20-05-2024, 06:59 AM
Et je pris le regard ‘’chien battu 4bis’’ un mix entre celui des jumeaux et de R et R, quand ils avaient fait une bêtise. Hans sourit. J'avais gagné …. on redescendit et la discussion porta sur notre visite en Angleterre, sur mes mystérieuses locataires qui devraient arriver le jeudi suivant. J'avais juste fait installer pour elle une parabole pour qu'elles puissent, au moins, regarder la télé.
Tim passa en coup de vent nous inviter à souper. Ça faisait un moment qu'on ne s'était pas vu. Enfin si, on se voyait, mais on ne discutait plus comme avant. Ça lui manquait et ça me manquait aussi . Parfois je passais le voir le samedi après-midi à ses serres mais on ne pouvait pas parler comme on voulait, parce qu'il y avait ses employées. On parlait des choses officielles de nos vies mais on ne pouvait pas ouvrir notre cœur à l'autre, comme on le faisait en privé. Ce qu'on se disait, c'était pas des secrets d'états loin de là, mais on parlait de nos contrariétés avec nos conjoints, du souci que nous faisaient faire les gosses, parce que lui aussi était un papa poule et sa plus grosse peur était la vertu d'Adeline qui, du Haut de ses 13 ans, faisait de plus en plus jeune fille.
j'étais descendu à la cave pour récupérer une bouteille de vin à apporter chez Tim, histoire de ne pas arriver les mains vides, il en restait peu. Il faudra que j'en parle à mon grand-père parce que ce n'était pas mon truc du tout. Après le départ de mes parents et de mes grands-parents, on était monté se préparer. Hans était allé dans la salle de bain des jumeaux et moi dans la nôtre pour aller plus vite. Et quand on s'était retrouvés dans la chambre, vêtus comme au jour de notre naissance, l'envie de nous faire un câlin nous prit et nous repris (ce qu'on fit aussi Hans et moi). Tim n'avait pas donné d'heure précise et généralement on se retrouvait vers les 20 h. On réussit à arriver pile poil à l’heure. Mary râlait un peu.
— Hans et toi, qui d’autre ?
— Comptez là-dessus, on vous mettra en maison de retraite, ensemble dans la même chambre.
— Comme ça on fera tourner les infirmières en bourrique.
Le repas finit assez tard et Adeline et Nans rouspétèrent parce que Mary les envoya se coucher. Mary nous donna des nouvelles du village du bas. La nouvelle municipalité était loin de faire l’unanimité. J'avais vaguement évoqué avec Tim notre voyage à Londres, sans lui dire pourquoi. Je les mis au courant.
— Et bin dis donc, t'es pas dans la merde, Bé !
— Ça fait des petits princes pour Adeline.
— Tu vas tomber de Haut Mary, tu sais bien qu'ils la considèrent plus comme leur petite sœur qu'une fiancée potentielle.
— Oui, je sais. Pour changer de conversation, vous êtes au courant des rumeurs qui courent sur Nick, Tonin et leurs couples respectifs ?
— Oui, ma grand-mère m'en a parlé. Je me demande bien en quoi ça regarde les gens, la sexualité des autres. Ça a le don de m’énerver.
Ça n'alla pas plus loin parce qu'on s'en foutait tous, de leur sexualité. On parla du déménagement. Tim surtout, racontant les déboires de Mary qui faisait des cartons que Adeline et Nans défaisaient parce que, bien évidemment, ils avaient un besoin impérieux de ce qu'il y avait dedans.
Puis on rentra et on termina au lit ,ce qu'on avait fort avancé sous la douche. Et je ne sais pourquoi, on eut envie de recommencer.
Il faisait déjà jour quand Hans, qui bougeait, me réveilla. Pour une fois, c'est lui qui me regardait dormir. J'avais remarqué que, quand il était là, je dormais bien mieux. On alla prendre notre petit-déjeuner puis une douche qui, celle-là, fut plus soft. Et on alla au village. On passa voir les parents de Tim qui gardaient les enfants de Tim et de Mary, partis au marché. Ensuite, on passa chez mes parents puis chez Louis et Amandine et on se retrouva chez mes grands-parents.
