15-07-2024, 07:41 PM
On continua tranquillement et comme Holly soufflait plus que d'Habitude on fit une bonne partie de la promenade à pied. Avec Hans on se tenait par la main comme des gamins amoureux en discutant de tout et de rien et les chevaux suivaient. De temps à autre R et R venaient se faire caresser et disparaissaient pour un grand moment. On n'était pas loin des fouilles et c'était bientôt midi. Mon téléphone sonna. C’étaient les jumeaux.
— Salut Pa, ça va ?
— Pleine forme et toi Chip comment tu vas depuis hier ?
— En pleine forme mais on est crevé. On rentre de courir. On a fait au moins 10 km.
— Vous êtes malades pour avoir couru autant ?
— Pffff n'importe quoi ! C'est juste que hier soir on a remarqué que tous les 3 on avait pris un peu de ventre. Alors avec les fêtes qui approchent on voudrait pas être gros pour quand on partira en vacances.
— Gus et toi vous êtes des grands échalas et je ne parle même pas de Laszlo qui vous ressemble comme deux gouttes d’eau.
— On n'est pas tous comme toi pour manger ce qu'on veut et ne pas grossir. Vous faites quoi, avec Hans ?
— En ce moment on n'est pas loin des fouilles avec Holly, Blacky et R et R qui vadrouillent, bien sûr. On va aller jusqu'à la source et on va faire un pique-nique au soleil puis une petite sieste et on va rentrer tranquillement. Et vous, vous allez faire quoi ?
— On voulait aller se faire un ciné cet après-midi mais c'est la galère avec les bus ou le tram. La prochaine fois que tu descends ça serait bien que tu descendes nos vélos comme ça on pourrait se déplacer plus facilement même si ça sera long et fatiguant d'aller en ville comme ça.
— C'est toujours moins long que d'y aller à pied, non ?
— Oui, c’est sûr. L'idéal ça serait en scooter mais on n'en a pas.
Je continuais comme ça quelques instants avec Chip, puis il me passa Gus avec qui je discutais un bon moment également et lui aussi sous entendit qu'avec un scooter ça serait mieux et plus facile pour eux de se déplacer. J'avais mis le haut-parleur pour que Hans entende la conversation.
— Je ne pensais pas qu'il passe à l'attaque si vite. Ils ne m'en ont parlé que la semaine dernière.
— Je vais y réfléchir. C'est promis.
— Bé, tu trouves pas qu'ils étaient mignons les cyclistes dans leurs tenues moulantes ?
— Depuis quand tu regardes les autres garçons, toi ?
— Depuis tout le temps, mais juste pour le plaisir des yeux pas plus. Et tu as vu les paquets qu'ils avaient tous ?
— Personnellement je me suis plus concentré sur leurs fessiers et c'est vrai que certains étaient assez attirants. Mais, bien sûr, comme toi, c'est juste pour le plaisir des yeux.
— Avec ta selle camarguaise je ne peux pas profiter de la vue.
— Et si tu passais devant moi ? Parce qu'avec ta selle anglaise, moi je peux profiter de la vue.
— De toute façon on arrive bientôt tu profiteras de me mater les fesses quand on sera descendu de cheval.
— Je vais pouvoir toucher aussi ?
Notre joute verbale continua jusqu'à notre arrivée aux fouilles et sitôt descendu de cheval nos ventres gargouillèrent en même temps. On sortit des fontes notre pique-nique et on s'installa au soleil à l'abri du vent. Les chevaux broutaient tranquillement et R et R étaient couchés au soleil et dormaient.
On parlait des fêtes, des gens qui seraient là, Hans me parlait de ses espérances avec les jeunes qu'il devait rencontrer à la rentrée ….
— Hans, je reviens à ma question : il reste encore un an aux jumeaux pour valider leur master mais après tu crois qu'ils vont continuer en doctorat ?
— Je ne pense pas. Tu vois, leur motivation s’essouffle. Je leur ai proposé de faire autre chose après et ils ne sont pas contre. Ils en discutent entre eux mais ils ne sont pas du tout fixés sur ce qu'ils veulent faire. La dernière fois qu'ils en parlaient et qu'ils m'en ont parlé, ils voulaient faire des études en rapport avec la finance pour faire fructifier les affaires familiales. Mais c'était vraiment sans conviction aucune.
