CHAPITRE XIV
Mes paupières s’ouvrent sur les premières lueurs du jour. La tête d’Alice repose toujours sur mon torse, un bras recroquevillé tout autour, les mèches de cheveux qui débordent de partout.
Aujourd’hui, Mardi, Alice travaille de l’après-midi jusqu’au soir. Elle a toute sa matinée devant elle. Je n’ai pas cette chance. Il faut que j’embauche tôt ce matin. Je tente de me soustraire délicatement à sa présence. Elle ouvre un œil, pousse un grognement et retombe en léthargie. Je caresse son visage. Ses lèvres sourient. Elle me plaît ma petite amazone.
Devant ma tasse de café, je fais le point sur cette journée qui commence. Je dois organiser une réunion de fin d’audit avec Marion, une réunion importante puisque des premiers retours, le centre de Reims pourrait s’associer à l’opération que nous menons ici sur la Côte d’Opale et cela impliquerait de mettre sur pied une équipe locale dans l’Est de la France. En première approche, Jean ou Sarah me semblerait tout indiqué pour chapeauter cette nouvelle équipe et vu la circonstance, je pourrais même faire d’une pierre deux coups en éloignant Jean de Sarah, si d’aventure le relationnel venait à se compliquer.
Ce soir, j’ai mon troisième cours d’équitation avec Julie et après je filerai chez Marion. Alice étant du soir, elle rentrera tard, aux alentours de vingt-deux heures. A oui, j’oubliais, il faudra aussi que je quitte un peu plus tôt pour acheter de nouveaux sous-vêtements à ma petite chérie que j’ai laissée au lit et qui devra se satisfaire de sa petite culotte de la veille au moins pour rejoindre son appartement. Ça ne devrait pas être insurmontable.
Je passe rapidement sous la douche. Je me sèche et je m’habille. Un regard sur Camille dont le sourire ne faiblit pas. Un baiser virtuel à ma puce encore endormie et je quitte mon appartement.
Arrivé au boulot, je sens que ça s'excite. Marion est en grande discussion avec Jean. Je jette un petit bonjour par la porte entre-ouverte, ce qui a pour effet de calmer les esprits déjà bien échauffés. Je regagne mon bureau, consterné par les quelques bribes de conversation que j’ai pu entendre. Je sens que la journée ne va pas être de tout repos et effectivement, cinq minutes après, Jean est dans l’encadrement de ma porte. Il est rouge de colère.
- Entre Jean. J’ai cru entendre des noms d’oiseaux en passant devant ton bureau. Assieds-toi.
Je marque un temps d’arrêt. Jean profite de ce laps de temps inoccupé pour prendre la parole.
- Pascal, ça ne peut plus durer comme ça. J’en ai marre. Je dois travailler avec deux gouines et c’est insupportable. Je ne sais pas comment tu fais mais moi je n’en peux plus.
- Gouines, c’est plutôt péjoratif et la connotation est insultante, Jean. Je préfère lesbiennes ou homosexuelles. C’est beaucoup plus respectueux. Après dans le travail quotidien je ne vois pas où est le problème. Tu as une mission que tu dois réaliser en t’appuyant sur Marion et Sarah. Jusqu’à présent le trio a bien fonctionné, je ne vois pas pourquoi ça ne continuerait pas ainsi.
- Tu ne sais peut-être pas Pascal. Mais ces deux salopes se gouinent ensembles.
- Jean, j’ai peur de ne pas avoir été bien compris. « Salopes », « gouines », je ne veux plus entendre ça dans mon bureau s’agissant de mes collaboratrices. Je suis clair ?
- Oui désolé Pascal mais ces deux putes...
- Jean tu m’arrêtes ça de suite. Tu vas retourner dans ton bureau et lorsque tu seras plus calme, plus respectueux, on pourra poursuivre cette conversation. Mais pas avant.
- C’est bon, j’ai compris. Tu les couvres.
- Sarah et Marion sont irréprochables dans leurs activités, tout comme toi. C’est tout ce qui m’importe. Le reste après, ce qui se passe dans la vie privée des uns et des autres, ce n’est pas mon problème tant que ça n’interfère pas dans le travail. Il faut savoir faire la part des choses. Côté professionnel, est-ce que tu as quelque chose à leurs reprocher ?
