CHAPITRE XII (Suite)
Arrivé au bureau, je passe saluer mes collaborateurs. L’ambiance est moins véhémente que d’habitude. Je n’y prête pas trop attention. Jean semble préoccupé. Sarah plutôt assez distante et Marion égale à elle-même. Sarah passe me voir.
- Pascal, c’est possible qu’on se voit tout à l’heure. Je voudrai te parler.
- Oui pas de problème Sarah. Maintenant si tu veux ?
- Non, ce midi ou ce soir. Je préfère un endroit neutre si possible.
- Alors je t’invite déjeuner à l’extérieur. Je passe te prendre à onze heures trente. Un restaurant fruits de mer, ça te va ?
- Oui merci Pascal. Ça ira très bien.
Je me demande ce que Sarah a à me dire de si particulier. A l’heure dite, je passe la tête dans entrebâillement de sa porte.
- On y va ?
- On y va me répond Sarah avec un sourire un peu crispé.
En voiture, Sarah ne dit mot. Elle est jolie avec une petite robe blanche courte qui moule à la perfection ses seins que je devine entièrement libres sous le tissu distendu. Ses jambes toutes bronzées tranchent avec la couleur de sa robe. Ses chaussures à talon sont de bon goût. C’est une très belle femme. Je n’avais pas remarqué mais cette tenue ressemble comme deux gouttes d’eau à celle que porterait Marion.
- C’est en rapport avec Marion ?
- Oui et … jean aussi.
Je me gare sur le parking du port, près des étais où les pécheurs vendent le poisson capturé la nuit précédente. Le restaurant domine la piste de l’aéroport et l’estuaire de la Canche. J’invite Sarah à prendre place sur une table en terrasse face à moi.
- Alors ?
- Pascal. Je pense quitter mon poste. J’ai beaucoup discuté avec Marion et un peu avec Jean aussi. En fait, je suis perdue. Je ne sais plus comment faire ni même vers qui me tourner. J’aime bien la fonction que tu m’as confiée. Je m’y sens à l’aise, j’aime l’ambiance de l’équipe mais ce week-end avec Marion, tout a basculé. Ce n’est pas évident à dire et encore moins à un homme qui est de surcroît mon employeur.
Sarah reprend son souffle et continue.
- Voilà. Je suis sortie avec Jean lors du premier pique-nique. Lorsqu’on vous a quittés au bord de la piscine, nous nous sommes retrouvés chez moi. On a beaucoup discuté, beaucoup bu aussi et Jean est resté dormir. Après cette première nuit, il s’est fait plus insistant. Pour moi c’était plus une aventure d’un soir. Il était gentil, attentionné et je n’ai pas voulu l’éconduire de suite. Lui est tombé amoureux. Au début c’était agréable mais je me suis vite rendu compte qu’il faudrait tôt au tard mettre un terme à cette relation.
Sarah s’arrête. Elle me fixe des yeux, presque gênée. Elle poursuit.
- Samedi dernier, lorsque je suis allée chez Marion. J’étais soulagée à l’idée que Jean ne pouvait pas venir. Mais je n’avais pas prévu de me retrouver en tête à tête avec Marion. Je pensais que tu serais là. Et tu as tardé à arriver. Marion est surprenante. Et lorsqu’elle s’est déshabillée pour se baigner toute nue dans la piscine, j’ai relevé le défi. A la sortie de la piscine, on a commencé à s’enduire de crème solaire et de crème solaire en crème solaire elle s’est rapprochée de mes seins, de mes cuisses, de mes fesses, de mon sexe. Je n’ai jamais eu de penchant lesbien hormis pendant mon adolescence où je voulais surtout m’assurer que le plaisir que je ressentais quand je me caressais était bien normal. Mais là, avec Marion, c’était si bon, si doux, si agréable que je me suis laissée faire. J’étais comme sur un nuage de volupté. Cette après-midi-là, avant que tu n’arrives, j’ai jouis trois fois d’affilées, des jouissances immenses, royales, de celles qui te laissent pantoises, le corps en feu, le sexe toujours avide de caresses avec l’envie irrésistible de revivre au plus vite ce plaisir incommensurable. Jamais auparavant la langue d’un homme, ses doigts ou même son sexe ne m’avaient procuré pareil plaisir. Je suis restée dormir chez Marion et pour la première fois, je me suis abandonnée à son propre plaisir. Elle m’a accompagnée dans sa jouissance. J’étais maladroite. Elle m’a guidée. Je voulais qu’elle éprouve autant de plaisir qu’elle avait su me donner.
