01-09-2020, 03:29 PM
(Modification du message : 01-09-2020, 03:32 PM par laurentdu51100.)
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (79/150) (Aix) (Coralie)
Les deux voitures se garent devant le portail à la grille impressionnante de la grande bâtisse, huit personnes en descendent et Maurice demande à ses hommes de rester ici à surveiller les alentours, mais de rester prêt à intervenir au moindre appel de sa part.
Il prend sa femme sous le bras et fait signe aux deux garçons qui l’accompagnent d’avancer, arrivé devant le visiophone, il appuie sur le bouton d’appel et attend que quelqu’un lui réponde.
- Oui ?
- Bonjour madame, je suis Maurice Désmaré et j’ai pris rendez-vous ce matin avec la directrice de cet établissement au sujet de la petite Coralie Rougieux.
- En effet monsieur, nous vous attendions !! (Le portail se déverrouille) C’est tout droit au fond de l’allée, refermez bien le portail derrière vous s’il vous plaît !!
- Merci madame.
Le couple et les deux garçons s’avancent donc et parcourent la longue allée bordée d’arbres centenaires qui donnent une étrange impression d’être revenue des années en arrière, dans un temps pas encore si lointain où l’austérité de ses lieux faisait frissonner d’un étrange malaise ceux qui en arpentaient pour la première fois le gravier crissant alors sous leurs pas.
Ils aperçoivent un homme sur le perron de l’immense bâtisse et Florian sourit en le reconnaissant.
Une fois arrivés devant lui, celui-ci reconnaît à son tour le jeune rouquin et vient lui serrer la main avec les yeux pétillants du plaisir de voir qu’il a tenu parole.
- Et bien jeune homme !! Je ne croyais pas vous revoir aussi rapidement ? Messieurs dame !! Si vous voulez bien me suivre, la directrice est dans son bureau et elle vous attend.
Le petit groupe entre alors en scrutant d’un œil curieux le grand couloir au sol de marbre dont les nombreuses portes pour certaines grandes ouvertes leur délivrent un peu de leurs secrets.
Ils passent devant un immense réfectoire qui aurait pu être froid mais si joliment décoré par d’innombrables dessins d’enfants accrochés aux murs, qu’il en devient convivial et les quatre personnes qui suivent leur guide l’imaginent sans mal, rempli des rires des enfants pendant les repas.
Tout dans cette demeure prouve l’opulence d’une époque depuis longtemps révolue mais dont l’entretien et la propreté méticuleuse en ont gardé tout le cachet.
L’escalier monumental, en marbre lui aussi est à l’image du reste du bâtiment et ils ne sont pas étonnés à se retrouver devant une porte de chêne massif que l’éducateur ouvre après y avoir frappé quelques coups pour annoncer leurs présences.
- Madame la directrice !! Voici le jeune homme dont je vous avais parlé et les personnes qui ont pris rendez-vous pour la petite Coralie.
La femme se lève et montre d’un signe chargé d’élégance de la main, les sièges placés devant son bureau.
- Veuillez vous asseoir je vous prie !! Ainsi donc, vous venez dans l’intention de prendre avec vous cet enfant ?
Maurice avec gentillesse mais assurance :
- Si elle nous accepte comme tel, ce sera avec un immense plaisir que nous deviendrons sa nouvelle famille.
La directrice place une feuille devant ses yeux et reporte son regard sur Maurice :
- J’ai été étonnée je ne vous le cacherai pas, en lisant ces renseignements sur vous que vous nous avez fait parvenir en fax ce matin et c’est d’ailleurs un peu à cause d’eux que j’ai accepté ce rendez-vous aussi rapidement.
- Vous m’en voyez flatté madame !! Mon épouse et moi-même avons un grand fils qui est ami avec ce jeune homme (Il montre Florian de la tête) Florian nous a raconté le coup de cœur qu’il a eu pour celle qu’il appelle « sa petite princesse » et nous a donné une grande envie de mieux connaître cet enfant. Un petit film tourné en amateur par un de mes hommes pendant le spectacle offert aux enfants par la famille Gruss, nous a séduits au point que mon épouse et moi serions honorés qu’elle nous soit confiée.
La directrice sourit au jeune rouquin qu’elle surveille du coin de l’œil depuis son arrivée dans son bureau et dont elle a entendu parler ainsi que de son spectacle par les accompagnateurs unanimes quant à la gentillesse et la drôlerie de sa prestation.
Les enfants d’ailleurs ne parlent encore aujourd’hui que de ça et de la « gentille » panthère sur laquelle plusieurs d’entre eux sont montés sur le dos.
- J’ai entendu parler de votre prestation même si je n’y ai hélas pas assisté ce soir-là jeune homme et je suis heureuse de faire votre connaissance.
Thomas sort alors un DVD de sa poche :
- Nous avons pensé madame que vous souhaiteriez peut-être en avoir une copie.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (80/150) (Aix) (Coralie) (suite)
La directrice capte le sourire du grand blond et s’en retrouve toute chose, elle a un petit moment de bug avant de se reprendre et tendre la main pour accepter le présent de ce jeune homme magnifique.
