04-05-2025, 01:40 AM
CHAPITRE 3
Gorgidas éteignit son poste de télévision puis quitta le bureau qu’il occupait au trente-huitième et dernier étage de l’une des dernières tours de la ville encore intact. Une grande pièce spacieuse et lumineuse pourvue d’un vaste bureau et d’un salon de cuir. Il se dirigea vers l’ascenseur et appuya sur le bouton d’appel. Curieusement, dans un monde à ce point tombé ans la déchéance, la porte s’ouvrit sans un bruit. L’homme entra dans la cabine entièrement métallique. Aucune touche n’indiquait de numéro d’étage.
— Moins dix et demi, dit-il.
La porte de la cabine se referma en coulissant et l’engin entama sa descente vers les profondeurs du gratte-ciel. Distraitement il repensa à l’émission qu’il venait de voir. Ce petit parasite de Gustave se débrouillait plutôt bien. Il savait haranguer la foule et pousser les humains vers leurs plus vils penchants. Et il devait admettre que certaines scènes qu’il venait de voir ne l’avait pas laissé indifférent. Gorgidas se ressaisit. L’heure n’était pas à ces amusements ; le temps pressait. S’il voulait mener son plan à bien, il allait devoir jouer serré.
Lorsque l’ascendeur s’immobilisa à l’étage moins dix et demi, il ne ressenti qu’une légère modification de pression. La porte s’ouvrit silencieusement et ses pieds rencontrèrent un sol en béton brut. Le couloir dans lequel il se trouvait était sombre, seulement éclairé par quelques appliques phosphorescentes disposées ça et là, sans réel plan d’agencement. Mais il savait où aller. Il avait tant de fois fait le chemin qu’il aurait tout aussi bien pu le faire les yeux fermés. Il tourna deux fois sur sa droite, faisant attention de ne pas salir son costume sombre contre les murs de béton poussiéreux et arriva finalement devant une porte gardée par deux homme en armure de cuir. Leurs protections ne cachaient que peu de chose de leur anatomie. Gorgidas s’était inspiré des tenues des gladiateurs romains pour les concevoir. Leur usage visait plutôt à terrifier l’adversaire car les hommes qui les portaient possédaient la carrure et la musculature des combattants antiques ainsi que leur agilité et leur férocité. Elle n’avait ni plastron intégral, ni dossière, mais une simple plaque de cuir reliée à la spalière qui protégeait leur épaule droite, maintenue par une simple sangle qui leur ceignait le buste, passant sous leur aisselle gauche et fermée par une large bouche de métal.
Il avait bien connu cette époque où le corps de l’homme vrai était vénéré, où hédonisme voulait vraiment dire quelque chose. La sexualité entre homme ne revêtait pas les mêmes tabous et il ne se gênait pas pour prendre tout ce qu’il désirait.
Dès qu’ils le virent, les deux guerriers se mirent au garde à vous, bombant leurs pectoraux musclés. Le regard de Gorgidas glissa sur leur ventre où saillait des abdominaux puissants puis s’arrêta sur le simple subligaculum de lin qui cachait leur virilité, pareil à celui des combattants antiques. S’il en avait eu le temps…
— Repos, dit Gorgidas aux deux hommes qui se détendirent. Comment va le prisonnier aujourd’hui.
— Comme d’habitude, maître, dit le plus âgé des deux.
Il paraissait avoir la quarantaine et ses yeux bleus ressortaient vivement sur sa peau matte aux traits coupés à la serpe. Gorgidas se souvenait encore de son intégration dans son armée, dans son Bataillon Sacré, il y avait plus de dix ans de cela…
Les choses avaient été compliquées. L’homme lui avait été présenté sous le nom de Lucas lors d’une soirée de charité à laquelle il avait participé, invité par l’un des cabinets d’avocats dont il louait les services. Il avait tout de suite su qu’il le voulait dans sa garde personnel. Il se tenait un peu à l’écart, apparemment peu à l’aise dans ce type d’évènement, une femme magnifique à son bras.
