01-09-2020, 02:26 PM
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (23 / 150) (Afrique) (L’espion d’Hassan) (fin)
Joseph hésite car le ton de la question n’est pas dénué d’une pointe de menace dont il va devoir tenir compte dans la formulation de sa réponse.
- Mon… commanditaire… voudrait connaître le lien entre votre fils et un autre jeune homme qu’il a rejoint dans des conditions somme toute particulières.
- (Okoumé en le toisant fièrement) Taha a été désigné pour remettre un message au garçon que j’ai sauvé il y a de très nombreuses lunes.
Joseph cherche dans sa mémoire s’il y est fait mention dans le dossier qu’il a reçu pour mener sa mission.
Il se souvient que le bébé qu’était alors Florian De Bierne a survécu à l’accident d’avion qui lui a fait perdre ses parents.
- C’est vous qui avez retrouvé le bébé ?
- J’ai en effet ramené au père Antoine l’enfant aux cheveux de feu que j’ai trouvé dans la jungle.
- Il y a plus de dix-huit ans de ça, alors pourquoi envoyer seulement maintenant votre fils porter ce message, et de qui lui vient-il ?
Okoumé se tourne vers le père Antoine.
- Connaissez-vous, mon père, qui envoie cet homme ?
- J’en ai entendu parler récemment oui !! C’est un homme très influent dans son pays, un chef de tribu comme toi.
- Que veut-il à l’enfant ?
- Comprendre ce qu’il est, je pense !
- Est-ce dangereux pour l’enfant s’il l’apprend ?
- Je ne pense pas non, car depuis il s’est pris d’amitié avec Florian.
Okoumé se tourne de nouveau vers Joseph :
- Ce n’est pas à moi de te révéler les paroles d’un dieu !! Acceptes-tu de me suivre et de lui poser tes questions toi-même ? Lui seul saura s’il peut te faire confiance, mais sache que dans le cas contraire tu ne reviendras pas d’où je vais te mener.
- (Joseph surpris) Comment ça, je ne reviendrai pas ?
- Si tes pensées sont fourbes et qu’il te rejette, je te tuerais de mes mains. L’endroit où je vais t’emmener est sacré pour mon peuple, un cœur impur ne peut y entrer et en ressortir vivant. Ce soir tu es l’invité de ma tribu et demain tu me donneras ta décision, j’espère pour toi que tu choisiras la bonne.
Le père Antoine n’en revient pas des paroles d’Okoumé, il connaît suffisamment l’homme pour savoir qu’il ne ment pas et qu’il ira jusqu’au bout de sa décision.
- J’irai donc avec vous si un tel danger menace cet homme !! C’est moi qui l’ai fait venir jusqu’ici et il est hors de question que je le laisse y aller seul si une telle menace pèse sur lui.
Okoumé fixe un instant le père Antoine.
- Le trajet est très long mon père, le supporterez-vous ?
- Il le faudra bien car ma décision est sans appel !!
- Cela ne changera rien à mes précédentes paroles mon père, sachez-le.
- Je te connais suffisamment mon garçon et j’espère te faire entendre raison avant que l’irréparable ne soit accompli.
- Cette décision ne viendra pas de moi mon père, vous le savez bien. Peut-être est-il bon en fin de compte que vous soyez présents et que nos dieux vous entendent, en attendant reposez-vous le temps que ce soit l’heure du repas.
Okoumé sort de sa hutte et ses poings se serrent jusqu’à en faire blanchir ses phalanges.
Il tient beaucoup au vieux père et son cœur prie pour qu’il ne lui arrive rien, le soleil est encore haut dans le ciel et il appelle son jeune fils pour qu’il le rejoigne.
- Oui père ?
- Cours prévenir nos dieux mon fils !! Prévient celui qui a pris forme d’homme que j’amènerais un étranger et le vieux père blanc jusqu’à la clairière sacrée. Vois s’il acceptera de répondre à ses questions ou s’il refuse notre présence.
- Bien père !!
- Demande également à ton frère s’il peut en découvrir davantage sur cet homme et celui qui l’envoie.
- Je le ferai père.
