29-04-2024, 12:32 PM
Il partit comme une fusée et peu de temps après il redescendit avec Damien. Ils discutèrent un grand moment ensemble et juste avant de partir son père lui tendit un sac. Puis il fit la bise aux garçons et s’approcha de moi.
— Je vous remercie de les avoir accueilli chez vous. Je vous laisse ma carte de visite et vous me direz combien je vous dois pour ce que vous faites pour lui, pour eux. Vous avez des enfants ?
— Oui deux garçons. Vous voyez là-bas, les trois gamins qui jouent avec les chiens, les miens, c'est les jumeaux.
— Ho pauvre de vous. Ils ne vous font pas trop tourner en bourrique ?
— Non, pour le moment ça va, ils sont encore jeunes mais ça ne durera pas.
— Ils ont quel âge 15, 16 ans ?
— Non ils n'en ont que 13 mais ils sont grands pour leur âge.
— Et oui des grands bébés comme mon Stéphan. Si vous saviez le nombre de fois où il m'a dit ''Mais Papa, je ne suis plus un bébé''
— Je peux l'imaginer c'est souvent qu'ils me disent la même chose.
— Mais qu'est-ce-que vous voulez, on ne se refait pas. On est là pour les élever du mieux qu'on peut et quoiqu'il arrive on les protègera tant qu'on pourra.
— Je sais ce que c’est, moi aussi je suis un papa poule.
On éclata de rire, on se serra la main et il partit. La nuit commençait à tomber. Un petit camion frigo arriva et les personnes qui étaient là aidèrent à le décharger.
Paulette envoya les garçons avertir que le repas était arrivé et ce soir-là on mangea purée saucisses de volaille. Il ne resta rien. Le moral des jeunes remontait et si de temps en temps il y avait un coup de blues chez l'un d'eux plusieurs autres allaient le soutenir moralement et ça passait.
Petit à petit le silence tomba sur la résidence. On se mit au lit et après s'être fait un bisou on s'endormit enlacés. J'aurais bien eu envie d'un gros, très gros câlin mais comme on avait laissé toutes les portes ouvertes ça aurait fait négligé.
Le jour se levait et moi aussi. Après mon rituel matinal je descendis avec R et R. Francis devait nous attendre parce que dès que R et R grattèrent chez lui, il sortit. Il me fit un sourire. Ce n'est qu'une fois dehors qu'on se dit bonjour.
— Hier soir quand on s'est couché avec Paulette on n'en pouvait plus. Mais tu vois Jean-François, on n'a jamais été aussi heureux et malheureux que hier. Malheureux à cause de ce qu'il leur était arrivé et heureux de voir qu'on pouvait encore aider, malgré notre âge.
— Vous n'êtes pas si vieux que ça tous les deux.
— j'ai eu 76 ans au mois de juin et Paulette en aura bientôt 72. Mais tu ne lui dis pas que je t'ai dit son âge sinon elle va me faire la gueule.
— Ne vous en faites pas, je serai discret sur ce coup-là.
On parlait tout en marchant et quand on arriva à la plage c'était la catastrophe. La crue avait charrié plein de merde qu'elle avait envoyé en mer et la mer en avait rendu une bonne partie sur le sable.
— Mon dieu, quel malheur. Je n'imagine même pas le temps qu'il va falloir pour tout nettoyer.
— C'est vrai que y'a du travail et du tri à faire. Remarquez l'avantage c'est qu'on n'a pas à chercher pour trouver un bout de bois à lancer aux chiens.
On se promena une bonne heure et on rentra. Tout le monde dormait encore. Je bus un autre café avec Francis et Paulette qui s'alarmait car il n'y avait rien pour préparer le petit-déjeuner. Je montais chercher les clefs du Pick up et, avec Francis, on alla jusqu'au supermarché qui, exceptionnellement, ouvrait dès 7 h depuis l’inondation. On entra et de suite, le gérant vint nous serrer la main.