Gorgidas était allé à sa rencontre et sous prétexte que lui aussi n’aimait que peu ce genre d’évènements avait engagé la conversation.
Lucas faisait presque la même taille que lui et possédait une carrure de lutteur compressé dans un costume sombre de banquier. Dans la trentaine, il avait l’air sûr de lui et de sa virilité. Ses cheveux étaient courts et noir tout comme sa barbe soigneusement entretenue ; mais ce qui avait le plus marqué Gorgidas, c’était assurément le bleu turquoise de ses yeux. Sa poignée de main était ferme et ses doigts longs. Il en avait alors été sûr. Cet homme serait à lui.
Gorgidas savait s’y prendre. En plus de deux mille ans d’expérience, il en avait dompté des plus coriaces. En lui, il avait senti renaitre l’instinct du chasseur, du prédateur. Il l’avait amadoué, se jouant de lui par de savantes ruses, parlant tantôt d’égal à égal puis se laissant gentiment dominer. L’autre prenait confiance, s’enhardissait et bientôt leur dialogue était devenu bon enfant et les plaisanteries avaient commencé à fuser. Quand la femme de Lucas les avait laissés « entre hommes », il s’était empressé de servir un verre à son nouvel ami ; en profitant pour y glisser discrètement une drogue de sa composition. Les deux hommes avaient porté un toast puis l’effet ne s’était guère fait attendre. Le rythme cardiaque de Lucas s’était accéléré et son sexe avait commencé à durcir dans son pantalon, laissant entrevoir une bosse en formation entre ses cuisses. Gêné, il s’était excusé auprès de son compagnon pour se rendre aux toilettes. Gorgidas l’avait regardé de ses yeux calculateurs partir tout en sirotant sa propre boisson, attendant quelques instants avant de le suivre. Puis, à son tour, il était entré dans le local pour trouver Lucas, appuyé les mains de part et d’autre du lavabo, en sueur. Gorgidas s’était alors montré inquiet, lui demandant s’il allait bien, se renseignant sur son état. Mais devant son incapacité à répondre, il en avait conclu que le moment était venu. Il avait verrouillé la porte derrière lui avant de venir se placer juste derrière sa future victime. Il l’avait aidé à retirer se veste noire puis, passant ses mains devant lui, il avait entrepris de défaire sa chemise. Lucas s’était montré surpris mais il l’avait rassuré, cajolé, lui assurant qu’il irait mieux s’il prenait un peu l’air. Ses mains s’étaient alors mises à parcourir le torse musclé dont les poils tondus courts râpaient ses mains calleuses. Progressivement, il les avait remontées de ses abdominaux saillants vers ses pectoraux, lui arrachant un gémissement quand il lui avait douloureusement pincé ses tétons sensibles. Lucas haletait, totalement perdu, le regard empli d’angoisse face à ce qui lui arrivait, incapable de comprendre pourquoi son corps refusait de lui obéir. Jamais il n’avait eu de tels rapports avec un homme. Dans sa prime jeunesse il y avait bien eu quelques attouchements avec des garçons de son âge, mais rien de plus. Rapidement, Gorgidas avait ouvert sa chemise pour plaqué son propre torse musclé et couvert de poils sombres contre son dos nu. Puis d’une main, il lui avait pris le menton pour lui faire pivoter le visage avant de l’embrasser profondément. Les yeux de sa victime, Lucas, s’étaient écarquillés mais il semblait incapable de se débattre et tout en faisant rouler sa langue dans sa bouche, il avait entrepris de lui déboucler sa ceinture qu’il avait retiré des passants de son pantalon d’un coup sec. Alors il l’avait brutalement repoussé en avant, plaquant durement son torse sur le plan de bois à côté du lavabo avant de lui tordre les bras