- Alors va mon fils et reviens vite !!
Okoumé regarde partir Akim et sourit fièrement en regardant sa silhouette disparaître au pas de sa course rapide. Il ne craint pas pour sa sécurité sachant qu’un dieu est en lui et le protégera.
***/***
Akim parcourt le chemin menant à la clairière en un temps record, il ne ressent étrangement aucune fatigue quand il arrive à l’orée des arbres tordus.
Il entre dans le cercle encore baigner par le soleil et cherche des yeux l’homme étrange qui en est maintenant le gardien.
- Je sais ce qui t’amène mon garçon ! Ton père est sage !
Akim sursaute au son de cette voix qui entre dans sa tête, il se retourne et cherche autour de lui où il peut bien se trouver.
- Ne me cherche pas, l’état dans lequel je suis t’effraierait sûrement. Sache seulement que je ne vais plus pouvoir garder longtemps cet aspect et que le temps presse, retourne à ton village et dis à ton père que j’accepte sa venue mais qu’il devra mettre un bandeau sur les yeux des deux personnes qui l’accompagneront. Lui seul verra mon apparence actuelle afin qu’il comprenne l’urgence de faire revenir mes frères parmi nous. Va !!! Porte-lui mon message au plus vite avant que votre étoile soit de l’autre côté de cette planète et que tu n’y vois plus.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (24 / 150) (Metz) (Grégory)
Encore une nuit et la matinée du lendemain et je vais pouvoir enfin retrouver mes amoureux, c’est ce que se dit Grégory en s’apprêtant à quitter la caserne où il effectue son second et dernier stage de perfectionnement qui lui permettra d’avoir un galon de plus à la prochaine session.
Il ouvre son vestiaire pour se changer et attrape son portable pour vérifier s’il a eu des appels.
Deux SMS de Julien et d’Émilie lui souhaitant une bonne journée en lui disant qu’il leur manque et qu’ils ont hâte d’être à demain pour pouvoir le serrer dans leurs bras, lui amènent le sourire aux lèvres car c’est aussi sa pensée principale depuis plusieurs jours.
Il remarque également un message sur le répondeur venant de Maxime, il sourit une seconde fois en interrogeant sa messagerie et reconnaît la voix de son ami qui prend de ses nouvelles et lui demande de le rappeler dès qu’il aura pris connaissance de son appel.
Grégory s’étonne de cet appel car il a eu Florian la veille et lui a demandé avant de le quitter de donner le bonjour à toute la bande.
Connaissant son ami, il ricane en se disant qu’il a sans doute oublié la commission comme d’habitude.
Il attend Vanyel devant la sortie de la caserne pour faire le chemin ensemble jusqu’à l’hôtel où ils ont pris une chambre en commun pour économiser un peu sur les frais de déplacements.
Quand il a appris que son ami suivrait lui aussi le même stage, Grégory lui a tout de suite proposé cette petite cohabitation pour pouvoir passer du temps avec lui.
Vanyel arrive bientôt et c’est en discutant joyeusement que les deux amis prennent tranquillement le chemin de l’hôtel.
Chacun donnant des nouvelles sur leurs amoureux respectifs avec beaucoup de tendresse dans la voix.
- (Vanyel) Ana me manque, je l’ai eu au téléphone et c’est d’ailleurs pour ça que je suis un peu à la bourre. Il s’ennuie lui aussi et heureusement qu’on rentre demain parce que je n’y tenais plus.
- Pareil pour moi !! Pourtant ça ne fait même pas une semaine qu’on est là.
Vanyel en lui donnant une bourrade.
- Moi j’ai l’impression que ça fait un mois !! Je peux te poser une question intime ?
- Vas-y !!
- Lequel de tes deux amoureux te manque le plus ?
Grégory s’arrête et se tourne vers son ami.
- Les deux, quelle question !!
- Vraiment ? Tu n’as pas une petite préférence ?
- Même pas !! Enfin je ne veux pas dire ça, juste que je les aime tout autant l’un que l’autre.
- Et eux ? Ils sont souvent ensemble, non ?
- Je ne vois pas où tu veux en venir ?