Dès le repas fini on alla tous ramasser les olives. On en ramassa deux bauges. Ma grand-mère disait que ça faisait trop mais son regard pétillait.
— Elles sont belles. Bé, demain tu pourras remonter les biches en grès de la cave afin que je puisse les laver et revenir mardi pour les redescendre ?
— Pas de souci Mamé, je le ferai.
— Je vais les préparer et on ira les rincer dans ta fontaine pendant 2 ou 3 jours avant de les mettre au sel. On attendra une ou deux semaines avant de ramasser les autres pour l’huile. Là elle n'aurait pas de goût. Enfin pas assez. Il faudra aussi que je vous montre comment les faire, je ne suis pas éternelle.
— Mais Maman, pourquoi tu nous parles de ça ?
— Et bien, Agnès, à nos âges à papa et à moi on a plus vite fait de mourir que de gagner à la loterie.
— Bon, allez, on change de sujet.
On rentra à la maison. Hans avait allumé la télé et moi la cheminée. On se câlinait en regardant je ne sais même plus quoi. Puis on monta se coucher mais pas dormir, parce qu’autant Hans que moi on avait envie de s'aimer physiquement. Et on remit ça le matin, après nous être réveillé. J'arrivais juste à l'heure au boulot et Hans rata sa première heure de cours. Il prétexta une panne de réveil. Ce qui était à moitié faux.
Le lundi en me rendant chez ma grand-mère, je m'étais arrêté à la maison de l'anglais pour tout mettre en route, le mardi, en y retournant j'avais contrôlé que tout fonctionnait. Mon grand-père avait tamisé de la cendre, y avait ajouté de l'eau, fait bouillir le tout et maintenant les olives qu'ils avaient mis dans de grandes lessiveuses baignaient dans ce jus grisâtre. Elles y resteraient une bonne semaine et après elles tremperaient, dans le bassin devant chez moi, une autre bonne semaine, avant de se retrouver dans les grosses biches en grès, à la saumure. Et il faudrait attendre un peu pour pouvoir les manger.
Le jeudi je n'eus que le temps de passer à la maison prendre une douche, de me changer et de me rendre à la maison, quand un gros 4X4 arriva. Deux femmes en descendirent. La mère, Noreen, parlait français. En revanche la fille, Jessica, ne parlait que l’anglais. Je leur fis visiter la maison et je les aidais en portant leurs sacs et leurs valises. Il y avait aussi quelques sacs de provisions, achetées à la supérette locale. Noreen alla dans la chambre et revint avec une enveloppe assez épaisse.
— Il y a dedans 15 000 euros pour 10 mois de loyer. Vous pouvez recompter si vous voulez.
— Je vous fais confiance. Demain je vous apporterai un papier disant que vous m'avez donné cet argent.
— Ce n'est pas la peine, comme mon mari je vous fais confiance.
— Je vous ai laissé une feuille avec quelques numéros de téléphone. Il y a le mien. Mais si vous avez un problème ou des questions vous pouvez aller à la maison en face, c'est chez mes grands-parents. Ils vous aideront.
— Je vous remercie mais je pense qu'on devrait arriver à se débrouiller.
Ça mit un terme à notre conversation. Je passais faire un coucou à mes grands-parents et ma grand-mère – curieuse - me demanda comment étaient mes locataires.
— La mère doit avoir la cinquantaine et je ne pense pas que la fille soit déjà majeure… Et tu vois, je ne suis pas persuadé que ce soit sa mère.
— Qu'est-ce-qui te fait dire ça ?
— Elles ne se ressemblent pas du tout. Et la fille avait l'air malheureuse. Mais bon, c'est peut-être une idée que je me fais. Bien, il est temps que je file, je n'ai pas encore fait mon sac et demain je pars de bonne heure. On décolle à midi.
— Tu as pensé à prendre des vêtements un peu chics pour les garçons ?
