01-09-2020, 03:42 PM
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (91 / 150) (Aix) (Septième jour) (L’enlèvement) (suite)
- Où se dirige-t-il ?
- Quartier ouest monsieur, en plein dans la vieille ville !!
- Alertez les patrouilles et pas de sirènes ni de gyrophares c’est compris ?
- Très bien monsieur !!
Le policier prend le micro et règle la radio.
- À toutes les patrouilles !! Je répète !! À toutes les patrouilles !! Convergez vers le quartier ouest de la ville !! Je répète !! Le quartier ouest de la ville !! Ni sirènes, ni gyro !! Je répète !! Ni sirènes, ni gyro !! Bloquez tous les carrefours !! Je répète !! Bloquez tous les carrefours !! Attendre nouvelles instructions !! Je répète !! Attendre nouvelles instructions !! Terminer !!
Maurice regarde le point lumineux sur l’écran et sourit, le siamois n’a pas l’air d’hésiter et se dirige directement vers l’endroit où il veut les amener.
- Bravo petit gars !! Ton maître sera fier de toi !!
- Il s’arrête monsieur !!
- Faites cerner l’endroit et que personne ne bouge !! Je ne veux pas d’un carnage en pleine ville, ni risquer la vie de l’otage, c’est bien compris ?
- Reçu monsieur !! Je passe les instructions sur-le-champ !!
Pendant que l’opérateur s’exécute, Maurice note le nom de la rue et sort du bureau en faisant signe à ceux de ses hommes qui sont restés avec lui et l’attendaient dans le couloir pour l’accompagner.
- Prenez des « lacrymos » et rejoignez-moi au parking !! Pressons-nous les gars !!
***/***
Un quart d’heure plus tard à l’intérieur de la zone de surveillance.
- Nous avons fait évacuer les maisons alentour monsieur !!
- Très bien !! Attendez mes ordres et pas d’initiatives hasardeuses c’est compris ?
- Le GIGN est déjà sur place monsieur, ils remplacent nos hommes au fur et à mesure.
- Emmenez-moi à leur commandant.
- Suivez-moi monsieur, c’est par là.
Maurice suit le policier et arrive très vite devant la cellule de commandement où il retrouve Patrice en pleine conversation avec l’officier du GIGN, un plan du quartier étalé sur le capot d’un véhicule d’intervention.
- Comment ça se présente ?
Patrice sourit en reconnaissant son chef et le présente à l’officier.
- Commandant Vérandier !! Maurice Désmaré, mon patron !! Plutôt pas mal patron, cette maison est entourée d’un grand terrain et il n’est pas possible d’en sortir sans qu’on puisse les voir.
- C’est déjà une bonne chose !! Et nous sommes sûrs que Florian est enfermé là-dedans ?
Patrice montre du doigt quelque chose que n’avait pas encore remarqué son chef.
- À moins d’un congrès spécial chats de gouttières, je ne vois que cette raison pour qu’ils soient ici si nombreux.
Maurice prend les jumelles d’un des gendarmes près de lui et scrute les extérieurs de la maison, il compte au moins une bonne vingtaine de matous figés devant chaque ouverture et reconnaît les deux siamois parmi eux.
L’officier s’approche de lui.
- Qu’elles sont vos instructions monsieur ?
- On attend !!
L’officier est visiblement surpris.
- Pardon ???
Maurice rend les jumelles à son propriétaire et se tourne vers lui le visage grave.
- J’ai dit, on attend !! Quelque chose se prépare et je ne pense pas qu’une quelconque intervention de notre part soit utile pour l’instant. Dites à vos hommes de reculer davantage et de ne surtout pas se faire repérer, attendez mes instructions, je vous le ferai savoir quand il sera temps pour nous d’intervenir.
Maurice s’éloigne en entraînant Patrice avec lui.
- Je ne sais pas pour toi, mais j’ai l’impression qu’ils se débrouilleront très bien sans nous. Fais venir quelques ambulances, mon petit doigt me dit qu’elles vont très rapidement être utiles.
Patrice jette à nouveau un coup d’œil vers la bâtisse.
- Je suis curieux de voir ce qu’a prévu Florian pour s’en sortir !!
***/***
Une heure plus tard.
Des bruits de meubles renversés et des cris de paniques commencent à parvenir à leurs oreilles depuis l’intérieur de la maison. Maurice a son petit sourire que Patrice ne connaît que trop bien quand il lui dit.
- Et voilà !! Je crois bien que ça vient de commencer !! Écoute-moi ce bordel !!
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (92 / 150) (Aix) (Septième jour) (L’enlèvement) (suite)
« Tac » une fois qu’il a compris ce que son maître attend de lui, disparaît de sa vue et rejoint ses congénères.