- (Vanyel en souriant) C’est bien parfois d’être celui qui n’est pas là, comment t’expliquer !! Pour eux tu dois être celui qu’ils attendent et je suis sûr que si je leur avais posé la même question, ils auraient répondu que c’est toi qu’ils préfèrent.
- C’est un peu normal aussi !!
- Comment ça ?
- Tu as vu la bête !!
- Ah je vois que monsieur aime bien s’envoyer des fleurs Hi ! Hi ! Remarque, tu as raison, c’est ce que je dis aussi à « Ana » quand on en parle. D’ailleurs il n’y a qu’à me regarder Hi ! Hi ! Même toi tu ne fais pas le poids devant un mec aussi bien foutu que moi Hi ! Hi !
Grégory capte deux filles qui lorgnent vers eux, il s’approche d’elles et leur demande :
- Excusez-moi mesdemoiselles ? Pourrais-je avoir votre avis sur un petit différent que j’ai avec mon ami ?
- (Une des deux filles en souriant) Bien sûr, si je peux vous aider !
- Et bien voilà !! Mon ami pas prétentieux pour deux sous, me dit que de nous deux c’est lui le plus beau et moi bien sûr je lui certifie le contraire, faut pas pousser quand même !! Qu’en pensez-vous ? L’avis de deux jolies filles comme vous devrait lui rabaisser son caquet.
Vanyel pris au jeu se défend.
- Hé là !! Tu es en train de te mettre en avant avec tes paroles enjôleuses !! Ne l’écoutez pas mesdemoiselles et soyez impartiales en avouant que c’est mon physique qui vous fait le plus craquer Hi ! Hi !
Une des deux filles visiblement amusée :
- Nous sommes désolées mais nous sommes très mal placées pour juger des garçons.
- (Vanyel étonné) Comment ça ?
Les deux filles se regardent et sous les yeux ahuris par la surprise des deux copains, se roulent un patin magistral.
Après ça en riant comme des malades, elles laissent en plan les deux garçons qui en sont encore bouche bée.
- (Vanyel) Hi ! Hi ! Fallait bien sûr qu’on tombe sur des lesbiennes !! Allez viens beau mâle, je te paye une bière pour la peine !! Mais de toute façon si elles n’avaient pas été comme ça, c’est moi qu’elles auraient choisi Hi ! Hi !
- (Grégory en lui envoyant à son tour une bonne bourrade) Cause toujours mon canard !! Il n’y a que toi qui y crois de toute façon Hi ! Hi !
Les deux amis poursuivent leur chemin sans s’apercevoir que quelques mètres derrière eux deux hommes les prennent en filatures avec la discrétion que seul peuvent avoir des professionnels.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (25 / 150) (Amid et Christophe) (Cinquième jour)
Comme la veille, les médecins sont passés le voir très tôt.
Son état leur semblant anormalement bon au vu de l’opération qu’il a subie, ils décident de l’emmener en salle de radio pour contrôler son dos et vérifier une nouvelle fois le travail accompli par le jeune De Bierne.
C’est Christophe qui le conduit et le ramène une petite demi-heure plus tard pendant que les chirurgiens se penchent sur les résultats d’examens.
***/***
- (Un des toubibs) Regardez-moi ça !! Rien à redire !! Les muscles dorsaux reprennent leurs attaches et la reprise des liaisons nerveuses n’appelle aucune critique, je dirais simplement que cette opération est parfaite.
- (Un autre) Juste une anomalie et elle est de taille !!
Il pointe du doigt sur l’écran la deuxième vertèbre.
- Cette vertèbre est comme neuve alors que les radios prises à Paris prouvent le contraire, comment expliquez-vous ça ?
- Montre-nous les premières radios ? Il doit y avoir une explication.
Le chirurgien clique sur les fichiers antérieurs à l’arrivée du garçon.
- Regardez vous-même !!
Les deux autres chirurgiens se penchent un instant et relèvent la tête pour regarder leur collègue, leurs visages montrent la surprise.
- Il y a dû y avoir une erreur quelque part, peut-être quelque chose sur l’objectif du scanner au moment de la prise. Un cheveu ou un truc dans le genre, ça arrive parfois.