— Heu! Non, pourquoi faire ?
— Ils ne vont pas rester habillés avec les mêmes affaires toute la semaine, non ?
Je rentrais et je préparais tout. Au dernier moment je pris dans le coffre mes médailles et les deux montres anciennes que j'avais ainsi que celle de Cyprien toujours avec sa chaine en argent, dans la boite en fer qui la protégeait. Je me couchais de bonne heure et comme j'étais impatient de les revoir, j'arrivais à Carnon alors qu'ils dormaient encore tous. Bien sûr je m'étais arrêté en route pour acheter de quoi nous faire un bon petit-déjeuner.
Finalement Laszlo ne viendrait pas avec nous. Ça risquait d'être très compliqué comme rencontre. Dès cet après-midi un des secrétaires particulier de sa majesté viendrait nous entretenir du déroulement de la réunion et des questions dont on débattrait. Il fallait aussi qu'on soumette les questions qu'on souhaiterait poser à la reine, afin qu'elle puisse préparer ses réponses.
On mangea rapidement dans un fastfood de l’aéroport. L'avion nous attendait. On grimpa et on décolla tout de suite. En plus de l'hôtesse et des pilotes il y avait un des secrétaires particuliers de sa majesté qui nous fit un topo de la situation dans un français parfait et sans accent.
C'était catastrophique, d'après lui. Ça me fit sourire, parce que personnellement je n'en avais rien à foutre des frasques de Charles. Les jumeaux, pourtant très intéressés par la discussion, s'étaient endormis.
Le premier point qu'il aborda avec nous fut la renonciation au droit de succession au trône. On en avait parlé avec les jumeaux et eux non plus, ne voulaient pas être rois. Pour ce faire, il faudrait qu'ils y renoncent publiquement, devant la chambre des lords. Ils devraient le faire tour à tour et signer un document le confirmant. La déclaration était prête et ils n'auraient qu'à la lire. Elle était jointe au dossier. Elle était courte, simple et sans équivoque. Ça, ça se ferait le mardi à 11 h.
Cet après-midi, on allait parler gros sous. En effet, puisque Chip et Gus étaient les petits-fils de Charles, ils avaient droit à une rente royale. Et celle de prince était assez conséquente. (Ils en touchaient déjà une de leur fief en Ecosse. On l'avait négocié. Elle correspondait au montant d'un fut de bière que les jumeaux offraient aux participants des jeux annuels. Comme ça, personne ne pouvait dire qu'ils s'enrichissaient sur le dos de leur fief et, comme il y avait beaucoup de participants très assoiffés, il n'était pas rare que j'offre deux ou trois autres futs).
À cette rente aussi, on avait décidé d'y renoncer. Après tout, on n'en avait pas besoin pour vivre, on se débrouillait bien sans.
L'histoire des gros sous étant réglée, suivait une liste de grandes villes du Royaume-Uni et on demandait aux jumeaux d'en choisir une chacun, afin de les en nommer duc. Eux voulaient être duc de leur petit village, rien de plus. Ça serait un point à négocier. On en était là, quand l'avion atterrit, ce qui réveilla les jumeaux.
— On est arrivé ?
— Comme vous pouvez le voir.
— On a bien dormi.
— Et pendant ce temps vos papas discutaient de votre avenir.
— Bin vous êtes là pour ça, non ? On s'en fout nous de leurs conneries.
— En plus, Charles, il ne nous aime pas. C'est pas de notre faute s'il n'a pas su se retenir.
— On se calme, les garçons. On verra ça, cet après-midi.
— Tu crois que Caroline nous aura fait de la gelée, en dessert ?
— Vous ne pensez qu'à manger, espèce de ventres sur pattes !
— Bin quoi, on est en pleine période de croissance, alors il faut qu'on mange pour nous développer correctement, si on veut devenir des princes charmants.
— Je plains les grenouilles aux Fourches.
— Pourquoi tu plains les grenouilles, Papa ?