— On verra bien ce qu'ils décident.
— J'ai oublié de te dire qu'à la rentrée je n'aurais mes gosses que du lundi au jeudi comme ça je serai dispo du vendredi au lundi matin.
— Hé, hé, mais c'est trop cool ça et tu vas faire quoi de tes grands week-ends ?
— Les semaines où tu ne descendras pas c'est moi qui viendrais, tu me manques trop.
— On dirait presque une déclaration d’amour.
— C'est ça, fous toi de moi !
Et pour lui prouver que je ne me moquais pas de lui je lui roulais une pelle. Puis Hans me la rendit et… si mon fichu téléphone ne nous avait pas interrompu en sonnant plusieurs fois d'affilée alors que je ne répondais pas, je crois bien qu'on aurait fait l’amour dans la nature.
— Réponds Bé, c'est peut-être urgent.
— L'urgent est à côté de moi.
Hans insista tellement que je finis par céder. Je jetais un œil sur qui venait de m’appeler. Il y avait PJ puis JP et enfin ma grand-mère que je rappelais de suite.
— Salut Mamé, tu viens de m’appeler ?
— Oui Bé, tu sais les messieurs des fouilles, ils sont là et ils voudraient te voir. Ils ont essayé de te téléphoner mais tu n'as pas répondu. Vous êtes où ?
— On fait une balade à cheval avec Hans et en ce moment on n'est pas loin des fouilles. Ils sont encore à la maison ?
— Oui ils discutent dehors avec ton grand-père. Tu veux que je te les passe ?
— Si tu veux, sinon tu leur dis qu'on sera là d'ici une heure.
On récupéra les chevaux et Holly prit la tête et remise de son effort, partit au petit trot. Si bien qu'au bout d'une bonne demi-heure on était devant chez mes grands-parents. On salua les archéologues qui avaient installé leur ordi sur l’écran de la télé. PJ prit la parole.
— Pour ce qui est des fouilles des tombes, on n'a pas encore fait la synthèse mais pour ce qui est de la partie romaine c'est fait. On va vous montrer ça.
— On a finalement trouvé l'emplacement de la villa et il y a aussi de très nombreuses dépendances. À quoi elles servaient ? Seules des fouilles plus approfondies pourront nous le dire.
On passa plus d'une heure à visionner ce qu'avait fait PJ. Assez souvent, il stoppait son rapport pour nous donner des précisions. Et au final il sortit un plan qu'il déplia sur la table de la salle à manger où il y avait chaque trouvaille qu'ils avaient faites répertoriées. Mon grand-père me fit un signe. Je le rejoignis et il me dit :
— Bé, je pense qu'il est temps que tu ailles chercher ce qui est sous le bidon. Tu en penses quoi ?
— C'est toi qui vois mais personnellement je suis aussi de cet avis. Parce que de toute façon, si on ne le fait pas, ça va rester là encore 80 ans.
— Vas y, ça sera fait.
PJ et JP discutaient avec ma grand-mère qui quand elle nous vit partir avec mon grand-père comprit notre intention et sourit.
— On revient dans un instant avec une surprise pour vous. vous n'allez pas en croire vos yeux. Mamé, tu leur racontes l'histoire le temps qu'on revienne mais tu ne dis pas tout.
— De quoi vous parlez ?
On fut vite de retour avec la biche où Cyprien avait caché son trésor. Entre temps mon grand-père était passé par l'atelier récupérer le petit chalumeau. Il chauffa la cire qui fondit et on enleva le couvercle. PJ et JP se penchèrent pour voir ce qu'il y avait dedans et furent déçus de ne voir qu'un chiffon que mon grand-père enleva et il commença à sortir ce qu'il y avait dedans.
Tout était posé sur la table et PJ tout comme JP ne disaient rien. Ils n'avaient pas assez d'yeux pour tout regarder en même temps.
— Mais… il a trouvé ça, où ?
— Tu vois la dalle qui ouvre la crypte et bien c'est sous celle qu'il y a devant.
— Mais… pourquoi il n'a rien dit ?
— Ça, je n'en sais rien. c’était la guerre, la vie ici était dure et il a dû avoir peur qu'on lui prenne son trésor.