- Allons !! Arrêtons de chercher midi à quatorze heures !! Vous savez bien que ce n’est ni un cheveu, ni quoique ce soit d’autre et que cette image montre bien la cassure de l’os !!
- Pourtant il n’y a plus rien sur cette radio et cette anomalie est pour le moins incompréhensible.
- Sauf si les bruits qui courent sont réels et que ce garçon est aussi intelligent qu’on le dit, d’ailleurs expliquez-moi donc ce que font toutes ses personnes autour de lui ? Ce jeune homme est visiblement sous protection et ce n’est certainement pas sans raison. De là à faire le rapprochement avec cette histoire de vertèbre, j’avoue que ça me tente fortement et d’ailleurs après un minimum de réflexion, c’est la seule explication possible.
- À quoi tu penses au juste ?
- Une découverte révolutionnaire que nos dirigeants refuseraient de partager avec la communauté médicale internationale par exemple.
- (Un des chirurgiens ahuris) Mais !! C’est contre l’éthique même de notre profession tu le sais bien !! En plus il y a des accords internationaux sur le partage des découvertes médicales.
- Exact !! Mais il y a aussi des retombées financières extraordinaires et l’argent gouverne notre monde, ce n’est pas nouveau alors ne soyons pas naïfs.
Les trois hommes continuent encore un moment et finissent par quitter la salle avec la tête pleine de questions dont ils ne sont pas près d’en avoir les réponses.
***/***
Christophe aide Amid à se relever du fauteuil roulant pour l’allonger sur son lit, ses muscles se tendent sous le poids du garçon et c’est dans un « Han » de bûcheron qu’il se libère de sa charge.
- (Amid renfrogné) N’abuse pas quand même !! Je ne pèse pas une tonne non plus !!
- (Christophe en souriant) C’est certain mais tu es loin d’être une plume crois-moi.
- Pfff !!! Je fais à peine quatre-vingts kilos, dis plutôt que tu n’as rien dans les bras.
- Si tu veux mon gros Hi ! Hi !
- T’as entendu comment tu parles à un prince !!
Christophe se prosterne le sourire toujours aux lèvres.
- Mes paroles étaient inappropriées altesse !! Je voulais dire que son altesse si frêle faisait le poids d’un sumo Hi ! Hi !
- Tu ferais mieux de faire ton travail au lieu de déblatérer tes conneries, j’ai besoin d’aller aux toilettes et tu auras l’honneur suprême de me nettoyer le cul après ça Hi ! Hi !
Christophe soupire en allant ouvrir la porte de la salle de bains :
- Bonjour l’honneur !!
Il aide Amid à se déshabiller et le porte jusqu’à la selle où il l’assoit pour qu’il fasse sa grosse affaire.
Pendant ce temps-là, il fait couler l’eau du bain et prépare plusieurs feuilles de papier toilette qu’il plie en quatre épaisseurs.
Amid a les yeux baissés car il se sent mal à l’aise d’avoir à faire ses besoins devant lui et Christophe le remarque bien et s’en amuse beaucoup car pour lui c’est tout naturel et ça fait partie de son travail.
« Proutt »
Christophe se tourne railleur vers Amid qui est devenu rouge de honte.
- Et bien !! Je me serais bien passé du fond musical princier !! Pouahhh !!! Tu pues ma vache !!
***/***
Hassan et Omar arrivent dans la chambre d’Amid, ils sont entrés car rien n’indiquait qu’ils étaient en soins. Christophe a complètement oublié dans sa conversation avec Amid d’actionner l’interrupteur allumant le voyant dans le couloir.
Ils arrivent juste au bon moment pour entendre la dernière phrase de l’infirmier et se regardent visiblement surpris mais aussi amusés.
Ils décident alors de ne pas se manifester et d’écouter cette conversation entre les deux jeunes hommes.
Conversation qui prouve au ton de leurs voix qu’il y a une grande connivence entre eux et qui les incite à en entendre plus, ne serait-ce que pour se rendre compte que leur fils ou « neveu » n’est pas aussi châtié dans ses paroles qu’ils le pensaient jusqu’alors.