Sarah continue.
- Si je te raconte tout ça, c’est parce que je suis tombée amoureuse de Marion. Quand je l’ai quittée au petit matin, mon sexe en redemandait encore, pour te dire. Le problème c’est que Marion considère cet épisode comme un simple flirt sans lendemain. Elle n’a pas de sentiment amoureux envers moi. Alors je ne sais plus quoi faire. Je ne veux pas créer de mal-être au sein de l’équipe donc je préfère partir.
- Sarah, c'est surprenant. Je ne m'attendais pas à des confidences de cette nature et avec autant de naturel. Je pense qu’il t’a fallu beaucoup de courage pour te décider à m'en parler. Je comprends que c’est loin d’être évident. En revanche, ce que je ne saisis pas, c’est ce que tu attends de moi ?
- Je … Je voudrais savoir si tu es d’accord pour que je parte.
- Sarah, si tu veux démissionner je ne suis pas en droit de m’y opposer. Ce choix t’appartient. Maintenant, si tu me demandes si je cautionne le fait que tu veuilles démissionner, la réponse est évidente de mon côté. C’est non. Tu es trop précieuse pour le projet et si on a pris de l’avance c’est en partie grâce à toi. Je te l’ai déjà dit. Tu es quelqu’un que j’apprécie énormément sur le plan professionnel et personnel aussi. Je comprends tes motivations. Elles sont honorables. Mais au-delà de tout cela, arrêter un job comme celui-là, pour les raisons que tu me donnes, c’est juste déraisonnable. Enfin, c'est mon avis personnel. Je suis sûr que tu as le potentiel pour tirer le meilleur parti de ces expériences. Donc pour résumer, moi je te demande de rester avec nous. J’ai trop besoin de toi.
Sarah est perdue dans ses pensées. Ses yeux sont brouillés. Elle est au bord des larmes. Je lui prends sa main.
- Sèche-moi ces vilaines larmes avant qu’elles ne ravagent ton joli visage. Alors tu restes ?
- Je ne sais pas. Il faut que je réfléchisse encore.
- Si tu veux, je te mets en congés exceptionnel d’ici la fin de la semaine. Ça te permettra de faire le point avec toi même et de prendre le recul nécessaire. Ça te va ? Tu as mon téléphone perso. Tu m’appelles quand tu veux.
- Merci. Merci beaucoup Pascal.
Le reste du repas fut beaucoup plus détendu.
- Et toi avec Marion ?
- Oh il n’y a pas grand-chose à dire. Lorsque vous êtes partis, Marion m’a entrepris selon un scénario proche du tiens mais sans crème solaire puisqu’il faisait nuit. Moi aussi je me suis laissé prendre à son jeu et j’ai d’ailleurs beaucoup apprécié. Elle ne m’a pas caché son côté bisexuel et de fait, je n’ai pas été surpris lorsque je vous ai vu toutes les deux au bord de la piscine. Marion recherche le plaisir. Après, que ce plaisir lui soit donné par un homme ou une femme n’a pas réellement d’importance à ses yeux. Marion ne cherche pas d’attache. C’est une femme libre qui veut rester libre. Il faut prendre ce qu’elle donne et ne rien demander de plus.
- Tu veux dire que tu continues à la voir ?