dans le dos et de lui liés les mains avec la solide lanière de cuir. Les choses s’étaient ensuite précipitées. Le pantalon de Lucas avait glissé le long de ses cuisses, jusqu’à ses chevilles, puis Gorgidas s’était emparé de l’élastique de son boxer de coton blanc pour le lui baisser aux genoux. A son tour, il avait ouvert le sien et sorti un chibre bandé, épais et long. Il avait craché dans sa main et enduit son membre de salive avant de le faire glisser entre les fesses musculeuses et velus de son futur amant jusqu’à ce qu’il butte contre l’entrée de son fondement. Le prenant par les cheveux, il lui avait tiré la tête en arrière pour qu’il puisse se voir dans le miroir, juste devant lui. Lucas respirait fort, ses narines étaient dilatées et ses yeux n’exprimaient plus que terreur. « Regarde comme tu es beau » lui avait alors dit Gorgidas, dressé derrière lui, puissant et fier. Puis il avait entrepris de le pénétrer, lentement mais fermement. Sa bouche s’était grande ouverte, mais aucun cri n’en était sorti. Des larmes s’écoulaient de ses yeux fascinés malgré eux, avant de couler sur ses joues rouges d’excitation. Gorgidas avait savouré son triomphe. Sa drogue remplissait son office, rendant son amant docile, mais le laissant conscient de ses actes ; l’empêchant d’alerter toute la populace tout en le gardant éveillé. Son fondement vierge était serré, délicieux, tel qu’il les aimait. Malgré l’urgence, il avait pris son temps pour s’y enfoncer pleinement, ses yeux rivés dans ceux du reflet de Lucas dans le miroir et lorsqu’il avait sentit ses bourses entrer en contact de la peau de sa victime, il l’avait flatté, félicité pour son courage et sans quitter son regard, il avait entamé un puissant va et vient dans le fondement délicieusement serré et chaud. Lucas avait courageusement enduré l’assaut, serrant les dents à chaque nouveau coup de buttoir. Il avait vite compris que rien ne pourrait le sauver et Gorgidas avait même lu de la défiance dans son regard. Il l’avait alors saisi par les hanches et, ses deux mains solidement accrochées, avait commencé à le pilonner. Il voulait lui faire perdre de sa superbe, le soumettre totalement. L’autre avait résisté plusieurs minutes, le fixant d’un œil mauvais à travers le miroir, mais devant l’acharnement de son pair, il avait fini par plier, s’effondrant complètement sur la planche de bois. Pour Gorgidas, l’excitation de voir ce corps musclé complètement soumis avait été si forte, ce dos lisse et glabre secoué dans tous les sens par ses va-et-vient incessants, qu’il n’avait put se retenir et percutant une dernière fois les fesses qu’il fourrageait, il s’y était abondamment libéré. Sans quitter son fourreau, il s’était allongé sur son dos, repérant un petit tatouage au creux de son omoplate droite, un minuscule dragon bleu, aussi fiers que l’avait été son propriétaire. Il y avait déposé un doux baisé tout en caressant ses flancs, lui arrachant un frisson. Il était très sensible et Gorgidas aimait cela. Il l’avait lentement caressé et avant de le quitté, il lui avait remis sa carte, lui ordonnant presque de venir le voir. Ils venaient tous… ils venaient toujours. Il s’était retiré, admirant une dernière fois le corps nu avachi à côté du lavabo et s’en était allé rejoindre la soirée. Il avait bien vu que sa proie était encore en semi érection et le pubis englué de sperme... il l'avait fait jouir, sans avoir touché son sexe. Plusieurs fois il l’avait rencontré au cours de cette même soirée et à chaque fois Lucas avait baissé les yeux devant lui, s’éloignant aussi vite qu’il le pouvait, à son grand amusement.
