CHAPITRE XII (Suite)
Dix-huit heures cinq minutes. J’arrive au centre équestre pour mon deuxième cours d’équitation.
- J’en aurais mis ma main à couper que tu serais en retard et pas la peine de me sortir les excuses du genre les touristes, les bouchons ou je ne sais quoi. S’il y a une chose dont j’ai horreur c’est d’attendre. Alors, la prochaine fois tâche d’être à l’heure.
- Bonjour Julie.
La petite Julie tumultueuse vient de se rendre compte de son impolitesse. Elle reste quelques secondes embarrassée.
- Bonjour Pascal. Excuse-moi. Je me suis emportée.
- Il n’y a pas de soucis, Julie. Ça arrive à tout le monde. On y va ?
Julie s’est radoucie et dans mon fort intérieur, je jubile. J’ai marqué un point.
- Aujourd’hui, tu vas monter. Si tu te débrouilles bien, ton challenge a des chances d’être tenu. Dans le cas contraire, ce serait trop dangereux de te laisser partir seul en promenade. Tu comprends ?
- Je ne serai pas seul.
- Ah oui, j’y suis. Tu veux monter avec Alice. Je n’avais pas fait le rapprochement.
- Oui, c’est cela. L’objectif, c’est de pouvoir me balader avec Alice sur la plage. Je voudrais lui faire la surprise la semaine prochaine, un peu avant qu’elle s’absente.
- Je comprends mieux maintenant et tu fais bien de me le dire. J’ai failli gaffer cette après-midi lors de son entraînement. D’ailleurs, je ne sais pas ce que tu lui as fait mais elle a changé du tout au tout. Avant elle était peu expansive, plutôt renfermée sur elle-même, très distante, presque sauvage. Elle ne parlait à personne et là, elle est resplendissante, étincelante, joyeuse, heureuse. Je ne l’ai jamais vue comme ça. Elle m’a dit qu’elle prendra quelques jours de repos la semaine prochaine. Au début, j’ai pensé que vous partiez ensemble et puis lorsqu’elle m’a informée que tu viendras parfois rendre visite à « Voie-Lactée », j’ai compris que tu n’étais pas de la partie. Tu sais où elle va ?
- Elle m’a dit qu’elle passait voir ses parents. Tu crois que ça va être possible qu'on puisse se promener Alice et moi à cheval sur la plage ?
- Ben on va voir ça tout de suite Pascal. Allez, en selle.
Un cheval, l’air de rien, c’est haut et la première difficulté c’est pour commencer, de grimper dessus. La seconde étant d’y rester. Julie m’aide. Je suis gauche. Elle rit de bon cœur lorsque je manque de m’affaler par terre. Julie est professionnelle et ça se sent de suite. Elle ne me parle pas technique mais communication, rapport de force, perception, compréhension, confiance. Le cheval est au centre de ces ingrédients et pour que la recette fonctionne, l’homme et l’animal doivent être en phase. C’est la solution. La technique vient après. Julie a quitté son air revêche. C’est maintenant une jolie femme qui s’applique, qui recherche la perfection, qui maîtrise l’art de son métier. Elle me fait monter, descendre du cheval, marcher à ses côtés. Elle m’explique comment l’amadouer, le rendre confiant et c’est surprenant de connivence.
Je me rends aussi compte que sous ses airs acariâtres, il y a un cœur d’or et tout ce que Julie avance sur les chevaux correspond presque, point pour point, à ce qu’elle espère un jour rencontrer chez un bipède. Dire que sur cette planète il y a tant de femmes et d’hommes dépariés et qu’il faudrait probablement un tout petit rien pour faire coïncider les uns avec les autres, pour créer un soupçon de bonheur entre eux, quel que soit le mélange.
Pour moi, c’est réglé. Mon cœur est pour Alice. Mon corps est pour Alice, mon esprit est aussi pour elle-même si parfois, volage il est capable de s’évader pour mieux y revenir. Elle est l’élue, l'unique, l'amour de ma vie, l'amour d'une vie. C'est gravé dans mon ADN. Je n'y peux rien, c'est comme cela. Et j’ai conscience qu'il n'y a pas d'autre place libre dans mon cœur. Pourtant, il doit bien y avoir des autres "moi" à proximité pour conquérir les cœurs délaissés, ceux qui le méritent, ceux qui me peinent quand je les regarde, ceux qui comme Julie ou Sarah espèrent et ne trouvent pas. Pourquoi ?
Il est vingt heures. Je prends congé de Julie. Rendez-vous est donné pour demain en fin d’après-midi. Je suis content. Julie m’a dit que je m’étais plutôt bien débrouillé, même si certaines figures relevaient d’un coup de chance inespéré pour éviter que j’aille brouter le gazon. Je ferai mieux demain.