— Il ne nous en a parlé que peu de temps avant son décès, en nous faisant promettre de ne l'ouvrir que quand il serait mort. Et un jour où nous étions aux champignons il m'a demandé de l'accompagner et il m'a montré où il avait trouvé l'épitaphe et avec sa canne il a pointé une dalle en me disant que c'était sous celle-là qu'il avait trouvé ce qu'il y avait de caché dans le cabanon. Puis il a ajouté qu'il avait essayé de soulever celle d'à côté. Qu'il y réussi partiellement et que c'était creux dessous aussi et bien plus grand.
Puis ça lui est sorti de l'esprit avec le temps et c'est de revenir ici qu'il s'en est rappelé.
— C'est juste magnifique ce qu'il a trouvé et gardé. C'est un vrai trésor, déjà par le métal qui compose les statues et les pièces mais c'est un trésor archéologique fabuleux. Vous comptez en faire quoi ?
— Je suppose que vous allez vouloir l'étudier, maintenant que vous l'avez vu. Et vus vos réactions vous allez aussi vouloir l'exposer et le montrer au monde en même temps que la crypte et ce qu'elle contient.
— Justement, c'est de ça qu'on venait vous parler. Les anthropologues nous ont donné leur rapport sur une partie des ossements qu'ils ont étudiés. Il y a beaucoup de personnes de petite taille mais aussi plusieurs personnes avec des malformations physiques.
— On suppose que la villa de Flavius était une sorte de ghetto ou, plutôt, un lieu de paix et de villégiature pour ces personnes différentes.
— On a fait des prospections écho-électriques et on a découvert ce que l'on pense être un cimetière, pas loin de la crypte. mais là les tombes ont des tailles normales.
— Du coup, vous comptez faire quoi comme fouilles l'an prochain ?
— On n'en sait rien. Il y a plusieurs options avec la fouille de la crypte, la dépose des peintures murales et de la mosaïque et bien sur l'ouverture du sarcophage. Ensuite PJ voudrait s'occuper du cimetière tout proche tandis que Nigel Bellay insiste pour qu'on fouille la villa.
— Il faut savoir que pour les fouilles de l'an prochain le British Museum est notre principal sponsor. Il paraît qu'ils ont déjà tout planifié pour une exposition exceptionnelle d'ici deux ans. Vous en pensez quoi ?
— Personnellement, je n'en sais rien. Mais si j'ai bien compris ça va être des fouilles qui vont durer un bon moment.
— Oui au rythme de 2 ou 3 semaines par an il y en a pour 10 ans voir plus. Le ministère de la culture nous a proposé de mettre des entreprises privées pour fouiller le site mais il y en aurait au moins pour un an si ce n'est pas plus. Et du coup on n'aurait qu'un droit de regard sur ce qu'ils font.
— Je vous comprends mais je n'ai aucun droit de regard sur ce qui va se passer. Je vous ai autorisé à fouiller. Mais je ne peux pas dire quelle est la meilleure méthode pour le faire, je n'y connais rien.
— On a prévu une réunion de chantier mi-avril. Il y aura tout le monde. Et on viendra sur le terrain. Tu pourras être là ?
— Oui, ça va, j'ai des patrons cools. Et pour le trésor de Cyprien on fait quoi ?
— On va faire des photos de chaque objet qu'on montrera à notre hiérarchie et vous serez contactés pour vous dire quand on viendra le récupérer.
— Il faudra faire venir un huissier pour qu'il inventorie ce que vous allez prendre ?
— Vous pouvez le faire si vous voulez. Il y aura des personnes assermentées avec nous qui peuvent très bien faire office d'huissier de justice.
— Et le trésor, il va devenir quoi ?
— Je pense que l'état va vous faire une proposition de rachat vu la qualité des artefacts. Mais ça, je ne peux pas vous le garantir.
— De toute façon, il n'est pas à vendre, pas vrai Jean-François ?
— C'est toi qui décides Mamé. C'est ton trésor et tu en fais ce que tu en veux.
— C'est notre trésor. Papa nous avait dit de nous le partager, entre nous. On en parlera à Noël quand on sera tous ensemble.
On commença à ranger les pièces après qu'elles aient été photographiées en les pliant dans du papier journal, puis on passa aux statues et on referma le couvercle. PJ et JP partirent.
— Je fais quoi du pot ? Je vais le remettre en place ?
— Non accompagne moi à la cave. Il est temps que je te montre quelque chose. tu es d'accord, François ?