Florian bien sûr surveillait ce moment et sourit en s’asseyant plus confortablement dans son fauteuil, heureux que son Thomas ait toujours cet effet ravageur mais ne soit qu’à lui.
Enfin qu’à eux quand ils sont avec leurs amis de cœurs.
La directrice, les joues soudainement bien rouges :
- Merci jeune homme, je ne manquerai pas de le regarder avec les enfants qui j’en suis certaine en seront encore une fois ravis.
La femme revient vers Maurice et Martine.
- Votre fils est un garçon magnifique, vous devez en être fier !!
Maurice regarde Thomas et sourit.
- Thomas n’est pas notre fils madame, c’est l’ami de Florian et il n’est ici que pour nous accompagner. Notre fils n’a pas voulu venir ce matin pour ne pas s’ingérer dans notre décision mais viendra je pense très vite une fois que les choses se mettront en place. Il vit encore avec nous mais n’y est plus que rarement car il est interne en chirurgie dans un hôpital militaire et nous ne profitons plus de lui que pendant ses permissions.
- Très bien !! Il pourra venir quand il voudra.
Suit alors une longue conversation sur les motivations et autres raisons de cette adoption, jusqu’au moment où la porte s’ouvre et que l’éducateur qui les a accueillis un peu plus tôt ne réapparaisse dans l’entrebâillement.
- La petite est là !!
- Et bien qu’attendez-vous ?? Faites là entrer !!
Pendant que l’homme se retourne pour faire signe à la fillette d’entrer, Florian sort de sa poche ce qu’il triture depuis un moment et le met en place sous le regard de ses amis et de la directrice qui sourit tendrement à ce jeune homme qui a bien compris tout le stress de la petite fille quand elle passera la porte et qui en se déguisant ainsi va la mettre à l’aise plus sûrement que n’importe quelle parole de réconfort qu’elle aurait due elle-même lui donner.
La petite fille entre timidement les yeux fixant ses chaussures en tenant fermement la main de son accompagnateur, elle connaît ce genre de présentation pour en avoir déjà connu plusieurs.
Les gens l’ont trouvée alors ou trop vieille ou trop maigre mais toujours trop ou pas assez quelque chose, sans jamais faire attention à ce qu’elle comprenait leurs paroles.
Coralie était malheureuse d’entendre toutes ses choses pas gentilles la concernant, qui finissaient toujours par la faire ressortir du bureau encore plus triste et de retrouver le soir sa chambrée qu’elle partage avec cinq autres petites filles devenues ses amies depuis le temps.
Amies qui avec leurs mots tentaient de lui redonner espoirs alors qu’elles-mêmes n’y croyaient plus beaucoup non plus.
- Coucou petite princesse !!
Coralie lève brusquement la tête, le visage transfiguré en reconnaissant la voix et celui qui vient de lui parler, elle lâche la main de l’éducateur puis s’élance vers Florian en lui tendant les bras et en lui enserrant enfin le cou de toutes ses forces, en le couvrant de bisous.
- Tu es venu me voir ?
- Oui ma chérie, comment aurai-je pu t’oublier ? J’aimerais aussi te présenter à des amis à moi qui voudraient bien avoir pour eux tout seuls, une jolie petite princesse comme toi.
Martine éclate en sanglot devant la scène toute en émotions à laquelle elle assiste, très vite suivit par la directrice pourtant habituée et s’étant depuis toutes ses années, mit une carapace d’indifférence apparente qu’elle pensait sincèrement à toute épreuve.
Florian se relève en portant la fillette toujours accrochée à lui et doucement lui met son gros nez rouge sur le sien tout minuscule, ayant un mal de chien à le faire tenir.
Une fois qu’il est sûr qu’il va tenir, il tourne Coralie vers Maurice et sa femme et se retrouve tout bête en les voyant les yeux couverts de larmes.
- Et bien !! Elle est toute mignonne comme ça !! Pourquoi toutes ses larmes ? (A la petite) Tu veux bien faire un bisou à la dame ? Elle s’appelle Martine, elle est très gentille tu verras.
D’une toute petite voix à l’oreille de Florian.
- Voui !! Mais pourquoi elle pleure la dame ?
- Parce qu’elle t’aime déjà beaucoup, fais-lui un gros bisou et au monsieur aussi !! Tu verras, il est un peu ronchon mais tu ne dois pas en avoir peur. Quand il grogne, tu lui tires la langue comme ça, regarde !!
Florian se met face à Maurice qui se force non sans mal à rester sérieux, il fait comme il l’a dit et sort sa langue.
- Beuuu !!!! A toi ma puce, vas-y essaie !!
- Beuuu !!!! Hi ! Hi ! C’est amusant
Maurice en grognant mais les yeux brillants d’amusement :
- Tu lui apprends de drôles de choses !!
Coralie en tirant une nouvelle fois la langue :
- Beuu !!!!