Joseph hésite car le ton de la question n’est pas dénué d’une pointe de menace dont il va devoir tenir compte dans la formulation de sa réponse.
- Mon… commanditaire… voudrait connaître le lien entre votre fils et un autre jeune homme qu’il a rejoint dans des conditions somme toute particulières.
- (Okoumé en le toisant fièrement) Taha a été désigné pour remettre un message au garçon que j’ai sauvé il y a de très nombreuses lunes.
Joseph cherche dans sa mémoire s’il y est fait mention dans le dossier qu’il a reçu pour mener sa mission.
Il se souvient que le bébé qu’était alors Florian De Bierne a survécu à l’accident d’avion qui lui a fait perdre ses parents.
- C’est vous qui avez retrouvé le bébé ?
- J’ai en effet ramené au père Antoine l’enfant aux cheveux de feu que j’ai trouvé dans la jungle.
- Il y a plus de dix-huit ans de ça, alors pourquoi envoyer seulement maintenant votre fils porter ce message, et de qui lui vient-il ?
Okoumé se tourne vers le père Antoine.
- Connaissez-vous, mon père, qui envoie cet homme ?
- J’en ai entendu parler récemment oui !! C’est un homme très influent dans son pays, un chef de tribu comme toi.
- Que veut-il à l’enfant ?
- Comprendre ce qu’il est, je pense !
- Est-ce dangereux pour l’enfant s’il l’apprend ?
- Je ne pense pas non, car depuis il s’est pris d’amitié avec Florian.
Okoumé se tourne de nouveau vers Joseph :
- Ce n’est pas à moi de te révéler les paroles d’un dieu !! Acceptes-tu de me suivre et de lui poser tes questions toi-même ? Lui seul saura s’il peut te faire confiance, mais sache que dans le cas contraire tu ne reviendras pas d’où je vais te mener.
- (Joseph surpris) Comment ça, je ne reviendrai pas ?
- Si tes pensées sont fourbes et qu’il te rejette, je te tuerais de mes mains. L’endroit où je vais t’emmener est sacré pour mon peuple, un cœur impur ne peut y entrer et en ressortir vivant. Ce soir tu es l’invité de ma tribu et demain tu me donneras ta décision, j’espère pour toi que tu choisiras la bonne.
Le père Antoine n’en revient pas des paroles d’Okoumé, il connaît suffisamment l’homme pour savoir qu’il ne ment pas et qu’il ira jusqu’au bout de sa décision.
- J’irai donc avec vous si un tel danger menace cet homme !! C’est moi qui l’ai fait venir jusqu’ici et il est hors de question que je le laisse y aller seul si une telle menace pèse sur lui.
Okoumé fixe un instant le père Antoine.
- Le trajet est très long mon père, le supporterez-vous ?
- Il le faudra bien car ma décision est sans appel !!
- Cela ne changera rien à mes précédentes paroles mon père, sachez-le.
- Je te connais suffisamment mon garçon et j’espère te faire entendre raison avant que l’irréparable ne soit accompli.
- Cette décision ne viendra pas de moi mon père, vous le savez bien. Peut-être est-il bon en fin de compte que vous soyez présents et que nos dieux vous entendent, en attendant reposez-vous le temps que ce soit l’heure du repas.
Okoumé sort de sa hutte et ses poings se serrent jusqu’à en faire blanchir ses phalanges.
Il tient beaucoup au vieux père et son cœur prie pour qu’il ne lui arrive rien, le soleil est encore haut dans le ciel et il appelle son jeune fils pour qu’il le rejoigne.
- Oui père ?
- Cours prévenir nos dieux mon fils !! Prévient celui qui a pris forme d’homme que j’amènerais un étranger et le vieux père blanc jusqu’à la clairière sacrée. Vois s’il acceptera de répondre à ses questions ou s’il refuse notre présence.
- Bien père !!
- Demande également à ton frère s’il peut en découvrir davantage sur cet homme et celui qui l’envoie.
- Je le ferai père.
- Alors va mon fils et reviens vite !!
