20-03-2025, 11:29 AM
Chapitre 21
Aujourd'hui, il pleut.
C'est bien le premier jour car depuis le début nous avons eu un super temps voire même très chaud mais depuis ce matin c'est bouché avec un horizon de nuages gris noirs... c'est pas le peine, il y en a au moins pour la journée. On devait aller à la piscine en plein air, laisse tomber !
Du coup Andreas nous propose de l'accompagner à son club de tir. Comme il a une compet' samedi, cette semaine, il s'entraîne tous les jours.
Il prend son arme, en fait, il nous explique qu'il en a plusieurs mais que les autres sont dans sont dans son casier au club, et nous montons dans la voiture de Birgit.
...
C'est impressionnant le contraste qui règne entre le bruit assourdissant des détonations et en même temps le silence quasi-religieux qui règne : les gens, surtout des hommes sont très calmes, ils chuchotent presque et il n'y a quasiment pas de paroles d'échangées... une atmosphère très particulière.
Andreas tire en position debout, sans appui, à 25m.
On s'est mis dans un coin pour ne déranger personne, car c'est un sport de concentration donc il ne faut pas parler, pas bouger...
Le rituel de préparation n'est pas tout à fait le même pour tous mais on y retrouve toujours le tireur qui rentre dans son univers intérieur, ses yeux qui se détachent du monde, sa respiration qui se fait la plus régulière possible et un ensemble de mouvements effectués au ralenti, jusqu'à ce qu'il bloque tout et qu'après une recherche d'immobilité absolue, se relâche après voir entendu le bruit de la détonation qui sort du canon.
Andreas tire une première série de 10 balles et fait revenir sa cible. Il vient nous la montrer. Il n'est pas très content parce qu'il a raté deux tirs mais il en a cinq dans le 9 ou le 10 !
...
Après une heure de tir, il est crevé, physiquement, la carabine est lourde mine de rien (et dès que les muscles sont durs c'est fini !) et surtout mentalement compte tenu de la concentration que ça demande.
Il nous propose de faire quelques cartons. Nous nous mettons comme lui, à 25m, mais avec le canon de la carabine qui repose sur un sac de sable pour stabiliser l'arme. On fait des cartons pas trop pourris (c'est-à-dire qu'on touche la cible et qu'on a atteint plusieurs fois le petit rond rouge). Puis on essaie sans appui et là on comprend !
C'est quasi impossible de stabiliser parfaitement l'arme donc presque complètement injouable de toucher la cible. Au bout de cinq minutes, j'ai l'impression d'avoir un poids de 20kg dans les mains...
On mesure toute la difficulté de l'exercice et ça change radicalement ma perception du tireur qui était jusque là davantage celle d'un gars exubérant qui se la joue au stand de tir des fêtes foraines !
De retour à la maison, on apprend qu'Andreas est un très bon tireur, ce dont il ne s'est pas vanté loin de là, et qu'il joue samedi sa qualification pour les championnats régionaux de septembre. Il nous explique que l'année dernière il a fini 8ème aux régionaux alors qu'il faut être dans les six premiers pour se qualifier aux Championnats juniors d'Allemagne et que c'est son objectif cette année.
— Wenn ich dass gewusst hätte, hätte ich dir nie gesagt, ich würde Kathrin zu tanzen einladen (si j'avais su ça, je ne t'aurais jamais dit que j'inviterais Kathrin à danser !) dit Robin en mimant la terreur et en rigolant.
— Ja aber du beeindrücktest mich so viel mit deiner Muskulatur dass du nichts zu fürchten hatte (Oui mais tu m'impressionnais tellement avec tes gros muscles que tu n'avais rien à craindre !)lui répond Andreas sur le même ton.
...
Cet après midi il pleut carrément alors on reste à l'intérieur avec Birgit. Elle a décidé de tout ranger dans la maison et nous lui donnons un coup de main. J'ai l'impression qu'elle est comme ma mère, incapable de rester à rien faire, s'inventant toujours du boulot...
Moi, je suis plutôt du genre à attendre que les corvées me rattrapent mais surtout pas à aller au devant. À chacun son style...
Nous commençons parle le garage où Birgit veut faire un peu de place et tout ranger nickel (l'esprit allemand de propreté et d'ordre sûrement).
— Birgit : So Jungen, wie geht's nach zehn Tagen hier in Laatzen. Habt ihr nicht zu viel Wehmut? (Alors les garçons, comment ça va après une dizaine de jours à Laatzen. Pas trop le mal du pays?)