Un concert de miaulements assourdis se passe alors avant que les matous ceinturent la maison et se placent par deux devant chaque ouverture.
Leurs comportements paraîtraient pour le moins bizarre pour ne pas dire plus à n’importe quel quidam qui s’apercevrait de leurs manèges.
Une fois tous en place, les félins s’assoient sur leurs derrières et se figent dans une parfaite immobilité.
***/***
Dans la cave pendant ce temps-là.
Je reprends mon son de gorge jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment rassurée pour sortir entièrement de son trou.
Elle est toute minuscule et malgré que ni l’endroit, ni la situation dans laquelle je me trouve soit appropriée, un sourire orne mon visage quand je la regarde s’approcher de mes mains, maintenant en toute confiance et qu’elle les renifle en me chatouillant.
- Tu dois bien avoir des congénères plus gros que toi pas loin ma belle ? Si tu allais les chercher, ça m’arrangerait bien tu sais ?
« Cuiiii »
La souris commence à grignoter mes liens, elle semble se rendre compte que c’est une tâche hors de portée pour elle et vient se placer sur ma poitrine en me fixant de ses petits yeux ronds.
- (Son de gorge) Allez file !!
Je pense qu’elle a dû comprendre car elle retourne à toute vitesse dans son trou.
D’interminables minutes passent et je finis par me demander si le message est bien passé ou si elle s’est enfuie de peur, suite à mes dernières paroles.
Un grattement de plus en plus proche venant de la direction d’où elle m’est apparue se fait entendre, en me concentrant suffisamment j’ai l’impression que mon oreille est collée au trou tellement le son résonne dans mon cerveau.
Une patte d’abord, puis une deuxième qui éjecte la terre à plusieurs dizaines de centimètres plus loin dans la cave et enfin un énorme museau apparaît cette fois-ci, je souris en comprenant que les renforts arrivent et j’encourage l’animal à ne pas avoir peur de moi en lui envoyant les petits bruits de gorge qui me viennent instinctivement.
Ça a l’air de faire son effet car un gros rat gris sort alors du trou bientôt suivit par un, puis deux, puis plusieurs autres dont je finis par ne plus en tenir le compte.
Ils s’approchent lentement de mon corps toujours allongé dans la terre humide, j’amplifie les sons rassurants, du moins je l’espère, car ils n’arrêtent pas d’arriver, de plus en plus gros et nombreux, au point qu’ils remplissent la cave et me cachent presque la terre battue du sol.
Je retiens in extremis un fou rire nerveux car je viens juste d’imaginer ma grand-mère devant un tel rassemblement et je la vois bien grimper sur une chaise, avec un balai comme arme pour se protéger de cette marée de « ratus norvégicus » qui donnerait la chair de poule à plus d’une personne de ma connaissance.
Je me soulève doucement en leur montrant mes liens.
- Débarrassez-moi de ça les gars !!
Le premier s’approche lentement, ses petits yeux chafouins fixés dans les miens.
- N’aie pas peur, je suis ton ami tu sais !!
L’énorme muridé hésite encore quelques secondes puis comme s’il avait enfin pris sa décision, commence à s’attaquer à mes liens bientôt suivit par quelques-uns de ses congénères. Il ne faut pas plus de cinq minutes pour que les cordes tombent au sol et que je puisse enfin sentir mon sang circuler de nouveau normalement.
Je me masse vigoureusement les poignets et les chevilles tout en surveillant de près l’arrivée toujours plus nombreuse de ses animaux que certains nomment nuisibles mais qui cette nuit me seront d’une aide inestimable.
***/***
Un moment plus tard.
Des pas résonnent à nouveau dans les escaliers et cette fois s’arrêtent à ma porte, j’entends une clé s’insérer dans la serrure et au moment où la porte s’entrouvre, mes sons de gorges s’amplifient et j’exhorte la masse grouillante de rat de la voix.
- Ce sont des ennemis !! Attaquez-les !!
Un des deux hommes allume la lumière tandis que l’autre tien un plateau dans la main, sans doute le repas prévu pour leur prisonnier qu’ils croient toujours ligoter comme un saucisson.
Leurs visages se marquent alors d’une horreur sans nom quand ils aperçoivent la masse grouillante se jeter sur eux en couinant de fureur.
- Ahhhhhh !!!!!
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (93 / 150) (Aix) (Septième jour) (L’enlèvement) (fin)
Maurice et Patrice déjà attirés par le raffut, n’en croient pas leurs yeux quand ils voient une porte s’ouvrir en claquant et surgir quatre hommes hurlants de la terreur la plus primaire qui soit.
Poursuivis par une vague plus sombre que le ciel constituée de plusieurs dizaines, voire centaines de rats, qui s’accrochent à eux et grimpent sur leurs jambes et leurs dos en les griffant et en les mordants à pleines dents.