Okoumé regarde partir Akim et sourit fièrement en regardant sa silhouette disparaître au pas de sa course rapide. Il ne craint pas pour sa sécurité sachant qu’un dieu est en lui et le protégera.
***/***
Akim parcourt le chemin menant à la clairière en un temps record, il ne ressent étrangement aucune fatigue quand il arrive à l’orée des arbres tordus.
Il entre dans le cercle encore baigner par le soleil et cherche des yeux l’homme étrange qui en est maintenant le gardien.
- Je sais ce qui t’amène mon garçon ! Ton père est sage !
Akim sursaute au son de cette voix qui entre dans sa tête, il se retourne et cherche autour de lui où il peut bien se trouver.
- Ne me cherche pas, l’état dans lequel je suis t’effraierait sûrement. Sache seulement que je ne vais plus pouvoir garder longtemps cet aspect et que le temps presse, retourne à ton village et dis à ton père que j’accepte sa venue mais qu’il devra mettre un bandeau sur les yeux des deux personnes qui l’accompagneront. Lui seul verra mon apparence actuelle afin qu’il comprenne l’urgence de faire revenir mes frères parmi nous. Va !!! Porte-lui mon message au plus vite avant que votre étoile soit de l’autre côté de cette planète et que tu n’y vois plus.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (24 / 150) (Metz) (Grégory)
Encore une nuit et la matinée du lendemain et je vais pouvoir enfin retrouver mes amoureux, c’est ce que se dit Grégory en s’apprêtant à quitter la caserne où il effectue son second et dernier stage de perfectionnement qui lui permettra d’avoir un galon de plus à la prochaine session.
Il ouvre son vestiaire pour se changer et attrape son portable pour vérifier s’il a eu des appels.
Deux SMS de Julien et d’Émilie lui souhaitant une bonne journée en lui disant qu’il leur manque et qu’ils ont hâte d’être à demain pour pouvoir le serrer dans leurs bras, lui amènent le sourire aux lèvres car c’est aussi sa pensée principale depuis plusieurs jours.
Il remarque également un message sur le répondeur venant de Maxime, il sourit une seconde fois en interrogeant sa messagerie et reconnaît la voix de son ami qui prend de ses nouvelles et lui demande de le rappeler dès qu’il aura pris connaissance de son appel.
Grégory s’étonne de cet appel car il a eu Florian la veille et lui a demandé avant de le quitter de donner le bonjour à toute la bande.
Connaissant son ami, il ricane en se disant qu’il a sans doute oublié la commission comme d’habitude.
Il attend Vanyel devant la sortie de la caserne pour faire le chemin ensemble jusqu’à l’hôtel où ils ont pris une chambre en commun pour économiser un peu sur les frais de déplacements.
Quand il a appris que son ami suivrait lui aussi le même stage, Grégory lui a tout de suite proposé cette petite cohabitation pour pouvoir passer du temps avec lui.
Vanyel arrive bientôt et c’est en discutant joyeusement que les deux amis prennent tranquillement le chemin de l’hôtel.
Chacun donnant des nouvelles sur leurs amoureux respectifs avec beaucoup de tendresse dans la voix.
- (Vanyel) Ana me manque, je l’ai eu au téléphone et c’est d’ailleurs pour ça que je suis un peu à la bourre. Il s’ennuie lui aussi et heureusement qu’on rentre demain parce que je n’y tenais plus.
- Pareil pour moi !! Pourtant ça ne fait même pas une semaine qu’on est là.
Vanyel en lui donnant une bourrade.
- Moi j’ai l’impression que ça fait un mois !! Je peux te poser une question intime ?
- Vas-y !!
- Lequel de tes deux amoureux te manque le plus ?
Grégory s’arrête et se tourne vers son ami.
- Les deux, quelle question !!
- Vraiment ? Tu n’as pas une petite préférence ?
- Même pas !! Enfin je ne veux pas dire ça, juste que je les aime tout autant l’un que l’autre.
- Et eux ? Ils sont souvent ensemble, non ?
- Je ne vois pas où tu veux en venir ?