- Non. Peu de temps après cette expérience, j’ai rencontré une femme d’exception. Une femme comme on a très peu l’occasion de rencontrer.
- Le grand amour tu veux dire ?
- Oui et non. J’ai le sentiment que c’est encore plus fort que ça. C’est surprenant, dantesque. Je ne trouve pas les mots pour décrire ce que je ressens.
- Tu as beaucoup de chance Pascal. Moi j’aurai aimé avec Marion mais ce n’est pas réciproque.
- Avec Marion, d’après ce que tu me dis, il n’y a eu que du plaisir physique. Elle t’a fait connaître l’autre versant de la jouissance, celui que peu de femmes connaissent. Enfin, je ne sais pas exactement. C’est difficile à dire. Nous les hommes, lorsque nous faisons l’amour on pense vous amener au plaisir suprême et tu es en train de me dire qu’il existe un niveau de jouissance supérieure encore plus puissant. Ça laisse songeur.
- Peut-être que vous vous débrouillez mal tout simplement ?
- Ah c’est effectivement une possibilité mais mon esprit macho écarte cette hypothèse. C’est d’ailleurs rigolo parce que Marion m’a avoué que pour le cunnilingus, je n’étais pas encore à la hauteur d’une femme et évidemment ça interroge. Tu en penses quoi toi ?
- Je pense que vous arrivez un peu trop souvent comme des gros lourdauds. Le cunni n’est pas obligatoirement un préliminaire à la pénétration. C’est un acte sexuel à part entière. Beaucoup d’hommes n’ont pas intégré cela. L’envie de pénétrer, de dominer est trop ancrée en eux. Entre femmes, il n’y a pas de pénétration au sens propre du terme. C’est la conjonction du mental, de la langue et des doigts qui procure le plaisir. Marion m’a fait redécouvrir l'immensité du potentiel de mon sexe. C’était puissant, énorme, gigantesque. Cette vague qui submerge tout, ce plongeon dans l’infini tant le plaisir est immense. Cette sérénité juste après la jouissance. Un espace de vie où l’esprit et le corps vibrent au diapason, en parfaite harmonie.
- Ça donne envie. Je n’ai pas le sentiment que nous les hommes nous sommes capables d’atteindre ces sommets mais je peux me tromper.
- Les hommes sont souvent aussi trop pressés. Le cunnilingus demande de prendre son temps. C’est aussi ce que Marion m’a révélé. Passer la langue au bon endroit au bon moment et lorsque le corps se langui, continuer à titiller la zone érogène jusqu’à la jouissance. Le plus important, c’est d’être à l’écoute de l’autre. Je t’apprendrai si tu veux.
Sarah rit de bon cœur. Je comprends que sa proposition est juste amicale et qu’elle n’a rien d’une véritable demande.
- Ah ben voyons. Tu es quand même gonflée comme nana toi !!!
On quitte la table. Sur la route du retour, Sarah se tourne vers moi avec un sourire empreint de gentillesse.
- Ma proposition, c’était de l’humour.
- T’inquiète. J’avais compris. Mais quand même tu es trop espiègle toi. J'aime beaucoup.
- Je suis contente d’avoir pu discuter librement de tout cela avec toi. C’est rare d’avoir ce genre de discussion, et encore plus rare avec un homme. J’ai beaucoup apprécié. Je pense que tu es un mec formidable, le genre de mec qu’on aimerait avoir plus souvent auprès de soi.
- Je te retourne le compliment Sarah. Je pense aussi que tu es une femme géniale et me séparer d’une femme de ta trempe, c’est toujours un grand déchirement. Alors si tu pouvais rester avec nous …
- Merci Pascal. Je vais terminer cette après-midi ce que j’ai commencé ce matin et je veux bien prendre quelques jours pour faire le point avec moi-même. Je te recontacte dès que j’ai remis un peu d’ordre dans ma tête. Mais c’est déjà beaucoup plus clair dans mon esprit.
