08-04-2024, 12:23 PM
— Bonsoir John, comment allez-vous ?
— Très bien Jean-François et vous-même ?
— Très bien aussi. Que me vaut le plaisir de votre appel ?
— J'ai besoin de votre aide Jean-François. J'ai un couple de personnes qui recherche pour quelques mois une maison tranquille dans le sud de la France et je n'arrive pas à trouver cela dans le temps imparti, surtout qu’il faut toute la discrétion possible. Alors je me demandais si vous qui êtes sur place, vous ne pourriez pas m'aider à trouver.
— Je veux bien essayer, si vous me dites ce que vous voulez comme maison.
— Je vous envoie un mail détaillé, ça sera plus simple. J'attends de vos nouvelles.
— D'accord John, je vais essayer de vous trouver ça.
— Bonne soirée, Jean-François et merci.
— Bonne soirée John.
On raccrocha en même temps et quelques minutes après je recevais son mail. Alors : il cherchait une maison isolée ou dans un petit village tranquille. Une maison pas trop grande avec un bout de jardin et si possible meublée, même simplement. Il fallait au minimum Deux chambres.
— Au fait, j’y pense, celle de l'anglais pourrait faire l'affaire, après tout. Il faudra juste que j'aille y faire un tour pour voir si tout fonctionne.
Je n'y suis allé que le samedi. J'avais tout ouvert et ma mère, ma tante et ma grand-mère m'y avaient accompagné. C'était meublé simple mais joliment et avec goût, d'après ces dames.
— Bé, branche tout ce qui est électrique qu'on voit si ça fonctionne. (mamé)
— Il va falloir aérer parce que ça sent le renfermé. (maman)
— Et il y a besoin d'un bon coup de balai. (tantine)
— Normal ! À tourner comme vous le faites, ça fait voler la poussière de partout.
— Vas plutôt voir derrière comment c'est, au lieu de dire des âneries.
Je fis ce que ces dames me demandaient, et oui, l'extérieur aussi nécessitait un bon coup mais de tondeuse, lui. (En parlant de tondeuse : il fallait que je me fasse une beauté, parce que le week-end prochain je descendais voir mon chéri.) Par contre, là, il ne s'agissait que de la pelouse derrière la maison. Pour le reste du parc je demanderai à Tim d'y passer un coup de broyeur.
— Bé, je sais que la jeune fille qui aide à faire le ménage chez Louis cherche quelques heures supplémentaire pour arrondir ses fins de mois. Veux tu que je lui parle de la maison ?
— Oui, vas-y, Mamé, parce que ce n'est pas que faire le ménage me dérange mais, là, ça fait beaucoup pour moi tout seul.
— On va te faire la liste de ce qu'il faut acheter. Tu as ouvert les armoires et les placards ?
— Non, pourquoi faire ? Depuis le temps que l'anglais a légué sa maison à la commune, ils ont dû le faire.
Ma mère qui se trouvait à côté d'un placard l’ouvrit.
— Hé non, Bé, ils ne l'ont pas fait. Allez, on trie.
— Mais on en fait quoi de ce qu'il y a dedans ?
— On verra bien. On commence par la cuisine.
Il faudra tout laver mais le lave-vaisselle fonctionnait. Au salon, après avoir enlevé les draps qui recouvraient les meubles et jeté quelques revues obsolètes, la télé n'étant vraiment pas de la dernière génération, je prévus de la changer .
De là, on passa à la salle à manger où une grande armoire/vitrine en enfilade tient tout un pan de mur aveugle. Elle est bourrée de belle vaisselle anglaise. Il y a même un service à thé en argent massif.
— Bé, on ne peut pas laisser çà là, il y en a pour des sous.
— Mais Man, tu veux que j'en fasse quoi de tout ça ?
— Tu l'emmènes chez toi, pardi, et tu le ranges quelque part…
Je vous passe le détail de chaque pièce mais c'est avec une voiture remplie au maximum que je retournais à la maison. La liste de ce que j'avais à acheter n'était pas si longue que ça. Et comme les trois femmes avaient décidé de descendre faire les courses dans l'après-midi, je donnais ma carte bleue (qui n'est pas du tout bleue, en réalité) à ma mère pour qu'elles puissent faire les achats nécessaires. Sur la liste j'avais rajouté quelques bricoles pour moi.