— Je vous attendais. J'ai demandé au boulanger de vous préparer des ficelles et de la viennoiserie. On vous a aussi préparé du lait, du chocolat, des… Enfin, je vais pas vous faire toute la liste. On va vous aider à tout charger dans la voiture.
— On n'a pas pris suffisamment de bons d’achat que vous nous avez donné, on pourra repasser pour vous payer plus tard ?
— Si c'est pour payer, ce n'est pas la peine, je me suis arrangé avec la mairie. Je leur enverrai la note plus tard, quand tout sera fini.
— Et les bons d’achats alors ?
— Ça vous servira à faire des petits plaisirs, à vous et vos protégés.
On rentra à la résidence. Dehors, il y avait des fumeurs, qui nous aidèrent à décharger et à préparer le petit-déjeuner. Vers 8 heures je passais dans chaque appartement réveiller les derniers dormeurs. Ils avaient rendez-vous à 9 h au gymnase pour récupérer des fringues. Et je finis par le nôtre. Je secouais doucement le garçon et la fille qui dormaient sur notre canapé. Le garçon me sourit, s’étira, s'assit sur le lit.
— C'est quelle heure ?
— Un petit peu plus de 8 h.
— ok, on se lève.
Il se tourna vers sa copine qui avait du mal à émerger. Il lui fit un bisou sur la bouche.
— Bonjour ma puce, tu te lèves ?
— Mais on n'a pas cours ce matin c'est dimanche.
Il se tourna vers moi.
— Elle a un peu, beaucoup, de mal le matin au réveil.
— Mais à qui tu parles, chéri ?
— À Jean-François.
— C'est qui, celui-là ?
Puis elle réalisa où elle était et sanglota sans bruit. Très tendrement il la prit dans ses bras, la couvrit de bisous chastes, en lui parlant doucement à l’oreille. Ça la calma. R et R en m'entendant parler étaient venus se faire caresser et on passa à la chambre de Stéphan et Damien qui dormaient comme des bienheureux. R et R remuaient la queue. Je savais ce qu'ils voulaient faire. Ils le faisaient souvent aux jumeaux. Ils adoraient les réveiller en sautant sur leur lit et en les léchant.
Je leur fis signe qu'ils pouvaient y aller et, en un bon, ils furent sur le lit et les garçons furent réveillés par des léchouilles. Ils ne savaient plus ce qu'il se passait et aussi vite qu'ils étaient grimpés sur le lit, leur forfait terminé ils allèrent faire de même aux trois voisins qui râlèrent. Je les devançais dans notre chambre et je sautais sur le lit et je léchais le visage de Hans qui grogna son mécontentement.
— Suffit les chiens.
Il n'avait pas ouvert les yeux. Je continuais. Il vit finalement que c'était moi. Il m’embrassa.
— T'es un vrai gamin, Bé.
— C'est l’heure, il faut te lever.
— Ok, ok.
Un peu au radar il se dirigea vers la salle de bain où il resta un petit moment et il vint me chercher en me faisant un clin d’œil. On prit notre douche à deux et… vous l'avez compris, on en profita pour faire - vite fait - l’amour. Enfin, pas si vite que ça non plus, car Hans fut un des derniers à prendre son petit-déjeuner. En redescendant, je faisais appartement par appartement, chambre par chambre pour réveiller les plus récalcitrants. Enfin, c'était pas moi qui les réveillait mais R et R qui se faisaient un malin plaisir à leur grimper dessus et à les léchouiller.
Et finalement à 9 h on se retrouva tous devant le gymnase. Tom-Tom et Teuf-Teuf étaient là. J'allais discuter avec eux le temps que les gars choisissent des fringues, parce que certains en avaient vraiment besoin. Hier, on avait paré au plus pressé, en lavant celle qu'ils portaient en arrivant, un coup au sèche-linge et ils les avaient renfilés, sans broncher. Pour les chaussures ça avait été plus compliqué et beaucoup avaient passé la journée en chaussettes ou pieds nus, pendant que les chaussures séchaient sur les balcons.