Gorgidas s’extirpa de ses souvenirs. Le Lucas qu’il avait devant lui n’était plus le même. Il avait conservé sa force, sa puissance et sa beauté virile que son armure de cuir mettait en valeur mais il lui était également totalement soumis. Il avait du suivre le cheminement de ses pensées car le rouge lui était monté aux joues et dans son subligaculum de lin, une bosse enflait. S’il en avait eu le temps…
…mais il ne l’avait pas. Une tâche d’importance l’attendait. Voilà des centaines d’années qu’il murissait son plan et il avait maintenant l’opportunité de le réaliser. De venger ses hommes morts au combat… Une brusque montée de colère s’empara de lui. Il fallait qu’ils payent tous ! Jusqu’au dernier !
Il regarda une nouvelle fois Lucas dans les yeux et se repris. Sa colère ne lui servirait à rien. Il devait poursuivre son plan et le mener à son terme… enfin.
— Le colis que nous attendions est arrivé, Capitaine, lui dit-il. Allez le chercher et amenez-le-moi ; je serai à l’intérieur.
— A vos ordres répondit l’autre, tout s’éloignant dans le couloir.
L’autre garde le regardait fixement. Toujours au garde-à-vous, il avait conservé ses yeux rieurs. Théo était le compagnon de Lucas depuis cinq ans. Gorgidas en avait décidé ainsi ; et lorsqu’il parlait de compagnon, cela revêtait tous les aspects du terme. Il l’avait choisi pour lui tout spécialement et ne s’était pas trompé. Libre de corps et d’esprit, le jeune homme d’une bonne vingtaine d’année prenait son plaisir là où il le trouvait ; il avait été éduqué pour cela. Plus d’une fois, il les avait surpris entrain de s’adonner à l’amour entre homme et bien que Théo demeurât passif, il menait clairement la danse, poussant Lucas à des pratiques dont il n’avait même pas la connaissance.
Il passa à côté de lui et ouvrit la lourde porte de fer qui fermait la pièce et s’y introduisit. L’intérieur était sombre, juste éclairé par quatre flambeaux posés à chaque coin de la cellule, créant l’ambiance angoissante qu’il avait voulu. La salle était vide et au centre se tenait un homme. Il devait avoir la cinquantaine mais ses muscles très développée témoignaient d’un entrainement intensif. Son corps presque nu était recouvert d’une toison dense et rase, aussi sombre que ses cheveux noirs coupés courts.
Ses poignets étaient liés l’un à l’autre par une corde de gros calibre solidement attachée au plafond et ses chevilles maintenues écartées par la planche de bois épaisse à laquelle elles étaient solidement attachées. Il se tenait suspendu par les poignets, la tête penchée en avant, les pieds au sol et les genoux fléchis, apparemment inconscient ou endormi. Des zébrures de fouet marbraient son dos, mais bien qu’il en ait souffert, elle n’était que peu profonde et disparaitraient avec le temps. Il était propre et sec, seulement vêtu d’un boxer rouge qui moulait ses fesses musclées. Deux pinces à tétons reliées par une courte chaîne d’argent mordaient solidement sa chair fragile. Ses hommes avaient fait du bon travail, il allait pouvoir reprendre l’interrogatoire. Il s’approcha doucement de son prisonnier et vint se mettre face à lui. L’homme releva la tête, lui lançant un regard mauvais. Gorgidas s’empara de la chaîne et tira un coup sec. L’homme sera les dents, grognant sous la douleur ; mais ne le quitta pas du regard.
— Je vous ai laissé du repos pour que vous puissiez me revenir en forme, commença Gorgidas. Mais il est temps de reprendre maintenant, Monsieur Anderson. Mais je pense pouvoir t’appeler Anthony, maintenant que nous nous connaissons bien...
Il laissa passer un moment puis sans prévenir frappa durement la joue de l’homme du plat de sa main.
... Où est-il ?! reprit-il. Où est le dernier Archange. Où est celui qui se fait appeler le Dernier des Anges Libres ?!
