Chapitre 41
Je me réveille doucement, comme d'habitude je ne suis pas franchement alerte et j'émerge très lentement du sommeil. D'une main, je cherche Robin mais je tâtonne dans le vide...
« Oh non ! C'est vrai, je suis à la maison ! »
La conscience de la réalité fait irruption dans mon cerveau embrumé.
« Merde ! Robin n'a pas appelé hier soir ! »
Mon esprit, maintenant complètement réveillé, échafaude toutes sortes d'hypothèses.
« Il ne leur a pas parlé, il n'a pas pu, c'était trop tôt ou alors c'est foutu et il n'ose pas m'appeler... ou alors il n'a pas appelé parce qu'il était trop tard hier soir... ou alors il a appelé mais je dormais déjà (je me suis couché à neuf heures et demie tellement j'étais crevé !)... ou bien... quelle heure il est ? »
« Purée ! Dix heures trente cinq ! Si ça se trouve il a appelé ce matin ! »
Du coup, je saute de mon lit et descends en l'état dans la cuisine. Ma mère m'a laissé un mot sur la table.
Bonjour Thomas, j'espère que tu as bien dormi. Un de tes amis a appelé ce matin mais j'ai préféré te laisser dormir, il a dit qu'il te rappellerait vers midi. Je pars faire des courses. À toute à l'heure. Maman.
— Et merde !
Pour une fois je regrette vraiment d'être aussi léthargique le matin. Je relis le mot de ma mère, espérant y trouver un indice sur la teneur du message à venir... mais non, rien ! C'est totalement neutre !
J'en suis donc réduit à attendre sans pouvoir deviner quoi que ce soit.
« A moins que j'appelle... non, il vaut mieux que j'attende son coup de fil comme on avait prévu... »
...
J'entends une voiture se garer devant la maison. Par la fenêtre, je vois ma mère en sortir et ouvrir le coffre. Je descends les escaliers à toute vitesse et sors de la maison.
— Bonjour Maman ! Tu veux que je t'aide ? lui demandai-je avec une nonchalance feinte.
— Oui, je veux bien ! Tiens prends les packs d'eau, moi je vais prendre les sacs.
...
— Alors, bien dormi ? Tu dois être content de retrouver ton lit !
— Oui, j'ai super bien dormi ! Je me suis réveillé il y a moins d'une heure !
— C'est vrai que les voyages c'est fatiguant et hier soir on voyait bien que tu tenais plus debout !
— Quelqu'un m'a appelé ? Christophe peut-être ?
— Non, non pas Christophe. Je ne sais pas qui c'est et comme j'étais pressée j'ai juste dit que tu dormais mais il doit rappeler vers midi.
Je regarde la pendule de la cuisine. Il est presque onze heures et demie...
Je termine d'aider ma mère à ranger les courses et remonte dans ma chambre.
...
— Thomas, tu viens manger ?
Je regarde l'heure. Merde, il est midi et demi et Robin n'a toujours pas appelé... ça craint !
Ma sœur est chez une de ses copines aussi, nous sommes seuls ma mère et moi. Elle me raconte les dernières nouvelles du quartier, me donne des nouvelles de la famille et surtout me pose des tonnes de question sur mon séjour. Ce n'est pas de la curiosité inquisitrice, c'est juste qu'elle a envie de partager ce que j'ai pu vivre là-bas.
Je reprends un peu ce que j'ai déjà raconté en donnant plus de détail. Je m'étends sur mes progrès en allemand, sur l'invitation qui nous a été faite de retourner à Laatzen l'été prochain si on le souhaitait.
— Ou alors Maman, ce qui serait bien aussi, c'est d'inviter Andreas le garçon de mon âge à venir chez nous à Angers !
— Tu as l'air de t'être bien plu dans cette famille !