— Parce que vous allez passer votre temps à les attraper et à les embrasser dans l'espoir qu'elles se transforment en belles princesses. Ha ha!
— Pfff, t'es nul, Papa. On est encore trop jeunes pour penser à ça. On verra quand on aura 15 ans. Regardez, y'a James qui arrive. On dirait que Mamé est avec lui.
En effet Victoria était, là, aussi. On grimpa dans la voiture après nous être dit bonjour. La conversation durant tout le trajet porta sur des banalités et, oui, il y aura de la gelée au dessert.
Je fus surpris de voir qu'il y avait des voitures garées devant la maison. On était attendu comme le messie. On eut juste le temps de monter nos affaires dans nos chambres que déjà le tailleur de sa majesté nous faisait enfiler nos costumes de cérémonie, puis nos costumes pour rendre visite à la reine. Il avait très bien travaillé et à part quelques retouches minimes qu'il ferait immédiatement, on les aurait pour le soir. Puis ce fut un avocat, le même que celui de la famille royale, qui nous fit signer des documents pour notre droit à l'image qu'il ferait parvenir à tous les journaux pour les avertir, que s'ils publiaient une photo de nous sans notre accord, qu'ils encouraient des poursuites judiciaires et de très fortes amendes. Puis le secrétaire particulier de sa majesté arriva. Il était au courant de ce qui avait été négocié dans l'avion et il venait prendre la suite sur des sujets plus délicats tels notre homosexualité à Hans et moi ou sur le naturisme que nous pratiquions volontiers, chaque année, au Cap d’Agde.
Il nous conseilla fortement de ne pas évoquer notre sexualité et de ne plus aller au Cap. Il osa nous conseiller aussi de nous éloigner de Antho et Léa mais aussi de Nick et Tonin à cause des couples atypiques qu'ils formaient. (il y avait eu enquête sur nous et nos proches) Il allait continuer, mais ma réaction ne se fit pas attendre et lui cloua le bec.
— Bon, alors, je vais mettre les choses au clair, directement. Les frasques de Charles et de Rose: on s'en fout complètement. Que ça crée un problème à la couronne britannique: je m'en bas les couilles. On veut bien coopérer, dans la mesure où ça ne nuit pas à notre qualité de vie. Alors, vous pouvez aller dire à sa majesté que nous ne changerons pas d'un iota notre façon de vivre, que ça lui plaise ou non. Si ça ne lui convient pas, on repart chez nous. On ne vous a rien demandé et on n'a pas besoin de vous pour vivre. Que ça soit dit.
— Il faut que vous compreniez qu'il en va de l'avenir et de la crédibilité de la royauté.
— Il fallait dire, ça, à Charles qui ne sait pas garder ses mains, pour rester poli, chez lui. Pour preuve, il baisait avec Camilla, alors que Diana était toujours vivante. Donc, ne me cassez plus les couilles avec votre morale à deux balles sur notre homosexualité nos habitudes naturistes et encore moins sur le couple de mon frère ou ceux de mes amis. C'est clair dans votre esprit ? Parce que si ça ne l'est pas, on n'a pas encore défait nos valises et on peut repartir de suite. Non mais!
— Bé, calme-toi, s'il te plait. Et vous, éviter de vouloir imposer des choses. Quel est le point suivant ?
— Il s'agit du droit de visite des jumeaux, auprès de la famille royale. Sa majesté pensait à trois ou quatre semaines par an, dont deux semaines en été. Est-ce-que cela vous convient ?
— Personnellement, non, vous n'avez qu'à demander ça aux personnes concernées et je me plierais à leur choix. Mais attention, il ne faut pas que ça perturbe leurs études.
— Je laisserai donc sa majesté en parler avec eux.