— Oui, bien sûr. Avec Jean-François on sait que le secret sera bien gardé.
Je descendis à la cave avec ma grand-mère et au bas de l'escalier elle me montra une cache que je n'avais jamais remarqué. Elle m'y fit mettre le pot.
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— Salut Pa, ça va ?
— Pleine forme et toi Chip comment tu vas depuis hier ?
— En pleine forme mais on est crevé. On rentre de courir. On a fait au moins 10 km.
— Vous êtes malades pour avoir couru autant ?
— Pffff n'importe quoi ! C'est juste que hier soir on a remarqué que tous les 3 on avait pris un peu de ventre. Alors avec les fêtes qui approchent on voudrait pas être gros pour quand on partira en vacances.
— Gus et toi vous êtes des grands échalas et je ne parle même pas de Laszlo qui vous ressemble comme deux gouttes d’eau.
— On n'est pas tous comme toi pour manger ce qu'on veut et ne pas grossir. Vous faites quoi, avec Hans ?
— En ce moment on n'est pas loin des fouilles avec Holly, Blacky et R et R qui vadrouillent, bien sûr. On va aller jusqu'à la source et on va faire un pique-nique au soleil puis une petite sieste et on va rentrer tranquillement. Et vous, vous allez faire quoi ?
— On voulait aller se faire un ciné cet après-midi mais c'est la galère avec les bus ou le tram. La prochaine fois que tu descends ça serait bien que tu descendes nos vélos comme ça on pourrait se déplacer plus facilement même si ça sera long et fatiguant d'aller en ville comme ça.
— C'est toujours moins long que d'y aller à pied, non ?
— Oui, c’est sûr. L'idéal ça serait en scooter mais on n'en a pas.
Je continuais comme ça quelques instants avec Chip, puis il me passa Gus avec qui je discutais un bon moment également et lui aussi sous entendit qu'avec un scooter ça serait mieux et plus facile pour eux de se déplacer. J'avais mis le haut-parleur pour que Hans entende la conversation.
— Je ne pensais pas qu'il passe à l'attaque si vite. Ils ne m'en ont parlé que la semaine dernière.
— Je vais y réfléchir. C'est promis.
— Bé, tu trouves pas qu'ils étaient mignons les cyclistes dans leurs tenues moulantes ?
— Depuis quand tu regardes les autres garçons, toi ?
— Depuis tout le temps, mais juste pour le plaisir des yeux pas plus. Et tu as vu les paquets qu'ils avaient tous ?
— Personnellement je me suis plus concentré sur leurs fessiers et c'est vrai que certains étaient assez attirants. Mais, bien sûr, comme toi, c'est juste pour le plaisir des yeux.
— Avec ta selle camarguaise je ne peux pas profiter de la vue.
— Et si tu passais devant moi ? Parce qu'avec ta selle anglaise, moi je peux profiter de la vue.
— De toute façon on arrive bientôt tu profiteras de me mater les fesses quand on sera descendu de cheval.
— Je vais pouvoir toucher aussi ?
Notre joute verbale continua jusqu'à notre arrivée aux fouilles et sitôt descendu de cheval nos ventres gargouillèrent en même temps. On sortit des fontes notre pique-nique et on s'installa au soleil à l'abri du vent. Les chevaux broutaient tranquillement et R et R étaient couchés au soleil et dormaient.
On parlait des fêtes, des gens qui seraient là, Hans me parlait de ses espérances avec les jeunes qu'il devait rencontrer à la rentrée ….
— Hans, je reviens à ma question : il reste encore un an aux jumeaux pour valider leur master mais après tu crois qu'ils vont continuer en doctorat ?
— Je ne pense pas. Tu vois, leur motivation s’essouffle. Je leur ai proposé de faire autre chose après et ils ne sont pas contre. Ils en discutent entre eux mais ils ne sont pas du tout fixés sur ce qu'ils veulent faire. La dernière fois qu'ils en parlaient et qu'ils m'en ont parlé, ils voulaient faire des études en rapport avec la finance pour faire fructifier les affaires familiales. Mais c'était vraiment sans conviction aucune.
— On verra bien ce qu'ils décident.
— J'ai oublié de te dire qu'à la rentrée je n'aurais mes gosses que du lundi au jeudi comme ça je serai dispo du vendredi au lundi matin.