Une espèce de sifflement sort de la maison et les fait comme par magie s’éparpiller et disparaître dans la nuit, laissant les quatre hommes seuls à genoux et les bras se protégeant le visage, affreusement blessés, le sang coulant des nombreuses plaies dues aux morsures et aux coups de griffes.
Un jeune garçon aux cheveux fous sort tranquillement sur le perron et les regarde sans aménités, un autre phénomène se passe alors à ses pieds quand une vingtaine de greffiers viennent y prendre place et que deux d’entre eux d’un mouvement souple, viennent se jucher sur ses épaules en lui donnant de grands coups de langue.
Florian ne voit pas les hommes encerclant la maison et qui le regardent les yeux exprimant l’effarement le plus total de la scène complètement irréelle à laquelle ils viennent d’assister.
Il descend les trois marches en se dirigeant vers ses quatre agresseurs et sa voix claire résonne alors dans la nuit, faisant frissonner bien malgré eux ceux qui l’entendent.
- Je ne vous conseille pas de bouger même un petit doigt messieurs !! Ce que des amis vous ont fait, d’autres pourraient se charger de le terminer. Je vais rentrer dans la maison pour téléphoner à la police !! Rappelez-vous mes paroles ou vous n’en sortirez pas indemnes !!
Maurice l’entend reprendre certainement les mêmes paroles dans leur langue natale, avant de le voir faire demi-tour et rentrer tranquillement à l’intérieur.
Quelques minutes plus tard, son portable vibre et il le sort de sa poche pour le porter à son oreille.
- Allô !!
-…
- (Maurice sourit) Je le sais bien que tu n’as rien fiston !!
-…
- Hi ! Hi ! À une quinzaine de mètres à peine, retiens tes « amis », je vais donner l’ordre à mes hommes d’entrer dans la propriété.
-…
- Bien sûr que c’est vrai, tu n’as qu’à sortir et tu verras.
Maurice raccroche et fait un clin d’œil à Patrice en lui faisant signe de le suivre, ils n’ont pas fait trois pas qu’ils voient surgir Florian.
Le garçon les voit et court comme un dératé se jeter dans leurs bras, les deux hommes émus et soulagés le serrent contre eux avec vigueur et s’aperçoivent alors de l’état pitoyable de ses vêtements et des tremblements de froid qui parcourt son corps.
- (Maurice d’une voix forte) Apportez-moi des couvertures !! Vite !!
Pendant qu’ils le frictionnent du mieux qu’ils le peuvent pour lui redonner un peu de chaleur, Maurice donne ses ordres aux gendarmes et à ses hommes.
- Mettez ses individus dans les ambulances et restez avec eux !! Fouillez la maison pour vérifier s’il n’y a personne d’autre et trouvez-moi toutes les preuves que vous pourrez !!!
Patrice emballe son ami dans les deux couvertures qui viennent de lui être apportées.
- Ça va aller toi ?
- Oui t’inquiète mon grand !! Je l’ai échappé belle on dirait, pas vrai ?
- Tu semblais bien t’en sortir tout seul, enfin tout seul !! C’est une façon de parler parce que tu nous as encore une fois sciés le cul avec tes ratiches, déjà les matous c’était limite mais pour le reste, tu as fait fort.
- (Maurice qui a entendu) Va falloir que tu nous racontes tout ça en détail demain parce que j’imagine que c’est assez pour ce soir.
- (Patrice amical) Je te ramène au cirque, j’en connais qui seront heureux de te voir sain et sauf.
Florian va pour répondre quand deux gars du GIGN ressortent de la maison en tenant une troisième personne dans leurs bras, Maurice les regarde s’avancer vers eux en plissant les yeux.
- Il y avait quelqu’un d’autre on dirait.
Il fait signe à un des deux gendarmes de le rejoindre, ce que s’empresse de faire le militaire.
- Vous l’avez trouvé où celui-là ?
- Il était enfermé dans la cave monsieur, nous l’avons trouvé pieds et poings liés.
- Qu’est-ce qu’ils lui voulaient !! Occupez-vous de lui, il a sans doute besoin d’un médecin !! Je le verrai tout à l’heure, si son état le permet.
Pendant que le militaire s’éloigne, je réfléchis et trouve bizarre cette histoire.
Déjà qu’il soit les pieds attachés, il m’avait pourtant bien semblé entendre trois personnes descendre les escaliers et deux en sont remontés beaucoup trop vite pour avoir eu le temps de le faire.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (94 / 150) (Aix) (Septième jour) (Suspicion)
J’attrape Maurice par la manche, il se tourne vers moi surpris.
- Un problème fiston ?
- Juste un truc qui cloche !! Méfie-toi quand tu interrogeras ce type, j’ai l’impression qu’il fait semblant d’avoir été emprisonné !!!
