21-04-2025, 01:37 PM
Chapitre 30
Cette après midi nous restons tout d'abord en famille, à discuter puis à jouer aux cartes, à un jeu que je ne connaissais pas, avant de nous séparer pour le reste de l'après midi. Andreas va voir Kathrin, Florian va chez un copain, Dieter et Birgit vont se promener avec Michaël, et Robin et moi partons nous balader de notre côté.
Les Kirchman vivent dans un quartier tranquille, assez chic sans être particulièrement riche. Les maisons sont grandes, à étage, avec une couverture de tuiles orange ou marron et souvent un grand terrain (même s'il n'atteint pas toujours la dimension de chez Franz). C'est boisé, que ce soit sur les terrains eux-mêmes ou le long des petites rues et il y a également de petits espaces avec de la pelouse et de nombreux arbres.
Cela donne l'impression d'être complètement à la campagne et contribue à rendre l'atmosphère calme et tranquille.
Aujourd'hui, il fait assez beau, mais il n'y a pas grand monde à se promener, nous marchons en devisant gaiement.
— T'as vu comme elle était touchée Birgit !
— Ouai, elle adore la chanson alors en plus avec le texte spécialement arrangé, elle était super émue ! T'as eu une super idée, Thomas.
— Tant mieux parce que j'suis content de lui faire plaisir !
...
Avisant un bout de pelouse un peu retiré, je propose à Robin de nous asseoir un instant.
— Tu crois que si on se voit tout le temps, nos parents vont se douter de quelque chose ?
— Non, je pense pas, si on est discret mais c'est sûr faudra faire gaffe ! Moi c'est plutôt ma sœur qui me fait peur, elle peut remarquer quelque chose !
...
— Tu sais Robin, je sais pas trop comment te dire ça... mais j'aimerai bien qu'on fasse l'amour...
— Complètement ?...
— Oui, complètement !
— Euh, moi aussi mais ça me fait un petit peu peur... par contre j'ai super envie de toi !
— Moi aussi... je te trouve énorme pour mon petit trou mais ça se dilate à fond à ce qu'il parait...
— J'avoue que j'y connais pas grand-chose, mais je crois qu'il faut d'abord bien élargir avec les doigts et seulement ensuite essayer de rentrer...
— J'ai peur d'avoir hyper mal... mais j'ai quand même envie d'essayer parce que je veux tout faire avec toi !
— Moi aussi je le ferai !
...
— Il faudrait peut-être acheter des capotes lubrifiées, ça glissera mieux...
— Oui c'est une bonne idée. La prochaine fois qu'on fera les courses au supermarché, j'en achèterai discrètement...
...
Sur ces entrefaites poétiques nous apercevons Franz et un des élèves du collège qui arrivent vers nous.
— Robin : Hallo, wie geht's?
— F Hallo ! Wollt ihr mit uns Billard spielen?
— Thomas : Ja warum nicht!
Nous les suivons donc chez Franz, pour faire quelques parties. Ses parents ont une magnifique table de billard dans une pièce au sous-sol et nous passons le reste de l'après midi à jouer. C'est un billard américain donc même si on n'est pas spécialiste, on peut s'amuser et à part Franz qui est très fort, Robin, Klaus et moi débutons et personne n'a trop de complexe par rapport à son niveau. Les parties sont acharnées et le temps passe vite.
Il est déjà 18h et nous devons rentrer. Nous remercions Franz et rentrons chez les Kirchman.
...
Tout le monde ou presque est de retour. Florian et Michaël jouent dehors, Andreas écoute de la musique dans sa chambre, les parents sont dans le salon en bas.
Nous montons dans notre chambre en attendant le repas. Robin écoute de la musique et moi j'essaye de finir son portrait...
Trois coups rapides retentissent à la porte.
— Ja, komm hin! (Oui, entrez !)
La porte s'ouvre. C'est Birgit.
— Robin, deine Mutter ist am Telefon.
Robin me regarde surpris. Visiblement il n'attendait pas d'appel de ses parents.
— J'espère que... ich komme, danke Birgit. (J'arrive, merci Birgit)
Il sort de la pièce et referme la porte derrière lui. La musique d'Andreas, décidemment depuis qu'il est sorti avec Kathrin sur Angie, il adore les Stones, s'estompe dans un arrière fond agréable. Je me remets à mon portrait et écris deux nouveaux vers.
« Il est beau comme un héros grec
Il est fort comme un dieu romain »
Je fais la moue, pas très content et réfléchis pour améliorer le poème...
...
Robin rentre dans la chambre. Je lève les yeux. Il est sur le pas de la porte, blanc, le visage décomposé...