Dès le repas fini j'allais chez Louis. Antonina y était et elle accepta de faire la maison de la cave au grenier. Je lui montrais la liste de ce qu'on allait acheter. Elle me demanda d'y rajouter deux ou trois autres choses. Elle irait récupérer les clefs chez ma grand-mère et les lui rapporterait chaque soir. Il lui fallut une semaine pour tout faire après sa journée chez Louis mais après son passage on aurait dit une maison modèle. Je pris des photos que j'envoyais à John Smith. Une heure plus tard, il m’appela.
— Jean-François, merci de votre mail. Vous avez été rapide pour trouver quelque chose. Ça correspond exactement à ce que je cherche pour mes amis. Ce serait possible de demander au propriétaire de nous la réserver, le temps d'organiser la visite ?
— Bien sur John, le propriétaire vous laisse la primeur.
— Si j'ai bien compris, c'est dans votre village sur la colline, c'est ça ?
— Oui John, juste en face de la maison de mes grands-parents de l'autre côté de la place.
— Un moment, s'il vous plait… Je suis sur la photo satellite, là, on dirait qu'il y a un terrain de tennis.
— C'est ça, et la maison est celle derrière le terrain et comme vous pouvez le voir il y a un grand parc derrière qui est clos.
— Oui c'est parfait, c'est tout à fait ce que je cherche. Vous pouvez dire au propriétaire de préparer le bail de location.
— Vous venez de le faire John. Cette maison m'appartient, depuis peu.
— Je vois que vos affaires prospèrent bien, Jean-François.
— En fait c'est à son excellence que je le dois. Quand elle a acheté le champs clos, il y avait quelques terrains dans la plaine. Et comme ils sont devenus constructibles ça a été le jackpot pour moi.
— Jean-François, je pourrais être chez vous la semaine prochaine, mardi vers 18 heures, pour la visiter. Cela vous serait-il possible ?
— Ce n'est pas un problème pour moi.
— À mardi 18 h, alors.
***
La semaine passa très rapidement et plus j’approchais de Montpellier plus le temps devenait noir et couvert. Si ça continuait comme ça il allait y avoir de l’orage, et par un petit. Je retrouvais tout mon monde qui était rentré. Le temps de faire un bisou à mon chéri et la bise aux garçons, de caresser aussi R et R - punis parce qu'ils s'étaient sauvés et battus avec un autre chien pour une chienne en chaleur et qu'en plus ils l'avaient prise, l'un après l’autre.
On passa à table, puis au salon et je leur racontais ma semaine.
— Bé, tu finiras demain, je suis fatigué, tu veux bien qu'on aille se coucher ?
Je n'avais pas capté du tout l’allusion. Et c'est les garçons qui réagirent et dirent :
— Bon, on va promener les chiens et on va au lit après. Bonne nuit les papas, faite de beaux rêves… après !
— Ne trainez pas trop, il va bientôt pleuvoir, un orage se prépare.
— Ok, Pa, à demain.
Ils sortirent. Hans se leva et vint se lover contre moi.
— Je croyais que tu étais fatigué.
— Nos fils ont plus de jugeote que toi, Bé.
— Hein… oh putain ! mais quel con je suis. Viens, je vais t'aider à prendre ta douche et après je vais t'aider à te mettre au lit. Tu as réellement l'air exténué. Hé, hé !
Exténués, on l'était, après le premier round et complètement à plat, après le deuxième. On s'endormit comme des bébés. On avait vaguement entendu les garçons renter. Et dans la nuit, le premier coup de tonnerre me réveilla en sursaut. J'allais aux toilettes. Un deuxième coup de tonnerre, presque après l'éclair, me fit comprendre qu'on était au beau milieu de l’orage.
Comme j'étais debout je débranchais tout ce que je pouvais. On n'est jamais trop prudent. J'allais à la baie vitrée du salon et bien vite un rideau de pluie se mit à tomber. Je ne voyais même pas de l'autre côté de la terrasse. Je sentis une main prendre la mienne. C'était Laszlo.
— C'est l'orage qui t'a réveillé, mon grand ?
— Oui, je n’ai jamais aimé ça. T'as vu comme ça pleut dru. La météo marine a annoncé un épisode cévenole. Tu crois qu'on va être inondé ?
— Je ne sais pas, enfin, nous ici, on ne craint rien.