10 h, tout le monde était ressorti et tous avaient un sac à la main y compris les jumeaux, Hans et Laszlo.
— Mais, c'est quoi ces sacs ?
— Y'en avait qui avaient du mal à se décider, alors, on leur donnera quand on sera rentré.
— Bé, ils ont eu droit à pas mal de fringues en bon état. Ça devrait pouvoir les aider à tenir quelques jours. Et je crois qu’on va avoir droit à un spectacle des jumeaux.
— Qu'est-ce qu’ils vont inventer encore ces oiseaux-là ?
— Tu te souviens de la cabine d’essayage ?
— Ah oui, pourquoi pas. Un peu de divertissement changera les idées. Vous allez faire ça quand ?
— Dès qu'on arrive. Je dois juste demander un truc à Paulette avant.
Alors qu'on rentrait à la résidence, les garçons firent le tour pour dire qu'ils allaient faire un spectacle dès qu'on serait arrivé et au lieu de monter tout le monde se rassembla en bas. Gus alla voir Paulette qui éclata de rire avant de rentrer chez elle accompagnée des loustics, de R et R et de Laszlo qui ressortit peu après et annonça le début du spectacle. Ils firent le même show qu'ils avaient fait dans la cabine d'essayage entrant, sortant du Hall sur le perron avec des tenues différentes mais de plus en plus mal assortie. À un moment Gus ressortit comme il était rentré et Romulus le suivait, vêtu d'un tee-shirt et d'un bermuda. Et pour le final, Chip portait une chemise blanche trop grande pour lui, et un pantalon où lui et son frère aurait pu entrer ensemble. Il rentra dans le Hall de l’appartement et ressortit aussitôt avec Gus en robe claire et un torchon blanc sur la tête, en guise de voile de mariée. Ils se firent un bisou sur la bouche et Gus sauta dans les bras de son frère pour rentrer. Chip se prit les pieds dans le pantalon trop grand et ils se cassèrent la gueule tous les deux.
Croyant que les garçons jouaient à la bataille, R et R s'en mêlèrent, au plus grand plaisir des spectateurs. C'est ainsi que s'acheva le spectacle sous les applaudissements de la foule, hilare. Le repas arriva, toujours apporté par les pompiers. Et une fois tout rangé on alla faire une promenade digestive à la plage. Quelqu'un trouva un ballon. Mais jouer au foot avec tout ce qui jonchait le sable était mission impossible.
Certains commencèrent à entasser les détritus pour pouvoir jouer. Quelqu'un lança l'idée de nettoyer la plage. On n'avait rien de mieux à faire … Une heure plus tard il y avait déjà un très gros tas de bois, un non moins impressionnant tas de plastique et un plus petit tas de canettes de soda et un plus petit tas de verre. Une partie de la plage avait retrouvé son aspect initial. Et quand le tas de bois fut trop gros pour qu'on continue à empiler du bois dessus, on en commença un autre. Vers 17 h on rentra. J'avais transpiré à la plage. Je passais par les toilettes et j'allais prendre une douche. Hans suivit le même chemin que moi. Je voulus l'aider à se laver le dos mais il refusa, en me faisant un clin d’œil. J'enfilais un boxer et m'allongeais sur le lit. En sortant de la salle de bain il alla fermer et verrouiller la porte de la chambre. Il enleva la serviette qui entourait sa taille et son sexe en érection me laissa deviner ses envies. Très vite, il put deviner ma réponse parce que le mien essayait de forcer le passage de l'élastique de mon boxer. Hans me le quitta et il se retourna de façon à ce que ses fesses soient au niveau de ma figure. Vous devinez la suite …
On eut le temps de jouir tranquillement deux fois chacun avant que quelqu'un ne frappe à la porte.
— Jean-François, Hans, désolé de vous déranger mais on vous demande en bas.