Arrivé au bureau, je passe saluer mes collaborateurs. L’ambiance est moins véhémente que d’habitude. Je n’y prête pas trop attention. Jean semble préoccupé. Sarah plutôt assez distante et Marion égale à elle-même. Sarah passe me voir.
- Pascal, c’est possible qu’on se voit tout à l’heure. Je voudrai te parler.
- Oui pas de problème Sarah. Maintenant si tu veux ?
- Non, ce midi ou ce soir. Je préfère un endroit neutre si possible.
- Alors je t’invite déjeuner à l’extérieur. Je passe te prendre à onze heures trente. Un restaurant fruits de mer, ça te va ?
- Oui merci Pascal. Ça ira très bien.
Je me demande ce que Sarah a à me dire de si particulier. A l’heure dite, je passe la tête dans entrebâillement de sa porte.
- On y va ?
- On y va me répond Sarah avec un sourire un peu crispé.
En voiture, Sarah ne dit mot. Elle est jolie avec une petite robe blanche courte qui moule à la perfection ses seins que je devine entièrement libres sous le tissu distendu. Ses jambes toutes bronzées tranchent avec la couleur de sa robe. Ses chaussures à talon sont de bon goût. C’est une très belle femme. Je n’avais pas remarqué mais cette tenue ressemble comme deux gouttes d’eau à celle que porterait Marion.
- C’est en rapport avec Marion ?
- Oui et … jean aussi.
Je me gare sur le parking du port, près des étais où les pécheurs vendent le poisson capturé la nuit précédente. Le restaurant domine la piste de l’aéroport et l’estuaire de la Canche. J’invite Sarah à prendre place sur une table en terrasse face à moi.
- Alors ?
- Pascal. Je pense quitter mon poste. J’ai beaucoup discuté avec Marion et un peu avec Jean aussi. En fait, je suis perdue. Je ne sais plus comment faire ni même vers qui me tourner. J’aime bien la fonction que tu m’as confiée. Je m’y sens à l’aise, j’aime l’ambiance de l’équipe mais ce week-end avec Marion, tout a basculé. Ce n’est pas évident à dire et encore moins à un homme qui est de surcroît mon employeur.
Sarah reprend son souffle et continue.
- Voilà. Je suis sortie avec Jean lors du premier pique-nique. Lorsqu’on vous a quittés au bord de la piscine, nous nous sommes retrouvés chez moi. On a beaucoup discuté, beaucoup bu aussi et Jean est resté dormir. Après cette première nuit, il s’est fait plus insistant. Pour moi c’était plus une aventure d’un soir. Il était gentil, attentionné et je n’ai pas voulu l’éconduire de suite. Lui est tombé amoureux. Au début c’était agréable mais je me suis vite rendu compte qu’il faudrait tôt au tard mettre un terme à cette relation.
Sarah s’arrête. Elle me fixe des yeux, presque gênée. Elle poursuit.
- Samedi dernier, lorsque je suis allée chez Marion. J’étais soulagée à l’idée que Jean ne pouvait pas venir. Mais je n’avais pas prévu de me retrouver en tête à tête avec Marion. Je pensais que tu serais là. Et tu as tardé à arriver. Marion est surprenante. Et lorsqu’elle s’est déshabillée pour se baigner toute nue dans la piscine, j’ai relevé le défi. A la sortie de la piscine, on a commencé à s’enduire de crème solaire et de crème solaire en crème solaire elle s’est rapprochée de mes seins, de mes cuisses, de mes fesses, de mon sexe. Je n’ai jamais eu de penchant lesbien hormis pendant mon adolescence où je voulais surtout m’assurer que le plaisir que je ressentais quand je me caressais était bien normal. Mais là, avec Marion, c’était si bon, si doux, si agréable que je me suis laissée faire. J’étais comme sur un nuage de volupté. Cette après-midi-là, avant que tu n’arrives, j’ai jouis trois fois d’affilées, des jouissances immenses, royales, de celles qui te laissent pantoises, le corps en feu, le sexe toujours avide de caresses avec l’envie irrésistible de revivre au plus vite ce plaisir incommensurable. Jamais auparavant la langue d’un homme, ses doigts ou même son sexe ne m’avaient procuré pareil plaisir. Je suis restée dormir chez Marion et pour la première fois, je me suis abandonnée à son propre plaisir. Elle m’a accompagnée dans sa jouissance. J’étais maladroite. Elle m’a guidée. Je voulais qu’elle éprouve autant de plaisir qu’elle avait su me donner.