Le Dernier des Anges Libres
De nos jours,
Gorgidas éteignit son poste de télévision puis quitta le bureau qu’il occupait au trente-huitième et dernier étage de l’une des dernières tours de la ville encore intact. Une grande pièce spacieuse et lumineuse pourvue d’un vaste bureau et d’un salon de cuir. Il se dirigea vers l’ascenseur et appuya sur le bouton d’appel. Curieusement, dans un monde à ce point tombé ans la déchéance, la porte s’ouvrit sans un bruit. L’homme entra dans la cabine entièrement métallique. Aucune touche n’indiquait de numéro d’étage.
— Moins dix et demi, dit-il.
La porte de la cabine se referma en coulissant et l’engin entama sa descente vers les profondeurs du gratte-ciel. Distraitement il repensa à l’émission qu’il venait de voir. Ce petit parasite de Gustave se débrouillait plutôt bien. Il savait haranguer la foule et pousser les humains vers leurs plus vils penchants. Et il devait admettre que certaines scènes qu’il venait de voir ne l’avait pas laissé indifférent. Gorgidas se ressaisit. L’heure n’était pas à ces amusements ; le temps pressait. S’il voulait mener son plan à bien, il allait devoir jouer serré.
Lorsque l’ascendeur s’immobilisa à l’étage moins dix et demi, il ne ressenti qu’une légère modification de pression. La porte s’ouvrit silencieusement et ses pieds rencontrèrent un sol en béton brut. Le couloir dans lequel il se trouvait était sombre, seulement éclairé par quelques appliques phosphorescentes disposées ça et là, sans réel plan d’agencement. Mais il savait où aller. Il avait tant de fois fait le chemin qu’il aurait tout aussi bien pu le faire les yeux fermés. Il tourna deux fois sur sa droite, faisant attention de ne pas salir son costume sombre contre les murs de béton poussiéreux et arriva finalement devant une porte gardée par deux homme en armure de cuir. Leurs protections ne cachaient que peu de chose de leur anatomie. Gorgidas s’était inspiré des tenues des gladiateurs romains pour les concevoir. Leur usage visait plutôt à terrifier l’adversaire car les hommes qui les portaient possédaient la carrure et la musculature des combattants antiques ainsi que leur agilité et leur férocité. Elle n’avait ni plastron intégral, ni dossière, mais une simple plaque de cuir reliée à la spalière qui protégeait leur épaule droite, maintenue par une simple sangle qui leur ceignait le buste, passant sous leur aisselle gauche et fermée par une large bouche de métal.
Il avait bien connu cette époque où le corps de l’homme vrai était vénéré, où hédonisme voulait vraiment dire quelque chose. La sexualité entre homme ne revêtait pas les mêmes tabous et il ne se gênait pas pour prendre tout ce qu’il désirait.
Dès qu’ils le virent, les deux guerriers se mirent au garde à vous, bombant leurs pectoraux musclés. Le regard de Gorgidas glissa sur leur ventre où saillait des abdominaux puissants puis s’arrêta sur le simple subligaculum de lin qui cachait leur virilité, pareil à celui des combattants antiques. S’il en avait eu le temps…
— Repos, dit Gorgidas aux deux hommes qui se détendirent. Comment va le prisonnier aujourd’hui.
— Comme d’habitude, maître, dit le plus âgé des deux.
Il paraissait avoir la quarantaine et ses yeux bleus ressortaient vivement sur sa peau matte aux traits coupés à la serpe. Gorgidas se souvenait encore de son intégration dans son armée, dans son Bataillon Sacré, il y avait plus de dix ans de cela…
Les choses avaient été compliquées. L’homme lui avait été présenté sous le nom de Lucas lors d’une soirée de charité à laquelle il avait participé, invité par l’un des cabinets d’avocats dont il louait les services. Il avait tout de suite su qu’il le voulait dans sa garde personnel. Il se tenait un peu à l’écart, apparemment peu à l’aise dans ce type d’évènement, une femme magnifique à son bras.
Gorgidas était allé à sa rencontre et sous prétexte que lui aussi n’aimait que peu ce genre d’évènements avait engagé la conversation.
