24-04-2025, 12:48 PM
Chapitre 31
Alertés par nos pleurs, Birgit vient nous rejoindre à l'étage.
— Was ist los ?... (Que se passe-t-il ?)
... Jungen was passiert ? (Les garçons, qu'est ce qu'il se passe ?)
Réalisant qu'elle est à coté de nous, Robin lui explique entre deux reniflements que dès son retour à Angers, il va devoir déménager. Son père travaille chez Scania, une entreprise suédoise, qu'il est muté pour deux ans en Suède à Göteborg et que toute la famille part s'installer là-bas...
— Ach meine armen Jungen ! So ein Unglück!... " (Oh mes pauvres garçons ! Quel malheur !)
A leur tour, Dieter et Andreas nous rejoignent dans la chambre et sont mis au courant de la situation...
La consternation règne dans la pièce. Les Kirchman nous regardent désolés, pleins de compassion et tentent de nous consoler mais tout le monde est sous le choc et nous sommes peu réceptifs, centrés sur notre malheur et sur notre rêve qui se brise...
— Lassen sie einmal ruhig, sie haben nötig ein Moment allein zu bleiben. " (Laissons les tranquilles. Ils ont besoin d'être seuls un moment.) dit-elle en s'adressant à son mari et à son fils.
Ils quittent alors la pièce, ferment doucement la porte, nous laissant seuls à notre désespoir...
...
Robin est prostré sur son lit, la tête basse, les yeux rougis par les larmes versées. Je suis allongé sur le mien, les yeux perdus sur le plafond, hébété. J'ai comme un disque qui répète inlassablement dans ma tête.
« Non, ce n'est pas possible ! Non, ce n'est pas possible ! Non ! Non ! Non, ce n'est pas possible !... »
Robin vient me rejoindre sur le lit et nous nous enlaçons. Nous ne nous parlons pas. J'en suis incapable et Robin est dans le même état. Nous demeurons ainsi, nos corps ne faisant plus qu'un, immobiles et muets désireux de nier cette terrible nouvelle et conscients dans le même temps que notre rêve se brise à tout jamais...
...
Toc toc toc.
— Thomas, Robin, wir essen! Darf ich eintreten? (Thomas, Robin, on mange ! Est-ce que je peux entrer ?)
— Komm hin (Rentre)
C'est Florian. Il ouvre doucement la porte et rentre dans la pièce. Nous sommes toujours sur mon lit, enlacés, immobiles.
— Ich habe kein Hunger. (J'ai pas faim) dit Robin
— Ich habe die schlechte Nachricht erfahren. Es tut mir sehr Leid... (J'ai appris la mauvaise nouvelle. Je suis désolé...)
— Danke Florian. Wir sind ganz erschüttert... (Merci Florian. Nous sommes complètement secoués...)
— Ja das verstehe ich aber kommt doch essen. Das wird euch diesen Gedanken hinauswerfen... " (Oui je le comprends mais venez donc manger. Ça vous changera les idées...) Il nous regarde, triste et compatissant essayant de nous faire comprendre qu'il partage notre infortune...
— Ja, vielleicht hast du Recht. Komm Thomas! (Tu as peut-être raison. Viens Thomas !)
Robin me regarde tendrement, me prend par l'épaule et me soulève presque.
— Allez viens faut pas qu'on reste là à broyer du noir !
Sans volonté, je me lève et nous descendons la tête basse vers la cuisine.
...
L'atmosphère est pesante. La gaieté qui règne d'habitude lors des repas a disparu. Personne ne revient sur la terrible nouvelle et, à part nous, chacun essaye de lancer la conversation...
C'est très méritoire de leur part et nous avons conscience d'être de bien mauvaise compagnie mais c'est encore trop chaud dans nos esprits pour en être autrement...
Après le repas, Birgit insiste pour que nous restions en bas pour jouer aux cartes ou à un jeu quelconque...
Nous décidons de faire la revanche de l'autre jour à ce jeu où il faut dessiner quelque chose pour le faire deviner à nos partenaires. C'est un jeu amusant, qui petit à petit, chasse de notre esprit, la sinistre nouvelle.