— Francis et Paulette non plus ?
— Non je ne crois pas. On est sur une petite Hauteur et la mer n'est pas loin pour absorber l’eau. Il n'y a que si la mer monte beaucoup et qu’il y a tempête en même temps, qu’un risque pour le rez-de-chaussée pourrait advenir mais je ne pense pas que ça arrive. Bon si on retournait se coucher Laszlo ?
— Bin tu sais, j'ai pas trop envie tout seul.
— Tu n'as qu'à aller dormir avec Gus ou Chip.
— Ils dorment déjà ensemble.
— Tu les pousses un peu, ils se serreront et ils ne s'en rendront même pas compte ces marmottes.
— D'accord, je vais faire comme ça.
Je retournais me coucher. Il y eu encore quelques coups de tonnerre à réveiller un mort… mais Hans ne broncha pas une seule fois. Le matin, quand je me levais, les étoiles brillaient dans le ciel. L'orage était parti mais il avait duré une bonne partie de la nuit. J'enfilais mes Habits en silence et je partis acheter de quoi prendre un copieux petit-déjeuner. Francis sortait de chez lui à ce moment-là.
— Bonjour Jean-François, vous êtes matinal.
— Oui je vais chercher de quoi prendre un bon petit-déjeuner à la boulangerie Desmiche. A moins que vous n’en ayez une meilleures à me conseiller ?
— J'en connais une excellente à Montpellier mais d'après ce que disent les informations, c'est la catastrophe par là. Le centre-ville a été ravagé par des inondations successives. Il va falloir vous contenter de celle de Carnon. Vous avez un instant, je demande à Paulette s'il nous faut du pain. Ça nous évitera de sortir. Paulette, il nous faut du pain ? … Mais non ce n'est pas moi qui vais y aller mais Jean-François… Tu veux aussi des croissants ?... Vous voulez de l’argent ?
— Non, ça ira, on verra à mon retour.
Au village tout était normal mais les commentaires allaient bon train sur ce que la boulangère appelait : la catastrophe de Montpellier. Je déposais les croissants et le pain et je montais. Je mis la télé en sourdine et c'est vrai que c'était la catastrophe.
— Merde ! C'est où ?
— Hans ! Tu es fou, tu m'as fait peur. C'est ici, à Montpellier.
— Bonjour Bé, c'est arrivé quand ?
— Cette nuit, il y a eu un énorme orage.
— Tu dis n'importe quoi. Je l'aurai entendu.
— Tu demanderas à Laszlo si ce n'est pas vrai. Ça nous a réveillé tous les deux, car ça pétait dans tous les sens et il pleuvait comme vache qui pisse. On ne voyait même pas de l'autre côté de la terrasse.
— Tu te fous de ma gueule, Bé ?
— Non, absolument pas. Et dire que tu racontes que tu as le sommeil léger. Mon œil !
— C'est quand je suis avec toi, je sais que tu es là pour nous protéger alors c'est vrai que je dors comme une souche. Et puis, ce que l'on avait fait avant, ça m'avait épuisé.
— T’es gonflé. C'est moi qui ai fait tous le travail, les deux fois.
— Justement, les deux fois, tu m'as trop bien fait jouir et ça m'a épuisé.
R et R, puis les jumeaux et Laszlo arrivèrent, la gueule ensuquée et la queue basse. R et R se plantèrent devant le frigo et les garçons allèrent s'asseoir à la table de la cuisine.
— C'est vrai ce que nous a dit Laszlo, qu'il y a eu un très gros orage cette nuit ?
— Oui et il y a de sacrés dégâts à Montpellier. Ça passe en boucle à la télé.
— Tu peux monter le son s'il te plait ?
Tout en déjeunant on écoutait les infos. Il y eut des interviews de pompiers, puis du maire et enfin d'Habitants qui avaient plus ou moins été inondés, quelques-uns avaient tout perdu. Le dernier intervenants était l’un des étudiants de la fac, la cité U avait été inondée par le bas et ensuite leur transformateur électrique avait pris un éclair en direct, donc plus de lumière, plus d’électricité, tout était grillé. Il lançait un appel de solidarité aux autres étudiants pour reloger ceux qui y Habitaient, le temps que tout rentre dans l’ordre. Ceux logeant au rez de chaussée avaient le plus morflés, l’eau étant montée jusqu’à hauteur des lits.