Sarah continue.
- Si je te raconte tout ça, c’est parce que je suis tombée amoureuse de Marion. Quand je l’ai quittée au petit matin, mon sexe en redemandait encore, pour te dire. Le problème c’est que Marion considère cet épisode comme un simple flirt sans lendemain. Elle n’a pas de sentiment amoureux envers moi. Alors je ne sais plus quoi faire. Je ne veux pas créer de mal-être au sein de l’équipe donc je préfère partir.
- Sarah, c'est surprenant. Je ne m'attendais pas à des confidences de cette nature et avec autant de naturel. Je pense qu’il t’a fallu beaucoup de courage pour te décider à m'en parler. Je comprends que c’est loin d’être évident. En revanche, ce que je ne saisis pas, c’est ce que tu attends de moi ?
- Je … Je voudrais savoir si tu es d’accord pour que je parte.
- Sarah, si tu veux démissionner je ne suis pas en droit de m’y opposer. Ce choix t’appartient. Maintenant, si tu me demandes si je cautionne le fait que tu veuilles démissionner, la réponse est évidente de mon côté. C’est non. Tu es trop précieuse pour le projet et si on a pris de l’avance c’est en partie grâce à toi. Je te l’ai déjà dit. Tu es quelqu’un que j’apprécie énormément sur le plan professionnel et personnel aussi. Je comprends tes motivations. Elles sont honorables. Mais au-delà de tout cela, arrêter un job comme celui-là, pour les raisons que tu me donnes, c’est juste déraisonnable. Enfin, c'est mon avis personnel. Je suis sûr que tu as le potentiel pour tirer le meilleur parti de ces expériences. Donc pour résumer, moi je te demande de rester avec nous. J’ai trop besoin de toi.
Sarah est perdue dans ses pensées. Ses yeux sont brouillés. Elle est au bord des larmes. Je lui prends sa main.
- Sèche-moi ces vilaines larmes avant qu’elles ne ravagent ton joli visage. Alors tu restes ?
- Je ne sais pas. Il faut que je réfléchisse encore.
- Si tu veux, je te mets en congés exceptionnel d’ici la fin de la semaine. Ça te permettra de faire le point avec toi même et de prendre le recul nécessaire. Ça te va ? Tu as mon téléphone perso. Tu m’appelles quand tu veux.
- Merci. Merci beaucoup Pascal.
Le reste du repas fut beaucoup plus détendu.
- Et toi avec Marion ?
- Oh il n’y a pas grand-chose à dire. Lorsque vous êtes partis, Marion m’a entrepris selon un scénario proche du tiens mais sans crème solaire puisqu’il faisait nuit. Moi aussi je me suis laissé prendre à son jeu et j’ai d’ailleurs beaucoup apprécié. Elle ne m’a pas caché son côté bisexuel et de fait, je n’ai pas été surpris lorsque je vous ai vu toutes les deux au bord de la piscine. Marion recherche le plaisir. Après, que ce plaisir lui soit donné par un homme ou une femme n’a pas réellement d’importance à ses yeux. Marion ne cherche pas d’attache. C’est une femme libre qui veut rester libre. Il faut prendre ce qu’elle donne et ne rien demander de plus.
- Tu veux dire que tu continues à la voir ?