— Hé, hé, mais c'est trop cool ça et tu vas faire quoi de tes grands week-ends ?
— Les semaines où tu ne descendras pas c'est moi qui viendrais, tu me manques trop.
— On dirait presque une déclaration d’amour.
— C'est ça, fous toi de moi !
Et pour lui prouver que je ne me moquais pas de lui je lui roulais une pelle. Puis Hans me la rendit et… si mon fichu téléphone ne nous avait pas interrompu en sonnant plusieurs fois d'affilée alors que je ne répondais pas, je crois bien qu'on aurait fait l’amour dans la nature.
— Réponds Bé, c'est peut-être urgent.
— L'urgent est à côté de moi.
Hans insista tellement que je finis par céder. Je jetais un œil sur qui venait de m’appeler. Il y avait PJ puis JP et enfin ma grand-mère que je rappelais de suite.
— Salut Mamé, tu viens de m’appeler ?
— Oui Bé, tu sais les messieurs des fouilles, ils sont là et ils voudraient te voir. Ils ont essayé de te téléphoner mais tu n'as pas répondu. Vous êtes où ?
— On fait une balade à cheval avec Hans et en ce moment on n'est pas loin des fouilles. Ils sont encore à la maison ?
— Oui ils discutent dehors avec ton grand-père. Tu veux que je te les passe ?
— Si tu veux, sinon tu leur dis qu'on sera là d'ici une heure.
On récupéra les chevaux et Holly prit la tête et remise de son effort, partit au petit trot. Si bien qu'au bout d'une bonne demi-heure on était devant chez mes grands-parents. On salua les archéologues qui avaient installé leur ordi sur l’écran de la télé. PJ prit la parole.
— Pour ce qui est des fouilles des tombes, on n'a pas encore fait la synthèse mais pour ce qui est de la partie romaine c'est fait. On va vous montrer ça.
— On a finalement trouvé l'emplacement de la villa et il y a aussi de très nombreuses dépendances. À quoi elles servaient ? Seules des fouilles plus approfondies pourront nous le dire.
On passa plus d'une heure à visionner ce qu'avait fait PJ. Assez souvent, il stoppait son rapport pour nous donner des précisions. Et au final il sortit un plan qu'il déplia sur la table de la salle à manger où il y avait chaque trouvaille qu'ils avaient faites répertoriées. Mon grand-père me fit un signe. Je le rejoignis et il me dit :
— Bé, je pense qu'il est temps que tu ailles chercher ce qui est sous le bidon. Tu en penses quoi ?
— C'est toi qui vois mais personnellement je suis aussi de cet avis. Parce que de toute façon, si on ne le fait pas, ça va rester là encore 80 ans.
— Vas y, ça sera fait.
PJ et JP discutaient avec ma grand-mère qui quand elle nous vit partir avec mon grand-père comprit notre intention et sourit.
— On revient dans un instant avec une surprise pour vous. vous n'allez pas en croire vos yeux. Mamé, tu leur racontes l'histoire le temps qu'on revienne mais tu ne dis pas tout.
— De quoi vous parlez ?
On fut vite de retour avec la biche où Cyprien avait caché son trésor. Entre temps mon grand-père était passé par l'atelier récupérer le petit chalumeau. Il chauffa la cire qui fondit et on enleva le couvercle. PJ et JP se penchèrent pour voir ce qu'il y avait dedans et furent déçus de ne voir qu'un chiffon que mon grand-père enleva et il commença à sortir ce qu'il y avait dedans.
Tout était posé sur la table et PJ tout comme JP ne disaient rien. Ils n'avaient pas assez d'yeux pour tout regarder en même temps.
— Mais… il a trouvé ça, où ?
— Tu vois la dalle qui ouvre la crypte et bien c'est sous celle qu'il y a devant.
— Mais… pourquoi il n'a rien dit ?
— Ça, je n'en sais rien. c’était la guerre, la vie ici était dure et il a dû avoir peur qu'on lui prenne son trésor.
— Il ne nous en a parlé que peu de temps avant son décès, en nous faisant promettre de ne l'ouvrir que quand il serait mort. Et un jour où nous étions aux champignons il m'a demandé de l'accompagner et il m'a montré où il avait trouvé l'épitaphe et avec sa canne il a pointé une dalle en me disant que c'était sous celle-là qu'il avait trouvé ce qu'il y avait de caché dans le cabanon. Puis il a ajouté qu'il avait essayé de soulever celle d'à côté. Qu'il y réussi partiellement et que c'était creux dessous aussi et bien plus grand.