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— Très bien Jean-François et vous-même ?
— Très bien aussi. Que me vaut le plaisir de votre appel ?
— J'ai besoin de votre aide Jean-François. J'ai un couple de personnes qui recherche pour quelques mois une maison tranquille dans le sud de la France et je n'arrive pas à trouver cela dans le temps imparti, surtout qu’il faut toute la discrétion possible. Alors je me demandais si vous qui êtes sur place, vous ne pourriez pas m'aider à trouver.
— Je veux bien essayer, si vous me dites ce que vous voulez comme maison.
— Je vous envoie un mail détaillé, ça sera plus simple. J'attends de vos nouvelles.
— D'accord John, je vais essayer de vous trouver ça.
— Bonne soirée, Jean-François et merci.
— Bonne soirée John.
On raccrocha en même temps et quelques minutes après je recevais son mail. Alors : il cherchait une maison isolée ou dans un petit village tranquille. Une maison pas trop grande avec un bout de jardin et si possible meublée, même simplement. Il fallait au minimum Deux chambres.
— Au fait, j’y pense, celle de l'anglais pourrait faire l'affaire, après tout. Il faudra juste que j'aille y faire un tour pour voir si tout fonctionne.
Je n'y suis allé que le samedi. J'avais tout ouvert et ma mère, ma tante et ma grand-mère m'y avaient accompagné. C'était meublé simple mais joliment et avec goût, d'après ces dames.
— Bé, branche tout ce qui est électrique qu'on voit si ça fonctionne. (mamé)
— Il va falloir aérer parce que ça sent le renfermé. (maman)
— Et il y a besoin d'un bon coup de balai. (tantine)
— Normal ! À tourner comme vous le faites, ça fait voler la poussière de partout.
— Vas plutôt voir derrière comment c'est, au lieu de dire des âneries.
Je fis ce que ces dames me demandaient, et oui, l'extérieur aussi nécessitait un bon coup mais de tondeuse, lui. (En parlant de tondeuse : il fallait que je me fasse une beauté, parce que le week-end prochain je descendais voir mon chéri.) Par contre, là, il ne s'agissait que de la pelouse derrière la maison. Pour le reste du parc je demanderai à Tim d'y passer un coup de broyeur.
— Bé, je sais que la jeune fille qui aide à faire le ménage chez Louis cherche quelques heures supplémentaire pour arrondir ses fins de mois. Veux tu que je lui parle de la maison ?
— Oui, vas-y, Mamé, parce que ce n'est pas que faire le ménage me dérange mais, là, ça fait beaucoup pour moi tout seul.
— On va te faire la liste de ce qu'il faut acheter. Tu as ouvert les armoires et les placards ?
— Non, pourquoi faire ? Depuis le temps que l'anglais a légué sa maison à la commune, ils ont dû le faire.
Ma mère qui se trouvait à côté d'un placard l’ouvrit.
— Hé non, Bé, ils ne l'ont pas fait. Allez, on trie.
— Mais on en fait quoi de ce qu'il y a dedans ?
— On verra bien. On commence par la cuisine.
Il faudra tout laver mais le lave-vaisselle fonctionnait. Au salon, après avoir enlevé les draps qui recouvraient les meubles et jeté quelques revues obsolètes, la télé n'étant vraiment pas de la dernière génération, je prévus de la changer .
De là, on passa à la salle à manger où une grande armoire/vitrine en enfilade tient tout un pan de mur aveugle. Elle est bourrée de belle vaisselle anglaise. Il y a même un service à thé en argent massif.
— Bé, on ne peut pas laisser çà là, il y en a pour des sous.
— Mais Man, tu veux que j'en fasse quoi de tout ça ?
— Tu l'emmènes chez toi, pardi, et tu le ranges quelque part…
Je vous passe le détail de chaque pièce mais c'est avec une voiture remplie au maximum que je retournais à la maison. La liste de ce que j'avais à acheter n'était pas si longue que ça. Et comme les trois femmes avaient décidé de descendre faire les courses dans l'après-midi, je donnais ma carte bleue (qui n'est pas du tout bleue, en réalité) à ma mère pour qu'elles puissent faire les achats nécessaires. Sur la liste j'avais rajouté quelques bricoles pour moi.