— C'est qui ?
— C'est Stéphan, y a des journalistes qui veulent vous interviewer.
— Dis leur d'interviewer Francis et Paulette.
— C'est déjà fait pour eux.
— T'as qu'à répondre à leurs questions Stéphan.
— C'est déjà fait aussi. On y est tous passé sauf vous.
— Dis leur qu'on a des choses plus importantes à faire.
— C'est bon, Bé ! Stéphan, on arrive le temps de nous habiller.
— Vous n'avez qu'à descendre comme vous êtes. Ça doit être pas mal à zieuter.
— On va éviter, on ne voudrait pas vous ridiculiser en vous montrant nos outils de professionnels.
— Si tu crois que tes outils arriveraient à tordre ma barre de fer tu te trompes.
— Avec ma barre à mines j'en fais un ressort de ta barre de fer.
— Bon, les bricoleurs ça suffit, Bé, on s'habille et on descend.
Il y avait cinq journalistes qui discutaient avec les jeunes. Deux s'approchèrent de nous et nous posèrent quelques questions, auxquelles on répondit bien volontiers. On leur en posa aussi sur ce qu'ils avaient vu ailleurs. Puis une équipe de la télévision régionale arriva. Elle demanda aux jeunes de raconter leur histoire. Puis ce fut notre tour et enfin celui de Paulette et de Francis. Ils nous demandèrent aussi comment ça c'était passé la veille, comment on s'était débrouillé et on en profita pour remercier le gérant du supermarché pour tout ce qu'il avait fait pour nous et ce qu'il continuait à faire. Du coup l'équipe alla l'interviewer aussi.
Un journaliste, plus curieux que les autres, alla à la plage et vit le travail qu'on avait effectué. Il revint et nous demanda pourquoi on avait fait ça. On lui dit que c'était pour pouvoir jouer au foot et qu'une fois un petit terrain dégagé on en avait voulu un plus grand et de fil en aiguille on avait nettoyé une centaine de mètres de la plage en triant les déchets. Le lendemain on était dans la presse écrite et à midi au journal télévisé régional et le soir au journal télévisé national
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— Je vous remercie de les avoir accueilli chez vous. Je vous laisse ma carte de visite et vous me direz combien je vous dois pour ce que vous faites pour lui, pour eux. Vous avez des enfants ?
— Oui deux garçons. Vous voyez là-bas, les trois gamins qui jouent avec les chiens, les miens, c'est les jumeaux.
— Ho pauvre de vous. Ils ne vous font pas trop tourner en bourrique ?
— Non, pour le moment ça va, ils sont encore jeunes mais ça ne durera pas.
— Ils ont quel âge 15, 16 ans ?
— Non ils n'en ont que 13 mais ils sont grands pour leur âge.
— Et oui des grands bébés comme mon Stéphan. Si vous saviez le nombre de fois où il m'a dit ''Mais Papa, je ne suis plus un bébé''
— Je peux l'imaginer c'est souvent qu'ils me disent la même chose.
— Mais qu'est-ce-que vous voulez, on ne se refait pas. On est là pour les élever du mieux qu'on peut et quoiqu'il arrive on les protègera tant qu'on pourra.
— Je sais ce que c’est, moi aussi je suis un papa poule.
On éclata de rire, on se serra la main et il partit. La nuit commençait à tomber. Un petit camion frigo arriva et les personnes qui étaient là aidèrent à le décharger.
Paulette envoya les garçons avertir que le repas était arrivé et ce soir-là on mangea purée saucisses de volaille. Il ne resta rien. Le moral des jeunes remontait et si de temps en temps il y avait un coup de blues chez l'un d'eux plusieurs autres allaient le soutenir moralement et ça passait.
Petit à petit le silence tomba sur la résidence. On se mit au lit et après s'être fait un bisou on s'endormit enlacés. J'aurais bien eu envie d'un gros, très gros câlin mais comme on avait laissé toutes les portes ouvertes ça aurait fait négligé.