- (Vanyel en souriant) C’est bien parfois d’être celui qui n’est pas là, comment t’expliquer !! Pour eux tu dois être celui qu’ils attendent et je suis sûr que si je leur avais posé la même question, ils auraient répondu que c’est toi qu’ils préfèrent.
- C’est un peu normal aussi !!
- Comment ça ?
- Tu as vu la bête !!
- Ah je vois que monsieur aime bien s’envoyer des fleurs Hi ! Hi ! Remarque, tu as raison, c’est ce que je dis aussi à « Ana » quand on en parle. D’ailleurs il n’y a qu’à me regarder Hi ! Hi ! Même toi tu ne fais pas le poids devant un mec aussi bien foutu que moi Hi ! Hi !
Grégory capte deux filles qui lorgnent vers eux, il s’approche d’elles et leur demande :
- Excusez-moi mesdemoiselles ? Pourrais-je avoir votre avis sur un petit différent que j’ai avec mon ami ?
- (Une des deux filles en souriant) Bien sûr, si je peux vous aider !
- Et bien voilà !! Mon ami pas prétentieux pour deux sous, me dit que de nous deux c’est lui le plus beau et moi bien sûr je lui certifie le contraire, faut pas pousser quand même !! Qu’en pensez-vous ? L’avis de deux jolies filles comme vous devrait lui rabaisser son caquet.
Vanyel pris au jeu se défend.
- Hé là !! Tu es en train de te mettre en avant avec tes paroles enjôleuses !! Ne l’écoutez pas mesdemoiselles et soyez impartiales en avouant que c’est mon physique qui vous fait le plus craquer Hi ! Hi !
Une des deux filles visiblement amusée :
- Nous sommes désolées mais nous sommes très mal placées pour juger des garçons.
- (Vanyel étonné) Comment ça ?
Les deux filles se regardent et sous les yeux ahuris par la surprise des deux copains, se roulent un patin magistral.
Après ça en riant comme des malades, elles laissent en plan les deux garçons qui en sont encore bouche bée.
- (Vanyel) Hi ! Hi ! Fallait bien sûr qu’on tombe sur des lesbiennes !! Allez viens beau mâle, je te paye une bière pour la peine !! Mais de toute façon si elles n’avaient pas été comme ça, c’est moi qu’elles auraient choisi Hi ! Hi !
- (Grégory en lui envoyant à son tour une bonne bourrade) Cause toujours mon canard !! Il n’y a que toi qui y crois de toute façon Hi ! Hi !
Les deux amis poursuivent leur chemin sans s’apercevoir que quelques mètres derrière eux deux hommes les prennent en filatures avec la discrétion que seul peuvent avoir des professionnels.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (25 / 150) (Amid et Christophe) (Cinquième jour)
Comme la veille, les médecins sont passés le voir très tôt.
Son état leur semblant anormalement bon au vu de l’opération qu’il a subie, ils décident de l’emmener en salle de radio pour contrôler son dos et vérifier une nouvelle fois le travail accompli par le jeune De Bierne.
C’est Christophe qui le conduit et le ramène une petite demi-heure plus tard pendant que les chirurgiens se penchent sur les résultats d’examens.
***/***
- (Un des toubibs) Regardez-moi ça !! Rien à redire !! Les muscles dorsaux reprennent leurs attaches et la reprise des liaisons nerveuses n’appelle aucune critique, je dirais simplement que cette opération est parfaite.
- (Un autre) Juste une anomalie et elle est de taille !!
Il pointe du doigt sur l’écran la deuxième vertèbre.
- Cette vertèbre est comme neuve alors que les radios prises à Paris prouvent le contraire, comment expliquez-vous ça ?
- Montre-nous les premières radios ? Il doit y avoir une explication.
Le chirurgien clique sur les fichiers antérieurs à l’arrivée du garçon.
- Regardez vous-même !!
Les deux autres chirurgiens se penchent un instant et relèvent la tête pour regarder leur collègue, leurs visages montrent la surprise.
- Il y a dû y avoir une erreur quelque part, peut-être quelque chose sur l’objectif du scanner au moment de la prise. Un cheveu ou un truc dans le genre, ça arrive parfois.