Maurice vaincu par la bouille de la fillette éclate de rires et la prend des mains de Florian en la faisant tourner plusieurs fois sur lui-même, surpris de son extrême légèreté avant de l’embrasser longuement sur le front.
- N’en prends pas l’habitude quand même hi ! Hi ! D’accord jeune fille ?
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (81/150) (Aix) (Coralie) (fin)
La fillette fixe un instant Maurice avec ses yeux pervenche qui ne laisse pas le brave homme de marbre et qui pour éviter de trop montrer ses émotions en public met la petite d’autorité dans les bras de sa femme qui ne demandait pas mieux, afin de se tourner de façon à ce que personne ne voie à quel point il est ému par ce petit bout de chou.
La directrice n’en est pas dupe et comprend à leurs façons d’être que ce seront des parents aimants pour cet enfant si longtemps sevré d’un réel amour.
- Coralie ma chérie !! Tu ne veux pas montrer ta chambre à la dame ?
La fillette tout heureuse :
- Siii !!!
- Alors vas-y ma puce, j’ai encore plein de choses à voir avec le monsieur et après j’aurai sans doute quelque chose à te demander.
Martine repose la fillette par terre, Coralie lui prend la main et l’entraîne vers la sortie du bureau en sautillant.
- Viens !! Je vais te montrer mes poupées !!
Maurice et sa femme se jettent un coup d’œil où la joie peut s’y lire à livre ouvert, il regarde sa femme se laisser entraîner par l’enfant qui près de la porte se retourne et enlève son nez rouge en le tendant à Florian.
- Tiens !! Il est à toi !!
- Garde le princesse, je te le donne. Il te rappellera que tu as aussi un ami qui t’aime très fort.
- Tu reviendras me voir ?
- Bien sûr ma puce !! Quand tu seras dans ta nouvelle maison c’est promis.
- Avec le gros chat ?
- Pour ça !! C’est toi qui devras venir Hi ! Hi ! Allez !! Va montrer tes belles poupées à Martine.
Ce n’est qu’une fois qu’elles sont parties toutes les deux que tout le monde reprend sa place et que la conversation tout administrative cette fois reprend.
La fonction de Maurice au sein de l’état est pour beaucoup dans la rapidité des décisions qui se prennent alors et ne reste bientôt plus qu’une seule formalité pour que la demande d’adoption soit acceptée, la directrice pose encore quelques questions plus personnelles celles-là afin de se conforter dans sa décision.
- Lui donnerez-vous votre nom ?
- Si elle le souhaite, c’est bien sûr dans nos intentions. A-t-elle connu ses parents ?
- Quand ils sont décédés suite à un accident de voiture, la petite n’avait que deux ans. Elle ne se souvient de rien et toute sa vie pour elle s’est jusque-là passée dans ses murs.
- A-t-elle encore de la famille ?
- Pas que je sache !! Son père était lui aussi orphelin et sa mère fille unique, ses grands-parents sont tous deux décédés et nous n’avons trouvé traces de cousins ou autres personnes qui auraient pu prendre la petite en tutelle.
- Connaît-elle son nom de famille ?
- Ce serait étonnant, ici nous ne l’avons toujours nommée que par son prénom.
- Donc ce ne serait pas un gros problème de lui donner le nôtre ?
- En effet !! Sauf si plus tard la demande vient d’elle pour reprendre celui de ses parents.
- Ne pourrions-nous pas lui donner les deux ? Coralie Désmaré-Rougieux !! Ça sonne plutôt bien, vous ne trouvez pas ?
La directrice sourit, elle est certaine maintenant qu’elle confie l’enfant entre de bonnes mains.
Les deux garçons restés silencieux et souriants lui démontrent également qu’elle va se faire toute une famille car l’empathie qu’elle a avec ses deux garçons, lui semble déjà si fort qu’il serait étonnant qu’ils ne se voient rapidement attribuer le titre de « tonton ».
Martine revient avec Coralie dans les bras et vient se rasseoir sur son siège.
- Je suis étonnée de cette visite vous savez, je n’aurai jamais cru que ses enfants soient aussi bien dans un établissement tel que celui-ci et je comprends que les enfants puissent s’y sentir chez eux.
- (La directrice souriante) Nous faisons de notre mieux, mais rien ne vaut une vraie famille pour qu’ils puissent se construire et devenir plus tard des adultes à part entière.
- Les attentes administratives seront-elles longues ?
La directrice fixe la fillette qui commence à avoir les yeux lourds et reste blottie dans les bras de Martine prête de toute évidence à s’y endormir.
- Il reste encore un point à voir et si tout va bien nous pourrions signer les papiers nécessaires devant le juge des enfants d’ici une semaine, deux tout au plus étant donné les congés de fin d’année.
Maurice hoche la tête en signe d’accord.
- De quel autre point parliez-vous ?
La directrice montre la fillette du regard :
- Coralie ma puce ?
- Oui madame ?
- Ses braves gens voudraient que tu viennes vivre chez eux pour toujours, cela te ferait plaisir ?