— Oui, ils sont vraiment super que ce soient les parents, Dieter et Birgit, ou les enfants et Andreas nous a emmené partout avec lui, chez ses copains, à la piscine, à son club de tir... c'est devenu un super copain !
— Et le garçon français avec qui tu étais dans la famille allemande ?
— Robin ? Lui aussi c'est quelqu'un de génial. On s'est vraiment bien entendu...
J'accuse le coup et j'essaye de ne rien laisser paraître mais ce n'est pas évident de parler avec détachement alors que j'attends le coup de fil de Robin depuis ce matin...
...
Il doit y avoir un problème ! Il est presque deux heures et il n'a toujours pas appelé. Je tourne en rond dans ma chambre, j'essaie de bouquiner mais je n'y arrive pas. J'ai la tête ailleurs et je guette fébrilement la sonnerie du téléphone car comme je n'ai pas de portable (mes parents ne veulent pas !), il appellera forcément à la maison...
Ça sonne ! J'ouvre la porte pour en être sûr. Oui, Ça sonne !
Je descends rapidement mais sans montrer trop de précipitation quand même et entre dans le salon. Ma mère a décroché.
— Justement le voilà ! Je vous le passe...
— C'est pour toi, c'est le garçon de ce matin.
— Merci M'man.
Je prends le combiné presque en tremblant et me retourne vers ma mère.
— Je monte dans ma chambre...
J'attends de m'être un peu éloigné et tout en gravissant les escaliers je lance la conversation.
— Allo, Robin ? C'est toi ?
— Salut Thomas, tu es seul ?
— Oui, c'est bon, tu peux parler dis-je en refermant la porte.
— Thomas, c'est mort ! C'est complètement mort ! Mes parents ne veulent pas entendre parler que je reste sur Angers !
— ... !!!
Les mots explosent dans ma tête ! C'est fini ! On ne se verra plus !
— Thomas ?
— Oui, je suis là. C'est juste que... oh putain merde ! Comment ça s'est passé ?
— Ben, j'suis rentré avec ma mère, tu l'as vu hier à la gare... et dans la voiture après avoir parlé un peu de l'Allemagne, j'ai essayé de voir si je pouvais tenter quelque chose mais ça pas été très concluant alors j'ai laissé tomber en me disant que de toute façon c'est avec mon père que ça allait se décider.
— Ta mère, elle en disait quoi ?
— Ben, tu sais elle comprenait un peu ma position mais elle veut pas aller contre mon père alors elle m'a dit qu'il fallait en discuter avec lui car c'est lui qui déciderait mais elle m'a pas laissée beaucoup d'espoir...
— Et alors t'en a parlé à ton père ?
— Ouai, hier soir mais il est rentré tard du boulot et j'ai attendu un peu qu'il se détende pour qu'il soit pas trop à cran...
Donc après mangé, après avoir raconté tout le séjour à Laatzen, je me suis lancé. J'ai joué le gars vachement compréhensif par rapport à la Suède pour lui, pour son boulot et que moi aussi sur le principe je trouvais ça bien mais que là c'était trop difficile pour moi, que j'étais vraiment pas prêt à partir comme ça, que je pouvais pas quitter Angers, le Lycée, mes amis, que c'était trop dur pour moi et que s'ils me laissaient passer un an, je les rejoindrai en juin après le bac de français. Je lui ai dit que je viendrai là-bas pour les vacances...
J'ai essayé de montrer que j'étais pas contre, juste que j'étais pas prêt mais que j'avais réfléchi...
— Et il a rien voulu savoir ?
— Pire que ça ! Il m'a quasiment envoyé balader en me disant que puisque j'avais seize dix-huit (1) ans, il fallait que j'arrête de me comporter comme un gamin, qu'il fallait que je grandisse dans la tête et que même s'il admettait que je sois surpris, on avait déjà parlé de cette éventualité et qu'il fallait que j'arrête avec ça car il avait plein de choses à organiser pour que ça se passe au mieux !