Et ça continua comme ça jusqu'à l'heure du souper. Je bouillais intérieurement de ce que le secrétaire, au nom de la reine, nous avait demandé. Ils avaient fouillé notre vie, notre intimité. Ils savaient tout sur nous. Ils avaient enquêté sur tout notre entourage. Ça me révoltait. (Et je pense que le secrétaire à eu peur de s’en prendre une, au moment de mon coup de gueule)
80
Tim passa en coup de vent nous inviter à souper. Ça faisait un moment qu'on ne s'était pas vu. Enfin si, on se voyait, mais on ne discutait plus comme avant. Ça lui manquait et ça me manquait aussi . Parfois je passais le voir le samedi après-midi à ses serres mais on ne pouvait pas parler comme on voulait, parce qu'il y avait ses employées. On parlait des choses officielles de nos vies mais on ne pouvait pas ouvrir notre cœur à l'autre, comme on le faisait en privé. Ce qu'on se disait, c'était pas des secrets d'états loin de là, mais on parlait de nos contrariétés avec nos conjoints, du souci que nous faisaient faire les gosses, parce que lui aussi était un papa poule et sa plus grosse peur était la vertu d'Adeline qui, du Haut de ses 13 ans, faisait de plus en plus jeune fille.
j'étais descendu à la cave pour récupérer une bouteille de vin à apporter chez Tim, histoire de ne pas arriver les mains vides, il en restait peu. Il faudra que j'en parle à mon grand-père parce que ce n'était pas mon truc du tout. Après le départ de mes parents et de mes grands-parents, on était monté se préparer. Hans était allé dans la salle de bain des jumeaux et moi dans la nôtre pour aller plus vite. Et quand on s'était retrouvés dans la chambre, vêtus comme au jour de notre naissance, l'envie de nous faire un câlin nous prit et nous repris (ce qu'on fit aussi Hans et moi). Tim n'avait pas donné d'heure précise et généralement on se retrouvait vers les 20 h. On réussit à arriver pile poil à l’heure. Mary râlait un peu.
- Tu crois que ce couillon m'aurait dit ça en entrant ! Mais même pas ! Il me l'a dit y'a pas une heure ! J'ai fait ce que j'ai pu.
- Tu sais Mary c'était pas la peine de te casser le cul pour nous. Tu aurais ouvert un bocal de pâté et sorti un saucisson c'était bien bon pour nous.
— Hans et toi, qui d’autre ?
— Comptez là-dessus, on vous mettra en maison de retraite, ensemble dans la même chambre.
— Comme ça on fera tourner les infirmières en bourrique.
Le repas finit assez tard et Adeline et Nans rouspétèrent parce que Mary les envoya se coucher. Mary nous donna des nouvelles du village du bas. La nouvelle municipalité était loin de faire l’unanimité. J'avais vaguement évoqué avec Tim notre voyage à Londres, sans lui dire pourquoi. Je les mis au courant.
— Et bin dis donc, t'es pas dans la merde, Bé !
— Ça fait des petits princes pour Adeline.
— Tu vas tomber de Haut Mary, tu sais bien qu'ils la considèrent plus comme leur petite sœur qu'une fiancée potentielle.
— Oui, je sais. Pour changer de conversation, vous êtes au courant des rumeurs qui courent sur Nick, Tonin et leurs couples respectifs ?
— Oui, ma grand-mère m'en a parlé. Je me demande bien en quoi ça regarde les gens, la sexualité des autres. Ça a le don de m’énerver.
Ça n'alla pas plus loin parce qu'on s'en foutait tous, de leur sexualité. On parla du déménagement. Tim surtout, racontant les déboires de Mary qui faisait des cartons que Adeline et Nans défaisaient parce que, bien évidemment, ils avaient un besoin impérieux de ce qu'il y avait dedans.
Puis on rentra et on termina au lit ,ce qu'on avait fort avancé sous la douche. Et je ne sais pourquoi, on eut envie de recommencer.
Il faisait déjà jour quand Hans, qui bougeait, me réveilla. Pour une fois, c'est lui qui me regardait dormir. J'avais remarqué que, quand il était là, je dormais bien mieux. On alla prendre notre petit-déjeuner puis une douche qui, celle-là, fut plus soft. Et on alla au village. On passa voir les parents de Tim qui gardaient les enfants de Tim et de Mary, partis au marché. Ensuite, on passa chez mes parents puis chez Louis et Amandine et on se retrouva chez mes grands-parents.
