur de celui-ci, a été pour beaucoup dans l’accord et la signature nécessaire à la démission du jeune infirmier, ainsi que sa mise en disponibilité immédiate qui lui a permis de rentrer dans son petit studio, accompagné d’un de ses hommes pour faire ses valises et rejoindre son nouveau logement dans la résidence avant leur départ pour rentrer au pays.
***/***
Amid pendant ce temps-là, a été transporté en ambulance et a déjà pris possession de sa chambre, il n’attend plus, avec un sourire jusqu’aux oreilles, que l’arrivée prochaine de son ami.
Arrivée qui ne devrait plus tarder et qui le met dans un état de fébrilité qu’il n’avait encore jamais connu jusqu’alors.
Ils ont tant de choses à se dire qu’il en bout d’impatience, depuis l’intervention de Florian et son franc parlé, Amid a l’impression d’être dans un rêve éveillé où toutes ses attentes de ses derniers jours, se verraient réaliser au centuple.
Déjà l’accord implicite de son père envers la relation naissante entre lui et Christophe, ensuite l’émotion intense qu’il a lu dans les yeux de son ami.
***/***
Christophe jette un dernier coup d’œil à l’intérieur du petit dix-huit mètres carrés qu’il louait meublé depuis déjà quelques années et qu’il ne regrettera pas de quitter.
Deux valises et un sac à dos sont ses seuls biens sur cette terre et c’est avec empressement qu’il les descend sans accepter l’aide du chauffeur, jugeant que c’est à lui seul de le faire et par là même tirer un trait qu’il souhaite définitif sur son ancienne vie.
Une fois le coffre de la voiture refermé, c’est avec un immense sourire qu’il prend place à l’arrière du véhicule et se laisse emmener loin de ce quartier qui a vu toute sa solitude et reçu toutes ses larmes quand comme ça, lui arrivait trop souvent, l’isolement et le manque de chaleur humaine l’amenait dans cet état dépressif qui le laissait avachi des heures entières sur son lit.
Maintenant c’était son ancienne vie et Christophe compte bien y mettre une croix dessus définitive et son esprit se monopolise sur ce jeune garçon qui en quelques jours a tout changé.
Ce qu’il a ressenti pour lui et qui au tout début de leur relation ne lui semblait qu’amicale, s’est très vite transformé en ce qu’il est maintenant.
Un sentiment très fort qui l’a transformé et lui a donné l’envie de chanter et de se lever le matin avec dans la tête le plaisir anticipé du moment où il entrera dans la chambre et où il pourra le voir, l’entendre et le toucher.
***/***
Hassan perçoit le crissement des pneus sur le gravier, annonçant l’arrivée de ce nouveau venu dans leur petit univers.
Il va à sa rencontre, déjà pour l’accueillir comme il se doit mais aussi pour le prendre quelques minutes en tête à tête et lui faire entendre une bonne fois pour toutes et d’une manière amicale mais impérative, les choses qu’il ne devra jamais dévoiler devant personne sous peine de mettre en danger l’avenir de sa relation d’avec son fils.
Il traverse l’immense entrée en donnant ses instructions à son maître d’hôtel qui claque alors dans ses mains et indique à deux serviteurs d’aller chercher les bagages dans la voiture et de les monter dans la suite qui a été préparée pour le nouvel arrivant.
Christophe se sent gêner de devoir laisser à d’autre le soin de s’occuper de ses bagages, ce qui était pour lui une charge dont il aurait dû s’acquitter personnellement.
Hassan comprend l’embarra du garçon.
- Allons !! Il faudra bien t’y habituer un jour, alors autant commencer tout de suite.
- Mais !! Je…
Hassan sourit en pensant que décidément ce « Chri » lui plaît beaucoup.
- À chacun son travail jeune homme, le tien est de t’occuper du bien-être et dans l’avenir des affaires de mon fils. Il va donc falloir te familiariser rapidement à nos usages, allons dans mon bureau !! J’ai quelques… disons… mises aux points à faire avec toi avant que tu t’installes.