Le jour se levait et moi aussi. Après mon rituel matinal je descendis avec R et R. Francis devait nous attendre parce que dès que R et R grattèrent chez lui, il sortit. Il me fit un sourire. Ce n'est qu'une fois dehors qu'on se dit bonjour.
— Hier soir quand on s'est couché avec Paulette on n'en pouvait plus. Mais tu vois Jean-François, on n'a jamais été aussi heureux et malheureux que hier. Malheureux à cause de ce qu'il leur était arrivé et heureux de voir qu'on pouvait encore aider, malgré notre âge.
— Vous n'êtes pas si vieux que ça tous les deux.
— j'ai eu 76 ans au mois de juin et Paulette en aura bientôt 72. Mais tu ne lui dis pas que je t'ai dit son âge sinon elle va me faire la gueule.
— Ne vous en faites pas, je serai discret sur ce coup-là.
On parlait tout en marchant et quand on arriva à la plage c'était la catastrophe. La crue avait charrié plein de merde qu'elle avait envoyé en mer et la mer en avait rendu une bonne partie sur le sable.
— Mon dieu, quel malheur. Je n'imagine même pas le temps qu'il va falloir pour tout nettoyer.
— C'est vrai que y'a du travail et du tri à faire. Remarquez l'avantage c'est qu'on n'a pas à chercher pour trouver un bout de bois à lancer aux chiens.
On se promena une bonne heure et on rentra. Tout le monde dormait encore. Je bus un autre café avec Francis et Paulette qui s'alarmait car il n'y avait rien pour préparer le petit-déjeuner. Je montais chercher les clefs du Pick up et, avec Francis, on alla jusqu'au supermarché qui, exceptionnellement, ouvrait dès 7 h depuis l’inondation. On entra et de suite, le gérant vint nous serrer la main.
— Je vous attendais. J'ai demandé au boulanger de vous préparer des ficelles et de la viennoiserie. On vous a aussi préparé du lait, du chocolat, des… Enfin, je vais pas vous faire toute la liste. On va vous aider à tout charger dans la voiture.
— On n'a pas pris suffisamment de bons d’achat que vous nous avez donné, on pourra repasser pour vous payer plus tard ?
— Si c'est pour payer, ce n'est pas la peine, je me suis arrangé avec la mairie. Je leur enverrai la note plus tard, quand tout sera fini.
— Et les bons d’achats alors ?
— Ça vous servira à faire des petits plaisirs, à vous et vos protégés.
On rentra à la résidence. Dehors, il y avait des fumeurs, qui nous aidèrent à décharger et à préparer le petit-déjeuner. Vers 8 heures je passais dans chaque appartement réveiller les derniers dormeurs. Ils avaient rendez-vous à 9 h au gymnase pour récupérer des fringues. Et je finis par le nôtre. Je secouais doucement le garçon et la fille qui dormaient sur notre canapé. Le garçon me sourit, s’étira, s'assit sur le lit.
— C'est quelle heure ?
— Un petit peu plus de 8 h.
— ok, on se lève.
Il se tourna vers sa copine qui avait du mal à émerger. Il lui fit un bisou sur la bouche.
— Bonjour ma puce, tu te lèves ?
— Mais on n'a pas cours ce matin c'est dimanche.
Il se tourna vers moi.
— Elle a un peu, beaucoup, de mal le matin au réveil.
— Mais à qui tu parles, chéri ?
— À Jean-François.
— C'est qui, celui-là ?
Puis elle réalisa où elle était et sanglota sans bruit. Très tendrement il la prit dans ses bras, la couvrit de bisous chastes, en lui parlant doucement à l’oreille. Ça la calma. R et R en m'entendant parler étaient venus se faire caresser et on passa à la chambre de Stéphan et Damien qui dormaient comme des bienheureux. R et R remuaient la queue. Je savais ce qu'ils voulaient faire. Ils le faisaient souvent aux jumeaux. Ils adoraient les réveiller en sautant sur leur lit et en les léchant.