Dès le repas fini on alla tous ramasser les olives. On en ramassa deux bauges. Ma grand-mère disait que ça faisait trop mais son regard pétillait.
— Elles sont belles. Bé, demain tu pourras remonter les biches en grès de la cave afin que je puisse les laver et revenir mardi pour les redescendre ?
— Pas de souci Mamé, je le ferai.
— Je vais les préparer et on ira les rincer dans ta fontaine pendant 2 ou 3 jours avant de les mettre au sel. On attendra une ou deux semaines avant de ramasser les autres pour l’huile. Là elle n'aurait pas de goût. Enfin pas assez. Il faudra aussi que je vous montre comment les faire, je ne suis pas éternelle.
— Mais Maman, pourquoi tu nous parles de ça ?
— Et bien, Agnès, à nos âges à papa et à moi on a plus vite fait de mourir que de gagner à la loterie.
— Bon, allez, on change de sujet.
On rentra à la maison. Hans avait allumé la télé et moi la cheminée. On se câlinait en regardant je ne sais même plus quoi. Puis on monta se coucher mais pas dormir, parce qu’autant Hans que moi on avait envie de s'aimer physiquement. Et on remit ça le matin, après nous être réveillé. J'arrivais juste à l'heure au boulot et Hans rata sa première heure de cours. Il prétexta une panne de réveil. Ce qui était à moitié faux.
Le lundi en me rendant chez ma grand-mère, je m'étais arrêté à la maison de l'anglais pour tout mettre en route, le mardi, en y retournant j'avais contrôlé que tout fonctionnait. Mon grand-père avait tamisé de la cendre, y avait ajouté de l'eau, fait bouillir le tout et maintenant les olives qu'ils avaient mis dans de grandes lessiveuses baignaient dans ce jus grisâtre. Elles y resteraient une bonne semaine et après elles tremperaient, dans le bassin devant chez moi, une autre bonne semaine, avant de se retrouver dans les grosses biches en grès, à la saumure. Et il faudrait attendre un peu pour pouvoir les manger.
Le jeudi je n'eus que le temps de passer à la maison prendre une douche, de me changer et de me rendre à la maison, quand un gros 4X4 arriva. Deux femmes en descendirent. La mère, Noreen, parlait français. En revanche la fille, Jessica, ne parlait que l’anglais. Je leur fis visiter la maison et je les aidais en portant leurs sacs et leurs valises. Il y avait aussi quelques sacs de provisions, achetées à la supérette locale. Noreen alla dans la chambre et revint avec une enveloppe assez épaisse.
— Il y a dedans 15 000 euros pour 10 mois de loyer. Vous pouvez recompter si vous voulez.
— Je vous fais confiance. Demain je vous apporterai un papier disant que vous m'avez donné cet argent.
— Ce n'est pas la peine, comme mon mari je vous fais confiance.
— Je vous ai laissé une feuille avec quelques numéros de téléphone. Il y a le mien. Mais si vous avez un problème ou des questions vous pouvez aller à la maison en face, c'est chez mes grands-parents. Ils vous aideront.
— Je vous remercie mais je pense qu'on devrait arriver à se débrouiller.
Ça mit un terme à notre conversation. Je passais faire un coucou à mes grands-parents et ma grand-mère – curieuse - me demanda comment étaient mes locataires.
— La mère doit avoir la cinquantaine et je ne pense pas que la fille soit déjà majeure… Et tu vois, je ne suis pas persuadé que ce soit sa mère.
— Qu'est-ce-qui te fait dire ça ?
— Elles ne se ressemblent pas du tout. Et la fille avait l'air malheureuse. Mais bon, c'est peut-être une idée que je me fais. Bien, il est temps que je file, je n'ai pas encore fait mon sac et demain je pars de bonne heure. On décolle à midi.
— Tu as pensé à prendre des vêtements un peu chics pour les garçons ?
— Heu! Non, pourquoi faire ?