Coralie lève les yeux vers Martine qui la berce depuis tout à l’heure, la femme et l’enfant se sourient tendrement et la petite fille reporte son regard vers la directrice.
- Oh oui !!
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (82 / 150) (Amid et Christophe) (L’embauche) (suite)
Amid une fois à nouveau seul, ressasse en boucle les paroles de son père. Il connaissait bien sûr la liaison qu’Hassan a avec Omar, comme d’ailleurs tous ceux qui vivent et sont en contact permanent avec eux.
Que son père soit assez crédule pour penser le contraire et croire que personne ne s’en soit rendu compte, alors que depuis vingt ans ils les voient se regarder comme si plus personne d’autre ne comptait pour eux, le dépasse et Amid sourit en se remémorant certaines scènes qui au fil des ans lui ont fait comprendre que malgré la morale stricte de son pays, l’amour entre deux hommes n’était pas une tare.
Du moins pas cette sorte d’amour qu’il a eu sous les yeux depuis sa prime jeunesse, cet amour qui comme une drogue les rapproche toujours plus près l’un de l’autre, cet amour toujours qui mouille les yeux quand des mains fébriles à chaque anniversaire ouvrent ce cadeau offert avec le cœur et non avec l’argent, cet amour encore qui laisse épuiser à dormir sur une chaise après de longues heures passées à veiller quand l’autre est malade, cet amour enfin qui malgré les tabous et les interdits perdure toujours aussi fort.
Amid essuie ses yeux qui laissent s’échapper les larmes d’émotions à ses souvenirs qui ont marqué toute son enfance et son adolescence et il se dit qu’il se sent prêt lui aussi et que son cœur comprend et ressent maintenant ce besoin de la présence de l’être aimé qu’il avait jugé parfois avec la méchanceté de l’enfance, n’en comprenant encore pas la finalité.
***/***
Hassan se présente devant le bureau de l’infirmière-chef du service et sourit en se rappelant l’histoire que cette brave femme a eue avec Florian. Quand elle l’aperçoit en se levant d’un bond et en lui donnant du « votre altesse désire », c’est plus fort que lui et sa réponse lui échappe.
- Rencontrer l’infirmier qui s’occupe de mon fils votre majesté !
L’infirmière pique un bol maison et ne sait visiblement plus comment se comporter face à cet émir qui de toute évidence vient de se moquer ouvertement d’elle.
Hassan s’en aperçoit aussitôt et sourit en s’excusant, pas très fier de lui de s’être laissé aller sans réfléchir à ce que ces paroles pourraient avoir d’humiliant.
- Excusez-moi madame, ça m’a échappé et j’avais trouvé cette repartie tellement drôle que je n’ai pas pu me retenir. Je concède que ce n’était pas du meilleur goût venant de ma part et que je n’ai certainement pas la méthode qu’a Florian à faire passer ça comme une pointe d’humour.
L’infirmière sourit à son tour.
- J’avoue que venant d’une personne telle que vous, j’ai été surprise et décontenancée. Pour Christophe, s’il n’est pas trop tard, vous le trouverez aux vestiaires des infirmiers, le local au bout du couloir la porte de droite. Il m’a demandé l’autorisation de quitter son service plus tôt, ne se sentant pas très bien et c’est ce que j’avais remarqué depuis ce matin, alors je la lui ai accordée.
- (Hassan) Il est malade ?
L’infirmière sourit tristement :
- Du cœur certainement, je crois que ce jeune homme était amoureux et que quelque chose s’est passé. Une rupture sans doute !! Comme si un garçon aussi gentil méritait ça !! La vie de nos jours est très difficile à comprendre vous savez ? Faites vite si vous voulez lui parler !! Ça fait déjà un moment qu’il est parti se changer et ce serait étonnant qu’il soit encore là.
Hassan s’incline pour prendre congé.
- Merci pour vos indications et encore toutes mes excuses.
Hassan part alors d’un bon pas et entre dans la pièce indiquée.
Deux rangées de vestiaires font comme un long couloir au bout duquel il entend couler l’eau d’une douche, il s’y dirige aussitôt et ce qu’il voit alors lui serre le cœur.
Un jeune homme nu assis les bras enserrant ses genoux sous le jet d’une douche et qui de toute évidence est en train de pleurer depuis un long moment.
Hassan reconnaît la chevelure du jeune homme et reste un instant figé devant une telle détresse évidente.
Il se doute bien de quel en est la raison et recule lentement pour ne pas gêner le garçon s’il s’apercevait de sa présence.
Il retourne dans la partie vestiaire et s’assoit sur un banc pour réfléchir et attendre qu’il en sorte.
Deux personnes entrent alors et le regardent étonnés de le voir là, l’un deux lui pose alors la question.
- Excusez-moi monsieur mais cet endroit est réservé au personnel, c’est écrit sur la porte !!
- (Hassan se lève) Je cherchais Christophe, l’infirmier qui s’occupe de mon fils et l’infirmière-chef m’a dit que je le trouverais ici.
L’infirmier entend l’eau qui coule toujours dans la douche.