Bientôt, quelques rires éclatent, quelques hurlements retentissent...
Momentanément, nous redevenons insouciants et joyeux.
...
Birgit, qui est allée coucher le petit Michaël, nous rejoint un peu plus tard et vient donner un coup de main à l'équipe qui perd. Ça relance le match et l'intérêt du jeu. Les deux équipes ayant gagné une partie chacune nous faisons la belle et nous oublions tout, gagnés par l'enjeu de la partie...
Puis c'est l'heure d'aller se coucher.
L'heure de se retrouver face à la réalité.
L'heure, à nouveau, de l'abattement et de la tristesse...
Nous remercions tout le monde pour la gentillesse et la compréhension dont ils ont fait preuve et montons nous coucher.
Robin rentre dans la chambre pendant que je vais dans la salle de bain me laver les dents.
— Thomas, viens voir !
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Viens j'te dis !
Intrigué, je sors de la salle de bain, la brosse à dent à la main.
Nos deux lits ne forment plus qu'un !
Quelqu'un, Birgit à tous les coups, les a rapprochés l'un contre l'autre. Les deux matelas sont couverts par un seul drap housse et une unique grande couette les recouvre.
— Nom de Dieu ! C'est super !
— C'est carrément génial !
Je sors de la chambre, descends les escaliers quatre à quatre, rentre dans le salon où se trouvent Birgit et Dieter, les embrasse tous les deux en les remerciant et je remonte à toute vitesse entendant à peine les rires éclater dans la pièce que je viens de quitter...
...
Nous sommes couchés l'un contre l'autre, un peu mélancolique, mais aussi heureux de dormir ensemble sans avoir à se cacher.
— Elle est vraiment classe dans tout ce qu'elle fait Birgit !
— Ouai, elle est géniale ! Et maintenant que nous avons l'autorisation officielle... et il plonge sous la couette...
...
Nous sommes restés relativement sages, pas de grandes démonstrations vocales ni d'innovations audacieuses. Mais nous nous sommes longuement et tendrement caressés et avons retardés au maximum la montée de notre plaisir, jouant avec l'excitation de l'autre, l'exacerbant tout en la contrôlant, passant par toutes les phases avant de nous abandonner à une jouissance mêlée dans un orgasme quasi-simultané.
Nous sommes maintenant immobiles l'un contre l'autre. Je ne veux pas parler à Robin de son déménagement. Je caresse ses cheveux bouclés. Le nez contre son corps, je m'imprègne de ses senteurs...
Lui non plus ne dit rien, il a passé sa main derrière mon dos et la remonte lentement avant de la redescendre vers mes fesses...
— Thomas, je vais réfléchir et voir si je peux trouver une solution. Je vais rappeler mes parents demain, d'accord ?
— Et qu'est ce que tu vas leur dire ? Que tu es amoureux d'un garçon et qu'à cause de ça tu ne veux pas aller en Suède ?
— Non, ça je ne peux pas leur dire par téléphone mais je vais essayer de leur parler...
... ça marchera peut-être ?
— Oui, ça marchera peut-être...
— Bonne nuit mon Thomas d'amour !
— Bonne nuit mon Robin que j'aime !
...
Je ne suis incapable de dormir. Les pensées défilent à mille à l'heure dans ma tête. Je passe par des moments de déprime complète, à des instants de bonheur, à l'idée que Robin puisse rester à Angers. Ça bouillonne, ça part dans tous les sens, c'est complètement décousu...
Je suis immobile mais à l'intérieur je m'agite, je m'excite...
Robin dort.
Je me lève silencieusement, enfile un t-shirt et allume la petite lampe du bureau en dirigeant la lumière vers le mur.
Je prends le portrait de Robin que j'ai commencé à écrire, le relis et le déchire.
Puis fébrilement, quasiment sans réfléchir, j'écris presque d'un seul jet le texte que j'ai décidé de lui offrir mercredi pour sa fête...