- D’où tu tiens ça toi ?
Je lui raconte alors tout ce que j’ai entendu et l’impossibilité qu’ils aient eu le temps de lui lier les pieds dans le peu de temps où ils sont restés dans la cave.
- Ils auraient pu revenir plus tard ?
- Je les aurais entendus !! Non !! Plus j’y pense et plus je trouve qu’il y a un truc qui cloche dans cette affaire.
- Je vais rentrer dans son jeu et nous verrons bien ce que ça donnera.
- Tu sais la première chose qui m’est venue à l’esprit ?
- Non !! Vas-y !!
- Le cheval de Troie !!
- (Maurice hoche la tête) Un ver dans le fruit ?
- (Je ris) Qu’importe l’animal Hi ! Hi ! Suffit d’en comprendre l’idée.
- (Maurice sourit) Tu crois qu’on devrait…..
- Je le pense oui !! Si nous voyons juste, je pense que tant qu’il sera dans le coin nous, enfin, « je » ne risquerai plus rien.
- J’ai du mal à voir son utilité ?
- Pourtant ça paraît évident, je ne l’ai pas bien vu et même pas du tout en fait, mais je te parie qu’il doit être jeune, l’air sympa et avoir une bonne excuse pour que je me rapproche de lui.
- C’est suffisamment tordu pour que ce soit un truc dans le genre, s’il devenait ton ami, il aurait sûrement un jour ou l’autre l’occasion d’apprendre ce que tu es.
- C’est aussi ma vision des choses, malgré tout ils n’ont pas pensé à tout Hi ! Hi !
- Ah oui !!!
- Rappelle-toi ce qui est arrivé à ta fameuse équipe d’espion Hi ! Hi ! Le jour même j’étais déjà au courant du pourquoi ils étaient là.
- Et tu crois que ça fera pareil ?
- Hummm !!!! S’il a été choisi pour ce genre de mission, c’est qu’il doit être d’un naturel liant ou alors un sacré roublard.
Maurice a un regard qui ne trompe pas et qui fait sourire Florian.
- Prendre le chasseur à son piège, voilà qui devient passionnant.
- Ça va pimenter un peu les prochains mois Hi ! Hi !
- J’ai l’impression, oui !! Il ne reste plus qu’à prévenir tes amis.
- Surtout pas !! Ça leur enlèverait leurs naturels et ils risqueraient de s’en apercevoir.
- C’est quand même risqué, imagine qu’il y en ait un qui lâche un truc sur toi ?
- Tu ne l’as peut-être pas encore remarqué, mais ils ne parlent jamais de mon « don » sauf quand il y a une urgence comme la fois de l’accident de Maxime et de Julien par exemple, sinon c’est motus et bouche cousue. J’ai même été obligé plusieurs fois de faire le point avec certains d’entre eux justement parce que je m’imaginais qu’ils étaient au courant alors que ce n’était pas le cas.
- Encore une de tes « bizarreries », enfin !! De toute façon je pense que tu nous étonneras encore, déjà cette nuit avec tous ses rats ? Ça fiche les jetons ces bestioles, déjà quand on en voit une. Brrr !!!! Ils étaient combien tout à l’heure ? Une centaine ? Plus ?
- Ah !! Parce que tu crois que j’ai pris le temps de les compter ??
Je sors quelque chose de ma poche.
- En tout cas j’ai une nouvelle petite amie Hi ! Hi !
Maurice voit Florian ouvrir doucement la main et frissonne bien malgré lui alors que la petite souris grise, qu’il découvre lovée à se lécher tranquillement les pattes de devant dans la paume du jeune homme, n’a vraiment pas l’air méchante.
- Voici « Mistie », ma dernière copine Hi ! Hi ! Elle est plutôt canon hein !!
Maurice sourit visiblement amusé.
- Je suis certain qu’elle va faire autant d’effet qu’un certain « gros chat » quand tu vas la présenter à tes amis Hi ! Hi !
- Tu crois ?? Pourtant elle ne risque pas de les manger celle-là.
- Tu aurais pu demander de l’aide à un autre genre de bestiole, Brrr !! J’ai beau savoir qu’elle est inoffensive, c’est plus fort que moi, j’en ai la chair de poule rien qu’à la voir.
- Il y avait bien des araignées dans la cave, mais pour me débarrasser des liens ce n’était pas le top non plus.
- Dis-moi que tu plaisantes !!
- Bah non !! Pourquoi ?
- Tu veux tous nous faire mourir d’une crise cardiaque ou quoi ? Ne t’amène jamais à côté de moi avec ce genre de… créature dans les mains, je te préviens.
Je le regarde amusé parce que je sens bien qu’il pense vraiment ce qu’il me dit.