- C’est sans doute lui qui prend sa douche, je vais aller voir !!
Les deux voitures se garent devant le portail à la grille impressionnante de la grande bâtisse, huit personnes en descendent et Maurice demande à ses hommes de rester ici à surveiller les alentours, mais de rester prêt à intervenir au moindre appel de sa part.
Il prend sa femme sous le bras et fait signe aux deux garçons qui l’accompagnent d’avancer, arrivé devant le visiophone, il appuie sur le bouton d’appel et attend que quelqu’un lui réponde.
- Oui ?
- Bonjour madame, je suis Maurice Désmaré et j’ai pris rendez-vous ce matin avec la directrice de cet établissement au sujet de la petite Coralie Rougieux.
- En effet monsieur, nous vous attendions !! (Le portail se déverrouille) C’est tout droit au fond de l’allée, refermez bien le portail derrière vous s’il vous plaît !!
- Merci madame.
Le couple et les deux garçons s’avancent donc et parcourent la longue allée bordée d’arbres centenaires qui donnent une étrange impression d’être revenue des années en arrière, dans un temps pas encore si lointain où l’austérité de ses lieux faisait frissonner d’un étrange malaise ceux qui en arpentaient pour la première fois le gravier crissant alors sous leurs pas.
Ils aperçoivent un homme sur le perron de l’immense bâtisse et Florian sourit en le reconnaissant.
Une fois arrivés devant lui, celui-ci reconnaît à son tour le jeune rouquin et vient lui serrer la main avec les yeux pétillants du plaisir de voir qu’il a tenu parole.
- Et bien jeune homme !! Je ne croyais pas vous revoir aussi rapidement ? Messieurs dame !! Si vous voulez bien me suivre, la directrice est dans son bureau et elle vous attend.
Le petit groupe entre alors en scrutant d’un œil curieux le grand couloir au sol de marbre dont les nombreuses portes pour certaines grandes ouvertes leur délivrent un peu de leurs secrets.
Ils passent devant un immense réfectoire qui aurait pu être froid mais si joliment décoré par d’innombrables dessins d’enfants accrochés aux murs, qu’il en devient convivial et les quatre personnes qui suivent leur guide l’imaginent sans mal, rempli des rires des enfants pendant les repas.
Tout dans cette demeure prouve l’opulence d’une époque depuis longtemps révolue mais dont l’entretien et la propreté méticuleuse en ont gardé tout le cachet.
L’escalier monumental, en marbre lui aussi est à l’image du reste du bâtiment et ils ne sont pas étonnés à se retrouver devant une porte de chêne massif que l’éducateur ouvre après y avoir frappé quelques coups pour annoncer leurs présences.
- Madame la directrice !! Voici le jeune homme dont je vous avais parlé et les personnes qui ont pris rendez-vous pour la petite Coralie.
La femme se lève et montre d’un signe chargé d’élégance de la main, les sièges placés devant son bureau.
- Veuillez vous asseoir je vous prie !! Ainsi donc, vous venez dans l’intention de prendre avec vous cet enfant ?
Maurice avec gentillesse mais assurance :
- Si elle nous accepte comme tel, ce sera avec un immense plaisir que nous deviendrons sa nouvelle famille.
La directrice place une feuille devant ses yeux et reporte son regard sur Maurice :
- J’ai été étonnée je ne vous le cacherai pas, en lisant ces renseignements sur vous que vous nous avez fait parvenir en fax ce matin et c’est d’ailleurs un peu à cause d’eux que j’ai accepté ce rendez-vous aussi rapidement.
- Vous m’en voyez flatté madame !! Mon épouse et moi-même avons un grand fils qui est ami avec ce jeune homme (Il montre Florian de la tête) Florian nous a raconté le coup de cœur qu’il a eu pour celle qu’il appelle « sa petite princesse » et nous a donné une grande envie de mieux connaître cet enfant. Un petit film tourné en amateur par un de mes hommes pendant le spectacle offert aux enfants par la famille Gruss, nous a séduits au point que mon épouse et moi serions honorés qu’elle nous soit confiée.
La directrice sourit au jeune rouquin qu’elle surveille du coin de l’œil depuis son arrivée dans son bureau et dont elle a entendu parler ainsi que de son spectacle par les accompagnateurs unanimes quant à la gentillesse et la drôlerie de sa prestation.
Les enfants d’ailleurs ne parlent encore aujourd’hui que de ça et de la « gentille » panthère sur laquelle plusieurs d’entre eux sont montés sur le dos.
- J’ai entendu parler de votre prestation même si je n’y ai hélas pas assisté ce soir-là jeune homme et je suis heureuse de faire votre connaissance.
Thomas sort alors un DVD de sa poche :
- Nous avons pensé madame que vous souhaiteriez peut-être en avoir une copie.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (80/150) (Aix) (Coralie) (suite)
La directrice capte le sourire du grand blond et s’en retrouve toute chose, elle a un petit moment de bug avant de se reprendre et tendre la main pour accepter le présent de ce jeune homme magnifique.