- Non, mais …
- Ok donc pour moi il n’y a pas lieu à faire des histoires ni même à avoir à leurs égards des propos insultants. Tu vas retourner voir Marion et t’excuser pour ce que j’ai entendu tout à l’heure. On est d’accord ?
- M’excuser ? Moi ? Mais tu plaisantes.
- Jean, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Les insultes portées envers ses collaborateurs, c’est à dire dans le cadre du travail constituent une faute sérieuse. Je t’invite à y réfléchir. Moi je ne peux pas laisser passer. Soit tu t’excuses maintenant soit je vais sur la sanction disciplinaire. Après, c’est toi qui voit.
Jean quitte mon bureau en bougonnant dans ses moustaches.
Je passe le reste de la matinée avec Marion pour affiner la présentation que je vais devoir projeter à la direction. Elle ne m’a pas soufflé mot des échanges verbaux qu’elle a eu avec Jean et je suis resté silencieux moi aussi sur le sujet. J’aime bien travailler avec Marion. On a souvent la même vision des choses et elle a un sens aigu du détail. Les réunions de travail sont souvent joviales, l’occasion de travailler dans la joie et la bonne humeur, c’est à dire de passer un bon moment et le physique de Marion ne gâche rien.
- On reprend à 14h00 ? Lui dis-je sur un ton enjoué.
- Ok, Pascal. Bon appétit et à tout à l’heure. J’appellerai Sarah pour les deux ou trois points à valider.
- Ça marche Marion. Bon appétit toi aussi.
Je quitte le site, direction mon appartement. J’ai envie de déjeuner avec Alice.
Alice a réintégré son petit chez elle. Je sonne à la porte. Elle ne se précipite jamais pour ouvrir. Je dois insister avant de voir son petit minois apparaître dans l'entrebâillement de la porte.
- Ah c’est toi ?
- Bonjour mon cœur. Tu vas bien ? J’avais envie de déjeuner avec toi avant que tu n’embauches.
- Rentre mon chéri.
- Un bibi, là ! Sur mes lèvres. La demoiselle est timide aujourd’hui ?
Nos lèvres s’effleurent et j’aime ce tout petit bisou donné avec un sourire complice, nos lèvres sèches l’une contre l’autre. J’ai horreur des bisous baveux où il faut s’essuyer la bouche juste après. Je préfère soit une bonne pelle bien roulée soit un bisou sec. Et avec Alice, dans les deux cas, je suis gâté.
- Ben tu es encore en petite culotte ?
- Je sors de la douche mon amour. J’ai pensé à nous toute la matinée. J’adore vivre avec toi. C’est bon, c’est beau, c’est un véritable petit paradis où on ne s’ennuie pas une seule seconde. J’aime quand on fait l’amour. J’aime aussi beaucoup quand on ne fait pas l’amour, juste être ensemble, dormir tous les deux, l’un contre l’autre. Trop bon.
- Et ?
- Et quoi ?
- Ben tu as une idée derrière la tête !
- Ce n’est pas drôle. Comment tu sais ?
- Je sais parce que tes yeux brillent. Ils sont magnifiques, alors tu as une idée magnifique.
- J’espère qu’elle te plaira ?
- Et c’est quoi cette idée mon amour ?
- Et bien voilà. Au troisième étage, juste au-dessus, il y a un appartement qui se libère, c’est un type quatre. On pourrait peut-être emménager ensemble ? Tu en penses quoi ?
- Hé bé ! Si je fais les comptes, on s’est trouvés et c’est merveilleux. On aura bientôt notre chez-nous même si ce n’est pas encore tout à fait une maison. Il ne restera plus que les mioches. Idée adoptée à l’unanimité.
- Cool, mon chéri. Je m’en occupe en rentrant du travail. La propriétaire veut une réponse rapide, ce soir ou demain au plus tard. Je vais essayer d’avoir les clés ce soir pour qu’on puisse visiter notre futur chez-nous. Je suis heureuse tu peux pas savoir. Rien qu’à l’idée de vivre ensemble, ça me rend tout chose. Je suis excitée comme une puce. Je t’aime. Viens grignoter un morceau. On va partager de toute façon je n’ai pas très faim. Je suis contente, tellement contente.