Je leur fis signe qu'ils pouvaient y aller et, en un bon, ils furent sur le lit et les garçons furent réveillés par des léchouilles. Ils ne savaient plus ce qu'il se passait et aussi vite qu'ils étaient grimpés sur le lit, leur forfait terminé ils allèrent faire de même aux trois voisins qui râlèrent. Je les devançais dans notre chambre et je sautais sur le lit et je léchais le visage de Hans qui grogna son mécontentement.
— Suffit les chiens.
Il n'avait pas ouvert les yeux. Je continuais. Il vit finalement que c'était moi. Il m’embrassa.
— T'es un vrai gamin, Bé.
— C'est l’heure, il faut te lever.
— Ok, ok.
Un peu au radar il se dirigea vers la salle de bain où il resta un petit moment et il vint me chercher en me faisant un clin d’œil. On prit notre douche à deux et… vous l'avez compris, on en profita pour faire - vite fait - l’amour. Enfin, pas si vite que ça non plus, car Hans fut un des derniers à prendre son petit-déjeuner. En redescendant, je faisais appartement par appartement, chambre par chambre pour réveiller les plus récalcitrants. Enfin, c'était pas moi qui les réveillait mais R et R qui se faisaient un malin plaisir à leur grimper dessus et à les léchouiller.
Et finalement à 9 h on se retrouva tous devant le gymnase. Tom-Tom et Teuf-Teuf étaient là. J'allais discuter avec eux le temps que les gars choisissent des fringues, parce que certains en avaient vraiment besoin. Hier, on avait paré au plus pressé, en lavant celle qu'ils portaient en arrivant, un coup au sèche-linge et ils les avaient renfilés, sans broncher. Pour les chaussures ça avait été plus compliqué et beaucoup avaient passé la journée en chaussettes ou pieds nus, pendant que les chaussures séchaient sur les balcons.
10 h, tout le monde était ressorti et tous avaient un sac à la main y compris les jumeaux, Hans et Laszlo.
— Mais, c'est quoi ces sacs ?
— Y'en avait qui avaient du mal à se décider, alors, on leur donnera quand on sera rentré.
— Bé, ils ont eu droit à pas mal de fringues en bon état. Ça devrait pouvoir les aider à tenir quelques jours. Et je crois qu’on va avoir droit à un spectacle des jumeaux.
— Qu'est-ce qu’ils vont inventer encore ces oiseaux-là ?
— Tu te souviens de la cabine d’essayage ?
— Ah oui, pourquoi pas. Un peu de divertissement changera les idées. Vous allez faire ça quand ?
— Dès qu'on arrive. Je dois juste demander un truc à Paulette avant.
Alors qu'on rentrait à la résidence, les garçons firent le tour pour dire qu'ils allaient faire un spectacle dès qu'on serait arrivé et au lieu de monter tout le monde se rassembla en bas. Gus alla voir Paulette qui éclata de rire avant de rentrer chez elle accompagnée des loustics, de R et R et de Laszlo qui ressortit peu après et annonça le début du spectacle. Ils firent le même show qu'ils avaient fait dans la cabine d'essayage entrant, sortant du Hall sur le perron avec des tenues différentes mais de plus en plus mal assortie. À un moment Gus ressortit comme il était rentré et Romulus le suivait, vêtu d'un tee-shirt et d'un bermuda. Et pour le final, Chip portait une chemise blanche trop grande pour lui, et un pantalon où lui et son frère aurait pu entrer ensemble. Il rentra dans le Hall de l’appartement et ressortit aussitôt avec Gus en robe claire et un torchon blanc sur la tête, en guise de voile de mariée. Ils se firent un bisou sur la bouche et Gus sauta dans les bras de son frère pour rentrer. Chip se prit les pieds dans le pantalon trop grand et ils se cassèrent la gueule tous les deux.