Dès le repas fini j'allais chez Louis. Antonina y était et elle accepta de faire la maison de la cave au grenier. Je lui montrais la liste de ce qu'on allait acheter. Elle me demanda d'y rajouter deux ou trois autres choses. Elle irait récupérer les clefs chez ma grand-mère et les lui rapporterait chaque soir. Il lui fallut une semaine pour tout faire après sa journée chez Louis mais après son passage on aurait dit une maison modèle. Je pris des photos que j'envoyais à John Smith. Une heure plus tard, il m’appela.
— Jean-François, merci de votre mail. Vous avez été rapide pour trouver quelque chose. Ça correspond exactement à ce que je cherche pour mes amis. Ce serait possible de demander au propriétaire de nous la réserver, le temps d'organiser la visite ?
— Bien sur John, le propriétaire vous laisse la primeur.
— Si j'ai bien compris, c'est dans votre village sur la colline, c'est ça ?
— Oui John, juste en face de la maison de mes grands-parents de l'autre côté de la place.
— Un moment, s'il vous plait… Je suis sur la photo satellite, là, on dirait qu'il y a un terrain de tennis.
— C'est ça, et la maison est celle derrière le terrain et comme vous pouvez le voir il y a un grand parc derrière qui est clos.
— Oui c'est parfait, c'est tout à fait ce que je cherche. Vous pouvez dire au propriétaire de préparer le bail de location.
— Vous venez de le faire John. Cette maison m'appartient, depuis peu.
— Je vois que vos affaires prospèrent bien, Jean-François.
— En fait c'est à son excellence que je le dois. Quand elle a acheté le champs clos, il y avait quelques terrains dans la plaine. Et comme ils sont devenus constructibles ça a été le jackpot pour moi.
— Jean-François, je pourrais être chez vous la semaine prochaine, mardi vers 18 heures, pour la visiter. Cela vous serait-il possible ?
— Ce n'est pas un problème pour moi.
— À mardi 18 h, alors.
***
La semaine passa très rapidement et plus j’approchais de Montpellier plus le temps devenait noir et couvert. Si ça continuait comme ça il allait y avoir de l’orage, et par un petit. Je retrouvais tout mon monde qui était rentré. Le temps de faire un bisou à mon chéri et la bise aux garçons, de caresser aussi R et R - punis parce qu'ils s'étaient sauvés et battus avec un autre chien pour une chienne en chaleur et qu'en plus ils l'avaient prise, l'un après l’autre.
On passa à table, puis au salon et je leur racontais ma semaine.
— Bé, tu finiras demain, je suis fatigué, tu veux bien qu'on aille se coucher ?
Je n'avais pas capté du tout l’allusion. Et c'est les garçons qui réagirent et dirent :
— Bon, on va promener les chiens et on va au lit après. Bonne nuit les papas, faite de beaux rêves… après !
— Ne trainez pas trop, il va bientôt pleuvoir, un orage se prépare.
— Ok, Pa, à demain.
Ils sortirent. Hans se leva et vint se lover contre moi.
— Je croyais que tu étais fatigué.
— Nos fils ont plus de jugeote que toi, Bé.
— Hein… oh putain ! mais quel con je suis. Viens, je vais t'aider à prendre ta douche et après je vais t'aider à te mettre au lit. Tu as réellement l'air exténué. Hé, hé !
Exténués, on l'était, après le premier round et complètement à plat, après le deuxième. On s'endormit comme des bébés. On avait vaguement entendu les garçons renter. Et dans la nuit, le premier coup de tonnerre me réveilla en sursaut. J'allais aux toilettes. Un deuxième coup de tonnerre, presque après l'éclair, me fit comprendre qu'on était au beau milieu de l’orage.
Comme j'étais debout je débranchais tout ce que je pouvais. On n'est jamais trop prudent. J'allais à la baie vitrée du salon et bien vite un rideau de pluie se mit à tomber. Je ne voyais même pas de l'autre côté de la terrasse. Je sentis une main prendre la mienne. C'était Laszlo.
— C'est l'orage qui t'a réveillé, mon grand ?
— Oui, je n’ai jamais aimé ça. T'as vu comme ça pleut dru. La météo marine a annoncé un épisode cévenole. Tu crois qu'on va être inondé ?
— Je ne sais pas, enfin, nous ici, on ne craint rien.
— Francis et Paulette non plus ?