Puis ça lui est sorti de l'esprit avec le temps et c'est de revenir ici qu'il s'en est rappelé.
— C'est juste magnifique ce qu'il a trouvé et gardé. C'est un vrai trésor, déjà par le métal qui compose les statues et les pièces mais c'est un trésor archéologique fabuleux. Vous comptez en faire quoi ?
— Je suppose que vous allez vouloir l'étudier, maintenant que vous l'avez vu. Et vus vos réactions vous allez aussi vouloir l'exposer et le montrer au monde en même temps que la crypte et ce qu'elle contient.
— Justement, c'est de ça qu'on venait vous parler. Les anthropologues nous ont donné leur rapport sur une partie des ossements qu'ils ont étudiés. Il y a beaucoup de personnes de petite taille mais aussi plusieurs personnes avec des malformations physiques.
— On suppose que la villa de Flavius était une sorte de ghetto ou, plutôt, un lieu de paix et de villégiature pour ces personnes différentes.
— On a fait des prospections écho-électriques et on a découvert ce que l'on pense être un cimetière, pas loin de la crypte. mais là les tombes ont des tailles normales.
— Du coup, vous comptez faire quoi comme fouilles l'an prochain ?
— On n'en sait rien. Il y a plusieurs options avec la fouille de la crypte, la dépose des peintures murales et de la mosaïque et bien sur l'ouverture du sarcophage. Ensuite PJ voudrait s'occuper du cimetière tout proche tandis que Nigel Bellay insiste pour qu'on fouille la villa.
— Il faut savoir que pour les fouilles de l'an prochain le British Museum est notre principal sponsor. Il paraît qu'ils ont déjà tout planifié pour une exposition exceptionnelle d'ici deux ans. Vous en pensez quoi ?
— Personnellement, je n'en sais rien. Mais si j'ai bien compris ça va être des fouilles qui vont durer un bon moment.
— Oui au rythme de 2 ou 3 semaines par an il y en a pour 10 ans voir plus. Le ministère de la culture nous a proposé de mettre des entreprises privées pour fouiller le site mais il y en aurait au moins pour un an si ce n'est pas plus. Et du coup on n'aurait qu'un droit de regard sur ce qu'ils font.
— Je vous comprends mais je n'ai aucun droit de regard sur ce qui va se passer. Je vous ai autorisé à fouiller. Mais je ne peux pas dire quelle est la meilleure méthode pour le faire, je n'y connais rien.
— On a prévu une réunion de chantier mi-avril. Il y aura tout le monde. Et on viendra sur le terrain. Tu pourras être là ?
— Oui, ça va, j'ai des patrons cools. Et pour le trésor de Cyprien on fait quoi ?
— On va faire des photos de chaque objet qu'on montrera à notre hiérarchie et vous serez contactés pour vous dire quand on viendra le récupérer.
— Il faudra faire venir un huissier pour qu'il inventorie ce que vous allez prendre ?
— Vous pouvez le faire si vous voulez. Il y aura des personnes assermentées avec nous qui peuvent très bien faire office d'huissier de justice.
— Et le trésor, il va devenir quoi ?
— Je pense que l'état va vous faire une proposition de rachat vu la qualité des artefacts. Mais ça, je ne peux pas vous le garantir.
— De toute façon, il n'est pas à vendre, pas vrai Jean-François ?
— C'est toi qui décides Mamé. C'est ton trésor et tu en fais ce que tu en veux.
— C'est notre trésor. Papa nous avait dit de nous le partager, entre nous. On en parlera à Noël quand on sera tous ensemble.
On commença à ranger les pièces après qu'elles aient été photographiées en les pliant dans du papier journal, puis on passa aux statues et on referma le couvercle. PJ et JP partirent.
— Je fais quoi du pot ? Je vais le remettre en place ?
— Non accompagne moi à la cave. Il est temps que je te montre quelque chose. tu es d'accord, François ?
— Oui, bien sûr. Avec Jean-François on sait que le secret sera bien gardé.
Je descendis à la cave avec ma grand-mère et au bas de l'escalier elle me montra une cache que je n'avais jamais remarqué. Elle m'y fit mettre le pot.
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