- Depuis quand les petites bêtes font-elles peur aux grosses Hi ! Hi !
- Où se dirige-t-il ?
- Quartier ouest monsieur, en plein dans la vieille ville !!
- Alertez les patrouilles et pas de sirènes ni de gyrophares c’est compris ?
- Très bien monsieur !!
Le policier prend le micro et règle la radio.
- À toutes les patrouilles !! Je répète !! À toutes les patrouilles !! Convergez vers le quartier ouest de la ville !! Je répète !! Le quartier ouest de la ville !! Ni sirènes, ni gyro !! Je répète !! Ni sirènes, ni gyro !! Bloquez tous les carrefours !! Je répète !! Bloquez tous les carrefours !! Attendre nouvelles instructions !! Je répète !! Attendre nouvelles instructions !! Terminer !!
Maurice regarde le point lumineux sur l’écran et sourit, le siamois n’a pas l’air d’hésiter et se dirige directement vers l’endroit où il veut les amener.
- Bravo petit gars !! Ton maître sera fier de toi !!
- Il s’arrête monsieur !!
- Faites cerner l’endroit et que personne ne bouge !! Je ne veux pas d’un carnage en pleine ville, ni risquer la vie de l’otage, c’est bien compris ?
- Reçu monsieur !! Je passe les instructions sur-le-champ !!
Pendant que l’opérateur s’exécute, Maurice note le nom de la rue et sort du bureau en faisant signe à ceux de ses hommes qui sont restés avec lui et l’attendaient dans le couloir pour l’accompagner.
- Prenez des « lacrymos » et rejoignez-moi au parking !! Pressons-nous les gars !!
***/***
Un quart d’heure plus tard à l’intérieur de la zone de surveillance.
- Nous avons fait évacuer les maisons alentour monsieur !!
- Très bien !! Attendez mes ordres et pas d’initiatives hasardeuses c’est compris ?
- Le GIGN est déjà sur place monsieur, ils remplacent nos hommes au fur et à mesure.
- Emmenez-moi à leur commandant.
- Suivez-moi monsieur, c’est par là.
Maurice suit le policier et arrive très vite devant la cellule de commandement où il retrouve Patrice en pleine conversation avec l’officier du GIGN, un plan du quartier étalé sur le capot d’un véhicule d’intervention.
- Comment ça se présente ?
Patrice sourit en reconnaissant son chef et le présente à l’officier.
- Commandant Vérandier !! Maurice Désmaré, mon patron !! Plutôt pas mal patron, cette maison est entourée d’un grand terrain et il n’est pas possible d’en sortir sans qu’on puisse les voir.
- C’est déjà une bonne chose !! Et nous sommes sûrs que Florian est enfermé là-dedans ?
Patrice montre du doigt quelque chose que n’avait pas encore remarqué son chef.
- À moins d’un congrès spécial chats de gouttières, je ne vois que cette raison pour qu’ils soient ici si nombreux.
Maurice prend les jumelles d’un des gendarmes près de lui et scrute les extérieurs de la maison, il compte au moins une bonne vingtaine de matous figés devant chaque ouverture et reconnaît les deux siamois parmi eux.
L’officier s’approche de lui.
- Qu’elles sont vos instructions monsieur ?
- On attend !!
L’officier est visiblement surpris.
- Pardon ???
Maurice rend les jumelles à son propriétaire et se tourne vers lui le visage grave.
- J’ai dit, on attend !! Quelque chose se prépare et je ne pense pas qu’une quelconque intervention de notre part soit utile pour l’instant. Dites à vos hommes de reculer davantage et de ne surtout pas se faire repérer, attendez mes instructions, je vous le ferai savoir quand il sera temps pour nous d’intervenir.
Maurice s’éloigne en entraînant Patrice avec lui.
- Je ne sais pas pour toi, mais j’ai l’impression qu’ils se débrouilleront très bien sans nous. Fais venir quelques ambulances, mon petit doigt me dit qu’elles vont très rapidement être utiles.
Patrice jette à nouveau un coup d’œil vers la bâtisse.
- Je suis curieux de voir ce qu’a prévu Florian pour s’en sortir !!
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Une heure plus tard.
Des bruits de meubles renversés et des cris de paniques commencent à parvenir à leurs oreilles depuis l’intérieur de la maison. Maurice a son petit sourire que Patrice ne connaît que trop bien quand il lui dit.
- Et voilà !! Je crois bien que ça vient de commencer !! Écoute-moi ce bordel !!
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (92 / 150) (Aix) (Septième jour) (L’enlèvement) (suite)
« Tac » une fois qu’il a compris ce que son maître attend de lui, disparaît de sa vue et rejoint ses congénères.
Un concert de miaulements assourdis se passe alors avant que les matous ceinturent la maison et se placent par deux devant chaque ouverture.