— Ils ne vont pas rester habillés avec les mêmes affaires toute la semaine, non ?
Je rentrais et je préparais tout. Au dernier moment je pris dans le coffre mes médailles et les deux montres anciennes que j'avais ainsi que celle de Cyprien toujours avec sa chaine en argent, dans la boite en fer qui la protégeait. Je me couchais de bonne heure et comme j'étais impatient de les revoir, j'arrivais à Carnon alors qu'ils dormaient encore tous. Bien sûr je m'étais arrêté en route pour acheter de quoi nous faire un bon petit-déjeuner.
Finalement Laszlo ne viendrait pas avec nous. Ça risquait d'être très compliqué comme rencontre. Dès cet après-midi un des secrétaires particulier de sa majesté viendrait nous entretenir du déroulement de la réunion et des questions dont on débattrait. Il fallait aussi qu'on soumette les questions qu'on souhaiterait poser à la reine, afin qu'elle puisse préparer ses réponses.
On mangea rapidement dans un fastfood de l’aéroport. L'avion nous attendait. On grimpa et on décolla tout de suite. En plus de l'hôtesse et des pilotes il y avait un des secrétaires particuliers de sa majesté qui nous fit un topo de la situation dans un français parfait et sans accent.
C'était catastrophique, d'après lui. Ça me fit sourire, parce que personnellement je n'en avais rien à foutre des frasques de Charles. Les jumeaux, pourtant très intéressés par la discussion, s'étaient endormis.
Le premier point qu'il aborda avec nous fut la renonciation au droit de succession au trône. On en avait parlé avec les jumeaux et eux non plus, ne voulaient pas être rois. Pour ce faire, il faudrait qu'ils y renoncent publiquement, devant la chambre des lords. Ils devraient le faire tour à tour et signer un document le confirmant. La déclaration était prête et ils n'auraient qu'à la lire. Elle était jointe au dossier. Elle était courte, simple et sans équivoque. Ça, ça se ferait le mardi à 11 h.
Cet après-midi, on allait parler gros sous. En effet, puisque Chip et Gus étaient les petits-fils de Charles, ils avaient droit à une rente royale. Et celle de prince était assez conséquente. (Ils en touchaient déjà une de leur fief en Ecosse. On l'avait négocié. Elle correspondait au montant d'un fut de bière que les jumeaux offraient aux participants des jeux annuels. Comme ça, personne ne pouvait dire qu'ils s'enrichissaient sur le dos de leur fief et, comme il y avait beaucoup de participants très assoiffés, il n'était pas rare que j'offre deux ou trois autres futs).
À cette rente aussi, on avait décidé d'y renoncer. Après tout, on n'en avait pas besoin pour vivre, on se débrouillait bien sans.
L'histoire des gros sous étant réglée, suivait une liste de grandes villes du Royaume-Uni et on demandait aux jumeaux d'en choisir une chacun, afin de les en nommer duc. Eux voulaient être duc de leur petit village, rien de plus. Ça serait un point à négocier. On en était là, quand l'avion atterrit, ce qui réveilla les jumeaux.
— On est arrivé ?
— Comme vous pouvez le voir.
— On a bien dormi.
— Et pendant ce temps vos papas discutaient de votre avenir.
— Bin vous êtes là pour ça, non ? On s'en fout nous de leurs conneries.
— En plus, Charles, il ne nous aime pas. C'est pas de notre faute s'il n'a pas su se retenir.
— On se calme, les garçons. On verra ça, cet après-midi.
— Tu crois que Caroline nous aura fait de la gelée, en dessert ?
— Vous ne pensez qu'à manger, espèce de ventres sur pattes !
— Bin quoi, on est en pleine période de croissance, alors il faut qu'on mange pour nous développer correctement, si on veut devenir des princes charmants.
— Je plains les grenouilles aux Fourches.
— Pourquoi tu plains les grenouilles, Papa ?
— Parce que vous allez passer votre temps à les attraper et à les embrasser dans l'espoir qu'elles se transforment en belles princesses. Ha ha!