Mes paupières s’ouvrent sur les premières lueurs du jour. La tête d’Alice repose toujours sur mon torse, un bras recroquevillé tout autour, les mèches de cheveux qui débordent de partout.
Aujourd’hui, Mardi, Alice travaille de l’après-midi jusqu’au soir. Elle a toute sa matinée devant elle. Je n’ai pas cette chance. Il faut que j’embauche tôt ce matin. Je tente de me soustraire délicatement à sa présence. Elle ouvre un œil, pousse un grognement et retombe en léthargie. Je caresse son visage. Ses lèvres sourient. Elle me plaît ma petite amazone.
Devant ma tasse de café, je fais le point sur cette journée qui commence. Je dois organiser une réunion de fin d’audit avec Marion, une réunion importante puisque des premiers retours, le centre de Reims pourrait s’associer à l’opération que nous menons ici sur la Côte d’Opale et cela impliquerait de mettre sur pied une équipe locale dans l’Est de la France. En première approche, Jean ou Sarah me semblerait tout indiqué pour chapeauter cette nouvelle équipe et vu la circonstance, je pourrais même faire d’une pierre deux coups en éloignant Jean de Sarah, si d’aventure le relationnel venait à se compliquer.
Ce soir, j’ai mon troisième cours d’équitation avec Julie et après je filerai chez Marion. Alice étant du soir, elle rentrera tard, aux alentours de vingt-deux heures. A oui, j’oubliais, il faudra aussi que je quitte un peu plus tôt pour acheter de nouveaux sous-vêtements à ma petite chérie que j’ai laissée au lit et qui devra se satisfaire de sa petite culotte de la veille au moins pour rejoindre son appartement. Ça ne devrait pas être insurmontable.
Je passe rapidement sous la douche. Je me sèche et je m’habille. Un regard sur Camille dont le sourire ne faiblit pas. Un baiser virtuel à ma puce encore endormie et je quitte mon appartement.
- °° -
Arrivé au boulot, je sens que ça s'excite. Marion est en grande discussion avec Jean. Je jette un petit bonjour par la porte entre-ouverte, ce qui a pour effet de calmer les esprits déjà bien échauffés. Je regagne mon bureau, consterné par les quelques bribes de conversation que j’ai pu entendre. Je sens que la journée ne va pas être de tout repos et effectivement, cinq minutes après, Jean est dans l’encadrement de ma porte. Il est rouge de colère.
- Entre Jean. J’ai cru entendre des noms d’oiseaux en passant devant ton bureau. Assieds-toi.
Je marque un temps d’arrêt. Jean profite de ce laps de temps inoccupé pour prendre la parole.
- Pascal, ça ne peut plus durer comme ça. J’en ai marre. Je dois travailler avec deux gouines et c’est insupportable. Je ne sais pas comment tu fais mais moi je n’en peux plus.
- Gouines, c’est plutôt péjoratif et la connotation est insultante, Jean. Je préfère lesbiennes ou homosexuelles. C’est beaucoup plus respectueux. Après dans le travail quotidien je ne vois pas où est le problème. Tu as une mission que tu dois réaliser en t’appuyant sur Marion et Sarah. Jusqu’à présent le trio a bien fonctionné, je ne vois pas pourquoi ça ne continuerait pas ainsi.
- Tu ne sais peut-être pas Pascal. Mais ces deux salopes se gouinent ensembles.
- Jean, j’ai peur de ne pas avoir été bien compris. « Salopes », « gouines », je ne veux plus entendre ça dans mon bureau s’agissant de mes collaboratrices. Je suis clair ?
- Oui désolé Pascal mais ces deux putes...
- Jean tu m’arrêtes ça de suite. Tu vas retourner dans ton bureau et lorsque tu seras plus calme, plus respectueux, on pourra poursuivre cette conversation. Mais pas avant.
- C’est bon, j’ai compris. Tu les couvres.
- Sarah et Marion sont irréprochables dans leurs activités, tout comme toi. C’est tout ce qui m’importe. Le reste après, ce qui se passe dans la vie privée des uns et des autres, ce n’est pas mon problème tant que ça n’interfère pas dans le travail. Il faut savoir faire la part des choses. Côté professionnel, est-ce que tu as quelque chose à leurs reprocher ?