— Robin : Nein, wirklich nicht, ich hab' kaum an meine Eltern und meine Freunde gedacht. (Non, vraiment pas, j'ai à peine pensé un instant à mes parents ou à mes amis).
— Thomas : Ja wir fühlen wir sehr wohl bei euch, als wir seit Jahren hier wären. (Oui, nous nous sentons vraiment bien parmi vous, comme si nous étions là depuis des années).
— Birgit : Das freut mich sehr. ... Darf ich ihr eine sehr indiskrete Frage stellen (Ça me réjouit... Est-ce que je peux vous poser une question très indiscrète) rajoute-t-elle alors que nous faisons le tri des choses à jeter.
— Thomas : Ja bitte (oui, je t'en prie)
— Birgit : Habt ihr ein Liechen?
— Andreas : Nein Mutti das hast du kein Recht... (Non, maman ça t'as pas le droit...) intervient Andreas.
— Robin : Nein ich habe kein Liebchen. Und wirklich Birgit, findest du es nicht unglaublich, als ich so schön bin! (Non je n'ai pas de petit(e) ami. Et, vraiment Birgit, tu ne trouves pas ça incroyable, vu comment j'suis beau!)
Nous éclatons de rire. Une nouvelle fois, Robin s'en sort par la plaisanterie. Il est très fort pour trouver le mot qui fait rire et ainsi se tirer de situations délicates. Pour ma part je n'ai pas tout à fait la même vivacité ou alors c'est parce que c'est un sujet trop sensible et qui justement me fait un peu perdre mes moyens...
— Birgit : Und du Thomas ?
— Thomas : Ich habe auch kein. Ich glaube ich war ein bisschen zu jung aber es ändert sich, ja, ich fühle reifer so... (je n'en ai pas non plus. Je crois que j'étais un peu trop jeune mais c'est en train de changer, je me sens plus mûr donc...).
Andreas regarde sa mère un peu inquiet. Elle se retourne alors vers lui.
— Hab doch keine Angst, ich werde dir nicht fragen, du sollst ein Privatleben haben oder? (N'aie pas peur, je ne te demanderai rien, tu as le droit à une vie privée, non ?).
...
« Oui c'est vraiment une chouette famille et avec Robin j'y resterai bien...
Merde, il ne faut pas que je commence à penser que ça finira un jour...
Profite Thomas ! Profite ! Ce sont tes plus belles vacances... »
Aujourd'hui, il pleut.
C'est bien le premier jour car depuis le début nous avons eu un super temps voire même très chaud mais depuis ce matin c'est bouché avec un horizon de nuages gris noirs... c'est pas le peine, il y en a au moins pour la journée. On devait aller à la piscine en plein air, laisse tomber !
Du coup Andreas nous propose de l'accompagner à son club de tir. Comme il a une compet' samedi, cette semaine, il s'entraîne tous les jours.
Il prend son arme, en fait, il nous explique qu'il en a plusieurs mais que les autres sont dans sont dans son casier au club, et nous montons dans la voiture de Birgit.
...
C'est impressionnant le contraste qui règne entre le bruit assourdissant des détonations et en même temps le silence quasi-religieux qui règne : les gens, surtout des hommes sont très calmes, ils chuchotent presque et il n'y a quasiment pas de paroles d'échangées... une atmosphère très particulière.
Andreas tire en position debout, sans appui, à 25m.
On s'est mis dans un coin pour ne déranger personne, car c'est un sport de concentration donc il ne faut pas parler, pas bouger...
Le rituel de préparation n'est pas tout à fait le même pour tous mais on y retrouve toujours le tireur qui rentre dans son univers intérieur, ses yeux qui se détachent du monde, sa respiration qui se fait la plus régulière possible et un ensemble de mouvements effectués au ralenti, jusqu'à ce qu'il bloque tout et qu'après une recherche d'immobilité absolue, se relâche après voir entendu le bruit de la détonation qui sort du canon.
Andreas tire une première série de 10 balles et fait revenir sa cible. Il vient nous la montrer. Il n'est pas très content parce qu'il a raté deux tirs mais il en a cinq dans le 9 ou le 10 !
...
Après une heure de tir, il est crevé, physiquement, la carabine est lourde mine de rien (et dès que les muscles sont durs c'est fini !) et surtout mentalement compte tenu de la concentration que ça demande.
Il nous propose de faire quelques cartons. Nous nous mettons comme lui, à 25m, mais avec le canon de la carabine qui repose sur un sac de sable pour stabiliser l'arme. On fait des cartons pas trop pourris (c'est-à-dire qu'on touche la cible et qu'on a atteint plusieurs fois le petit rond rouge). Puis on essaie sans appui et là on comprend !