Alertés par nos pleurs, Birgit vient nous rejoindre à l'étage.
— Was ist los ?... (Que se passe-t-il ?)
... Jungen was passiert ? (Les garçons, qu'est ce qu'il se passe ?)
Réalisant qu'elle est à coté de nous, Robin lui explique entre deux reniflements que dès son retour à Angers, il va devoir déménager. Son père travaille chez Scania, une entreprise suédoise, qu'il est muté pour deux ans en Suède à Göteborg et que toute la famille part s'installer là-bas...
— Ach meine armen Jungen ! So ein Unglück!... " (Oh mes pauvres garçons ! Quel malheur !)
A leur tour, Dieter et Andreas nous rejoignent dans la chambre et sont mis au courant de la situation...
La consternation règne dans la pièce. Les Kirchman nous regardent désolés, pleins de compassion et tentent de nous consoler mais tout le monde est sous le choc et nous sommes peu réceptifs, centrés sur notre malheur et sur notre rêve qui se brise...
— Lassen sie einmal ruhig, sie haben nötig ein Moment allein zu bleiben. " (Laissons les tranquilles. Ils ont besoin d'être seuls un moment.) dit-elle en s'adressant à son mari et à son fils.
Ils quittent alors la pièce, ferment doucement la porte, nous laissant seuls à notre désespoir...
...
Robin est prostré sur son lit, la tête basse, les yeux rougis par les larmes versées. Je suis allongé sur le mien, les yeux perdus sur le plafond, hébété. J'ai comme un disque qui répète inlassablement dans ma tête.
« Non, ce n'est pas possible ! Non, ce n'est pas possible ! Non ! Non ! Non, ce n'est pas possible !... »
Robin vient me rejoindre sur le lit et nous nous enlaçons. Nous ne nous parlons pas. J'en suis incapable et Robin est dans le même état. Nous demeurons ainsi, nos corps ne faisant plus qu'un, immobiles et muets désireux de nier cette terrible nouvelle et conscients dans le même temps que notre rêve se brise à tout jamais...
...
Toc toc toc.
— Thomas, Robin, wir essen! Darf ich eintreten? (Thomas, Robin, on mange ! Est-ce que je peux entrer ?)
— Komm hin (Rentre)
C'est Florian. Il ouvre doucement la porte et rentre dans la pièce. Nous sommes toujours sur mon lit, enlacés, immobiles.
— Ich habe kein Hunger. (J'ai pas faim) dit Robin
— Ich habe die schlechte Nachricht erfahren. Es tut mir sehr Leid... (J'ai appris la mauvaise nouvelle. Je suis désolé...)
— Danke Florian. Wir sind ganz erschüttert... (Merci Florian. Nous sommes complètement secoués...)
— Ja das verstehe ich aber kommt doch essen. Das wird euch diesen Gedanken hinauswerfen... " (Oui je le comprends mais venez donc manger. Ça vous changera les idées...) Il nous regarde, triste et compatissant essayant de nous faire comprendre qu'il partage notre infortune...
— Ja, vielleicht hast du Recht. Komm Thomas! (Tu as peut-être raison. Viens Thomas !)
Robin me regarde tendrement, me prend par l'épaule et me soulève presque.
— Allez viens faut pas qu'on reste là à broyer du noir !
Sans volonté, je me lève et nous descendons la tête basse vers la cuisine.
...
L'atmosphère est pesante. La gaieté qui règne d'habitude lors des repas a disparu. Personne ne revient sur la terrible nouvelle et, à part nous, chacun essaye de lancer la conversation...
C'est très méritoire de leur part et nous avons conscience d'être de bien mauvaise compagnie mais c'est encore trop chaud dans nos esprits pour en être autrement...
Après le repas, Birgit insiste pour que nous restions en bas pour jouer aux cartes ou à un jeu quelconque...
Nous décidons de faire la revanche de l'autre jour à ce jeu où il faut dessiner quelque chose pour le faire deviner à nos partenaires. C'est un jeu amusant, qui petit à petit, chasse de notre esprit, la sinistre nouvelle.