— Non je ne crois pas. On est sur une petite Hauteur et la mer n'est pas loin pour absorber l’eau. Il n'y a que si la mer monte beaucoup et qu’il y a tempête en même temps, qu’un risque pour le rez-de-chaussée pourrait advenir mais je ne pense pas que ça arrive. Bon si on retournait se coucher Laszlo ?
— Bin tu sais, j'ai pas trop envie tout seul.
— Tu n'as qu'à aller dormir avec Gus ou Chip.
— Ils dorment déjà ensemble.
— Tu les pousses un peu, ils se serreront et ils ne s'en rendront même pas compte ces marmottes.
— D'accord, je vais faire comme ça.
Je retournais me coucher. Il y eu encore quelques coups de tonnerre à réveiller un mort… mais Hans ne broncha pas une seule fois. Le matin, quand je me levais, les étoiles brillaient dans le ciel. L'orage était parti mais il avait duré une bonne partie de la nuit. J'enfilais mes Habits en silence et je partis acheter de quoi prendre un copieux petit-déjeuner. Francis sortait de chez lui à ce moment-là.
— Bonjour Jean-François, vous êtes matinal.
— Oui je vais chercher de quoi prendre un bon petit-déjeuner à la boulangerie Desmiche. A moins que vous n’en ayez une meilleures à me conseiller ?
— J'en connais une excellente à Montpellier mais d'après ce que disent les informations, c'est la catastrophe par là. Le centre-ville a été ravagé par des inondations successives. Il va falloir vous contenter de celle de Carnon. Vous avez un instant, je demande à Paulette s'il nous faut du pain. Ça nous évitera de sortir. Paulette, il nous faut du pain ? … Mais non ce n'est pas moi qui vais y aller mais Jean-François… Tu veux aussi des croissants ?... Vous voulez de l’argent ?
— Non, ça ira, on verra à mon retour.
Au village tout était normal mais les commentaires allaient bon train sur ce que la boulangère appelait : la catastrophe de Montpellier. Je déposais les croissants et le pain et je montais. Je mis la télé en sourdine et c'est vrai que c'était la catastrophe.
— Merde ! C'est où ?
— Hans ! Tu es fou, tu m'as fait peur. C'est ici, à Montpellier.
— Bonjour Bé, c'est arrivé quand ?
— Cette nuit, il y a eu un énorme orage.
— Tu dis n'importe quoi. Je l'aurai entendu.
— Tu demanderas à Laszlo si ce n'est pas vrai. Ça nous a réveillé tous les deux, car ça pétait dans tous les sens et il pleuvait comme vache qui pisse. On ne voyait même pas de l'autre côté de la terrasse.
— Tu te fous de ma gueule, Bé ?
— Non, absolument pas. Et dire que tu racontes que tu as le sommeil léger. Mon œil !
— C'est quand je suis avec toi, je sais que tu es là pour nous protéger alors c'est vrai que je dors comme une souche. Et puis, ce que l'on avait fait avant, ça m'avait épuisé.
— T’es gonflé. C'est moi qui ai fait tous le travail, les deux fois.
— Justement, les deux fois, tu m'as trop bien fait jouir et ça m'a épuisé.
R et R, puis les jumeaux et Laszlo arrivèrent, la gueule ensuquée et la queue basse. R et R se plantèrent devant le frigo et les garçons allèrent s'asseoir à la table de la cuisine.
— C'est vrai ce que nous a dit Laszlo, qu'il y a eu un très gros orage cette nuit ?
— Oui et il y a de sacrés dégâts à Montpellier. Ça passe en boucle à la télé.
— Tu peux monter le son s'il te plait ?
Tout en déjeunant on écoutait les infos. Il y eut des interviews de pompiers, puis du maire et enfin d'Habitants qui avaient plus ou moins été inondés, quelques-uns avaient tout perdu. Le dernier intervenants était l’un des étudiants de la fac, la cité U avait été inondée par le bas et ensuite leur transformateur électrique avait pris un éclair en direct, donc plus de lumière, plus d’électricité, tout était grillé. Il lançait un appel de solidarité aux autres étudiants pour reloger ceux qui y Habitaient, le temps que tout rentre dans l’ordre. Ceux logeant au rez de chaussée avaient le plus morflés, l’eau étant montée jusqu’à hauteur des lits.
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