Chapitre 13
Pendant le déjeuner, pris sur la pelouse du collège, je regarde plusieurs fois, un peu inquiet, Andreas du coin de l'œil mais à chaque fois qu'il surprend mon regard, il me sourit en me montrant une nouvelle fois beaucoup de bienveillance et je suis très touché.
Je suis aussi un peu perturbé par ce secret partagé avec lui et pas avec les autres, ça me met dans une situation bizarre ou j'ai finalement l'impression, dans certaines circonstances bien sûr, de mentir à tout le monde et d'être complètement à nu devant lui!
Robin, quelques copains d'Andreas, Franz et deux footeux de tout à l'heure, ainsi que Kathrin et deux de ses copines, Angelika et Meike sont là avec nous. Toute les conversations tournent autour d'un seul sujet : la soirée de départ du collège des élèves de 15 ans c'est-à-dire de l'équivalent de nos 3èmes. C'est une fête réservée exclusivement aux élèves de la classe d'Andreas et des quatre autres classes du même niveau.
Les garçons parlent de musique... et râlent parce qu'il n'y aura le proviseur et sûrement tous leurs profs, car c'est une fête organisée par le lycée pour ses élèves de 3ème, et bien sûr Sie werden hier sein um uns zu überwachen ! Kein Vertrauen ! (Ils seront là pour nous surveiller ! Aucune confiance !) Je sens Andreas particulièrement remonté sur ce point. Il doit espérer que sa mère ne vienne pas. Je le comprends...
Les filles parlent chiffons et autres sujets d'importance...
Elles nous quittent bientôt pour préparer leur soirée en nous disant que cela ne concerne pas les garçons alors que bien sûr c'est le seul sujet dont elles vont parler !
Sitôt les filles parties, ils se lâchent complètement... et les commentaires vont bon train.
Les confidences aussi, sur leurs espoirs de sortir avec telle ou telle. Angelika, la belle brune, fait quasiment l'unanimité et ça chambre copieusement sur les chances réelles et surtout supputées de réussir l'exploit de sortir avec la plus en vue des collégiennes...
Bizarrement Andreas participe peu à la conversation. Il est pensif et un peu distant.
Franz se retourne vers Robin et moi, simples spectateurs jusque là, et nous demande si les beaux et supers lovers français (visiblement la présentation de Robin a fait le tour de l'école) ont des vues sur quelqu'un en particulier.
— Na und was betrifft dich, Robin ? (Et en ce qui te concerne Robin ?)
— Ihr weißt doch dass, ich mehrere schöne Mädchen bemerkt habe, aber ich möchte sicherlich kein Problem erschaffen... so werde ich warten ob ein Angebot erscheint... (Vous savez bien que j'ai remarqué plusieurs jolies filles mais je ne voudrai pas créer de problèmes... je vais donc attendre et voir s'il y a une ouverture...) répond-il en riant.
— Ach, diese Franzosen sie sind Teufel!(ils sont diaboliques ces français !) und du Thomas ?
— Leider gehört mein Herz schon zu jemanden, so ich glaube ich werde einen angenehmen aber ruhigen Abend haben... (Malheureusement mon coeur appartient déjà à quelqu'un aussi je crois que je vais passer une soirée sympa mais très calme...)
...
Nous rentrons à pied. En fait, en coupant par derrière le collège, cela représente une petite demi-heure de marche et comme il fait beau ce n'est vraiment pas une galère.
Franz qui habite dans le même quartier que les Kirchman est devant avec Robin alors qu'Andreas et moi traînons à une dizaine de mètres derrière.
— Sag mal Thomas ! Darf ich dir etwas fragen ? (Dis moi Thomas, je peux te poser une question ?)
— Bitte. (Je t'en prie)
— Es ist nicht das erste Mal es gescheht, oder? (Ce n'est pas la première fois que ça t'arrive, si?)
— Doch ! In Frankreich, ich dusche nie in der Schule nach Sport; so ist es ganz neu für mich... (Si! En France je ne me douche jamais après le sport à l'école c'est donc tout nouveau pour moi...)
— Also ich verstehe... und auch, ist Robin auch gay? (Je comprends... et aussi, est-ce que Robin est gay lui aussi?)