Lucas faisait presque la même taille que lui et possédait une carrure de lutteur compressé dans un costume sombre de banquier. Dans la trentaine, il avait l’air sûr de lui et de sa virilité. Ses cheveux étaient courts et noir tout comme sa barbe soigneusement entretenue ; mais ce qui avait le plus marqué Gorgidas, c’était assurément le bleu turquoise de ses yeux. Sa poignée de main était ferme et ses doigts longs. Il en avait alors été sûr. Cet homme serait à lui.
Gorgidas savait s’y prendre. En plus de deux mille ans d’expérience, il en avait dompté des plus coriaces. En lui, il avait senti renaitre l’instinct du chasseur, du prédateur. Il l’avait amadoué, se jouant de lui par de savantes ruses, parlant tantôt d’égal à égal puis se laissant gentiment dominer. L’autre prenait confiance, s’enhardissait et bientôt leur dialogue était devenu bon enfant et les plaisanteries avaient commencé à fuser. Quand la femme de Lucas les avait laissés « entre hommes », il s’était empressé de servir un verre à son nouvel ami ; en profitant pour y glisser discrètement une drogue de sa composition. Les deux hommes avaient porté un toast puis l’effet ne s’était guère fait attendre. Le rythme cardiaque de Lucas s’était accéléré et son sexe avait commencé à durcir dans son pantalon, laissant entrevoir une bosse en formation entre ses cuisses. Gêné, il s’était excusé auprès de son compagnon pour se rendre aux toilettes. Gorgidas l’avait regardé de ses yeux calculateurs partir tout en sirotant sa propre boisson, attendant quelques instants avant de le suivre. Puis, à son tour, il était entré dans le local pour trouver Lucas, appuyé les mains de part et d’autre du lavabo, en sueur. Gorgidas s’était alors montré inquiet, lui demandant s’il allait bien, se renseignant sur son état. Mais devant son incapacité à répondre, il en avait conclu que le moment était venu. Il avait verrouillé la porte derrière lui avant de venir se placer juste derrière sa future victime. Il l’avait aidé à retirer se veste noire puis, passant ses mains devant lui, il avait entrepris de défaire sa chemise. Lucas s’était montré surpris mais il l’avait rassuré, cajolé, lui assurant qu’il irait mieux s’il prenait un peu l’air. Ses mains s’étaient alors mises à parcourir le torse musclé dont les poils tondus courts râpaient ses mains calleuses. Progressivement, il les avait remontées de ses abdominaux saillants vers ses pectoraux, lui arrachant un gémissement quand il lui avait douloureusement pincé ses tétons sensibles. Lucas haletait, totalement perdu, le regard empli d’angoisse face à ce qui lui arrivait, incapable de comprendre pourquoi son corps refusait de lui obéir. Jamais il n’avait eu de tels rapports avec un homme. Dans sa prime jeunesse il y avait bien eu quelques attouchements avec des garçons de son âge, mais rien de plus. Rapidement, Gorgidas avait ouvert sa chemise pour plaqué son propre torse musclé et couvert de poils sombres contre son dos nu. Puis d’une main, il lui avait pris le menton pour lui faire pivoter le visage avant de l’embrasser profondément. Les yeux de sa victime, Lucas, s’étaient écarquillés mais il semblait incapable de se débattre et tout en faisant rouler sa langue dans sa bouche, il avait entrepris de lui déboucler sa ceinture qu’il avait retiré des passants de son pantalon d’un coup sec. Alors il l’avait brutalement repoussé en avant, plaquant durement son torse sur le plan de bois à côté du lavabo avant de lui tordre les bras dans le dos et de lui liés les mains avec la solide lanière de cuir. Les choses s’étaient ensuite précipitées. Le pantalon de Lucas avait glissé le long de ses cuisses, jusqu’à ses chevilles, puis Gorgidas s’était emparé de l’élastique de son boxer de coton blanc pour le lui baisser aux genoux. A son tour, il avait ouvert le sien et sorti un chibre bandé, épais et long. Il avait craché dans sa main et enduit son membre