— Qu'est-ce qui se passe Robin ? Il y a un problème ? lui demandé-je anxieux.
— OUI !... OUI !... Sa voix est blanche et atone...
— Il est arrivé un accident dans ta famille ?
— Non c'est pas ça...
Je commence à avoir peur. Il ne dit rien mais me regarde misérablement, les yeux pleins de chagrin...
— Oh Thomas ! C'est la catastrophe ! Je sais pas comment te le dire... et il éclate en sanglots.
Je me lève et me précipite vers lui, le prend dans mes bras.
— Mais enfin Robin qu'est-ce qui se passe ?
— C'est mon père... il faut... déménage en Suède... pendant deux ans... j'veux pas moi...
le tout entrecoupé de sanglots et de spasmes nerveux.
Je ne l'ai jamais vu dans un état comme ça. D'habitude c'est moi qui craque et lui qui me console...
Et puis soudain, avec un petit temps de retard, je comprends ce qui se passe...
Le froid s'empare de moi. Mon cœur est n'a plus de place pour battre, j'ai mal, j'ai peur.
— Tu veux dire... ton père bosse chez Scania...
— Oui c'est ça ! Il devait partir là-bas à la fin de l'année prochaine et ma mère vient de me dire que tout est changé... Thomas ! Elle vient de me dire que nos vacances d'août sont annulées car nous partons le mardi qui suit mon retour d'Allemagne !!!...
— OH NON !!!!
J'éclate en sanglots à mon tour.
J'ai le cerveau en ébullition.
« NON C'EST PAS POSSIBLE !!!!
NON !!! NON !!!
C'EST PAS JUSTE !!!! C'EST PAS NORMAL !!!!
POURQUOI Ça NOUS ARRIVE A NOUS ????
NON !!! »
Nous sommes enlacés sur le pas de la porte. Nous pleurons de désespoir...
De la chambre d'à coté la musique des Stones s'élève, étrangement en harmonie avec notre état d'esprit...
"I look inside myself and see my heart is back
I see my red door and I want it painted black
Maybe then I'll fade away and not have to face the facts
It's not easy to facing up when your whole world is black"...
« Oui ce n'est pas facile de faire face quand votre monde est devenu tout noir... »
Et je m'abandonne à nouveau à des pleurs désespérés...
Cette après midi nous restons tout d'abord en famille, à discuter puis à jouer aux cartes, à un jeu que je ne connaissais pas, avant de nous séparer pour le reste de l'après midi. Andreas va voir Kathrin, Florian va chez un copain, Dieter et Birgit vont se promener avec Michaël, et Robin et moi partons nous balader de notre côté.
Les Kirchman vivent dans un quartier tranquille, assez chic sans être particulièrement riche. Les maisons sont grandes, à étage, avec une couverture de tuiles orange ou marron et souvent un grand terrain (même s'il n'atteint pas toujours la dimension de chez Franz). C'est boisé, que ce soit sur les terrains eux-mêmes ou le long des petites rues et il y a également de petits espaces avec de la pelouse et de nombreux arbres.
Cela donne l'impression d'être complètement à la campagne et contribue à rendre l'atmosphère calme et tranquille.
Aujourd'hui, il fait assez beau, mais il n'y a pas grand monde à se promener, nous marchons en devisant gaiement.
— T'as vu comme elle était touchée Birgit !
— Ouai, elle adore la chanson alors en plus avec le texte spécialement arrangé, elle était super émue ! T'as eu une super idée, Thomas.
— Tant mieux parce que j'suis content de lui faire plaisir !
...
Avisant un bout de pelouse un peu retiré, je propose à Robin de nous asseoir un instant.
— Tu crois que si on se voit tout le temps, nos parents vont se douter de quelque chose ?
— Non, je pense pas, si on est discret mais c'est sûr faudra faire gaffe ! Moi c'est plutôt ma sœur qui me fait peur, elle peut remarquer quelque chose !
...
— Tu sais Robin, je sais pas trop comment te dire ça... mais j'aimerai bien qu'on fasse l'amour...
— Complètement ?...
— Oui, complètement !
— Euh, moi aussi mais ça me fait un petit peu peur... par contre j'ai super envie de toi !
— Moi aussi... je te trouve énorme pour mon petit trou mais ça se dilate à fond à ce qu'il parait...
— J'avoue que j'y connais pas grand-chose, mais je crois qu'il faut d'abord bien élargir avec les doigts et seulement ensuite essayer de rentrer...
— J'ai peur d'avoir hyper mal... mais j'ai quand même envie d'essayer parce que je veux tout faire avec toi !