— Pfff, t'es nul, Papa. On est encore trop jeunes pour penser à ça. On verra quand on aura 15 ans. Regardez, y'a James qui arrive. On dirait que Mamé est avec lui.
En effet Victoria était, là, aussi. On grimpa dans la voiture après nous être dit bonjour. La conversation durant tout le trajet porta sur des banalités et, oui, il y aura de la gelée au dessert.
Je fus surpris de voir qu'il y avait des voitures garées devant la maison. On était attendu comme le messie. On eut juste le temps de monter nos affaires dans nos chambres que déjà le tailleur de sa majesté nous faisait enfiler nos costumes de cérémonie, puis nos costumes pour rendre visite à la reine. Il avait très bien travaillé et à part quelques retouches minimes qu'il ferait immédiatement, on les aurait pour le soir. Puis ce fut un avocat, le même que celui de la famille royale, qui nous fit signer des documents pour notre droit à l'image qu'il ferait parvenir à tous les journaux pour les avertir, que s'ils publiaient une photo de nous sans notre accord, qu'ils encouraient des poursuites judiciaires et de très fortes amendes. Puis le secrétaire particulier de sa majesté arriva. Il était au courant de ce qui avait été négocié dans l'avion et il venait prendre la suite sur des sujets plus délicats tels notre homosexualité à Hans et moi ou sur le naturisme que nous pratiquions volontiers, chaque année, au Cap d’Agde.
Il nous conseilla fortement de ne pas évoquer notre sexualité et de ne plus aller au Cap. Il osa nous conseiller aussi de nous éloigner de Antho et Léa mais aussi de Nick et Tonin à cause des couples atypiques qu'ils formaient. (il y avait eu enquête sur nous et nos proches) Il allait continuer, mais ma réaction ne se fit pas attendre et lui cloua le bec.
— Bon, alors, je vais mettre les choses au clair, directement. Les frasques de Charles et de Rose: on s'en fout complètement. Que ça crée un problème à la couronne britannique: je m'en bas les couilles. On veut bien coopérer, dans la mesure où ça ne nuit pas à notre qualité de vie. Alors, vous pouvez aller dire à sa majesté que nous ne changerons pas d'un iota notre façon de vivre, que ça lui plaise ou non. Si ça ne lui convient pas, on repart chez nous. On ne vous a rien demandé et on n'a pas besoin de vous pour vivre. Que ça soit dit.
— Il faut que vous compreniez qu'il en va de l'avenir et de la crédibilité de la royauté.
— Il fallait dire, ça, à Charles qui ne sait pas garder ses mains, pour rester poli, chez lui. Pour preuve, il baisait avec Camilla, alors que Diana était toujours vivante. Donc, ne me cassez plus les couilles avec votre morale à deux balles sur notre homosexualité nos habitudes naturistes et encore moins sur le couple de mon frère ou ceux de mes amis. C'est clair dans votre esprit ? Parce que si ça ne l'est pas, on n'a pas encore défait nos valises et on peut repartir de suite. Non mais!
— Bé, calme-toi, s'il te plait. Et vous, éviter de vouloir imposer des choses. Quel est le point suivant ?
— Il s'agit du droit de visite des jumeaux, auprès de la famille royale. Sa majesté pensait à trois ou quatre semaines par an, dont deux semaines en été. Est-ce-que cela vous convient ?
— Personnellement, non, vous n'avez qu'à demander ça aux personnes concernées et je me plierais à leur choix. Mais attention, il ne faut pas que ça perturbe leurs études.
— Je laisserai donc sa majesté en parler avec eux.
Et ça continua comme ça jusqu'à l'heure du souper. Je bouillais intérieurement de ce que le secrétaire, au nom de la reine, nous avait demandé. Ils avaient fouillé notre vie, notre intimité. Ils savaient tout sur nous. Ils avaient enquêté sur tout notre entourage. Ça me révoltait. (Et je pense que le secrétaire à eu peur de s’en prendre une, au moment de mon coup de gueule)
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