- (Christophe paniqué) J’ai fait quelque chose qui vous contrarie monsieur ?
Hassan lui pose la main sur l’épaule, amusé de son trouble.
- Déjà, il va falloir t’habituer à dire « altesse » quand tu t’adresses à moi ou à Amid en public, je sais que ça peut paraître bizarre pour un jeune Français, mais ça ferait encore plus choquant dans mon pays crois-moi si tu me donnais du « monsieur » comme tu viens de le faire.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (100 / 150) (Aix) (Huitième jour) (Le père Antoine) (suite)
Philippe se gare et accompagne le vieil ecclésiastique chez les De Bierne qui tiennent à le présenter eux-mêmes à leur petit-fils.
Les retrouvailles sont chaleureuses et Michel tout comme sa femme ne peuvent pas ne pas remarquer le changement dans l’état physique de leur ami.
- (Michel) Vous avez suivi une cure de jouvence mon père pour être aussi alerte que ça ?
- J’ai fait une belle rencontre qui m’a conforté dans ma foi et qui m’a offert ce cadeau du ciel mon ami.
- (Maryse) Ça ressemble étrangement à ce que nous avons nous-même ressenti depuis le retour de notre Florian.
Le père Antoine en souriant :
- Ce cadeau vient de la même source et va me permettre d’accomplir encore quelque temps la mission à laquelle je me voue depuis tant d’années. Toutefois je ne suis pas venu jusqu’ici en vacances même si je m’en réjouis croyez le bien : je dois tenter de convaincre Florian qu’il est vital pour notre survie à tous, qu’il vienne lui aussi jusqu’à la clairière où tout a commencé et où tout finira.
- (Michel surpris) Vos paroles ne sont-elles pas quelque peu exagérées ? Notre survie à tous dites-vous ? De qui voulez-vous parler ? De notre famille ? De tous ceux qui sont de près ou de loin liés à notre petit-fils ou à cette clairière ?
Le père Antoine le fixe gravement dans les yeux :
- Je crains qu’il ne s’agisse de l’avenir de l’humanité sur cette terre et non simplement de quelques dizaines de personnes.
Le père Antoine raconte alors sa visite à la clairière, les paroles de cet homme qu’il n’a pu voir et les implications qu’il en a déduites sans tout comprendre lui non plus.
Sa seule certitude, c’est qu’un grand danger guette les hommes s’ils vont en grand nombre dans une certaine voie et que Florian s’y est déjà plus qu’engagé.
D’où la nécessité pour lui d’en connaître absolument les risques et d’en peser les conséquences s’il devait continuer dans cette voie sans en respecter certaines limites.
- (Michel attentif) Je pense que vous avez déjà réfléchi sur le sujet mon père et que vous vous en êtes fait une idée, n’est-il pas vrai ?
- J’ai en effet fait quelques rapprochements et j’en ai déduit quelques "quasi" certitudes, mais ce ne sont que conjectures de ma part et rien ne dit que je suis dans la vérité, ou qu’au contraire je sois à l’opposer de la réalité…
- J’aimerais les connaître si vous n’y voyez pas d’objections.
Le père Antoine hésite puis soupire, le fait d’en parler à quelqu’un d’intelligent pourrait l’aider à préciser ses pensées.
- Je pense que c’est lié aux « dons » que développent Florian et leur effet néfaste sur la végétation et donc la nature à plus ou moins long terme.
Michel plisse les yeux.
- Les arbres !!! Ces arbres morts ou presque qui cernent la clairière.
Le père Antoine sourit tristement.
- Imaginez l’impact que ce serait si des milliers voir des millions de personnes développaient ces facultés !!
- Les forêts finiraient par disparaître et avec elles l’écosystème qui préserve la vie sur cette planète, c’est à ça que vous pensez ?