— Ach... das weiss ich nicht, ich frage mich darüber... aber... (Ah... je ne sais pas, je me pose la question... mais...)
— Weil du in ihn verliebst bin, oder? (Parce que tu es amoureux de lui, c'est ça ?)
Je jette un œil inquiet vers Robin mais il ne nous entend pas, occupé à discuter de foot, je pense, avec Franz.
— Ist es so offensichtlich? (C'est si évident ?) lui réponds-je très alarmé?
— Nein, nein keine Sorge, ich habe es geratet weil du mir gesagt hast dass du gay bist sonst... (Non, non ne t'inquiète pas, je l'ai deviné parce que je sais pour toi sinon...)
...
— Und wie geht's zwischen Kathrin und dich ? (Et comment ça se passe entre Kathrin et toi?)
Tout à coup, c'est lui qui ne se sent pas bien. Il me regarde un peu apeuré et rougit.
— Ja, ich bin in sie verliebt! Aber ich traue mich nicht... und ich fürchte dass Robin... (Oui, je suis amoureux d'elle! Mais je n'ose pas... et je crains que Robin...)
Je sens une pointe de jalousie me traverser le coeur mais je prends sur moi et tente de rassurer Andreas.
— Nein das glaube ich nicht! Er hat mir gesagt dass, er sie sehr schöne findet aber nichts mehr (Non, je ne crois pas. Il m'a dit qu'il la trouvait très jolie mais rien de plus.)
— Ich hoffe für uns beide dass, du Recht hast! (J'espère pour nous deux que tu as raison !)
— Ja klar das hoffe ich auch! (Oui c'est sûr je l'espère aussi !)
...
« Décidément ce n'est simple pour personne d'être amoureux ! Il a l'air aussi malheureux que moi l'autre soir, le pauvre Andreas...
...
C'est incroyable comment on a pu devenir amis en quelques jours, au point de s'échanger des confidences que nous n'avons jamais osé partager avec personne...
Rien n'est simple c'est évident. Il faut oser, c'est clair c'est ça qui fait avancer !... mais ça... c'est pas gagné ! »
Pendant le déjeuner, pris sur la pelouse du collège, je regarde plusieurs fois, un peu inquiet, Andreas du coin de l'œil mais à chaque fois qu'il surprend mon regard, il me sourit en me montrant une nouvelle fois beaucoup de bienveillance et je suis très touché.
Je suis aussi un peu perturbé par ce secret partagé avec lui et pas avec les autres, ça me met dans une situation bizarre ou j'ai finalement l'impression, dans certaines circonstances bien sûr, de mentir à tout le monde et d'être complètement à nu devant lui!
Robin, quelques copains d'Andreas, Franz et deux footeux de tout à l'heure, ainsi que Kathrin et deux de ses copines, Angelika et Meike sont là avec nous. Toute les conversations tournent autour d'un seul sujet : la soirée de départ du collège des élèves de 15 ans c'est-à-dire de l'équivalent de nos 3èmes. C'est une fête réservée exclusivement aux élèves de la classe d'Andreas et des quatre autres classes du même niveau.
Les garçons parlent de musique... et râlent parce qu'il n'y aura le proviseur et sûrement tous leurs profs, car c'est une fête organisée par le lycée pour ses élèves de 3ème, et bien sûr Sie werden hier sein um uns zu überwachen ! Kein Vertrauen ! (Ils seront là pour nous surveiller ! Aucune confiance !) Je sens Andreas particulièrement remonté sur ce point. Il doit espérer que sa mère ne vienne pas. Je le comprends...
Les filles parlent chiffons et autres sujets d'importance...
Elles nous quittent bientôt pour préparer leur soirée en nous disant que cela ne concerne pas les garçons alors que bien sûr c'est le seul sujet dont elles vont parler !
Sitôt les filles parties, ils se lâchent complètement... et les commentaires vont bon train.
Les confidences aussi, sur leurs espoirs de sortir avec telle ou telle. Angelika, la belle brune, fait quasiment l'unanimité et ça chambre copieusement sur les chances réelles et surtout supputées de réussir l'exploit de sortir avec la plus en vue des collégiennes...