— Moi aussi je le ferai !
...
— Il faudrait peut-être acheter des capotes lubrifiées, ça glissera mieux...
— Oui c'est une bonne idée. La prochaine fois qu'on fera les courses au supermarché, j'en achèterai discrètement...
...
Sur ces entrefaites poétiques nous apercevons Franz et un des élèves du collège qui arrivent vers nous.
— Robin : Hallo, wie geht's?
— F Hallo ! Wollt ihr mit uns Billard spielen?
— Thomas : Ja warum nicht!
Nous les suivons donc chez Franz, pour faire quelques parties. Ses parents ont une magnifique table de billard dans une pièce au sous-sol et nous passons le reste de l'après midi à jouer. C'est un billard américain donc même si on n'est pas spécialiste, on peut s'amuser et à part Franz qui est très fort, Robin, Klaus et moi débutons et personne n'a trop de complexe par rapport à son niveau. Les parties sont acharnées et le temps passe vite.
Il est déjà 18h et nous devons rentrer. Nous remercions Franz et rentrons chez les Kirchman.
...
Tout le monde ou presque est de retour. Florian et Michaël jouent dehors, Andreas écoute de la musique dans sa chambre, les parents sont dans le salon en bas.
Nous montons dans notre chambre en attendant le repas. Robin écoute de la musique et moi j'essaye de finir son portrait...
Trois coups rapides retentissent à la porte.
— Ja, komm hin! (Oui, entrez !)
La porte s'ouvre. C'est Birgit.
— Robin, deine Mutter ist am Telefon.
Robin me regarde surpris. Visiblement il n'attendait pas d'appel de ses parents.
— J'espère que... ich komme, danke Birgit. (J'arrive, merci Birgit)
Il sort de la pièce et referme la porte derrière lui. La musique d'Andreas, décidemment depuis qu'il est sorti avec Kathrin sur Angie, il adore les Stones, s'estompe dans un arrière fond agréable. Je me remets à mon portrait et écris deux nouveaux vers.
« Il est beau comme un héros grec
Il est fort comme un dieu romain »
Je fais la moue, pas très content et réfléchis pour améliorer le poème...
...
Robin rentre dans la chambre. Je lève les yeux. Il est sur le pas de la porte, blanc, le visage décomposé...
— Qu'est-ce qui se passe Robin ? Il y a un problème ? lui demandé-je anxieux.
— OUI !... OUI !... Sa voix est blanche et atone...
— Il est arrivé un accident dans ta famille ?
— Non c'est pas ça...
Je commence à avoir peur. Il ne dit rien mais me regarde misérablement, les yeux pleins de chagrin...
— Oh Thomas ! C'est la catastrophe ! Je sais pas comment te le dire... et il éclate en sanglots.
Je me lève et me précipite vers lui, le prend dans mes bras.
— Mais enfin Robin qu'est-ce qui se passe ?
— C'est mon père... il faut... déménage en Suède... pendant deux ans... j'veux pas moi...
le tout entrecoupé de sanglots et de spasmes nerveux.
Je ne l'ai jamais vu dans un état comme ça. D'habitude c'est moi qui craque et lui qui me console...
Et puis soudain, avec un petit temps de retard, je comprends ce qui se passe...
Le froid s'empare de moi. Mon cœur est n'a plus de place pour battre, j'ai mal, j'ai peur.
— Tu veux dire... ton père bosse chez Scania...
— Oui c'est ça ! Il devait partir là-bas à la fin de l'année prochaine et ma mère vient de me dire que tout est changé... Thomas ! Elle vient de me dire que nos vacances d'août sont annulées car nous partons le mardi qui suit mon retour d'Allemagne !!!...
— OH NON !!!!
J'éclate en sanglots à mon tour.
J'ai le cerveau en ébullition.
« NON C'EST PAS POSSIBLE !!!!
NON !!! NON !!!
C'EST PAS JUSTE !!!! C'EST PAS NORMAL !!!!
POURQUOI Ça NOUS ARRIVE A NOUS ????
NON !!! »
Nous sommes enlacés sur le pas de la porte. Nous pleurons de désespoir...
De la chambre d'à coté la musique des Stones s'élève, étrangement en harmonie avec notre état d'esprit...
"I look inside myself and see my heart is back
I see my red door and I want it painted black
Maybe then I'll fade away and not have to face the facts
It's not easy to facing up when your whole world is black"...
« Oui ce n'est pas facile de faire face quand votre monde est devenu tout noir... »
Et je m'abandonne à nouveau à des pleurs désespérés...