- En effet !! Ce qui au début pourrait paraître comme un des plus grands bienfaits qu’aurait connu l’humanité, deviendrait au fil des décennies comme la pire des calamités et la fin de toute vie. C’est je crois ce qu’a voulu me faire comprendre cet homme étrange, plus j’y pense et plus je suis convaincu qu’ils ont connu cette période édénique dans un très lointain passé et qu’ils n’ont pu s’en réchapper que par miracle, évitant ainsi l’extinction en évoluant et en trouvant un autre réceptacle à leurs âmes.
- (Michel ahuri) Les pierres ?
- Les pierres ne sont que l’effet résultant de la destruction de leur planète, mon idée serait plutôt que leur communauté aurait pris celle-ci comme corps et qu’ils auraient vécu ainsi en communion pendant des lustres avant sa destruction, suivit encore de plusieurs autres millénaires d’errances dans l’espace jusqu’à s’éparpiller un peu partout dans l’univers.
- Quelques-uns seraient arrivés jusqu’à nous ? C’est à ça que vous pensez ?
- C’est du moins ce que j’ai cru comprendre mes amis, j’ai eu l’immense honneur de pouvoir partager un bref instant de "non-vie" avec la multitude et de baigner dans la béatitude de faire partie d’un tout beaucoup plus grand que ce que nous pouvons concevoir avec nos esprits grégaires.
Michel est sonné pour le compte.
- Je savais déjà que nous n’étions rien ou très peu dans l’immense univers où nous vivons, mais j’étais loin de penser jusqu’à ce jour qu’une telle destinée était possible et que nous n’en étions encore qu’aux préludes de l’évolution.
Maryse qui jusque-là s’était tue :
- Peut-être est-ce notre destinée et que nous ne pouvons pas la changer, il y a eu l’ère glaciaire qui nous a permis d’apparaître et de nous développer jusqu’à ce que nous sommes actuellement. C’est peut-être dans la logique des choses que nous connaissions comme eux l’ont connu cette période d’autodestruction afin de passer un nouveau cap et d’envisager un autre avenir plus universel.
Le père Antoine hoche la tête marquant par là son accord à ces paroles frappées du bon sens.
- Sommes-nous seulement prêts à l’accepter ? Voilà la question que se posera l’humanité et avons-nous le droit en connaissant la cause, de ne pas prendre cet avertissement au sérieux et de continuer dans cette voie qui ne doit de toute évidence pas être la seule et d’après ce qu’il m’en a été rapporté, la plus adaptée pour arriver au même but final. Après tout, ces êtres venus d’ailleurs s’en sont trouvés affaiblis et ne cherchent plus il me semble, qu’à se retrouver réunis pour se fondre à nouveau dans la pensée de leurs semblables.
Michel en se levant de son fauteuil :
- Et bien !! Vous parlez d’une conversation !!! Nous ne sommes sûrs de rien, peut-être voyons-nous juste ou peut-être sommes-nous complètement à côté de la plaque, ce que je retiens de tout ça, c’est qu’il faudra bien à un moment donné que Florian aille dans ce lieu mystérieux et reçoive ces instructions qu’il est censé devoir connaître. L’avenir nous dira ensuite si nos hypothèses sont fondées et seulement alors les décisions seront à prendre.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (101 / 150) (Aix) (Huitième jour) (Le père Antoine) (suite)
- (Michel poursuit) Pour le moment, il serait temps d’aller rejoindre Florian et de vous le présenter, ainsi que ses amis qui devraient vous plaire mon père.
Le père Antoine se lève à son tour.
- Avec joie mon ami, depuis le temps que j’ai envie de rencontrer ce garçon.
- (Maryse en souriant) Nous lui avons parlé de vous et croyez-moi, il a sans doute autant hâte que vous de vous rencontrer.
Philippe a suivi toute la conversation sans intervenir, utilisant son esprit d’analyse pour essayer d’en comprendre toutes les implications.
Ce qu’il a entendu lui amène un profond trouble dont il préfère penser que la réalité est toute autre et que le jour venu, les explications prouveront que l’avenir n’est pas aussi noir mais qu’au contraire les facultés de Florian permettront une formidable avancée de l’humanité toute entière vers une vie meilleure.