de salive avant de le faire glisser entre les fesses musculeuses et velus de son futur amant jusqu’à ce qu’il butte contre l’entrée de son fondement. Le prenant par les cheveux, il lui avait tiré la tête en arrière pour qu’il puisse se voir dans le miroir, juste devant lui. Lucas respirait fort, ses narines étaient dilatées et ses yeux n’exprimaient plus que terreur. « Regarde comme tu es beau » lui avait alors dit Gorgidas, dressé derrière lui, puissant et fier. Puis il avait entrepris de le pénétrer, lentement mais fermement. Sa bouche s’était grande ouverte, mais aucun cri n’en était sorti. Des larmes s’écoulaient de ses yeux fascinés malgré eux, avant de couler sur ses joues rouges d’excitation. Gorgidas avait savouré son triomphe. Sa drogue remplissait son office, rendant son amant docile, mais le laissant conscient de ses actes ; l’empêchant d’alerter toute la populace tout en le gardant éveillé. Son fondement vierge était serré, délicieux, tel qu’il les aimait. Malgré l’urgence, il avait pris son temps pour s’y enfoncer pleinement, ses yeux rivés dans ceux du reflet de Lucas dans le miroir et lorsqu’il avait sentit ses bourses entrer en contact de la peau de sa victime, il l’avait flatté, félicité pour son courage et sans quitter son regard, il avait entamé un puissant va et vient dans le fondement délicieusement serré et chaud. Lucas avait courageusement enduré l’assaut, serrant les dents à chaque nouveau coup de buttoir. Il avait vite compris que rien ne pourrait le sauver et Gorgidas avait même lu de la défiance dans son regard. Il l’avait alors saisi par les hanches et, ses deux mains solidement accrochées, avait commencé à le pilonner. Il voulait lui faire perdre de sa superbe, le soumettre totalement. L’autre avait résisté plusieurs minutes, le fixant d’un œil mauvais à travers le miroir, mais devant l’acharnement de son pair, il avait fini par plier, s’effondrant complètement sur la planche de bois. Pour Gorgidas, l’excitation de voir ce corps musclé complètement soumis avait été si forte, ce dos lisse et glabre secoué dans tous les sens par ses va-et-vient incessants, qu’il n’avait put se retenir et percutant une dernière fois les fesses qu’il fourrageait, il s’y était abondamment libéré. Sans quitter son fourreau, il s’était allongé sur son dos, repérant un petit tatouage au creux de son omoplate droite, un minuscule dragon bleu, aussi fiers que l’avait été son propriétaire. Il y avait déposé un doux baisé tout en caressant ses flancs, lui arrachant un frisson. Il était très sensible et Gorgidas aimait cela. Il l’avait lentement caressé et avant de le quitté, il lui avait remis sa carte, lui ordonnant presque de venir le voir. Ils venaient tous… ils venaient toujours. Il s’était retiré, admirant une dernière fois le corps nu avachi à côté du lavabo et s’en était allé rejoindre la soirée. Il avait bien vu que sa proie était encore en semi érection et le pubis englué de sperme... il l'avait fait jouir, sans avoir touché son sexe. Plusieurs fois il l’avait rencontré au cours de cette même soirée et à chaque fois Lucas avait baissé les yeux devant lui, s’éloignant aussi vite qu’il le pouvait, à son grand amusement.
Gorgidas s’extirpa de ses souvenirs. Le Lucas qu’il avait devant lui n’était plus le même. Il avait conservé sa force, sa puissance et sa beauté virile que son armure de cuir mettait en valeur mais il lui était également totalement soumis. Il avait du suivre le cheminement de ses pensées car le rouge lui était monté aux joues et dans son subligaculum de lin, une bosse enflait. S’il en avait eu le temps…
…mais il ne l’avait pas. Une tâche d’importance l’attendait. Voilà des centaines d’années qu’il murissait son plan et il avait maintenant l’opportunité de le réaliser. De venger ses hommes morts au combat… Une brusque montée de colère s’empara de lui. Il fallait qu’ils payent tous ! Jusqu’au dernier !