Croyant que les garçons jouaient à la bataille, R et R s'en mêlèrent, au plus grand plaisir des spectateurs. C'est ainsi que s'acheva le spectacle sous les applaudissements de la foule, hilare. Le repas arriva, toujours apporté par les pompiers. Et une fois tout rangé on alla faire une promenade digestive à la plage. Quelqu'un trouva un ballon. Mais jouer au foot avec tout ce qui jonchait le sable était mission impossible.
Certains commencèrent à entasser les détritus pour pouvoir jouer. Quelqu'un lança l'idée de nettoyer la plage. On n'avait rien de mieux à faire … Une heure plus tard il y avait déjà un très gros tas de bois, un non moins impressionnant tas de plastique et un plus petit tas de canettes de soda et un plus petit tas de verre. Une partie de la plage avait retrouvé son aspect initial. Et quand le tas de bois fut trop gros pour qu'on continue à empiler du bois dessus, on en commença un autre. Vers 17 h on rentra. J'avais transpiré à la plage. Je passais par les toilettes et j'allais prendre une douche. Hans suivit le même chemin que moi. Je voulus l'aider à se laver le dos mais il refusa, en me faisant un clin d’œil. J'enfilais un boxer et m'allongeais sur le lit. En sortant de la salle de bain il alla fermer et verrouiller la porte de la chambre. Il enleva la serviette qui entourait sa taille et son sexe en érection me laissa deviner ses envies. Très vite, il put deviner ma réponse parce que le mien essayait de forcer le passage de l'élastique de mon boxer. Hans me le quitta et il se retourna de façon à ce que ses fesses soient au niveau de ma figure. Vous devinez la suite …
On eut le temps de jouir tranquillement deux fois chacun avant que quelqu'un ne frappe à la porte.
— Jean-François, Hans, désolé de vous déranger mais on vous demande en bas.
— C'est qui ?
— C'est Stéphan, y a des journalistes qui veulent vous interviewer.
— Dis leur d'interviewer Francis et Paulette.
— C'est déjà fait pour eux.
— T'as qu'à répondre à leurs questions Stéphan.
— C'est déjà fait aussi. On y est tous passé sauf vous.
— Dis leur qu'on a des choses plus importantes à faire.
— C'est bon, Bé ! Stéphan, on arrive le temps de nous habiller.
— Vous n'avez qu'à descendre comme vous êtes. Ça doit être pas mal à zieuter.
— On va éviter, on ne voudrait pas vous ridiculiser en vous montrant nos outils de professionnels.
— Si tu crois que tes outils arriveraient à tordre ma barre de fer tu te trompes.
— Avec ma barre à mines j'en fais un ressort de ta barre de fer.
— Bon, les bricoleurs ça suffit, Bé, on s'habille et on descend.
Il y avait cinq journalistes qui discutaient avec les jeunes. Deux s'approchèrent de nous et nous posèrent quelques questions, auxquelles on répondit bien volontiers. On leur en posa aussi sur ce qu'ils avaient vu ailleurs. Puis une équipe de la télévision régionale arriva. Elle demanda aux jeunes de raconter leur histoire. Puis ce fut notre tour et enfin celui de Paulette et de Francis. Ils nous demandèrent aussi comment ça c'était passé la veille, comment on s'était débrouillé et on en profita pour remercier le gérant du supermarché pour tout ce qu'il avait fait pour nous et ce qu'il continuait à faire. Du coup l'équipe alla l'interviewer aussi.
Un journaliste, plus curieux que les autres, alla à la plage et vit le travail qu'on avait effectué. Il revint et nous demanda pourquoi on avait fait ça. On lui dit que c'était pour pouvoir jouer au foot et qu'une fois un petit terrain dégagé on en avait voulu un plus grand et de fil en aiguille on avait nettoyé une centaine de mètres de la plage en triant les déchets. Le lendemain on était dans la presse écrite et à midi au journal télévisé régional et le soir au journal télévisé national
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