- Allons !! Arrêtons de chercher midi à quatorze heures !! Vous savez bien que ce n’est ni un cheveu, ni quoique ce soit d’autre et que cette image montre bien la cassure de l’os !!
- Pourtant il n’y a plus rien sur cette radio et cette anomalie est pour le moins incompréhensible.
- Sauf si les bruits qui courent sont réels et que ce garçon est aussi intelligent qu’on le dit, d’ailleurs expliquez-moi donc ce que font toutes ses personnes autour de lui ? Ce jeune homme est visiblement sous protection et ce n’est certainement pas sans raison. De là à faire le rapprochement avec cette histoire de vertèbre, j’avoue que ça me tente fortement et d’ailleurs après un minimum de réflexion, c’est la seule explication possible.
- À quoi tu penses au juste ?
- Une découverte révolutionnaire que nos dirigeants refuseraient de partager avec la communauté médicale internationale par exemple.
- (Un des chirurgiens ahuris) Mais !! C’est contre l’éthique même de notre profession tu le sais bien !! En plus il y a des accords internationaux sur le partage des découvertes médicales.
- Exact !! Mais il y a aussi des retombées financières extraordinaires et l’argent gouverne notre monde, ce n’est pas nouveau alors ne soyons pas naïfs.
Les trois hommes continuent encore un moment et finissent par quitter la salle avec la tête pleine de questions dont ils ne sont pas près d’en avoir les réponses.
***/***
Christophe aide Amid à se relever du fauteuil roulant pour l’allonger sur son lit, ses muscles se tendent sous le poids du garçon et c’est dans un « Han » de bûcheron qu’il se libère de sa charge.
- (Amid renfrogné) N’abuse pas quand même !! Je ne pèse pas une tonne non plus !!
- (Christophe en souriant) C’est certain mais tu es loin d’être une plume crois-moi.
- Pfff !!! Je fais à peine quatre-vingts kilos, dis plutôt que tu n’as rien dans les bras.
- Si tu veux mon gros Hi ! Hi !
- T’as entendu comment tu parles à un prince !!
Christophe se prosterne le sourire toujours aux lèvres.
- Mes paroles étaient inappropriées altesse !! Je voulais dire que son altesse si frêle faisait le poids d’un sumo Hi ! Hi !
- Tu ferais mieux de faire ton travail au lieu de déblatérer tes conneries, j’ai besoin d’aller aux toilettes et tu auras l’honneur suprême de me nettoyer le cul après ça Hi ! Hi !
Christophe soupire en allant ouvrir la porte de la salle de bains :
- Bonjour l’honneur !!
Il aide Amid à se déshabiller et le porte jusqu’à la selle où il l’assoit pour qu’il fasse sa grosse affaire.
Pendant ce temps-là, il fait couler l’eau du bain et prépare plusieurs feuilles de papier toilette qu’il plie en quatre épaisseurs.
Amid a les yeux baissés car il se sent mal à l’aise d’avoir à faire ses besoins devant lui et Christophe le remarque bien et s’en amuse beaucoup car pour lui c’est tout naturel et ça fait partie de son travail.
« Proutt »
Christophe se tourne railleur vers Amid qui est devenu rouge de honte.
- Et bien !! Je me serais bien passé du fond musical princier !! Pouahhh !!! Tu pues ma vache !!
***/***
Hassan et Omar arrivent dans la chambre d’Amid, ils sont entrés car rien n’indiquait qu’ils étaient en soins. Christophe a complètement oublié dans sa conversation avec Amid d’actionner l’interrupteur allumant le voyant dans le couloir.
Ils arrivent juste au bon moment pour entendre la dernière phrase de l’infirmier et se regardent visiblement surpris mais aussi amusés.
Ils décident alors de ne pas se manifester et d’écouter cette conversation entre les deux jeunes hommes.
Conversation qui prouve au ton de leurs voix qu’il y a une grande connivence entre eux et qui les incite à en entendre plus, ne serait-ce que pour se rendre compte que leur fils ou « neveu » n’est pas aussi châtié dans ses paroles qu’ils le pensaient jusqu’alors.
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li