Dix-huit heures cinq minutes. J’arrive au centre équestre pour mon deuxième cours d’équitation.
- J’en aurais mis ma main à couper que tu serais en retard et pas la peine de me sortir les excuses du genre les touristes, les bouchons ou je ne sais quoi. S’il y a une chose dont j’ai horreur c’est d’attendre. Alors, la prochaine fois tâche d’être à l’heure.
- Bonjour Julie.
La petite Julie tumultueuse vient de se rendre compte de son impolitesse. Elle reste quelques secondes embarrassée.
- Bonjour Pascal. Excuse-moi. Je me suis emportée.
- Il n’y a pas de soucis, Julie. Ça arrive à tout le monde. On y va ?
Julie s’est radoucie et dans mon fort intérieur, je jubile. J’ai marqué un point.
- Aujourd’hui, tu vas monter. Si tu te débrouilles bien, ton challenge a des chances d’être tenu. Dans le cas contraire, ce serait trop dangereux de te laisser partir seul en promenade. Tu comprends ?
- Je ne serai pas seul.
- Ah oui, j’y suis. Tu veux monter avec Alice. Je n’avais pas fait le rapprochement.
- Oui, c’est cela. L’objectif, c’est de pouvoir me balader avec Alice sur la plage. Je voudrais lui faire la surprise la semaine prochaine, un peu avant qu’elle s’absente.
- Je comprends mieux maintenant et tu fais bien de me le dire. J’ai failli gaffer cette après-midi lors de son entraînement. D’ailleurs, je ne sais pas ce que tu lui as fait mais elle a changé du tout au tout. Avant elle était peu expansive, plutôt renfermée sur elle-même, très distante, presque sauvage. Elle ne parlait à personne et là, elle est resplendissante, étincelante, joyeuse, heureuse. Je ne l’ai jamais vue comme ça. Elle m’a dit qu’elle prendra quelques jours de repos la semaine prochaine. Au début, j’ai pensé que vous partiez ensemble et puis lorsqu’elle m’a informée que tu viendras parfois rendre visite à « Voie-Lactée », j’ai compris que tu n’étais pas de la partie. Tu sais où elle va ?
- Elle m’a dit qu’elle passait voir ses parents. Tu crois que ça va être possible qu'on puisse se promener Alice et moi à cheval sur la plage ?
- Ben on va voir ça tout de suite Pascal. Allez, en selle.
Un cheval, l’air de rien, c’est haut et la première difficulté c’est pour commencer, de grimper dessus. La seconde étant d’y rester. Julie m’aide. Je suis gauche. Elle rit de bon cœur lorsque je manque de m’affaler par terre. Julie est professionnelle et ça se sent de suite. Elle ne me parle pas technique mais communication, rapport de force, perception, compréhension, confiance. Le cheval est au centre de ces ingrédients et pour que la recette fonctionne, l’homme et l’animal doivent être en phase. C’est la solution. La technique vient après. Julie a quitté son air revêche. C’est maintenant une jolie femme qui s’applique, qui recherche la perfection, qui maîtrise l’art de son métier. Elle me fait monter, descendre du cheval, marcher à ses côtés. Elle m’explique comment l’amadouer, le rendre confiant et c’est surprenant de connivence.
Je me rends aussi compte que sous ses airs acariâtres, il y a un cœur d’or et tout ce que Julie avance sur les chevaux correspond presque, point pour point, à ce qu’elle espère un jour rencontrer chez un bipède. Dire que sur cette planète il y a tant de femmes et d’hommes dépariés et qu’il faudrait probablement un tout petit rien pour faire coïncider les uns avec les autres, pour créer un soupçon de bonheur entre eux, quel que soit le mélange.
Pour moi, c’est réglé. Mon cœur est pour Alice. Mon corps est pour Alice, mon esprit est aussi pour elle-même si parfois, volage il est capable de s’évader pour mieux y revenir. Elle est l’élue, l'unique, l'amour de ma vie, l'amour d'une vie. C'est gravé dans mon ADN. Je n'y peux rien, c'est comme cela. Et j’ai conscience qu'il n'y a pas d'autre place libre dans mon cœur. Pourtant, il doit bien y avoir des autres "moi" à proximité pour conquérir les cœurs délaissés, ceux qui le méritent, ceux qui me peinent quand je les regarde, ceux qui comme Julie ou Sarah espèrent et ne trouvent pas. Pourquoi ?
Il est vingt heures. Je prends congé de Julie. Rendez-vous est donné pour demain en fin d’après-midi. Je suis content. Julie m’a dit que je m’étais plutôt bien débrouillé, même si certaines figures relevaient d’un coup de chance inespéré pour éviter que j’aille brouter le gazon. Je ferai mieux demain.
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