- Non. Peu de temps après cette expérience, j’ai rencontré une femme d’exception. Une femme comme on a très peu l’occasion de rencontrer.
- Le grand amour tu veux dire ?
- Oui et non. J’ai le sentiment que c’est encore plus fort que ça. C’est surprenant, dantesque. Je ne trouve pas les mots pour décrire ce que je ressens.
- Tu as beaucoup de chance Pascal. Moi j’aurai aimé avec Marion mais ce n’est pas réciproque.
- Avec Marion, d’après ce que tu me dis, il n’y a eu que du plaisir physique. Elle t’a fait connaître l’autre versant de la jouissance, celui que peu de femmes connaissent. Enfin, je ne sais pas exactement. C’est difficile à dire. Nous les hommes, lorsque nous faisons l’amour on pense vous amener au plaisir suprême et tu es en train de me dire qu’il existe un niveau de jouissance supérieure encore plus puissant. Ça laisse songeur.
- Peut-être que vous vous débrouillez mal tout simplement ?
- Ah c’est effectivement une possibilité mais mon esprit macho écarte cette hypothèse. C’est d’ailleurs rigolo parce que Marion m’a avoué que pour le cunnilingus, je n’étais pas encore à la hauteur d’une femme et évidemment ça interroge. Tu en penses quoi toi ?
- Je pense que vous arrivez un peu trop souvent comme des gros lourdauds. Le cunni n’est pas obligatoirement un préliminaire à la pénétration. C’est un acte sexuel à part entière. Beaucoup d’hommes n’ont pas intégré cela. L’envie de pénétrer, de dominer est trop ancrée en eux. Entre femmes, il n’y a pas de pénétration au sens propre du terme. C’est la conjonction du mental, de la langue et des doigts qui procure le plaisir. Marion m’a fait redécouvrir l'immensité du potentiel de mon sexe. C’était puissant, énorme, gigantesque. Cette vague qui submerge tout, ce plongeon dans l’infini tant le plaisir est immense. Cette sérénité juste après la jouissance. Un espace de vie où l’esprit et le corps vibrent au diapason, en parfaite harmonie.
- Ça donne envie. Je n’ai pas le sentiment que nous les hommes nous sommes capables d’atteindre ces sommets mais je peux me tromper.
- Les hommes sont souvent aussi trop pressés. Le cunnilingus demande de prendre son temps. C’est aussi ce que Marion m’a révélé. Passer la langue au bon endroit au bon moment et lorsque le corps se langui, continuer à titiller la zone érogène jusqu’à la jouissance. Le plus important, c’est d’être à l’écoute de l’autre. Je t’apprendrai si tu veux.
Sarah rit de bon cœur. Je comprends que sa proposition est juste amicale et qu’elle n’a rien d’une véritable demande.
- Ah ben voyons. Tu es quand même gonflée comme nana toi !!!
On quitte la table. Sur la route du retour, Sarah se tourne vers moi avec un sourire empreint de gentillesse.
- Ma proposition, c’était de l’humour.
- T’inquiète. J’avais compris. Mais quand même tu es trop espiègle toi. J'aime beaucoup.
- Je suis contente d’avoir pu discuter librement de tout cela avec toi. C’est rare d’avoir ce genre de discussion, et encore plus rare avec un homme. J’ai beaucoup apprécié. Je pense que tu es un mec formidable, le genre de mec qu’on aimerait avoir plus souvent auprès de soi.
- Je te retourne le compliment Sarah. Je pense aussi que tu es une femme géniale et me séparer d’une femme de ta trempe, c’est toujours un grand déchirement. Alors si tu pouvais rester avec nous …
- Merci Pascal. Je vais terminer cette après-midi ce que j’ai commencé ce matin et je veux bien prendre quelques jours pour faire le point avec moi-même. Je te recontacte dès que j’ai remis un peu d’ordre dans ma tête. Mais c’est déjà beaucoup plus clair dans mon esprit.
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