— Putain, quel salaud ! Oh pardon Robin, j'voulais pas dire ça !
— Si, si t'as raison ! C'est exactement ce que j'ai pensé, quel salaud qui pense qu'à sa gueule et qui en a rien à foutre de moi !!!
— Et ta mère, elle a rien dit ? Elle a du voir que c'était pas un caprice, non ?
— Non, je te dis, elle a pas dit grand-chose. Oh, elle m'a pas enfoncé comme lui mais elle m'a pas soutenu non plus !
— Alors, qu'est-ce que t'as fait ?
— Alors je me suis énervé, j'ai gueulé qu'ils avaient pas le droit de me forcer, que j'allais me barrer, que j'irai voir ma grand-mère et que je lui demanderai de me garder avec elle...
J'ai complètement pété les plombs, j'étais hystérique, je pleurais de rage et de désespoir...
Oh Tommy, c'était horrible !
— Mon pauvre Robin ! Ça devait être terrible !...
Mais tu crois que y a plus aucun espoir ? lui demandai-je avec la gorge nouée et la voix tremblotante.
— Malheureusement pour les six prochains mois au moins avec mon père, c'est la guerre ! C'est même pire ! Il m'a regardé comme si j'étais qu'un sale moucheron qui l'emmerdait en lui tournant autour et il m'a dit d'aller me calmer dans ma chambre mais qu'en ce qui le concernait la discussion était définitivement close ! C'est exactement ce qu'il a dit, DÉFINITIVEMENT CLOSE !
— C'est le pire qui pouvait arriver ! Putain, Robin, qu'est-ce qu'on va faire ?
— Je sais pas Tommy, je sais pas ! Il faut qu'on se voit au moins une dernière fois avant que je parte...
Il se met à pleurer en disant ces derniers mots et les défenses que j'avais dressées pour essayer de ne pas craquer, s'effondrent avec son premier sanglot...
(1) pour respecter la charte de slygame dans le prochain chapitre.
Je me réveille doucement, comme d'habitude je ne suis pas franchement alerte et j'émerge très lentement du sommeil. D'une main, je cherche Robin mais je tâtonne dans le vide...
« Oh non ! C'est vrai, je suis à la maison ! »
La conscience de la réalité fait irruption dans mon cerveau embrumé.
« Merde ! Robin n'a pas appelé hier soir ! »
Mon esprit, maintenant complètement réveillé, échafaude toutes sortes d'hypothèses.
« Il ne leur a pas parlé, il n'a pas pu, c'était trop tôt ou alors c'est foutu et il n'ose pas m'appeler... ou alors il n'a pas appelé parce qu'il était trop tard hier soir... ou alors il a appelé mais je dormais déjà (je me suis couché à neuf heures et demie tellement j'étais crevé !)... ou bien... quelle heure il est ? »
« Purée ! Dix heures trente cinq ! Si ça se trouve il a appelé ce matin ! »
Du coup, je saute de mon lit et descends en l'état dans la cuisine. Ma mère m'a laissé un mot sur la table.
Bonjour Thomas, j'espère que tu as bien dormi. Un de tes amis a appelé ce matin mais j'ai préféré te laisser dormir, il a dit qu'il te rappellerait vers midi. Je pars faire des courses. À toute à l'heure. Maman.
— Et merde !
Pour une fois je regrette vraiment d'être aussi léthargique le matin. Je relis le mot de ma mère, espérant y trouver un indice sur la teneur du message à venir... mais non, rien ! C'est totalement neutre !
J'en suis donc réduit à attendre sans pouvoir deviner quoi que ce soit.
« A moins que j'appelle... non, il vaut mieux que j'attende son coup de fil comme on avait prévu... »
...
J'entends une voiture se garer devant la maison. Par la fenêtre, je vois ma mère en sortir et ouvrir le coffre. Je descends les escaliers à toute vitesse et sors de la maison.