- Non, mais …
- Ok donc pour moi il n’y a pas lieu à faire des histoires ni même à avoir à leurs égards des propos insultants. Tu vas retourner voir Marion et t’excuser pour ce que j’ai entendu tout à l’heure. On est d’accord ?
- M’excuser ? Moi ? Mais tu plaisantes.
- Jean, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Les insultes portées envers ses collaborateurs, c’est à dire dans le cadre du travail constituent une faute sérieuse. Je t’invite à y réfléchir. Moi je ne peux pas laisser passer. Soit tu t’excuses maintenant soit je vais sur la sanction disciplinaire. Après, c’est toi qui voit.
Jean quitte mon bureau en bougonnant dans ses moustaches.
Je passe le reste de la matinée avec Marion pour affiner la présentation que je vais devoir projeter à la direction. Elle ne m’a pas soufflé mot des échanges verbaux qu’elle a eu avec Jean et je suis resté silencieux moi aussi sur le sujet. J’aime bien travailler avec Marion. On a souvent la même vision des choses et elle a un sens aigu du détail. Les réunions de travail sont souvent joviales, l’occasion de travailler dans la joie et la bonne humeur, c’est à dire de passer un bon moment et le physique de Marion ne gâche rien.
- On reprend à 14h00 ? Lui dis-je sur un ton enjoué.
- Ok, Pascal. Bon appétit et à tout à l’heure. J’appellerai Sarah pour les deux ou trois points à valider.
- Ça marche Marion. Bon appétit toi aussi.
Je quitte le site, direction mon appartement. J’ai envie de déjeuner avec Alice.
Alice a réintégré son petit chez elle. Je sonne à la porte. Elle ne se précipite jamais pour ouvrir. Je dois insister avant de voir son petit minois apparaître dans l'entrebâillement de la porte.
- Ah c’est toi ?
- Bonjour mon cœur. Tu vas bien ? J’avais envie de déjeuner avec toi avant que tu n’embauches.
- Rentre mon chéri.
- Un bibi, là ! Sur mes lèvres. La demoiselle est timide aujourd’hui ?
Nos lèvres s’effleurent et j’aime ce tout petit bisou donné avec un sourire complice, nos lèvres sèches l’une contre l’autre. J’ai horreur des bisous baveux où il faut s’essuyer la bouche juste après. Je préfère soit une bonne pelle bien roulée soit un bisou sec. Et avec Alice, dans les deux cas, je suis gâté.
- Ben tu es encore en petite culotte ?
- Je sors de la douche mon amour. J’ai pensé à nous toute la matinée. J’adore vivre avec toi. C’est bon, c’est beau, c’est un véritable petit paradis où on ne s’ennuie pas une seule seconde. J’aime quand on fait l’amour. J’aime aussi beaucoup quand on ne fait pas l’amour, juste être ensemble, dormir tous les deux, l’un contre l’autre. Trop bon.
- Et ?
- Et quoi ?
- Ben tu as une idée derrière la tête !
- Ce n’est pas drôle. Comment tu sais ?
- Je sais parce que tes yeux brillent. Ils sont magnifiques, alors tu as une idée magnifique.
- J’espère qu’elle te plaira ?
- Et c’est quoi cette idée mon amour ?
- Et bien voilà. Au troisième étage, juste au-dessus, il y a un appartement qui se libère, c’est un type quatre. On pourrait peut-être emménager ensemble ? Tu en penses quoi ?
- Hé bé ! Si je fais les comptes, on s’est trouvés et c’est merveilleux. On aura bientôt notre chez-nous même si ce n’est pas encore tout à fait une maison. Il ne restera plus que les mioches. Idée adoptée à l’unanimité.
- Cool, mon chéri. Je m’en occupe en rentrant du travail. La propriétaire veut une réponse rapide, ce soir ou demain au plus tard. Je vais essayer d’avoir les clés ce soir pour qu’on puisse visiter notre futur chez-nous. Je suis heureuse tu peux pas savoir. Rien qu’à l’idée de vivre ensemble, ça me rend tout chose. Je suis excitée comme une puce. Je t’aime. Viens grignoter un morceau. On va partager de toute façon je n’ai pas très faim. Je suis contente, tellement contente.
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