Il regarda une nouvelle fois Lucas dans les yeux et se repris. Sa colère ne lui servirait à rien. Il devait poursuivre son plan et le mener à son terme… enfin.
— Le colis que nous attendions est arrivé, Capitaine, lui dit-il. Allez le chercher et amenez-le-moi ; je serai à l’intérieur.
— A vos ordres répondit l’autre, tout s’éloignant dans le couloir.
L’autre garde le regardait fixement. Toujours au garde-à-vous, il avait conservé ses yeux rieurs. Théo était le compagnon de Lucas depuis cinq ans. Gorgidas en avait décidé ainsi ; et lorsqu’il parlait de compagnon, cela revêtait tous les aspects du terme. Il l’avait choisi pour lui tout spécialement et ne s’était pas trompé. Libre de corps et d’esprit, le jeune homme d’une bonne vingtaine d’année prenait son plaisir là où il le trouvait ; il avait été éduqué pour cela. Plus d’une fois, il les avait surpris entrain de s’adonner à l’amour entre homme et bien que Théo demeurât passif, il menait clairement la danse, poussant Lucas à des pratiques dont il n’avait même pas la connaissance.
Il passa à côté de lui et ouvrit la lourde porte de fer qui fermait la pièce et s’y introduisit. L’intérieur était sombre, juste éclairé par quatre flambeaux posés à chaque coin de la cellule, créant l’ambiance angoissante qu’il avait voulu. La salle était vide et au centre se tenait un homme. Il devait avoir la cinquantaine mais ses muscles très développée témoignaient d’un entrainement intensif. Son corps presque nu était recouvert d’une toison dense et rase, aussi sombre que ses cheveux noirs coupés courts.
Ses poignets étaient liés l’un à l’autre par une corde de gros calibre solidement attachée au plafond et ses chevilles maintenues écartées par la planche de bois épaisse à laquelle elles étaient solidement attachées. Il se tenait suspendu par les poignets, la tête penchée en avant, les pieds au sol et les genoux fléchis, apparemment inconscient ou endormi. Des zébrures de fouet marbraient son dos, mais bien qu’il en ait souffert, elle n’était que peu profonde et disparaitraient avec le temps. Il était propre et sec, seulement vêtu d’un boxer rouge qui moulait ses fesses musclées. Deux pinces à tétons reliées par une courte chaîne d’argent mordaient solidement sa chair fragile. Ses hommes avaient fait du bon travail, il allait pouvoir reprendre l’interrogatoire. Il s’approcha doucement de son prisonnier et vint se mettre face à lui. L’homme releva la tête, lui lançant un regard mauvais. Gorgidas s’empara de la chaîne et tira un coup sec. L’homme sera les dents, grognant sous la douleur ; mais ne le quitta pas du regard.
— Je vous ai laissé du repos pour que vous puissiez me revenir en forme, commença Gorgidas. Mais il est temps de reprendre maintenant, Monsieur Anderson. Mais je pense pouvoir t’appeler Anthony, maintenant que nous nous connaissons bien...
Il laissa passer un moment puis sans prévenir frappa durement la joue de l’homme du plat de sa main.
... Où est-il ?! reprit-il. Où est le dernier Archange. Où est celui qui se fait appeler le Dernier des Anges Libres ?!
Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) (slygame.fr)
à chacun son histoire bis (mais ici ce sont des anciennes (g@y-tous styles) ) (slygame.fr)
La "hot" du père Noël ! (GAY-ADO-OS) (slygame.fr)
Piscine...et plaisir aqueux (OS-minet-gay) (slygame.fr)
-La tête dans les étoiles (aquatique)-(fanfiction - gay - humour) (slygame.fr)
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