— Bonjour Maman ! Tu veux que je t'aide ? lui demandai-je avec une nonchalance feinte.
— Oui, je veux bien ! Tiens prends les packs d'eau, moi je vais prendre les sacs.
...
— Alors, bien dormi ? Tu dois être content de retrouver ton lit !
— Oui, j'ai super bien dormi ! Je me suis réveillé il y a moins d'une heure !
— C'est vrai que les voyages c'est fatiguant et hier soir on voyait bien que tu tenais plus debout !
— Quelqu'un m'a appelé ? Christophe peut-être ?
— Non, non pas Christophe. Je ne sais pas qui c'est et comme j'étais pressée j'ai juste dit que tu dormais mais il doit rappeler vers midi.
Je regarde la pendule de la cuisine. Il est presque onze heures et demie...
Je termine d'aider ma mère à ranger les courses et remonte dans ma chambre.
...
— Thomas, tu viens manger ?
Je regarde l'heure. Merde, il est midi et demi et Robin n'a toujours pas appelé... ça craint !
Ma sœur est chez une de ses copines aussi, nous sommes seuls ma mère et moi. Elle me raconte les dernières nouvelles du quartier, me donne des nouvelles de la famille et surtout me pose des tonnes de question sur mon séjour. Ce n'est pas de la curiosité inquisitrice, c'est juste qu'elle a envie de partager ce que j'ai pu vivre là-bas.
Je reprends un peu ce que j'ai déjà raconté en donnant plus de détail. Je m'étends sur mes progrès en allemand, sur l'invitation qui nous a été faite de retourner à Laatzen l'été prochain si on le souhaitait.
— Ou alors Maman, ce qui serait bien aussi, c'est d'inviter Andreas le garçon de mon âge à venir chez nous à Angers !
— Tu as l'air de t'être bien plu dans cette famille !
— Oui, ils sont vraiment super que ce soient les parents, Dieter et Birgit, ou les enfants et Andreas nous a emmené partout avec lui, chez ses copains, à la piscine, à son club de tir... c'est devenu un super copain !
— Et le garçon français avec qui tu étais dans la famille allemande ?
— Robin ? Lui aussi c'est quelqu'un de génial. On s'est vraiment bien entendu...
J'accuse le coup et j'essaye de ne rien laisser paraître mais ce n'est pas évident de parler avec détachement alors que j'attends le coup de fil de Robin depuis ce matin...
...
Il doit y avoir un problème ! Il est presque deux heures et il n'a toujours pas appelé. Je tourne en rond dans ma chambre, j'essaie de bouquiner mais je n'y arrive pas. J'ai la tête ailleurs et je guette fébrilement la sonnerie du téléphone car comme je n'ai pas de portable (mes parents ne veulent pas !), il appellera forcément à la maison...
Ça sonne ! J'ouvre la porte pour en être sûr. Oui, Ça sonne !
Je descends rapidement mais sans montrer trop de précipitation quand même et entre dans le salon. Ma mère a décroché.
— Justement le voilà ! Je vous le passe...
— C'est pour toi, c'est le garçon de ce matin.
— Merci M'man.
Je prends le combiné presque en tremblant et me retourne vers ma mère.
— Je monte dans ma chambre...
J'attends de m'être un peu éloigné et tout en gravissant les escaliers je lance la conversation.
— Allo, Robin ? C'est toi ?
— Salut Thomas, tu es seul ?
— Oui, c'est bon, tu peux parler dis-je en refermant la porte.
— Thomas, c'est mort ! C'est complètement mort ! Mes parents ne veulent pas entendre parler que je reste sur Angers !
— ... !!!
Les mots explosent dans ma tête ! C'est fini ! On ne se verra plus !
— Thomas ?
— Oui, je suis là. C'est juste que... oh putain merde ! Comment ça s'est passé ?