Leurs comportements paraîtraient pour le moins bizarre pour ne pas dire plus à n’importe quel quidam qui s’apercevrait de leurs manèges.
Une fois tous en place, les félins s’assoient sur leurs derrières et se figent dans une parfaite immobilité.
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Dans la cave pendant ce temps-là.
Je reprends mon son de gorge jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment rassurée pour sortir entièrement de son trou.
Elle est toute minuscule et malgré que ni l’endroit, ni la situation dans laquelle je me trouve soit appropriée, un sourire orne mon visage quand je la regarde s’approcher de mes mains, maintenant en toute confiance et qu’elle les renifle en me chatouillant.
- Tu dois bien avoir des congénères plus gros que toi pas loin ma belle ? Si tu allais les chercher, ça m’arrangerait bien tu sais ?
« Cuiiii »
La souris commence à grignoter mes liens, elle semble se rendre compte que c’est une tâche hors de portée pour elle et vient se placer sur ma poitrine en me fixant de ses petits yeux ronds.
- (Son de gorge) Allez file !!
Je pense qu’elle a dû comprendre car elle retourne à toute vitesse dans son trou.
D’interminables minutes passent et je finis par me demander si le message est bien passé ou si elle s’est enfuie de peur, suite à mes dernières paroles.
Un grattement de plus en plus proche venant de la direction d’où elle m’est apparue se fait entendre, en me concentrant suffisamment j’ai l’impression que mon oreille est collée au trou tellement le son résonne dans mon cerveau.
Une patte d’abord, puis une deuxième qui éjecte la terre à plusieurs dizaines de centimètres plus loin dans la cave et enfin un énorme museau apparaît cette fois-ci, je souris en comprenant que les renforts arrivent et j’encourage l’animal à ne pas avoir peur de moi en lui envoyant les petits bruits de gorge qui me viennent instinctivement.
Ça a l’air de faire son effet car un gros rat gris sort alors du trou bientôt suivit par un, puis deux, puis plusieurs autres dont je finis par ne plus en tenir le compte.
Ils s’approchent lentement de mon corps toujours allongé dans la terre humide, j’amplifie les sons rassurants, du moins je l’espère, car ils n’arrêtent pas d’arriver, de plus en plus gros et nombreux, au point qu’ils remplissent la cave et me cachent presque la terre battue du sol.
Je retiens in extremis un fou rire nerveux car je viens juste d’imaginer ma grand-mère devant un tel rassemblement et je la vois bien grimper sur une chaise, avec un balai comme arme pour se protéger de cette marée de « ratus norvégicus » qui donnerait la chair de poule à plus d’une personne de ma connaissance.
Je me soulève doucement en leur montrant mes liens.
- Débarrassez-moi de ça les gars !!
Le premier s’approche lentement, ses petits yeux chafouins fixés dans les miens.
- N’aie pas peur, je suis ton ami tu sais !!
L’énorme muridé hésite encore quelques secondes puis comme s’il avait enfin pris sa décision, commence à s’attaquer à mes liens bientôt suivit par quelques-uns de ses congénères. Il ne faut pas plus de cinq minutes pour que les cordes tombent au sol et que je puisse enfin sentir mon sang circuler de nouveau normalement.
Je me masse vigoureusement les poignets et les chevilles tout en surveillant de près l’arrivée toujours plus nombreuse de ses animaux que certains nomment nuisibles mais qui cette nuit me seront d’une aide inestimable.
***/***
Un moment plus tard.
Des pas résonnent à nouveau dans les escaliers et cette fois s’arrêtent à ma porte, j’entends une clé s’insérer dans la serrure et au moment où la porte s’entrouvre, mes sons de gorges s’amplifient et j’exhorte la masse grouillante de rat de la voix.
- Ce sont des ennemis !! Attaquez-les !!
Un des deux hommes allume la lumière tandis que l’autre tien un plateau dans la main, sans doute le repas prévu pour leur prisonnier qu’ils croient toujours ligoter comme un saucisson.
Leurs visages se marquent alors d’une horreur sans nom quand ils aperçoivent la masse grouillante se jeter sur eux en couinant de fureur.
- Ahhhhhh !!!!!
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (93 / 150) (Aix) (Septième jour) (L’enlèvement) (fin)
Maurice et Patrice déjà attirés par le raffut, n’en croient pas leurs yeux quand ils voient une porte s’ouvrir en claquant et surgir quatre hommes hurlants de la terreur la plus primaire qui soit.
Poursuivis par une vague plus sombre que le ciel constituée de plusieurs dizaines, voire centaines de rats, qui s’accrochent à eux et grimpent sur leurs jambes et leurs dos en les griffant et en les mordants à pleines dents.