C'est quasi impossible de stabiliser parfaitement l'arme donc presque complètement injouable de toucher la cible. Au bout de cinq minutes, j'ai l'impression d'avoir un poids de 20kg dans les mains...
On mesure toute la difficulté de l'exercice et ça change radicalement ma perception du tireur qui était jusque là davantage celle d'un gars exubérant qui se la joue au stand de tir des fêtes foraines !
De retour à la maison, on apprend qu'Andreas est un très bon tireur, ce dont il ne s'est pas vanté loin de là, et qu'il joue samedi sa qualification pour les championnats régionaux de septembre. Il nous explique que l'année dernière il a fini 8ème aux régionaux alors qu'il faut être dans les six premiers pour se qualifier aux Championnats juniors d'Allemagne et que c'est son objectif cette année.
— Wenn ich dass gewusst hätte, hätte ich dir nie gesagt, ich würde Kathrin zu tanzen einladen (si j'avais su ça, je ne t'aurais jamais dit que j'inviterais Kathrin à danser !) dit Robin en mimant la terreur et en rigolant.
— Ja aber du beeindrücktest mich so viel mit deiner Muskulatur dass du nichts zu fürchten hatte (Oui mais tu m'impressionnais tellement avec tes gros muscles que tu n'avais rien à craindre !)lui répond Andreas sur le même ton.
...
Cet après midi il pleut carrément alors on reste à l'intérieur avec Birgit. Elle a décidé de tout ranger dans la maison et nous lui donnons un coup de main. J'ai l'impression qu'elle est comme ma mère, incapable de rester à rien faire, s'inventant toujours du boulot...
Moi, je suis plutôt du genre à attendre que les corvées me rattrapent mais surtout pas à aller au devant. À chacun son style...
Nous commençons parle le garage où Birgit veut faire un peu de place et tout ranger nickel (l'esprit allemand de propreté et d'ordre sûrement).
— Birgit : So Jungen, wie geht's nach zehn Tagen hier in Laatzen. Habt ihr nicht zu viel Wehmut? (Alors les garçons, comment ça va après une dizaine de jours à Laatzen. Pas trop le mal du pays?)
— Robin : Nein, wirklich nicht, ich hab' kaum an meine Eltern und meine Freunde gedacht. (Non, vraiment pas, j'ai à peine pensé un instant à mes parents ou à mes amis).
— Thomas : Ja wir fühlen wir sehr wohl bei euch, als wir seit Jahren hier wären. (Oui, nous nous sentons vraiment bien parmi vous, comme si nous étions là depuis des années).
— Birgit : Das freut mich sehr. ... Darf ich ihr eine sehr indiskrete Frage stellen (Ça me réjouit... Est-ce que je peux vous poser une question très indiscrète) rajoute-t-elle alors que nous faisons le tri des choses à jeter.
— Thomas : Ja bitte (oui, je t'en prie)
— Birgit : Habt ihr ein Liechen?
— Andreas : Nein Mutti das hast du kein Recht... (Non, maman ça t'as pas le droit...) intervient Andreas.
— Robin : Nein ich habe kein Liebchen. Und wirklich Birgit, findest du es nicht unglaublich, als ich so schön bin! (Non je n'ai pas de petit(e) ami. Et, vraiment Birgit, tu ne trouves pas ça incroyable, vu comment j'suis beau!)
Nous éclatons de rire. Une nouvelle fois, Robin s'en sort par la plaisanterie. Il est très fort pour trouver le mot qui fait rire et ainsi se tirer de situations délicates. Pour ma part je n'ai pas tout à fait la même vivacité ou alors c'est parce que c'est un sujet trop sensible et qui justement me fait un peu perdre mes moyens...
— Birgit : Und du Thomas ?
— Thomas : Ich habe auch kein. Ich glaube ich war ein bisschen zu jung aber es ändert sich, ja, ich fühle reifer so... (je n'en ai pas non plus. Je crois que j'étais un peu trop jeune mais c'est en train de changer, je me sens plus mûr donc...).
Andreas regarde sa mère un peu inquiet. Elle se retourne alors vers lui.
— Hab doch keine Angst, ich werde dir nicht fragen, du sollst ein Privatleben haben oder? (N'aie pas peur, je ne te demanderai rien, tu as le droit à une vie privée, non ?).
...
« Oui c'est vraiment une chouette famille et avec Robin j'y resterai bien...
Merde, il ne faut pas que je commence à penser que ça finira un jour...
Profite Thomas ! Profite ! Ce sont tes plus belles vacances... »