— Ben, j'suis rentré avec ma mère, tu l'as vu hier à la gare... et dans la voiture après avoir parlé un peu de l'Allemagne, j'ai essayé de voir si je pouvais tenter quelque chose mais ça pas été très concluant alors j'ai laissé tomber en me disant que de toute façon c'est avec mon père que ça allait se décider.
— Ta mère, elle en disait quoi ?
— Ben, tu sais elle comprenait un peu ma position mais elle veut pas aller contre mon père alors elle m'a dit qu'il fallait en discuter avec lui car c'est lui qui déciderait mais elle m'a pas laissée beaucoup d'espoir...
— Et alors t'en a parlé à ton père ?
— Ouai, hier soir mais il est rentré tard du boulot et j'ai attendu un peu qu'il se détende pour qu'il soit pas trop à cran...
Donc après mangé, après avoir raconté tout le séjour à Laatzen, je me suis lancé. J'ai joué le gars vachement compréhensif par rapport à la Suède pour lui, pour son boulot et que moi aussi sur le principe je trouvais ça bien mais que là c'était trop difficile pour moi, que j'étais vraiment pas prêt à partir comme ça, que je pouvais pas quitter Angers, le Lycée, mes amis, que c'était trop dur pour moi et que s'ils me laissaient passer un an, je les rejoindrai en juin après le bac de français. Je lui ai dit que je viendrai là-bas pour les vacances...
J'ai essayé de montrer que j'étais pas contre, juste que j'étais pas prêt mais que j'avais réfléchi...
— Et il a rien voulu savoir ?
— Pire que ça ! Il m'a quasiment envoyé balader en me disant que puisque j'avais seize dix-huit (1) ans, il fallait que j'arrête de me comporter comme un gamin, qu'il fallait que je grandisse dans la tête et que même s'il admettait que je sois surpris, on avait déjà parlé de cette éventualité et qu'il fallait que j'arrête avec ça car il avait plein de choses à organiser pour que ça se passe au mieux !
— Putain, quel salaud ! Oh pardon Robin, j'voulais pas dire ça !
— Si, si t'as raison ! C'est exactement ce que j'ai pensé, quel salaud qui pense qu'à sa gueule et qui en a rien à foutre de moi !!!
— Et ta mère, elle a rien dit ? Elle a du voir que c'était pas un caprice, non ?
— Non, je te dis, elle a pas dit grand-chose. Oh, elle m'a pas enfoncé comme lui mais elle m'a pas soutenu non plus !
— Alors, qu'est-ce que t'as fait ?
— Alors je me suis énervé, j'ai gueulé qu'ils avaient pas le droit de me forcer, que j'allais me barrer, que j'irai voir ma grand-mère et que je lui demanderai de me garder avec elle...
J'ai complètement pété les plombs, j'étais hystérique, je pleurais de rage et de désespoir...
Oh Tommy, c'était horrible !
— Mon pauvre Robin ! Ça devait être terrible !...
Mais tu crois que y a plus aucun espoir ? lui demandai-je avec la gorge nouée et la voix tremblotante.
— Malheureusement pour les six prochains mois au moins avec mon père, c'est la guerre ! C'est même pire ! Il m'a regardé comme si j'étais qu'un sale moucheron qui l'emmerdait en lui tournant autour et il m'a dit d'aller me calmer dans ma chambre mais qu'en ce qui le concernait la discussion était définitivement close ! C'est exactement ce qu'il a dit, DÉFINITIVEMENT CLOSE !
— C'est le pire qui pouvait arriver ! Putain, Robin, qu'est-ce qu'on va faire ?
— Je sais pas Tommy, je sais pas ! Il faut qu'on se voit au moins une dernière fois avant que je parte...
Il se met à pleurer en disant ces derniers mots et les défenses que j'avais dressées pour essayer de ne pas craquer, s'effondrent avec son premier sanglot...
(1) pour respecter la charte de slygame dans le prochain chapitre.