Florian bien sûr surveillait ce moment et sourit en s’asseyant plus confortablement dans son fauteuil, heureux que son Thomas ait toujours cet effet ravageur mais ne soit qu’à lui.
Enfin qu’à eux quand ils sont avec leurs amis de cœurs.
La directrice, les joues soudainement bien rouges :
- Merci jeune homme, je ne manquerai pas de le regarder avec les enfants qui j’en suis certaine en seront encore une fois ravis.
La femme revient vers Maurice et Martine.
- Votre fils est un garçon magnifique, vous devez en être fier !!
Maurice regarde Thomas et sourit.
- Thomas n’est pas notre fils madame, c’est l’ami de Florian et il n’est ici que pour nous accompagner. Notre fils n’a pas voulu venir ce matin pour ne pas s’ingérer dans notre décision mais viendra je pense très vite une fois que les choses se mettront en place. Il vit encore avec nous mais n’y est plus que rarement car il est interne en chirurgie dans un hôpital militaire et nous ne profitons plus de lui que pendant ses permissions.
- Très bien !! Il pourra venir quand il voudra.
Suit alors une longue conversation sur les motivations et autres raisons de cette adoption, jusqu’au moment où la porte s’ouvre et que l’éducateur qui les a accueillis un peu plus tôt ne réapparaisse dans l’entrebâillement.
- La petite est là !!
- Et bien qu’attendez-vous ?? Faites là entrer !!
Pendant que l’homme se retourne pour faire signe à la fillette d’entrer, Florian sort de sa poche ce qu’il triture depuis un moment et le met en place sous le regard de ses amis et de la directrice qui sourit tendrement à ce jeune homme qui a bien compris tout le stress de la petite fille quand elle passera la porte et qui en se déguisant ainsi va la mettre à l’aise plus sûrement que n’importe quelle parole de réconfort qu’elle aurait due elle-même lui donner.
La petite fille entre timidement les yeux fixant ses chaussures en tenant fermement la main de son accompagnateur, elle connaît ce genre de présentation pour en avoir déjà connu plusieurs.
Les gens l’ont trouvée alors ou trop vieille ou trop maigre mais toujours trop ou pas assez quelque chose, sans jamais faire attention à ce qu’elle comprenait leurs paroles.
Coralie était malheureuse d’entendre toutes ses choses pas gentilles la concernant, qui finissaient toujours par la faire ressortir du bureau encore plus triste et de retrouver le soir sa chambrée qu’elle partage avec cinq autres petites filles devenues ses amies depuis le temps.
Amies qui avec leurs mots tentaient de lui redonner espoirs alors qu’elles-mêmes n’y croyaient plus beaucoup non plus.
- Coucou petite princesse !!
Coralie lève brusquement la tête, le visage transfiguré en reconnaissant la voix et celui qui vient de lui parler, elle lâche la main de l’éducateur puis s’élance vers Florian en lui tendant les bras et en lui enserrant enfin le cou de toutes ses forces, en le couvrant de bisous.
- Tu es venu me voir ?
- Oui ma chérie, comment aurai-je pu t’oublier ? J’aimerais aussi te présenter à des amis à moi qui voudraient bien avoir pour eux tout seuls, une jolie petite princesse comme toi.
Martine éclate en sanglot devant la scène toute en émotions à laquelle elle assiste, très vite suivit par la directrice pourtant habituée et s’étant depuis toutes ses années, mit une carapace d’indifférence apparente qu’elle pensait sincèrement à toute épreuve.
Florian se relève en portant la fillette toujours accrochée à lui et doucement lui met son gros nez rouge sur le sien tout minuscule, ayant un mal de chien à le faire tenir.
Une fois qu’il est sûr qu’il va tenir, il tourne Coralie vers Maurice et sa femme et se retrouve tout bête en les voyant les yeux couverts de larmes.
- Et bien !! Elle est toute mignonne comme ça !! Pourquoi toutes ses larmes ? (A la petite) Tu veux bien faire un bisou à la dame ? Elle s’appelle Martine, elle est très gentille tu verras.
D’une toute petite voix à l’oreille de Florian.
- Voui !! Mais pourquoi elle pleure la dame ?
- Parce qu’elle t’aime déjà beaucoup, fais-lui un gros bisou et au monsieur aussi !! Tu verras, il est un peu ronchon mais tu ne dois pas en avoir peur. Quand il grogne, tu lui tires la langue comme ça, regarde !!
Florian se met face à Maurice qui se force non sans mal à rester sérieux, il fait comme il l’a dit et sort sa langue.
- Beuuu !!!! A toi ma puce, vas-y essaie !!
- Beuuu !!!! Hi ! Hi ! C’est amusant
Maurice en grognant mais les yeux brillants d’amusement :
- Tu lui apprends de drôles de choses !!
Coralie en tirant une nouvelle fois la langue :
- Beuu !!!!
Maurice vaincu par la bouille de la fillette éclate de rires et la prend des mains de Florian en la faisant tourner plusieurs fois sur lui-même, surpris de son extrême légèreté avant de l’embrasser longuement sur le front.