Bizarrement Andreas participe peu à la conversation. Il est pensif et un peu distant.
Franz se retourne vers Robin et moi, simples spectateurs jusque là, et nous demande si les beaux et supers lovers français (visiblement la présentation de Robin a fait le tour de l'école) ont des vues sur quelqu'un en particulier.
— Na und was betrifft dich, Robin ? (Et en ce qui te concerne Robin ?)
— Ihr weißt doch dass, ich mehrere schöne Mädchen bemerkt habe, aber ich möchte sicherlich kein Problem erschaffen... so werde ich warten ob ein Angebot erscheint... (Vous savez bien que j'ai remarqué plusieurs jolies filles mais je ne voudrai pas créer de problèmes... je vais donc attendre et voir s'il y a une ouverture...) répond-il en riant.
— Ach, diese Franzosen sie sind Teufel!(ils sont diaboliques ces français !) und du Thomas ?
— Leider gehört mein Herz schon zu jemanden, so ich glaube ich werde einen angenehmen aber ruhigen Abend haben... (Malheureusement mon coeur appartient déjà à quelqu'un aussi je crois que je vais passer une soirée sympa mais très calme...)
...
Nous rentrons à pied. En fait, en coupant par derrière le collège, cela représente une petite demi-heure de marche et comme il fait beau ce n'est vraiment pas une galère.
Franz qui habite dans le même quartier que les Kirchman est devant avec Robin alors qu'Andreas et moi traînons à une dizaine de mètres derrière.
— Sag mal Thomas ! Darf ich dir etwas fragen ? (Dis moi Thomas, je peux te poser une question ?)
— Bitte. (Je t'en prie)
— Es ist nicht das erste Mal es gescheht, oder? (Ce n'est pas la première fois que ça t'arrive, si?)
— Doch ! In Frankreich, ich dusche nie in der Schule nach Sport; so ist es ganz neu für mich... (Si! En France je ne me douche jamais après le sport à l'école c'est donc tout nouveau pour moi...)
— Also ich verstehe... und auch, ist Robin auch gay? (Je comprends... et aussi, est-ce que Robin est gay lui aussi?)
— Ach... das weiss ich nicht, ich frage mich darüber... aber... (Ah... je ne sais pas, je me pose la question... mais...)
— Weil du in ihn verliebst bin, oder? (Parce que tu es amoureux de lui, c'est ça ?)
Je jette un œil inquiet vers Robin mais il ne nous entend pas, occupé à discuter de foot, je pense, avec Franz.
— Ist es so offensichtlich? (C'est si évident ?) lui réponds-je très alarmé?
— Nein, nein keine Sorge, ich habe es geratet weil du mir gesagt hast dass du gay bist sonst... (Non, non ne t'inquiète pas, je l'ai deviné parce que je sais pour toi sinon...)
...
— Und wie geht's zwischen Kathrin und dich ? (Et comment ça se passe entre Kathrin et toi?)
Tout à coup, c'est lui qui ne se sent pas bien. Il me regarde un peu apeuré et rougit.
— Ja, ich bin in sie verliebt! Aber ich traue mich nicht... und ich fürchte dass Robin... (Oui, je suis amoureux d'elle! Mais je n'ose pas... et je crains que Robin...)
Je sens une pointe de jalousie me traverser le coeur mais je prends sur moi et tente de rassurer Andreas.
— Nein das glaube ich nicht! Er hat mir gesagt dass, er sie sehr schöne findet aber nichts mehr (Non, je ne crois pas. Il m'a dit qu'il la trouvait très jolie mais rien de plus.)
— Ich hoffe für uns beide dass, du Recht hast! (J'espère pour nous deux que tu as raison !)
— Ja klar das hoffe ich auch! (Oui c'est sûr je l'espère aussi !)
...
« Décidément ce n'est simple pour personne d'être amoureux ! Il a l'air aussi malheureux que moi l'autre soir, le pauvre Andreas...
...
C'est incroyable comment on a pu devenir amis en quelques jours, au point de s'échanger des confidences que nous n'avons jamais osé partager avec personne...
Rien n'est simple c'est évident. Il faut oser, c'est clair c'est ça qui fait avancer !... mais ça... c'est pas gagné ! »