Une espèce de sifflement sort de la maison et les fait comme par magie s’éparpiller et disparaître dans la nuit, laissant les quatre hommes seuls à genoux et les bras se protégeant le visage, affreusement blessés, le sang coulant des nombreuses plaies dues aux morsures et aux coups de griffes.
Un jeune garçon aux cheveux fous sort tranquillement sur le perron et les regarde sans aménités, un autre phénomène se passe alors à ses pieds quand une vingtaine de greffiers viennent y prendre place et que deux d’entre eux d’un mouvement souple, viennent se jucher sur ses épaules en lui donnant de grands coups de langue.
Florian ne voit pas les hommes encerclant la maison et qui le regardent les yeux exprimant l’effarement le plus total de la scène complètement irréelle à laquelle ils viennent d’assister.
Il descend les trois marches en se dirigeant vers ses quatre agresseurs et sa voix claire résonne alors dans la nuit, faisant frissonner bien malgré eux ceux qui l’entendent.
- Je ne vous conseille pas de bouger même un petit doigt messieurs !! Ce que des amis vous ont fait, d’autres pourraient se charger de le terminer. Je vais rentrer dans la maison pour téléphoner à la police !! Rappelez-vous mes paroles ou vous n’en sortirez pas indemnes !!
Maurice l’entend reprendre certainement les mêmes paroles dans leur langue natale, avant de le voir faire demi-tour et rentrer tranquillement à l’intérieur.
Quelques minutes plus tard, son portable vibre et il le sort de sa poche pour le porter à son oreille.
- Allô !!
-…
- (Maurice sourit) Je le sais bien que tu n’as rien fiston !!
-…
- Hi ! Hi ! À une quinzaine de mètres à peine, retiens tes « amis », je vais donner l’ordre à mes hommes d’entrer dans la propriété.
-…
- Bien sûr que c’est vrai, tu n’as qu’à sortir et tu verras.
Maurice raccroche et fait un clin d’œil à Patrice en lui faisant signe de le suivre, ils n’ont pas fait trois pas qu’ils voient surgir Florian.
Le garçon les voit et court comme un dératé se jeter dans leurs bras, les deux hommes émus et soulagés le serrent contre eux avec vigueur et s’aperçoivent alors de l’état pitoyable de ses vêtements et des tremblements de froid qui parcourt son corps.
- (Maurice d’une voix forte) Apportez-moi des couvertures !! Vite !!
Pendant qu’ils le frictionnent du mieux qu’ils le peuvent pour lui redonner un peu de chaleur, Maurice donne ses ordres aux gendarmes et à ses hommes.
- Mettez ses individus dans les ambulances et restez avec eux !! Fouillez la maison pour vérifier s’il n’y a personne d’autre et trouvez-moi toutes les preuves que vous pourrez !!!
Patrice emballe son ami dans les deux couvertures qui viennent de lui être apportées.
- Ça va aller toi ?
- Oui t’inquiète mon grand !! Je l’ai échappé belle on dirait, pas vrai ?
- Tu semblais bien t’en sortir tout seul, enfin tout seul !! C’est une façon de parler parce que tu nous as encore une fois sciés le cul avec tes ratiches, déjà les matous c’était limite mais pour le reste, tu as fait fort.
- (Maurice qui a entendu) Va falloir que tu nous racontes tout ça en détail demain parce que j’imagine que c’est assez pour ce soir.
- (Patrice amical) Je te ramène au cirque, j’en connais qui seront heureux de te voir sain et sauf.
Florian va pour répondre quand deux gars du GIGN ressortent de la maison en tenant une troisième personne dans leurs bras, Maurice les regarde s’avancer vers eux en plissant les yeux.
- Il y avait quelqu’un d’autre on dirait.
Il fait signe à un des deux gendarmes de le rejoindre, ce que s’empresse de faire le militaire.
- Vous l’avez trouvé où celui-là ?
- Il était enfermé dans la cave monsieur, nous l’avons trouvé pieds et poings liés.
- Qu’est-ce qu’ils lui voulaient !! Occupez-vous de lui, il a sans doute besoin d’un médecin !! Je le verrai tout à l’heure, si son état le permet.
Pendant que le militaire s’éloigne, je réfléchis et trouve bizarre cette histoire.
Déjà qu’il soit les pieds attachés, il m’avait pourtant bien semblé entendre trois personnes descendre les escaliers et deux en sont remontés beaucoup trop vite pour avoir eu le temps de le faire.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (94 / 150) (Aix) (Septième jour) (Suspicion)
J’attrape Maurice par la manche, il se tourne vers moi surpris.
- Un problème fiston ?
- Juste un truc qui cloche !! Méfie-toi quand tu interrogeras ce type, j’ai l’impression qu’il fait semblant d’avoir été emprisonné !!!
- D’où tu tiens ça toi ?