- N’en prends pas l’habitude quand même hi ! Hi ! D’accord jeune fille ?
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (81/150) (Aix) (Coralie) (fin)
La fillette fixe un instant Maurice avec ses yeux pervenche qui ne laisse pas le brave homme de marbre et qui pour éviter de trop montrer ses émotions en public met la petite d’autorité dans les bras de sa femme qui ne demandait pas mieux, afin de se tourner de façon à ce que personne ne voie à quel point il est ému par ce petit bout de chou.
La directrice n’en est pas dupe et comprend à leurs façons d’être que ce seront des parents aimants pour cet enfant si longtemps sevré d’un réel amour.
- Coralie ma chérie !! Tu ne veux pas montrer ta chambre à la dame ?
La fillette tout heureuse :
- Siii !!!
- Alors vas-y ma puce, j’ai encore plein de choses à voir avec le monsieur et après j’aurai sans doute quelque chose à te demander.
Martine repose la fillette par terre, Coralie lui prend la main et l’entraîne vers la sortie du bureau en sautillant.
- Viens !! Je vais te montrer mes poupées !!
Maurice et sa femme se jettent un coup d’œil où la joie peut s’y lire à livre ouvert, il regarde sa femme se laisser entraîner par l’enfant qui près de la porte se retourne et enlève son nez rouge en le tendant à Florian.
- Tiens !! Il est à toi !!
- Garde le princesse, je te le donne. Il te rappellera que tu as aussi un ami qui t’aime très fort.
- Tu reviendras me voir ?
- Bien sûr ma puce !! Quand tu seras dans ta nouvelle maison c’est promis.
- Avec le gros chat ?
- Pour ça !! C’est toi qui devras venir Hi ! Hi ! Allez !! Va montrer tes belles poupées à Martine.
Ce n’est qu’une fois qu’elles sont parties toutes les deux que tout le monde reprend sa place et que la conversation tout administrative cette fois reprend.
La fonction de Maurice au sein de l’état est pour beaucoup dans la rapidité des décisions qui se prennent alors et ne reste bientôt plus qu’une seule formalité pour que la demande d’adoption soit acceptée, la directrice pose encore quelques questions plus personnelles celles-là afin de se conforter dans sa décision.
- Lui donnerez-vous votre nom ?
- Si elle le souhaite, c’est bien sûr dans nos intentions. A-t-elle connu ses parents ?
- Quand ils sont décédés suite à un accident de voiture, la petite n’avait que deux ans. Elle ne se souvient de rien et toute sa vie pour elle s’est jusque-là passée dans ses murs.
- A-t-elle encore de la famille ?
- Pas que je sache !! Son père était lui aussi orphelin et sa mère fille unique, ses grands-parents sont tous deux décédés et nous n’avons trouvé traces de cousins ou autres personnes qui auraient pu prendre la petite en tutelle.
- Connaît-elle son nom de famille ?
- Ce serait étonnant, ici nous ne l’avons toujours nommée que par son prénom.
- Donc ce ne serait pas un gros problème de lui donner le nôtre ?
- En effet !! Sauf si plus tard la demande vient d’elle pour reprendre celui de ses parents.
- Ne pourrions-nous pas lui donner les deux ? Coralie Désmaré-Rougieux !! Ça sonne plutôt bien, vous ne trouvez pas ?
La directrice sourit, elle est certaine maintenant qu’elle confie l’enfant entre de bonnes mains.
Les deux garçons restés silencieux et souriants lui démontrent également qu’elle va se faire toute une famille car l’empathie qu’elle a avec ses deux garçons, lui semble déjà si fort qu’il serait étonnant qu’ils ne se voient rapidement attribuer le titre de « tonton ».
Martine revient avec Coralie dans les bras et vient se rasseoir sur son siège.
- Je suis étonnée de cette visite vous savez, je n’aurai jamais cru que ses enfants soient aussi bien dans un établissement tel que celui-ci et je comprends que les enfants puissent s’y sentir chez eux.
- (La directrice souriante) Nous faisons de notre mieux, mais rien ne vaut une vraie famille pour qu’ils puissent se construire et devenir plus tard des adultes à part entière.
- Les attentes administratives seront-elles longues ?
La directrice fixe la fillette qui commence à avoir les yeux lourds et reste blottie dans les bras de Martine prête de toute évidence à s’y endormir.
- Il reste encore un point à voir et si tout va bien nous pourrions signer les papiers nécessaires devant le juge des enfants d’ici une semaine, deux tout au plus étant donné les congés de fin d’année.
Maurice hoche la tête en signe d’accord.
- De quel autre point parliez-vous ?
La directrice montre la fillette du regard :
- Coralie ma puce ?
- Oui madame ?
- Ses braves gens voudraient que tu viennes vivre chez eux pour toujours, cela te ferait plaisir ?
Coralie lève les yeux vers Martine qui la berce depuis tout à l’heure, la femme et l’enfant se sourient tendrement et la petite fille reporte son regard vers la directrice.