- Allons-y !! J’ai moi aussi hâte de revoir notre loustic qui me manque depuis que je ne le vois plus autant qu’avant.
Il ne leur faut pas longtemps pour s’habiller chaudement et monter dans la voiture et dix minutes plus tard, en sortir pour rejoindre d’un bon pas le chapiteau où ils pensent retrouver Florian.
Le jeune rouquin n’est pas encore rentré de sa visite à l’orphelinat et à l’hôpital qu’il avait prévu ce matin-là, aussi, ils présentent le père Antoine à quelques-uns de ses amis qu’ils croisent lors de la petite visite du cirque qu’ils lui organisent en attendant le retour de l’enfant prodige.
Jusqu’à ce qu’un cri de surprise retentisse et qu’ils se retournent pour voir arriver sur eux en courant Taha qui se jette dans les bras du brave ecclésiastique tout heureux de le retrouver et de le serrer contre lui.
- Eh bien mon garçon, je suis heureux de te voir et te donne le bonjour d’Okoumé, de ta mère et de ton frère à qui tu manques énormément.
Taha est toujours serré contre le père Antoine.
- Vous êtes venus me rechercher mon père ? Akim m’a raconté pour vous et je suis heureux de vous voir en si bonne forme.
- Tu vas devoir me supporter encore quelque temps je le crains.
- Je vous promets que cette fois, je viendrais vous rendre visite plus souvent.
- J’y compte bien mon garçon, sinon je te renvoie ici pour te punir Hi ! Hi !
Taha comprend qu’il plaisante.
- Pitié mon père !!
Le jeune Massaï voit alors une boule de poils noirs arriver vers eux à toute vitesse et n’a le temps que de se mettre devant le vieil homme afin de recevoir la masse puissante de la panthère avant qu’elle ne l’envoie valdinguer au risque de lui faire mal.
- Doucement grosse brute !! Je sais que tu es content de le revoir mais tu es bien trop lourd maintenant.
- Rrrrr !!!!
Le père Antoine avec les larmes aux yeux en reconnaissant l’animal :
- « Kinou » !!! Dieu du ciel que tu as changé !! Viens ici mon beau !!
- Rrrrr !!!
Petit moment d’émotion à ses retrouvailles, la panthère et le vieillard s’enlacent et se câlinent un long moment tout dans la joie de se revoir.
Autour d’eux les gens stoppent toutes activités et sourient devant un tel spectacle qui montre combien il y a d’amour entre l’homme et l’animal.
Une voix douce et émue derrière eux les fait se retourner, quand apparaît alors aux yeux du père Antoine un jeune homme aux cheveux roux et au sourire attirant accompagner d’un grand blond resplendissant d’une pure beauté.
- Père Antoine je présume ?
J’attends qu’il se tourne vers moi.
- Je suis Florian, le bébé que vous avez recueilli à l’époque dans votre dispensaire.
Je viens doucement le prendre dans mes bras et l’embrasse avec reconnaissance avant d’embrasser à leurs tours mes grands-parents et Philippe que je n’avais pas revu depuis bien trop longtemps, ce dont je m’excuse auprès de lui.
Les présentations faites, je les emmène jusqu’à notre roulotte où je les fais mettre à l’aise avant d’engager la conversation.
Vu le manque de place, je vais tout naturellement m’asseoir sur les genoux de Thomas qui m’enlace alors en posant sa tête sur une de mes épaules.
Le père Antoine visiblement surpris, reste un long moment comme figé avant de laisser apparaître un sourire de compréhension.
- Mon éducation va à l’encontre de mon cœur qui voit en vous deux un amour pur alors excusez-moi de cet instant de trouble mes enfants.
- Vous êtes tout excusé mon père, je suis pleinement conscient de la non-normalité religieuse de notre façon d’être et je vous remercie de n’y voir que ce qu’elle est vraiment à nos yeux et surtout dans notre cœur.
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li