Je lui raconte alors tout ce que j’ai entendu et l’impossibilité qu’ils aient eu le temps de lui lier les pieds dans le peu de temps où ils sont restés dans la cave.
- Ils auraient pu revenir plus tard ?
- Je les aurais entendus !! Non !! Plus j’y pense et plus je trouve qu’il y a un truc qui cloche dans cette affaire.
- Je vais rentrer dans son jeu et nous verrons bien ce que ça donnera.
- Tu sais la première chose qui m’est venue à l’esprit ?
- Non !! Vas-y !!
- Le cheval de Troie !!
- (Maurice hoche la tête) Un ver dans le fruit ?
- (Je ris) Qu’importe l’animal Hi ! Hi ! Suffit d’en comprendre l’idée.
- (Maurice sourit) Tu crois qu’on devrait…..
- Je le pense oui !! Si nous voyons juste, je pense que tant qu’il sera dans le coin nous, enfin, « je » ne risquerai plus rien.
- J’ai du mal à voir son utilité ?
- Pourtant ça paraît évident, je ne l’ai pas bien vu et même pas du tout en fait, mais je te parie qu’il doit être jeune, l’air sympa et avoir une bonne excuse pour que je me rapproche de lui.
- C’est suffisamment tordu pour que ce soit un truc dans le genre, s’il devenait ton ami, il aurait sûrement un jour ou l’autre l’occasion d’apprendre ce que tu es.
- C’est aussi ma vision des choses, malgré tout ils n’ont pas pensé à tout Hi ! Hi !
- Ah oui !!!
- Rappelle-toi ce qui est arrivé à ta fameuse équipe d’espion Hi ! Hi ! Le jour même j’étais déjà au courant du pourquoi ils étaient là.
- Et tu crois que ça fera pareil ?
- Hummm !!!! S’il a été choisi pour ce genre de mission, c’est qu’il doit être d’un naturel liant ou alors un sacré roublard.
Maurice a un regard qui ne trompe pas et qui fait sourire Florian.
- Prendre le chasseur à son piège, voilà qui devient passionnant.
- Ça va pimenter un peu les prochains mois Hi ! Hi !
- J’ai l’impression, oui !! Il ne reste plus qu’à prévenir tes amis.
- Surtout pas !! Ça leur enlèverait leurs naturels et ils risqueraient de s’en apercevoir.
- C’est quand même risqué, imagine qu’il y en ait un qui lâche un truc sur toi ?
- Tu ne l’as peut-être pas encore remarqué, mais ils ne parlent jamais de mon « don » sauf quand il y a une urgence comme la fois de l’accident de Maxime et de Julien par exemple, sinon c’est motus et bouche cousue. J’ai même été obligé plusieurs fois de faire le point avec certains d’entre eux justement parce que je m’imaginais qu’ils étaient au courant alors que ce n’était pas le cas.
- Encore une de tes « bizarreries », enfin !! De toute façon je pense que tu nous étonneras encore, déjà cette nuit avec tous ses rats ? Ça fiche les jetons ces bestioles, déjà quand on en voit une. Brrr !!!! Ils étaient combien tout à l’heure ? Une centaine ? Plus ?
- Ah !! Parce que tu crois que j’ai pris le temps de les compter ??
Je sors quelque chose de ma poche.
- En tout cas j’ai une nouvelle petite amie Hi ! Hi !
Maurice voit Florian ouvrir doucement la main et frissonne bien malgré lui alors que la petite souris grise, qu’il découvre lovée à se lécher tranquillement les pattes de devant dans la paume du jeune homme, n’a vraiment pas l’air méchante.
- Voici « Mistie », ma dernière copine Hi ! Hi ! Elle est plutôt canon hein !!
Maurice sourit visiblement amusé.
- Je suis certain qu’elle va faire autant d’effet qu’un certain « gros chat » quand tu vas la présenter à tes amis Hi ! Hi !
- Tu crois ?? Pourtant elle ne risque pas de les manger celle-là.
- Tu aurais pu demander de l’aide à un autre genre de bestiole, Brrr !! J’ai beau savoir qu’elle est inoffensive, c’est plus fort que moi, j’en ai la chair de poule rien qu’à la voir.
- Il y avait bien des araignées dans la cave, mais pour me débarrasser des liens ce n’était pas le top non plus.
- Dis-moi que tu plaisantes !!
- Bah non !! Pourquoi ?
- Tu veux tous nous faire mourir d’une crise cardiaque ou quoi ? Ne t’amène jamais à côté de moi avec ce genre de… créature dans les mains, je te préviens.
Je le regarde amusé parce que je sens bien qu’il pense vraiment ce qu’il me dit.
- Depuis quand les petites bêtes font-elles peur aux grosses Hi ! Hi !
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