- Oh oui !!
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (82 / 150) (Amid et Christophe) (L’embauche) (suite)
Amid une fois à nouveau seul, ressasse en boucle les paroles de son père. Il connaissait bien sûr la liaison qu’Hassan a avec Omar, comme d’ailleurs tous ceux qui vivent et sont en contact permanent avec eux.
Que son père soit assez crédule pour penser le contraire et croire que personne ne s’en soit rendu compte, alors que depuis vingt ans ils les voient se regarder comme si plus personne d’autre ne comptait pour eux, le dépasse et Amid sourit en se remémorant certaines scènes qui au fil des ans lui ont fait comprendre que malgré la morale stricte de son pays, l’amour entre deux hommes n’était pas une tare.
Du moins pas cette sorte d’amour qu’il a eu sous les yeux depuis sa prime jeunesse, cet amour qui comme une drogue les rapproche toujours plus près l’un de l’autre, cet amour toujours qui mouille les yeux quand des mains fébriles à chaque anniversaire ouvrent ce cadeau offert avec le cœur et non avec l’argent, cet amour encore qui laisse épuiser à dormir sur une chaise après de longues heures passées à veiller quand l’autre est malade, cet amour enfin qui malgré les tabous et les interdits perdure toujours aussi fort.
Amid essuie ses yeux qui laissent s’échapper les larmes d’émotions à ses souvenirs qui ont marqué toute son enfance et son adolescence et il se dit qu’il se sent prêt lui aussi et que son cœur comprend et ressent maintenant ce besoin de la présence de l’être aimé qu’il avait jugé parfois avec la méchanceté de l’enfance, n’en comprenant encore pas la finalité.
***/***
Hassan se présente devant le bureau de l’infirmière-chef du service et sourit en se rappelant l’histoire que cette brave femme a eue avec Florian. Quand elle l’aperçoit en se levant d’un bond et en lui donnant du « votre altesse désire », c’est plus fort que lui et sa réponse lui échappe.
- Rencontrer l’infirmier qui s’occupe de mon fils votre majesté !
L’infirmière pique un bol maison et ne sait visiblement plus comment se comporter face à cet émir qui de toute évidence vient de se moquer ouvertement d’elle.
Hassan s’en aperçoit aussitôt et sourit en s’excusant, pas très fier de lui de s’être laissé aller sans réfléchir à ce que ces paroles pourraient avoir d’humiliant.
- Excusez-moi madame, ça m’a échappé et j’avais trouvé cette repartie tellement drôle que je n’ai pas pu me retenir. Je concède que ce n’était pas du meilleur goût venant de ma part et que je n’ai certainement pas la méthode qu’a Florian à faire passer ça comme une pointe d’humour.
L’infirmière sourit à son tour.
- J’avoue que venant d’une personne telle que vous, j’ai été surprise et décontenancée. Pour Christophe, s’il n’est pas trop tard, vous le trouverez aux vestiaires des infirmiers, le local au bout du couloir la porte de droite. Il m’a demandé l’autorisation de quitter son service plus tôt, ne se sentant pas très bien et c’est ce que j’avais remarqué depuis ce matin, alors je la lui ai accordée.
- (Hassan) Il est malade ?
L’infirmière sourit tristement :
- Du cœur certainement, je crois que ce jeune homme était amoureux et que quelque chose s’est passé. Une rupture sans doute !! Comme si un garçon aussi gentil méritait ça !! La vie de nos jours est très difficile à comprendre vous savez ? Faites vite si vous voulez lui parler !! Ça fait déjà un moment qu’il est parti se changer et ce serait étonnant qu’il soit encore là.
Hassan s’incline pour prendre congé.
- Merci pour vos indications et encore toutes mes excuses.
Hassan part alors d’un bon pas et entre dans la pièce indiquée.
Deux rangées de vestiaires font comme un long couloir au bout duquel il entend couler l’eau d’une douche, il s’y dirige aussitôt et ce qu’il voit alors lui serre le cœur.
Un jeune homme nu assis les bras enserrant ses genoux sous le jet d’une douche et qui de toute évidence est en train de pleurer depuis un long moment.
Hassan reconnaît la chevelure du jeune homme et reste un instant figé devant une telle détresse évidente.
Il se doute bien de quel en est la raison et recule lentement pour ne pas gêner le garçon s’il s’apercevait de sa présence.
Il retourne dans la partie vestiaire et s’assoit sur un banc pour réfléchir et attendre qu’il en sorte.
Deux personnes entrent alors et le regardent étonnés de le voir là, l’un deux lui pose alors la question.
- Excusez-moi monsieur mais cet endroit est réservé au personnel, c’est écrit sur la porte !!
- (Hassan se lève) Je cherchais Christophe, l’infirmier qui s’occupe de mon fils et l’infirmière-chef m’a dit que je le trouverais ici.
L’infirmier entend l’eau qui coule toujours dans la douche.
- C’est sans doute lui qui prend sa douche, je vais aller voir !!
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