Bientôt, quelques rires éclatent, quelques hurlements retentissent...
Momentanément, nous redevenons insouciants et joyeux.
...
Birgit, qui est allée coucher le petit Michaël, nous rejoint un peu plus tard et vient donner un coup de main à l'équipe qui perd. Ça relance le match et l'intérêt du jeu. Les deux équipes ayant gagné une partie chacune nous faisons la belle et nous oublions tout, gagnés par l'enjeu de la partie...
Puis c'est l'heure d'aller se coucher.
L'heure de se retrouver face à la réalité.
L'heure, à nouveau, de l'abattement et de la tristesse...
Nous remercions tout le monde pour la gentillesse et la compréhension dont ils ont fait preuve et montons nous coucher.
Robin rentre dans la chambre pendant que je vais dans la salle de bain me laver les dents.
— Thomas, viens voir !
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Viens j'te dis !
Intrigué, je sors de la salle de bain, la brosse à dent à la main.
Nos deux lits ne forment plus qu'un !
Quelqu'un, Birgit à tous les coups, les a rapprochés l'un contre l'autre. Les deux matelas sont couverts par un seul drap housse et une unique grande couette les recouvre.
— Nom de Dieu ! C'est super !
— C'est carrément génial !
Je sors de la chambre, descends les escaliers quatre à quatre, rentre dans le salon où se trouvent Birgit et Dieter, les embrasse tous les deux en les remerciant et je remonte à toute vitesse entendant à peine les rires éclater dans la pièce que je viens de quitter...
...
Nous sommes couchés l'un contre l'autre, un peu mélancolique, mais aussi heureux de dormir ensemble sans avoir à se cacher.
— Elle est vraiment classe dans tout ce qu'elle fait Birgit !
— Ouai, elle est géniale ! Et maintenant que nous avons l'autorisation officielle... et il plonge sous la couette...
...
Nous sommes restés relativement sages, pas de grandes démonstrations vocales ni d'innovations audacieuses. Mais nous nous sommes longuement et tendrement caressés et avons retardés au maximum la montée de notre plaisir, jouant avec l'excitation de l'autre, l'exacerbant tout en la contrôlant, passant par toutes les phases avant de nous abandonner à une jouissance mêlée dans un orgasme quasi-simultané.
Nous sommes maintenant immobiles l'un contre l'autre. Je ne veux pas parler à Robin de son déménagement. Je caresse ses cheveux bouclés. Le nez contre son corps, je m'imprègne de ses senteurs...
Lui non plus ne dit rien, il a passé sa main derrière mon dos et la remonte lentement avant de la redescendre vers mes fesses...
— Thomas, je vais réfléchir et voir si je peux trouver une solution. Je vais rappeler mes parents demain, d'accord ?
— Et qu'est ce que tu vas leur dire ? Que tu es amoureux d'un garçon et qu'à cause de ça tu ne veux pas aller en Suède ?
— Non, ça je ne peux pas leur dire par téléphone mais je vais essayer de leur parler...
... ça marchera peut-être ?
— Oui, ça marchera peut-être...
— Bonne nuit mon Thomas d'amour !
— Bonne nuit mon Robin que j'aime !
...
Je ne suis incapable de dormir. Les pensées défilent à mille à l'heure dans ma tête. Je passe par des moments de déprime complète, à des instants de bonheur, à l'idée que Robin puisse rester à Angers. Ça bouillonne, ça part dans tous les sens, c'est complètement décousu...
Je suis immobile mais à l'intérieur je m'agite, je m'excite...
Robin dort.
Je me lève silencieusement, enfile un t-shirt et allume la petite lampe du bureau en dirigeant la lumière vers le mur.
Je prends le portrait de Robin que j'ai commencé à écrire, le relis et le déchire.
Puis fébrilement, quasiment sans réfléchir, j'écris presque d'un seul jet le texte que j'ai décidé de lui offrir mercredi pour sa fête...